Chapitre 37

Je tenais la manette de mes deux mains et l'abaissais avec toute la force que je pouvais encore donner. Celle-ci commença sa descente avec une lenteur phénoménal suivie d'un crissement aiguë. Je serrais les dents en poussant de toutes mes forces, sentant des gouttes de sueurs perler à mon front. Après quelques minutes d'acharnement, je sentis la manette s'abaisser un peu plus jusqu'à finalement s'affaisser complètement et de reposer dans son socle, soulevant au passage un nuage de poussière immense. Je me laissais glisser au sol essoufflée par cet autre effort intense en admirant mon travail.

- Et la lumière fut, je réussis à murmurer en laissant reposer l'arrière de ma tête contre la plaque de métal du générateur.

Les boutons s'allumèrent, ainsi que l'ampoule qui pendait mollement au plafond du sorte de placard où j'étais. D'ailleurs, elle n'offrais pas plus de lumière que celle qui me parvenais déjà de l'extérieur.

Une fois relevé, je pus un peu mieux voir ce qui m'entourait, ceci incluant les photos de pages de magasine un peu osé épinglés au mur.

-Lou Ann ? Ça y es c'est fait.

Lou Ann attendais sagement dehors appuyé contre la vieille fausse cabane poussiéreuse à l'arrière du parc. Le plus comique dans cet essai de dissimuler le générateur était que malgré l'originalité du concept, une énorme plaque "Attention danger" prônait "Le générateur est ici" à qui bon s'y intéressait, même si les couleurs délabrés de la plaque avait faillis me faire passer devant sans que je ne le voit.

- Oui, j'ai vu. Répondit-Elle en montrant la grande roue illuminée de la tête. Il y a de la musique aussi depuis tout à l'heure.

En effet, une légère musique nous parvenais du centre du parc. Et même si le soleil était bien haut dans le ciel en cet après midi, on distinguait clairement la lumière que j'avais déclenché. Pour fournir de la lumière pour toute la fête foraine ils devaient sûrement posséder leurs propre système d'alimentation derrière le générateur. Finalement, cette fête foraine était indépendante de la ville.

-C'est un énorme gaspillage d'électricité, souffla Lou Ann, les yeux fixés sur la grande roue. A la maison, avec ma grand-mère, on faisait notre possible pour ne pas trop utiliser l'électricité. Il fallait toujours essayer de se débrouiller sans. Utiliser des bougies ou faire des allumages éclair juste pour quelques secondes pour ne pas avoir à payer trop cher les factures. Surtout que sans grand-père... c'était plus difficile...

Elle cligna quelques fois des yeux avant de se tourner vers moi le visage semblant dire "Mais c'est comme ça " avant de me prendre par l'avant bras et de m'entraîner vers l'avant du parc. Elle s'ouvrais un peu plus à chaque fois. Peut-être par peur de ne plus pouvoir le faire après, à cause de notre discution de tout à l'heure. Mais pour l'instant je ne connaisais que sa vie post-gouvernementale. Je voulais savoir comment était sa vie quand elle a été "Enfant d'État". Mais chaque choses en son temps. Je ne voulais pas la brusquer. C'était déjà une bonne chose qu'elle se confie à moi. A son âge, je n'aurais jamais parlé aussi facilement avec des gens.

- Caleb ! Ca y es ont est revenue !

Après plusieurs secondes sans réponses, je décidais de réitérer l'appel. Mais Caleb restait muet et introuvable. Je commençais sérieusement à m'inquiéter au vu de la situation. Il pouvait être n'importe où et se retrouver dans n'importe qu'elle situation. Dont une que je n'osais même pas imaginer.

J'allais partir à sa recherche avec Lou Ann quand une douleur me pris à l'épaule. Puis une autre a la jambe. Et encore une autre à la côte.

Mais ca n'étais pas une douleur fulgurante comme j'avais pus le ressentir lors de l'épisode des loups. Plutôt des coups désagréables qui ne faisaient pas plus mal que des projectiles envoyés à quelques mètres de distance par un crétin aux cheveux longs.

- Mais ca ne vas pas ?! m'emportais-je .Tu peut répondre quand je t'appelle au lieu de t'amuser à me faire peur.

Il était là dans un stand de tir, un pistolet à la main et un sourit en coin plaqué sur son visage et que j'avais bien envie d'effacer.

