CHAPITRE 16
ALIZÉE
Non Ali. Lando n'est pas amoureux de toi. Toi non plus. Lando ne t'aime pas. Toi non plus. Vous prenez juste du bon temps l'été, c'est tout. À la rentrée ce sera fini. On s'attache pas. Non Ali.
Voilà au moins deux bonnes heures que je me répète cette phrase en boucle, comme un putain de mantra.
Allongée sur un transat hyper confortable du luxueux yatch que Marty a réservé pour la journée, lunettes de soleil sur le nez, chapeau de paille sur la tête, je bronze. Et je tente de me persuader que Lando et moi ne sommes rien de plus que deux adultes consentants qui prenons juste un peu de plaisir. Rien de plus.
Rien de plus malgré les confidences nombreuses que nous nous échangeons. Rien de plus malgré les gestes attentionnés que nous avons l'un envers l'autre. Rien de plus que les regards éloquents que nous nous adressons. Rien de plus, non. Nous sommes juste des sex friends, et encore je n'en suis pas sûre que ce soit la bonne qualification. Deux personnes qui s'apprécient bien et cherchent un peu de compagnie. Paradoxal pour la fille solitaire que je suis.
Dois-je rappeler que j'aime ma solitude ? C'est, disons, quelque peu compromis...
Pourtant, Lando me fait sentir vivante. Avec lui, j'oublie tout. Avec lui, je me sens considérée, respectée et aimée. Non, pas aimée, il ne se passe rien. Nous ne sommes pas un couple, juste une situationship bizarre. Quoique la situationship n'est pas totalement. Bref, je ne sais pas ce que nous sommes mais nous ne nous aimons pas. Loin de là.
N'empêche, il faut dire que ma solitude est planquée dans un placard inaccessible depuis plusieurs jours. Même quand je pensais être seule, je ne l'étais pas mais appréciais tellement de partager cette solitude avec Lando, à ses côtés en chantant à tue-tête ou bien dans ses bras à danser un slow voire crier son prénom.
Qu'est-ce qu'il me fait tourner la tête celui-là. Mais ça ne doit pas. Nous étions censés durer une nuit, nous envoyer en l'air une seule fois. Laissez-moi rire. J'ai perdu le nombre de fois que cela s'est produit depuis hier. Rien qu'entre ce matin au réveil et il y a vingt minutes, nos corps se sont touchés... Euh, eh bien je ne sais plus, j'ai perdu le compte.
Oh bordel, mais dans quel pétrin me suis-je fourrée encore ?
J'aurai mieux fait de réviser tout l'été.
Tu sais très bien que c'est faux, chuchote ma petite voix.
Compliqué d'admettre qu'elle a raison alors qu'on attend de moi un certain comportement. Compliqué de penser à mon avenir alors que je passe le plus beau des étés. La vie est complexe. Donc, avant que septembre n'arrive, je fais ce que je fais de mieux : je ne révèle pas mes sentiments qui me tracassent, je garde tout pour moi et j'espère que ça passera.
Sait-on jamais, sur un malentendu...
De l'ombre vient me cacher la lumière du soleil. Qui est en train de me piquer ma vitamine D ? Il y a plutôt intérêt que ce soit un simple nuage.
_ Oups, je te dérange en pleine séance de bronzage.
Norris...
Je n'ouvre pas les yeux et réponds :
_ Et moi qui pensais que c'était un nuage... Super la gueule du nuage.
L'ombre bouge. Puis, des cheveux bouclés me chatouillent la joue. Sa voix devient suave en susurrant dans mon oreille :
_ N'empêche tu l'apprécies bien ma bouille d'ange.
Il en profite pour déposer un baiser en haut de ma nuque et entremêler nos doigts sous un sourire qui menace de faire irruption.
_ Viens, on les plante pour la journée !
