Chapitre 52 : "Y a rien à expliquer"
Je vous le post maintenant parce que je sais pas si j'aurais du wifi ce weekend...
À partir de ce chapitre il va falloir fair bien attention aux dates ;)
Le nom de la musique vaut aussi pour vous envers moi, ne me détestez pas svp
***
Ne me déteste pas - Vald
"J't'en prie, ne m'déteste pas, le temps file
J't'ai mis d'côté quelques fois, souvenirs enfouis quelque part
Je m'enfuis, je m'déteste car je t'emprisonne"
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Pdv Externe
Samedi 15 Octobre 2016
- Mec, faut que tu t'arrêtes, ça fait une semaine que tu sors quasiment plus du stud'.
- Attends, deux minutes, je finis ça.
- Non. Non, gros. C'est plus possible là.
"C'est plus possible. Je m'en sors plus."
- Ta gueule. Je vous demande pas grand chose, bordel !
- Ken...
"Ken... Tu sais que je t'aime. C'est pour toi que je fais ça."
- Putain, mais non ! C'est pour toi que tu fais ça !
- De quoi tu parles Nek ?
- Taisez-vous ! Taisez-vous putain !
"Tu mérites mieux que moi. Je te retiens en arrière."
- Pourquoi ? Pourquoi... Putain...
- Il a complétement vrillé, même avec Alya il s'était pas mis dans cet état.
- Je m'en occupe, essaye de trouver Gabrielle Id', elle ne doit pas être dans un meilleur état que lui. Ça fait une semaine, elle a intérêt à t'ouvrir. Au pire, appelle Mattéo. Je gère pour Nek.
- Merci Mo'.
[...]
Pdv Mohamed
Je me souviens plus de la première fois que j'ai vu Ken. C'était au lycée, ça, je le sais, mais comment on s'est rencontré ? Aucune idée. Peut-être via Alpha ? Je sais plus. Mais je sais que depuis on s'est plus lâché. On a fait 1995, on s'est éclatés, on a rencontré des gens, on a fait de la musique. C'était génial. Et surtout, il a toujours été là pour oim. Quand mon père est revenu foutre la merde, il m'a aidé à le faire dégager, quand ma mère a décidé de rentrer au bled avec mes sœurs alors que j'avais à peine 20 ans, il a été là et il m'a accueilli chez lui. Y a deux ans, on a pris un appart ensemble parce que c'était plus simple. Et Dieu sait qu'on en a fait des conneries dans cet appart. De mon côté, c'était pareil. Lorsqu'il s'est barré de chez lui à 17 ans, je l'accueillais chez moi quand Idriss et Hakim ne pouvaient pas. Je l'ai convaincu d'aller reparler avec ses parents. J'ai été là pour Suga, j'ai été là pour la deuxième dont j'ai oublié le nom, de toute façon personne l'aimait celle-là, j'ai été là pour Alya. Et aujourd'hui, je suis là pour Gabrielle.
Personne n'a compris pourquoi elle l'avait quitté. Il y a encore deux semaines tout avait l'air de se passer bien entre eux. Évidemment, l'Été avait été un peu compliqué pour leur couple. Entre les festivals, la sortit de Destins liés, le tournage de Tout nous sépare, Gabrielle qui ne pouvait pas prendre beaucoup de congés dans son nouveau taf, ils ne se sont pas vus souvent. Mais au point qu'elle le quitte ? Il avait dû se passer autre chose.
La semaine dernière, on avait vu Ken débarquer au studio, les yeux injectés de sang, les cheveux en bordel et le visage bouffi par les larmes. Il s'est foutu dans un coin en refusant de parler à qui que ce soit. Puis il a appelé Népal, Loubensky et Diabi qui n'étaient pas là. Et ils nous ont pondus un truc incroyable. Personne n'était prêt. Il ne pleurait pas pendant les prises, mais entre, et c'était horrible. Pendant la semaine qui a suivi, ils ont continué de bosser et on fait trois morceaux en plus d'Humanoïde, Mauvaise graine avec Hugz, Réalité augmenté avec Hugz et Diabi, et Galatée avec Loubensky.
On le sortait plus, c'était limite s'il ne dormait pas au studio. Il l'a fait les premiers jours d'ailleurs. De toute façon, ils enregistraient à des heures complètement folles. Pour eux, il n'y avait plus de journée ou de nuit. Nos beatmakers ont juste suivit le rythme que leur imposait Nek. Il était tellement mal qu'on n'a pas osé dire quoi que ce soit. Mais au bout d'une semaine, c'était plus possible. J'ai chargé Fram' d'aller à la pêche aux infos chez Gabrielle. Lui et moi, on est les plus proches d'elle, mais Ken était là avant. C'est horrible, mais c'est comme ça. J'ai renvoyé tout le monde et j'ai trainé Ken jusqu'à notre appart ou il ne passait finalement plus tant de temps que ça ces derniers mois.
