Chapitre 8
Je me sens bizarre. J'ai chaud et je sens mon cœur battre à tout rompre, jusque dans les tempes. Il ne bouge pas à mon contact pendant les premières secondes. Puis il commence à tirer violemment sur le bas de ma chemise à répétition. Je ne sais pas dans quel but il fait ça, mais ça me fait perdre l'équilibre et je me rattrape au mur derrière en le lâchant d'une main. La chose notable est que nous sommes à présent collés l'un contre l'autre, lui coincé entre le mur et moi. Je me détache finalement, je n'ai plus d'air. Je regarde les cailloux par terre, pour éviter le regard du jeune homme contre lequel je suis. Mon visage n'est pas simplement chaud, il est brûlant, je ne comprends pas. Il ne parle pas non plus.
Après ce qui me semble être une éternité, je relève la tête pour affronter son regard. Il a son bras devant sa bouche et a les yeux grands ouvert, me fixant. Je n'ai jamais vu son visage aussi rouge. Pour la première fois depuis que je le connais, je lui murmure ce mot.
- Désolé.
Je me recule avant de tourner les talons et de le laisser dans l'incompréhension la plus totale. Je sens son regard sur mon dos, et un brin de culpabilité s'empare de mon être. J'ai envie de rejeter la faute sur Tiff, mais je sais que je ne suis pas tout blanc non plus.
Lorsque j'entre dans le couloir où sont mes amis, on me demande tout de suite :
- Tu l'as fait ?
- Oui, t'es contente ?
- Ouaip. Bon à toi !
- Continuez sans moi, je vais voir Rachel.
- D'accord.
Je les laisse continuer entre eux et pars à la recherche de ma meilleure amie. J'arrive dans le hall qui est dorénavant bondé de jeunes se déhanchant sur de la musique et la trouve en train de discuter avec le gars qui va s'occuper du buffet jusqu'à 2h. Elle m'aperçoit et accourt.
- Alors, alors ?
- On peut trouver un coin tranquille s'il te plaît ?
- Ah, d'accord, répond-t-elle, surprise par ma demande.
Nous nous dirigeons vers le couloir opposé de celui où sont mes amis et je m'asseois par terre dans un coin tandis qu'elle reste debout à côté de moi.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé, alors ?
- J'ai fait une connerie.
- T'as loupé sa bouche ?
- Non, je l'ai pas loupée.
- Bah qu'est-ce qu'il y a ?
- Je... j'ai pas embrassé Mary.
- Ah merde... Attends, t'as embrassé qui ?
Je détourne le regard. C'est troublant, je n'avais jusqu'ici jamais ressenti le besoin de me cacher. Je crois que c'est la première fois que j'ai honte de mes actes.
- La tête d'ange...
- La tête d- ANGEL ?!
- Crie pas !
- Mais pourquoi ? Comment ?
Je lui explique tout depuis le début. Le slow, le action ou vérité, ma connerie et le baiser. Elle me regarde de travers tout le long.
- Mais quel crétin fini ! Mais- Oh là, là !
- C'est pas la peine d'en rajouter.
- Mais non seulement t'es idiot, mais en plus, tu sais que je l'aime pas, hein, mais en plus, tu t'es comporté en connard avec lui ! S'il lui venait l'idée de se venger, je comprendrais parfaitement ! Mais quel crétin !
Je la regarde de nouveau. C'est vrai, je suis un connard, mais j'ai pas besoin d'elle pour me le rappeler.
- Rachel, aide-moi au lieu de m'engueuler !
- Mais comment veux-tu que je t'aide ?!
- En arrêtant de m'engueuler !
- OK, OK, je m'assoie et on va discuter comme des gens civilisés.
- Enfin.
- Je récapitule. On est le 1ier janvier et tu voulais embrasser Mary à minuit, c'est ça ?
- Oui.
- Sauf que la pute de Steve a parié que t'étais pas cap d'embrasser Angel ?
- Elle s'appelle Tiffany, fais un effort...
- Non. Et toi, idiot, tu l'as fait ?!
- Bah, j'ai pas réfléchi, et puis...c'était pas aussi désagréable que ce à quoi je m'attendais.
- Nom de Dieu de chiotte ! Mon meilleur ami a embrassé son pire ennemi et il a aimé ça, en plus ! T'es dans la merde Ethan.
J'ouvre de grands yeux.
- J'ai pas aimé ! J'ai dit que je m'attendais à pire ! En plus c'est pas mon pire ennemi, c'est un emmerdeur, c'est tout.
- Interprète comme tu veux, j'ai ma version. Ma question est : que vas-tu faire ?
- J'en sais rien.
- Tu devrais t'excuser je pense.
- Je l'ai fait.
- Bon, c'est déjà ça ! Laisse couler, on verra bien. Soit il te confronte ce soir, soit y a une semaine de vacances et vous pourrez tous les deux réfléchir.
- OK...
Je me relève et commence à partir.
- Eh Ethan !
- Quoi ?
- T'aimes les mecs ?
- Quoi ?! Non !
Je continue mon chemin en direction d'un endroit où je pourrais être seul. J'aime les gens, mais cette nuit, j'ai juste besoin de penser. Je vais dehors et m'assure qu'il n'y a personne aux alentours avant de me poser sur un banc et de regarder le ciel. Saleté... il y a une demi heure, j'étais heureux et je comptais embrasser Mary, et finalement j'ai embrassé l'autre blond et je suis dans la merde. Je pense que le pire c'est que j'avais le choix. J'aurais pu laisser mon ego de côté et dire que non je ferai pas ça, mais à la place, j'ai fait l'idiot. Je repense à ce que Rachel m'a dit. "Il a aimé ça". Non, c'est pas vrai. C'était juste pas horrible. Pas désagréable. Quand c'était Clara que j'embrassais c'était bien. Mais pas autant, souffle une petite voix dans ma tête. C'est faux. C'est totalement faux. Une voix me tire de mes pensées.
- T'es qui au juste ?
Je reconnais la fille qui accompagne celui qui plombe mes pensées.
- Ethan.
- Et tu lui as fait quoi à mon frère ?
- Ton frère ?
- Angel !
Aah, j'avais raison.
- Qu'est-ce qu'il a ton frère ?
- Après que tu me l'ai "emprunté", il était bizarre.
- Ah.
- Je répète la question, t'as fait quoi ?
Je ne réponds pas. La jeune fille s'assoit.
- Et toi, t'es qui ?
- Lucie.
- T'es en quelle classe ?
- En 2nde.
- Pourquoi t'es pas dans ce lycée ?
Elle ne me répond pas, signe que pas de réponse de ma part signifie la même chose chez elle.
- Il est où, ton frère ?
- Aux toilettes.
Je me lève du banc et commence à marcher, les mains dans les poches.
- Et toi, tu vas où ?
- Aux toilettes, je réponds.
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