Chapitre 30 : Mauvais pressentiment
PDV Lia :
Plus je m'éloigne de ce passage, plus je sens un mauvais pressentiment. Je ne saurais expliquer réellement ce que je ressens mais c'est très désagréable. Après plusieurs tentatives, Eliotte et moi avons abandonné l'idée d'ouvrir ce passage.
Je mets mes sentiments de côté et tente de joindre Al' pour avoir les instructions. Mais quand elle ne se joint pas je propose a Eliotte d'avancer et de trouver par nous même pour éviter de rester au même endroit et se faire remarquer.
Nous marchons en direction des bâtiments mais avant que nous atteignons celles-ci, je remarque du coin de l'œil deux gardes se diriger vers la même direction. J'arrête Eliotte en lui attrapant le bras et lui indique les gardes qui ne semblent pas nous avoir repérés. Il s'empare de deux capsules et m'en tend un. Nous les chargeons et tirons chacun sur un garde. Ils s'effondrent au sol en un rien de temps et nous nous dirigeons vers eux.
Eliotte se charge de les déshabiller pendant que je fouille leurs affaires. J'y trouve leur téléphone, des tasers, une arme, et des cartes. J'en déduis que ces cartes permettent d'ouvrir des portes. Une fois qu'Eliotte a fini de se changer avec l'uniforme d'un des gardes, il me tend le second. J'enfile l'uniforme sur mes vêtements actuels pendant qu'Eliotte me tourne le dos en s'assurant que personne ne vient dans notre direction. J'arrange autant que je peux cet uniforme trois fois trop grand pour moi pour ne pas attirer l'attention sur moi. Je finis par placer le couvre-chef sur ma tête aussi bas que je peux pour cacher mon visage.
Je me dirige vers Eliotte et lui tapote le dos en me voyant ses lèvres s'étirent lentement et une lueur de malice persiste dans ses yeux. Evidemment qu'il rirait. Son uniforme lui va comme un gant alors que moi je ne ressemble à...rien du coup. Je le fusille du regard et lui dis qu'on peut y aller. On prend soin de cacher nos sacs après avoir pris l'essentiel et nous nous mettons en marche.
Une fois devant le bâtiment, je tente à nouveau de contacter Al' mais aucune réponse. Alors je prends une des deux cartes et la place près de la poignée de la porte. Celle-ci émet un petit bruit avant de s'ouvrir en grand.
Lorsque mes yeux se posent sur le même gris des murs qu'il y a 5 ans, mon corps s'immobilise.
S'il vous plaît. Réveillez vous. Je suis désolé. Pardon. Je cours avec la respiration lourde en tentant d'échapper à ces gens.
Une main se pose sur mon épaule et pivote rapidement en effectuant une clé de bras.
– Putain, c'est moi ! Lâche moi ! s'exclame Eliotte.
Je chasse les larmes accumulées dans mes yeux et m'excuse auprès de Eliotte. Il s'assure que j'aille bien avant de marcher devant moi. Je m'engage dans ce long couloir et voit deux autres gardes armés devant les premières portes.
– Les gars, vous abusez, s'exclame le premier garde brun. Vous êtes en retard.
Ne nous donnant pas plus d'attention ni de même un petit regard, les deux gardes sortent par la porte par laquelle nous venons de rentrer. Nous nous retrouvons alors seuls dans cet immense couloir donnant sur plusieurs portes. Je ne peux retenir encore une fois les images d'il y a 5 ans défiler dans ma tête.
Même si ce n'est pas le même endroit, l'architecture semble être la même. Ces couloirs m'ont l'air si familier et pourtant si inconnu. Petit à petit, je sens la boule dans ma gorge s'agrandir jusqu'à m'empêcher de respirer. Mes poils s'hérissent et mes yeux se remplissent de larmes. Sans que je m'en rende compte mes mains se mettent à trembler. Ma tête devient lourde et mes battements de cœur résonnent dans ma tête.
Mon cœur se déchire de plus en plus à chaque cris. Je force et cogne sur la porte avec mes épaules mais rien n'y fait. Je m'adosse à la porte pour éviter de tomber dû au soudain étourdissement qui me prend.
Je me laisse tomber au sol près de la porte et pose mon front contre celle-ci.
– Je suis désolé, je chuchote. Je n'y arrive pas.
– S'il vous plaît, j'ai chaud, hurle une petite fille.
– Ca brûle, crie une autre voix.
– Amelia. Amelia ? chuchote Eliotte à quelques pas de moi.
