CHAPITRE 4
ALIZÉE
Lando Norris. Lando. Freaking. Norris. Lando Norris est le retardataire en question. Oh, mon Dieu !
Je pensais qu'il n'était pas dispo ou clairement pas intéressé par ce genre d'invitation, mais le pilote est dans l'entrée, grand sourire, en train de saluer d'une accolade Charles.
Mon cœur bat à présent la chamade. Je ne suis pas certaine que je puisse articuler quoi que ce soit d'ailleurs. Mes doigts tremblent, ma respiration est plus saccadée. Oh, bordel, je vais avoir l'air d'une potiche. Super comme impression...
Penelope aperçoit Lando et court se jeter dans ses bras en l'appelant "tonton Lan". Je fonds. C'est tellement mignon !
Lando la rattrape et la fait tournoyer. Les deux sont vraiment adorables, c'est pas possible. Je vais finir liquéfier si ça continue. Le pilote anglais porte désormais la petite fille qui lui confie une information qui semble capitale. Puis, elle se retourne, cherche parmi les invités quelqu'un et dès qu'elle m'aperçoit me pointe du doigt un énorme sourire plaqué sur son visage de poupée.
Au même moment, j'écarquille les yeux, baisse la tête et me retourne sous les rires amusés de Max et Daniel. Mais qu'est-ce qu'elle lui a raconté encore ? Oh bordel. Je suis vraiment pitoyable. Me voilà à regarder la table où trône le gâteau, en train de jouer avec les paillettes et confettis.
Faire autre chose, faire autre chose. Ne pas attirer l'attention. Surtout ne pas attirer l'attention. Et faire comme si de rien n'ét...
_ Alors, c'est toi la birthday girl que je dois emmener en voiture ?
Pardon ?!
C'est plus fort que moi, je m'étouffe avec ma propre salive. Mon interlocuteur, que j'identifie comme étant Lando, à cause de son accent typiquement anglais et de sa voix que je reconnaîtrai entre mille, s'esclaffe.
_ Alors ?
Je lâche la petite étoile argentée que je tripotais, et me retourne doucement dans la direction de sa voix.
_ T'es la seule personne que j'ai jamais vue ici, donc j'en déduis que c'est toi. Tu viens ?
_ Comment ça "je viens" ? Pour aller où ? Je suis bien ici.
Alors, là, bravo Alizée. Surtout pour une première impression. Il va croire que tu es un animal sur la défensive prêt à mordre.
Lando me dévisage d'un air surpris. Il ne s'attendait clairement pas à cette réponse. Il pensait sûrement que j'allais lui sauter dessus et être intenable. Je suis con, mais pas à ce point. Je n'ai pas envie de me taper la honte de ma vie pour être honnête.
_ Tu veux pas que je t'emmène faire un tour ? demande-t-il. Charles m'a dit que ça te ferait super plaisir comme surprise.
Ma bouche s'ouvre en grand. Je pose un regard rapide sur un Charles tout sourire, et le repose sur Lando.
_ Il a dit ça ? Vraiment ?
Je. Suis. Pitoyable. Bordel, mais je n'ai aucune tenue. On dirait une gamine qui s'extasie devant un cadeau qu'on lui offre, celui qu'elle avait ardemment désiré, la licorne pour Noël par exemple.
Lando, le sourire toujours aux lèvres, hoche la tête.
_ Vous l'avez dégotée où celle-là ? lance-t-il à ses amis en mettant ses mains dans les poches de son jeans noir. C'est un sacré spécimen.
_ Hey, mais je te merde, lui réponds-je en croisant les bras sur la poitrine la moue boudeuse.
_ Les gros mots Alizée ! fait remarquer Penelope. Ça fait deux euros !
Je me retourne précipitamment et lui rétorque taquine :
_ Hé bah, tu es dure en affaires toi.
_ Et encore, elle t'a pas fait les intérêts, complète son beau-père, Max Verstappen.
