Chapitre 21

Je panique un peu. C'était pas censé arriver. Je vire Angel de mes hanches et je commence à me relever pour aller dans les toilettes. Seulement, au moment où ma main se pose sur la poignée de porte, la sienne se pose sur mon épaule. Je tourne la tête et voit le blond me retenant de partir. J'y comprends rien.

- OK, OK. Pardon de m'être moqué de toi, je suis désolé, je le ferai plus. Maintenant reviens t'asseoir.


Je ne comprends toujours pas, mais j'obéis. Il se remet à cheval sur moi et je me mords la lèvre, parcouru d'un étrange frisson. Mais qu'est-ce qu'il cherche ? Je le fixe, puis fixe sa main qui se rapproche dangereusement de mon pantalon avant de finalement se poser dessus.

- Qu'est-ce que tu fais ?!

- Bah, je t'aide, ça se voit pas ? répond-t-il en s'attaquant à ma boucle de ceinture.

- Mais t'es complètement fou !

- Surtout curieux, je t'avoue. Et puis c'est en partie à cause de moi si t'as ça, ajoute-t-il en appuyant sur "ça".


Je rejette ma tête en arrière. C'est beaucoup trop pour moi. Ce n'est pas la première fois que je me sens comme ça, mais je ne l'imaginais pas prendre les devants de cette manière ! Et je m'imaginais encore moins le laisser faire ! Je me risque à le regarder de nouveau et je le vois en train d'achever de sortir mon membre de mes vêtements. Je ne peux pas supporter ce spectacle plus longtemps et détourne le regard vers le plafond.

- Il est de taille très respectueuse, ton engin, dis donc.

- Angel, boucle la...

- À tes ordres, chef !


Il m'empoigne alors et commence à faire de lents allers retours. La sensation de la main de quelqu'un d'autre n'est absolument pas la même que lorsque c'est la mienne. Je ne me souviens même pas si Clara avait fait ça, et je m'en fous. Ma respiration se fait plus saccadée et je sens le blond se rapprocher de mon torse. Il passe son autre main derrière ma tête pour me forcer à le regarder. Il détaille mon visage et arbore un sourire satisfait avant d'accélérer le rythme. Il rapproche sa tête de la mienne, sans pour autant établir de contact. Il guette mes réactions en fonction de ce qu'il fait de ses doigts. Je finis par éliminer l'espace entre nous en attirant brusquement son visage contre le mien. Il est surpris mais rejoint rapidement la danse. Ce petit manège continue encore quelques minutes avant que je ne vienne en gémissant contre les lèvres du jeune homme.


Ce dernier lâche mon membre et s'essuie la main sans arrêter de m'embrasser. Il se retire au bout d'un moment pour respirer et je me penche pour lui mordiller le cou. J'aspire sa peau entre mes dents et il tressaille. Il saisit de nouveau ma tête et s'apprête à sceller nos lèvres encore une fois quand la sonnerie retentit. Aucun de nous ne bouge, on est un peu paumé, et puis je me rappelle que j'ai un contrôle.

- Merde !


Il se décale rapidement, réalisant que lui aussi a cours. Je me rhabille aussi vite que possible, ramasse mon sac, me dirige vers la porte, reviens sur mes pas, embrasse fougueusement le blond et sort finalement. Je n'ai pas eu le temps de me rincer le visage, donc les autres élèves doivent se demander pourquoi le mien est écarlate. Je rejoins ma salle au pas de course et arrive à temps pour ce tant attendu contrôle de maths...


À 10h, je quitte la salle et descend les escaliers. Une fois en bas, je marche dans le couloir et croise Rachel.

- Toi, viens avec moi, faut qu'on discute.

- De quoi donc ? je demande en la suivant.


Elle m'entraîne sur un banc dans la cour. Elle soupire et me lance :

- J'ai parlé à Angel tout à l'heure.

- T'as quoi ?!

