CHAPITRE 12
LANDO
Mais qu'est-ce qu'il prend de la place quand il dort, c'est pas Dieu possible ça...
Énervé contre un Marty qui ne respecte clairement pas son côté dans le lit, je me lève et pars boire un coup dans la cuisine. Je veux bien être d'accord que je ronfle, mais lui il prend clairement ses aises. Ça fait bien longtemps qu'il n'a pas dormi avec quelqu'un et il a repris ses vieilles habitudes d'étoile de mer.
Je suis claqué et je peux pas dormir avec Martijn cette nuit. J'ai besoin de repos et les canapés ne sont pas une option. J'ai pas envie qu'on me retrouve dessus demain ou qu'on me réveille à 7h du mat. La chambre qui est libre est inexistante. La seule chambre qui n'est pas partagée est celle d'Alizée. Je ne vais quand même pas imposer ma présence à ses côtés, si ?
Mais j'ai tellement envie de dormir aussi.
Orf, elle ne va pas m'engueuler car je prends l'autre côté du lit, si ? Tant pis. Je suis plus que fatigué, je dois dormir. Je vais avoir besoin de courage pour demain.
Pourquoi je l'ai emmenée aussi... Qu'est-ce que je peux être stupide parfois...
C'est à tâtons que je rentre dans la chambre de la Française qui dort sur le côté droit du lit, le corps tourné vers l'extérieur.
Elle au moins elle ne prend pas toute la place.
Je reste sur le seuil à la regarder dormir. Elle est si paisible. Cette fille, c'est quelque chose. Au début, elle m'énervait et m'intriguait sans raison particulière. Peut-être car je la prenais pour une opportuniste. Or, au fur et à mesure, elle m'a fait rire et m'a touché par sa résilience et sa force. En plus de cela, elle apporte un vent de fraîcheur et une bouffée d'optimisme non négligeable. Avec elle, je me sens à l'aise et surtout moi-même, mais ça personne ne doit le savoir.
La jeune femme dort profondément. Celle qui sourit à tout va semble dormir comme un ange alors qu'à l'intérieur elle affronte un dilemme familial. Comment peut-on aussi peu considérer ses enfants ? Comment peut-on être parents en ayant aussi peu d'attention à leur égard ?
J'en sais foutre rien. Et ça me fume. C'est même le détail qui m'a fait l'apprécier. Alizée n'est pas une jeune à qui tout lui est dû, bien au contraire.
_ Norris ? Qu'est-ce que tu fous là ?
Merde. Merde. Et triple merde.
_ Je cherchais la cuisine pour boire un coup et je crois que je me suis perdu.
Elle me lance un regard sceptique, un air endormi au visage, les paupières plissées. Elle décode le vrai du faux.
_ Tu sais pas mentir.
_ Et toi pourquoi t'es réveillée ?
_ J'avais soif, j'ai ma gourde juste là. C'est tout.
Elle m'interroge en haussant les sourcils, bras croisés sur un t-shirt oversized noir avec une F1 rouge en haut à gauche.
_ Sympa le t-shirt.
Ses pupilles me demandent d'arrêter de changer de sujet et de la prendre pour une conne ; ce que je ne ferai jamais, j'ai trop de respect pour les femmes, et surtout pour elle.
_ Bon, OK, me résigné-je. Martijn prend toute la place et j'arrive pas à dormir. Je peux ? Promis je prends pas de place.
_ C'est encore une de tes blagues ? Elle est où la caméra ?
_ Non. Je suis crevé Ali. Je veux juste dormir, mais pas possible avec l'autre qui fait l'étoile de mer en face.
Un petit rire sort de sa bouche.
Elle pèse le pour et le contre.
_ S't'eu plaît ! la supplié-je, mains jointes en prière et petits yeux de chiens battus.
_ C'est qu'il en joue le con. Et il sait qu'il va gagner.
_ C'est oui ?! m'extasié-je, convaincu que cette moue marche tout le temps.
Ele tapote l'espace vide à ses côtés.
_ Avant que je change d'avis. Mais moi je suis à droite et toi tu restes de ton côté ! hausse-t-elle la voix faussement sévère.
Je la remercie mille fois en courant vers le grand lit confortable.
