Chapitre 1
Bip. Foutu réveil. Bip. Balec, je bouge pas. Bip. ... Bip. ... Bip.
- BON, TA GUEULE, OBJET DU DÉMON ! je crie en stoppant cet horrible bruit d'un coup de poing sur le bouton (enfin tous les boutons, mes poings ne sont pas si petits).
J'entends ma mère crier à son tour du rez-de-chaussée :
- Ethan, tu es prié de parler autrement à la machine qui daigne réveiller le sale gosse que tu es !
- Oui, Maman !
Je soupire lourdement en traînant peu à peu mon corps hors de mon regretté plumard. Qui dit debout, dit 7h00. Qui dit 7h00, dit bus, et qui dit bus, dit lycée. Qui dit lycée, dit flemme, mais surtout dit amis. Et c'est la seule raison qui me pousse à y aller.
Ce dernier argument donne raison à ma bonne conscience et je fais quelques pas en caleçon dans la pièce pour rejoindre mon armoire. Je l'ouvre en grand (tel une fashionista comme dirait ma meilleure amie) avant de choisir un jean à trous bleu marine et un T-shirt blanc moulant pour que la gente féminine puisse admirer mes abdos bien sculptés. Oui, je suis vaniteux, mais vu les cadeaux que Mère Nature m'a fait, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais. Je rajoute un sweat à capuche gris à ma tenue et me dirige vers le miroir pour me reluquer. Potable. J'ai pas le temps de faire mieux de toute façon.
Je fais rapidement mon sac et enfile mes baskets puis retourne devant le miroir histoire de démêler mes cheveux. Il me renvoie le reflet d'un jeune homme assez musclé, mais pas trop, avec une peau bronzée et des cheveux bruns jusqu'à la nuque. Je croise mon regard vert qui me convainc encore une fois que je suis charismatique.
Bon, c'est pas tout ça, mais entre les fringues et le sac, il est 7h20 et je dois partir à 7h30. Je ramasse ledit sac et sort de ma chambre. Les marches, c'est nul, donc je m'assois sur la rambarde et me laisse glisser jusqu'en bas. Le carrelage accueille mes mes pieds et je me dirige vers la cuisine. Ma mère est aux fourneaux en train de faire des pancakes pour le petit dej. Ça sent super bon.
- Je peux en avoir, s'il te plaît ? je dis en m'asseyant.
- Une fois que tu te seras bougé les fesses pour mettre la table, ingrat, me répond gentiment ma mère.
J'obéis et sors des assiettes et des couverts. Maman termine ce qu'elle faisait et nous sert finalement. Je commence à manger, non sans plaisir. Nous vivons dans une belle maison. Il n'y a que nous deux, du coup on peut prendre de la place à l'intérieur. Je vis ici depuis mes 12 ans et j'en ai maintenant 17. Ma mère est vétérinaire et moi je vais au lycée, simplement. En parlant de ça, il est 7h28, je vais être à la bourre. Je débarrasse ma table avant de mettre mon sac sur mon dos, puis je pars à mon arrêt en souhaitant une bonne journée à ma mère. J'arrive juste à temps et monte dans le véhicule. Je présente mon pass au chauffeur aigri qui n'a pas plus envie d'être ici que moi, puis je pars m'installer à une place vide. Le trajet se déroule sans trop d'encombres, mis à part un groupe d'idiots qui se sentent obligés de crier dès qu'ils gagnent sur leur jeu mobile à la con. Je reste relativement silencieux et regarde par la fenêtre.
On arrive finalement au lycée et je peux descendre pour quitter la bande de collégiens hurlant. Je marche vers le lycée. Un bruit de talons qui claquent rapidement sur le sol se rapproche derrière moi puis une jeune fille me saute sur le dos.
- Ethaaan !
- Racheeel.
Elle descend de mon dos et passe devant moi. Rachel est une fille TRÈS tactile, ce qui fait qu'en moins de trois secondes elle a ses mains sur mes hanches et elle me colle un baiser sur le coin de la bouche. Ça m'a fait très bizarre la première fois, mais je m'y suis habitué.
- Rachel, pitié pas avant 10h00.
- J'ai plus le droit d'embrasser mon meilleur ami ?
- Tu ternis ma réputation de célibataire inaccessible et puis je suis fatigué.
Nous nous mettons à marcher en direction du lycée.