Et c'est de cette façon que Lando et moi avons piqué un jetski pour leur fausser compagnie sous leur air ahuri. C'est alors tout naturellement que nous avons trouvé un coin calme où nous nous sommes baignés dans le silence de nos respirations, happés par la redécouverte de nos corps respectifs. Nous étions dans les bras de l'autre, bercés par le clapotis des vagues qui se brisaient contre les roches en grès et la nature vierge. Après de longues heures, nous sommes revenus au bateau flambant neuf amarré et en sortant de l'eau, nous nous sommes réfugiés dans une chambre du yatch en courant comme des enfants qui ne voulaient pas se faire prendre. Nous nous sommes perdus. Nous avons ri. Mais nous avons trouvé notre chemin.
Lando ferme la porte et me rejoint en montant à quatre pattes sur le lit. Doucement, tel le lion qui s'avance vers sa proie allongée, le pilote me lance un regard empli de désir. Dos contre le matelas confortable, je rigole à perdre haleine lorsqu'il feint un rugissement, son visage affichant celui d'un félin satisfait.
_ Non, non, non. Je n'ai rien fait ! dis-je hilare alors que le bouclé me surplombe de sa hauteur, ses deux mains m'encadrant la tête et mes cheveux.
Il passe son index le long de ma joue et l'arrête sur mes lèvres. Il se mord la lippe et se penche trop lentement.
_ Je veux que tu sois à moi, Ali.
Je ris.
Il m'embrasse chastement.
_ Vraiment. Je veux qu'on soit exclusifs l'un envers l'autre baby girl.
La surprise habille mon visage autrefois jovial. Il a dit quoi ?
_ Toi, dit-il en me pointant du doigt, et moi (Il se désigne lui-même.), seulement. Personne d'autre. Juste nous. Rien d'autre que nous.
Un sourire en coin étire ses lèvres rosées pendant qu'il se penche.
_ Mais l'été arrive bientôt à son terme et..., commencé-je tandis que le brun m'interrompt en m'embrassant.
_ Et rien du tout. Toi et moi. Point barre. Pense à Penelope, my Frenchie Ali.
_ Roh, t'es chier, m'exclamé-je en lui assénant une petite tape sur l'épaule. Tu peux pas me prendre par les sentiments.
_ Disons que je suis doué pour obtenir ce que je veux, My Love.
Il m'embrasse de nouveau en capturant mes lèvres avec passion, ses mains toujours positionnées de chaque côté de mon visage.
_ Je.
Bisou sur le nez.
_ Suis.
Bisou sur le front.
_ Très.
Bisou sur la joue.
_ Persuasif.
Bisou dans le creux de ma nuque.
_ My Love, susurre-t-il près de mon oreille.
Son souffle chaud a le don de me rendre toute chose alors même qu'il n'a pas levé le petit doigt.
Au moment où ses lèvres caressent mon cou et laissent leur empreinte sur la peau fine de ce dernier, je sais que c'en est fini de moi. Que nous deux, nous allons franchir l'extase et aller au septième ciel. Et cette fois, je compte bien le combler et lui montrer que, moi aussi, je peux lui faire perdre le contrôle.
L'orgasme nous l'avons atteint. Nous l'avons étouffé même. Exprimé dans nos nuques ou évanoui dans nos bouches, nous avons pu vivre pleinement sans réveiller le moindre soupçon auditif. Les draps froissés, les doigts entremêlés, le dos griffé, le corps marqué, le souffle court, les respirations saccadées, nous avons pu librement témoigner notre passion sans aucun témoin. Pourtant, les invités sont nombreux sur le bateau de plaisance. Mais on s'en fiche.
La tête du brun est posée contre le haut de mon sein gauche, proche du cœur. Mes doigts glissent dans ses cheveux bouclés et je regarde le plafond alors que Lando sécurise mon ventre avec son bras et me caresse le flanc et le dos d'un geste répétitif qui me ferait ronronner de plaisir.
