PDV Lia :

Ce matin, nous avions pris notre temps pour expliquer à Dom et Lindy qu'il ne s'agissait pas seulement d'un exercice d'entraînement mais que c'était bien une urgence réelle. Ils étaient plutôt inquiets mais se sont vite calmés en apprenant que la situation était désormais sous contrôle.

Tout allait plutôt bien jusqu'à ce que Lindy pose une question.

– Ils ont vécu ça comment tes parents ?

Un silence de quelques petites secondes seulement à suivit cette question avant que Noah ne prenne la parole.

– Maman-

Je pose ma main sur son genou pour l'arrêter et plaque un sourire sur les lèvres avant de lui répondre moi-même.

– Mes parents sont décédés il y a bientôt 6 ans.

– Oh non, je suis désolée, elle s'empresse de répondre.

– C'est...hum...

Ne sachant réellement que dire d'autres et ne pouvant plus supporter leurs regards insistant, je me lève et sort de la pièce. Je ne m'arrête que lorsque je sens l'air frais de dehors caresser mon visage.

Merde.

Je n'aurais pas dû partir comme ça. Qu'est ce qu'ils vont penser de moi ? Et s'ils me détestaient après ça ?

Putain.

Je prends ma tête entre mes mains et frotte mes yeux.

Il faut que je m'excuse. Ils ne peuvent pas me détester.

Dès que je fais demi-tour ma tête entre en collision contre le menton de Noah.

– Merde, il jure.

– Je suis désolé, je commence en attrapant son visage entre mes mains. Je ne t'avais pas vu.

Il me sourit légèrement avant de m'attraper par la taille.

– Il faut que j'aille m'excuser, je déclare.

– Pourquoi ? il me demande confus.

– J'ai pas envie qu'ils me détestent. J'aurais pas dû m'en aller comme ça.

– Depuis quand tu te soucies de ce que pensent les autres ?

– C'est ta mère et tu l'aimes plus que toi, je dis simplement en le faisant sourire.

– Ils pourraient jamais te détester shorty, il m'informe en déposant ses lèvres contre mon front. Mais est ce que tu vas bien ?

– Oui, je poursuis avant qu'il ne me jette son regard noir. C'est juste qu'après t'avoir tout raconté ce matin j'arrête pas d'y penser. Je me sens juste...nostalgique ? Je suis pas...triste dans le sens ou c'est déchirant. Mais plus dans le sens où ils me manquent mais je suis contente qu'ils ne souffrent plus.

– Tes parents seraient très fiers de toi, sache-le.

Je lui sourit et me blottit dans ses bras. A peine j'attrape fermement son t-shirt comme je le fais d'habitude que j'entends le portails s'ouvrir et un grand bruit de moteur fait trembler les murs.

Noah étant plus rapide que moi se met en position de défense devant moi pour se rendre compte au final qu'il s'agit simplement du changement de service des gardes responsable de la safe house.

– Thom ? hurle Noah à mes côtés.

L'homme descend de sa moto et retire son casque. Quand il entend Noah hurler son nom à nouveau, il se retourne et sa confusion laisse place à un sourire. Les deux hommes font leur bro hug et ils prennent de leurs nouvelles. Thom apprend également qu'il s'agissait des parents de Noah ici et qu'il était celui responsable de sa famille.

– Tu as changé de Moto ? demande Noah très intéressé.

– Ouais mec, toute neuv-

Il se rend finalement compte de ma présence et ses sourcils se froncent.

– Vous êtes...l'agent Nova H ?

Je hoche la tête confuse ne sachant comment il pourrait savoir ça.

– C'est un honneur de vous rencontrer. J'ai beaucoup entendu parler de vous.

Je souri ne sachant pas quoi dire.

– Hé, t'aurai pas un deuxième casque ?

– Heu je dois avoir celui de ma copine dans le coffre. Pourquoi ?

– On peut te l'emprunter pour un petit bout de temps ? Tu me dois une faveur aussi souviens toi.

On ? On qui ?

– Putain...elle est fraichement sortie de l'usine la, il commence hésitant. Bon, oui mais je veux pas une rayure dessus !

