Chapitre 14
Chapitre 14 Bis
Frustrée, je passai une main dans mes cheveux, alors que Dawton avait à nouveau le nez plongé dans les papiers.
- Combien de temps comptes tu encore me séquestrer au juste ?
- Le temps qu'il faudra.
Les médecins m'avaient conseillé de faire de petits pas, alors que ma blessure guérissait normalement. Dawton, pourtant, avait décidé que je devais rester encore un peu dans mon lit, avant de commencer ma rééducation qui paraissait trop tôt pour lui.
- Je ne suis pas si fragile que ça. J'ai connu pire, mec ! Je peux bouger ! Je veux bouger !
- Comment ça "tu as connu pire" ?
- Tu penses vraiment que c'est la première fois que je me retrouve avec autant de blessures que ça ?
- Parce qu'il y a eu d'autres fois ?!
Il paraissait tout à coup très mécontent.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé dans ta vie pour que tu fasses tout ça ?
- Si tu savais, marmonnai-je.
- Je suis toute ouie.
- Tu as vraiment cru que j'allais en parler comme ça ?
- Et pourquoi tu ne le ferais pas ?
- Parce que je ne te connais pas.
- Après tout ce temps ?
- A part le fait que tu penches vers la pédophilie, et que tu es un loup qui me séquestre, je ne sais pas grand chose de toi.
Il fit abstraction de mes petites piques, alors que j'avais voulu qu'il s'énerve, et se tourna dans ma direction, oubliant un instant ses papiers.
- Que veux tu savoir ?
Tout.
- Pourquoi tu crois tant en cette histoire d'âme soeur ?
Il soupira en pasant une main dans ses cheveux.
- Et pourquoi, toi, tu n'y crois pas ?
- Parce que c'est complètement grotesque !
- Il n'y a rien de grotesque dedans. A ta naissance, tu as une âme soeur qui t'est attribuée.
- Ugh, les gens ont inventé ça pour le commerce.
- Faux. Ton âme soeur te complète, Ginger. Ce n'est pas qu'une histoire de commerce pour amasser de l'argent.
- Tu ne réussiras pas à me faire avaler ce genre de chose, mec.
- Et arrête de m'appeler de cette manière, c'est vraiment frustant.
- Raison de plus.
- Dawton, essaye au moins de dire Dawton, Ginger.
- Je n'en vois pas l'intérêt.
Il lâcha à nouveau un soupir de frustration, et se leva de sa chaise.
- Si tu ne le fais pas, je ne te laisse pas faire ta rééducation.
- C'est du chantage !
- C'est un accord à l'amiable.
- Tak, fis-je avec ma langue.
Je croisai les bras.
- Nous étions en train de parler de toi. Maintenant, tu te retrouves à me menacer. Etonnant comme revirement de situation. Tu ne veux rien révéler de toi, je présume.
- Comme je te l'ai déjà dit, je m'appelle Dawton. Dawton Rivera. Je m'occupe de cette meute depuis que j'ai pris cette position à l'âge de 18 ans. J'aime le gris, et chasser.
Presque étonnant, Mr le loup.
- Je n'aime pas attendre, et encore moins danser. J'aime te prendre dans mes bras, te voir dormir. Ces seuls moments de silence, où tu ne dis rien de cinglant. Je sais que tu es gentille, Ginger. Ca ne sert à rien de te comporter sur la défensive de cette manière avec moi.
J'arquai un sourcil.
- Wow, wow, mec. T'étais en train de parler de toi, et maintenant, tu dérives à nouveau vers moi.
- Parce que j'ai envie de parler de toi. De t'entendre parler. Mais pas pour dire des choses cinglantes. Juste pour discuter. Comme des personnes civilisées. On peut faire ça, non ?
- Pas avec toi. Pas de cette manière. Le fait de me séquestrer, ne me donne absolument pas envie de discuter avec toi.
Il sembla faire la moue un instant, avant de partir dans ses pensées.
- Si je te ramène chez toi, comme tu me l'as demandé. Tu accepterais de me revoir ?
Mmh, la situation semblait tourner en ma faveur, mais le simple fait de voir sa persistence me faisait presque mal au coeur. Il était adorable, et je n'arrivais pas à penser le contraire, alors que je voulais m'éloigner de lui comme je le pouvais.
- Pourquoi pas, marmonnai-je.
J'avais l'impression de faire face à un enfant qui tentait de négocier pour avoir une sucrerie.
- Tu arrêterais de me repousser comme tu l'as fait jusqu'à maintenant ?
Il prenait un peu trop ses aises là.
- Je n'irai pas jusqu'à là.
- C'est déjà un bon début..., dit-il en hochant la tête.
Il se leva soudainement de la chaise.
- Bon, il est temps que tu reprennes ta rééducation.
