Chapitre 14
La sorcière se réveilla à l'aube. Elle était sonnée et pestait à propos d'une méchante bosse. En tout cas, elle était en un seul morceau. Le propriétaire de la maison était encore dans les vapes, ronflant comme un camionneur.
- Comment je suis arrivée dans le lit ? questionna-t-elle, la voix encore faible.
- J'ai dû t'y amener, évidemment. Pareil pour ton copain. Il ne devrait se souvenir de rien.
Elle hocha la tête. Elle était encore pas mal sonnée, visiblement.
- Qu'est-ce que c'est ?
Je fis glisser vers elle ce que j'avais ramassé dans l'herbe. La chose qu'elle avait lancée sur le démon.
- De la sauge. C'est la seule chose à laquelle j'ai pensé. C'est ce dont on se sert pour bannir les énergies négatives et cette chose était négative. J'ai improvisé.
Si je ne dis rien de mon appréciation de sa réactivité, elle dut la lire dans mon expression. Elle eut un faible sourire.
- Je vais devoir partir. J'ignore combien de temps. J'ai placé des sceaux dans la maison pour qu'elle soit protégée contre toute menace envers ton copain. Si la menace est sérieuse, je serais ramené ici aussitôt mais en attendant, je n'ai pas d'autre choix que de te demander ton aide pour empêcher l'autre idiot de sortir.
- Je ferai ce qu'il faut, assura-t-elle.
Je me doutais qu'elle allait jouer les sorcières dans chaque pièce et en faire une prétendue barricade contre les démons. Je doutais que, quoi qu'elle fasse, ça empêche la chose de rentrer si ça le voulait vraiment. C'était trop puissant.
Malheureusement, elle était ma seule option. Il fallait absolument que je parle à Ariel et les sceaux ne seraient jamais suffisants pour protéger Beahan durant mon départ. Surtout que j'ignorais combien de temps s'écoulerait sur Terre pendant que j'affronterais la hiérarchie pour avoir des réponses.
Je relevai la tête en entendant du bruit à l'étage. Un nouveau ronflement se fit entendre. La sorcière pouffa dans sa tasse de café et je ne pus retenir un sourire. Je me repris aussitôt. Il était plus que temps que je remonte pour aller exiger quelques informations de la part de mon chef.
Je fermai les yeux et me concentrai sur Rikbiel pour qu'il me fasse remonter aux Cieux. Je perçus sa surprise en entendant mon appel. Il ne s'était pas préparé à ce que je veuille rentrer. Malgré tout, je sentis son pouvoir tandis que l'escalier apparaissait à côté de moi. La remontée était toujours plus agréable que la descente. Plus fatigante, aussi.
La luminosité changea et s'intensifia à mesure que je montais. C'était en partie pour ne pas nous brûler la rétine que Rikbiel et ses subalternes nous faisaient remonter plus lentement. La lumière céleste était bien plus intense que la lumière terrestre. Un humain ne pourra jamais supporter une telle luminescence et je n'avais jamais entendu parler de démons envahissant les Cieux. Cependant, j'ignorais si ça avait à avoir avec la nitescence plus qu'avec le fait que l'escalier ne descendait que sur les ordres du Chef des Déplacements Célestes.
- Un problème, Rahel ? me questionna le CDC.
- On peut dire ça, admis-je.
Il me tapota l'épaule tout en regardant une liste.
- J'espère que tu es prêt à affronter ton chef. Ariel est d'une humeur massacrante. Je ne l'ai jamais vu dans un tel état. Te voir rentrer avant la fin de ta mission ne va pas arranger les choses.
- Ariel est de mauvaise humeur dès qu'il me voit, ça ne changera pas.
Rikbiel secoua la tête et s'éloigna pour accueillir un autre gardien qui venait de rentrer. Je m'arrêtai sur le seuil lorsque le CDC me héla.
- Tout droit sur trois couloirs, une fois à droite, quatre fois tout droit, deux fois à droite.
Il roula des yeux lorsque je le remerciai dans un rire. Il savait que j'allais encore me perdre sans lui. Je commençais à me demander s'il n'était pas aussi bourru parce qu'il m'aimait bien.
Les indications de Rikbiel m'emmenèrent dans un coin des bureaux que je ne connaissais pas. Je ne m'attardais pas, toutefois. Il était préférable que je passe le minimum de temps aux Cieux. J'ignorais quand je serais rappelé par les sceaux.
Je pouvais entendre la voix d'Ariel avant même d'arriver devant sa porte. J'ignorais sur qui il hurlait ainsi mais j'étais bien content que ça ne soit pas moi. Ayant déjà fait l'erreur, je fus assez intelligent pour préférer attendre dans le couloir plutôt que de frapper à la porte. Ariel n'avait pas besoin d'être plus énervé qu'il ne l'était déjà.
