CHAPITRE 19

ALIZÉE

Un long couloir blanc et silencieux. Je marche seule, la boule au ventre, les doigts triturés, le regard loin d'être rassuré.

Dans ces couloirs aseptisés, je n'en mène pas large. J'aimerais beaucoup me recroqueviller dans un coin et ne plus bouger. J'aimerais beaucoup disparaître et me faire oublier. Par tout le monde.

Au fur et à mesure que je m'avance avec précaution, mon charisme rejoint mon moral dans les chaussettes. À chaque pas que je fais, ce sont les souvenirs des derniers mois, des dernières semaines, des derniers jours, des dernières heures qui défilent dans ma tête. Chaque image est plus intense que la précédente. Chaque film est plus profond que le précédent. Le meilleur été de ma vie se joue sous la forme de flash de façon confuse et désorganisée, presque floue.

La rencontre inopportune avec Alex tout d'abord, la virée sur l'autoroute avec Lando ensuite, et puis l'anniversaire incroyable que j'ai passé enfin. Je me souviens avoir été heureuse. Oh oui, je l'ai été. Je ne pensais plus jamais ressentir ce bonheur, cette joie de vie spontanée. Pourtant, alors que je pensais m'effondrer à cause de la pression et de mon incertitude quant à ma vie, Lando est venu.

Lando était là. Dès que je craquais il était là. Il me soutenait lorsque ça n'allait plus, lorsque j'étais au plus bas, mais aussi lorsque j'étais au plus haut. Nous avons ri, dansé, chanté, fait l'amour, sauté d'une falaise, nagé, joué. Ensemble nous avons vécu. Nous avons profité. Grâce à lui j'ai connu le meilleur été de ma vie. Grâce à lui j'étais heureuse. Et tout est venu d'une simple rencontre fortuite. Une simple balade en McLaren. Un simple appel de Martijn.

Et moi, j'ai tout gâché. Je suis partie sans me retourner en claquant la porte, les regrets plein les poches, les larmes plein les glandes. Je suis partie et j'ai explosé en sanglot dans le taxi. Ce même taxi qui m'a récupérée à Paris pour m'emmener vivre ces trois mois de folie. Ce même taxi qui a accueilli les premiers ébats que j'ai connus avec Lando. Ces ébats fougueux et suspendus dans le temps, que je ne vivrai plus. Et ça me fait mal. Et ça me déchire. Et ça me tue. Et c'est de ma faute.

Tout ça car j'ai préféré aller voir des parents absents plongés dans l'inconscience. Tout ça car j'avais peur. En fait, j'étais effrayée, effrayée d'être rejetée comme mes parents l'ont fait avec moi.

Maintenant, ça ne sert plus à rien de cogiter, tout est passé. En plus, je suis arrivée devant la chambre.

Porte 444. J'expire lourdement. Tête levée, je tente de faire le vide dans mon esprit. Souris, sois gentille et fais comme si. J'inspire lentement. J'expire doucement.

Les idées à peu près claire, je toque enfin à la porte. Je l'ouvre. Elle grince. À pas feutrés, je rentre dans la pièce silencieuse, ponctuée d'un bruit répétitif de machines médicales.

Je distingue deux lits et deux personnes allongées. Mon regard se pose sur leurs pieds, remonte sur leurs jambes, leur bassin, leur torse et leurs bras et finit sur leur visage bleuté endormi.

Je retiens un cri, qui se transforme en étouffement étranglé et tombe au sol, secouée de spasmes. Les larmes coulent. Je ne parviens pas à maîtriser le débit, alors je les laisse s'exprimer. Je ne les retiens pas, je les laisse faire.

Après un temps qui me semble interminable, je me relève doucement en prenant appuie sur le sol et le lit. Arrivée près de ma mère méconnaissable, je ravale un sanglot et lui caresse les cheveux.

_ Je suis tellement désolée. Tellement désolée. Je vous ai complètement faillis.

Alors que je pleure sur ma mère, l'électrocardiogramme s'alarme, ses doigts frôlent les miens et je la sens bouger. Interloquée, je me redresse et l'appelle. Je n'hésite pas plus longtemps et pars chercher une infirmière dans le couloir.

On me suit et on m'accompagne précipitamment dans leur chambre, la 444, le chiffre des anges. Ont-ils eu droit à la rédemption ?

_ Vos parents sont des battants, des miraculés de la vie Mme Dumas.

Je hoche frénétiquement la tête. S'ils savent bien faire quelque chose c'est se battre.

