Bonne lecture ! En espérant que ce gros chapitre vous plaira ! 🗯
Arpentant à vitesse lente le couloir sinueux, elle désespérait de revoir un jour la lumière du jour, et bien qu'il soit artificiel, elle aurait tout donné pour revoir le ciel de l'Atrium. A moins qu'elle puisse avoir celui de la Terre, le vrai ciel, celui qui fascina de générations entières d'êtres humains avant elle... Depuis qu'elle avait quitté le bureau du Gouverneur, Abby avait perdu la notion du temps, elle n'aurait dû dire combien d'heures s'étaient écoulées depuis qu'elle était tombée dans la pièce circulaire. Mais elle était toujours bloquée dans le couloir-sans-fin, comme elle l'avait renommé. A mesure qu'elle s'enfonçait, les parois se remplissaient de mousse, à présent, l'air autour d'elle était très humide. A vrai dire, elle croyait entendre le clapotis de gouttes d'eau mais refusait d'y croire pour ne pas se donner de faux espoirs. Elle continuait d'arpenter le couloir avec une certaine appréhension, légèrement inquiète à l'idée d'en voir le bout.
Bientôt, elle atteint une source. Un mince filet d'eau jaillissait de la roche et barrait le couloir. Abby mouillait ses mains de l'eau lui apparaissant comme une bénédiction. Elle les passait ensuite sur son visage rougi par l'effort et le stress de la journée. Elle but une gorgée de l'eau claire mais bien qu'elle eût l'air potable, ne voulut pas prendre le risque de s'intoxiquer en en buvant plus.
Après cette petite pause, elle se releva et continua de suivre la progression du couloir. La vue de cette eau lui avait redonné espoir, n'est-ce pas l'une des conditions essentielles à la vie sur Terre ?
A partir de là, la jeune fille marchait plus vite, elle avait retrouvé espoir d'un jour atteindre l'extérieur. Ses mains tremblaient toujours autant mais elle parvenait à relativiser. Cependant, lorsqu'elle atteint une porte métallique en tous points identique à la première, ce positivisme la quitta pour laisser place à l'appréhension, qui fit son grand retour. Elle sortit la grosse clé de sa poche et l'inséra dans le verrou. Dans un amas de craquements sonores, la porte se déverrouilla et s'ouvrit sur l'extérieur - le vrai. Il pleuvait, de grosses gouttes de cette averse orageuse parsemèrent le visage ébahi de la fugitive. Elle était dans un tel état d'euphorie que des larmes menaçaient de s'échapper de ses yeux verts. Elle s'accrocha à une barre en métal et se pencha vers l'extérieur, sa vision surplombait le monde, elle se trouvait actuellement à vingt mètres du sol. Devant elle, s'étendait une forêt d'arbres verts tous plus majestueux les uns que les autres. Elle qui n'avait jamais vu rien d'autres que des oliviers était ébahie par les épines de ces arbres de forme conique. Un léger brouillard glissait en nappes autour d'elle, sa vision était mauvaise mais elle découvrait la Terre, elle se fichait bien de la vue légèrement morbide que s'offrait à elle, à ses yeux il n'y avait rien de plus beau... S'asseyant sur le rebord du mur en béton de l'Atrium, elle observait le monde, elle se sentait si bien qu'elle aurait très bien imaginé passer le restant de ses jours ici. Elle était littéralement trempée jusqu'aux os, sa teinture devait être réduite à néant à présent, mais elle s'en fichait éperdument. Sa grand-mère avait connu ça, et ses parents aussi, sans nul doute, quels qu'ils soient...
Une échelle formée par des barres métalliques descendait jusqu'au bas du mur, Abby hésita quelques instants avant de l'emprunter, mais un regard en arrière lui fit comprendre que la question ne se posait pas : elle descendrait ! Elle se releva puis rajusta sa veste en cuir sur ses épaules, les barreaux métalliques étaient trempés ce qui les rendaient malheureusement pour elle très glissants. La descente était difficile et risquée, ses mains gelées étaient écorchées par le métal qu'elle serait bien trop fort, emplie de peur. Une nappe de brouillard passa devant la porte qu'elle avait laissé ouverte, un frisson lui parcouru l'échine, aujourd'hui elle quittait définitivement cette prison ignoble.
