Chapitre 51 : "Nice to meet you men"

Chanson d'amour - Nekfeu

"Mon amour j'vais devoir rentrer d'main
Mais crois-moi j'préfère t'avoir près d'moi"

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Pdv Ken

Jeudi 14 avril 2016

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas vu Gabrielle avoir l'air aussi heureuse. Son grand sourire n'a pas quitté ses lèvres depuis qu'on est sorti de l'avion. Je l'observe rigoler avec Théo en souriant. On est arrivé au bar dont elle nous avait parlé il y a une heure. L'ambiance est super cool, il y a un groupe qui joue, des lanternes au plafond, les serveuses ont un méga smile collé aux lèvres, bref, impossible de faire la gueule.

- Gabrielle, appelle une voix derrière nous.

Ma copine sourit encore plus et se retourne d'un bond avant de fondre dans les bras d'un grand black.

- Oh damn, I'm so happy to see you ! What the fuck are you doing here ?

- Surprise !

Il rigole et la sert dans ses bras. Hakim me jette un regard surpris et hausse un sourcil. Je hausse les épaules, non je ne sais pas qui c'est. Probablement un mec qu'elle connaissait avant de partir.

Elle finit par le lâcher et se tourne vers nous.

- Les gars, j'vous présente Dylan, c'est mon meilleur ami ici.

On le salue et elle se tourne vers lui pour lui expliquer qui nous sommes. Mais elle parle tellement vite que je ne comprends pas un traître mot de ce qu'elle baragouine.

- Oh, and that's Ken, my boyfriend.

Je relève la tête. Là, j'ai compris. Elle me fait signe de les rejoindre ce que je fais rapidement et Dylan me tend son poing que j'entrechoque avec le mien.

- Nice to meet you men, dit-il en souriant.

Dylan vient s'asseoir à côté de nous et j'attire Gabrielle sur mes genoux. Pour être tout à fait honnête, je n'ai toujours pas réalisé qu'elle est ici avec moi. J'ai besoin de la sentir tout le temps. Mais ça n'a pas l'air de la gêné puisqu'elle m'embrasse avant de se tourner vers son ami pour entamer une discussion à un débit bien trop élevé pour nous. Y a que Hugo qui arrive à suivre. Mais il est presque bilingue donc ça ne compte pas.

- Ken ?

Je reviens dans la réalité et souris à Gabrielle.

- Tu viens danser ?

- Danser, moi ? Je crois pas non.

- Allez !

Elle me fait sa moue d'enfant triste mais c'est hors de question que j'aille me ridiculiser. Surtout devant son meilleure pote bogosse qui la mate depuis tout à l'heure.

- Y a pas moyen Atá, dis-je l'embrassant sur le front. Moi vivant, jamais je ne danserai.

- Ok, alors j'y vais avec Dyl'.

Elle se lève d'un bond de mes genoux avant d'appeler son pote qui la rejoint rapidement et prend sa main pour l'emmener sur la piste. Elle se retourne deux minutes pour me lancer un clin d'œil en souriant.

- Tu la laisses y aller, s'étonne Hakim.

- T'as bien vu de qui on parle ? Gabrielle c'est pas Lou, si elle a décidé de faire quelque chose, elle le fait, dis-je en rigolant. Et puis, j'ai pas de souci à me faire, je suis juste à côté qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse.

- T'es sûr ?

Il m'indique la piste où les deux compères s'en donne à cœur joie, ce qui en soit n'est pas grave du tout, mais ils sont quand même vachement proche. Et là, je la sens, cette bonne vieille copine qui avait arrêté de me rendre visite depuis quelque temps. Je parle bien évidemment de la jalousie.

- Ferme la Hak's, Gab elle aime Nek plus que tout, va pas lui mettre des mauvaises idées en tête, intervient Théo.

Les deux commencent à se disputer pour savoir si oui ou non je devrais aller voir Gabrielle et lui faire une scène. Il semblerait qu'ils aient oublié qu'il s'agit de mon couple et de ma vie, mais bon, avec eux j'ai l'habitude.

