CHAPITRE 23

ALIZEE

Trente mois plus tard, 16 août 2028

Le Grand Prix de Monaco de 2025, la famille Kretz y a participé. Elle a participé à celui là et à tous les autres Grands Prix de la Principauté qui ont suivi et qui suivront. Les membres de la famille Kretz sont devenus mes amis maintenant. C'est avec eux que j'ai effectué mon alternance, avec eux que j'ai appris les bases et les subtilités du métier d'agent immobilier de prestige. L'école m'a appris quelques trucs, mais rien ne vaut la pratique. D'ailleurs, j'ai obtenu haut la main le master en immobilier. Après des vacances d'été bien méritées avec notre bande, l'agence Kretz a eu une nouvelle associée, une nouvelle agent qui s'est occupée du portefeuille des biens dans la région de Monaco, et oui c'est bien moi.

Lors de l'ouverture, Olivier m'a assistée les premiers mois dans la gestion et le recrutement d'agents. Depuis cela fait un an que je la gère seule, aidée d'une petite équipe qui me ressemble. Une à deux fois par semaine, je monte sur Paris pour aider l'agence parisienne et manager quelques dossiers de mes clients monégasques. Dans tous les cas, je fais toujours en sorte de fermer l'agence lors de la coupure estivale de Lando afin que l'on puisse passer du temps ensemble. Nous habitons peut-être ensemble, mais ses nombreux déplacements font que l'on ne se voit pas aussi régulièrement que les couples habituels.

En parlant de mon pilote, il est devenu champion du monde en 2024 et 2025 sous l'approbation générale et mes larmes bien trop nombreuses. Il y a deux ans, Lewis a été sacré pour la huitième fois de sa carrière champion du monde de F1. Cela a signé la fin de sa carrière impressionnante, mais le King est devenu le Dieu des circuits. Ce moment a été le plus beau de tous, franchement. Lui et Max ont d'ailleurs quitté la grille à la fin de la saison 2026. Le Néerlandais avait de plus en plus de mal avec les nouvelles réglementations, donc il est parti. Il faut dire qu'il allait devenir papa de faux jumeaux aussi, alors sa préoccupation avait légèrement changé de cap. En revanche, l'année dernière, c'est Charles qui a réalisé son rêve : devenir champion du monde de F1 avec la Scuderia. Un évènement gravé dans les esprits, sans compter que nous avons tous appris la grossesse d'Alex ce même jour.

Il y a un peu plus d'un mois, je suis donc devenue marraine d'un petit garçon prénommé Jules Hervé Leclerc Saint Mleux. Il est le plus adorable de tous, clairement.

— À quoi tu penses, my Frenchie Ali ?

Lando prend son verre de vin et en boit une gorgée.

— À nous. À tout ça, lui réponds-je en désignant la vue mer que nous offre la villa grecque qu'il a réservée pour notre escapade en amoureux.

— Ça te plaît ?

Il pose sa main sur ma cuisse couverte d'une robe longue d'été et la serre doucement.

— Bien évidemment. C'est magnifique ! Tu t'es franchement dépassé, Lover !

— C'est pas tous les jours qu'on fête nos quatre ans de vie de couple !

J'approuve d'un hochement de tête et joins ses lèvres aux miennes dont un langoureux baiser.

Ouais, Lando et moi sommes ensemble depuis exactement quatre ans maintenant. Quatre belles années, avec plus de hauts que de bas, mais quatre années magiques dans lesquelles nous nous sommes épanouis. Nous avons même complété notre vie commune avec l'adoption d'un petit chat sibérien, Swifty. Une vraie boule de poils trop mignonne.

— Tu penses que Leo ne va pas terrifier Swifty ? lancé-je dubitative avant de pointer ma fourchette dans le Saint Pierre pour la porter à ma bouche.

Oh, mon Dieu, ce traiteur est incroyable.

— Non, c'est plutôt Leo qui va avoir peur de lui, ricane-t-il. Il n'aime que ses maîtres et leurs amis ce chat, il déteste les animaux.

— Pauvre Leo.

— Mais tiens, regarde ! Charles m'a envoyé une photo de lui ! Il se porte comme un chef !

— Bah oui, il peut faire ce qu'il veut ce bougre. Comme monter sur la table...

— Mow, t'es beaucoup trop mims, ajoute Lando d'une petite voie aigüe, le regard encore vissé sur la photo du chat.

Ah oui, avais-je oublié de préciser que Lando est fou du chat ? Mais fou comme un enfant à Disney ?

Je secoue la tête en levant les yeux au ciel.

— Hey, mais qu'est-ce qu'il y a ? s'offusque le brun en riant.

