Chapitre 53 : "Je t'aime"
Toujours gaffe aux dates ;)
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Memories - Maroon 5
"'Cause the drinks bring back all the memories
And the memories bring back, memories bring back you"
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Pdv Ken
Mardi 21 juin 2016
Aujourd'hui a lieu plusieurs événements. C'est le premier jour de l'Été, la fête de la musique, et l'anniversaire de Lyla. Je n'en reviens pas qu'elle ait 18 ans. J'ai l'impression qu'elle en a beaucoup moins, mais d'un autre côté beaucoup plus. Toujours est-il qu'on a organisé une petite fête avec les gars et Gabrielle. Enfin, c'est surtout Gabi qui s'est occupée de tout. Je ne sais pas comment elle a fait pour concilier tout ça avec son nouveau taf.
Oui parce qu'après plusieurs mois de recherches infructueuses et de quelques jobs mal payés avec lesquelles elle était obligée de travailler à des horaires pas possibles, elle a fini par trouver quelqu'un qui veut bien d'elle et de son pauvre bac littéraire. De toute façon, ce n'est pas nouveau que le bac ne vaut plus rien. Mais bref, elle travaille maintenant dans une association qui permet d'apprendre le français à des jeunes migrants. Je suis tellement fière d'elle.
- Ken ? T'es prêt ?
Je relève la tête vers ma copine qui vient de rentrer dans ma chambre et lui sourit. Elle hausse un sourcil et s'approche avant de me tendre sa main pour m'aider à me lever de mon lit où je suis assis, mais je préfère l'attirer vers moi pour la faire tomber sur le lit à mes côtés.
- Qu'est-ce que tu fous, dit-elle en fronçant les sourcils. Ils nous attendent.
- J'm'en fous, tu m'as manqué.
J'enfouis mon nez dans son cou, la faisant pouffer. Mais j'ai pas menti, elle m'a vraiment manqué. On ne se voit quasiment jamais en ce moment, où juste en coup de vent. J'essaye d'être là au max, mais avec la sortie prochaine de l'album du $-Crew, c'est juste pas possible d'être là autant que je le voudrais.
- Moi aussi, mais là, ils nous attendent tous, dit-elle en se redressant sur son coude, laissant sa main glisser sur ma joue.
Je soupire et me couche sur le dos. Qu'est-ce que je donnerai pour passer, ne serait-ce qu'une semaine tranquille avec elle.
- Je ne rigole pas Kennou, reprend-elle quand elle voit que je n'ai pas l'intention de me lever. Bouge tes grosses fesses de Grec de ton lit et habille-toi. C'est l'anniversaire de Lyla bon sang.
Je grogne, mais elle n'a pas tort. Elle se lève et m'embrasse rapidement avant de sortir de la chambre.
- Gabrielle ?
Elle se retourne juste avant de sortir de la chambre et me lance un regard interrogateur.
- T'es vraiment belle comme ça.
Elle rougit et lève les yeux au ciel. Mais elle me remercie quand même du bout des lèvres avant de tourner les talons. Gabrielle et la confiance en soi, c'est quelque chose... Moi je la trouve toujours belle, mais mon jugement est peut-être un peu biaisé. Mais aujourd'hui elle est encore plus belle que d'habitude. Avec sa robe rouge à fleur qui vole autour de ses cuisses et ses cheveux bouclés ramassé sur sa tête en un chignon brouillon, elle est juste trop belle. Et c'est ma copine. Mes lèvres s'étirent en un sourire, mais je suis interrompu de ma rêverie par Moh qui débarque en me gueulant de me bouger le cul parce que Max et Lyla vont arriver.
Je saute dans mon jean et enfile en deux-deux mon tee-shirt et rejoins tout le monde en bas de l'immeuble. Effectivement, on attendait plus que moi. Je vois Gabrielle haussait un sourcil face à ma tenue. Au moins j'ai mis un jean elle devrait être contente.
On se répartit dans les voitures pour rejoindre un parc. Je n'ai pas bien compris, je crois que c'est là qu'ils se sont embrassés pour la première fois, un bail dans le genre. Ça me tue de le dire, mais ils sont quand même vachement mignons tous les deux.
Après une bonne vingtaine de minutes on arrive et Gabrielle circule pour distribuer grands chapeaux, lunettes de soleil, et autres moyens de se dissimuler. Oui parce que cette grosse folle a décidé qu'on allait lui faire une méga surprise en se dissimulant tels des agents secrets. Je pense qu'elle croit vraiment que ça va marcher et personne n'a eu le cœur de lui dire le contraire.
Nous voilà donc équipés et chacun éparpillé dans le parc qui n'est finalement pas si grand que ça. Et puis, les rares personnes qui y étaient ont décampé rapidement quand elles ont vu notre groupe, composé au bas mot d'une vingtaine de personnes, entrer dans le parc.
Évidemment tout L'entourage et l'entourage de L'entourage est présent, mais il y a également Lou, tout aussi évident, le père, le frère et la nièce de Gabrielle, et les parents de Deen, un peu moins évident pour eux. Je savais qu'elle était déjà allée pas mal chez eux, normal quand tu sors avec un de leur fils et que l'autre te considère comme sa petite sœur, mais je ne pensais pas qu'ils avaient accroché autant.