- Tu sais que tu peux juste les rejoindre, me glisse Hugo.

- Elle s'amuse, j'irai plus tard. Elle vient de retrouver son meilleur pote, elle a le droit de profiter.

- Pas faux. Sinon, pour l'arrangement de "Félins", je m'étais dit que le deuxième drums il devrait se décaler un peu, tu vois ce que je veux dire ?

Pendant l'heure qui suivit, on discuta musique tandis que Gabrielle dansait tout son soul avec Dylan. C'est bizarre de la voir danser, quand on va en boîte elle déteste tellement ça qu'elle reste en haut avec moi tout le long. Elle finit par revenir, toute rouge, essoufflée et transpirante. Et évidemment, elle se laisse tomber sur moi.

- Il est plus là Dylan, je lui demande.

- Il s'est trouvé sa conquête du soir, dit-elle en rigolant.

- Ça ne les arrêtes pas de le voir danser avec toi, dis-je en maudissant la pointe de jalousie que j'entends dans ma voix.

Elle hausse un sourcil et un sourire moqueur apparaît sur ses lèvres.

- Oh non, t'inquiètes pas pour ça. Les gars qui ont l'air en couple sont toujours les plus prisés, dit-elle avec ironie.

- Donc c'est pour ça que vous dansiez comme ça ? Pour l'aider à se trouver sa conquête du soir.

Giflez-moi. Je vais vraiment lui faire une scène maintenant ?

- Dansiez comment ?

- Fais pas genre.

- On dansait normal.

- J'appelle pas ça danser normal, dis-je en levant les yeux au ciel.

- Je rêve ou t'es jaloux ?

Son léger sourire n'a pas quitté ses lèvres et je me sens doucement mais sûrement monté en pression.

- Oh merde, t'es jaloux.

Et elle éclate de rire. Je ferme les yeux et me pince l'arête du nez. Sans s'arrêter de rire elle se lève et me prend la main pour m'entraîner dehors.

- Vous allez où, nous interrompt Hakim.

- T'occupes, à demain les gars.

Je hausse les épaules face aux interrogations des gars et suis Gabrielle dehors. Cette dernière m'entraîne à sa suite, ma main dans la sienne.

- Tu sais ce que je préfère ici ?

Je secoue la tête et elle s'arrête de marcher pour me faire face.

- C'est que je peux t'embrasser sans avoir peur qu'on nous voie.

Elle passe ses mains derrière mon cou et se dresse sur la pointe des pieds pour venir poser ses lèvres sur les miennes. Mes lèvres bougent toutes seules et je passe en pilote automatique. Mes mains se posant sur ses hanches et la fait reculer doucement jusqu'au mur derrière nous.

- Il est gay, dit-elle en se reculant.

- Hein ?

- Dylan, il est gay.

Elle rigole en voyant mon regard déconcerté.

- T'inquiètes, je te pardonne.

- Pour quoi, je demande à demi-voix.

- Pour avoir été jaloux.

Elle s'écarte de moi et plante un bisou sur ma joue.

- J'étais pas jaloux.

- Bah bien sûr, et moi je suis la reine d'Angleterre.

Elle me prend ma main et reprend sa marche.

- On va où, je lui demande au bout d'un quart d'heure de marche.

- Voir l'océan.

Évidemment. Pourquoi est-ce que je pose la question ?

On finit par arriver devant les vagues. Gabrielle prend une grande inspiration et sourit.

- Si le bonheur avait un son, ce serait celui des vagues, lâche-t-elle en chuchotant.

On s'assoit sur un banc et elle se blottis dans mes bras.

- T'as froid ?

- Tu poses vraiment la question, me demande-t-elle en calant son nez dans mon cou.

- Fallait pas te mettre en jupe.

- Genre ça te dérange que je sois en jupe ?

- Hum, laisse-moi réfléchir... Non.