— De base, il devait me tenir compagnie quand t'étais à l'autre bout du monde, mais finalement il t'aime plus que moi...

Le pilote pour l'écurie papaya éclate de rire. Il s'approche de moi, me prend le visage et m'embrasse chastement, puis plus intensément. Un frisson de froid me prend. Lando sourit contre mes lèvres, se décale et va chercher sa veste de costume pour me la poser sur les épaules.

— Tiens, bébé cœur.

Je le remercie d'un baiser. Il s'assoit. Il commence à manger, mais il s'interrompt. Il touche ses poches de pantalon, regarde sur la table et un peu partout tout en fronçant les sourcils.

— Tu as perdu quelque chose ?

— Mon tel, je sais pas où il est. Il serait pas dans la poche de ma veste ?

— Attends, je regarde.

Je mets la main dans la poche intérieure et fronce un sourcil. Ce n'est pas un smartphone ça. Je sors alors l'objet et le tiens dans ma main sans réaliser encore ce que c'est.

— J'ai pas trouvé ton tel, mais... commencé-je interrompue par la vision de Lando, ma paume fermée tournée vers lui, ma trouvaille en velours dans celle-ci.

Le brun bouclé est en face de moi à genou. Il m'ouvre délicatement la main et saisit la boîte carrée.

Oh, bordel.

— Alizée-Isobel Dumas.

— Oh là là...

Il s'esclaffe, les joues roses, alors que le stress m'envahit. Ma respiration devient saccadée à la suite des mouvements irréguliers et rapides de mon cœur qui pompe le sang à une vitesse hallucinante. Je tremble, mains sur la bouche. Je n'en reviens pas.

— Je suis pas aussi doué que Charles pour faire des beaux discours, mais je n'imagine plus vivre sans toi à mes côtés. Je veux que tu deviennes Alizée Isobel Norris Dumas et que tu sois avec moi jusqu'à ce que nous soyons séniles et édentés, absolument horribles avec nos voisins et insupportables avec nos proches. Je veux que nous soyons seuls ensemble. Je te promets de te laisser tes instants de solitude, mais je veux le faire en sachant que tu es mienne. Je veux juste que tu deviennes ma femme. Est-ce que tu veux bien de moi, pilote de F1 et fan de Taylor Swift, comme mari, my Frenchie Ali de mon cœur ? Je promets de te rendre heureuse aussi.

— Bien sûr que oui gros bêta !

Je n'attends pas une seconde de plus et saute dans ses bras. J'embrasse chaque parcelle de son visage sans m'arrêter et finis par ses sublimes lèvres rosées qui ne demandent qu'une chose : les miennes.

— J'ai hésité avec la bague en papier, mais là, avec la piscine c'est pas trop trop pratique...

Je m'esclaffe, les pensées dirigées sur le moment complice que nous avions partagé lors de notre première soirée à Ibiza ensemble. Elle était si naturelle et complice.

Je me rappelle le moment où j'ai couché Penelope. Puis, ce moment où je me suis mise à chanter à tue-tête dans le salon croyant que personne ne me regardait. Mais en fait Lando était là, sur le pas de la porte à me fixer sans faire de bruit.

LANDO

Mercredi 31 juillet 2024, Ibiza

— Je vous abandonne, salut !

Ma troupe d'amis se retourne et me fixe surprise. À en voir leur tête, on dirait que j'ai lâché une info que je ne devais pas dire, c'est assez drôle.

— Bah ? Tu vas où ? me demande Martijn.

— J'suis crevé les gars. Le voyage m'a tué et franchement j'ai pas la tête à aller à l'Hi Ibiza avec vous.

— Il t'arrive quoi mon pote ? Rendez-nous notre Lando ! dramatise Danny, sous les rires de Max, Martijn et Charles.

Je m'esclaffe. C'est vrai que je suis clairement du genre à sortir et danser jusqu'au bout de la nuit, légèrement ébréché, une fille sous le bras. Mais pas ce soir. Je n'ai pas envie, je n'ai plus envie de m'envoyer en l'air comme ça. Me demandez pas pourquoi, mais je veux rentrer.

— Ça se trouve il va faire contre-soirée avec les filles, lance innocemment mon ami le DJ.

— Les filles ? Quelles filles ?

Je fais mine de ne pas comprendre.

— Bah Alizée et P, répond l'actuel champion du monde. Elles sont parties après le resto, tu t'en souviens pas ?

Oh, si. Bien sûr que si que je m'en souviens.

— Ah oui peut-être. Bref, bonne soirée à vous, tchao !

Puis, je m'en vais sans le moindre regret.

