Chapitre 19
Chapitre 19
Je me redressai lentement en entendant du bruit, et je tournai la tête pour voir Dawton retirer sa cravate.
- Bien dormi ? me demanda-t-il.
Il avait un sourire aux lèvres, et il me paraissait un peu trop joyeux. Je grognai en passant une main dans mes cheveux et me mis assise correctement en clignant plusieurs fois des yeux, fatiguée. Il s'approcha du lit, et passa sa main sur mon front, me faisant lever les yeux pour croiser son regard vert.
- Tu as encore un peu de fièvre.
Je tapai sur sa main pour qu'il cesse le contact, et il fronça les sourcils, surpris par mon geste.
- Quand est-ce que tu me ramènes chez moi ?
Il soupira avant de s'asseoir sur le lit.
- Tu es chez toi.
- Non. Chez moi.
- Tu veux dire chez ton père.
Je roulai des yeux.
- On a déjà eu cette discussion.
- Je pensais avoir été clair. Je ne te ramène pas là-bas. Je t'ai laissé une journée sans surveillance, et tu es tombée malade.
- C'était un concours de circonstance, répliquai-je.
- Alors explique-moi pourquoi tu n'étais plus au lycée.
J'ouvris la bouche avant de la refermer. Je ne pouvais pas lui dire que j'avais fui. Fui parce que je ne pouvais pas rester dans cet établissement.
- Je m'ennuyais.
Il poussa un soupir en passant sa main dans ses cheveux, comme s'il ne savait plus quoi faire de mon cas.
- Tu pourrais au moins terminer ton année, Ginger.
- Je n'en vois pas l'intérêt.
- Ca te ferait un diplôme en plus.
- C'est pas comme si je comptais aller à l'université.
- Tu pourrais pourtant.
- Aller à l'université, pour être formée à un métier qui sera bien payé, nécessite de l'argent, mec. Sans argent dans ce monde, t'es rien.
- Je peux te fournir l'argent.
- Je ne veux pas de ton argent.
- Mon argent est ton argent.
- Je ne veux pas être dépendante de toi.
Il eut un petit sourire, et il tendit sa main pour effleurer mon visage.
- Tu es déjà dépendante à mon toucher.
Il avait remarqué le frisson qu'il avait engendré, et je frappai à nouveau sa main. Il sembla alors réfléchir un instant, et arqua un sourcil.
- C'est pour ça que tu voles ? Par manque d'argent ?
Il semblait faire les liens dans sa tête, et je le vis serrer ses poings.
- Tu voles parce que ton père passe son temps à boire et à dormir ?
Je croisai les bras et le toisai comme s'il disait n'importe quoi.
- Ca ne t'est jamais venu à l'esprit que je n'aimais juste pas les études ? Et que tout ce que je préférais était de voler et de courir ? Parce que j'aime cotoyer le danger ?
- C'est vraiment ce que tu veux me faire croire ?
Face à son expression faciale, je savais qu'il ne me croyait pas.
- T'es vraiment chiant à croire tout ce qui te plait seulement.
Il haussa seulement les épaules.
- Depuis combien de temps est-ce que tu voles ?
- Pourquoi ? fis-je, méfiante.
J'avais presque l'impression qu'il me faisait la morale.
- Pour comprendre pourquoi tu fais tout ça.
- Je ne vois pas pourquoi tu veux comprendre ce genre de chose.
- Parce que je veux tout savoir de toi. Comprendre pourquoi tu mets ta vie en danger de cette façon, et t'aider du mieux que je peux pour que tu arrêtes de cotoyer le danger.
Je roulai des yeux, et face à mon mutisme, il finit par se lever du lit.
- Bien, nous pouvons en parler plus tard. En attendant, Erin ne devrait pas tarder à nous apporter à manger.
Je soufflai un grand coup par la bouche, avant de sortir du lit, en poussant la couverture sur le côté.
- Pourquoi tu ne veux pas me ramener chez moi au juste ? Que je sache, je suis en mesure de survivre moi-même.
- Maintenant que je suis entré dans ta vie, je ne compte pas te laisser survivre seule.
- C'est cheesy, mec.
Il s'esclaffa, emplissant la pièce de son rire. Je retins un sourire qui avait souhaité se faufiler sur mon visage en le voyant aussi détendu, et l'observai du coin de l'oeil.
