Chapitre 28

La demeure de Elsie était... immense. En tout cas, comparée à celle de mon protégé. Or, Beahan n'habitait pas dans un terrier de lapin.

L'habitation s'étalait sur trois étages aux larges fenêtres ornées de balcons. Au vu des petites fenêtres rondes qui jaillissaient du toit à la manière de suricates, il devait aussi y avoir un grenier. La façade avait un style ancien, lequel, je n'aurais su dire. Les pierres étaient usées juste ce qu'il fallait pour que ça soit esthétique. Je doutais que ça soit naturel.

Le hall faisait une fois et demie la taille du salon de mon protégé. C'était sans compter l'immense salon qui coulait dans la gigantesque cuisine ouverte, illuminée par un mur en verre qui donnait sur une cour de la taille de la maison elle-même. Je pouvais apercevoir un jardin dans le fond, à l'abri d'un acajou centenaire.

Je suivis notre hôte jusqu'à une bibliothèque au second étage. Toute la cage d'escalier était ouverte. D'un côté, du double vitrage me donnait le vertige, de l'autre côté, le vide donnant sur la salle à manger me donnait le vertige. Aucune rambarde ni d'un côté ni de l'autre. Mes ailes se crispèrent dans mon dos. J'avais mis de longues années à m'habituer à remonter aux Cieux et je détestais toujours autant les escaliers ouverts. Pas que j'ai le vertige. Pas vraiment, du moins. Seulement sur ce genre d'escaliers.

La bibliothèque paraissait plus étroite et plus renfermée que le reste de la demeure. Je n'étais pas assez idiot pour croire que c'était réellement le cas. L'épaisseur des étagères grignotaient sur l'espace disponible de tous les côtés, du sol au plafond et la lourde table de bois brut n'aidait pas à décongestionner l'espace.

Autour de la table, Glenn, Alvin et Lizzie discutaient à voix basse, écrasés par l'atmosphère de la pièce. Ils se redressèrent lorsque nous entrâmes. James rejoignit son frère et mon protégé prit place à côté de Lizzie, en bout de table, du côté de la sortie. Je ne pus que hausser un sourcil. Je ne me souvenais pas qu'il ait déjà été autant sur ses gardes.

Je me plaçai derrière lui, les mains sur ses épaules dont la tension ne m'aida pas à me sentir à l'aise. Par automatisme, je sentis mes pouces bouger pour tenter de délier ses muscles. Peu importe la réaction qu'il eut, je n'en captai rien.

Elsie repartit chercher des boissons, laissant ses amis seuls.

- Tu te débarrasses bientôt de ton plâtre ? questionna Alvin, semblant décider à parler de tout sauf de la raison pour laquelle ils étaient tous réunis.

- Dans trois jours. Enfin. J'ai eu un rapide check-up la dernière fois que je suis passé à l'hôpital et, apparemment, tout va bien.

- C'est déjà ça.

- C'est un miracle que tu aies réussi à finir ta guérison sans te casser autre chose, rit Glenn.

Pour seule réponse, Beahan lui envoya un coup de pied sous la table qui le fit glapir. Les autres sourirent mais je pouvais voir la tristesse et l'anxiété. Elle alourdissait l'air, pesait dans leurs regards. Ils tentaient de se distraire mais rien ne pouvait leur faire oublier ce qu'il s'était passé. Surtout pour les deux frères. Surtout pour James.

Je tournai la tête en entendant les pas d'Elsie dans les escaliers. Ils me paraissaient plus lourds. Je ne l'avais pas entendue émettre le moindre son à l'aller.

Elle poussa la porte de l'épaule et pénétra dans la pièce avec un pichet d'eau où flottaient rondelles de citron et de concombre ainsi qu'une bonne poignée de feuilles de menthe. Je croyais que ce genre de choses n'existaient pas réellement, que c'était une invention de la télévision. J'avais tort, visiblement.

- Alors ? embraya James lorsque tout le monde fut servi et installé. De quoi tu voulais nous parler ?

- De ce qu'il s'est passé, répondit doucement Elsie. Je sais que tu ne crois en rien et que la seule qui aurait éventuellement pu croire en ce que je vais dire est Ava.

