Chapitre 27 : Si je le fais tu me frappera encore plus fort
PDV Lia
Haha.
Génial.
Juste ce qui nous fallait.
– Laisse-moi essayer, je lui dis en retirant mes mains de ses côtes.
J'ai à peine retiré mes mains que son poids m'écrase. Je place aussitôt mes mains contre lui pour l'éloigner.
– Désolé, il souffle en poussant contre le couvercle.
Il pousse de toutes ses forces contre le couvercle. Quand il voit que ça ne donne pas grand chose, il commence à mettre des coups de plus en plus fort. Je sens son souffle s'abattre contre mon visage et son corps se presser contre le mien.
Je tente de l'arrêter pour éviter que quelqu'un se rende compte de notre présence mais il ne semble pas me remarquer.
Ses poings sont si serrés que ses jointures sont blanches. Sa respiration est saccadée. Ses yeux sont brillants.
Et je comprends que quelque chose ne va pas.
Il semble avoir une crise d'angoisse. Alors sans perdre de temps j'attrape ses poignets et les attire vers moi succombant sous son poids qui me coupe la respiration. Je relâche ses poignets et attrape son visage entre mes mains. J'encre mon regard au sien. Quand je remarque qu'il allait détourner le regard, j'ouvre la bouche.
– Regarde moi, je commence. Concentre-toi sur ma voix. Doucement. Inspire en même temps que moi.
Pour illustrer mes propos je prend une grande inspiration avant de relâcher l'air quelques secondes plus tard. Je le vois tenter de reproduire la même chose au même rythme mais sa respiration est toujours rapide et saccadée.
– Tout va bien. Suis ma respiration et concentre toi sur mes yeux.
– Je suis...je suis cl...
– Chhh, doucement. Respire.
Après quelques secondes, sa respiration finit par ralentir et revenir à la normale. Les paupières de Noah qui s'étaient entre temps fermées s'ouvrent à nouveau et son regard bleu plonge dans le mien. Je me rends finalement compte de la proximité de nos visages.
Le peu de lumière que laisse le couvercle passé illumine les traits du visage carré au teint clair de Noah.
J'ai une forte envie de passer mes mains dans ses cheveux châtains qui ont quelque peu poussé depuis notre première rencontre. Quelques mèches de cheveux lui tombent sur son front et sur le bout de ses sourcils arqués. Il a un petit nez droit qui donne envie de faire boop dessus avec son index. Et sa mâchoire pourrait presque me couper le doigt vu comme elle paraît tranchante.
Je remarque même une tache de naissance sur le coin de sa mâchoire gauche. Et mon regard finit par tomber sur ses fines lèvres.
– Je suis claustrophobe.
Je sursaute à l'entente de sa voix rocailleuse et en voyant ses lèvres bouger. Mes yeux retrouvent les siens.
– Quoi ? je demande.
– Je suis claustrophobe, il répète.
– Y'a une raison particulière ? La dernière fois dans l'ascenseur-
Me rendant compte que c'est sûrement personnel je m'arrête.
– Désolé, ce ne sont pas mes affaires, je poursuis. Et désolé, pour l'autre jour aussi.
– Nan, je te comprends. J'étais vraiment chiant. Mais c'était un moyen pour moi de ne pas trop penser que j'étais coincé dans un endroit confiné. Claustrophobie...
Je suis une grosse merde.
Mes yeux quittent les siens et se baissent. J'ai honte. J'ai été si désagréable. Méchante. Et complètement idiote. Je ne le connais absolument pas. De quel droit je peux juger qu'il a une vie parfaite ?
Chanter et penser à autre chose lui permettait sûrement de gérer ses émotions et j'ai tout gâché. Il ne méritait absolument pas ça.
– Je suis vraiment désolé. Je ne pensais absolument pas ce que je t'ai dit l'autre jour. Tu ne méritait pas cette méchanceté gratuite. Sachant qu'en plus c'était peut-être un moyen de te sentir mieux.
– T'excuse pas, il commence. A ta place j'aurai été saoulé aussi. On oublie et on passe à autre chose, il chuchote avec un petit sourire.
– N'empêche c'était pas nécessaire. J'ai déversé tout mon venin sur toi sans que tu n'ai rien demandé.
Je baisse les yeux encore une fois honteusement. Je sens ses doigts contre mon menton. Il me relève la tête et mes yeux rencontrent les siens une nouvelle fois.
– Tu sais que t'as de beaux yeux ?
Mes yeux s'écarquillent alors que ces mots quittent ma bouche.
Mais-
Qu'est ce que ? Viens-je ? de ? Quoi ? Comment ? Qué ?