En fait, j'ai hâte de les retrouver, de pouvoir passer un peu de temps avec elles. Je crevais d'envie d'y aller dès qu'elles ont annoncé vouloir faire bande à part, mais voyez-vous mon égo aime bien avoir son mot à dire. Donc, j'ai attendu. J'étais avec la petite bande, sans l'être réellement, perdu dans des réflexions du style "elles font quoi ?", "sont-elles en train de jouer, de rire, de colorier, de danser ?". Bref, il fallait que ça s'arrête.

Je me secoue la tête pour remettre les idées en place. Je monte dans le taxi et m'attache.

— Roca Llisa, Villa Molly, s'il vous plaît.

Je ne fais aucun effort pour parler espagnol. Carlos me taperait sur les doigts, mais franchement je ne vais pas me faire chier alors qu'ils doivent connaître l'anglais. Je laisse la tête aller contre l'appui-tête et mes pensées vaguées. J'ai vingt minutes devant moi.

Nan mais la frayeur de cette aprèm n'empêche. Lorsque P est venue se jeter dans mes bras et qu'elle ne voulait pas que Marty et Alizée se marient, ça m'a bien foutu les jetons. J'avoue ne rien avoir compris sur le moment. Je savais pertinemment qu'il n'y avait rien entre Alizée et Martijn, mais le fait que Danny et P soient persuadés d'un probable mariage, bordel. Ça m'a foutu la trouille cette histoire.

Au début, j'étais convaincu qu'il y avait quelque chose entre Martijn et Alizée. Les appels fréquents, le rendez-vous du dimanche, l'invitation à passer les trois mois d'été avec lui, les deux tout le temps fourrés ensemble, toujours en train de discuter, toujours en train de rire. Ces deux-là étaient inséparables les premiers mois. C'en était soûlant. Je voulais apprendre à connaître la Française, parce que bon on va clairement passer des vacances ensemble, mais c'était impossible avec Marty dans le viseur d'Alizée. C'est comme s'il avait peur que je m'approche trop près et que je lui fasse du mal. Je ne ferai jamais ça. Jamais. Elle ne deviendra pas Magui, jamais. Déjà parce qu'elle n'est pas elle et que les deux n'ont rien en commun. À part leur beauté, une artificielle, l'autre authentique ; je vous laisse deviner qui est qui.

Bref, à l'issue de mes observations, j'en avais déduit que mon ami le DJ superstar voulait sûrement plus, mais la brune non. C'était évident. Son regard n'était pas le regard éloquent. Ses iris sont communs, mais si expressifs. J'arrive à lire en elle comme dans un livre ouvert. L'explication à cette raison est simple, j'ai remarqué que nous agissons pareil.

Elle aime sa solitude et elle en a besoin. Elle aime passer du temps seule. J'aime être seul. J'ai besoin qu'on me laisse tranquille, surtout quand j'ai passé trop de temps avec trop de monde. Elle est du genre à cacher ses pensées intrusives. Je fais pareil. Elle pense trop. Moi aussi. C'est étrange, mais nous nous ressemblons. Et j'avoue que la perspective de passer une soirée avec elle et P attise ma curiosité, ça m'enchanterait presque.

— Llegamos al destino, señor.

— Hein ? demandé-je en me redressant.

J'observe le conducteur et il me regarde en haussant les sourcils, comme fatigué de faire ce job.

Je comprends rien à cette putain de langue.

— No comprendo el espagnolo, tenté-je de lui répondre pour lui faire comprendre que clairement, je pige rien à ce qu'il me dit.

Silence.

— Vous connaissez pas l'anglais ? ajouté-je après un instant, lassé de jouer aux devinettes.

— Oh, estos turistas... Se piensan que pueden hacer lo que quieran...

Non, mais il est débile, ou il le fait exprès ?

— Toi, commencé-je en le désignant. Parler, dis-je en montrant mes lèvres. Anglais ?

— Si. Money and out.

Je lui file deux billets de vingt balles et me casse de ce maudit taxi. Ah, non mais aucun effort ces Espagnols, on se croirait en Italie...

Éclairé par la lumière de la lune et de la torche de mon téléphone, je monte la petite allée pentue qui mène à la villa. De la lumière éclaire le salon. Je me surprends à penser qu'elles ne sont pas encore couchées, même s'il est tard pour la petite. Je fixe la baie vitrée et aperçois soudainement une silhouette munie de son smartphone chanter à plein poumon et danser comme une folle.

Je ne parviens pas à freiner le sourire sincère qui s'immisce sur mes lèvres. Alizée est en train de vivre la meilleure soirée de sa vie. Et je compte bien m'intercaler.

