Chapitre 24
Chapitre 24 Bis
Dawton avait encore paru réticent, mais il avait fini par me ramener chez moi, me prévenant qu'à la moindre blessure, j'étais pour sûre emprisonnée sur son territoire, avec tous les Warriors qui m'empêcheraient de partir. J'étais parvenue à rester quelques jours tranquille, sans rien faire, et m'occuper un peu de tout ce qu'il fallait payer.
- Par là !
Avant de reprendre toute activité dangereuse.
J'étais à bout de souffle, le sac contre ma poitrine, je tentais de reprendre mon souffle correctement. J'étais camouflée derrière une poubelle, et je pouvais entendre les voix des personnes qui me recherchaient. La veille, j'avais entendu des personnes parler d'une transaction, et bien sûr, je n'avais pas pu m'empêcher de venir dérober à nouveau. Surtout lorsqu'une partie de mon argent avait du partir pour le prêt de la maison. Je déglutis péniblement en sentant des filets de sueur parcourir mon visage. Je savais que Dawton m'avait fermement dit de ne pas mettre ma vie en danger, mais c'était plus fort que moi. J'avais besoin d'assurer mes arrières en amassant le plus d'argent. En tentant d'avoir suffisamment pour avoir une vie confortable, et pour fournir une bonne partie de l'argent à mon père si je venais à partir.
Si je venais à partir. Le simple fait de penser à ça alors que je m'étais attachée à Dawton me faisait mal au coeur.
- Personne l'a vu d'ce côté ! Elle doit pas être loin !
Je tournai légèrement la tête, le ventre noué par la peur. Je n'avais pas vraiment eu le temps de préparer mon coup, et j'avais l'impression d'être retournée à mes débuts, lorsque j'avais commencé à dérober quelques personnes. Sans vraiment de préparation, j'avais fini par me prendre pas mal de coups, mais j'étais parvenue à fuir. J'avais pourtant passé les jours suivants sur mon lit, recroquevillée sous la douleur. Mon père avait commencé à boire, et ne portait déjà plus son attention sur moi. Autrement, il m'aurait sûrement trainé à l'hôpital à cette époque. A présent, j'avais surtout peur de la réaction de cet Alpha. J'avais peur qu'il ne soit déçu par mon comportement en apprenant ce que j'étais en train de faire actuellement. Je ne voulais que survivre à cette vie, à ma façon, en me débrouillant moi-même.
- On va faire appel à des vampires. Il reste quelques gouttes de son sang.
En entendant ça, je pris une inspiration, avant de me lever soudainement, serrant le sac contre moi. Je me mis alors à courir de toutes mes forces. Je pouvais à présent percevoir leurs cris, alors qu'ils m'avaient remarqué. Je pouvais entendre leurs pas derrière moi, et je fonçai droit en direction de la forêt. J'étais assez loin de chez moi, mais je savais que je serai en mesure de m'en sortir, si je venais à les perdre en prenant juste suffisamment de distance. J'entendis des coups de feu, et mon coeur prit un peu plus de vitesse.
- Dawton, Dawton, tu vas me tuer !
Je savais que si ce n'était pas ces hommes qui me faisaient la peau, Dawton allait s'assurer de me remettre les neurones en place. Je trébuchai contre une racine, et roulai en boule contre la terre, grognant de douleur sous l'impact.
- Là !
Je me redressai aussitôt, puis me remis à courir. Je pouvais le faire. Je pouvais fuir, il suffisait que je fasse encore un peu d'effort, et je serais tirée d'affaire. Une silhouette surgit devant moi soudainement, m'arrêtant dans ma course, ce qui me fit resserrer mon emprise sur le sac qui était dans mes bras. Un homme plutôt fin tenait une épée dans sa main, et je reconnus celui qui m'avait donné un coup dans les côtes, avant que je ne le pousse contre la table. Il sourit d'un air mauvais et brandit son arme blanche devant moi.
- Tu pensais pouvoir t'enfuir avec mon pognon ?
Ce qu'il fallait préciser était le fait que cet homme était à la tête d'une organisation et de ce que j'avais compris, cet argent était une rançon pour sauver des gens. Sauf qu'il avait déjà tué les otages, et avait donné leur corps à manger aux rapaces. C'était ce qu'il avait avoué aux personnes qu'il tentait de dépouiller pendant que je m'étais faufilée dans le bâtiment. Appeler la police avait été impossible et j'avais entendu des cris d'agonis avant de comprendre ce qu'il s'était passé.
- Rends-moi l'argent, connasse !