_ Ils avaient encore des choses à faire sur Terre, me déclare la petite infirmière aux cheveux roux et bouclés.

Je lui laisse de l'espace et décide de m'aérer l'esprit en me dirigeant vers la terrasse du 4e étage.

L'air frais fouette mes cheveux et les emporte au loin pour les faire revenir en plein visage. Je tente de les dégager mais le vent ne m'en laisse guère le temps. Debout, sous le ciel bien nuageux et pollué de la capitale, je fais les cent pas.

Mes parents vont s'en sortir, ils vont pouvoir en sortir vivants ! Un poids semble se libérer de mes épaules. Me voilà plus sereine, en un sens.

J'observe la ville qui se profile devant moi. Ses toits d'ardoise si typiques m'avaient manqué, contrairement au temps. De petites gouttes de pluie tombent. Je lève les yeux vers les nuages gris, souffle un coup mais je décide de rester dehors.

Je laisse la pluie me mouiller, laver mes doutes et mes pensées. J'ai tout foiré et je m'en veux éperdument. J'aimerais pouvoir faire quelque chose. À cet instant, mon téléphone vibre dans ma poche. Je décroche sans prêter attention au destinataire.

_ Ali ?! J'ai appris pour tes parents, ça va ?!

La voix alarmée de Martijn, mon grand frère de cœur, raisonne contre mon oreille et me rassure. Il m'avait tellement manqué lui aussi.

Je n'arrive pas à retenir ces larmes trop pressantes. Alors, je les laisse s'écouler, encore, et je m'effondre en pleure, encore, le sel rejoignant l'eau douce de la pluie froide.

_ J'ai tout fait foiré Marty. Tout.

_ Mais tu n'y es pour rien Ali, rien du tout. Ce n'est pas de ta faute s'ils ont eu un accident. Vous ne vous entendiez pas, tu n'as rien fait de mal ma belle, rien. Tu n'as rien à te reprocher.

_ Non Marty. J'ai fait de la merde avec Lando.

_ Oh, Ali.

La voix douce et rassurante du DJ m'enveloppe alors que je pleure toutes les larmes possibles. Il tente de me réconforter en me disant de belles paroles, des paroles qui me font prendre conscience que je ne suis vraiment pas douée au final.

_ Je suis tellement une merde.

_ Ali ! Je t'inter-

_ Non. C'est vrai. J'avais peur qu'il me rejette comme mes parents l'ont fait avec moi durant toutes ces années. Parce que... je, je pensais aimer la solitude, c'était mon réconfort tu vois. Un endroit apaisant dans lequel je me réfugiais. Sauf que j'aimais la solitude pour ne pas être déçue de l'extérieur, pour ne pas être abandonnée. J'ai eu peur qu'il m'abandonne, comme l'ont fait mes parents. Je nous pensais éphémères mais je l'ai sincèrement aimé. J'ai aimé tous nos moments passés ensemble, si tu savais. Je suis tellement désolée, tellement désolée d'avoir agi comme une conne. Il ne mérite pas ça Lando, il ne me mérite pas en fait. Oh j'aurai tellement aimé qu'il sache à quel point je suis désolée. À quel point je m'en veux.

_ Tu lui as dit, Alizée.

Je fronce les sourcils même s'il ne peut me voir. Je me cramponne à mon téléphone. Je souhaite dire quelque chose mais rien ne sort.

_ Comment ça ? parviens-je à dire.

_ C'est moi qui suis désolé, my Frenchie Ali.

Je hoquète de surprise. Main sur la bouche, les larmes roulent de plus belle.

_ Nous n'avons pas pris le temps de communiquer, nous avons été trop pressés et je me suis senti blessé. Alors, je t'ai laissée filer. J'aurai pas dû. Parce que tu es exceptionnelle, my Frenchie Ali.

_ Lan... Lando ?

_ Ouais, c'est bien moi ouais.

_ Je suis si désolée. J'ai été conne, aveuglée par la peur et je-

_ Je le sais tout ça, baby girl. Martijn m'a pris à part et t'a mise en haut parleur pour que je puisse t'entendre. J'ai été con de ne pas avoir prévu ta réaction, je pensais que nous deux c'était acquis, mais nous aurions dû en parler. Mais j'ai oublié que tout le monde pensait que je faisais pas dans la durée. C'était le cas avant toi. Mais j'ai été trop égoïste de t'avoir gardée pour moi tout seul en fait. Trop égoïste de n'avoir rien dit, de peur que ça s'arrête.