Mes yeux se ferment fort puisque je ne peux pas me cacher derrière mes mains qui mettent une distance entre nos corps. Un rire lui échappe face à ma réaction. La chaleur monte à mes joues. Et c'est dans ce genre de situation que je suis plus que reconnaissante d'avoir une peau foncé de couleur.
– Arrête de te moquer de moi, je me plains en le faisant rire une nouvelle fois.
– Mais c'est de ta faute ça, il souffle.
Son souffle s'abat contre mon visage me faisant frissonner. Même s'il fait sombre dans cette pièce, je vois tout de même ses yeux ancrés dans les miens. La culpabilité prenant le dessus je laisse les mots s'échapper d'entre mes lèvres.
– Désolé, je commence encore une fois. Vraiment. Je sais qu'il n'y a pas d'excuse pour mon comportement mais...c'est que...replonger dans tout ça après toutes ces années...c'est beaucoup. Je ne dis pas ça pour me justifier, fin si un peu quand même mais ça veut pas dire que je ne me sens pas mal de t'avoir parlé comme ça. En plus j'ai insinué certaines choses sur toi qui ne sont pas nécessaire alors que je ne te connais même pas. Je ne sais pas ce que tu vis et ce que tu as vécu. Et même si je le sais ça ne me donne aucun droit de te parler de la sorte.
Toujours mon regard fixé au sien je tente de faire abstraction de la chaleur de son corps contre le mien en continuant.
– Tu peux me crier dessus et même me frapper si t'as besoin d'évacuer ta frustration et ta colère envers moi.
– Si je le fais tu me frappera encore plus fort, il remarque.
– En effet, j'ai jamais dit le contraire, je réponds en empêchant mon sourire de se former.
– Tu me fais tellement penser à ma mère. Vous vous entendrez à merveille.
– Elle a l'air d'être une femme géniale.
– Elle l'est. C'est la femme la plus forte que je connaisse. Enfin, une des plus fortes.
L'entendre parler de sa mère me rappelle la mienne. Son doux sourire et sa voix angélique me reviennent à l'esprit. Son odeur lorsqu'elle nous serre dans ses bras et son rire cristallin. Mon père n'avait vraiment aucune chance de ne pas tomber amoureux. En plus de sa beauté, ma mère est si intelligente et courageuse. Agile, rapide, réfléchie, elle n'a pas froid aux yeux. Elle est prête à tous pour ceux qu'elle aime.
Penser à elle me fait sourire et mes larmes me montent aux yeux. Noah ayant réalisé que cette discussion me rappelle ma mère, il me demande alors de lui parler d'elle.
Et c'est ainsi que nous passons le restant du voyage à parler de nos mères.
**
Je suis réveillée par des secousses. Tous mes sens sont en alerte et je me redresse. Mais aussitôt mon front rencontre une surface dure et j'entends un grognements.
En ouvrant les yeux je vois Noah se frotter son œil gauche. Mince. Je plaque mes mains contre ma bouche. Je lui chuchote un désolée et me concentre sur les secousses.
Mes yeux s'écarquillent et rencontrent ceux de Noah. Il essaie de faire le moins de mouvements possible en se collant à moi. Il déplace sa tête au-dessus de la mienne de sorte à ce que mon visage soit dans le creux de son cou et son corps allongé au-dessus du mien sans pour autant se toucher. Son odeur et sa chaleur envoient des chatouillement sur tout mon corps. Je ferme les yeux et place mes mains contre son torse. Ses battements de cœurs cognent contre ma main et me berce lentement.
Lia ! Arrête d'être distraite !
Concentration ! Ce n'est absolument pas le moment.
On est en train d'être déplacés.
Suite à cela nous entendons des grognements.
– Mais c'est si lourd. Qu'est ce qu'ils ont mis dedans ? demande une voix presque inaudible.
– Pose pas de question et dépêche toi, crache une seconde voix.
Après une dizaine de minute la boite est enfin immobile. Les pas s'éloignent mais tout de suite après d'autres interviennent. Cela dure encore plusieurs minutes.
Enfin, un silence prend place. Lentement mes yeux s'ouvrent en même temps que Noah se redresse. En voyant la proximité de nos visages, il se redresse brusquement pour finir par se fracasser l'arrière de son crâne sur le couvercle.
Sans pouvoir me retenir j'éclate de rire en voyant sa réaction. Il reste immobile quelques secondes avant de me joindre dans de légers rires. C'est toujours au moment où il ne faut faire aucun bruit que ce genre de chose arrive. Mais ce sont également les meilleurs fous-rire.
Si nous n'étions perdus dans le regard et le sourire l'un de l'autre nous aurions pu entendre les bruits de pas venant en direction de notre boite. Et même les légers bruits métalliques de la serrure. Mais non. Je suis bien trop préoccupé par le regard bleu, si intense de l'homme face à moi.