Après une quinzaine de minutes (ou ce qui y ressemblait) à attendre, je m'assis à même le sol. La voix de mon chef portait mais ses mots étaient incompréhensibles. S'il y avait une chose qui était importante, c'était le secret. Tous les bureaux étaient insonorisés et si jamais les cris devenaient trop forts, ils devenaient indéchiffrables de l'extérieur. Quelque chose qui devait avoir été mis en place pour Ariel. Je ne connaissais aucun autre ange qui s'énerve autant. Bon, d'accord, je n'en connaissais pas des masses non plus.
Un claquement de porte me sortit de ma somnolence. J'ignorais à quel moment ça avait cessé de beugler dans le bureau, je m'étais laissé bercer par la musique céleste. J'avais beau me moquer des choristes, leurs voix étaient les plus belles que j'aie jamais entendues et elles se faisaient entendre dès que quelqu'un avait besoin de se reconnecter ou de retrouver son calme. Autant dire que Ariel devait représenter quatre-vingt-dix pour cent de leur travail. Le pire était que je me faisais avoir à chaque fois. Ils me plongeaient dans un tel état de paix que je me retrouvais à somnoler, à recharger mes batteries quand bien même étaient-elles loin d'être vides.
Devant moi, sur le seuil du bureau de mon chef, se tenait l'ange le plus incroyable que j'ai jamais vu. Son corps étaient à peine visible si ce n'était pour ses yeux qui reflétaient les flammes dansantes de ses ailes qui tourbillonnaient autour de lui. Je sus exactement ce que c'était. Un Trône. J'avais refusé de croire qu'ils étaient essentiellement faits de feu lors de la présentation de la hiérarchie. Pourtant, c'était réel. Il se tenait là, sous mes yeux, m'observant avec un mélange de curiosité et de dédain.
Puis, il s'éloigna sans dire un mot.
- Je peux savoir ce que tu fiches ici ? m'apostropha sèchement Ariel.
- Il faut que je vous parle de ce qui menace mon protégé.
Mon chef serra les mâchoires, une expression étrange passant sur ses traits. Il regarda dans le couloir, comme s'il vérifiait que personne ne m'avait entendu.
- Entre.
Il ferma la porte derrière moi, s'y adossa, les bras croisés. J'hésitai, jaugeant son humeur. Je pouvais sentir son énergie bouillonner. Toutefois, il ne semblait pas (encore) prêt à m'arracher la tête. Contre le mur, ses larges et étincelantes ailes dorées créaient un contraste qui m'empêchait de discerner clairement son expression.
- J'attends.
Sa voix claqua comme un fouet. Non, il ne s'était pas encore totalement calmé. Au demeurant, il ne hurlait pas. C'était un progrès. En vérité, il semblait nerveux.
- Par deux fois j'ai fait face à quelque chose qui n'avait rien d'humain, dis-je prudemment. Et ça n'était définitivement pas un ange.
- Un sorcier ?
- Je ne pense pas que les sorciers puissent se transformer en boule de ténèbres et envelopper un véhicule. Ni qu'ils puissent juste... disparaître en quelques secondes.
Ariel demeura silencieux. Il me contourna pour aller s'asseoir à son bureau. Il dut déplier ses ailes pour pouvoir accommoder la présence du dossier. Je ne pus que remarquer que sa chemise était roussie sur le devant, comme si on y avait écrasé multitude de cigarettes. Je relevai rapidement les yeux sans faire de remarques.
- Et que penses-tu que ça soit, si ce n'est pas un sorcier particulièrement doué ?
J'hésitai. Je connaissais cette expression. Il ne me croyait pas. Il me jaugeait, me jugeait. Je sentis venir la sentence avant même que j'ai prononcé les mots qu'il savait que j'allais dire.
- Vous savez très bien à quoi je pense. Yeux rouges, invisible, qui s'en prend à un humain enquêtant sur des meurtres en lien avec un site de rituels paranormaux...
- L'Enfer est verrouillé, Rahel. Il n'y a plus aucun démon ni aucune créature sur Terre. Si ce n'était plus le cas, nous serions au courant.
- Peut-être que...
- Non, me coupa-t-il. Quoi que cette chose soit, elle a dû être crée par un puissant sorcier. Ils sont capables de bien plus que tu ne le crois. Or, un sorcier est intrinsèquement humain. Trouve le sorcier, romps son lien avec l'énergie terrestre et tu en auras fini avec cette mission.
- Quoi que ce soit cette chose que le sorcier a invoquée, elle est plus puissante que moi ! Comment suis-je censé l'affronter alors qu'on ne m'a jamais rien appris sur la façon d'utiliser mes pouvoirs pour me battre ?
- Pourquoi aurais-tu à te battre quand il te suffit de trouver le sorcier ?
