Chapitre 12
Chapitre 12 Tris
Toujours peu convaincue de rester ici, je regardai autour de moi, pour repérer les lieux. Le territoire semblait vaste, et je me demandais comment je pouvais partir d'ici. Surtout s'il restait non stop dans la même pièce que moi.
J'avais une migraine rien qu'en tentant de préparer un plan pour me sortir de là.
- Alpha !
Noah était apparu de nulle part, me faisant sursauter, et je grognai de douleur pour ma côte. Dawton émit un grognement, et Noah baissa la tête aussitôt.
- Je suis désolé, Luna.
Il fallait sérieusement que je demande pourquoi les gens s'adressaient à moi de cette manière. J'avais certes déjà entendu parler de la "Luna", celle qui dirigeait une meute avec son Alpha, mais je ne pouvais pas être cette "Luna", n'est-ce pas ?
- Nous avons un problème, Alpha. Des vampires sont en bordure, et réclament que nous leur ramenons la "fille qui leur a volé leur argent".
Je voulais tout à coup me faire toute petite. Les regards des deux hommes avaient convergé vers moi, et j'avais aussitôt arqué un sourcil.
- Pourquoi vous me regardez comme ça ?
Dawton émit un soupir en passant une main sur sa tête, l'air exaspéré.
- Ne me dis pas que tu as recommencé, Ginger.
- Recommencé quoi ?
- Tu as encore volé ?
Je haussai les épaules.
- Combien ?
- Combien quoi ?
- Combien est-ce que tu as volé cette fois ?
- ...
- Ginger ? Combien ?
Je fis la moue.
- 30 000 molt.
Il écarquilla des yeux.
- C'est pour ça que tu t'es fait tirer dessus ? Parce que tu as volé leur argent ?!
- Si j'avais cette putain d'oreille qui fonctionnait, je n'aurais pas fait cette putain d'erreur !
Il se pinça l'arrête du nez.
- Mais qu'est-ce que je vais faire d'elle...
Il se tourna alors vers Noah.
- Dis leur que je viens négocier.
Noah ne se fit pas prier et disparut en me laissant seul avec Dawton mécontent.
- Maintenant que j'ai mon explication, tu vas me promettre de ne plus voler, Ginger. C'est bien trop dangereux et inutile !
Je serrai les poings, et me forçai à me taire. Je voulais tellement le contredire, le pousser à bout, mais dans ma situation actuelle, ça ne me ménerait à rien.
- Ginger ! insista-t-il.
Il se baissa à ma hauteur, ses yeux verts me regardant avec intensité.
- Ginger.
- Tu ne tireras rien de moi de cette manière.
Il grinça des dents.
- Arrête de voler, Ginger. Tu mets ta vie en danger à chaque fois !
- Tu crois que je ne le sais pas ? Tu crois que je fais tout ça sans aucune préparation ?
Il roula des yeux.
- Il n'est pas question de préparation, mais de ta vie ! Si tu as besoin d'argent, je peux t'en fournir.
- Je ne veux pas de ton argent.
- Cesse de voler, Ginger.
Face à mon mutisme, il lâcha un soupir de frustration et se leva, avant de se remettre à pousser le fauteuil roulant en silence. Il me ramena aussitôt dans la pièce, et m'installa à nouveau sur le lit.
- Je sais que tu n'aimes pas Noah, mais il va venir te surveiller.
Je serrai les poings en me demandant comment j'allais me débrouiller pour partir d'ici.
Dawton me fixa en attendant que je dise quelque chose, avant de passer une main dans ses cheveux et de quitter la chambre. Je grognai de frustration, avant de bouger mes jambes pour les mettre sur le côté du lit. Il était parti. Et je ne savais pas quand Noah était supposé arriver.
Mais c'était surement le seul moment où il me lâchait enfin les baskets. Je serrai les dents pour ne pas émettre le moindre son de douleur, et fis quelques pas jusqu'au fauteil, où je m'assis avec soulagement. Je poussai sur les roues, ignorant les cris de douleur de mes bras, et me poussait jusqu'à la porte que j'ouvris, avant de jeter un coup d'oeil au couloir. Je me remis à rouler avec mon fauteuil, et me dépêchai de quitter le couloir, pour sortir du bâtiment. Je soufflai presque de soulagement en me retrouvant à l'extérieur. Le seul souci restait le chemin pour quitter cet endroit.