- C'est que tu t'ai inquiété !lança-t-il espiègle.

- Oui, espèce d'imbécile.

- Et bien venge toi.

Il se retourna et attrapa les fusils en plastique accrochés en guise de récompense sur le mur du fond du stand. Il les envoya et j'en reçu un-de justesse- ainsi que Lou Ann. En relevant la tête je vis qu'il était passé de l'autre côté du stand entre temps et qui levait son fusil en signe de paix.

Arrivé à notre hauteur, sans aucuns remords, je tirais un coup à bout portant droit sur son point sensible avec mon fusil. Je vis la petite balle en plastique frapper, puis ricocher après s'être très fortement enfoncer au niveau de la braguette pour finir au sol à quelques centimètres de ses chaussures.

On assista alors à un transformation phénoménale chez Caleb. Son visage devint rouge du cou jusqu'au oreilles et on pouvait aisément voir le combat de Caleb pour ne pas se laisser aller à crier ou potentiellement à pleurer. Il se tint l'entrejambe en s'ecroulant petit à petit sur lui même.

- C'est bon je me suis vengé, je sifflais en jetant le fusil à ses côtés.

Il glissa sur quelques mètres avant de s'immobiliser non loin. Il lâchait des grognements et toussait dans le but de maîtriser la douleur et pour être honnête, je n'éprouvais aucune culpabilité d'avoir attaqué quelqu'un de désarmé. Ca me faisait même marrer de le voir sans cet état.

- Aller, on y va ou tu vas rester là à geindre ?

Il leva la tête vers moi et je su qu'il ne rigolait plus. Il serrait ses dents, le visage toujours rouge et ses yeux exprimaient tout sauf de gentilles pensés.

- Idiote. Tu sais à quel point ça fait mal ? Grogna-t-il d'une voix rauque. Je te jure que...

Mais Caleb ne finit pas sa phrase car il reçut d'autres projectiles, cette fois de l'arrière. Décidément il n'y avait aucuns fair-play de notre part. Lou Ann le bombardait et ne tarda pas à s'emparer de mon fusil une fois ses munitions terminés.

- Arg, mais qu'est ce que tu fais ?! Arrêtes ça immédiatement !

- Alex, cours !

Elle lâcha subitement les deux fusils en plastique et commença à courir vers une direction hasardeuse. Mais de mon côté, je ne savais plus quoi faire. Mon cerveau avait lâché au moment où Lou Ann avait décidé de s'attaquer à Caleb. J'étais... sous le choque.

Le temps que je réfléchisse à ce que qu'il s'était passé, c'était trop tard : Caleb s'était relevé et m'avait rejointe pour observer tout comme moi l'endroit où Lou Ann avait disparue.

- Qu'est-Ce qui lui à pris ?soufflais-je encore surprise.

Il resta quelques instants silencieux et du coin de l'oeil je le vis m'observer attentivement.

- C'est simple, elle a eu peur.

- Peur de quoi ? De toi, tu crois ?

- De qui d'autre? Je me suis mis à te menacer. Action-réaction; : elle m'as attaquée et elle à pris la fuite.

-Je ne comprends pas.

- Il n'y a rien à comprendre ! Elle a fait ça pour te protéger, un point c'est tout.

Me protéger ? Ça n'avait aucun sens. Pourquoi me protéger? Contre quoi ? Il n'y avait aucun dangers. On ne faisait que s'amuser ! Mais ça expliquait le "Alex, cours !" Qu'elle avait lancé avant de s'enfuir.

-Écoute. Que tout soit clair entre nous, je ne comptais pas te fait de mal, ni à toi ni à elle.

- De quoi tu parles, Caleb ?

- De toi, Alexandra ! Hurla-il subitement. De toi qui as reculé quand je me suis mis à parler ! Et de toi aussi qui as pris peur quand la gosse s'est enfuie !

Il avait le souffle court et sur le coup, je pense bien qu'il avait oublié ses douleurs entrejambières. Son expression de colère ne s'était pas envolée, elle avait même redoublé et il s'approchait dangeureusement de moi.

- Écoute, si tu crois vraiment que je puisse te frapper, ou... te faire du mal, je te conseil de revoir la vision que tu as de moi. Même si j'ai pu avoir l'air énervé sur le coup, jamais à n'aurais levé la main sur toi.