- Et si la chose s'en prend encore à mon protégé ? Comment suis-je censé le protéger si je ne peux pas lutter contre la menace ?
Ariel se massa les tempes.
- Nous sommes des anges, Rahel. À part les Chérubins qui protègent le Jardin d'Éden et l'Arbre de Vie et les Puissances qui ont lutté contre les créatures infernales, nous ne nous battons pas. Nous aidons. Rien d'autre. Si vraiment un danger venait à survenir, je serais alerté et je ferais ce qu'il faut pour qu'une Puissance vienne te porter assistance. Jusque là, je n'ai eu aucune raison de songer que tu sois soumis à un quelconque risque. Donc, il n'y a aucune raison concrète à ta présence dans mon bureau.
Ce fut comme une gifle en pleine face. Il ne me croyait pas. Toutefois, il y avait quelque chose de bizarre dans son expression. Je n'arrivais pas à savoir ce qui était différent parce qu'il m'en empêchait en jouant avec la luminosité qui venait modifier les ombres sur son visage.
- Retourne auprès de ton protégé et finis ta mission, Rahel.
J'attendis la menace de m'envoyer moisir chez les Cupidons. Elle ne vint pas. Ariel se contenta de me regarder et d'attendre que je parte. Ça ne lui ressemblait pas de ne pas me menacer de me recaler avec les bébés volants. Au lieu de ça, le silence.
- Si tu n'as plus rien à me dire, tu devrais y aller, insista-t-il. Tu as un protégé à sur lequel tu dois veiller.
- Disons que j'espère encore avoir un moyen de le protéger quand la chose attaque sans savoir l'affronter.
Ariel ne répondit pas. Il n'y avait que ce regard sombre qui me fixait. Il me mettait mal à l'aise comme jamais. Toutefois, je sus qu'il ne me donnerait pas de moyen d'affronter cette chose. J'allais devoir improviser. J'avais survécu à des trucs pas nets durant ma vie humaine. Avec un peu d'aide, j'allais pouvoir le faire. J'allais devoir travailler avec la sorcière. Elle était la seule à avoir un minimum de connaissances dans ce domaine, aussi ironique que ça soit.
Je renonçai à obtenir une réponse de mon chef. Je n'avais plus qu'à retourner sur Terre et espérer que Ariel ne me mentait pas. Il était mon chef. Je ne devrais pas douter de lui. Et pourtant... J'étais certain que ça ne venait pas d'un sorcier. Quelque part durant mon temps dans l'enquête, je m'étais convaincu que c'était un démon. Il fallait que je me remette à ma place. J'étais un ange, après tout. Je n'étais pas là pour aider Beahan dans son enquête. J'étais là pour le garder en un seul morceau.
Je quittai le bureau sans un mot, sans même saluer mon chef. Il ne réagit même pas à mon départ. Je laissai la porte se refermer derrière moi avec un cliquetis qui me fit me sentir... abandonné. J'avais compté sur Ariel pour me donner les réponses dont j'avais besoin. Au lieu de ça, rien. Des assurances que j'avais tort, que je devais juste faire ce pour quoi j'avais des ailes, encore moins de moyen de défense. Il me lâchait face à un « sorcier puissant » sans moyen de faire face.
Cette logique était incompréhensible. D'accord, nous étions des anges. Des êtres de lumière et de bonté. Est-ce que cela devait signifier que nous soyons sans défense ? Pas dans mon monde. Je savais que si je soulevais cette facette de notre boulot de gardiens, on me répondrait qu'il y avait les Puissances pour nous défendre. Qu'elles descendaient dès qu'un ange avait besoin d'elles.
Où étaient-elles quand j'avais eu besoin d'elles ?
Je ne comprenais pas pourquoi nous n'avions pas des bases. Ne serait-ce que nous apprendre une façon de repousser les énergies maléfiques si elles se présentaient. Ce n'était pas à proprement combattre. Plutôt... faire usage d'un bouclier. Ça n'allait pas contre les principes angéliques ! C'était de l'instinct de survie !
- Rahel !
Je relevai les yeux pour découvrir Baskiel devant moi, un large sourire sur les lèvres. Il me pensait son ami parce que j'étais le seul à ne pas me moquer de son hoquet face à l'évocation de l'Enfer. Je n'avais pas d'amis parmi les anges. J'étais simplement moins imbuvable que Meriel tout en restant le genre de type qui repoussait tout le monde.
- Baskiel, répondis-je simplement.
Je comptais continuer mon chemin mais il en décida autrement. Il noua son bras au mien, se moquant de mon refus des contacts interpersonnels non-nécessaires.
- Meriel n'arrête pas de raconter à tout le monde que tu as failli laisser ton protégé mourir, murmura-t-il. Il dit que tu vas échouer dès ta première mission et que tu vas aller t'occuper des Cupidons.