Je secoue la tête en chassant les images et m'excuse auprès de lui. Je tente de reprendre contrôle de mon corps et serre mes poings. Cette fois, il ne pourra rien faire. Je gère la situation. Je ne me ferai pas avoir une seconde fois.
Je m'approche lentement des portes faces auxquelles se tenaient les gardes et frôle avec mes doigts ce judat si familier. Je le glisse tout doucement juste assez pour entrevoir ce qui se passe derrière cette porte. Et lorsque mes yeux se posent sur ce qui ressemble très fortement à un cours, le souffle que je tentais de retenir sans même m'en rendre compte m'échappe.
Je sens une présence derrière moi et me retourne rapidement en pivotant un pied sous les jambes de l'individu mais me relève aussitôt lorsque je croise les yeux assombris d'Eliotte. Avant qu'il ne me crie dessus, je place mes mains entre nous et je m'excuse encore et encore.
– Est ce que tout va bien ? il chuchote lentement comme s'il avait peur que je m'effondre au sol en pleurant.
Quand j'allais hocher la tête et lui faire un sourire mécanique pour lui dire que oui il poursuit.
– Je ne sais pas exactement ce qui c'est passé et ton frère non plus, mais il m'a dit que ça allait être éprouvant pour toi.
– Josh t'as parlé de ça ? je demande surprise.
– Oui, brièvement de ce dont il se souvient pendant l'expédition aux Bahamas. Alors si tu préfères attendre dehors ça me dérange pas de trouver le bureau de Carter seu-
– Hors de question !
– Il m'avait dit que tu dirais ça aussi, il soupire.
– Ça va aller, je chuchote. Mais merci.
Il fait un geste de la main comme pour balayer et passe près de moi pour regarder à travers le judas. Je me dirige vers la porte opposée et vois des jeunes adolescents travailler sur des ordinateurs.
Mes sourcils se froncent. Que se passe-t-il ? Ce n'est pas normal. Il...Quoi ?
Je me retourne et vois Eliotte tout autant confus que moi. Je ne comprends pas.
La dernière fois que j'étais là...c'était différent. Très différent pour ne pas dire l'enfer. C'était...y'avait...du sang. Des cris. L'odeur. L'alarme. Les flammes. Le bourdonnement de mes oreilles. Mes propres battements de cœur qui cognaient contre ma cage thoracique. L'horreur.
Je fais par de tout ça à Eliotte. Il m'écoute attentivement lui raconter ce que je ressentais. Les différences de l'autre jour. Sans pour autant entrer dans les détails de ce jour-là, je lui explique tout. La similarité de couleur et de l'architecture, le positionemment des portes, le juda les gardes et insiste surtout qu'il n'y avait absolument pas un cours. Juste un cours sur je ne sais quoi.
Soudain, une porte s'ouvre. Nous nous éloignons aussitôt et nous plaçons comme de "vrais gardes".
Mon visage neutre parvient à se mettre en place assez rapidement pour ne pas attirer l'attention. Je cache au maximum mon visage sous le couvre-chef et reste droite. La porte laisse passer une jeune fille, brune, légèrement plus grande que moi, le regard rivé au sol. Celle-ci chuchote quelque chose que ni Eliotte ni moi ne comprenons.
– Jeanne, continuez de barbouiller sous votre barbe si vous vous allez retourner dans le bureau de Mr Walter.
Jeanne baisse encore plus la tête et s'excuse auprès du professeur et nous informe plus fort qu'elle doit aller aux toilettes en retenant ses larmes. Jeanne se décale et ferme la porte. Ne sachant trop que faire Eliotte et moi nous regardons en tentant de communiquer.
– On peut se dépêcher s'il vous plaît ? elle chuchote. Je suis pressée.
– Heu...oui, je dis en trouvant discrètement le plan sur ma montre pour aller aux toilettes.
Jeanne qui avait commencé à bouger s'arrête d'un coup. Je fronce les sourcils et l'observe.
– Qu'est ce qu'il y a ? je demande durement.
– Vous...vous parlez ?
– En quoi c'est étonnant ? je poursuis toujours dans mon rôle.
Je ne l'entend pas me répondre pendant le reste du trajet très court. Une fois devant la porte des toilettes je sors la carte du garde et la pose juste en dessous de la poignée et la porte s'ouvre. Jeanne entre dans cette pièce et je la suis dans cette pièce.
– Qu'est ce que...qu'est ce que vous faites ? demande Jeanne apeurée.
