Chapitre 48 : "Jamais entendu un truc aussi con"
Elle pleut -Nekfeu feat Nemir-
"Vaut mieux avoir de sérieux amis que des amis sérieux"
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Pdv Gabrielle
Samedi 26 mars 2016
Je serre Ken contre moi en enfouissant mon nez dans son cou. Il est vraiment en train de partir. La part égoïste de moi aimerait lui demander de rester. Et puis après je me rappelle que je ne suis personne pour l'empêcher de vivre sa vie. Surtout qu'on ne parle pas juste de sa vie ici, mais de son métier, de sa passion.
- Atá, chérie, murmure-t-il dans mes cheveux. Faut que j'y aille.
- Je veux pas, je marmonne.
- Moi non plus.
- Oh Gabi ! Lâche le fennec, on a un avion à prendre nous, rigole Théo.
- Laisse les tranquille, dit Sophia en frappant le bras de son fiancé.
Ken finit par s'écarter de moi et caresse doucement ma joue.
- Ça va aller ok? Je t'appelle quand je suis arrivé.
- Amuse toi bien, dis-je doucement.
- Je peux?
- Non.
- Je me disais aussi, rigole-t-il.
Il m'embrasse doucement et me sert une dernière fois contre lui avant d'attraper son sac et de me lâcher pour retourner auprès des gars qui le charrient sur ses actions de canards. Je souris en les voyant se diriger vers la porte d'embarquement en se disputant. Des gamins. Je refoule mon envie de pleurer et me retourne vers les filles. On n'a pas l'air connes comme ça à regarder nos mecs partir.
Adèle claque dans ses mains en déclarant que maintenant que nous sommes, enfin, débarrassées de ces cons de rappeurs, on va pouvoir s'amuser. Je refuse tout net l'idée d'une sortie en boîte. Premièrement parce que je n'aime pas ça, et deuxièmement parce que j'ai promis à Ken que je ne ferais pas de conneries pendant son absence. Conneries sous-entendant me bourrer la gueule et/ou me défoncer jusqu'à oublier tous mes problèmes.
Les filles râlent que je ne suis pas drôle, mais finissent par se ranger à mon avis en déclarant que de toute manière elles sont trop fatigué pour aller en boîte. On se dirige donc toute vers l'appart géant d'Adèle et Doum's.
- Bon, parlant peu, mais parlons bien, chantonne la maîtresse de maison quand on est toute installées dans son canapé. Quoi de neuf mes bellas?
- Moi je voudrai bien un update sur l'évolution de la relation entre notre Louloute et Haksou, sourit Sophia en posant son menton sur sa main pour regarder Lou.
- Moi aussi, je renchéris.
La principale concernée soupire en se renversant en arrière sur le canapé.
- C'est compliqué, déclare-t-elle simplement.
- On a toute la nuit chérie, rigole Adèle.
- Ok. Alors, comment expliquer... Déjà, on n'est pas ensemble. On est, je sais plus qui avait sortit ça une fois, des "sex friends supplément sentiments".
- En gros, vous êtes ensemble, mais vous voulez faire genre que non, dis-je en haussant un sourcil.
- Globalement, ouais.
- C'est stupide, tu sais ?
- Je sais.
On se regarde cinq secondes avant d'éclater de rire.
- Tu sais, dis-je entre deux éclats de rire. Avec Ken au début on avait fait ça, sauf que nous, on a tenu une semaine.
- Oh! C'est vrai! J'avais oublié cette histoire, rigole Lou.
- Et du coup, vous vous êtes dit quoi pour L.A, demande Soph' à Lou. Il peut aller voir ailleurs?
- Bah, techniquement, oui. Sauf qu'il sait que s'il fait ça, c'est "bye bye" pour moi.
- Tu doutes jamais toi Adèle, je demande subitement.
- De quoi? De Doum's? Ah non. Jamais. De toute manière, il est tellement tout le temps défoncé qu'il ne serait pas capable de tenter quelque chose avec une meuf, rigole-t-elle. Pourquoi? Tu t'inquiètes pour Ken?