_ Je vais finir ruiner alors que j'ai déjà pas de sous.
L'ensemble des convives éclatent de rire.
_ Bon, tu viens ? J'ai pas tout mon temps, je dois aller récupérer un ami à l'aéroport après.
_ Ce serait dommage qu'il attende tout seul dans le hall, en effet, pointé-je sarcastique en lui emboîtant le pas.
Devant la porte d'entrée, je remarque que le bouclé au regard renversant ne me suit pas.
Mains sur la poignée, je déclare plus ou moins sérieusement :
_ Alors, Lando Norris ? Tu fous quoi ? Ton pote va attendre tout seul si ça continue.
Le petit monde ne parvient pas à retenir leur rire.
_ Ça c'est mon amie ! s'extasie une Alexandra hilare.
_ Elle est géniale, continue Ricciardo en venant à mes côtés, main en l'air pour que je la tape ; ce que je fais.
Lando, déboussolé, ronchonne et vient à ma hauteur. Il ouvre la porte et me laisse passer en se mettant en retrait.
_ Tu nous la déposes à l'appartement ? vérifie Charles Leclerc en s'adressant au pilote McLaren. Histoire qu'on y aille tous ensemble ce soir.
Où ça ? pensé-je.
_ Au resto, répond de but en blanc Lando en me regardant. Oui, tu es aussi prévisible que ça.
_ Nia nia nia.
_ Tu as mon cœur, hurle Danny.
Je lui fais un cœur en m'aidant de mes mains et leur informe que je reviens.
Je quitte l'appartement sur un "on sait !" avec Lando Norris à mes côtés.
Il se dirige vers l'ascenseur et appuie sur le bouton tandis que je vais vers une porte avec un pictogramme correspondant à un escalier.
Intrigué, il hausse un sourcil.
_ Qu'est-ce que tu fous ?
Son ton est moins enjoué que tout à l'heure. Je ne m'en préoccupe pas et lui réponds que je vais prendre les escaliers. Je n'ai jamais vraiment aimé l'ascenseur. Sauf quand il faut monter plus de 6 étages, ce qui a été le cas tout à l'heure lorsque je l'ai pris avec Alexandra et Leo.
_ C'est plus rapide avec l'ascenseur.
_ Peut-être mais je préfère descendre à pied.
Les portes de la cage métallique s'ouvrent. Il s'engouffre et je crie avant qu'elles ne se ferment :
_ Le premier en bas !
J'entends un éclat de rire alors que je dévale les marches.
Je n'ai jamais couru aussi rapidement de ma vie en robe avec l'appréhension de m'étaler au sol. Si je ratais une marche j'étais bonne pour rouler et m'écraser contre le mur, direction les urgences.
C'est essoufflée, au bord de la syncope que j'arrive devant l'ascenseur. Peu de temps après mon arrivée, toujours en train de reprendre ma respiration, les portes s'ouvrent dans un grincement.
J'affiche un sourire victorieux en voyant un Lando dépité coincé dans le fond de l'espace plus ou moins réduit. Devant lui, une famille avec une poussette et une personne âgée. C'en est trop. Je n'arrive plus à retenir mon rire. Il m'assène un regard de tueur. M'en fiche j'ai gagné contre l'un des pilotes les plus rapides de la saison !
Donc, au lieu de ne rien dire et de m'effacer comme je l'aurai fait en principe, je lève les bras en l'air et je bombe le torse.
_ Alors c'est plus rapide avec l'ascenseur ? le nargué-je, pas peu fière de mon exploit.
Car c'en est un ! Dévaler les marches de sept étages en Converse et robe longue, surtout en robe longue, c'en est un oui !
_ Nan mais aussi ça compte pas je me suis tapé une mamie et une famille. Sûr que je te bats en temps normal, s'indigne-t-il en tirant une gueule de cent pieds de long.
_ Peut-être, mais aujourd'hui c'est moi qui ai été la plus rapide ! continué-je d'un ton euphorique.