_ Et tu me piques pas la couette.
_ Toi non plus !
_ Ma chambre, mon lit, mes règles.
_ OK cheffe. Bonne nuit la chiasse.
_ Bonne nuit le chieur.
Je m'endors le sourire aux lèvres en faisant attention de ne pas la toucher, dos à elle, tourné vers l'extérieur.
Une douce musique que j'adore me tire de mon sommeil. Je reconnais directement, "lost it all" par Sam Tompkins, et Dieu sait que je l'aime. Quel doux réveil ! Elle m'épate Mademoiselle Dumas.
Je souhaite m'étirer, mais je remarque que je suis bloqué.
C'est quoi ce bordel ?
J'ouvre donc les paupières. Je suis collé à la brune qui dort toujours de son côté, bien profondément. Mes bras sont enroulés contre son corps détendu. Ma tête se trouvait dans son cou. Je souhaite m'extraire, mais voilà qu'elle arrête son réveil sans regarder et se tourne de l'autre côté, contre moi.
Sa petite tête se blottit contre mon torse, ses paumes se referment et elle continue de dormir apaisée de tout mal qui la rongerait.
Je profite de ce moment pour l'observer.
Je dois avouer qu'elle dégage un certain charme. La beauté naturelle qui semble commune à première vue n'en est rien. De corpulence normale, voire mince, c'est sa beauté intérieure qui illumine sa beauté extérieure. La lumière qu'elle dégage la rend encore plus belle. Elle n'a rien d'une mannequin aux traits de poupée et aux traits parfaits. Bien au contraire, elle est tout ce qu'il y a de plus normal. Les personnes ne se retournent pas à cause de son visage angélique, ils se retournent pour les rayons solaires qu'elle envoie.
Nous sommes attirés comme des papillons de nuit vers une impressionnante lueur. Je le reconnais, mais je ne le dirai pas. Peut-être est-ce par fierté ou égo ? Je ne sais pas. Mais personne n'a besoin de savoir ce que je pense de la jolie Française.
Ce je-ne-sais-quoi. Voilà, ce qui me séduit. Notion simple qui est pourtant si compliqué à expliquer.
Je la laisse alors dormir. Je m'amuse à glisser mes doigts dans ses cheveux. Je commence à sentir des picotements entre l'épaule et le torse. Elles aiment toutes cette partie, c'est dingue.
Bien que je ne sens plus guère mon bras droit, je ne bouge pas.
Je réussis par je ne sais quel moyen à prendre mon portable pour jeter un œil à l'heure : 9h20. Plutôt correct.
J'en profite pour jeter un œil aux notifications. Des potes qui m'envoient des photos, des vidéos, des messages. Et elle.
Magui m'a déjà envoyé plusieurs SMS. Je lève les yeux au ciel, ma tête écrasant l'oreiller encore plus. La brune remue légèrement son visage en le frottant contre mon torse nu, mais ne se réveille pas pour autant. Ouf.
J'aperçois l'écriture de son t-shirt et souris. Ça lui ressemble tellement de porter ce genre de choses. Ça lui va si bien.
"Hot girls watch Formula 1".
Yes you are my Frenchie Ali.
Je me secoue la tête au moment où je sens mon sang affluer à un endroit où il ne devrait pas actuellement. Mais à quoi tu penses Norris... Stop ça !
J'ouvre les messages de la blonde capricieuse.
Magui, 7h10 : Oh là là, le réveil à cette heure devrait être interdit... 😒😵
Magui, 7h13 : Heureusement que c'est pour toi que je le fais 😇
Est joint un selfie d'elle arborant une moue maligne dans une tenue de sport sexy.
Elle est chiante, mais elle est bonne. Et elle le sait.
Magui, 7h40 : Ça y est je suis arrivée à l'aéroport. Pas envie d'attendre l'avion toute seule. Ton corps et toi me manquent Lan ❤️🔥
Une autre photo d'elle en faisant un clin d'œil, casquette sur la tête, maquillée à outrance.
Magui, 9h18 : Je suis là dans deux heures. Je compte sur toi pour venir me chercher, Lover 💁🏻♀️
Je rechigne. Je ne suis pas son Lover. Pas maintenant. Jamais même.