Son pied toucha alors le sol légèrement moue et très boueux de la Terre. Elle sauta dans la boue de ses deux pieds, ses chaussures et son pantalon blancs étaient tachetés de marron mais elle s'en fichait. A présent tout lui paraissait beau, elle avait réussi à quitter l'Atrium ! Des larmes coulaient de ses yeux verts maintenant rougis, elle observait le mur de béton qui se trouvait devant elle et dont elle ne voyait pas le haut à cause du brouillard. Elle tomba à genoux dans la boue, ses épaules tressautant au rythme de ses sanglots. Elle n'avait pas été préparée à ça, à ces changements si soudains et définitifs. Elle pensait à la peine de mort qui l'attendait si elle retournait à Atrium, et à la mort qu'elle pourrait trouver à tout moment ici. Y avait-il encore de la vie humaine sur Terre ? Qui pourrait l'aider à survivre dans ce milieu hostile ? Et si seulement il y avait cette vie, voudraient-ils d'elle ou bien la tueraient-ils ?
– Les mains en l'air ! Cria une voix grave et parfaitement assurée derrière la jeune fille.
Sans réfléchir, elle s'exécuta, revoyant déjà le visage bouillonnant de rage du Gouverneur d'Atrium, M. Fudcher.
– Tourne-toi ! Et ne tente rien, continue-t-il.
Abby même sans le voir savait qu'il n'avait pas desserré les dents de tout le temps de ses paroles, il s'exprimait d'un ton sec et cassant. Elle ne le regarda pas et fixa plutôt ses chaussures boueuses, elles lui paraissaient à présent bien plus intéressantes.
– Qui es-tu ? Quelles sont tes intentions ?
– Je suis Abby Jones, la petite-fille de Marianne Jones, répondit d'une petite voix tremblante interloquée tout en relevant les yeux vers l'homme.
Au prononcement du nom de sa grand-mère, Abby senti l'expression du garçon changer du tout au tout. Son teint mate pâlit légèrement, il plissa ses yeux marrons aux pupilles dilatées par l'obscurité ambiante.
– Qu'est... Qu'est-il... arrivé à Marianne ? Demanda-t-il en abaissant son arme.
Abby fronça les sourcils, le garçon semblait visiblement très préoccupé de l'état de sa grand-mère. Elle décida de lui répondre avec sincérité, après tout, quel intérêt avait-elle à lui mentir ?
– Morte. Son heure avait sonnée.
– Oh... Suis-moi, fit le garçon et détournant son visage de la vue d'Abby.
Il fit demi-tour et s'engagea dans la forêt sombre, Abby le suivi avec difficulté, il avait un pas rapide et la jeune fille était déjà extrêmement fatiguée par son périple passé. Ses bras frissonnaient au contact des épines des arbres mais elle ne s'en formalisait pas, elle ne devait pas perdre son guide de vue. Maintenant qu'elle savait qu'il ne voulait pas la tuer, une multitude de questions se succédaient dans son esprit.
– Eh ! Attend ! S'écria-t-elle au bout d'un moment, sentant un point de côté lui plier le ventre.
Il s'arrêta avec un air furieux et souffla :
– Quoi ?
– Comment connais-tu ma grand-mère ?
La main de garçon se crispa sur son arme, il jeta un regard noir à Abby avant de répondre d'un ton brusque :
– Ca ne te regarde pas; bouge-toi on est presque arrivés !
Bien que vexée de ne pas avoir obtenu de réponse, Abby avait profité de cet instant pour reprendre le dessus sur ce satané point de côté. Les deux repartirent au pas de course à travers les arbres jusqu'à ce que devant eux apparaisse un petit village aux allures de lotissement. De petits maisons étaient alignées le long d'un route en terre battue. A droite et à gauche, des rues parallèles à la première étaient également bordées de maisonnettes et tout au fond, c'était un immense bâtiment en béton qui faisait face aux deux arrivants. A gauche, de grosses cheminées dont de la fumée s'échappait surplombait le bloc de béton et à droite, c'était un toit végétal couvert aujourd'hui de serres et plastiques qui semblaient avoir été ajoutées rapidement ce matin.
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