CHAPITRE 3
ALIZÉE
Alors que je pensais dormir un peu ce matin, mes plans ont été chamboulés par une Alexandra qui est entrée en furie dans la chambre que les Leclerc m'ont attribuée. Elle a tiré rideaux et couette et m'a ordonnée de me préparer pour la matinée en m'annonçant je cite :
"Prépare ta plus belle tenue, aujourd'hui on va visiter Monte-Carlo et faire les boutiques !"
Je lui ai pourtant répliqué que je n'avais que ma tenue d'hier, je n'étais pas censée rester à la base, et dans toute sa bonté, elle m'a filé une robe fluide qui me va comme un gant. Concernant le shopping, elle m'a dit que Charles se montrait généreux aujourd'hui et qu'il ne voyait pas d'inconvénient à filer une de ses cartes pour sa fille, aka ma personne.
Mes parents sont riches et sont déjà allés plusieurs fois à Monaco, invités même au GP par des amis à eux. Moi ? Je n'ai fait aucun des deux ; c'est donc ma première fois sur ce Rocher.
Avec eux, j'étais tout le temps en retrait. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, je ne suis pas gâtée du tout, une exception parmi les enfants uniques. Enfin... je suis mauvaise langue. Ils me versent quand même une somme d'argent tous les mois pour mener à bien mes études, mais c'est tout. Je leur en suis reconnaissante bien évidemment. Sans eux, je ne pourrai pas me loger dans la capitale et je ne sais pas où je serais. Je les remercie allègrement, mais aujourd'hui j'ai envie d'envoyer balader ces principes et de vivre un peu. Juste profiter de ce week-end. Un petit peu sans eux. Loin de tout ça. Loin de mon quotidien banal.
_ Allez, viens Léo !
Alexandra tente de faire avancer le petit chiot qu'elle vient d'avoir avec son copain, mais l'animal se refuse de bouger ; préférant jouer avec un papillon plutôt que suivre sa maîtresse. Cette petit boule de poil gambade plus la brune, que la brune ne le contrôle. Il est tout à fait incontrôlable, mais nous n'arrivons pas à lui en vouloir ; il est tellement mignon !
Nous parvenons enfin à le faire entrer dans le hall de l'immeuble, les bras portant plein de sacs. Nous avons profité de notre journée passée dans la ville pour récupérer Leo chez le vétérinaire il y a de ça une dizaine de minutes. Tout content et à jour dans ses vaccins, le petit teckel à poil long beige n'arrête pas de fanfaronner pour un rien. Là actuellement, il tourne sur lui-même avec l'espoir - vain, il faut le dire - d'attraper sa queue.
Alexandra et moi rions. Puis, au bout d'un moment, c'est-à-dire quand il décide de mâchouiller un papier dans la cage d'ascenseur, elle le prend dans ses bras.
_ Non, non, non petit chien. Ça, on mange pas. C'est pas bon pour dans ton corps, le réprimande-t-elle d'une petite voix en le pointant du doigt.
Ça ne devrait pas être comique, mais je ne peux pas m'empêcher de lâcher un rire. Ce n'est pas le ton enfantin que prend mon amie qui m'amuse mais bien l'attitude du chiot qui tente de mordiller son index et d'en faire qu'à sa tête.
_ J'abandonne. Il est aussi horrible que son père celui-là.
C'en est de trop. J'explose de rire en sortant de l'ascenseur.
Encore hilare, Alexandra déverrouille la porte de l'appartement et disparaît dans celui-ci. J'entre en reprenant ma respiration.
Mais quel sketch ce chien, ils ne doivent pas s'ennuyer ces deux-là.
Au moment où je ferme la porte, un vacarme se fait entendre. Intriguée, je me retourne, mais voilà que je tombe sur une foule de personnes qui me hurlent un joyeux anniversaire.
Alors ça, pour une surprise ! Je savais que quelque chose allait être organisé aujourd'hui, mais jamais je n'aurai cru de cette façon !
Le hall et la pièce de vie spacieuse du couple sont à présent décorés. Des ballons hélium de couleur or, argent et vieux rose, unis, mattes et avec des confettis flottent contre le plafond de l'entrée. Le séjour lumineux accueille quant à lui deux ballons en forme de chiffre maintenus par des poids posés sur la cheminée en marbre blanc. Devant elle, quelques sacs et paquets.