Il détourne le regard, visiblement contrarié.
_ Oh fais pas la gueule Norris. C'était pour s'amuser, c'est pas de ma faute si des gens sont montés quand tu y étais. C'est le risque du jeu ça.
Il me devance sans m'accorder la moindre attention. Il me tient cependant la lourde porte du hall en continuant de m'ignorer. Mais quel mauvais joueur celui-là...
Dehors, je le suis jusqu'à sa voiture. C'est le silence qui nous parle et franchement, ça n'a rien d'agréable.
_ J'ai l'impression d'être avec un môme de cinq ans.
_ Et moi avec une gamine insupportable, rétorque-t-il la mine toujours aussi renfrognée.
_ Ça c'est parce que je suis stressée.
Il s'immobilise d'un coup sec. Je manque de lui rentrer dedans. Je grogne. Ses magnifiques yeux bleus me détaillent pour me sonder. Il veut savoir le vrai du faux, la raison de cette réponse.
Il arque un sourcil et m'interroge du regard. Voyant que je ne réponds pas, il me demande pourquoi je serais stressée.
_ Ça me paraît plutôt logique, commencé-je en détournant le regard de ses prunelles hypnotiques.
_ Pas pour moi.
_ Tu me stresses.
Lando change immédiatement d'attitude en s'offusquant presque, croyant à moitié ce que je lui raconte.
_ Moi ? Moi je te stresse ? En quoi je suis stressant ? Je ferai même pas de mal à une mouche, j'en ai peur pour te dire !
_ Bah. Tu es un peu mon pilote favori de tous les temps. Euh peut-être pas de tous les temps non plus, mais-
_ C'est qui ? m'interrompt-il visiblement vexé.
_ Lewis. Lui, c'est le King !
Il roule des yeux, croise les bras et laisse passer un sourire amusé. Je reprends alors.
_ Bref. Tu es mon pilote préféré et rencontrer son "modèle", dis-je en mimant les guillemets, ça fout la pression un peu. Donc, comme je stresse, comme j'ai peur de faire trop de bourdes et tout ça tout ça, je me réfugie dans l'humour. Je m'emmêle les pinceaux et je deviens une enfant de cinq ans. Je gère mon stress comme ça quand je suis confrontée à une situation positive on va dire.
Je termine mon monologue explicatif par un sourire.
_ Et quand c'est une situation négative ?
_ Tu veux pas savoir.
Il claque la langue sur son palais et après avoir détourné son regard du mien pour le sol, il déclare :
_ Je comprends. Je suis pareil.
Je n'ai pas le temps de penser à cette phrase, qu'il secoue la tête et déverrouille la sublime McLaren Artura bleu nuit devant laquelle on s'était finalement arrêtés.
_ Oh putain.
_ Ça fait encore deux euros, relève le brun amusé.
_ Elle est incroyable cette voiture. Encore plus impressionnante en vrai !
Ça y est. Je suis devenue une enfant. Encore. Le bolide aux 700 chevaux trône sur le trottoir monégasque en reine. Je m'extasie devant une telle merveille. La conduire doit être une sensation indescriptible. Ne serait-ce que de monter dedans ! Et je vais avoir l'immense privilège d'être le passager, avec pas n'importe quel conducteur ; Monsieur Lando Norris en personne.
Je frétille d'impatience. Rapidement, je tape dans mes mains en faisant du sur-place, un regard émerveillé au visage.
_ Allez monte, on va faire un tour, birthday girl.
_ Faut pas me le dire deux fois !
🏎🎡🏎🎡🏎🎡🏎🎡
Finalement, le retardataire n'est autre que...
... Landooo !
Alizée est une gamine, mais avec Lando... Ça va promettre tiens 🤦🏻♀️
Prochain chapitre, on fait un tour en voiture les amis 🤭
Much love,
Chloe ❤️
🎶 I Ain't Worried - OneRepublic 🎶
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top