Elle rigole et se blottit encore plus contre moi. Elle a replié ses jambes et mon bras est passé derrière ses épaules pour la maintenir contre moi. Je sens son souffle chaud dans mon cou et honnêtement je crois que je n'ai jamais était aussi bien que maintenant.

- Ken ?

Je fronce les sourcils. Sa voix si joyeuse il y a à peine quelques minutes est maintenant bien plus grave.

- Y a un problème ?

Elle prend une grande inspiration et se redresse. L'éclairage de la rue se reflète dans ses yeux. Je crois sincèrement que je pourrais écrire une musique sur la couleur de ses yeux.

- Tu sais, Dylan, c'est celui qui m'a accueillie quand je suis revenu d'Inde.

Ses doigts jouent avec les miens distraitement et je me redresse à mon tour. Je pose ma main libre sur sa joue et lui sourit doucement. J'aime pas quand elle me parle de son ex. Ça me donne envie de taper dans tout ce qu'il y a autour de moi.

- J'ai vraiment pas envie de discuter de ça, dit-elle en fermant les yeux.

- De quoi ? De Thomas ?

- Non, de nous.

Je grimace. Je pensais qu'on aurait un peu plus de temps pour nous avant de devoir en parler. Mais en même temps, les non-dits nous auraient probablement empêchés de bien vivre le temps ensemble.

- Je sais que c'est dur pour toi, je la coupe avant qu'elle ne puisse dire quelque chose. Je sais que t'aimerais que je sois là plus souvent. Crois-moi, moi aussi, j'aimerai.

- Mais c'est pas possible. Et je le comprends, dit-elle à son tour en se collant à moi. De toute façon, je le savais depuis le début que ça allait être ça le plus dur. C'est pas les groupies ou quoi que ce soit. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais t'as pris une place dans ma vie bien plus importante que je ne le pensais.

Je souris dans ses cheveux. Je l'aime tellement. Ça a été dur à accepter. Mais vraiment. Pendant super longtemps j'ai eu l'impression de trahir Alya. M'être remis si rapidement de sa mort m'a fait énormément culpabiliser. La vérité, c'est que ça faisait longtemps que je ne l'aimais plus autant qu'avant. Je l'ai aimé, ça, c'est sûr. Et elle m'a aimé aussi. Mais notre amour était beaucoup trop explosif des deux côtés pour que ce soit sain. Alors qu'avec Gabrielle, notre relation était tellement naturelle, et ce, depuis le début. Même notre amitié l'était. C'est sans doute pour ça que notre couple l'est aussi.

C'est ce que je lui explique, les yeux rivés sur l'océan devant nous.

- J'ai peur, dit-elle. Parfois, je me réveille et quand je me rends compte que t'es pas là, je suis à deux doigts de paniquer. Et puis après je me calme en me disant que c'est normal parce que t'es en voyage ou en concert. Tu te rends compte ? T'es devenu tellement important dans ma vie que je panique quand t'es pas là. Je m'étais promis que je ne deviendrai pas ce genre de meuf addict à son gars, parce que je trouvais ça complètement pathétique. Sauf que maintenant que c'est le cas, je sais plus quoi faire.

Alors là, je suis à court de mots. Comment peut-elle lâcher ça comme ça ?

- Je suis désolée, j'aurai pas dû le dire comme ça...

- T'excuses pas, dis-je à mi-voix. C'est un peu pareil pour moi...

Je n'en reviens pas de dire ça. Si les gars m'entendaient comment ils se foutraient de ma gueule. Mais en même temps c'est vrai.

- En fait, je pense qu'on s'accroche un peu l'un à l'autre parce que notre vie part en couille. Alors on s'accroche à la seule chose de tangible.

Au fur et à mesure que je parle ça me parait de plus en plus évident. Vu que notre couple est la seule chose qui apporte (presque) que du positif alors que le reste par en couille, son travail pour elle et la célébrité pour moi, bah on s'accroche au positif. C'est une réaction normale, je crois.

- T'as raison. Mais du coup, c'est bien, tu penses ? Ou c'est mal ? Parce que le jour où on sera plus ensemble ça va être vraiment dur.