- Mais je ne m'en suis même pas rendu compte !

- Pire encore !

Il passa une main dans ses cheveux et expira bruyamment. Il tremblait presque et avait la respiration saccadée. Il fit glisser sa main sur son visage avant de se tourner vers moi avec une expression indéchiffrable.

- Ca veut dire qu'au plus profond de toi, tu n'as pas confiance en moi.

Je voulu répliquer quelque chose mais il m'en empêcha d'un geste de la main.

- Mais c'est peut être mieux ainsi.

Je ne pouvais pas dire si c'était quelque chose qui c'était brisé en moi ou de la tristesse exagérée mais s'est mots eurent un effet sur moi. Bien sûr que j'avais confiance en lui. Je l'avais répété un nombre incalculables de fois que ça soit à moi ou à Lou Ann. Même si il avait un comportement étrange et qu'au tout début, nos relations n'étaient pas des plus joyeuses, au fil du temps Caleb m'avait prouvé que je pouvais compter sur lui. Et au fond, c'était le fait qu'il croyait que je ne lui faisait pas confiance qui me blessant le plus.

- Enfin, bref. Allons... Non, plutôt,toi va chercher ta copine avant qu'elle ne se perde.

Encore une fois je voulais essayer de lui expliquer que mon mouvement de recule n'avait rien à voir avec ma vison de lui. Et essayer de lui faire comprendre que j'avais confiance en lui. Mais je refermais ma bouche et après avoir ajusté la scelle de mon sac, je m'eloignais de Caleb pour retrouver Lou Ann, cachée quelque part.

Deux heures c'étaient écroulés et Lou Ann restait introuvable. J'avais fait presque toute la fête foraine et elle restais injoingnable. Je me retrouvais au fin fond du parc, vers le bord des jeux d'horreur à heller son nom sans aucunes réponses.

- Lou Ann ! Lou Ann réponds ! Où es-tu ?

Je soufflais en remettant une boucle en place. Pourquoi fallait-il qu'à chaque fois que je me retrouvais seule avec l'un d'entre eux, je me dispute avec se dernier ? Et dans toute cette bêtise, il fallait que je cherche Lou Ann seule ! Oui, je commençais vraiment à me demander si je ne préférais pas l'époque où j'étais seule.

Soudain, un bruit sec me parvint me sortant alors de mes pensés. Cela venait de ma gauche, vers le train fantôme. Super. Il fallait que ça soit là qu'elle aille se cacher. Je levais la tête vers le ciel où des nuances de rose se mélangeaient à l'orange et au bleu du ciel. Le soleil ne tarderait pas à disparaître et moi j'allais m'engouffrer dans un train fantôme poussiéreux et aux couleurs delavés. Mais le bruit recommenca et je funinpar m'y résoudre.

- C'est partit.

Le train fantôme n'avait rien d'extraordinaire. Il était certe très poussiéreux et avec une luminosité presque nulle mais pour autant, l'attraction en elle même ne faisait pas peur. Les squelettes en plastiques et les fausses toiles d'araignées fluorescentes étaient juste exagérés. Et je ne voyais pas quel imbéciles hurlerait devant une couverture maintenus par trois fils.

Mais c'est dans le chaudrons aux sorcières que je retrouvais Lou Ann repliée sur elle même. Je l'avais repérée grâce à ses reniflements et j'avais faillis la rater à cause du diffuseur de brouillards.

Deux sorcières se trouvaient autour du chaudrons et se penchaient dessus en faisant mine d'y rajouter des ingrédients quelconque à intervalles réguliers.

- Lou Ann?

Elle sursauta avant de plonger dans mes bras.

- Alex ! J'ai eu si peur, j'ai cru qu'ils t'avaient capturés et que c'est pour ca que tu ne venais pas.

- Non pas du tout. Je vais bien et il n'y a personne pour nous capturer.

Elle acquiesca et me repris dans ses bras avant de se décaler d'elle même.

- On ne va pas retourner là-bas avec Caleb, hein ?

- Lou Ann...

-Non, on ne peut pas y retourner ! Tu as vu ? C'est comme je te l'ai dis ! Caleb allait te tuer et il l'aurait fait si je n'étais pas venu à ton aide !