Sur la table, un gâteau à étages tout chocolat est posé avec deux bougies : les chiffres 2 et 5. À côté du dessert se trouvent une pile de verres personnalisés, des serviettes en papier ainsi que d'autres friandises rangées dans des bols en céramique : bonbons, fruits frais, Apéricubes et légumes croquants. Il y a également des mini sandwichs et des brochettes salées à base de tomates cerise et billes de mozzarella ou bien de tranches de Serrano et billes de melon.
Aucun mot ne sort de ma bouche. C'est trop beau, bien trop gros pour que j'accepte tout ça d'un revers de la main. Je les connais à peine et me sens accueillie comme une reine alors que je n'ai jamais eu cette attention de la part de mes parents en 25 ans. C'est à peine si j'ai eu un message pour mon anniversaire hier...
Mains devant une bouche ouverte, mes yeux expriment la surprise et l'émerveillement. C'est tout simplement impensable, mais pourtant...
_ Bordel, ça veut pas s'actionner ce truc, ronchonne en anglais une personne cachée derrière un masque en carton Lando Norris.
Un énorme bruit retentit alors dans le salon. Puis, des confettis volent dans l'air et atterrissent sur le vieux parquet. L'homme qui tenait le canon vient de se le prendre dans la tête. Au lieu de m'inquiéter, je rigole. La scène est hilarante, vraiment trop comique pour ne pas rire.
_ Mais je suis vraiment con.
Le concerné enlève son masque. Je reconnais directement Daniel Ricciardo qui se gratte la tête embarrassé. Il jette l'emballage maintenant vide au sol, puis oriente un regard penaud en direction du mien.
_ Sorry, ça devait être pour toi, mais le truc m'a littéralement chier à la gueule.
Entre deux rires, je parviens à lui demander s'il va bien. Il me répond que oui sous les esclaffements des autres.
Les autres. Qui sont-ils d'ailleurs ? Je parviens à discerner les carrures mais rien de sûr. Ils portent tous sans exception un masque en carton avec la tête de Lando Norris. Mais où ont-ils choppé ça ? Amazon ne livre pas en l'espace de 5h et les magasins en ont absolument pas en stock.
Un à un, ils enlèvent leur faux faciès et se révèlent devant mes yeux ébahis. Je suis à deux doigts de tomber dans les pommes. Vraiment à deux doigts.
Devant moi, ce sont les pilotes de F1 qui me font face. De gauche à droite, il y a Leclerc, Alex Albon, George Russell, Daniel Ricciardo donc, Max Verstappen, sa petite-amie Kelly Piquet et sa fille Penelope qui est partie chercher des bonbons. Devant moi, ce sont des grands pilotes que j'apprécie. Des pilotes acharnés et talentueux qui brillent sur la piste.
_ Hamilton n'était pas dispo, je suis désolée Alizée, m'informe un Charles Leclerc navré, en se grattant l'arrière du crâne.
Je secoue la tête, mains toujours sur la bouche, et peine à articuler que ça n'a pas d'importance, que c'est déjà trop. Je suis vraiment sur le cul. Je vais avoir du mal à m'en remettre, si j'arrive à m'en remettre un jour.
_ En tout cas, ravie de te rencontrer ! Alex n'arrête pas de me parler de toi depuis qu'elle t'a rencontrée ! m'annonce la mannequin brésilienne en me faisant une accolade.
Je la remercie en bafouillant. Je sors de l'entrée et me dirige enfin dans le salon.
Je prends dans mes bras chaque personne présente et leur exprime ma reconnaissance sincère. Je pense que mon regard parle pour lui tout seul, mais quand même. Je dois exprimer ce que je ressens. Lorsque je me sens heureuse, je le dis.
Penelope, la fille de Kelly et la belle-fille de l'actuel champion du monde âgée de cinq ans, s'approche ensuite vers moi et me donne un bonbon.
- Tiens c'est pour toi, me dit-elle en anglais, c'est pour ton anniversaire.
- Oh mais c'est trop gentil ça, lui réponds-je en m'accroupissant. Normalement, je n'aime pas les bonbons mais puisque c'est toi je vais faire un petit effort.
