CHAPITRE 17

ALIZÉE

_ Alors, alors ? Accouche ! Comment c'est ?!

_ Pff, j'ai pas de mots. Genre vraiment, Alex.

_ Vous avez visité toutes les pièces ou pas encore ? rit-elle.

_ Testées et approuvées même !

_ Eh bah, tu vois ! T'avais bien fait de m'écouter !

_ J'avoue, dis-je résignée avec un superbe sourire au visage.

Cela fait exactement vingt-trois minutes qu'Alex et moi discutons au téléphone en visio. La brune m'a appelée pour prendre de mes nouvelles voyant que je ne répondais pas, trop occupée à être dans les bras du bouclé. Nous discutons alors gaiement des derniers jours, depuis la sortie en yatch jusqu'à aujourd'hui.

Il s'est passé trois jours depuis que Magui est partie, trois jours que la team nous a laissés, trois jours que Lando et moi sommes plus heureux que jamais. Les jours se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres. Tous aussi incroyables. J'ai l'impression de vivre dans un rêve éveillé, un rêve éveillé où le pilote et moi sommes ensemble et vivons nos meilleurs moments.

Toutefois, je ne suis pas dupe. Je sais pertinemment que ce conte de fée se terminera. Que cette idylle s'achèvera avec un goût de nostalgie et de désespoir. J'aimerai tellement mettre en pause le temps, le laisser ainsi jusqu'à...

_ Tout va bien Ali ? me demande la belle brune en interrompant mes pensées distraites.

_ Oui oui. Je... non rien, réponds-je en secouant la tête, le regard encore perdu.

_ Dis-moi. Qu'est-ce qu'il ne va pas ?

_ Eh bien, je. J'ai peur de m'être attachée à lui. Et...

_ Oh. Ali... Tu sais c'est normal. Vous êtes tellement fourrés ensemble que forcément l'attachement était presque inévitable. Mais vous en avez parlé ?

_ Non, avoué-je honteuse. Du tout. Je crois que lui comme moi ne souhaitons pas aborder ça, de peur de tout détruire je crois.

_ Et c'est quoi ça ?

_ Je sais pas. Je saurai pas te dire ce que nous sommes. Pour être honnête, je ne sais même pas s'il m'apprécie que parce que nous couchons ensemble ou s'il y a plus. Je ne sais même pas si pour lui nous sommes que temporaires ou s'il veut plus. Mais Lando ne s'attache pas, il aime sa vie de célibataire. Il me l'a déjà dit.

_ Ali... Je suis désolée, mais je pense que vous devriez en parler pour éviter les confusions. Pour être honnête, je pense qu'il t'apprécie beaucoup. Mais il ne sait pas comment formuler tout ça. Tu sais, il a été drôlement impacté par sa rupture avec Luisa, et je pense qu'il a peur de s'engager. Donc il profite pour éviter d'y penser. Mais il t'apprécie vraiment.

_ Comment tu peux en être si sûre ? lui demandé-je avec une moue incertaine au visage.

_ Il en parle à Charles. Et pourtant, ces deux là ne sont pas les amis les plus proches. Et il arrive à Charles de se confier. Si tu veux mon avis tu devrais profiter du temps qui t'est offert et tu réfléchiras après. Faire l'autruche c'est bien dès fois. Surtout qu'il ne vous reste pas beaucoup de temps avant la fin de l'été. Je suis certaine que vous allez aborder le sujet à un moment ou à un autre.

_ Hmm. Tu as raison Alex.

_ J'ai toujours raison Alizée.

J'éclate de rire.

_ Qui a toujours raison ?

Mon pilote, euh non, le pilote, le pilote entre dans la bibliothèque. Il pose ses mains sur mon fauteuil et se penche sur moi. Il m'embrasse la tempe et regarde le téléphone.

_ Oh salut Alex. Comment ça va ?

_ Eh bah ! J'en connais un de bien bonne humeur !

_ C'est parce que je suis au paradis, très chère.

_ On dit merci à Alizée. N'empêche, heureusement que je l'ai trouvée sur ce banc à Monaco. On ne serait pas là sinon ! remarque innocemment la petite amie de Charles Leclerc en haussant les épaules.

Lando me lance un regard tendre et reporte son attention sur Alexandra.

_ Allez, la conversation est finie.

Puis, il saisit mon smartphone et appuie sur raccrocher. Je proteste en me levant, avec l'espoir, vain il faut le dire, de lui prendre des mains.

