C H A P I T R E III ( 2 / 2 )

N'hésitez pas à laisser votre avis à la fin ! Bonne lecture de cette deuxième partie !  💬

La rue dans laquelle les deux avancèrent était déserte; mais une lumière vacillante brûlait dans tous les salons des maisons bordant la route. Abby devinait quelques cheminées dont le foyer aux flammes crépitantes lui donnait envie de rentrer mais c'était vers l'ignoble bâtiment en béton que le garçon le conduisit. Il avait cette mine sombre qui ne l'avait pas quittée depuis qu'elle avait annoncé la mort de sa grand-mère. Arrivés à quelques mètres de l'entrée du bloc de béton, le garçon pousse un soupire rageur en effaçant la larme unique qui venait de glisser de son œil. Il ouvrit la porte en bois de l'entrée en entra sans attendre Abby qui s'essuyait comme elle pouvait les pieds. Il arriva à la hauteur d'un bureau auquel un homme était occupé à trier des papiers.

– Il faut que je vois Georges, commença le garçon avec un air déterminé peint sur le visage.

– Quand ça ? Demanda l'homme sans quitter des yeux le dossier qu'il triait méticuleusement.

– Maintenant imbécile ! Ragea le garçon en levant les yeux au ciel.

– Il est dans son bureau, répondit le secrétaire avec un petit sourire malicieux.

– T'es sérieux Mike ? Tu pouvais pas me le dire directement ?

Le garçon qui accompagnait Abby bouillonnait intérieurement, à en croire la brutalité de leur échange, les deux se connaissent et ne s'apprécient pas plus que ça...

– Oh ! Oh ! S'exclame Mike avec un petit sourire suffisant qui eut le don d'agacer Abby. Commence pas le glacier, je fais simplement mon métier et tu sais très bien ce qu'il te reste à faire si l'organisation du Camp ne te convient pas !

– Ferme la ! Coupa l'autre en tirant Abby par le bras en direction d'une deuxième porte en bois.

La jeune fille avait suivi l'échange sans un mot, éberluée à l'idée qu'on puisse parler aussi vulgairement à quelqu'un. Mais après tout, vu l'impression que lui avait fait « le glacier », la scène qu'elle venait de voir collait en tous points avec le personnage.  Cependant, malgré le portrait peu flatteur qu'elle dressait de lui, Abby lui reconnaissait vraiment le fait d'être touché par la mort de sa grand-mère, elle se sentait ainsi un peu moins seule.

Le garçon toquait fortement à la porte qui s'ouvrit sur un homme au visage anguleux et aux traits rudes. Il devait avoir aux alentours de quarante ans mais la sagesse qui semblait émaner de lui semblait celle d'un centenaire. C'était sûrement le dénommé Georges...

– Ray ? Que fais-tu là ? Et qui est-ce ? Demande-t-il d'une voix pausée et détendue en faisant entrer « Ray » en le poussant d'une main sur l'épaule.

– Marianne est morte, et elle c'est sa petite-fille, Abby, répondit d'une voix cassante le garçon.

– Oh. Je... je suis désolé, reprit tout de suite après Georges à l'intention de Abby.

La jeune fille acquiesça avec un petit sourire en signe de remerciement. De ses yeux étirés, l'homme passait du visage fin et détendu de Abby aux traits durs et tirés de Ray.

– Votre grand-mère était quelqu'un de bien, continua Georges tout en hochant la tête. Vous êtes la bienvenue chez nous tant que vous le souhaiterez.

– D... D'accord... balbutia Abby qui n'était pas bien sûre de vouloir rester ici.

– Quant à toi Ray, tu sais ce qu'il te reste à faire... Ta maison revient à Abby, tu vois...

– Je sais, c'est bon... coupa l'intéressé en détourna le regard, je lui file ma maison et je me casse, j'ai compris.

George semblait réellement atteint par les paroles de Ray, il pinçait les lèvres tout en reprenant :

– Tu connais bien mon avis sur la question mon garçon... mais j'ai un peuple à maintenir en ordre...

– Ouais, c'est ça... soupira Ray, je m'en vais, ne t'en fais pas je ne gênerais pas tes plans de président vénéré de tous !

– Amène juste Abby chez elle.

– Chez moi, rectifia Ray à voix si basse que George ne l'entendit pas, ou bien il ne releva pas.

Il sortit de la pièce sans un mot et Abby se dépêcha de le suivre.

– Eh ! Ray ! S'écria-t-elle d'une voix forte de colère.

Il se retourna, ses yeux marrons étaient rougis et son visage semblait encore plus fermé qu'avant.