- J'ai parlé à ton amoureux tout à l'heure.

- C'est pas mon... Hhh... Pourquoi ? Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- Je lui ai proposé du fond de teint.

- Hein ? Pourquoi t'as fait ça ?

- Parce qu'il se promenait dans le lycée avec un giga suçon dans le cou, peut être !


Aaah... Je n'ai pas le temps de répondre que je me prends une claque derrière la nuque.

- Mais aïeuh !

- Je vais pas te demander ce que vous avez fait, je veux pas savoir. Pour l'instant. Tu me racontes tout ce weekend.

- C'est ce soir le week-

- Exactement.


Et zut.

- Bref, Ethan, tu fais ce que tu veux avec lui, mais il savait pas du tout qu'il avait ça dans le cou. Donc la prochaine fois, tu le préviens parce que même lui qui assume tout, il a accepté que je lui mette du maquillage pour cacher.

- Mais je savais pas que ça avait fait une marque...

- Bah maintenant tu sais.

- Mais tu l'as maquillé au milieu du couloir ?

- Non, il m'a emmené dans votre local secret pas si secret pour le faire. C'est mignon comme endroit, se moque-t-elle.


Je soupire. Je me lève pour aller retrouver le blond qui doit être dans le fameux local.

- Tu vas de faire engueuler à mon avis, rigole-t-elle.


Elle a pas tort. Je rentre dans le bâtiment et traverse le couloir en vérifiant vraiment que personne ne me voit avant d'entrer dans le local. J'y trouve Angel, debout, un énorme sourire aux lèvres. Je le regarde sans trop comprendre. Il s'approche de moi et me demande avec une voix mielleuse :

- C'est quoi ce truc sur mon cou, connard ?


Ah bah voilà. Là, je le reconnais.

- Je suis désolé, je savais pas que ça avait marqué...

- Hmm... Heureusement pour toi que ton amie m'a intercepté dans le couloir parce que sinon, je t'aurais démonté la gueule à un point que tu ne peux même pas imaginer.


C'est qu'il me ferait presque peur.

- Je recommencerai plus.

- J'ai pas dit que tu devais pas recommencer, j'ai dit que tu devais me prévenir quand tu le fais, souffle-t-il.


Je me mets à rire. Il a sa fierté aussi.

- Elle est sympa... Rachel, je crois qu'elle s'appelle. Elle m'a donné son tube de truc parce qu'il est trop pâle pour elle. Ça va me servir...


Je ne comprends pas ce qu'il veut dire par là, et je ne cherche pas trop à comprendre. Je pense l'avoir déjà dit, mais il est assez compliqué cet ado. Le reste de la journée se passe bien. Le soir, je suis allongé sur mon lit et mon téléphone se met à sonner alors que je préparais une photo à publier. Rachel. Et merde, c'est vrai qu'elle voulait absolument savoir ce que- Je vire pivoine en moins de deux. C'est un appel en Facetime donc je décroche et retourne le téléphone contre l'oreiller pour qu'elle ne me voit pas.

- Ethaaan, espèce de couille molle, montre ta tête !

- Y a pas besoin.

- Montre ta tête ou je me trouve un bus pour la voir moi même.

- Nom de Dieu !


Je prends le petit appareil et le tourne vers moi.

- La belle tomate !

- Ta gueule.

- Nan. Qu'est-ce que vous avez fait ce matiiin ?

- Les mêmes choses que d'habitude.

- Seulement ?

- Ah, tu m'énerves ! Non ! Je préférerais garder ça pour moi.

- Aaah, j'ai compris. Comme tu veux ! Au fait, file moi cinq balles demain, Steve a largué Célia !

- Fais au moins l'effort de cacher ta joie, toi.

- Peuh ! Plutôt crever !


On discute comme ça toute la soirée. Je ne sais pas ce que je ferai si elle n'était pas là pour me remettre à ma place de temps en temps.

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