_ Mais j'étais en pleine discussion... Rends le moi !

_ Nope. On va profiter toi et moi, sans nos téléphones. Ils sont confisqués jusqu'à nouvel ordre !

_ Et si je-

_ Et si tu rien du tout. On est en vacances, les gens attendront. Si c'est urgent, tant pis. On va se créer des souvenirs et voilà.

Un énorme sourire a priori innocent s'empare de son beau visage tandis que ses yeux bleus me dévisagent de la plus exquise des façons. Il se mord la lèvre et se rapproche de moi sans détourner le regard de ma personne.

_ Alors Monsieur le pilote. Quel est le programme du jour ? demandé-je en levant un sourcil, les bras croisés.

_ J'ai ma petite idée... Mais avant je me disais qu'on devrait profiter d'Ibiza et la visiter.

_ On l'a déjà fait.

_ Alors. J'ai deux autres propositions.

Il continue de s'avancer en levant deux doigts de sa main. Maintenant que son torse touche mes bras croisés, il m'embrasse une fois et déclare :

_ Petit un : une journée plage sur l'île de Formentera.

_ Oh ! commencé-je à m'extasier, très vite arrêtée par un second baiser du brun.

Comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, mes bras s'enroulent autour de son cou, alors qu'il me rapproche encore plus en posant ses paumes sur mes reins.

_ Petit deux : nous deux dans les pièces de cette maison...

Un joli sourire taquin esquisse le visage plutôt sérieux du brun qui me fait face. Je roule des yeux. Il se penche près de mon oreille, puis susurre :

_ Dit-elle...

_ Mais bref, je viens de penser à un petit trois.

_ Et c'est ? l'interrogé-je en passant une main sur son torse ouvert. Cette chemise ne te sert décidément pas à grand chose.

_ Elle couvre mes épaules au cas où.

_ Tu serais mieux sans, avancé-je d'un air tout à fait crédule.

Ses lèvres sont désormais tout près des miennes. Je sens son souffle s'échouer sur ma bouche qui s'entrouve, avide d'une nouvelle caresse renversante. La chemise tombe au sol.

_ Oups.

Il passe un doigt dans mes cheveux et murmure le troisièmement.

_ Petit trois : visite de Barcelone comme deux gros touristes. Mais pour l'instant on part sur le petit deux non ?

_ Oui. Ça me semble sympa.

_ Sympa hein. Je suis juste sympa ? chuchote-t-il alors que sa main me saisit la hanche et que ses lèvres s'accrochent à la peau sensible de mon cou.

_ Montre-moi et je te dirai ce que j'en pense après ?

_ Mais quelle insatiable, voyez-vous ça.

Je souris satisfaite, tout mon être satisfait de l'état dans lequel il va être transporté les prochaines minutes.


Main dans la main, glace artisanale dans l'autre, Lando et moi déambulons dans les rues mouvementées et colorées de Barcelone.

Alors que je suis de train de me faire passer pour une guide en vantant la façade de la Casa Battló, une vague de fraîcheur se pose sur mon nez. Je m'immobilise et lui assène un regard noir. Il n'a pas osé si ?

Le concerné mange sa glace à la pistache comme si de rien n'était, puis éclate de rire.

_ Attends, t'en a encore.

Il enlève délicatement la crème glacée qu'il m'a mis sur le bout du nez et lèche son doigt. Animée d'un esprit vengeur, je lui colle mon sorbet cassis passion sur la joue. Surpris, il écarquille les yeux mais cela ne semble pas le déranger. Je lui embrasse alors la joue et répare ma connerie.

_ Mouais. T'as de la chance que t'es trop mims my Frenchie Ali.

Je lui adresse un sourire innocent, assorti d'un regard plaintif, comme celui du Chat Potté.

Il m'embrasse chastement et reprend en tentant de garder son sérieux :

_ Serait-ce possible de visiter cette maison ? Elle semble correspondre à mes attentes.

_ Mais bien volontiers, mon cher Monsieur Norris. Le client est roi, lui dis-je en entrant dans son jeu tout en faisant un clin d'œil complice.

_ Allons-y alors !

_ Vous allez voir, elle est très atypique, assez extravagante mais elle a un énorme potentiel, reprends-je d'un air que j'espère professionnel.

_ Blague à part, tu voudrais pas être agent immobilier dans le luxe toi ? Ça te va drôlement bien !