Elle me sourit de toutes ses dents puis me demande ce qui me ferait plaisir. Je fais semblant de réfléchir. D'une petite voix basse, je lui rétorque que la brochette me tente bien.
_ Je reviens !
Sous l'air amusé de Max et de Kelly, elle revient en trottinant et me tend une fraise et une brochette de melon/ jambon cru.
_ Oh miam !
La jeune enfant rigole. Elle me fixe ensuite d'un air attendrissant, penche sa petite tête sur le côté et me confie :
_ T'es trop belle ! J'aime beaucoup tes cheveux bruns et ta robe.
Assise en tailleur sur le parquet, je lui assène un joli sourire en fermant les paupières.
_ Et toi tu es une vraie princesse ! Cette robe te va à ravir, Penelope !
En guise de réponse, elle se jette dans mes bras et me serre doucement. Je lui rends son étreinte en faisant attention à ne pas lui faire de mal.
_ Tu voudras ouvrir avec moi les cadeaux ?
Son regard est à présent pétillant, luisant même. Elle revient dans mes bras et me supplie d'être son amie.
_ Bien sûr ! On se fait même la promesse du petit doigt si tu veux !
_ Oh oui !
Nous entremêlons nos petits doigts respectifs et les scellons.
_ On a oublié le bisou esquimaux ! Sinon c'est une promesse caduque ! ajouté-je en faisant une mine surprise.
_ C'est quoi ? m'interroge l'enfant en penchant sa tête sur le côté.
Je lui explique ce que c'est et elle sautille sur place, heureuse de sceller la promesse avec ce frottement de nez. Elle se retourne ensuite vers Max et lui tire le t-shirt alors qu'il parlait avec Danny.
Le pilote star chez Red Bull lui demande de patienter deux secondes le temps qu'il finisse son explication. La petite accepte et attend patiemment en s'asseyant sur moi, après que je lui ai proposé de venir.
Une fois l'explication de Max terminée, il s'abaisse à sa hauteur et affiche un grand sourire en nous voyant.
_ Eh bien, je vois que tu t'es faite une nouvelle amie !
_ C'est ce que je voulais te dire ! Elle est super gentille Ali et vraiment trop belle !
Le Néerlandais aux cheveux cendrés pouffe de rire.
_ Je suis ravie pour toi P, mais laisse-la profiter de sa journée, on fête son anniversaire quand même.
Elle hoche vigoureusement sa petite tête, se lève, époussète son costume de princesse et va voir Leo après m'avoir fait un grand coucou.
_ Besoin d'aide pour te relever ? demande Max en me tendant une main.
Je lui réponds que ça ira, que malgré mon quart de siècle, je ne suis pas encore si vieille et me relève seule sous ses esclaffements et ceux de Daniel.
Je me joins alors à eux. D'un grand sourire, je me présente dûment. Danny m'affiche son éternel sourire et lance :
_ Alizée. Enchanté.
Ah ! Elle est bonne celle-là ! Venant du pilote le plus apprécié du paddock pour son humour, je m'y attendais un peu. Surtout qu'il est fondateur de sa propre marque de vêtements appelée "Enchanté".
_ Tu es Française ?
J'affirme.
_ Tu parles super bien anglais. Comment ça se fait ?
_ Mes parents m'ont fait prendre des cours depuis toute jeune et j'ai dû faire des stages et une année d'Erasmus en Angleterre, lui expliqué-je en haussant nonchalamment les épaules.
_ Génial ! T'es trop forte !
Il lève sa main pour que je la claque. Chose faite, il sourit comme un gamin.
_ Alors, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? enchaîne un Max curieux.
Au moment où j'allais prendre la parole, la porte d'entrée s'ouvre et se claque.
Charles s'empresse alors de hausser la voix et déclare en ouvrant les bras vers le ciel :
_ Ah, le retardataire ! On attendait plus que toi !
🏎🎡🏎🎡🏎🎡🏎🎡
Bonjouuur !!
Petit chapitre bien drôle avec un Danny champion des bêtises, un Leo tout foufou et une Penelope adorable !
En attendant demain, des idées sur le retardataire ? 🤫
Much love,
Chloe ❤️
🎶 Good Vibes - Quintino ft. Laurell 🎶
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