Seules les vagues claquent contre la coque et nous embrassent dans un cocon serein qu'aucun de nous souhaite briser. Je sens le cœur du pilote battre plus fort contre moi. Je devine qu'il souhaite couper ce moment silencieux et complice par une question.
Cela ne rate pas, il lève sa tête et me fixe. Je fais de même.
_ Hmm ?
_ À la rentrée, tu te présenteras au concours ?
Je suis prise de court. Cette question je ne m'y attendais pas. Je souhaite prendre un peu de temps pour y réfléchir, mais voilà que ma raison s'empare de moi et prend le contrôle pour déclarer :
_ De toute façon, tu vas retourner sur les circuits, Marty derrière les tables de mixage de son studio, et moi je retrouverais ma vie, donc...
_ Ça ne répond pas à ma question ça, dit-il plus sèchement en se relevant un peu.
Je me redresse.
_ L'été n'est pas encore fini, je ne veux pas penser à la rentrée c'est encore loin.
_ C'est dans moins de deux semaines, Ali. C'est tout proche.
_ Oui, mais je ne veux pas y penser maintenant.
Mon regard est fuyant. Lando le voit. Au lieu de monter dans les tours ou me laisser en plan, il saisit délicatement mon menton et le tourne près de lui, me forçant à orienter mes pupilles sur les siennes. Une empathie nouvelle se dégage de ses iris qui m'observent avec douceur.
_ Ça m'angoisse, révélé-je. Je ne veux pas y penser, ça m'angoisse trop. Je sais rien de ce qui se passera, je sais pas où je serai et cette page blanche m'angoisse. Je veux pas y penser. Pas maintenant s'il te plaît.
_ Je suis là, OK ? Tout se passera bien. N'y pensons pas.
Puis, il entoure ses bras autour de moi et me prend dans un câlin rassurant qui m'enveloppe et fait valser mes incertitudes et mes doutes. Je blottis ma tête contre lui et me laisse aller dans ses bras et ses mouvements de bascule lents. Il me serre comme si j'étais le diamant le plus précieux.
_ Ça ira. Tu y arriveras, chuchote-t-il contre mon oreille, ses paumes dans mes cheveux.
La douce étreinte réchauffe tout mon être grâce à une vague d'amour si puissante que sa respiration apaisée m'emporte dans un léger sommeil. Demain nous verrons ce que nous ferons. Demain n'est pas encore arrivé. Demain est un autre jour. Mais aujourd'hui n'est pas encore fini.
Un violent bruit nous sort de notre embrassade. Notre moment vole en éclat comme si une tornade venait de détruire tout un lotissement calme d'un quartier résidentiel urbain.
Nous sursautons et nous tournons en direction dudit bruit.
La porte de la chambre est à présent grande ouverte et une blonde se tient debout, un air menaçant au visage.
_ Espèce de salope.
Furieux, Lando se lève en prenant le drap blanc qu'il noue autour de son bassin. Ses yeux sont devenus colère, ses muscles sont, quant à eux, raides. Le fauve est prêt à bondir sur son ennemi.
_ Dégage.
Un rire faux sort de la bouche sûrement refaite de la mannequin portugaise.
Mains sur les hanches, elle affiche un regard dédaigneux et me fixe comme si j'étais l'être le plus abominable que le monde n'ait jamais porté.
_ C'est plutôt elle qui devrait se barrer. Elle vient comme une grosse opportuniste et n'a aucune gêne pour me piquer ce qui est à moi.
_ Je n'ai jamais été à toi Magui. Ne prends pas tes rêves pour la réalité.
_ Bien évidemment ! Elle t'a retourné le cerveau cette garce ! vocifère-t-elle.
Les poings de Lan se serrent si forts que ses os apparaissent très distinctement. Il fait un pas un avant et d'un air menaçant, presque terrifiant, il aboie :
_ N'ose même pas l'insulter.
_ C'est que ce qu'elle mérite ! Cette salope a ruiné tout ce que j'avais planifié d'une seule courbette !