_ Nous sommes alors tous les deux fautifs, Lando. Ne te blâme pas pour ça.

_ Merci. Dis-moi, comment vont tes parents ?

_ Ils se sont réveillés au moment où je suis arrivée. Une infirmière est à leur côté, mais je suis partie m'aérer l'esprit. J'arrêtais pas de penser à toi et bordel. Tout me fait penser à toi. L'avion pour rentrer, mon appart et le canapé, le taxi que j'ai pris pour aller à l'hôpital, des putain de couples qui s'embrassent dans la rue et rigolent avec insouciance. Sans compter les pubs de McLaren dans le métro. J'en peux plus.

Un petit éclat de rire franche et masculin s'envole dans l'air.

_ Tu me manques, birthday girl.

Un rire léger sort de ma bouche et essuie les dernières larmes.

_ C'est plus mon anniversaire, tu sais.

_ Oui je sais.

Sa voix est légère et douce, enivrante même. Je donnerai n'importe quoi pour sentir sa présence à mes côtés, sentir son étreinte contre moi, ses bras qui me réchauffe et me réconforte.

_ Ali, tu es là ?

_ Oui Lando, je suis là, lui réponds-je doucement en observant les nuages qui commencent à se dissiper pour laisser place au soleil.

_ Qu'en dis-tu d'être seule avec moi ?

Mon cœur loupe un battement. Je m'immobilise.

_ J'ai cru comprendre que tu avais peur de sauter le pas dans une relation par peur d'être rejetée. Alors, que dis-tu si toi et moi on était seuls ensemble ? Toi qui as confiance et aimes la solitude, tu dirais quoi si tu me laissais venir à tes côtés ?

Je suis prise de court. Je n'arrive plus à former le moindre son, prononcer la moindre parole.

_ Alors, ça te dit ? demande-t-il d'une voix calme et apaisée, pleine d'espoir.

_ Je n'aime plus la solitude lorsque je suis seule car je n'aime plus ruminer et être la seule à gérer. Depuis que tu es entré dans ma vie en fait.

La respiration du brun semble s'être arrêtée. Je continue tout de même.

_ Mais sache que j'aime être seule avec toi Lando. J'adorerais que nous soyons seuls ensemble.

Je l'imagine reprendre son souffle, soulagé. Je l'imagine sourire à l'autre bout du téléphone. Je l'imagine rayonner de bonheur. J'imagine ses petites fossettes se montrer sur son beau visage. J'imagine ses yeux se plisser, les paupières presque closes, sous l'euphorie. J'imagine son corps et son cœur en parfaite harmonie. Je l'imagine heureux.

_ Je te promets d'être là et de ne pas t'abandonner. Nous avons été seuls de notre côté, à nous de l'être ensemble, juste nous. À nous d'être heureux et épanouis. Parce que ouais Alizée. T'es vraiment une chieuse, mais bordel, je ne me suis jamais senti aussi vivant, aussi compris, aussi bien à tes côtés.

Silence. Un petit bruit étouffé accompagne ma respiration et sans attendre je lui rétorque, le sourire au visage :

_ Gros bêta, tu me fais pleurer.

_ Et toi tu me fais vriller, birthday girl.

_ Nan mais quel Lover, voyez-vous ça, le taquiné-je en souriant jusqu'aux oreilles.

_ Je te laisse et te dis à bientôt, my baby girl.

_ Tu me manques.

_ Toi aussi, tu me manques.

Puis Lando raccroche. Ou devrais-je dire mon copain.

Je ne réalise pas. Le téléphone devant mes lèvres, je souris jusqu'à avoir une crampe. Ça fait mal mais je suis heureuse. Qu'est-ce que ça fait du bien d'être heureuse, de ne plus être bercée par la solitude, qui je dois l'avouer finissait par me ronger.

Le smartphone vibre. Je m'empresse de regarder la notification que je viens de recevoir, mon instinct me dit que c'est lui.

Numéro inconnu
Depuis le temps que je voulais ton numéro, je l'ai enfin, my baby girl ❤️

Le soleil perce les nuages et éclaire les toits de Paris malgré le ciel encore gris, ce qui confère au ciel une beauté spectaculaire. Si j'attendais un signe, je crois que celui-là aurait été probant. Maintenant, c'est à moi de prendre en main ma vie, à moi de faire les choses pour moi, et ce qu'importe ce que me diront mes parents.