- Oooh, rabat-joie ! T'es pas un célibataire inaccessible, t'es un célibataire tout court !
- Moi au moins j'ai des prétendantes.
- Eh, moi aussi j'ai-
- Eliot de la 2nde3 ne compte pas, tu l'exploites pour faire tes devoirs et il a une gueule de calculatrice.
- Et alors ?
- Pardon, je reformule. Des prétendants de plus de 15 ans, tu as ?
- Non, mais-
- Mais rien, le débat est clos.
J'écoute Rachel protester contre mon résonnement pourtant sans faille d'une oreille en passant la porte d'entrée. Un petit groupe d'élèves nous accueillent alors. Je les salue tous et nous nous dirigeons vers les casiers. Rachel et moi faisons, pour ainsi dire, partie des élèves "populaires". Elle est la jeune fille la plus gentille que je connaisse. Elle a en plus une beauté rayonnante, de par ses longs cheveux noirs coupés de mèches roses et ses yeux noirs. Elle en a conscience et sait se mettre en valeur.
De mon côté, j'ai des cheveux bruns et des yeux émeraude qui font flancher les filles. En plus, j'ai cette réputation de beau mec inaccessible qui fait jazzer. Je déverrouille mon casier avant de l'ouvrir. Au lycée, j'ai la belle vie, si l'on exclut-... L'équivalent d'un demi mètre cube de capotes me tombe dessus en sortant droit de mon casier. Je soupire en me mettant lentement en rogne. Si l'on exclut Angel Vincent. Ce fils de pute a trouvé mon code de cadenas. Je me dirige en courant vers les toilettes des mecs, dans lesquels il passe sa vie. Les gens autour de moi rient de ce qui m'est arrivé, mais aussi parce qu'ils savent que l'autre va morfler. Il éprouve un malin plaisir à m'emmerder, sa tentative de me faire passer pour un charot en est la preuve. La dernière fois, j'ai eu droit à un screamer de "Yametekudatruc" qui venait d'une mini enceinte qu'il avait mis dans mon sac, ce con n'a pas de limite. Le seul mérite qu'on peu lui donner, c'est son investissement.
J'entre comme un furibond dans les toilettes, ma colère ayant grandi au fur et à mesure de mon approche de la pièce. J'y trouve bien évidemment le coupable, sur son téléphone, un sourire aux lèvres. Il est un peu plus petit que moi et, comme tous les jours depuis que je le connais, il porte cette saleté de sweat noir et un jean assorti. Sa capuche est rabattue sur son visage avec lequel elle contraste. Il a une peau laiteuse comme je n'en ai jamais vu et des cheveux si clairs qu'on les croirait blancs. Au milieu de son visage se trouvent deux pupilles bleu marine. La seule chose que ce con a pour lui est sa beauté. Son nom le décrit bien, il a une face d'ange. Qui cache un putain de démon.
- T'as l'air agité Ethan, qu'est-ce qu'il y a ? me demande-t-il avec cet affreux sourire satisfait.
- Fais pas comme si tu le savais pas, je réponds en le plaquant contre le mur.
- Eh, calme toi ! Je sais que t'es un chien en rut, mais de là à me sauter...
Oh, je vais lui en coller une, je vais lui faire payer dix fois, il va voir. J'accentue ma prise sur lui.
- Tiens ta langue si tu veux pas que je te la coupe.
- Et moi je vais couper autre chose si tu ne me lâche pas maintenant.
Il a prononcé ces derniers mots sur un ton bien plus froid que celui enjoué avec lequel il me provoquait jusque là. Cette simple raison me pousse à le lâcher, sans pour autant reculer.
- Je peux savoir pourquoi t'as fait ça ?
- Parce que j'en ai envie et que rien ne m'en empêche.
- Je t'ai rien demandé merde !
- Je vais pas attendre ton "s'il te plaît" pour m'amuser !
Ça sert à rien de discuter. En plus, le bruit a attiré un surveillant, donc une claque de ma part entraînerait des heures de colle et un rapport. De toute façon, je n'ai jamais levé la main sur lui, je n'ai jamais jugé ça vraiment nécessaire. Je recule finalement.
- Cette discussion ne mènera à rien... Je me barre.
- Tu fais bien, me répond la face d'ange.
Je quitte la pièce. Je ne vais pas lui en coller une.Par contre, lui faire payer dix fois, ça je vais faire.
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