Une fois que je suis sûre qu'il n'y a pas de caméra ici je me reconcentre sur elle. Celle-ci tremble et s'éloigne le plus possible de moi. Les larmes qu'elle retenait depuis tout à l'heure roulent le long de ses joues et elle me supplie de me la laisser tranquille et de ne pas l'approcher.
– Hey hey, je ne te ferai rien, dis- je en plaçant mes mains entre nous. Je retire mon couvre-chef et ses yeux s'écarquillent.
– Vous êtes une femme ? Gardes ? Vous allez me sortir de là ? elle demande avec sa voix remplit d'espoir.
– Est ce que tu peux aller aux toilettes rapidement qu'on discute s'il te plaît.
Elle hoche la tête et se précipite dedans. Une fois qu'elle sort elle se lave les mains quand je lui pose la question.
– Qu'est ce que vous faites ici ?
– On a un cours spécifique sur les services de restauration. La plupart d'entre nous avons fait une erreur qui nous a envoyé dans le bureau de Mr Walter donc on a dû assister à ce cours encore une fois.
Des cours ? Des erreurs ? Encore une fois ? Qu'est ce que prépare Carter ?
– Pourquoi faire ?
– J'ai renversé un verre de vin, glisser et suis tombé sur une cliente, dit-elle en baissant la tête honteuse.
– Tu travailles ? Ou ça ? Tu as quel âge ma belle ?
Je ne peux m'empêcher d'extérioriser toutes les questions qui me viennent en tête. Jeanne me semble si jeune et pourtant la manière dont elle s'exprime me fait penser qu'elle a subi beaucoup trop de choses que même un individu en fin de vie ne dirai.
– Oui, je travaille au Red Diamond. J'ai 14 ans.
14 ans ? Elle travaille à 14 ans dans l'un des plus grands restaurants du monde. Quelque chose cloche. Je range mes pensées dans un coin de ma tête et sors des toilettes accompagné de Jeanne que je rassure. Une fois devant la salle, celle -ci y pénètre et referme la porte derrière elle sans me jeter un regard. Je me positionne dos à la porte et croise le regard de Eliotte.
– L'autre jour, vous aviez mangé au restau dans lequel Carter est rentré ou pas ? je lui demande directement.
– Non, mais on l'a suivi à l'intérieur mais il avait disparu de notre champ de vision et nous pouvions pas aller voir à l'arrière.
– Tu as remarqué quelque chose de louche ou pas ?
– Dans le restau ?
– Oui. Les employés par exemple.
– Je n'ai pas vraiment payé attention parce que je cherchais Carter. Mais les quelques-uns que j'ai croisé n'étaient pas étranges.
– Tu aurais une tranche d'âge ? À peu près ? Je pense savoir ce que font ces gens ici.
– Je dirai assez jeune oui...Maintenant que j'y pense. Tu penses que ces enfants travaillent pour carter ?
– J'en suis pratiquement certaine. Et vu comment ils sont traités ici ce ne sont pas des employés normaux c'est évident mais retenu prisonnier sans rien avoir en retour. Ils sont punis a chaque mauvais pas aussi léger soit il.
Je prend ma tête entre mes mains en arrêtant d'imaginer toutes les sortes de sanctions que peuvent subir ces enfants. Mais merde, c'est des enfants bordel. Ils ne devraient pas vivre tout ça. Même pas imaginer ce genre de truc. L'enfance est une période qui permet à tout individu de s'apprendre, se développer et construire l'adulte qu'il deviendra. Déjà qu'avoir une enfance dans notre société actuelle n'est pas l'idéal avec tous les modèles et critères qu'on impose à chacun d'eux, imaginez ces enfants qui vont croire que tout ceci est normal. Ils vont vivre dans la terreur et l'injustice toute leur vie. Nous sommes tous responsables de cette situation et de la construction des enfants.
– Faut se dépêcher de trouver le bure-
Une alarme et des lumières rouges interrompent le discours de Eliotte. Mon cœur rate un battement et mes pensées se dirigent tout de suite vers nos deux coéquipiers. Il faut qu'on les retrouve.
– Lia, les garçons ont été capturés, déclare Al' dans mon oreille.
Sans perdre de temps je m'élance dans les couloirs.
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Noah : Vous en prenez du temps la.
Lia : Ouais bah attend c'est de notre faute que tu ne saches pas courir ?
Noah : Moi ? Moi, je sais pas courir ?
Lia : Bah ouais toi ! Qui d'autres ?
Auteure : Tes paren-
Noah : Hep hep hep t'as pas le droit de dire ça.
Auteure : J'ai tous les droits moi.
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