Il fit un pas dans ma direction, et je voulus me remettre à courir, mais quelques-uns de ses sous-fifres apparurent, ce qui me fit déglutir péniblement. Je ne savais pas me battre et encore moins faire face à tant de personnes qui étaient armées.
- Dépose le sac devant toi.
Je déglutis péniblement et finis par obéir en posant le sac sur le sol.
- Attrapez-la et débarrassez-moi d'elle.
Je vis les hommes se diriger vers moi, et mes tripes se nouèrent entre elles à l'idée qu'ils puissent mettre la main sur moi. Je décidai alors de foncer droit sur leur chef qui fronça les sourcils face à mon geste, et il brandit son épée dans ma direction. La lame lacéra ma peau, traversant mon sweat, et je grimaçai sous la douleur, sans pour autant m'arrêter. Je lui décochai alors une droite, qui le fit tomber en arrière. Je pris cette opportunité pour fuir alors que les autres hommes tentaient d'aider leur chef. Je me tins le bras, en serrant les dents. Dawton n'allait vraiment pas être content. Je parvins à me cacher derrière une motte de foin, en soufflant un grand coup par la bouche. Je comprenais que j'avais fait une erreur en sortant pour tenter de dérober cet argent. J'étais à présent blessée, et je n'avais pas réussi à récupérer le sac. Je posai ma tête contre le foin un instant, reprenant mon souffle comme je le pouvais. Il fallait au moins que je me débrouille pour rentrer et que je me soigne, avant que Dawton ne passe à la maison. Je savais qu'il fallait que je me débrouille pour faire partir l'odeur de sang, autrement il me poserait des tas de questions. Cet homme était trop perspicace et persévérant, mais c'était en partie ce qui faisait son charme.
Me tenant le bras, je me relevai lentement, et marchai jusqu'à l'arrêt de bus que j'avais remarqué avant d'arriver ici. Il y avait suffisamment de distance entre le lieu où avait eu l'altercation, et cet endroit, ce qui me rassurait. Je me savais incapable de faire face à ces hommes s'ils étaient venus à me poursuivre. Une fois dans le bus, je me mis bien au fond, serrant les dents face à la douleur. Le sang avait imbibé mon sweat, et j'étais certaine qu'il me fallait des points de suture. Je me mordis la lèvre en comprenant que je ne pouvais pas faire ça moi-même, et qu'il fallait sûrement que je passe à l'hôpital. Le souci restait encore et toujours l'argent qu'il fallait pour me soigner. Je pouvais prévenir Dawton, mais il me couperait ma liberté. J'avais déjà eu du mal à pouvoir le convaincre de me laisser retourner chez moi, mais s'il apprenait que j'avais récidivé, il ne me laisserait plus jamais toute seule.
J'eus du mal à retourner jusqu'à chez moi, mais je finis par réussir à ouvrir la porte de la maison. Mon coeur rata alors un battement face à la silhouette qui était devant moi. Ma voix se coinça dans ma gorge, alors que j'écarquillai des yeux. Je pensais pouvoir être tranquille chez moi, oublier ce qu'il venait de se passer, mais je n'aurais jamais cru que je tomberais sur cette situation. Je fis un pas en direction du corps qui se trouvait au sol, avant que l'information ne se répercute enfin dans ma tête.
Mon père était au sol.
- Pa...pa ?
Je m'approchai à pas hésitants, avant que le pire scénario ne prenne place dans ma tête. Je me précipitai jusqu'à lui, et le retournai aussitôt pour voir son visage. Je me rendis compte qu'il semblait pâle et je déglutis péniblement.
- Non, non, t'as pas le droit, soufflai-je.
Je passai ma main sur son visage.
- Réveille-toi papa !
Je le secouai en sentant la panique monter en moi, me souvenant de ce qu'il s'était passé ce jour-là. Mes dents s'entrechoquèrent entre elles, alors que la peur et l'anxiété me submergeaient complètement. Je passai mes doigts sur son cou à la recherche d'un pouls, et ne sentant rien, je mis mon doigt sous son nez pour chercher un souffle, mais rien. Je sentis les larmes me monter aux yeux, avant que je ne me décide à appeler les secours. Peut-être que ce n'était rien, peut-être que sous la panique, je n'étais pas en mesure de sentir quoi que ce soit. Je me levai les jambes titubantes, et allai prendre mon portable pour composer le numéro de secours. J'eus du mal à faire une phrase cohérente, mais je savais qu'avec la nouvelle mise en place du système de soin, ils allaient envoyer quelqu'un pour vérifier ce qu'il se passait. La porte était grande ouverte, et je ne savais pas combien de temps avait défilé depuis mon appel, mais des hommes en blanc avaient fini par apparaitre, un brancard en main.
