Chapitre 33 : Doppelgänger maléfique

PDV Noah :


Je n'ai jamais vraiment rencontré cette femme. J'ai toujours voulu après tout ce qu'elle nous a permis de faire. Maintenant qu'elle se tient face à moi...je ne sais que penser. Des milliers de pensées me traversent l'esprit mais aucun d'eux ne semble être cohérent et compréhensible a l'instant. Mes yeux retombent à nouveau sur le corps inerte de celle que je voulais tant revoir.

Des claquement de métal me sortent de mon état de transe et lorsque mon regard se pose sur Josh les larmes que je tentais désespérément de retenir remplissent mes yeux. Josh essaie avec le peu de force qu'il détient de s'approcher des barreaux en rampant près desquels se trouve le corps inerte de Meli. Les yeux de josh sont à moitié ouverts et sa poitrine bouge à un rythme effréné.

– Oh ça va ! Arrête ta comédie connard, déclare Alison d'un ton relâché. Ce n'est même pas ta putain de soeur.

La rage fait bouillir mon corps de colère. Elle s'amplifie et se concentre dans mon corps à tel point que je commence à trembler lorsqu'elle s'approche de Meli. Une flaque rouge se forme petit à petit sous son corps et lorsque cette information atteint mon cerveau j'ai l'impression qu'une partie de moi se déchire.

– Hé bah ! Je ne pensais pas que quelqu'un finirait par vouloir d'elle. Regarde toi pauv chou, fit-elle en s'adressant à moi. Tu l'aimais vraiment ? Mow c'est dommage. J'aurai adoré la voir te rejeter avant que je la termine. Attends attends, me dis pas que tu croyais vraiment que cette connasse aimerait quelqu'un ?

Elle se retourne vers les gardes qui maintiennent Eliotte inconscient. Elle fait un signe de la tête et ils jettent mon meilleur ami dans la cellule d'à côté.

Alisson s'approche ensuite de Meli, empoigne ses cheveux et relève sa tête de manière très brusque. L'observe quelque instant avant de la relâcher.

– Je t'ai jamais aimé. Tu m'as tout pris. Même "ton frère" n'a pas voulu de moi à cause de toi. Parce qu'il ne voulait pas que tu sois gêné. Pour pas que tu sois triste si jamais ça ne fonctionne pas entre nous. Mais regarde Josh. C'est bon.

– Lai-...laisse m...laisse ma sœur tranquille, grogne josh ne pouvant toujours pas bouger.

Elle éloigne Meli des barreaux et lui met un gros coup de pied dans le ventre. Suivi d'un deuxième.

– Elle est morte. Dead. Pfiou envoyé en enfer direct.

Morte. Le sang qui ne cesse de s'accumuler autour de son corps me donne la nausée. son visage ne comporte aucune émotion. Pas même le léger sourire qu'elle peine tant à cacher lors de notre présence.

Tout espoir me quitte lorsque Alisson appelle deux de ses gardes et leur demande de disposer le corps de Meli. Je me pousse en avant en ignorant tant bien que mal les douleurs que je ressens sur l'entièreté de mon corps mais plus précisément mes poignets pour m'approcher d'elle.

– Boh, ou tu crois que tu vas aller comme ça l'ours grincheux ? demande-t-elle en insistant bien sur les deux derniers mots.

Elle ouvre la cellule et pivote son pied avec puissance en direction de ma tête. Je n'ai le temps de faire le moindre mouvement que son genou entre en collision avec ma tête. Celle- ci est bousculée en arrière et heurte les barreaux. Mon corps ne tient plus et je glisse contre le sol avec les mains toujours attaché derrière.

Mes yeux sont brouillés de larmes. Malgré cela je décèle de nouvelles figures qui pénètrent dans la pièce.

– Qu'est ce que tu fais la Roxanne ? demande une voix autoritaire.

Soudain, l'atmosphère de la pièce qui était déjà lourde devient insoutenable. Des alarmes raisonnent dans ma tête. Des signaux de détresse s'activent. Mes sens sont en alerte. L'énergie que dégage cet individu est pesante, je dirais même dangereuse. Malgré ma vision peu nette, je parviens à identifier l'homme comme étant Carter.

Cependant, le comportement de Alisson change complètement. Sa posture autrefois droite et imposante se décompose.

– Je voulais m'occuper de ce qui semblait te tracasser bébé, répond Alisson.

– Tu n'étais pas censé bouger de mon bureau. Tu aurais pu tout gâcher Roxy. On en discutera plus tar-

Carter s'immobilise lorsqu'il remarque la mare de sang au sol. Son corps se contracte et crache entre ses dents en tuant du regard Alisson.