Le pilote était prêt à lui sauter à la gorge, mais la dernière phrase l'arrête immédiatement. Il semble paralyser. Moi, je suis outrée devant une telle audace. Comment peut-elle être aussi manipulatrice ? Ça ne m'étonne pas, mais l'entendre de sa bouche me révulse.
_ T'as dit quoi ?
La blonde se rend compte de son erreur et commence à vaciller. Elle regarde partout autour d'elle, en quête de soutien. Elle croise le regard d'une personne, qui semble la soulager, mais une voix masculine lointaine murmure :
_ Quel plan ?
Je reconnais le photographe de Martijn, Louis Van Baar.
_ Magui. Je vais pas me répéter, assène le brun en avançant, le regard que je devine sévère, les poings toujours aussi serrés, le corps contracté.
_ Je... bah. Euh. Rien.
_ Mais aussi elle m'a pas laissé le choix ! se reprend-elle.
_ Qui ?
Le ton dur du bouclé laisse un froid implacable qui se veut inquisiteur et menaçant. Elle en a dit trop.
_ Dites-moi pas que c'est ce que je crois... chuchoté-je à moi-même.
_ Qu'est-ce que t'as foutu putain ?! Toi qui crie si facilement au lit, tu devrais pouvoir t'exprimer à voix haute comme une grande, non ?
Outch, il n'y va pas de main morte.
La blonde au corps trop parfait pour être vrai déglutit et passe une main dans les cheveux.
_ Il fallait que je sois avec toi Lan. Regarde comme on était beaux. On était en parfaite symbiose !
_ Tu m'as apporté que de la merde depuis que t'es rentrée dans ma vie. En quoi on était en symbiose ? continue-t-il d'un air implacable.
_ Pourquoi il a fallu qu'elle soit là celle-là ! C'était mes vacances ! Mes vacances avec toi ! On allait être ensemble à Ibiza dans cette villa et on aurait dû être ensemble ! Pas avec elle ! Mais elle a fallu qu'elle soit là. Alors je pensais que si j'étais avec Louis ça te ferait quelque chose et que tu la lâcherais.
_ Mais t'es sérieuse là ?
Ça c'est la voix outrée de Louis.
_ Je savais que tu étais un phénomène mais à ce point ! Je pensais que tu avais changé, mais là c'est trop !
_ Changé ? interroge Lando en détaillant étrangement du regard Louis.
_ Oui, dit-il en soufflant, une main dans ses cheveux blonds.
_ Non bébé... minaude la principale concernée.
_ Y'a plus de bébé qui tient Magui. Elle est devenue amie avec Luisa pour se rapprocher de toi, balance Louis en expirant lourdement. C'est elle qui a fait en sorte de la coincer avec son pote pour te faire croire qu'elle te trompait. Leur amitié a volé en éclat quand vous vous êtes séparés et que Luisa a découvert qui en était à l'origine. Jamais elle ne t'a trompé Lando, mais tu ne l'a croyais pas car Magui était déjà bien rentrée dans ta tête. Notamment avec les photos qu'elle t'a montrées, du moins qu'elle a trafiquées.
_ C'est vrai ? le coupe Lando.
Elle détourne le regard une fois de plus, ses doigts entortillés, sous le regard à présent de presque tous les invités du yatch.
Je remonte encore un peu plus la couverture sur moi alors que Martijn me lance un regard d'incompréhension. Je roule les yeux et l'ignore, reportant mon attention sur la scène qui se joue devant mes yeux.
_ Et après ? demande le Britannique toujours aussi tendu.
_ Elle avait tout le loisir pour être à tes côtés et te manipuler, désormais que Luisa n'était plus de la partie. Et elle aurait fait la même chose avec Alizée. Car-
_ Ce qui l'intéresse c'est toi et tes sous et ta notoriété mon cher Lan, conclue Daniel en la fixant avec mépris. Contrairement à Ali, qui, même si elle est nue comme un ver sous cette couette, est sincère et vraie, bien qu'un peu perdue.