- Ils arrivent, me chuchote Gabrielle qui se colle contre moi pour se cacher.
Je pouffe et elle me tape l'épaule avec vigueur pour me signifier de la fermer. Je suis tenté de lui dire que c'est justement si personne ne parle que Lyla va cramer un truc, mais je reconnais la silhouette de ma sœur accompagnée de Maxime et je décide de me taire.
S'ensuit un concert de "Surprise !" dit avec plus ou moins de coordination qui font sursauter Lyla et rigoler Maxime. Elle éclate de rire et saute dans les bras de Catherine avant de passer dans ceux de Christophe, et de Pedro. Elle embrasse Matteo et puis tous les gars avant d'arriver vers nous. J'ouvre grand mes bras et elle s'y réfugie en rigolant. Merde ce qu'elle m'avait manqué.
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Pdv Gabrielle
Vendredi 15 avril 2016
Lorsque je me jetais sur ma planche pour ramer au large avec Dylan à mes côtés, je me sentis revivre. Le surf et moi ça remonte à très loin. Dès que j'ai su tenir assise, mon père m'a mis sur sa planche pour me faire prendre les mousses du bord. Aussi loin que je me souvienne, le surf a toujours fait partit intégrante de ma vie. Jusqu'à ce qu'on arrive en France lors de mon année de seconde en fait. C'est probablement la chose qui m'a manqué le plus. Après cinq ans à vivre sur un bateau et au moins douze ans à surfer quasiment tous les jours, ne plus pouvoir en faire, ça fait mal. Lorsqu'on était arrivés, j'avais détesté Paris de tout mon cœur. La pollution, les Parisiens qui font tout le temps la gueule, et surtout, l'absence totale d'eau salée. J'avais cru mourir. Et puis le lycée n'a pas aidé. Heureusement que j'y avais rencontré Lou.
- Alors, raconte-moi tout, me dit Dylan en interrompant mes réflexions.
- Qu'est-ce que tu veux savoir ?
- Je sais pas... C'est sérieux avec ton babtou ?
Je lève les yeux au ciel. Dylan dans toute sa splendeur.
- Je crois.
- T'es amoureuse.
- Je crois.
- T'es définitivement amoureuse, t'as des cœurs à la place des yeux, rigole-t-il.
- Oui bon, ça va, je souffle.
- Et donc, raconte-moi, comme ça s'est passé ? Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
- Un peu plus de quatre mois.
- T'es heureuse ?
- Oui. Bon, c'est bon, c'est pas bientôt fini ton questionnaire à deux balles là, dis-je en grognant.
- Keep calm bella, rigole-t-il. Et regarde devant toi, elle est pour toi celle-là.
Je relève la tête. Effectivement, une vague arrive et je suis parfaitement placé pour la prendre. Je me retourne et commence à ramer pour me placer dans l'axe de la vague. Je la sens arriver sous ma planche et je saute souplement sur mes pieds, la laissant nous emporter ma planche et moi vers le rivage.
Mon esprit s'évade et je ne pense plus à rien d'autre qu'aux sensations que je ressens.
Roller, Bottom, Cut Back puis re-Bottom et je m'envole. Je saute de ma planche alors que je suis encore en l'air et replonge derrière la vague qui continue son chemin. Puis je remonte à la surface et me hisse rapidement sur ma planche, un grand sourire au visage. Merde ce que ça m'avait manqué !
De grands cris provenant du rivage me font tourner la tête et j'éclate de rire en voyant les gars qui sont sur la plage m'acclamer en criant et sautant comme des cons.
- T'es rouillé ma vieille, me lance Dylan quand je reviens à côté de lui. C'était quoi cette vague toute pourri ? T'as même pas placé deux Cut Back.
- Va te faire foutre Dyl'.
Il éclate de rire et attrape mon leash pour me faire tomber de ma planche. Un gros gamin, je vous jure. Mais bon, puisque je suis moi-même la pire des gamines, je ne me gêne pas pour appuyer sur le nez de sa planche, le faisant basculer dans l'eau à mes côtés.
Pendant presque trois heures on se raconte nos vies et ce que l'autre a manqué, prenant des vagues à intervalles régulier.
Le point positif quand t'es né à Los Angeles, c'est que tu connais toutes les plages un peu cachées ce qui te permet de ne pas être à quarante sur un même spot. Surtout mi-avril. Il n'y a pas énormément de touristes à cette période de l'année. Donc on est à peu près tranquille.
On discute quand même cinq minutes avec un mec d'une quarantaine d'années et je me tape des barres avec une fille qui doit avoir dans les 16 ans en voyant la grosse boîte que vient de se prendre Dylan.
On finit par sortir de l'eau. Crevé, affamé, mais heureux.
- WAllah Gabi t'es trop forte, s'exclame Hakim quand on arrive devant le petit groupe de rappeur.
- Grave ! Tu gères de ouf, renchérit Théo.
