Chapitre 28

C'est étrange le sommeille. Vous entendez des sons, vous rêvez, vous parlez même parfois, mais vous en avez jamais souvenir. Vous arrivez à imaginer ou à vous souvenir. Qu'est ce que c'est étrange le someille.

Je me réveillais encore sonnée et la tête lourde.J'avais été installée au sol, mon sac me servant d'oreiller, comme le jour de notre rencontre avec Jazz. De prime en d'abord, je me fus gênée par mes cheveux, il faudrais bientôt que je fasse des tresses pour les maintenir. Sans gestes brusques, je me relevais et essayait d'ouvrir les yeux alors que le soleil m'aveuglais.

- Caleb ?

-Ouais ?

Je me retournait vers lui. Il était assis au sol, le dos appuyé contre le lampadaire qui penchait dangereusement vers le sol et entouré de végétation. Je ne pus me tourner plus , ni bouger les yeux tant ma tête me faisait souffrir. Je repris mon souffle et la prenant entre mes deux mains en même temps que mes cheveux qui me chatouillaient les oreilles. J'entendis Caleb se lever, puis venir s'accroupir à mes côtés.

- Pas de geste brusques. Doucement, voilà, appuis-toi sur le mur.

En joignant le geste à la parole, je me retrouvais le dos contre le mur grâce à son aide.

- Que s'est-il passé ? Demandais-je finalement alors que la petite douleur qui me frappait l'intérieur de la tête se calmait tendis que je fermais les yeux.

- Tu as fait une crise. J'ai dû faire le chemin inverse et revenir dans la ville en te portant et j'ai été obligé de laisser mon sac de voyage en passant.

-Une crise ? De mieux en mieux. Manquait plus que ça.

Je soupirais en sentant la douleur complètement disparaître. J'osais rouvrir les yeux et regarder Caleb. Je remarquais les traces de sang séché et un énorme ématome qui s'étendait de sa mâchoire au bas de son oeil.

-Qu'est-ce que c'est que ça? Comment tu te l'ai fait ?Demandais-je en me levant subitement.

Je le regrettait amèrement, mais occultais la douleur pour me concentrer sur Caleb. C'était vraiment affreux. L'ématome avait une horrible teinte bleu-violet et semblait être récent. D'ailleurs le sang séché mal essuyé sur le coin de ses lèvres et son nez attestait de l'ampleur des dégâts. Peut-être son nez était-il cassé lui aussi ?

-Je me suis ramassé la face en te portant toi et ton sac. Vous pesez tous les deux.

Je caressait du bout des doigts la blessure encore fraîche et il s'ecarta vivement avec la douleur empreint sur visage à en briser le coeur.

-Désolé. Je suis vraiment désolée ! Je ne pensais pas appuyer fort !

- Non... ta pas appuyé. Ça fait un mal de chien, c'est tout.

Je rangeais ma main et pressant mes lèvres contre elles. Qu'elle idiote. Le repris ma position initiale contre le mur en appuyant ma tête. C'était à cause de moi si Caleb avait été aussi salement amoché. D'ailleurs, celui-ci évitait mon regard et paraissait. .. étrange. Encore à cause de moi.

- En fait, je suis désolé pour tout ça. A cause de moi on est encore ici alors qu'à cette heure-ci on devrait être loin. En plus, tu as du me porter et à cause de moi tu t'es blessé. Et on a toujours autant de nourriture : soit presque rien.

Il ne dit rien et se contenta de se masser les articulations des mains en regardant les bâtiments environnents. Il semblait nerveux et stressé.Il était stressant en fait. Je fermais les yeux en essayant de fait rentrer ma culpabilité mais je les rouvris à peine quelques secondes plus tard et redressa la tête. Encore une mauvaise idée et je laissais échapper un cri de douleur. Il vint vers moi et le tint par les épaules.

- Quoi, que se passe-t-il ?

- Caleb ! Tu as laissé ton sac sur la route ! M'ecriais-je. Il faut aller le récupérer!

- De quoi tu parles? Laisse-le là où il est. J'en trouverait un autre ou bien je le recuperais après.

- Mais, et t'es affaires ? T'es souvenirs ? Les choses que tu as apporté avec toi avant de partir de chez toi ? J'ai vu les photos de ta mère ! Il faut qu'on aille les chercher avant qu'il ne disparaisse!

Je tentais de me relever mais il me tint fermement les épaules, m'empechant tout gestes. En plus de ça, mon agitation avait réveillé ma douleur.

- De quoi parles-tu ?

-Après un lapse de temps, les villes disparaissent. Et avec elles, tous les objets et choses quelles contiennent. Idem pour les routes. Elle se ... réactualise.

- Et mon sac va disparaître si je le laisse ?