Je réponds à Lando, que je renomme My Lover 🩷, et après un moment, je décide de regagner l'intérieur du bâtiment le pas plus léger.

Je toque pour manifester ma présence et entre sans attendre une quelconque réponse.

Le docteur quitte la chambre au moment où je ferme la porte. Il s'arrête à ma hauteur et me demande mon lien avec ses patients. Je leur indique qui je suis puis il m'informe que mes parents sont désormais réveillés et en plutôt bonne forme.

_ Cela tient du miracle ! Ils sont parfaitement lucides et cohérents et laissez-moi vous dire qu'après ce genre d'accident c'est rare, presque exceptionnel je dois dire. Ils ont demandé à vous voir d'ailleurs, je vous laisse. Je reviendrai contrôler leur état d'ici une petite heure.

Je hoche la tête et le remercie. Je m'avance alors dans la chambre d'un pas confiant.

_ Alizée ! Notre petite chérie !

Au lieu de courir me jeter dans leur bras, je me bloque. C'est bien la première fois qu'ils m'appellent comme ça.

_ Ton petit ami n'est pas avec toi ?

Décidément, ils ont eu un coup sur la tête.
Ils me fixent avec patience et tendresse, attendant que je leur réponde. Je me secoue la tête et commence :

_ Non, il est resté à Ibiza.

_ Il a raison, c'est bien plus joyeux que cet hôpital, relève ma mère avec pragmatisme.

_ Oui et je suppose qu'il ne devait pas se sentir légitime au vu de notre dernière entrevue... ajoute mon père avec un sourire désolé.

J'esquisse un léger rictus et oriente mes iris vers la lumière naturelle, hors de la chambre.

_ Nous sommes navrés, Alizée.

Je détourne le regard de la fenêtre pour l'ancrer dans celui de ma mère. Je fronce les sourcils, bras croisés et attends qu'elle poursuive. Elle ne le fait pas. Je commence alors à m'agacer en soufflant, pied droit martelant le sol.

_ Ce que ta mère veut dire c'est que nous avons été des parents qui ne méritent pas l'Oscar de la meilleure famille. Nous avons été absents à chaque étape de ta vie alors que tu avais besoin de nous. Nous n'avons pas réussi à être des parents modèles, ces parents parfaits qui sont là pour leur enfant, qui le soutiennent, qui l'aiment. Nous n'avons pas su t'aimer comme tu le mérites. Nous sommes désolés pour ça. Nous n'avons pas su te montrer notre amour, et nous tenions à ce que tu le saches.

Mon cerveau, chamboulé par cette déclaration, se déconnecte. Je ne sais pas quoi faire, pas quoi répondre, pas comment réagir, pas comment être. Je n'ai jamais eu ce genre d'aveu de leur part. Jamais.

Lorsqu'ils étaient fiers de moi, c'était parce que j'avais eu de bonnes notes ou de bonnes appréciations. Jamais, ils ne m'ont soutenue quand j'allais mal, quand je m'étais fait briser le cœur la première fois, quand j'étais en proie aux doutes. Jamais, ils n'ont été là. Ils l'ont été que lorsqu'ils y voyaient un intérêt.

Entendre leurs regrets aujourd'hui, après tant d'années, me paralyse. Une part de moi souhaite croire qu'ils sont sincères, mais une autre ne peut pas les autoriser d'agir comme ça, pas après tout ce temps.

_ Pourquoi ? déballé-je toujours aussi étonnée.

Je veux savoir pourquoi aujourd'hui, après tout ce temps, ils souhaitent enfin s'expliquer.

_ Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ?

_ Parce que la vie est trop courte pour laisser échapper les personnes et les choses qu'on aime. Elle est trop courte pour s'enfermer dans le travail et les conventions. Trop courte pour laisser de côté ce qui nous importe, annonce ma mère, un air peiné au visage.

_ Tu es notre fille Alizée Isobel et-

_ Ne m'appelle plus par ce prénom, on m'appelle Alizée maintenant.

_ Pardon oui, s'excuse mon père, la tête baissée.

_ Désormais, nous t'appellerons Alizée, déclare ma mère en me souriant. Désormais, nous ferons les choses bien. Cet accident malheureux nous permettra de tirer un trait sur le passé et de prendre de meilleures bases, plus saines, plus authentiques avec toi et la vie. Je, enfin nous, continue-t-elle en attrapant la main de son mari dans la sienne, allons prendre un nouveau départ. Nous serons là pour toi, nous serons présents et nous soutiendrons tes choix.