- Meriel a la langue tellement pendue qu'il va finir par marcher dessus.
- Alors ton protégé va bien ?
- Oui.
J'aurais pu lui donner les informations qu'il voulait avoir mais je ne tenais pas à ce que mon premier cas soit étalé devant tout le monde. Surtout pas avec cette chose qui s'en prenait à Beahan et sa sorcière de meilleure amie. De plus, il y avait ce que Suriel m'avait confié. Le fait que cette mission n'était pas faite pour un novice. J'aurais pu me vanter mais quel intérêt quand je pouvais encore échouer ?
- Tu as fini ta mission ?
- Non. Je suis venu parler à Ariel.
Je regardai autour de moi, espérant me repérer. Sauf que je n'avais pas la moindre idée d'où j'étais. Ça ressemblait à une salle commune. Baskiel se laissa tomber dans un fauteuil avec un manque de grâce ahurissant. Il grimaça lorsqu'il se froissa les plumes contre le dossier. Il me fit signe de m'approcher. Je m'assis à côté de lui, surpris de son attitude. Celui qui jouait constamment l'idiot de service était trop sérieux pour que je refuse de l'écouter.
- Je ne sais pas de quoi tu voulais parler avec le patron mais je sais qu'il se passe des choses bizarres sur Terre. Des choses qui ne sont pas censées arriver.
- Quel genre ?
Baskiel jeta un regard autour de nous et se pencha un peu plus vers moi.
- J'ai vu quelque chose pendant que je m'occupais de mon protégé. J'ai demandé à Nanael de me dire ce que c'était mais elle a refusé de me le dire. Je suis certaine de l'avoir entendue dire « c'est impossible ».
- Qu'est-ce que tu as vu ?
- Je n'en ai aucune idée. Ça avait l'air humain mais c'était... noir. Comme si ce n'était qu'une coquille vide remplie de toute la noirceur du monde. Comme si la haine, la cruauté, l'ignominie... Comme si tout ça et plus encore avait pris forme humaine. Ça parlait comme un humain, ça agissait comme un humain mais je peux t'assurer que ça n'était pas humain.
Il venait de décrire ce que je ressentais face à la chose aux yeux rouges. Je grimaçai lorsqu'il s'accrocha à mon bras.
- Cette chose s'est retournée quand je suis passé avec mon protégé. C'était scotché à un adolescent qui pleurait. Rahel, ça m'a vu. Je sais pas ce que c'était mais je suis sûr que ça m'a vu. C'est impossible, pas vrai ? Rien sur Terre ne peut nous voir, pas vrai ?
Je demeurai silencieux. Je ne voulais pas lui mentir. J'aurais pu lui donner l'excuse que Ariel m'avait servie. Les sorciers, blablabla. Sauf que j'avais mes doutes. Si j'avais été le seul à voir ce genre de choses, j'aurais pu imaginer que Ariel ne m'avait pas menti. Dommage pour lui, Baskiel venait d'ajouter de l'eau à mon moulin.
- Je crois qu'il y a des choses qu'on ignore, répondis-je prudemment.
- Tu l'as vue aussi, pas vrai ? La chose ?
S'il répétait encore une fois « pas vrai ? » j'allais le frapper.
- Probablement pas la même mais j'en ai vu une, oui. C'est elle qui s'en prend à mon protégé.
- C'est pour ça que tu es venu voir le patron.
Ce n'était pas une question mais je hochai la tête. Sa prise sur mon avant-bras ne fit que s'accentuer.
- Que t'a-t-il dit ?
- De l'éviter.
Ce n'était pas un mensonge. Il voulait que je trouve un sorcier qui n'existait pas et que je ne me batte pas contre la chose. Donc, il fallait que j'évite la chose. Ce qui allait être complexe puisqu'elle en avait après mon protégé.
- Je n'ai pas encore de nouvelle assignation, murmura Baskiel. Je vais essayer de savoir ce que c'est. Si j'apprends quelque chose, je te dirais quoi. Il doit forcément y avoir des réponses dans la bibliothèque ?
- Parce qu'on a une bibliothèque ?
Il éclata de rire.
- Évidemment ! Elle est surtout pour les Chérubins et les scribes mais ça ne sera pas la première fois que j'y entre.
Il releva la tête lorsqu'un autre ange entra. Il se rembrunit et serra les lèvres. Je libérai mon bras de sa grippe et me levai.
- Donne-moi des nouvelles au plus tôt.
- Je ferai de mon mieux.
- Merci, Baskiel.
Je me stoppai sur le seuil et me retournai vers lui.
- Dis, tu connais le chemin pour rejoindre les Descentes ?
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NdlA : Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Ariel ment-il ou dit-il la vérité ? Qu'ont vu Baskiel et Rahel ? Mais QUE SE PASSE-T-IL ?
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