Il y eut un blanc. La tension revint dans la nuque de Beahan.

- Je peux vous assurer que c'est la vérité, continua-t-elle. Je ne vous mentirais jamais.

- On le sait, Elsie, lui assura Lizzie avec douceur et patience.

Les deux filles échangèrent un sourire. James, lui, ne paraissait pas convaincu. Son jumeau semblait plein d'appréhension. Alvin était si mal à l'aise qu'il fixait la table sans ciller.

- Je ne me souviens de rien. Vraiment. J'étais installée dehors, je lisais un livre et... plus rien. Je me suis réveillée au restaurant.

- Mais tu sais ce qu'il s'est passé, pas vrai ? insista James, étonnamment froid.

- Je crois... Je... J'ai des visions, parfois. Comme des souvenirs qui me reviennent n'importe quand. Je peux faire la vaisselle et me retrouver avec des souvenirs qui ne sont pas les miens. Je n'étais pas moi mais, en même temps, ça utilisait mon corps et ça a laissé son empreinte en moi.

- On dirait que tu sais de quoi tu parles.

James avait pris la direction de l'interrogatoire avec un sérieux glacial qui me rendait nerveux. Il se pouvait que ça n'ait rien à voir avec lui mais avec le mauvais pressentiment qui montait en moi plus le temps passait.

- J'ai fait des recherches, répondit-elle.

Je pouvais sentir la colère qui commençait à monter en elle. Je pouvais la comprendre. L'attitude de son ami n'était pas la plus ouverte ni la plus agréable à supporter. Raconter sa possession ne devait pas être simple et avoir l'un de ses plus proches amis lui parler ainsi n'aidait assurément pas.

- Je n'ai pas passé mon temps à prier à l'église avant et après le travail, poursuivit-elle. J'ai fait beaucoup de recherches sur ce qu'il m'est arrivé. Trouver des informations n'a pas été très complexe. Ce qui m'a pris le plus de temps a été de trouver des informations sur ce que j'ai fait pendant que je n'étais pas moi.

C'était une étrange formulation qui en disait long sur elle. Elle était un peu comme Beahan. Toujours à prendre la faute sur elle. Certes, son cas était différent. Ses mains avaient agi mais elles n'avaient pas de contrôle dessus. Pourquoi s'évertuer à s'accuser alors qu'elle ne pouvait rien faire contre ?

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda prudemment Lizzie.

- J'ai eu du mal à le découvrir. Je n'ai eu que des bribes de souvenirs et elles n'étaient pas très claires. J'ai dû lutter pour tout remettre dans l'ordre. Ce qui m'a le plus interpellé était que je n'avais pas la sensation d'être dans mon corps. Bref, le fait est que j'ai réussi à comprendre que ce que j'avais vu était une soirée étudiante.

Mon estomac remonta dans ma gorge. Mon protégé faillit s'étouffer sur sa salive. Je dus frapper dans son dos pour l'aider à reprendre son souffle.

- Ça va, D ? interrogea Glenn en se penchant sur la table.

Il hocha la tête en se massant la gorge.

- J'ai avalé de travers, coassa-t-il. C'est rien.

- Menteur, lâcha Alvin.

Je n'avais pas besoin de voir le visage de mon protégé pour connaître les détails de son expression fermée et gardée.

- Tu sais quelque chose sur cette affaire ? reprit Lizzie, la voix faible et tremblante.

Le silence qui suivit fut lourd. Il était plus parlant qu'un discours. L'effroi se peignit sur les traits de Lizzie. Je crus qu'elle allait être malade. Au vu du mouvement involontaire et inconscient de Beahan, il pensait comme moi.

- Ce n'est probablement pas la même, céda-t-il. C'est impossible que tu sois impliquée dans cette affaire.

- Six étudiants ? Un rituel ? Je sais qu'il y avait un symbole dans un cercle mais je n'arrive jamais à m'en souvenir. J'ai passé des heures à chercher sans jamais le trouver.

Beahan sortit son portable et pianota dessus quelques instants. Une recherche d'images pour le Sceau de Salomon. Il sélectionna la première et poussa son téléphone vers Elsie. Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent.

