Chapitre 20

Charlie est trooop heureuse parce que son papa et son hôtelier commencent à se lier d'amitié sans son intervention... 

Chapitre 20.

Charlie était RAVIE que son père et Alastor passent plus de temps ensemble.

— OMG ! Je crois qu'ils sont en train de devenir amis ! s'exclama-t-elle comme elle sautillait de joie en face de Vaggie.

— Tu ne devrais pas t'enthousiasmer si vite, la prévint cette dernière. J'ai l'impression qu'un truc ne va pas...

Elle s'était toujours méfiée d'Alastor, encore plus depuis qu'il avait essayé de l'attaquer l'autre jour. Pour elle, il y avait forcément une couille dans le pâté. Il n'y avait aucune raison pour qu'Alastor et Lucifer veuillent se rapprocher... sauf pour faire plaisir à Charlie. Et dans le cas du démon-cerf, elle le soupçonnait toujours de vouloir attendrir sa petite-amie dans le seul but de mieux la manipuler. Par chance, elle était dans le coin pour limiter les dégâts !

Quant à Lucifer... il devrait lui aussi se méfier. Même si Vaggie ne se faisait pas de souci pour l'être le plus puissant des enfers. Il ne lui suffirait que de lever le petit doigt pour réduire Alastor en poussière. Et franchement, elle n'attendait que ça !

— Mais papa m'a dit qu'il passait l'après-midi avec Alastor quand il est parti ce matin. Tu t'en rends compte ? Je n'ai même pas eu besoin de les forcer !

— C'est louche..., persista Vaggie en croisant les bras.

Charlie secoua la tête en regardant l'écran de son smartphone.

— Est-ce que tu pourrais être positive pour une fois ? Papa vient de m'écrire qu'il avait passé une super journée. C'est forcément bon signe ! Oooh !

Sa voix monta dans les aigues comme elle tapait dans ses mains d'excitation.

— Tu crois qu'on devrait leur organiser une fête de l'amitié ou quelque chose comme ça ?

— J'éviterais si tu veux mon avis...

— C'est trop ?

— Attend un peu. C'est la première fois qu'ils font une activité ensemble sans que tu leur forces la main, non ?

— Aaah... c'est vrai.

La princesse des enfers se rassit sur son lit, le téléphone toujours entre les mains et un air pensif sur le visage.

— Alors, attends un peu de voir comment tout ça se goupillera.

Charlie hocha la tête, loin de se démotiver.

— Tu as raison, il vaut mieux attendre. Quand ils seront de vrais BFF, là, on aura vraiment une excellente raison de célébrer ! Et tu imagines l'exemple ultra positif que ça enverra aux autres résidents de l'hôtel ?

— J'imagine bien, ouais...

— Papa est Alastor sont revenus ! Je pars en éclaireuse ! s'exclama la jeune fille en se relevant d'un seul coup.

— Att-... !

Vaggie ne fut pas suffisamment rapide pour retenir Charlie qui avait déjà filé hors de leur chambre.

Charlie arriva dans le hall et regarda à droite et à gauche. Il n'y avait que Lucifer en vue.

— Mais... où est Alastor ?

— Ah... nous nous sommes arrêtés à la boucherie et il devait se dépêcher à mettre la viande au frigo, répondit Lucifer aussi naturellement que possible.

L'ange évita soigneusement de mentionner qu'Alastor avait presque failli perdre son sourire quand il lui avait fait un sous-entendu sur leur rendez-vous saignant du lendemain. Ne pouvant ni refuser ni protester, le démon, bouillant de colère, s'était dématérialisé aussi vite que possible pour fuir le hall. Mais Lucifer était aussi certain d'avoir aperçu une fugace lueur affamée – de sang ou de désir il ne pouvait le dire – au fond de ses yeux rouges.

— Oh... je vois.

Charlie semblait presque déçue.

— J'aurais aimé qu'il me raconte votre journée ! ajouta-t-elle. Je suis tellement contente et fière que vous ayez pris l'initiative de passer l'après-midi tous les deux !

— Je vais tout te raconter, moi !

Il entraîna sa fille sur un des sofas du hall et il commença à raconter les événements de la journée à commencer par le meeting auquel il avait assisté ce matin.

— Tout s'est très bien passé. Je crois que les Overlords étaient heureux de me voir à la réunion ce matin. Ils avaient tous d'excellentes suggestions à me faire quant à la gestion de Pentagram City.

— Ah, oui ?

— Oui ! Il faut améliorer les infrastructures à Cannibal Town, fournir une connexion wifi aux habitants... Vox proposait de fournir des télévisions aussi. Des tas de bonnes idées !

— Tu as parlé de l'hôtel ?

— Oui. Ils n'avaient pas l'air très enthousiastes au départ, mais je pense avoir réussi à convaincre certains d'entre eux. Je leur ai dit qu'il s'agissait d'une véritable avancée pour les Enfers !