Les souvenirs de la veille remontent à la surface. Danser un slow avec elle sur Lover. Ça a été le moment le plus adorable et complice que nous avions eu. Et bordel qu'est-ce que ça m'a plu ! Si on peut remonter le temps l'espace de quelques instants, je saisirais cette opportunité à nouveau.
Je range mon portable sur la table de chevet en me contorsionnant. Je ne dois pas la réveiller. Puis, je pose mon bras le long du flanc de la brune, encore plongée dans de beaux rêves. J'entrepends de petites caresses en forme de cercles ou bien aléatoires sans prêter attention à ce que je fais. En fait, je me rends compte que je les fais plus machinalement que consciencieusement. Ça me paraît si naturel, c'est dingue.
Un frisson se hérisse sur ma peau. Eh bah ! Le sang afflue de nouveau sous la ceinture. Donc, pour éviter tout incident diplomatique, je pose mon bras sur son oreiller, loin d'elle.
Alizée ne met pas longtemps à se réveiller et sa routine du réveil est juste adorable.
Sa petite bouille se referme sur elle-même. Elle se recroqueville, donc elle se blottit littéralement contre moi, me prenant pour son oreiller et la couette en même temps. Puis, elle s'étire, paupières encore fermées. J'évite son bras de justesse en me décalant, un air amusé au visage. Mes mains derrière le crâne, je baille à mon tour.
Enfin, elle se repositionne tandis que ses paupières papillonnent et que ses yeux découvrent son environnement doucement.
My Frenchie girl plisse les paupières. Elle est méfiante.
_ Bonjour toi. Bien dormi my Frenchie girl ?
Elle nous observe. D'abord, elle me dévisage en plissant ses yeux, étonnée de me voir si proche, d'aussi bonne humeur. Ensuite, elle constate notre proximité, puis s'éloigne comme si j'étais brûlant. J'en profite pour lui sortir d'un air taquin :
_ J'ai gardé mon côté du lit tu remarqueras. Toi, par contre, laisse-moi en douter.
_ Roh, mais en fait t'es un chieur dès le matin.
Un rire cristallin franchit la barrière de mes lèvres sous ses joues toutes roses qu'elle souhaite cacher. Sa répartie est magique. Je tuerai pour les entendre tous les matins !
_ Qui aime bien châtie bien my Frenchie Ali.
Elle roule les yeux au ciel tout en esquissant un sourire. Ah, je l'ai vu !
_ Encore un surnom ? On en est à combien là ?
_ J'ai pas compté, mais c'est pas de ma faute s'ils te vont bien, dis-je en haussant les épaules, les mains toujours derrière la tête, le corps dorénavant posé contre le cadre du lit.
_ Sacré Norris.
_ Sacrée Frenchie Ali, complété-je les yeux fermés, sauf l'œil droit que je garde ouvert pour la regarder.
_ Tu devrais rejoindre ta chambre avant qu'on nous pose des questions.
_ En effet. Je devrais. Mais je veux pas. J'suis bien ici.
_ Heureusement, car dès ce soir c'est ta chambre, je te la laisse pour toi et l'autre.
J'éclate de rire face au surnom de Magui. Il n'y a pas plus clair. Au moins, elle ne l'aime pas, c'est même sûr. Puis, je réalise.
_ Comment ça c'est ma chambre ? Tu vas où ?
_ Loin de toi.
_ Outch.
_ C'est de bonne guère London Boy.
_ C'est injuste j'ai rien fait encore Frenchie girl.
_ La vie et ses injustices. T'inquiète tu t'y feras.
Ce que j'aime le plus chez elle c'est sa franchise, sa spontanéité et surtout nos chamailleries. Nous sommes comme chien et chat. On dirait même un vieux couple qui ne fait que des scènes de ménage pour un rien. C'est sûrement vieux jeu ou dépassé, mais c'est ce que j'aime avec elle. Se prendre la tête sans se prendre la tête.
_ Donc ? C'est quoi cette histoire de chambre ? demandé-je curieux.
_ Y'en a pas assez et je dois squatter celle de Martijn le temps que...
_ Sérieux ? Prépare-toi à dormir par terre.