- Pas vraiment... C'est juste que, parfois, je me demande s'il ne préférait pas pouvoir faire ce qu'il veut.
Les trois filles me regardent, un air stupéfait sur le visage. Je baisse les yeux vers mes mains qui triturent un plaid. Ce n'est tellement pas dans mes habitudes de me confier sur ma relation avec Ken que je comprends leur réaction.
- Gabi, tu doutes souvent de ce genre de truc, finit par demander Sophia.
- Ouais, je souffle.
Pour être honnête, je ne sais absolument pas pourquoi mais je me sens d'humeur à tout partager ce soir. Ken n'étant pas là, j'ai personne avec qui discuter de mes états d'esprits.
- Gab', s'il y a bien un truc dont tu dois te persuader, c'est que Ken t'aime. Ça crève les yeux, même un aveugle le verrai, dit Adèle.
- C'est clair. Je l'ai jamais vue autant impliqué dans une relation. Même avec Alya il était pas comme ça, continue Sophia.
- Non mais je sais ça les filles. Il me l'a dit et je connais son histoire avec Alya sur le bout des doigts.
- Comment ça ?
- Avant qu'on sorte ensemble on était amis vous savez, dis-je en ricanant. Bref, je sais tout ça. Mais parfois, je me demande s'il ferait pas mieux de profiter de sa célébrité pour faire tout ce qu'il veut sans avoir sa meuf qui le retient à l'autre bout du monde.
- Jamais entendu un truc aussi con, marmonne Adèle en buvant une gorgée de son jus d'orange.
Je lève les yeux au ciel en me renfonçant dans mon coin du canapé.
- Sérieux Gabrielle, reprend Sophia en posant sa main sur mon bras. Ça fait plus de trois ans que je connais les gars et je peux t'assurer que Ken en a bien profité. Avant "Feu" c'était autre chose chérie. C'est un secret pour personne.
- C'est clair, le gars sautait sur tout ce qui bouge, rigole Adèle.
- Merci les filles, je marmonne.
- Non mais c'est pas ce qu'on voulait dire, s'empresse de dire Sophia. Je peux t'assurer qu'il est mille fois plus heureux avec toi qu'il ne l'était avant. Parce qu'il avait personne sur qui se reposer. Alors que là, tu lui apportes une sécurité dans le monde éphémère de la musique.
- C'est beau, ricane Lou.
- Non mais elle a raison, reprend Adèle. Ça a toujours été ça son problème. Il se persuadait que se faire une meuf différente tous les soirs ça allait lui apporter quelque chose.
- Au final, tu ne l'empêches pas d'avancer, tu l'empêches de sombrer Gabi, sourit Lou.
J'arrive à voir ce qu'elles veulent dire. Et elles ont raison. Le problème, c'est que si c'est moi qui sombre, je ne vois pas comment je pourrais l'empêcher de sombrer à son tour.
- Et du coup, quelqu'un peut m'expliquer le bail entre Lyla et le frère de Burb', finit par demander Adèle.
- Ils sont ensemble maintenant non, demande Lou.
- Ouais, j'acquiesce. D'ailleurs elle est chez lui là.
- Sérieux? Mais ils ont fait des bails?
- Tu veux dire, s'ils ont couché ensemble? J'en sais rien. Je ne pense pas, sinon elle me l'aurait dit, j'espère.
- Et t'as confiance?
- En Jehk' je sais pas, mais en Lyla oui. Donc j'essaye de ne pas trop faire la grande sœur surprotectrice. Ken et Deen s'en chargent suffisamment.
- Il est vraiment mim's avec elle, sourit Sophia.
- C'est vrai.
On discuta toute la nuit. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas pu se faire une soirée entre filles et ça me fit beaucoup de bien.
- J'vous aime les filles, dis-je alors aux alentours de trois heures du matin.
[...]