J'acquiescais doucement et menageant les yeux et la tête. Il fallait y aller. Il relacha la pression sur les épaules sans se lever pour autant. Il hausse les épaules et déclara:

- Tant pis. Ce ne sont que des photos. Et puis ça ne servirait à rien de faire l'aller et le retour juste pour un sac. Tu n'es pas en état de marcher et moi non plus d'ailleurs. Alors on s'en fiche de mon sac.

Je ne le prenait pas du tout au sérieux, mais ne ripostais pas. C'était son choix et il avait raison en un sens. Mais j'avais mal pour lui. Je ne m'imaginais pas perdre mon sac et ma boite. C'était toutes ses dernières années réunis matériellement qui me faisaient tenir le coup. Il s'éloigna et finit par venir s'asseoir à mes côtés.
J'avais doublement mal pour lui alors que j'avais vue prenante sur sa joue. Je le remerciais quand même d'avoir fait en sorte qu'il ne m'arrive rien; les casses se limitaient à de la poussière sur mes vêtements. Il avait dû prendre tout le choc de la chute.

- J'ai trouver quelques trucs à manger en fouillant dans les maisons pendant que tu étais inconsciente. Pas grand chose, juste du boeuf séché et des trucs qu'on donne quand t'es à l'armée. Rien de très ragoutant mais au moins ça se conserve.

-Génial. Merci.

Je soupirais de soulagement. Nous n'aurions pas à faire trop d'économies, c'était parfait. Et ça voulait aussi dire que l'on pouvait rester récupérer quelques jours de plus.

- Tu n'aurais pas mis la main sur des vélos aussi par hasard ?

- Des vélos? Non, j'en ai pas vu.

Il s'arrêta une minute et sembla comprendre où je voulais en venir. Il sourit et gemis de douleur et serrant des poings avant de prendre une grande respiration et à se calmer. Pauvre de lui.

-Je verrais si je peux en trouver tout à l'heure.

Puis il se figea et sa mine anxieuse réapparue. Il fronca des sourcils et semblait réfléchir fort tout en serrant une nouvelle fois des poings. Ça commençait à devenir inquiétant.

- Caleb ?

- Oui ?répondit-il en évitant mon regard.

- Il s'est passé quelque chose que je devrais savoir pendant que j'étais dans les vapes ?

Il dessera les poings mais son visage ne changea pas d'expression même avec ses efforts pour le faire. Qu'avait-Il fait ?

- C'est rien, je penses juste à... mon école. Normalement je suis en période d'examen et là... je suis en train de tout rater.

- Je vois...

... pas du tout le rapport. Caleb était quelqu'un d'intelligent et il le montrait ouvertement . Si râter l'école en passant dans se monde ne l'avait pas dérangé avant , ça n'aurait sûrement pas été de stupides examens qui l'auraient stressés alors qu'il ne s'en préoccupait pas avant. Mais je ne rebondis pas dessus. Je m'emparais plutôt de mon sac pour en sortir la trousse de secours que nous avions garni durant toute la semaine. Il y aurait de quoi effacer mon mal de tête avec de l'aspirine et soulager Caleb avec de la pommade.

Je lui tendis cette dernière pour qu'il puisse se la passer alors que j'avalais mon aspirine en en profitant pour me réhydrater. En rouvrant les yeux, je vis Caleb qui me tendait le tube.

- Tu peux la passer pour moi ?me demanda-t-il. Tu saura mieux le faire.

Il s'installa sur mes cuisses, la joue opposé à celle que je devais masser et attendi.

- Ca fera mal au début mais essaye de ne pas pleurer.

En effet, il grogna et je le vit se retenir d'éloigner ma main, mais après quelques secondes de pression, il arrêta et ferma les yeux en se laissant faire docilement. Ca semblait le soulager et j'en était hureuse. Mais ca ne retirait pas la laideur de l'ématome. Ca rajoutait même une teinte rosée à la couleur vert-violet de base.

Je terminait de masser mais Caleb ne se leva pas, j'en deduisis qu'il serait endormis. J'en profitais alors pour nettoyer son visage du sang séché qui restait avec un chiffon et une peu d'eau en espérant qu'il avait également mis la main sur des bouteilles d'eau dans ses recherches. J'appliquais le tissu sur la peau de son nez en faisant le maximum pour être la plus douce possible en retirant un minimum de sang. Je passait au dessus de ses lèvres, puis sur le coin. Je n'avais jamais remarqué à quel point il avait de petites lèvres. Ca avait sont charme. Surtout quand il n'y avait pas de trace de sang ou qui ne faisait pas de moue ennuyée. J'en profitait pour nettoyer son visage plus en profondeur. Je passais le chiffon sur son front bronzé, puis sur ses yeux où transparaissaient ses veines. Je descendis l'arrête de son nez et passa délicatement sur le bas de son oeil en prenant gare à ne pas toucher à blessure ni la pommade fraîchement posé. Je descendis le long de sa mâchoire et repassais sur le bas de ses lèvres et de son menton.

- Je me sens comme un bébé.

- T'es qu'un profiteur, Caleb.

- Chut, je dors.

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