Etait-il si content que j'accepte de le revoir si je venais à quitter ce lit ? Ce revirement de situation était assez impressionnant, mais je ne fis aucun commentaire. Si je pouvais enfin quitter ce lit, je n'étais pas contre. Il souleva la couverture, et m'aida à me redresser. Le simple fait que nous entrions en contact peau contre peau était en mesure de créer des picotements à la surface de mon épiderme. Sa main gauche se trouvait sur ma taille, tandis que l'autre avait attrapé ma main droite pour m'aider à me remettre sur pieds.
- Prête ?
Je hochai la tête, alors que je gardai appui sur lui, et mon pied droit. Il me maintint alors que j'osais enfin faire quelques pas. Je grimaçai alors que je trouvais étrange de bouger ma jambe gauche, et Dawton prit la peine de se caler sur mon rythme.
- C'est bien.
Mes côtes allaient beaucoup mieux, et je ne ressentais presque plus de douleur quand j'osais bouger mon abdomen. Il ne me restait donc qu'à mouvoir ma jambe comme il le fallait et rentrer chez moi.
- Encore quelques pas, et tu retournes te reposer.
- Quoi ?! Déjà ?
- Ne force pas trop, Ginger. Ta rééducation prendra le temps qu'il faudra.
Nous étions à présent au milieu de la pièce, et je soufflai soulagée d'avoir pu faire autant de pas sans trop de difficulté.
- On retourne au lit maintenant.
Il me fit faire demi-tour sur moi-même, et m'aida à faire les pas pour atteindre le lit. Il me souleva ensuite pour m'allonger sur le lit, et me recouvrit du drap.
- C'est tout ? marmonnai-je.
Il retourna s'asseoir sur la chaise, comme si de rien n'était, ce qui me frustra. Je me savais en mesure de faire encore plusieurs pas dans mon état, mais il était clairement têtu.
- Je pourrais au moins prendre l'air ? Cette pièce commence à être étouffante.
Surtout que je n'avais rien d'autres à faire. Il soupira en passant une main dans ses cheveux, et se leva.
- Très bien. Mais ce sera la seule sortie de la journée. Ensuite, tu te reposes.
Ou je pouvais très bien l'importuner encore un très long moment, jusqu'à ce qu'il fasse tout ce que je lui demande. Il prit le fauteuil roulant qu'il amena jusqu'au lit, et je repoussai le drap pour me mettre assise, avant qu'il ne me soulève pour me mettre assise sur le fauteuil. Il s'éloigna un instant pour aller vers l'armoire, et revint avec une couverture et une écharpe qu'il mit autour de mon cou.
- C'est parti ! m'exclamai-je.
Il se mit à pousser, et je quittai enfin cette pièce. Il longea alors le couloir, qui me paraissait toujours aussi vide, et je finis par sortir du bâtiment. Dawton reprit le même chemin que la dernière fois, avant de modifier le trajet. Je fronçai les sourcils en voyant une petite route de pavés, et j'observai autour de moi. L'allée était entourée de fleurs, et de rosiers. L'herbe s'étendait à perte de vue, alors que je me demandais où je me trouvais exactement. Dawton ne prit pas la peine de dire quoi que ce soit, alors que je me posais de plus en plus de question. Je finis par voir plusieurs maisons assez moderne, et j'écarquillai des yeux. Des enfants jouaient dans le coin, avec un chien, tandis que des hommes au gabarit presque aussi impressionant que Dawton étaient en train de s'entrainer, sous l'oeil avisé de Noah.
- Alpha !
Les hommes se mirent droits comme un I, et inclinèrent la tête en direction de Dawton. Leurs yeux se posèrent ensuite sur moi avec surprise, avant de jeter un coup d'oeil à Dawton.
- Saluez votre Luna.
Ils écarquillèrent des yeux avant de s'exécuter rapidement en se tournant dans ma direction. Ils inclinèrent la tête aussitôt.
- Luna !
Je me sentais vraiment, mais vraiment embarrassée.
- Y'a un truc qui m'échappe. Pourquoi est-ce que tout le monde m'appelle de cette manière ?
J'avais tourné la tête pour observer la réaction de Dawton.
- Tu es mon âme soeur, Ginger. Je suis Alpha, ce qui fait de toi, leur Luna.
Il l'avait dit de manière assez tranquille, comme si tout était évident.
- Wow, wow ! J'ai toujours pas accepté le fait que j'étais ton âme soeur !
- Ce n'est qu'une question de temps.
Il avait souri en me faisant un clin d'oeil, et mon coeur avait raté un battement. Je roulai alors des yeux, avant de reporter mon attention sur ces hommes qui nous observaient presque en souriant.
C'était gênant.
- Vous pouvez retourner à votre entrainement, leur dit Dawton.
Ils reportèrent leur attention sur Noah, tandis que je pouvais voir au loin, les enfants nous regarder avec attention.
Peut-être que j'aurais mieux fait de rester dans mon lit.
J'étais certaine que Dawton l'avait fait intentionnellement, histoire que je cesse de lui demander à partir.
- Vivement que je rentre chez moi, marmonnai-je pour moi-même.