– Qu'est ce que c'est que ca ? Où est la quatrième personne que tu m'as dites ?

– Elle a voulu s'échapper avec eux. Du coup j'ai tiré pour l'arrêter. Sauf que j'ai trop bien tiré comme tu me l'as appris et elle est morte sur le coup, Alison ou Roxanne ou Roxy je ne sais pas trop se justifier en mentant.

Si je pouvais ouvrir la bouche je lui dirai moi. Je me ferai un malin plaisir à la voir mourir de la même manière. Cette traîtresse ne mérite rien de moins.

– Elle est où ?

– Je l'ai mis dans le broyeur, elle va être emmené chez les cochons pour le déjeuner hihi. J'aurai pas du...? elle interroge avec une mou toute triste.

Carter soupire et secoue la tête. Il souffle un "laisse tomber" avant de rentrer dans la cellule. Soudain ses pas s'arrêtent mais aussitôt il se dirige vers Josh a toute vitesse.

– Toi...

Il semble perdu.

– Roxy, elle ressemblait à quoi l'autre ?

– Un nain moche.

– Roxy !

– Bah quoi ? Pourquoi tu veux savoir a quoi ressemble d'autres filles quand tu as ta belle copine devant toi ?!

Carter se pince le bout du nez et murmure dans sa barbe.

– Et puis de toute façon elle sortait avec lui, Aliss- Roxanne, finit par dire en me désignant.

– Putain d'agents ! Si tu ne les avais pas remarqué et conduis jusque là ça se serait mal terminé.

Carter appelle les gardes et leur demande de prendre Josh et le descendre en bas pour que Carter lui-même s'en occupe. Josh ne possède même plus d'énergie pour se défendre et se bat continuellement pour garder les yeux ouverts.

Carter s'approche ensuite de moi. Il relève ma tête pour mieux m'observer mais je profite de cette occasion pour cogner la mienne contre la sienne avec toute la force que je pouvais avoir. Comme vous vous le doutez bien j'ai hyper mal mais ne perd pas de temps pour pivoter mon pied sous ses jambes comme le fait Meli. Ne s'attendant pas à cela , Carter tombe au sol.

– Bébé ! S'exclame la blonde que j'évite de regarder.

Carter ne perd pas de temps et me roue de coups. Plus je reçois de coups, moins je ressens les douleurs. J'ai tellement mal qu'au final je bloque toute sensation d'atteindre mon esprit.

– Tu vas le tuer. Tu dois encore l'interroger, rappelle la traîtresse.

Je ne parviens plus à ouvrir les yeux mais je sens plusieurs bras me relever et me traîner au sol. Malgré les nombreuses tentatives de protestations je suis placé sur une grande table pied et poings attaché à chaque extrémités. Les gardes n'hésitaient pas à me mettre de bon coup lorsque je ne me laissais pas faire.

Les douleurs reviennent et m'empêchent de respirer. Dans ce silence, un visage apparaît devant mes yeux.

J'ai jamais eu l'occasion de lui dire. De lui dire à quel point je l'aime. Je voulais lui dire tellement de choses. Finalement, tout cela ne me mène nulle part. J'aurai dû lui dire quand j'en avais l'occasion.

Un son strident ne cesse de retentir dans mes oreilles. Mes yeux se ferment et refusent de se décoller. La froideur de cette table passe à travers mes vêtements et provoque des frissons. Un gémissement m'échappe à cause de ces douleurs et cette froideur au contact de ma peau.

Soudain, le bourdonnement dans mes oreilles s'intensifie.

Comment ..? Pourquoi ? Vais -je finir ma vie ici ?

Vous me direz que c'est des paroles d'une chochotte. Mais à ce moment-là, rien d'autre ne me traverse l'esprit. Meli...Mes parents...qu'est ce que je vais leur dire ?

C'est vachement nul comme mort. Je n'ai rien accompli dans la vie. Mon but a toujours été de rejoindre l'agence depuis qu'Eliotte m'en a parlé. Je me suis donné les moyens pour et j'y suis parvenu. Alors pourquoi je ressens un vide au fond de moi ? Certes j'ai réussi à réaliser mon rêve mais à quel prix ? J'ai sacrifié tellement de choses. Je laisse tomber tant de choses. Ces choses que je pensais faire plus tard. Mais que je ne pourrais surement pas faire.