— Mais oui ! Il faut leur dire ! Il n'y a que de cette façon que nous pourrons accueillir plus de démons à l'hôtel ! De quoi d'autres avez-vous discuté ?

Père et fille s'emballèrent à discuter d'idées révolutionnaires pour le futur de Pentagram City pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que la discussion se redirige naturellement vers le reste de la journée.

— Ensuite, je suis allé à Cannibal Town avec Alastor. Nous avons marché dans la ville, puis nous sommes allés chez le boucher. J'avoue que ça m'a un peu retourné l'estomac, toute cette nourriture de cannibales...

— Erk ! grimaça Charlie.

— Oui, c'est le mot ! C'est pour ça que je n'ai rien pris. En revanche, Albert, le boucher, était très sympa ! Alastor a acheté de la viande de cerf finalement, puis nous sommes revenus ici.

— Tu devrais lui proposer de cuisiner avec lui. Oooh ! Ça ferait une superbe activité ! Tu n'es pas d'accord ? J'adooore cuisiner avec Vaggie !

Lucifer rit nerveusement. Il s'imaginait très mal en train de cuisiner avec Alastor comme un vieux couple. Ils s'étriperaient et c'est l'un d'eux qui finirait dans l'assiette... !

— Oui... peut-être... enfin, je ne suis pas sûre qu'il accepterait.

— Je lui proposerai la prochaine fois !

— Est-ce que tu ne devrais pas plutôt te concentrer sur le recrutement de nouveaux résidents pour l'hôtel ?

— Mais c'est en voyant les énormes progrès que nous faisons ici que les démons sauront convaincus et qu'ils voudront venir nous rejoindre ! insista-t-elle avec assurance. Tu dois montrer l'exemple avec Alastor. Tu fais un travail génial avec lui, papa !

Nouveau rire empreint de nervosité.

— Ha ha ha... si tu le dis.

C'est seulement parce que Charlie ignorait tout de son pacte avec le démon qu'elle disait une chose semblable.

— Je suis sérieuse, papa, dit-elle en prenant ses mains dans les siennes. Tu soutiens mes rêves et c'est tout ce dont j'avais besoin.

Comme chaque fois qu'il recevait des compliments de sa fille, Lucifer sentit les larmes lui monter aux yeux.

— Je te supporterai toujours, little lady. J'aurais aimé être là pour toi plus tôt.

— L'essentiel, c'est que tu sois là maintenant.

Ils s'enlacèrent. Leur étreinte remplit Lucifer d'une énergie nouvelle. Il se sentait requinquer et prêt à affronter n'importe quoi.

— Bon... ce fut une grosse journée et je suis un peu fatigué, expliqua-t-il lorsqu'ils se séparèrent. Je pense que je vais manger un bout et regagner ma chambre.

— OK. À demain, papa.

L'ange prit l'ascenseur pour rejoindre sa chambre dans l'aile gauche de l'hôtel, à l'opposé de la tour radio d'Alastor.

Il n'avait pas menti : avec toute cette marche dans Pentagram City, il était épuisé ! Il appela le service aux chambres pour la nourriture et prit sa douche en attendant.

En se douchant, il ressassa les événements de la journée, surtout sa promenade avec Alastor. Il se fit la réflexion que le démon ne l'avait presque pas charrié aujourd'hui.

D'habitude, il n'aurait pas manqué une seule occasion de se moquer de lui. Aujourd'hui, il s'était plutôt tenu tranquille. Était-ce parce que Lucifer était en train de prendre le dessus sur leur relation ? ou était-ce parce qu'Alastor commençait à mieux supporter leurs interactions ? Lucifer ne pouvait se l'expliquer, mais il avait remarqué que le démon était un peu plus renfermé sur lui-même depuis toute cette histoire au sujet du sang angélique...

L'ange pouvait deviner que le radio demon se sentait manipulé, dominé ou contraint et que cela ne lui plaisait. Mais qu'est-ce qu'il y pouvait ? Alastor souffrait de ce qu'il faisait lui-même endurer aux autres. Comme à Husk par exemple. Et Lucifer devait protéger sa fille et cet hôtel.

Quand il sortit de la douche, une serviette nouée sur les hanches, le room service était déjà passé. Une cloche de nourriture était déposée sur un chariot. En la soulevant, il fut soulagé de découvrir un vrai repas qui ne soit pas composé de chair humaine. Il enfila rapidement son pyjama aux imprimés de canards jaunes comme son estomac gargouillait.

Pendant qu'il s'installait pour manger, il remarqua que la vieille radio toujours posée sur son bureau s'était mise en marche. Une douce musique jazz se mit à envahir la pièce comme pour lui tenir compagnie durant le dîner. 

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