- Putain, grognai-je.
Je tentai un chemin, en partant d'un côté que Dawton n'avait pas pris en me faisant sortir. Je croisai plusieurs personnes qui me saluèrent mais je n'y prêtais pas attention. Si les gens me voyaient, ils allaient surement prévenir Dawton bientôt, et ce dernier allait me faire la peau. Je fronçai les sourcils en voyant l'entrée du forêt, et compris que je ne pouvais pas sortir d'ici à moins d'avoir mes deux jambes.
Et ce n'était pas demain que j'allais être en mesure de marcher correctement.
Encore moins courir.
- Luna.
- Fuck, pestai-je.
La voix de Noah n'était pas d'une humeur joyeuse, mais c'était le dernier de mes soucis.
Il m'avait trouvée si facilement.
Foutu odorat.
- Je dois vous ramener dans votre chambre.
Si je pouvais courir, je le ferai sans hésiter.
Il me fit tourner pour repartir en direction d'où je venais, et je lâchai un grognement de frustration.
- L'Alpha ne devrait pas mettre longtemps à régler le problème.
Mon problème.
- Il est au courant de votre escapade.
Fuck.
- Il n'est pas très content.
- Ce mec est jamais content de toute façon.
Nous étions à nouveau dans le bâtiment, et il me ramena directement dans la chambre. Il se mit soudainement devant moi, alors que je roulai des yeux.
- Je t'interdis de me toucher, le kidnappeur. La dernière fois que tu as fait ça, je me suis presque retrouvée avec la tête à moitiée ouverte.
Il se rétracta et passa une main derrière sa nuque, comme s'il était embarrassé.
- Je ne peux pas vous laisser dans ce fauteuil...
- C'est pourtant ce que tu vas faire.
- Et si je demandais à quelqu'un d'autre de le faire ?
- Les deux autres gorilles de la dernière fois ? Non, merci.
- S'il s'agit de quelqu'un que vous n'avez jamais vu ?
Voyant que je ne répondais pas, il finit par hocher la tête. Quelques minutes plus tard, un homme apparut, et inclina la tête dans ma direction.
- Luna.
Il portait des vêtements noirs, et avait des cheveux assortis. Son visage était impassible, ce qui était perturbant.
- Pete est le Gamma de la meute.
- Je vous demande pardon.
Il s'était approché et avait passé ses mains précautionneusement autour de moi, avant de me porter jusqu'au lit où il m'allongea soigneusement. Il tira alors la couverture et la monta jusqu'à mon abdomen. J'avais presque eu envie de le remercier, mais je ne voulais pas me retrouver dans cette pièce. Je ne voulais absolument pas être ici, mais il faisait partie des personnes qui m'y retenaient. Il inclina à nouveau la tête et sortit de la pièce, alors que Noah s'était installé sur la chaise que Dawton utilisait quand il travaillait ici.
C'était assez perturbant.
J'avais presque envie de lui dire de ne pas s'asseoir là. Seulement parce que mon cerveau avait pris l'habitude voir Dawton s'asseoir à cet endroit. Noah se mit à lire les feuilles qui se trouvaient sur la table, et je tournai la tête pour ne pas regarder.
C'était absurde.
Mon cerveau me disait clairement que ce n'était pas correct. Que Noah ne devait pas être là, mais que Dawton devait être à mes côtés. Je lâchai un soupir de frustration, et posai ma tête contre le coussin.
Vivement que je retrouve ma mobilité.
Je sursautai en entendant la porte s'ouvrir et Dawton entra, visiblement énervé. Noah se leva aussitôt et fuit aussi vite que l'éclair, en me laissant seule avec le grand méchant loup.
- Pourquoi, Ginger ? Pourquoi tu te compliques la vie ?
Je restai silencieuse, en le regardant croiser les bras pour se mettre face à moi.
- Pourquoi est-ce que tu as essayé de fuir ?
- Je t'ai déjà dit que je voulais retourner chez moi.
- Tu ne peux pas dans ton état.
- Mais je pourrais si tu me ramenais.
- Sauf que je ne veux pas.
- Ca, j'avais clairement remarqué.
Il roula des yeux, ce qui me fit presque rire. Je ne l'avais jamais vu faire ça depuis qu'il me collait aux basques.