– J'y suis pour rien, d'accord ? Alors sois sympa s'il te plaît ! Le sermonnait-elle en niant de la tête.

L'autre soupirait, ses yeux étaient toujours aussi rouges mais son visage semblait se décrisper légèrement. Abby se réjouissait de ce changement presque imperceptible, elle était irrémédiablement intriguée par ce garçon qui semblait si proche de sa grand-mère et il lui semblait à bon escient que le meilleur moyen d'obtenir des informations sur le passé de cette dernière était de bien s'entendre avec lui.

– Tu connaissais bien Marianne ? Demanda Abby légèrement mal à l'aise en arrivant à sa hauteur.

Le garçon se remit en route tout en répondant simplement :

– Très bien.

Malgré tous ses efforts, le ton de sa voix étaient sec et Abby commençait sincèrement à perdre patience, mais après la journée qu'elle venait de passer, elle n'était pas prête à lâcher à la colère la moindre information.

– Tu vis ici depuis toujours ? Reprit-elle avec amabilité.

– Oui, je suis né au Camp, mais aujourd'hui il faut que je parte.

L'agacement qui perçait dans sa voix était percé de pointes de mélancolie faisant tressauter sa réponse. La jeune fille ne put s'empêcher de compatir pour lui, il s'en allait de l'endroit qu'il connaissait depuis toujours... Même Abby qui détestait de toute son âme l'Atrium avait ressenti une certaine nostalgie en descendant les barreaux du Mur.

– Pourquoi est-ce que tu pars ? Demanda-t-elle tout en se doutant déjà de la réponse.

– Ça ne te regarde pas ! Répliqua sèchement Ray en tournant à droite dans l'allée d'une maison, l'une des seules pour lesquelles un feu de cheminée ne brûlait pas dans le salon.

Abby ne rétorqua rien, s'il voulait garder ça secret, il devant avoir ses raisons. Elle se contenta de le regarder déverrouiller la porte d'entrée avec un clé en métal. Puis il tourna une poignée ronde en dans un claquement, la porte s'ouvrit. Il entra et Abby le suivi, elle désespérait de ne pas pouvoir nettoyer convenablement ses chaussures mais se rassurait en se disant que sa maison était la sienne. Elle se trouvait dans un petit salon semblable à ceux qu'elle avait vu dans les autres maisons. Il est très simple, meublé seulement par un canapé, une table cernée par six chaises et un grand buffet en bois verni possédant un miroir légèrement déformant. Ray s'avançait vers la cheminée en pierres qui faisait face au canapé il prit quelques bûches auxquelles il mit feu avec dextérité.

– Ta maison est très jolie, fit-elle, se sentant parfaitement idiote.

– C'est la tienne, rétorquait Ray avec un regard noir.

– Où est-ce que tu pars ? Demanda-t-elle avec un véritable intérêt.

La raison qui l'avait poussée à s'échapper d'Atrium, ce n'était pas pour se retrouver coincée dans ce Camp, non, loin de là, elle voulait découvrir la Terre sous toutes ses coutures.

– J'ai un cabane dans la forêt.

– T'aurais pas une petite place pour moi ?

– Quoi ? Pourquoi ? S'étonna-t-il.

– J'ai pas quitté l'Atrium pour me retrouver coincée ici, je suis là pour découvrir le monde alors autant que je parte avec toi, répondît-elle simplement mais avec un pointe d'amertume dans la voix.

– Avec un nom comme le tien tu pourrais faire ce que tu veux pourtant... Tu as un pouvoir politique unique !

– Tu peux te la mettre là où je pense ta politique, j'suis condamnée à mort à l'Atrium !

–  Tu ne comprends rien du tout, marmonna-t-il pour lui-même.

– Je ne t'ai jamais interdit de m'expliquer quoi que ce soit tu sais, rétorquait-elle.

– Tu ne viens pas, c'est tout, trancha Ray en se relevant du canapé pour passer dans la pièce à côté.

Avant qu'il n'ai fermé la porte Abby s'écria consciente de la perfidie de ses paroles :

– Marianne aurait voulu que je vienne avec toi, puisque c'est ce que je veux faire !

Ray se figea net, les poings serrés et le visage sûrement fermé, en pleine réflexion. Il se retourna vers elle les sourcils froncés :

– C'est très bas ce que tu viens de faire.

– Crois-tu que je me permettrais de mentir sur la volonté de ma grand-mère ?

Ray sembla réfléchir quelques instants qui parurent une éternité à Abby, puis finalement, il lâcha :

– Bon, viens.


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