Après une douche forcée et un repas tout aussi forcé, je l'ai entraîné dehors avec moi et on a marché pendant plusieurs heures, sans rien dire. De toute façon, j'ai appris avec le temps que c'était la seule chose à faire quand il est comme ça. On a fini par s'arrêter pour se poser sur un banc, nos capuches sur la tête. J'espérais vraiment que personne n'allait nous reconnaître.
- Tu sais, les gars s'inquiètent pour toi. Surtout Hak's et Fram.
- Je sais, m'a-t-il répondu de sa voix cassée.
- Tu peux m'expliquer ?
- Y a rien à expliquer gros. Elle m'a quitté, elle m'a quitté. C'est tout.
- Nek, je vous connais, autant toi qu'elle. Il s'est passé quelque chose ?
- Même pas.
Il a soupiré en fermant les yeux et a laissé tomber sa tête entre ses mains.
- Elle voulait juste plus de moi.
- Arrête, tu sais que c'est pas ça.
- Alors c'est quoi Moh, dit-il brusquement en se redressant. Ça n'allait peut-être pas super bien entre nous, mais on était heureux. Alors, bordel, pourquoi il a fallu qu'elle foire tout ?
La détresse que je lis dans ses yeux me fais tressaillir et je secoue la tête, impuissant face aux malheurs de mon ami.
- J'arrive même plus à pleurer, reprend-il, plus calmement en se repositionnant contre le dossier du banc.
- Tu ne veux pas me raconter ce qu'il s'est passé ?
Il fixe son regard sur le soleil qui se couche derrière les toits de Paris et soupire imperceptiblement.
- Je ne sais pas quoi te dire... Je ne comprends pas non plus. Je voulais lui faire la surprise en rentrant plus tôt parce qu'on n'avait pas pu trop se voir ces derniers temps, et quand je suis rentré dans son appart elle était en train de pleurer dans la cuisine. Tu sais comment elle est Gabrielle. La voir pleurer, c'est presque aussi rare qu'un bon morceau de Guizmo.
- T'es un gamin, dis-je en rigolant doucement.
S'il arrive encore à faire des blagues, c'est que ça devrait aller... J'espère.
- Bref, elle pleurait. Elle ne voulait pas me dire ce qu'il se passer. On a passé, je ne sais pas, une demi-heure comme ça. J'essayais de la faire parler et elle pleurait. Au bout d'un moment elle a quand même lâché qu'elle me retenait d'avancer ou je ne sais pas quoi. Alors j'ai vrillé. Je sais plus trop ce que je lui ai dit. Mais globalement, je l'ai engueulé en lui disant qu'elle fuyait juste l'engagement parce qu'elle avait peur et qu'elle préférait penser à tout ce qui pouvait potentiellement mal se passer plutôt qu'à tous les points positifs. Nos mots ont clairement dépassé notre pensée pour tous les deux. Et elle a fini par me dire qu'elle en pouvait plus, qu'elle avait besoin de quelqu'un qui soit là tout le temps. Qu'elle ne supportait pas de ne pas me voir. Que de toute manière, je méritais quelqu'un de stable, chose qu'elle n'était pas.
Il arrête de parler pour fixer ses chaussures et je l'encourage à continuer. Il reprend donc la parole quelques minutes plus tard.
- Puis y a son frère qui est arrivé. Elle s'est mise à pleurer encore plus quand elle l'a vu. Il l'a prise dans ses bras puis m'a demandé ce que je faisais là. Et là, Gabrielle l'a coupé en disant que je partais. Elle m'a foutu dehors en me disant encore une fois qu'elle était désolée, mais qu'on ne pouvait pas continuer. Et elle a fermé sa porte.
- Je ne comprends pas, dis-je à voix basse. Pourquoi elle était comme ça ?
- J'en sais rien. Et je ne veux pas savoir. C'est bon. Nous deux, c'est fini. Y a plus de Gabrielle et Ken qui tienne. C'est tout.
Sa voix était tellement ferme que je tressaille. Dire qu'il y a encore cinq heures il était au studio en train de cracher sa haine du monde et son amour pour elle dans un micro.
- Tu vas faire quoi ?
- Je vais me barrer.
- Te barrer ? Où ?
- Au Japon. J'ai des contacts pour enregistrer avec une chanteuse japonaise.
[...]
Samedi 22 octobre 2016
Et effectivement, une semaine plus tard, il était dans un avion accompagné du $-Croums, ainsi que de Diabi, Loub', Hugz, Louis et Alpha. J'avais décidé de ne pas venir avec eux, bien décidé à tirer les vers du nez de mon amie. Il avait forcement dû se passer quelque chose. Mais quand je me pointais dans son appartement, je n'y trouvais que Lyla et Maxime en train de se regarder un film dans le salon.