- Vous avez appelé ?
Je hochai la tête lentement, et leur désignai du doigt mon père au sol. Ils approchèrent, et rapidement, je vis leur air de désolation sur le visage.
- Je suis désolé, me dit l'homme qui était proche de moi.
Je sentis une larme se frayer un chemin sur ma joue.
- Il semblerait que tu ais aussi besoin de soin. Laisse-moi regarder.
J'eus un mouvement de recul en voyant la main de l'homme s'approcher de mon bras, et il eut un petit air surpris. L'autre homme qui était présent avait recouvert le corps de mon père d'une bâche blanche. Si je n'avais pas été occupée à dérober de l'argent, si je n'avais pas pris autant de temps, j'aurais sûrement été en mesure de le sauver.
- Hé ! Si elle veut pas que tu la soignes, aide-moi à mettre le corps sur le brancard.
Avec réticence, l'homme alla aider son collègue, et souleva le corps sans vie de mon père.
- On l'emmène à l'hôpital pour savoir ce qu'il s'est passé. Viens avec nous.
Tel un robot, je finis par obéir sans savoir d'où me venait cette énergie pour faire les pas qui me menèrent directement à l'ambulance. Je ne parvenais pas à lâcher du regard le corps sans vie de mon père qui était couvert. Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il s'était passé. Le comment, et le pourquoi j'en étais arrivée à ce stade.
- Laisse-moi te soigner, fillette. Tu te vides de ton sang.
Voyant mon absence de réaction, cette fois-ci, il approcha et écarta les bouts de mon sweat, avant d'émettre une pression sur la blessure. Le reste de ce qui se déroula me parut flou, et je ne comprenais pas comment j'avais pu terminer sur un lit.
- Ginger !
Je levai simplement les yeux en entendant mon prénom, et fus surprise de découvrir Dawton. Il portait une chemise grise, une cravate noire et un pantalon marron. Ses cheveux blonds étaient bien coiffés, et ses yeux verts me fixaient avec inquiétude.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi est-ce que tu es blessée ?
Il s'était approché et fixait mon bras avec inquiétude. Je vis alors que la manche du sweat avait été coupée et à présent, il y avait un bandage autour de ma plaie.
- Elle est encore en état de choc, monsieur.
Je tournai la tête et me rendis compte que l'ambulancier était là. Il terminait de remplir des papiers.
- Elle a une dizaine de points de suture. Il ne reste qu'à signer les papiers pour la prise en charge, et elle pourra rentrer chez elle.
- Et mon père ? soufflai-je.
Le regard de l'homme se posa sur moi, et il secoua la tête de gauche à droite.
- L'autopsie ne pourra se faire que dans la soirée. Tu en sauras plus demain matin. Les assistantes sociales qui se trouvent à l'extérieur vont devoir te poser des questions avant que tu ne partes.
- Ton père ? Que s'est-il passé ? interrogea Dawton.
L'homme ne fit que lui tendre les papiers à signer. L'Alpha les prit alors et les lut rapidement, avant de signer.
- Merci, dit l'homme en récupérant les feuilles.
Il tourna la tête pour m'observer.
- Tu ferais mieux de te reposer.
L'homme salua Dawton et partit de là pour s'occuper d'autres patients. Je pouvais voir du coin de l'oeil qu'il y avait d'autres personnes présentes sur des lits également, et ils attendaient d'être pris en charge à leur tour.
- Ginger ?
Dawton se mit devant moi et m'aida à me remettre sur pieds.
- Que s'est-il passé ?
- M-mon père...
- C'est lui qui t'a fait ça ?
Sa voix me paraissait plus dure à présent. Je secouai la tête lentement.
- Je l'ai retrouvé... au sol... Il... respirait plus...
Je n'arrivais plus à trouver des mots pour faire une phrase correcte sans balbutier. C'était comme si je n'arrivais toujours pas à réaliser ce qu'il venait de se passer. C'était encore irréel pour que je comprenne vraiment.
C'était encore trop difficile pour moi de comprendre que mon père n'était plus de ce monde.
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Bonjour !
Avec beaucoup de retard, bonne année ! J'espère que la rentrée s'est bien déroulée pour vous !
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© Cette histoire m'appartient. Merci de me prévenir en cas de plagiat ©
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 20.01.2019 à 14:02
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