Malgré les rires des personnes présentes, je me fais toute petite et désire qu'une seule chose : m'enfoncer et disparaître dans le matelas.
_ Elle ne supporte pas être mise de côté. Et surtout pas par une fille aussi simple que toi Ali, complète mon grand frère de cœur en voyant clair dans son jeu.
_ Tu ferais mieux de te barrer de ce putain de bateau et ne jamais revenir, Magui.
Implacable, froid, dépourvu de tact et de sentiment, Lando maîtrise sa colère, mais se veut vindicatif.
_ Barre-toi bordel ! explose-t-il en voyant qu'elle ne bouge pas.
_ Mais on est en pleine mer.
_ Nan mais t'es conne c'est pas possible. Le rivage est à moins de cinquante mètres. Tu prends un jet et tu te barres.
_ Sache que je t'ai aimé.
_ Et pour moi tu n'étais qu'un passe-temps.
Martijn se propose de la raccompagner en Zodiac pour éviter, dit-il, être responsable d'un malheureux accident ou que ça lui retombe dessus.
Le silence s'abat sur le luxueux bateau, dans lequel je me suis perdue plusieurs fois et où j'ai dû appeler Martijn ou Lando pour venir me chercher.
La petite troupe, sauf Kelly, Heidi et Penelope, lance un regard de compassion à leur ami bouclé et part. Je me lève et vais le prendre dans mes bras.
_ Je suis désolée Lan, je suis tellement désolée.
_ Ce n'est pas à toi de t'excuser.
_ Peut-être pas, mais je suis navrée que tu aies dû apprendre ça comme ça et maintenant. Navrée que tu n'aies pas pu vivre l'histoire que Luisa et toi auriez dû vivre. Navrée que ça se soit passé ainsi.
_ Ne le sois pas, baby girl. Luisa et moi avons vécu une belle histoire mais elle est passée. Je m'excuserai auprès d'elle pour mon comportement de l'époque, mais ce n'est plus avec elle que je souhaite faire ma vie.
_ La fille qui partagera ta vie aura une chance inouie de t'avoir, dis-je tout bas, mon cœur se déchirant.
Lando ne réplique rien. Il se contente seulement de me serrer dans ses bras et de se laisser aller contre les battements de mon cœur qui saigne.
Lando et moi ne sommes qu'une idylle d'été. Cette belle idylle qui ne dure qu'un temps, un temps court et passionné, mais un temps limité. Je le sais car c'est comme ça avec moi. Les hommes ne sont jamais restés dans ma vie, mes parents ne restent jamais. Je suis toujours seule. Je l'ai toujours été.
Je l'ai aimée cette solitude, maintenant elle me pèse. Je veux être seule avec lui, mais je sais que je ne le peux pas. Il ne faut pas se faire d'idées, la rentrée est à nos portes. Tout près. Trop près.
Si seulement l'été pouvait être infini...
Puis, une larme roule doucement le long de mon visage et s'échoue contre l'épaule du brun qui resserre notre étreinte dès l'instant où le sel lui brûle la peau.
Car oui, le soleil de l'été ne sait faire qu'une chose : nous réchauffer le temps d'un court instant et nous laisser une marque, qui comme les coups de soleil, s'estompera quand viendra l'automne.
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La remontada de Norris à Baku 🥹🔥 De 15e à 4e, sounds like déjà-vu (Mexique 2023 + Hidden Truth à Montréal), and I'm loviiiing it 🥹🥹
Bref bref, chapitre tranquille mais aussi plein de questions qu'Ali se pose... L'été arrive à sa fin j'en ai bien peur, et avec lui, la fin de cette histoire 😭 Mais une bonne nouvelle sera annoncée d'ici quelques semaines !!
Vous pensez voir quoi dans la suite ? Vous voulez voir quoi ?
Much love,
Chloe ❤️
🎶 August - Taylor Swift 🎶
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