- Il n'allait pas me tuer !

- Il t'as menacée !

-C'était une menace en l'air !

- Il l'aurait fait de toutes manières !

- Bien sûr que non ! Je criais presque.

- Bien sûr que si ! Répliqua-t-elle sur le même ton.

Je soupirais de lassitude. Qu'elle enfant bornée.

- Il te manipule et toi tu adhère à tout ce qu'il dit parce que c'est le premier à être resté, mais si t'es souvenirs revenaient tu saurais que c'est un méchant et qu'ont ne peut pas lui fair confiance ! On... on pourrait partir toutes les deux sans lui et nous échapper pour toujours ! Non... Même si on partait sans lui, ils en enveraient un autre et là tu verrais que je ne ment pas ! C'est pas à lui que tu dois donner ta confiance mais à moi ! Et ça, c'est toi qui ne veux pas le comprendre !

Si il y avait des choses sont je devais me souvenir, depuis le temps que j'étais ici, ceux-ci devaient avoir disparu depuis longtemps pour être remplacés par des choses plus importantes à la survis. Lou Ann était une enfant et moi j'étais plus grande qu'elle... J'étais plus intelligente... je savais à qui accorder ma confiance et chaque fois que je me retrouvais à discuter avec elle le sujet était toujours le même. Ca tournait en rond. Et cette chanson de fond me tapais sérieusement sur le système de plus que s'est sorcières qui me donnaient simplement envie de les arracher de leur socle et de les balancer au loin.

- Lou Ann, je t'assure que c'est la dernière fois que l'on a cette discution. Tout à l'heure je t'ai dis que je resterais avec toi mais ça ne dépend que de toi. Je ne vais pas laisser tomber Caleb parce que tu le soupçonne de quoi que ce soit. Si tu n'es pas convaincue, c'est toi, cest ton droit, mais moi je ne l'abandonne pas. Je suis assez grande et j'ai assez d'expérience pour savoir avec qui je veux rester ou pas. Si tu veux être avec moi il faudra être avec Caleb aussi et si tu ne le comprend pas, eh bien je suis désolé pour toi. Tu as plein de choses à m'apprendre et moi de même mais ça ne dépend vraiment que de toi.

Je me décrochait du chaudron et commençais à remonter pour atteindre la sortie.

-Où tu vas ? Demanda-t-elle en criant pour se faire entendre par dessus la musique de fond, debout dans le chaudron.

- Je vais rejoindre Caleb. À toi de décider si tu nous rejoins ou pas.

Et sur ce, je m'en allais et fit le chemin inverse pour finalement rejoindre Caleb allongé sur un banc sous un lampadaire. Il faisait presque nuit et les étoiles apparaissaient déjà dans le ciel. Je m'approchais doucement et finit par m'asseoir là où il y avait de la place sur son banc.

- Tu reviens bredouille ?

Sa voix était rauque et froide. J'avais vraiment peur qu'il ne me pardonne pas à cause de cette histoire ridicule mais Caleb était Caleb et après quelques instants il se leva et me fit un bref sourir que je lui rendis triplement. Finalement ce genre de choses lui passaient par dessus la tête. Même si je savais qu'il retiendrais cette discution, il ne me le fera pas ressentir et c'était ce que j'appréciais avec lui.

- Il faut voir, je lui répondis en fixant la pénombre. C'est encore trop tôt pour le dire.

- Ah oui ? J'ai hâte de voir ça.

- Ouais... moi aussi.


Le lendemain, je me reveillais au sol emitouflée dans une vieille couverture à moi et mon sac calé sous ma tête. Caleb, lui était resté sur le banc de la même manière que moi à l'exception que c'était sa veste qui lui servait de couverture.

Je me levais sans manquer de faire entendre un long gémissement suivant mon étirement. Le sol n'était pas aussi confortable qu'il y paraissait. J'allais me rafraîchir plus bas près du lac qui entourait la ville quand je buttais sur quelque chose, manquant de tomber.

En lançant un regard derrière moi un long et interminable soupir m'échappa. Si je n'avais pas la tête sur les épaules, je l'aurais jetée loin, mais je me contentais de poursuivre mon chemin avec la seule envie de m'éloigner le plus possible de ces éléments perturbateurs qu'étaient les deux personnes qui demeuraient à mes à présent côtés.

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