Pdv Lyla
Lundi 28 mars 2016
Je déteste le lycée. C'est même plus une constatation, c'est un fait. Je déteste le lycée et je n'ai qu'une seule hâte, c'est d'entendre cette putain de sonnerie qui indiquera la fin de mon enfer pour aujourd'hui. C'est bête parce que j'adore apprendre de nouvelles choses.
- Lyla, vu que tu as l'air parfaitement concentré, tu peux peut-être me traduire la phrase au tableau, me dit ma prof d'Anglais en apparaissant comme par magie devant moi.
Je jette un œil à la phrase et soupire mentalement. Être bilingue en France, très mauvais plan. Tu peux être sûr que tu feras chier en cours d'anglais.
- Why can't I have some candies mum ?
"Pourquoi je ne peux pas avoir des bonbons maman ?". Mais qu'est-ce qu'on apprend en cours d'anglais bon sang?
- Hum, great, good job.
Mme Durand me regarde mal derrière ses lunettes avant de retourner à son bureau. La pauvre, les trois-quarts des élèves n'écoutent absolument pas son cours. Il faut dire qu'avoir cours d'anglais le lundi de 17 heures à 18 heures ce n'est pas forcement le meilleur horaire.
Enfin, la sonnerie retentit et j'enfile ma veste en quatrième vitesse et fonce dehors. Plus que trois mois ici et je pourrais partir.
Je sors devant le lycée et un grand sourire prend place sur mon visage quand j'aperçois une silhouette que je connais bien, appuyé contre un arbre. La capuche d'un sweat sur la tête. Il relève les yeux que je m'arrête devant lui et me prend la main pour m'attirer contre lui. Je soupire quand il pose doucement ses lèvres sur les miennes.
- Tu m'as manqué, je chuchote quand on s'écarte.
- On s'est vu hier bébé.
- Même.
Il rigole et passe son bras sur mes épaules.
- J'ai été mandaté par Diabi pour te ramener au studio, dit-il en m'entrainant vers sa voiture.
- Par Diabi ?
- Ouais, une histoire de prod' que vous avez fait ensemble. D'ailleurs, tu ne m'avais pas dit que tu faisais des prod', dit-il en bougonnant.
Je rigole et m'excuse avant de lui expliquer rapidement que j'aimais bien trafiquer des prod' avec Jérémie.
- Ken en a même pris une pour un son avec Népal.
- Sérieux? Putain, mais ma meuf elle va devenir célèbre en vrai.
- T'es con.
Je crois que ce que je préfère dans ma relation avec Max, c'est quand on est dans sa voiture. Généralement, on ne parle pas. Juste on écoute de la musique. Sa main posée sur ma cuisse. Je savoure ces moments après la cacophonie qui règne en permanence dans ma classe. Un peu de calme ça fait toujours du bien.
- Ly?
Depuis quelque temps, il s'est mis à m'appeler comme ça, et je fond un peu plus à chaque fois qu'il le dit. Entre le "Nono" de Deen, "Princesse" de Ken et autres "Lylouche" j'ai presque l'impression de faire partie de L'entourage vue tous les surnoms que j'ai.
- Oui?
- Tu fais quoi ce weekend?
- Je travaille, dis-je en haussant les épaules. Pourquoi?
- Tu ne veux pas qu'on descende à Toulon?
- Voir tes parents?
Il acquiesce et prend ma main pour la serrer doucement.
- Tu leur as dit pour nous deux?
- Nop.
- Tu veux leur dire?
- Toi non?
Il tourne la tête vers moi et je détourne le regard.
- Je ne sais pas, je murmure. C'est allé tellement vite entre nous.
- Eh... T'inquiètes, c'était juste une idée comme ça.
- Je ne veux juste pas qu'on brûle les étapes, dis-je doucement en serrant sa main.
La vérité, c'est que je flippe un peu. Ok, beaucoup. Vu que j'ai jamais été avec quelqu'un, je ne sais pas du tout comment ça marche tout ça.