- Yo, dis-je en les checkant avant de me poser à côté d'eux. Qu'est-ce que tu fous là la gosse ? T'es pas censé être en Suisse.
Lyla avait, sans surprise, décroché son bac mention très bien et était partie poursuivre ses études dans une université très réputée en Suisse. Je n'ai pas très bien compris ce qu'elle y étudiait, mais y a un bail avec l'espace, évidemment.
- Je suis rentrée pour le weekend, mais j'ai mon train demain aprèm.
- Ok... Dis-moi, tu ne saurais pas où est Gabrielle ?
Elle se tourna vers moi en fronçant les sourcils et mit le film en pause.
- Vous ne savez pas où elle est ?
- Bah non, pourquoi ?
Son visage se décomposa et elle posa sa main sur sa bouche.
- Merde, chuchota-t-elle.
- Il se passe quoi, intervient Max en attrapant sa main.
- Il se passe que sa grand-mère est morte et qu'elle est à Cuba avec son frère et son père pour son enterrement, lâchât-elle.
J'écarquillais les yeux.
- Sa grand-mère maternel ou paternel, demanda Maxime et je bénis le ciel qu'il pose les bonnes questions.
- Maternelle.
Je me laisser tomber contre le dossier du canapé. Voilà pourquoi elle avait agi si bizarrement. Sa grand-mère maternelle a probablement plus joué le rôle de figure féminine auprès d'elle que sa mère puisque Gabrielle n'avait que 10 ans quand celle-ci est morte. Elle a dû être complètement abattue. Et c'est pour ça que, dans le bordel ambiant, elle a cassé avec Ken.
- Mais pourquoi elle ne nous a rien dit, je finis par demander.
- Je ne sais pas, répondit Lyla. Je pensais vraiment qu'elle vous l'avait dit. Mais, si Ken est avec elle, comme ça se fait que vous ne soyez pas au courant ?
Mon cœur rate un battement. Putain, Gabrielle. Quand est-ce que tu arrêteras de repousser tous les gens autour de toi ?
- Lyla, dis-je doucement. Ken est au Japon et Gabrielle a rompu avec lui il y a deux semaines.
Elle cligna des yeux et secoua la tête.
- Non, non. Il est avec elle. Elle me l'a dit.
Je me tournais vers Jehkyl qui regardait Lyla, un air peiné sur le visage.
- Bébé, dit-il. Tu ne crois pas que tu devrais l'appeler ?
Elle hocha la tête et on se retrouva rapidement derrière l'ordi de Lyla dans la cuisine, en train d'essayer d'appeler Gabrielle par Skype. Elle répondit à la deuxième tentative. Je senti mon cœur se serrait quand je la vis. Elle avait le visage pâle, des cernes immenses sous les yeux et le regard complètement perdu.
- Lyla ? Mais, Mohamed ?
- Salut, dis-je en plissant les yeux.
- Je suis désolée, dit-elle immédiatement.
- Je m'en fous Gabrielle. Je ne t'en veux pas.
- C'est vrai ?
- Pas totalement, dis-je en secouant la tête.
Elle baissa la sienne et je soupirais.
- Pourquoi t'as rien dit à personne, je lui demande en la fixant.
- Parce que... Je ne sais pas.
- Tu rentres quand ?
- Dans une semaine.
- J'arrive.
- Mais...
- Y a pas de "mais". T'as besoin de moi. Alors je viens. Et quand on rentrera, t'appelleras Ken.
- Non.
Je me figeais. Depuis le début de l'appel elle avait l'air complètement perdue, mais pas là. Là, elle avait l'air sûre d'elle. Et je pris peur. Finalement, peut-être que je me suis trompé. Peut-être qu'elle n'allait vraiment pas bien avec Nek et qu'elle a vraiment eu besoin de partir. Peut-être qu'elle a bien fait de le quitter et que sa grand-mère a juste été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
- Je... Je l'ai quitté, c'est pour une bonne raison. Je supportais plus. J'en avais besoin, tu comprends Moh ?
Son ton se fait suppliant et je comprends qu'à cet instant précis, elle a juste besoin qu'on lui dise que ça va aller et qu'elle a fait le bon choix.
- J'étouffais, j'avais besoin de reprendre mes libertés, de plus vivre en fonction de son emploi du temps.
- Je comprends Omri. Ça va aller. Je vais te rejoindre. On va gérer ça, ensemble.
Putain.. Dans quelle merde je me suis foutue ?
~•~
Sur une échelle de 1 à j'ai balancé à votre crush que vous le kiffez et il vous a mis un râteau devant tout le monde, vous m'en voulez comment ?
(Sorry not sorry mais c'est un mal pour un bien... Je crois)
💙
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