- Ne roule pas des yeux devant moi, l'inconnu.
Il arqua un sourcil, comme s'il venait de se rendre compte de ce qu'il avait fait. Il soupira en passant une main dans ses cheveux.
- A force de te voir le faire, j'ai fini par le faire.
J'avais vraiment envie d'en rire, mais je ne pouvais pas. Nous n'étions pas dans le mooood.
- Je veux rentrer chez moi.
- Pas question.
- Pourquoi ?
- Parce que tu es encore blessée, et que tu as besoin de repos. Tu ne peux pas en avoir si tu te retrouves chez toi.
- Tak, fis-je avec ma langue.
J'avais presque envie de le voir faire ça.
- Tu n'en sais rien.
- Je le sais. En attendant, je viens de régler le problème que tu as crée.
J'arquai un sourcil.
- Un problème ? Tu veux dire mon problème. J'aurais pu le régler moi-même.
- J'avais le choix entre les laisser t'embarquer pour que tu règles ce problème ou leur rendre cet argent.
- Tu aurais pu les laisser m'embarquer.
Au moins, j'aurais pu quitter cette chambre.
- Tu penses vraiment que tu aurais pu leur faire face dans ton état ?
- Et pourquoi ce ne serait pas le cas ?
- Parce que tu es incapable de marcher. Faire le moindre pas. Comment aurais-tu voulu fuir ?
- Qui a dit que j'aurais fui ?
- C'est pourtant ta spécialité.
Cette remarque me fit vraiment mal au coeur. Je n'aurais pas cru que l'entendre de sa voix à lui, était aussi douloureux.
- Tu sais vraiment peu de choses sur moi, l'inconnu.
Je le fusillai du regard, en croisant les bras contre ma poitrine.
- En attendant, tu sauras que j'ai du leur rendre 40 000 molt.
- 40 000 ?
- L'un de leur membre semble avoir été blessé.
Je retins un sourire, presque fière de moi. Il s'agissait surement de l'homme qui avait réussi à m'attraper le pied, et je lui avais donné un coup de pied dans le visage, avant de lui donner un coup entre les jambes. Au vu de son cri, j'avais su qu'il n'avait pas apprécié.
- Je te rendrai cet argent quand je retournerai chez moi.
- Je n'ai pas besoin de cet argent, mais que tu te reposes.
- Je me suis suffisament reposée.
- Au point de tenter de fuir en fauteuil ?
- Si cet abruti ne m'avait pas retrouvé aussi facilement, j'aurais presque pu faire le tour et quitter ton territoire.
- Détrompe-toi. Le territoire est plus vaste que tu ne le penses, et puis tu aurais été arrêtée par les gardes en bordure.
C'était bon à savoir.
- Je veux retourner chez moi.
- Non.
- Si je ne retourne pas chez moi, je me débrouillerais pour partir.
- Dans ton état, tu n'iras pas loin.
Je serrai les poings, visiblement énervée par son attitude.
- C'est de la séquestration !
- Tu es libre de prendre l'air, Ginger.
- Mais tu m'empêches de partir.
- Parce que tu as encore besoin de repos.
Je soufflai, complètement fatiguée de devoir arguer contre lui.
- Tu me fatigues, mec.
- Raison de plus pour te reposer.
- Non, toi, tu me fatigues. Ta présence me fatigue. C'est de ta faute si je suis fatiguée. Pas à cause de mes blessures, mais de toi.
Il roula à nouveau des yeux, et l'idée qu'il était vraiment mignon en faisant ça me traversa l'esprit. Je secouai alors la tête pour penser à autre chose, avant de poser la tête sur le coussin correctement en fermant les yeux.
Je n'avais plus envie de lui parler.
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Bonjour !
J'avais oublié de le préciser dans la description de cette histoire, mais je l'avais classé en adulte, et ce n'est pas pour rien. Les chapitres qui comprendront des caractères sexuels/matures seront mis en privés. Mais par soucis de notifications, je publierai en public pendant les 30 premières minutes, avant de le passer en privé.
Merci de votre compréhension. Alors les enfants, prière de ne pas lire ces chapitres, je suis responsable de ce que j'écris, c'est pour cela que je préviens en avance !
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- Rendez vous au prochain chapitre !
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat.
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil', le 21.05.2018 à 12:18
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