- Comment... ? Qu'est-ce que... ?

- Qu'est-ce que c'est ? interrogea Glenn.

- Ce que ces étudiants ont utilisé pour invoquer un démon. Le Sceau de Salomon. Six branches, six personnes.

- Le Diable, souffla Lizzie. Ils ont tenté d'invoquer le Diable.

- Ils n'ont pas eu droit au Diable mais à Balban, énonça Elsie. C'est comme ça qu'il s'appelle. Le démon.

Ça n'était donc pas Aesma comme l'avait supposé Ariel. C'était un tout autre démon. Sa théorie commençait à chavirer.

- Balban ? Ça n'a pas l'air très menaçant, osa James, dubitatif.

- Il n'est pas très connu parce qu'il se tient entre les démons mineurs et ceux de plus haut rang. Il est le démon des illusions, de la traîtrise. Il peut faire croire, voir ou entendre n'importe quoi à n'importe qui. Il peut prendre l'apparence qu'il veut.

- Comment sais-tu tout cela ?

- Il est assez vaniteux. Il s'énerve vite, aussi. Il a laissé passer de nombreuses informations. Notamment qu'il a été choisi pour être le premier démon à sortir de l'Enfer. Il est le maître de la tromperie alors il était le mieux placé pour se faufiler dans la fente entre les portes. Ni trop puissant, ni trop faible, ayant une aisance pour mener les gens à leur perte grâce à ses illusions... Il était fier comme un paon.

- Qu'a-t-il dévoilé de plus ?

- Pas grand-chose. Qu'il était du troisième cercle de la seconde hiérarchie. J'ignore ce que ça signifie. Que le Maître allait les libérer. J'ai supposé qu'il parlait du Diable et ça l'a fait rire.

- Parce que tu as discuté avec cette chose ? se récria James, horrifié. Tu es sûre que ce n'est pas de schizophrénie ?

- Comment aurait-elle pu savoir pour l'affaire de Declan si c'était ça ? rétorqua Lizzie.

- Elle n'a pas tort, frangin, dit Glenn, le ton prudent, les yeux rivés sur son jumeau.

James se mura dans le silence, le regard rivé sur Elsie. Cette dernière déglutit.

- Continue, El, l'invita Beahan. Qu'a-t-il dit de plus ?

- Il... Il a dit que nous étions tous des idiots. « Ces emplumés encore plus ». J'ai tenté d'en savoir plus mais c'est comme si quelque chose l'empêchait de parler. Il y a une chose qui m'a fait tiquer, par contre.

- Quoi ?

- Il disait pas « il » au singulier mais au pluriel. Quoi qu'il se passe, il y a deux personnes, au minimum, à la tête du mouvement.

Mes pensées allèrent aussitôt vers Asmodeus et l'ange traître. Cependant, ça me paraissait un peu trop facile. Quiconque gérerait une telle entreprise n'en serait pas la tête d'affiche. D'autres personnes se terraient derrière Asmodeus. Il avait un peu la place que je devais endurer. Celle de chair à canon, de sonde. Il préparait la place pour ses supérieurs.

Nonobstant, il demeurait la question du Diable. Pourquoi serions-nous des idiots à croire au Diable ? Il n'y avait toujours eu qu'une seule figure de proue pour l'Enfer : Lucifer, le Porteur de Lumière, l'archange préféré de Dieu, le premier ange à déchoir, dévoré par la jalousie. L'ange qui était devenu la Bête, le Diable... Entre autres plus colorés.

Se pouvait-il que Lucifer lui-même n'ait rien à voir dans cette histoire ? J'en doutais. Les cours de Nanael n'avaient jamais parlé de lui. Pas une seule fois n'avait-elle prononcé son nom, même en Démonologie. C'était interdit. Probablement la raison pour laquelle je créais un vent froid dans la bibliothèque dès que je pensais son nom.

- Declan, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Tu en sais plus que moi, Elsie. J'avais plus moins découvert que les démons étaient réels et qu'ils planifiaient quelque chose mais rien de plus.

- Et ton ange ? intervint Lizzie. Peut-être qu'il sait quelque chose.

- Si c'est le cas, il ne m'a rien dit.