- C'est rien que pour toi, Ginger.
Je roulai des yeux, avant de m'étirer. Mes muscles criaient à peine après l'effort que j'avais fait la veille, et j'avais presque envie de courir à nouveau.
- Si tu ne veux pas que je retourne chez moi...
- Chez ton père, rectifia-t-il en s'installant sur la chaise.
- Chez moi, insistai-je. Je disais donc que si je ne peux pas rentrer chez moi, où est ce que je suis censée rester ?
- Ici, répondit-il comme si c'était évident.
- Ici ?
- Oui.
Je fixai son visage à la recherche du moindre signe qui me montrerait qu'il plaisantait, mais il me semblait tout à fait sérieux.
- C'est à dire ? Tu veux quand même pas qu'on partage la même chambre pendant que t'y es ?!
- Pourquoi pas ?
Je posai mes deux mains sur la table, en me mettant face à lui.
- Parce que tu restes un inconnu, mec.
- Ca ne t'a pas dérangé d'embrasser un inconnu pourtant, lança-t-il un sourire narquois aux lèvres.
- Parce que tu penses vraiment être le premier inconnu à m'avoir embrassée ?
Son sourire disparut aussitôt, et ses yeux virèrent aux noirs instantanément.
- Qui ? Quand ? Où ?
Il s'était levé de la chaise brusquement, la colère sur son visage, et sa voix bien plus froide.
- Ma vie privée ne te regarde pas.
Il serra les poings sur la table, et je me demandais s'il pouvait devenir violent à mon encontre.
TOC TOC
Il tourna la tête pour fixer la porte, et lâcha un grand soupir, avant de reporter son attention sur moi.
- Nous en reparlerons après avoir mangé.
C'était comme une promesse de sa part, alors que je m'amusais presque de le voir aussi énervé.
Une vraie garce, j'en étais consciente.
Mais le voir aussi sûr de lui, était assez énervant aussi. J'avais eu l'envie de le pousser à bout, alors que le seul inconnu qui avait pu m'embrasser, n'était autre que lui.
- Entre Erin, finit-il par dire, ses yeux verts de retour.
La femme entra et inclina la tête, avant de m'adresser un petit sourire, comme si elle paraissait contente de me voir en forme. Elle avança jusqu'à la table et déposa le plateau, puis nous souhaita un bon appétit et de partir.
- Assieds-toi, Ginger.
Je ne me fis pas prier, et m'installai, alors qu'il avait sorti les assiettes et en avait déposé une devant moi.
- Depuis que tu me fais manger autant, j'ai du prendre pas mal de kilos.
- C'est mieux que de te voir si maigre. Tu sembles bien plus en forme que lorsque je t'ai rencontré.
En même temps, s'il se référait au moment où il m'avait retrouvée la tête presque ouverte, je n'étais pas vraiment en forme à ce moment-là.
- J'ai pris des joues. Mes joues sont grosses.
- Des joues que je peux embrasser.
- Va falloir que t'arrêtes avec toutes tes allusions sexuelles aussi.
- Ce n'est pas comme si ça te dérangeait, rétorqua-t-il un sourire malicieux sur le visage.
Ce n'était pas faux.
- Je te rappelle que tu fais de l'attouchement sur mineur.
Il roula des yeux, et j'éclatai de rire soudainement face à ce qu'il venait de faire.
- T'as définitivement pris mon roulement d'yeux, mec !
Il me fixa avec un petit sourire aux lèvres, et je me calmai aussitôt.
- Quoi ?
- J'adore décidément ton rire.
- Ugh, arrête avec tes propos cheesy, l'inconnu !
Son sourire s'agrandit, alors qu'il savait très bien que j'étais contente de ce qu'il venait de dire. Mon coeur avait fait un bond dans ma poitrine et je n'étais pas sûre de l'état de mes joues.
Avais-je rougi ?
Il se mit à manger, et j'en fis de même, laissant un silence entre nous, alors que je ruminais dans mon coin, en cherchant des piques à lui lancer. Une fois terminé, je débarrassai en mettant les assiettes sur le plateau, et je m'étirai en baillant.
- Maintenant, je fais quoi au juste à part m'ennuyer ?
Je fronçai les sourcils en voyant Dawton devant moi, et il m'attrapa soudainement par les hanches.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Qui ? Quand ? Où ?
- De quoi...