- T'es sérieuse là, ne parles pas de malheur, je soupire. Positif, j'ai dit. On pense positif et tout ira bien.

J'espère.

- Ça ne change rien au fait que t'es jamais là, reprend-elle après quelques minutes de silence. Je t'en veux pas hein ? C'est ton travail, je comprends. Faut juste que je trouve un moyen de supporter.

- Je peux t'appeler.

- S'te plaît Ken, rigole-t-elle doucement. Tu ne vas pas m'appeler tous les jours. Ce serait invivable autant pour toi que pour moi. Et puis, ça va vite soûler les gars.

- OK, alors on s'appelle au moins une fois par semaine et minimum un message par jour. Comme ça, ça irait ?

- Ok.

Je me redresse et l'aide à se relever. Je pose une main sur sa joue et l'autre sur sa hanche et plonge mon regard dans le sien.

- On va y arriver Atá, je te le promets.

Elle ferme les yeux et passe ses mains dans mon dos, collant sa joue à mon torse.

- Je t'aime, murmure-t-elle.

- Moi aussi chérie.

On reprend alors notre marche en silence. Main dans la main.

Autant Lyla a bouleversé ma vie du jour au lendemain, autant Gabrielle l'a fait d'une manière beaucoup plus douce. Elle s'est insinuée petit à petit dans mon cœur et dans ma vie. Si bien que lorsque je m'en suis rendu compte, c'était déjà trop tard. Elle est là et elle ne compte plus bouger. De toute façon, je serai bien incapable de la faire partir. C'est là qu'on se rend compte de la différence entre la recherche de l'amour, le premier amour, et le dernier, le vrai. Suga ou Emilie ont été les premières à partager ma vie, mais elles comme moi, on savait que ce n'était que du pipeau. Puis Alya est arrivée dans ma vie. C'était mon premier amour. Le premier qui m'a donné envie d'être meilleur, le premier qui m'a fait faire de belles conneries. Et c'est aussi le premier qui m'a donné envie de changer pour une fille.

Avec Gabrielle ça n'a rien à voir avec tout ça. Rien du tout. Gabrielle ne me donne pas envie de changer parce qu'elle m'accepte comme je suis. Elle accepte chaque facettes de moi. Elle accepte le côté fêtard et joueur du fennec, elle accepte la popularité de Nekfeu et surtout, elle accepte les failles de Ken. Gabrielle, elle me donne envie d'être moi, tout simplement. Quand je suis avec elle, j'ai pas envie de me cacher, de faire semblant.

- À quoi tu penses ?

- À toi.

Elle rougit et sa prise sur ma main se raffermit.

- Je voulais savoir, est-ce que ça te dérange que je parle d'Alya dans mon prochain album ?

- Bien sûr que non. Pourquoi ça me dérangerait ?

- Elle ça la dérangeait. Elle m'avait fait toute une scène à cause de Risible amour.

- C'est stupide. Tu mets ton histoire dans tes morceaux, c'est normal que tu parles de tes exs.

- Et ça te dérange si je parle de toi ?

- Tu vas parler de moi ?

- Je sais pas, je parle de ce qui m'inspire, donc j'imagine que oui.

Elle s'arrête alors et lâche ma main. Je me tourne vers elle, étonné.

- Je t'inspire ?

- Évidemment. Pourquoi, t'en doutes ?

- Je sais pas, dit-elle, pensive. J'avais jamais imaginé que tu puisses écrire une chanson sur moi.

- Gabrielle, dis-je en posant mes mains sur ses joues. Je pourrais écrire un album entier sur toi. Même un double album si je voulais. Et tu sais pourquoi ?

Elle secoue la tête.

- Parce que je t'aime, je lui réponds en entrecoupant chaque mot d'un baiser.

- T'es un grand malade, dit-elle finalement. Je t'aime aussi.  

~•~

Bon. Alors. Ils l'ont enfin eu leur discussion. Vous en pensez quoi ? Ça va tenir ou pas ???

Cœur sur vous !

💙

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