- J'ai beaucoup appris sur ton ange, dit Elsie d'une drôle de voix. Balban a rencontré un ange qui lui en a parlé.

- Comment ça ? Pourquoi se renseigne-t-il sur lui ?

- Pour l'éliminer. Et l'ange avec qui il a parlé était très bavard. Je ne me souviens pas de tout ce qu'il s'est dit mais j'ai retrouvé quelques bribes de leur conversation dans ma mémoire. Il s'appelle Rahel.

Tout en moi se tendit.

- Je l'ai vu, au fast-food. Étonnamment banal. Pas du tout mon style.

- Elsie, gronda Beahan.

- C'est un novice. Tu es sa première mission en solitaire. Personne ne sait pourquoi c'est lui qui a eu hérité de ton cas. La supposition est que c'est à cause de son âme. Apparemment, elle serait plus puissante que la normale pour une âme humaine.

- Je croyais que les anges étaient... des anges, interrompit Glenn. Que Dieu les avait créés.

- C'était ce que je pensais aussi. J'ignore pourquoi une âme humaine est devenue un ange gardien. Lui seul saurait répondre.

Même pas ! Je n'aurais jamais dû devenir un ange. Je le savais. J'aurais dû atterrir dans les Limbes. Pas aux Cieux. Pareillement, j'aurais bien été incapable de dire pourquoi les Cieux recyclaient certaines âmes en anges. Je pouvais faire de nombreuses suppositions mais ça ne serait rien de plus. Nanael avait toujours soigneusement évité de répondre aux questions à ce sujet. Pourtant, elle avait souvent été posée.

- Qu'est-ce que tu sais de plus ? poussa Lizzie.

- Pas beaucoup. Qu'il est puissant. Qu'il est privilégié depuis le début. L'ange a dit qu'il allait en apprendre plus bientôt. Je n'ai pas tout compris mais je crois qu'ils sont proches. Amis, même.

- Un traître, donc, conclut Glenn.

- Je le pense, en effet.

Ma tête bourdonnait. Je n'avais pas d'amis aux Cieux. La seule personne dont j'étais relativement proche était Baskiel. J'aurais pu mettre Ariel sur la liste mais s'il avait joué avec l'ennemi, il ne m'aurait jamais donné une lame aussi puissante. Il m'aurait laissé me débrouiller, me mentant sans vergogne pour me laisser dans le noir. Le contraire de ce qu'il avait fait.

Je n'avais pas beaucoup de noms parmi lesquels faire un tri. Quatre. Baskiel. Meriel. Daphiel. Maliel. Personne d'autre n'était près de moi. Pas même Suriel. Ce devait donc être l'un des quatre. Ceux-là qui m'avaient sauvé la vie et à qui je devais des explications. L'un d'eux avait changé de camp. Mes doigts se crispèrent sur les épaules de mon protégé.

- Tu viens de lui apprendre quelque chose, grinça Beahan.

- Comment tu le sais ?

- Dès le premier jour, j'ai su qu'il était là. Parfois, je peux sentir quand il me touche, surtout s'il me massacre une épaule à peine guérie.

Je retirai mes mains de lui aussitôt. Je ne pensais pas qu'il pouvait sentir à ce point lorsque je le touchais. Je n'avais jamais eu de contact physique avec mes charges précédentes. Sans compter que Beahan était un cas à part. Les humains n'étaient pas supposés ressentir notre présence autrement que par des messages discrets comme les heures miroirs, des répétitions de chiffres, le fait de trouver des plumes ou des pièces par terre, au travers de rêves... C'était toujours indirect. Rien d'aussi fort et concret que ce qu'il se passait avec Beahan.

- Qu'est-ce qui se passe maintenant ? demanda abruptement James. On a une qui parle aux démons et un qui joue avec les anges ! Magnifique ! Je n'ai aucune envie d'être impliqué dans ce délire !

- C'est trop tard, objecta Alvin.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

Un sourire froid étira ses lèvres minces. Ses yeux roulèrent à l'arrière de son crâne.

- Aucun de vous ne sortira de cette pièce. Pas vivant, en tout cas.