- Tu ne te débarrasseras pas de moi pour autant.
Je roulai des yeux, alors qu'il avait pris la peine d'incliner la tête dans ma direction, afin que je puisse le voir.
- Si seulement.
Il éclata de rire, et mon coeur se réchauffa à ce simple son. J'aurais aimé l'entendre rire pour toujours. Au vu des réactions des hommes, ils ne devaient surement pas être habitués à le voir agir de cette manière.
- Allez, l'inconnu. Fais moi visiter le coin.
Autant nous éloigner le plus rapidement de tous ces regards. Dawton se remit à pousser le fauteuil et passa devant le groupe d'enfants qui avaient incliné la tête dans notre direction.
- Bonjour Alpha, bonjour Luna, dirent-ils en choeur.
Ils étaient si jeunes et pourtant si disciplinés. Vraiment l'inverse de moi.
- Vous pouvez retourner jouer, commenta Dawton.
Les petites filles me regardaient avec attention et m'adressèrent de grands sourires, avant de partir en courant, tout en se disant certaines choses que je n'étais pas en mesure d'entendre.
- Arrête de me faire croiser des gens de ta meute.
- De notre meute, rectifia-t-il.
- Je n'ai toujours pas décidé d'accepter ce soi-disant lien entre nous.
- Tu n'as pas vraiment le choix, Ginger.
Il se mit face à moi, prenant la peine de s'agenouiller pour que nos yeux puissent se croiser.
- Ma présence te manquera une fois que tu seras à nouveau chez toi. Tu voudras me voir, m'entendre, savoir que je ne suis pas loin.
Je roulai à nouveau des yeux en croisant les bras.
- Je me sentirais clairement mieux que confiner comme tu m'obliges à le faire.
Il tendit la main, et caressa légèrement ma joue, créant un frisson qui se transforma en picotement sur mon épiderme.
- Mon toucher te manquera aussi.
- Tu es bien trop sûr de toi.
Il sourit de toutes ses dents avant de se relever.
- Tu verras, Ginger. Tu accepteras rapidement notre lien, si ce n'est pas déjà fait dans ta tête et dans ton coeur.
Je fis la moue, frustrée par ses propos.
- Tu me donnes la migraine à insister de cette manière.
- C'est vrai, que vous, les humains, vous préférez vous baser sur des choses scientifiques, plutôt que sur vos émotions.
- Tu pars dans les généralités, là.
Il s'était remis à pousser le fauteuil, et des personnes nous saluaient à chaque fois, portant leur regard plein de curiosité sur moi.
- Alors pourquoi est-ce que tu ne crois pas à tout ça ?
- Je trouve ça improbable.
- Ca ne l'est pourtant pas. Il y a des choses dans ce monde qui ne peuvent pas être expliqués. Comme la magie que les sorcières et sorciers utilisent. Comme le fait que nous pouvons nous transformer en loup, ou que les vampires sont en mesure de vivre alors que leur coeur est figé.
Il marquait un point, ce con.
Pas si con. Ce con intelligent. Fuck, je ne savais pas quoi lui dire.
- Ce n'est pas rationnel. Je n'ai jamais vraiment porté mon attention sur les autres espèces.
- Tu devrais pourtant. Mais je pensais que tout ça était enseigné en cours de nos jours ?
- Disons que je n'y ai jamais vraiment porté attention.
Je l'entendis soupirer, et je souris presque en l'imaginant se demander ce qu'il pouvait bien faire de moi.
- Tu as vraiment beaucoup de choses à apprendre, Ginger.
- On dirait un père qui parle à sa fille, soufflai-je pour moi-même.
Il s'arrêta soudainement, et je levai les yeux pour le voir faire la moue, presque énervé. Il pencha alors la tête pour la rapprocher de la mienne, et je retins mon souffle.
- J'ai conscience de notre différence d'âge, Ginger. Inutile de me le rappeler. Crois le ou non, mais je prends sur moi, pour ne pas t'arracher ses vêtements et te faire mienne. Tu es mienne, Ginger. Tu es mon âme soeur que ça te plaise ou non, et mon devoir est de veiller sur toi. Si tu veux me considérer comme ton père, je n'hésiterai pas à te punir à ma façon.
Je déglutis péniblement. Ses yeux avaient viré aux noirs, et je pouvais sentir la menace venir de lui. Mes jambes et mon instinct d'humain me donnaient envie de fuir. Partir loin de lui. Il recula lentement et souffla un grand coup, avant de se remettre derrière le fauteuil et de pousser à nouveau comme si de rien n'était. Je savais que je l'avais poussé à bout, mais je ne pensais pas qu'il prendrait au sérieux ce que je venais de dire.
J'avais l'impression d'avoir ruiné tous mes efforts pour fuir de son emprise, une fois de plus.
____________________________________________
Bonjour !
Vous passez de bonnes vacances ? :)
- Votez
- Commentez
- Rendez-vous au prochain chapitre !
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat.
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 22.07.2018 à 21:07
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top