- Vous voyez ? Je vous l'avais dit qu'elle gérait, dit Ken fièrement en se levant avant de déposer un baiser sur mon front.
- Et ils ne t'avaient pas cru ? Bande d'amis en carton !
Plusieurs heures plus tard, emmitouflé dans un gros pull que j'ai chipé à Hakim et les fesses posées sur une serviette, j'observe les gars se battre dans le sable en souriant. Le soleil ne va pas tarder à se coucher et le ciel est déjà tenté d'un orange magnifique.
- Ça va, me demande Ken en s'asseyant à côté de moi.
Je lui souris et pose ma tête sur son épaule tandis qu'il passe son bras autour des miennes pour m'attirer contre lui.
- Vous avez prévu quelque chose pour ce soir, je demande alors que ni lui ni moi n'avait prononcé un mot depuis plusieurs minutes.
- Les gars veulent sortir, je crois, mais on n'est pas obligé d'y aller.
- Tant mieux ! Parce que j'ai des trucs à te montrer, dis-je un grand sourire aux lèvres.
Il hausse un sourcil en m'interrogeant, mais je secoue la tête en rigolant.
- C'est une surprise.
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Pdv Ken
Dimanche 28 aout 2016
- Non, Ken, ce carton c'est des fringues, elles vont dans la chambre.
Je soupire en reprenant le carton que je venais de poser pour l'emmener dans la petite chambre du minuscule appartement. On est en train de déménager toutes les affaires de Lyla dans sa résidence étudiante. Ça doit faire trois heures qu'on y est, j'ai le dos en compote, et une forte envie de dormir. Il faut dire qu'hier encore j'étais en festival et que je n'ai pas pu beaucoup me reposer puisqu'on a bougé direct en Suisse retrouver Gabrielle, Lou et Lyla pour les aider à installer tout le bordel de ma petite sœur.
- Idriss ! Fais gaffe ! C'est mon télescope ça !
Je souris fièrement, c'est moi qui lui ai offert pour son anniversaire. Et je n'en étais pas peu fière. Je soupire, je suis vraiment crevé. Là, tout de suite, je ne rêve que d'une chose, mon lit.
Je me laisse tomber sur le canapé dans le salon et ferme les yeux en laissant tomber ma tête sur le dossier.
- Ça va Kennou ?
J'ouvre les yeux pour sourire faiblement à Gabrielle qui s'est assise à côté de moi, un sourire compatissant sur les lèvres.
- Ça va, je suis juste crevé, je lui réponds en attrapant sa main.
- C'est ma faute, j'aurai dû me douter que vous alliez être fatigué.
- T'inquiètes pas, une bonne nuit de sommeil et on sera comme neufs, dis-je en l'embrassant doucement.
Elle pose sa tête sur mon épaule tandis que j'embrasse sa tempe. On s'est vu en coup de vent pendant tout l'Été donc je n'allais pas manquer une occasion de la voir.
- Vous êtes trop mignon, marmonna Lou. Hakim ! Pourquoi t'es pas mignon comme ça avec moi !
- Parce que t'es chiante, répondit la voix de mon reuf à l'autre bout de l'appart.
Après vingt ans à se tourner autour, à coucher ensemble, puis à se disputer pour tout recommencer, ces deux-là avaient finis par se mettre ensemble "officiellement".
- Gabrielle aussi est chiante, ça n'empêche pas que Ken soit mignon avec elle !
- Je ne suis pas chiante, bougonna Gabrielle à côté de moi.
- Un peu chérie, mais je t'aime quand même, lui glissais-je en rigolant avant de me prendre une claque derrière la tête.
- Tu vois Hakim ! Elle le tape, mais il est quand même mignon.
- Putain, mais t'es casse-couilles toi, grogna Hakim en entrant da la pièce.
- Quoi ! Moi, je suis casse-couilles ? Moi ! Je suis casse-couilles ?!
Il se contenta de hausser les épaules avant de prendre une bière dans la glacière qui était par terre. Grossière erreur puisque la tempête Lou s'abattit sur lui avec une fureur jamais vue. Il but alors une gorgée de sa bière avant de la poser sur le plan de travail et de l'attirer vers lui pour l'embrasser.
- Pas mal comme technique, me glissa Gabrielle. Elle peut plus l'engueuler comme ça.
- Il est fort hein ? C'est moi qui lui ai tout appris.
- Arrête de faire le kéké.
- C'est toi le kéké.
- J't'emmerde Smaras.
- Et moi, je t'aime.
- Moi pas.
- Tu mens.
- Jamais.
- Je peux le voir dans tes yeux, dis-je crânement.
- Va te faire foutre.
Et elle m'embrassa.
- Vous me dégoûter avec votre amour, lâcha Idriss qui venait d'entrer dans la pièce.
On éclata de rire et j'embrassais Gabrielle une nouvelle fois.
~•~
Alors, oui, je suis une vraie conasse de vous faire souffrir en vous rappelant les moments où ils étaient tous heureux, j'en ai conscience.
Je suis (presque) désolée.
Plus que trois chapitres, vous la sentez comment la fin ? Happy end ou pas ??? *sourire diabolique*
💙💙💙
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