_ Ça va plutôt être le canapé que je vais piquer s'il dort vraiment en étoile de mer. Car les ronflements, je m'en fous je dors et toi tu ne fais pas autant de bruit que ça, mais piquer la place ET la couette. Ça c'est pas possible. Ça incite au crime.
_ Je te comprends, réponds-je le regard perdu dans le vide.
Je suis en train de digérer le fait que mon pote va dormir avec Ali pendant deux jours. De toute façon, ils sont frères et sœurs maintenant.
Ça c'est mon instinct qui rassure ma jalousie. Ça c'est pas normal. Elle ne devrait pas exister. Et pourtant. Je l'ai ressentie dès le premier jour. En principe, on est jaloux car on est attaché à quelqu'un et on a peur qu'il nous échappe. Mais moi je m'attache pas. J'suis pas comme ça.
_ Sinon je deviens la colloc de P. Sûre qu'elle acceptera ma présence.
_ Oh oui c'est certain ! Je n'y avais pas pensé. C'est une excellente idée !
_ Si t'étais pas mon ami, j'aurais juré que ça te rassure que je dorme avec elle.
_ Même pas vrai.
Elle éclate de rire. Un rire si pur et franche qu'il me fait sourire.
Et là c'est le drame. Des petits pas rapides s'entendent depuis le couloir. La porte de la chambre d'Alizée s'ouvre avec fracas et une masse saute sur le lit.
_ Aliii.
Penelope vient faire un énorme câlin à la Française en la dévisageant avec amour. Elles sont vraiment trop adorables ensemble.
Puis, la petite fille tourne sa tête et me voit torse nu.
Elle écarquille ses iris, ouvre la bouche et je lui intime de se taire.
_ Tonton Laaan !
Elle me saute au cou et me serre dans ses petits bras.
_ Qu'est-ce que tu fais dans le lit d'Ali ?
Elle a aussi peu de tact que son beau-père, à croire que c'est son père. Puis, je vois ses méninges travaillés et ses petites yeux s'illuminer.
_ Ohhhh ! J'en étais sûûûûre ! Tonton Lan et Ali sont amoureuuux !
_ Mais arrête de dire n'importe quoi, P ! commence une jeune femme toute mal à l'aise. C'est complètement faux !
_ Bah les amoureux ils dorment ensemble.
_ Certes. C'est juste qu'il arrivait pas à dormir et-
_ Tu racontes n'importe quoi. Moi j'dis que vous-
_ Penelope ? Mon amour ?
Kelly s'avance prudemment dans le couloir, puis passe la tête dans l'encadrement de la porte d'Alizée. Je me réfugie sous la couette au même moment sous les rires inarrêtables des deux meilleures amies.
La mère de la petite ne rétorque rien, mais constate bien que quelqu'un se cache sous les couvertures.
_ Allez viens. Ne les embête pas Chérie. On va petit-déjeuner dehors. Marty est allé chercher les viennoiseries avec Max.
Penelope saute du lit et s'en va vers sa mère en trottinant. Elle s'immobilise brusquement et nous regarde. Elle ferme une ceinture éclair imagée sur ses lèvres tandis que Kelly nous rassure en disant qu'elle fait comme si elle n'avait rien vu.
_ Il se passe rien, insiste la Française.
_ Hmm bien sûr.
Puis, elle quitte la chambre. Alizée et moi nous regardons et sourions. En espérant qu'elles soient les seules au courant sinon ça va jaser ce matin.
My Frenchie Ali se lève déterminée et m'informe qu'elle va manger. Je la laisse faire en lui rétorquant que je vais bientôt la rejoindre.
Une fois partie, je me laisse tomber dans le lit. C'est une sacrée journée qui promet.
🏎🎡🏎🎡🏎🎡🏎🎡
Hellooo!!!
Désolée désolée du retard 😭😭
J'espère que ce petit (long) chapitre vous plaira quand même ! Je le trouve mais juste trop mims 🥹🥹 Penelope fait vraiment tout quand même, elle leur mâche le travail j'ai l'impression 😅
Demain, c'est Magui qui apparaît... Mais je vous mettrai le casting aussi !!!
Je vous souhaite une belle journée !!!
Much love,
Chloe ❤️
🎶 Hot Honey - Tiësto, Alana Springsteen 🎶
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