Ce n'est que quand le couvercle est retiré et que la lumière du jour nous atteint que nous nous en rendons compte.
Mon cœur cesse de battre et je suis clouée sur place. Au contraire, Noah réagit mieux que moi et saute sur l'individu qui a ouvert la boite. Lorsque je me redresse prête à lui porter secours, je plaque mes mains contre ma bouche.
Je me mords la lèvre pour empêcher mon rire de sortir de mes lèvres en voyant Noah sur mon frère qui se tient le nez.
– C'est bon, tu les as ouv-
Eliotte arrête de parler en voyant les deux garçons par terre. Il m'interroge du regard mais je fais que hausser les épaules. Je sors de la boite en même temps que les deux garçons se relève et tend un mouchoir à Josh qui saigne du nez.
Ça a toujours été comme ça. Josh est très fragile au niveau du nez. Au moindre petit coup son nez se met à saigner.
Il s'empare du mouchoir et la plaque à son nez avant de me prendre dans ses bras. Il me souffle à l'oreille qu'il a eu peur pour moi parce qu'il avait un mauvais pressentiment.
– Il faut qu'on se dépêche, nous informe Eliotte.
Nous hochons de la tête et sortons de ce qui semble être une espèce de grand hangar. De grandes poutres en bois retiennent cet espèce en place. Les conteneurs, coffres et bac qui étaient transportés par les ferris se trouvent tous ici en plus de plein d'autres.
Je n'ai pas le temps de voir plus que je suis brusquement tiré par le bras par mon frère qui me guide vers une porte.
En regardant autour de moi, je me rends compte que nous sommes sortis du hangars et que nous nous trouvons. Nous semblons être au milieu d'une forêt vue de ce côté. Mais de l'autre côté du hangars se trouve le port.
Eliotte sort le plan satellite qui ne permettra de nous retrouver et nous guide vers les bureaux administratifs de Carter. Nous pénétrons dans la forêt et marchons assez rapidement pour atteindre les lieux avant le coucher du soleil.
En regardant autour de moi, je remarque que le soleil brille très haut dans le ciel. Nous avons passé toute la matinée dans ce coffre. Collé l'un contre l'autre. Mon visage se chauffe à cette pensée.
Reprends toi Lia ! Tu as des choses plus importantes à faire maintenant. Heu...mais est ce que ça veut dire que je compte faire quelque chose après ? Quoi ? De quoi ? Hein ?
Je me secoue la tête et n'ai juste le temps de voir le sac de Josh à 2 centimètre de ma vision que je me le prend en pleine tête.
– Tu fous quoi ? je grogne en me massant le nez.
Je vois que les garçons se sont arrêtés les uns derrière les autres et je réalise qu'il y a un problème. On ne devait marcher que depuis une dizaine de minute mais je commence déjà à apercevoir des immeubles.
– Mais tu sais pas lire une carte ou quoi ? s'exclame Noah en arrachant la carte des mains de Eliotte.
Ce dernier n'a pas le temps de protester que Noah tourne la carte dans tous les sens en même temps que de tourner sur lui-même.
– Tu l'as tiens à l'envers idiot, s'exprime cette fois mon frère en arrachant la carte à son tour.
Noah et Eliotte se fusillent du regard pendant que Josh essaie de comprendre la carte. Je me tourne une nouvelle fois vers les immeubles et mes sourcils se froncent.
Il n'est pas censé y avoir autant d'immeubles. En plus, ils ne figurent pas sur la carte non plus.
C'est louche.
Je m'empare de mon téléphone et tente d'appeler Al'. Je ressaie. Quand elle ne décroche pas au bout de la troisième, je sais que quelque chose cloche.
– Y a un problème- Où t'étais passée ? Je demande avec une main contre mon oreille et les sourcils froncés. Une mauvaise idée, oui je sais. Tu ne fais que de me répéter.
J'écoute attentivement les instructions de Al' et finit par me concentrer aux alentours. Al' m'a informé que le plan qu'on avait n'était plus le plan actuel de l'île.
– Il faut qu'on se sépare, je les informe. Il faut qu'on trouve un passage.
– Quoi comme passage ? Et tu sais ce qui ne va pas avec la carte, interroge Eliotte.
Avant que je ne puisse répondre, je remarque Noah s'adosser au tronc d'arbre juste à côté de lui, sûrement pour se reposer. Mais dès que son épaule rentre en contact avec le tronc, son corps n'est pas arrêté comme il l'espérait.
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Noah : C'est toujours a moi que ça arrive ça pff.
Lia : Bah le plus con comme dans les films d'horreur. Manquerait plus que tu sois blond.
Noah : Gngngngngn
Lia : Très mature.
Moi : Woah. Regardez qui parle de maturité.
J'espère que ce chapitre vous a plu <3
On se retrouve a très vite les amis
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