La conversation qui avait débutée peu avant qu'Erin ne frappe à la porte me revint à l'esprit.
- Aaaaah ! Tu veux parler de ça ?!
- Je t'avais dit que nous en parlerions après avoir mangé.
Je posai mes mains sur son torse pour me retirer de sa prise, mais cette dernière se raffermit. Ses yeux étaient rapidement redevenus noirs, et il émit un grognement.
- Wow, wow ! Lâche-moi, l'inconnu ! T'as cru que j'allais te dire quelque chose dans cette position ?!
Il me souleva et me porta jusqu'au lit, où il me déposa sur le matelas. Se trouvant juste au-dessus de moi, son visage paraissait presque inexpressif.
- Dans cette position, tu veux dire quelque chose ?
Je me retins de ne pas éclater de rire, et le regardai comme s'il était devenu fou.
- T'as craqué mec ? T'es devenu vachement bizarre d'un coup !
- Qui a pu t'embrasser ? Qui, Ginger ?!
- Qu'est-ce que ça peut te faire ?!
Il posa sa main sur mon ventre, et souleva le pull lentement.
- Qui a pu toucher à ce qui est à moi ?
Je frappai sur sa main et le fusillai du regard.
- Je ne suis pas un objet.
Il prit ma main dans la sienne sans me quitter du regard et déposa un baiser sur ma paume, créant de petits picotements.
- Tu es mienne, et je suis tien.
Fuck, c'était sexy.
Surtout avec sa voix qui était devenue plus grave, plus intense, plus sensuelle.
Il déposa encore quelques baisers sur ma main, et mon coeur battait comme un fou dans ma poitrine. Il commençait à me rendre excitée, ce con. Il sourit légèrement comme s'il avait deviné ce qui se passait dans ma tête, et fit disparaitre l'espace qu'il restait entre nous, en déposant un baiser à la base de mon cou.
- Je peux te faire oublier que quelqu'un d'autre t'a embrassée.
Je gémis malgré moi, lorsque je sentis sa langue tracer un sillon sur ma peau. Il grogna avant d'attraper mes mains pour les plaquer contre le matelas, m'empêchant à nouveau de bouger.
- Ginger, susurra-t-il.
Ses doigts étaient entrelacés au mien, et ses lèvres remontaient lentement le long de mon cou, pour s'arrêter sur ma joue. Son souffle chaud caressait ma peau, et je haletais à ce simple contact.
- Fuck, Ginger. J'ai envie de te faire mienne. De t'entendre gémir mon prénom... De te faire du bien.
Ses dents mordirent ma lèvre supérieure, avant que sa langue ne vienne attaquer la mienne. Le baiser était langoureux, mais devint subitement de plus en plus intense. Je serrai mes mains sur les siennes sous l'intensité, et il grogna contre mes lèvres. Finissant par manquer de souffle, je finis par tourner légèrement la tête sur le côté, afin que nos lèvres se détachent, et j'inspirai un grand coup. Il posa son front contre le mien, laissant son nez frôler le mien, alors qu'il reprenait lui-même son souffle.
- C'est impossible de résister à tes lèvres, grogna-t-il.
Il déposa un léger baiser au coin de ma bouche, et s'écarta lentement de moi.
- Te résister devient vraiment de plus en plus difficile.
Il lâcha un soupir en passant sa main dans ses cheveux, et recula d'un pas pour mettre de la distance entre nous. Quelqu'un frappa à la porte, me faisant sursauter, et il tourna la tête dans cette direction.
- C'est pourquoi ? grogna-t-il.
- Alpha, vous avez un appel de l'Alpha Nyx.
Dawton souffla d'un air frustré, et me jeta un coup d'oeil. Son regard était redevenu vert vif, signifiant qu'il s'était calmé.
- Je dois retourner au boulot. Repose-toi, Ginger.
Il marcha droit vers la porte et l'ouvrit, avant de quitter la chambre. Je lâchai un grand soupir en fixant le plafond. Je pensais être en mesure de le résister, mais ce n'était pas possible. Je n'avais plus aucune résistance face à sa voix et ses lèvres.
- Putain, j'fais quoi maintenant ?
________________________________________________________
Bonsoir !
J'espère que vous avez passé un très bon Halloween !
Vous vous êtes déguisé(e)s ? Si oui, en quoi ?
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat ©
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 1.11.2018 à 18:11
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top