_ Tu as eu raison de vivre cet été, ma petite chérie.

Le surnom qu'emploie mon père à mon égard me provoque des larmes. Sans prévenir, des souvenirs oubliés remontent à la surface. Il m'appelait comme ça lorsque j'étais encore enfant et qu'il devait me garder une ou deux fois, lorsque nous faisions des aventures dans la maison, la seule fois où il s'est réellement occupé de moi.

Je me souviens encore du moment du coucher. Lui à quatre pattes, je pendais à son cou, les jambes accrochées à son dos, il me portait comme un papa gorille portait son bébé singe. Et il avançait comme ça, moi rigolant à gorge déployée, lui le sourire aux lèvres imitant un papa singe qui emmenait son enfant au lit. Mais cela c'est vite arrêté, trop vite arrêté, le travail était devenu plus important que sa fille.

À cette réminiscence, j'explose encore en larmes.

_ Oh, ma petite chérie, je ne voulais pas te faire pleurer !

_ Jean-Christophe... tonne ma mère. Ma chérie, ce que voulait te dire ton père c'est que nous avions mal agi, encore une fois tu nous as surpris, et de la plus belle des façons. Nous avions toujours su que tu arriverais à faire ce que nous n'arrivions pas à faire. Nous sommes fiers de la jeune femme que tu es devenue ma grande. Et pour être honnête, ton Lando est un bon, il a eu raison mais nous ne le savions pas à l'époque.

Je réprime un sanglot et renifle. Je m'essuie les larmes et fais un pas en avant, poussée par mon instinct et mon cœur au bord de l'implosion. Cette journée est tout simplement magnifique.

_ S'il te plait, accepte notre pardon. Nous voulons faire table rase du passé et passer l'éponge. Ce ne sera pas évident, mais nous voulons améliorer nos relations, nous voulons être de vrais parents et non plus seulement des figurants dans ta vie, termine ma mère à bout de souffle.

_ Ouais, voilà, Hélène a raison. Nous avons demandé aux médecins d'être arrêtés. Ce soir nous allons appeler le ministère des affaires étrangères et leur dire que nous quittons définitivement nos missions et notre travail. Il est grand temps de profiter de la vie avant qu'il ne soit trop tard.

_ Tu nous montreras comme faire ma chérie ? demande ma mère avec plein d'espoir.

Je hoche la tête avec vigueur.

_ Bien évidemment que je vous montrerai.

_ Parfait alors. Viens là.

Ma mère ouvre ses bras et je m'y blottis, ma main saisissant et serrant les doigts de mon père non loin.

Pardonner, mais ne pas oublier. Vivre, mais ne pas survivre. Profiter, mais ne pas subir. Tout simplement saisir les petits moments et faire ce que l'on souhaite.

_ Construisons des souvenirs ensemble à présent.

Je hoche la tête contre la blouse médicale de ma mère.

_ J'imagine que tu ne passeras pas le concours ?

Je me redresse et rigole suite au propos de mon père.

_ Juste histoire de dire que je l'aurai pour pouvoir leur balancer un gros "nope" dans la face. Parce que j'ai pas fait tout ça pour rien quand même.

Mes parents rigolent. Puis, ma mère me confie :

_ Dorénavant, quoi que tu feras, nous serons là. Prends le temps de savoir ce que tu souhaites faire, c'est important.

_ Oui maman. Je te le promets.



🏎🎡🏎🎡🏎🎡🏎🎡

Sortez les mouchoirs car ce chapitre, il est émouvant un peu 😭😭 Il était beau, long et il était nécessaire !

Par contre, Martijn et Lando qui pop up, c'était pas prévu dans mon plan de chapitre et pourtant les voilà. Mes personnages aiment bien contrôler leur vie à ce que je vois. Tant mieux, le résultat n'en est que plus beau !

Ah, et aussi ! L'idée de l'accident et du changement de comportement des parents vient de mon papa 🥹🫶🏻 Merci à toi pour cette idée essentielle ! (Le moment gorille avant le coucher, c'est un souvenir d'enfance aussi !) 🥹

Bon, comme on s'en doute, il ne reste plus guère de chapitre avant la fin, à première vue, je dirais entre deux ou trois max (épilogue compris).

J'avais eu une idée INCROYABLE de plot twist final, mais je ne pense pas la faire car vous allez me tuer quoi. DONC NO PLOT TWIST les amis !

Bon week-end à vous 🫶🏻

Much love,

Chloe ❤️

🎶 Headlong - R.I.O 🎶

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