_ Figure-toi que j'y ai songé. Ça m'a toujours intéressé ! Dis-toi que pour m'occuper en étant enfant, je faisais semblant d'avoir ma propre agence et de faire visiter mes clients nounours.

_ Tes clients nounours ? demande-t-il intrigué, un sourire ravi sur le visage.

Lando me rapproche de lui en entremêlant ses doigts aux miens.

_ Bah oui. J'avais pas de frère et sœur et mes parents étaient jamais là, il fallait bien que je trouve des clients. Donc mes peluches ont fait l'affaire. Je peux te dire qu'ils étaient heureux avec les biens qu'ils avaient acquis.

Il retient un esclaffement.

_ J'aurai bien aimé voir ça !

_ Je crois que j'ai pris une photo avec moi en alignant mes peluches sur le lit. Mais je sais pas où elle est et surtout si je l'ai encore.

_ Ah ça je veux voir ! s'exclame-t-il.

Je lui promets d'essayer de la chercher sur mon disque dur. Dans la file d'attente des billets, nous avançons un peu et contemplons la façade. Sans me prévenir il vient me serrer dans ses bras en les enroulant derrière ma nuque. Il pose ses lèvres sur mon front et me susurre :

_ On peut arrêter le temps ?

Je lève la tête et la hoche frénétiquement.

_ Je ne demande que ça depuis deux jours.

Nous sourions puis nous embrassons sans nous préoccuper des regards extérieurs et notamment de certains paparazzis qui traîneraient dans le coin.



_ Tu devrais essayer de tenter de faire un stage dans une agence immobilière, baby girl. Tu la vendais super bien cette baraque !

_ Tu trouves ? demandé-je en rougissant tandis que Lando pose son portefeuille sur la console d'entrée du salon de la villa.

_ Totalement. Bon ça te dit on se lave et on se love ?

_ Oh mais quelle bonne idée, approuvé-je joyeusement en tapant dans mes mains. Si tu veux bien je vais jeter un œil à mon tel avant. Je te rejoins sous la douche dans cinq minutes.

_ Ouaip. On sait jamais si Marty te demande l'état de la villa, ce serait dommage qu'on l'ait cassée non ?

J'explose de rire instantanément en prenant mon phone dans les mains.

_ T'es pas croyable. Allez file !

Il me tire la langue et s'en va direction la salle de bain de notre chambre.

Un air léger et serein au visage, je déverrouille le smartphone. Une vague de notifications inonde le téléphone. Quelques messages d'Alex, de Marty, de Max et de Danny. Et puis, plusieurs appels manqués de numéros inconnus. Complètement inconnus mais français. Je remarque deux messages laissés sur ma boîte vocale. Sans réfléchir, les veines ponctuées par l'angoisse et la peur, je compose le numéro de cette dernière et l'appelle. Ma main tremble, plus rien ne va.

J'ai un mauvais pressentiment. Que se passe-t-il ?

_ Vous avez deux nouveaux messages. Message reçu aujourd'hui à 12h34.

Une voix masculine énonce ce qu'il a à me dire. Je ne l'entends pas, elle est couverte d'un grésillement et d'une sirène. Je perçois un certain détachement, néanmoins teinté d'une préoccupation.

Je passe au prochain en le supprimant.

_ Madame Dubois Alizée ? Le docteur urgentiste Pélicot des urgences de l'hôpital Saint Antoine à l'appareil. Je me permets de vous contacter car vous figurez dans les contacts à prévenir en cas d'urgence de vos parents. Je suis navrée de vous apprendre cela, mais ils ont été victime d'un grave accident. Ils sont actuellement dans un état très préoccupant, entre la vie et la mort. Lorsque vous verrez ce message, n'hésitez pas à me recontacter.

_ Baby girl ? Tu viens ?

Je tremble beaucoup trop. J'ai chaud et je ne vois plus grand chose. Le téléphone m'échappe des mains et chute au sol. Dans peu de temps, je vais faire la même chose.

Qu'est-ce que je dois faire ? Y aller ou rester ? Revoir mes parents ou quitter Lando et finir l'été ?

_ Ali ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

🏎🎡🏎🎡🏎🎡🏎🎡

Oh shit shit. Ils étaient trooop beauux mais le message vocal 😭

Petit chapitre de 2000 mots dans lequel on passe du doute et de l'exaltation à la peur.

Vous feriez quoi vous si vous étiez Alizée ?

Je vous dis à samedi prochain 🥰❤️

Much love,

Chloe ❤️

🎶 I Adore You - HUGEL, Topic, Arash 🎶

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