Mon cœur bondit lorsque je sens quelque chose contre mon bras droit. Mon corps se raidit et ma respiration se bloque. Je dois trouver un moyen de sortir de là.

Putain Noah tu n'aurais pas pu penser a ca quand il n'y avait personne ? Non ! Monsieur était trop occupé à faire le sage en fin de vie. C'est ce que m'aurait dit Meli. J'entend sa voix dans la tête. Alors sans perdre de temps je-

Quoi ?

Ce qui semble glisser contre ma peau ressemble étrangement à des doigts. Lentement la sensations de doigts, froid remonte le long de mon bras pour se poser contre ma joue. Avec un effort monstrueux je tente de décoller mes yeux. Des larmes m'échappent et roulent le long de mon visage.

Ma vision est floue mais lorsque mes yeux se focalisent sur la personne face à moi ma respiration se coupe. Mon corps s'agite et je tente désespérément de m'éloigner de la.

Les bourdonnements dans mes oreilles laissent place à une alarme et une voix.

Cette voix. La voix de Meli.

– Noah ! Noah, regarde moi ! Tout va bien !

C'est un doppleganger maléfique. Elle va m'achever. Ou une illusion créée par Carter. Les blocs de métal qui retiennent mes extrémités sont en feu. Ils ne semblent pas vouloir céder non plus.

Ses mains se plaquent de chaque côté de mon visage et je vois ses lèvres bouger.

– Ce n'est que moi ! Attention tu vas te faire mal, calme toi, me supplie-t-elle.

Un double maléfique ce n'est pas censé être bienveillant non ? Soudain mes bras se libèrent suivit de mes jambes. Je bascule sur le côté et m'écrase au sol.

– Noah ! Amelia se précipite à mes côtés tandis que je tente de m'éloigner aussi loin que je peux.

Je remarque qu'elle n'ose pas m'approcher. Je profite de cette occasion pour trouver ce qui pourrait me confirmer que c'est pas vraiment celle que je crois qu'elle est.

Ses cheveux sont relevés dans une queue de cheval haute. Certaines mèches de cheveux lui collent à la peau dû au sang séché dans lequel elle baignait tout à l'heure. Un côté de son visage a une couleur rougeâtre pour la même raison mais c'est son regard. Son regard me transperce. Comme il le faisait avant. Ses yeux ne montrent pas la neutralité qu'ils disposent d'habitude. Son regard est rempli d'inquiétude.

– Dis-

Je suis coupé par mes propres toux. Ma gorge est si sèche qu'elle me fait mal. Je me tiens le cou et régule ma respiration toujours au sol.

– D...dis moi...quelque chose que seul toi...et moi pouvons savoir, finis avec beaucoup de mal.

Elle semble prise de court. Tout en continuant de surveiller la porte, elle réfléchit.

– Lors de notre discussion l'autre soir à la piscine tu disais que tes parents te manquaient, commence-t-elle.

– N'importe qui pourrait le savoir ça, je l'interromps.

– Avant ça, encore une fois à la piscine, tu m'as jeté dedans et j'ai fait semblant de me noyer pour te tirer avec moi. Ou encore, le jour de ton anniversaire, je t'ai donné un chocobon. Je l'ai glissé dans ta poche.

Voyez-vous, pour Meli les chocobons ne se partagent pas. Si elle l'a glissé dans ma poche ce jour-là, cela veut bien dire des choses. Personne ne pourrait le savoir. Malgré cela, une petite partie de moi refuse de croire qu'elle ne soit pas...

– Tu n'es pas réelle, je souffle.

– C'est bien moi, regarde, dit-elle en ouvrant sa veste.

Mes yeux s'écarquillent à la vue du gilet par balle. Mon corps se relâche et un soupir de soulagement me quitte. L'information finit par être traitée par mon cerveau et mes yeux se remplissent de larmes. Je me relève sur mes pieds tremblants et rejoint Meli qui s'est rapprochée de moi.

Sans perdre de temps je l'emprisonne entre mes bras en faisant abstraction de toutes douleurs que je ressens. Ses bras se resserrent autour de mon dos et sa tête est pressée contre mon torse. Un de mes bras la maintient autour de ses épaules tandis que l'autre se perd dans ses cheveux.

Je sens ses petits bras glissé sur mes côtes puis ses mains se plaquent contre mon torse pour me repousser légèrement. Mes yeux croisent son regard également rempli de larmes et elle passe ses pouces sous mes yeux pour balayer mes larmes. Elle m'envoie un petit sourire et c'est tout ce qu'il me fallait pour que je plaque mes lèvres contre les siennes.



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