- Pas même toi, la perruche, ricana Lizzie dont les orbites remplies de blanc me fixaient.

Declan et moi étions coincés entre les deux. Lizzie à la gauche de mon protégé, Alvin en face. L'un des deux allait forcément bloquer la sortie.

Tout ce que je pus faire, ce fut de tirer Declan en arrière et de le projeter contre une étagère pour me mettre entre lui et la menace. James, Glenn et Elsie étaient tétanisés de terreur en regardant Lizzie. Je sortis ma lame.

- Ton jouet ne te servira à rien, petit oiseau, rit Alvin. Nous sommes tellement plus puissants que toi. Crois-moi, je ne mens jamais !

Lizzie éclata d'un rire qui sonnait comme des os broyés. Un frisson parcourut mes ailes.

- Il ne peut pas !

Alvin fit tomber une bibliothèque sur elle sans bouger un cil. Elle l'évita sans cesser de rire.

- Raté !

- Au lieu de jouer, occupe-toi de ces trois-là pendant que je m'occupe du petit oiseau tombé bien loin de son nid.

Je priai Cassiel. C'était l'une des choses à ne pas faire. Prier un archange des sphères supérieures. Prier un archange tout court n'était pas recommandé. À part Uzziel en cas de blessure très grave qui recommandait une attention particulière. Autrement, c'était l'une des dernières choses à faire quand on était aussi bas que moi dans la hiérarchie.

Je ne lui donnai pas le temps de réagir lorsque la connexion s'établit entre nous. Je le bombardai d'images de mon présent. J'étais si concentré sur mon message que je faillis me faire avoir par le coup envoyé par le démon possédant Alvin. Je ne l'avais pas vu enfiler un gant en acier aux doigts plus acérés encore que ma lame céleste. Par contre, je sentis chacune des lacérations qui vinrent marquer mon bras.

Une onde de pure énergie secoua les livres sur leurs planches. En dépit du danger, j'enroulai mon protégé dans mes ailes. Si je ne me trompais pas...

La pièce se remplit de lumière céleste et les démons hurlèrent. Les humains fermèrent leurs yeux et se recroquevillèrent. La chaleur des flammes rendit la température insupportable. Je protégeai Declan de la majeure partie des événements jusqu'à ce que tout soit fini.

Quand Cassiel renvoya la lumière céleste là d'où elle venait, je me retrouvais avec un peu trop de plumes roussies à mon goût mais un protégé intact.

L'archange se tenait au-dessus du corps de Lizzie, les sourcils froncés. Il releva la tête pour me regarder. Les flammes de ses ailes avaient perdu de leur vigueur et une pellicule de sueur couvrait son front.

- Je devrais t'envoyer moisir dans les Limbes pour avoir osé me contacter, grinça-t-il. Toutefois, je n'en ferais rien.

- Je suppose que je dois vous remercier pour ça, rétorquai-je tout aussi sèchement.

- Tu devrais, en effet. Heureusement, ce n'est pas nécessaire. Ta raison était suffisante pour sauver ta position.

Je me mordis la langue pour ne pas répliquer.

- Tu as face à toi Agramon, démon de la peur (il désigna Lizzie) et Pytho, démon des mensonges (il pointa dans la direction d'Alvin avec son menton). Ce sont des Puissances, en Enfer, sous le joug d'Asmodeus. Seconde hiérarchie, troisième cercle. Ariel n'avait donc pas tort en soupçonnant l'implication d'Asmodeus. Ils sont bien plus puissants que toi. Même cette lame n'aurait pu faire quoi que ce soit contre eux.

- Ils ne devraient pas être sur Terre, n'est-ce pas ? Ils n'auraient jamais dû être capables de sortir de l'Enfer.

- Non, en effet. Mais ce n'est pas quelque chose dont tu dois te soucier. Continue de protéger ton humain. Je t'autorise à m'appeler si d'autres démons dont le pouvoir t'est supérieur t'attaquent.

Il ne me laissa pas répondre et disparut plus vite qu'il n'était apparu.

Je lâchai un long flot de jurons plus colorés que jamais.

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NdlA : le grand retour des problèèèèèèmes ! Qu'est-ce que vous en pensez ? Dites-moi tout !

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