– Promis, dit Noah victorieux. Tu peux juste prévenir mes parents qu'Amelia et moi on fait un petit tour STP ?

Qui dis encore S-T-P ? Dans quoi je m'embarque avec lui sérieusement...?

– Et c'est quand qu'on allait me demander ? je fini par lui demander.

– Amelia, Meli, Shorty me ferais-tu l'honneur d'être a ton tour ma passenger princess ? Autrement appelé dans le jargon des motards : Sac-à-dos ?

Je le fixe intensément et sa main tendus attendant patiemment que je l'a saisisse. Je monte pas la dessus avec lui pour être un foutu sac-à-dos. Pas que je lui fais pas confiance mais je préfère conduire la moto.

– Aller, me presse-t-il. Je commence à avoir mal à la main.

Je soupire, décroise mes bras et prend sa main. Il m'attire avec puissance pour que je m'écrase contre lui. Mon nez s'écrase contre son torse ferme et je m'attrape le nez quand je m'éloigne de quelques centimètres. Je lève mon autre main pour lui mettre une petite tape sur la tête alors qu'il rit.

Il s'empare du casque avant de me le faire enfiler délicatement en faisant très attention à mes cheveux. Avant que ma tête ne soit couverte complètement, il pose un léger baiser sur le bout de mon nez me faisant sourire. Un frisson me traverse et les petits papillons dans mon ventre décident tous a ce moment de s'envoler à toute allure.

Je voudrais lui dire que je peux le faire seule mais une partie -une grande partie- de moi apprécie très fortement ce qu'il est en train de faire. Ce qu'il est en train de me faire ressentir. Juste son regard qui se pose sur moi élève les poils sur mon cou, me fait rater un battement et son sourire...

– Tout va bien ? il me demande en tapotant mon casque.

Je hoche la tête et fais un vrai sourire qui illumine son visage également. Il lève mon visage à l'aide de deux doigts sous mon menton pour boucler le casque. Il met ensuite le sien et cogne sa tête contre la mienne en me demandant si j'étais prête.

Je hoche la tête et le vois monter sur la moto et quelque chose en moi se bloque a cette vue. C'était si...satisfaisant ?

– A ton tour, prend ma main.

Je m'en empare même si je n'en ai pas besoin et monte sur la moto. Dès que je passe ma jambe de l'autre côté, il m'attrape l'arrière des genoux pour me stabiliser et une fois que mes pieds touchent le siège il m'attire à son dos, toujours à l'aide de ses mains dans l'arrière de mes genoux.

Il me tend des gants que j'enfile et j'attrape ses épaules prêtes pour cette petite balade.

– C'est bon ? T'es prête ?

– Let's go ! je déclare enthousiaste me surprenant.

Il ne lui en a pas fallu plus qu'il démarre fort me surprenant. Je détache mes mains pour les enrouler autour de son torse. Je suis sure qu'il l'a fait exprés cet idiot. Nous voila lancés dans cette route à vive allure.

La Safe house se situe à une distance raisonnable de la ville donc Noah se permet d'accélérer et prendre des virages assez serrés avec la même vitesse.

– Calme toi avec la vitesse Idiot ! je hurle.

Il rit et ralentit légèrement.

Le vent caresse mes mains autour de son corps et cette vitesse procure un sentiment de relaxation et de liberté. J'aimerai vraiment que ça dure une éternité. Juste lui et moi blotti sans rien d'autre. Plus de Carter, plus de mission, plus de prise de tête.

Lorsqu'on se rapproche de la ville, il ralentit pour rouler à une allure adaptée et j'en profite pour secouer ma main droite à une intersection. Ça attire immédiatement son attention et lorsque son regard interrogateur se pose sur ma main je plie tous les doigts sauf un doigt particulier.

Il se retourne immédiatement et rit à gorge déployée.

Mais ça ne dure que deux secondes avant qu'il mette un violent coup de guidon vers la droite. Je n'ai pas le temps de réagir que quelque chose rentre en contact violemment avec tout mon côté gauche faisant valser au sol la moto.

Il n'a fallu que quelques secondes pour se rendre compte qu'au final rien n'est fini. C'est même loin de l'être...

                                                À suivre...