J'arrive vers la porte d'entrée, toque, bien que conscient que cela ne servira à rien ; elle ne m'entendra pas. Alors, j'entre et me fais discret.

Je reste donc là, sur le pallier ,à l'observer se trémousser. Je reste là, sur le pallier, sans faire le moindre bruit. Je ne fais rien à part assister silencieusement à ce moment qu'elle s'octroie. Je ne fais rien d'autre que de la regarder se donner à cœur joie sur les musiques qui défilent, la regarder chanter avec son âme, la regarder s'amuser, la regarder vivre tout simplement.

Cette attitude de légèreté la change tellement de la fois où ses putains de parents lui ont rendu visite. Insupportables ces deux-là. Je ne peux pas me les voir... Bref, c'est un autre sujet.

Je l'observe se mouvoir dans le salon qu'elle pense inhabité, le salon témoin de sa vie. Ses longs cheveux bruns se balancent au rythme de la musique, entraînés par les mouvements légers de son corps parfait. Parfois des déhanchés, tantôt des mouvements aussi ridicules que ceux de Charles, d'autres fois des petits pas de danse recherchés ou bien basiques. La jolie Française écoute les mélodies et se laisse enivrer par elles. Moi, c'est elle qui me transporte.

C'est au moment de Love Story, musique que j'apprécie beaucoup, que je décide d'intervenir et de moi aussi hurler à plein poumon avec la brune. Poing fermé comme si je tenais un micro, je me donne à fond dans le dernier refrain de la musique culte de Taylor Swift.

Bien évidemment, la réaction prévisible se réalise. Alors que je devrais me confondre en excuses, ou au moins avoir un semblant d'empathie à son égard, je rigole, main sur le buste. La scène est à mourir de rire. Bon, elle l'est moins pour Alizée a priori. Tant pis, c'était drôle quand même.

Je me fais alors bien engueuler, mais la voir dans cet état est assez comique. Elle n'est vraiment pas crédible. Patiemment, comme un enfant bien élevé, je réponds à ses questions et attends qu'elle remette la musique. Moi aussi, j'ai envie de m'amuser avec elle. Et pourquoi pas rire et apprendre à la connaître. Elle a bon fond, birthday girl. Je le sais, je le sens. Puis, elle attise ma curiosité il faut dire...

Au moment où elle appuie sur play, nous ne pensons plus à la conversation précédente et oublions le monde autour de nous. Nous sommes juste deux adultes lambdas qui profitons d'un moment qui leur est offert. Juste nous deux ce soir.

Simplement Ali et Lando.

ALIZEE

Present time

Ouais, cette soirée passée tous les deux à Ibiza était incroyable. Juste inoubliable.

— Oh, si tu savais comme je t'aime Lando. Je t'aime tellement, tellement.

— Et moi donc, bébé cœur. Tu vas voir je vais être un super mari et un papa trop génial, ils vont tous être trop jaloux.

— Oh, ça je n'en doute pas, Norris.

Puis nous nous embrassons une autre fois sous la lumière de la lune qui se reflète sur l'immense étendue d'eau salée. Nous nous embrassons une fois, puis deux, puis trois et nous terminons la soirée allongés, transpirants, comblés et amoureux. Ouais, surtout amoureux.


🏎🎡🏎🎡🏎🎡🏎🎡

Bon. Je sais pas quoi vous dire aujourd'hui. Je suis toute perdue, toute chamboulée.

Ce chapitre ne comptait pas le pdv de Lando à l'origine, je l'ai rajouté pour donner plus de matière au chapitre. Je me suis dit que ça pouvait être intéressant de savoir ce qu'il pensait à cette époque.

Swifty, on le valide ? Je le trouve trop trop cute 😍

Ah oui !! La demande en mariage est inspirée de faits réels ! C'est la façon dont a procédé le copain d'une amie pour lui offrir un superbe bijou alors qu'ils étaient en WE en amoureux !!! Je lui ai demandé si je pouvais m'inspirer de son idée et elle m'a dit oui ! Je trouve ça tellement smart et trop beau 😍😭

Que dire d'autres à part que c'est le dernier chapitre ? Je ne sais pas, mais ce n'est pas fini car les deux épilogues suivent : dès qu'ils sont écrits je les poste, c'est-à-dire dans le week-end je pense.

Bref, je vous aime fort ❤️ Je vous remercie infiniment et je peux vous dire que je suis fière de ces personnages qui ont, je crois, pu évoluer à leur manière 🥹✨️

Much love,
Chloe ❤️

🎶 One in a Million - Bebe Rexha, David Guetta 🎶

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