- Je comprends Ly. T'inquiètes pas, dit-il en souriant.
Quand on arrive au studio Blackbird, il me prend la main et embrasse mon front.
- T'es belle, dit-il doucement et je sens mes joues chauffer.
- Tu le remarques que maintenant ?
- J'étais trop occupé à t'embrasser.
- T'es con Maxime Castelle.
Il rigole et m'embrasse avant de pousser la porte du studio, ma main dans la sienne. On traverse les couloirs avant de trouver la salle où on trouve Diabi, Elite, Lo', Sneazz' et Alpha.
- Ah! Les amoureux nous font l'honneur de leur présence, rigole Moh quand on passe la porte.
- Ta gueule Sneazz', lâche Max en même temps que moi.
- Et merde, on les a définitivement perdu, maintenant, ils parlent en même temps, soupire Louis sous les éclats de rire généraux.
- Lylouche, tu peux venir voir s'te plaît.
Je lâche Max pour aller m'asseoir à côté de Diabi et met le casque qu'il me tend.
- J'ai le mix final d'Esquimaux, dit-il en m'adressant un petit sourire en coin. Prête à écouter le futur single de mister Nekfeu?
- Absolument pas.
- Yo Diabi, garde pas ça pour vous, fait tourner nan, intervient Alpha.
Diab' me questionne du regard, mais je hausse les épaules. De toute manière, si ce morceau finit sur l'album de Ken tout le monde l'écoutera. Et puis c'est pas comme si je l'avais fait toute seule cette prod. J'ai juste apporté quelques idées.
J'enlève donc mon casque et me laisse tomber contre le dossier de ma chaise. Diabi appuie sur un bouton et la musique emplie le studio.
J'avoue, ça claque. Népal et Ken sont beaucoup trop fort sur ce son. Je n'aime pas le rap, mais je sais quand même reconnaître un bon morceau d'un mauvais. À la fin du morceau, les gars nous félicitent avec Diabi et Max me prend la main pour me relever et m'embrasse sous les cris d'animaux des gars.
- Décidément, t'es vraiment incroyable comme meuf, chuchote-t-il à mon oreille.
- T'es pas mal non plus.
Mon téléphone sonne à ce moment, rompant la bulle dans laquelle nous nous étions enfermés. C'est Gabrielle. Je sors pour répondre et porte le téléphone à mon oreille.
- Gabi ?
- Coucou choupette. Je suis désolé, j'ai complètement zappé de te prévenir, mais je fais la fermeture aujourd'hui. T'as de quoi manger dans le frigo.
- Ok, y a pas de souci.
- Bah si, un peu. Ça m'embête de plus pouvoir discuter avec toi le soir.
Pour être honnête, moi aussi ça m'embête. J'aimais bien nos petites discussions sur nos journées respectives. Mais bon, elle se décarcasse déjà assez pour pas qu'en plus j'aille râler que je ne la vois plus.
- T'inquiètes pas Gabi. On se voit demain.
- Ok... T'as qu'à proposer à Max de venir manger avec toi.
- Je verrai. Il a peut-être d'autres trucs à faire, dis-je en rigolant légèrement.
- Tu sais, je suis sûr que si tu lui demandais de rester avec toi enfermé avec toi pendant deux semaines pour t'aider à réviser tes maths, il le ferait.
- Mouais.
Elle rigole avant de me souhaiter une bonne fin de journée et de repartir travailler. Après plusieurs semaines de recherches, elle a fini par trouver un job dans un bar pas trop loin de l'appart. Elle a les pires horaires qui soit et son salaire n'est pas vraiment à la hauteur de ses espérances. Du coup, elle fait des heures sup'. Je culpabilise vachement. Si je n'étais pas là elle n'aurait pas à faire tout ça. Je me demande même si je ne devrais pas me trouver un job moi aussi.
- Ça va Ly?
Je me tourne vers Max qui est appuyé contre la porte du studio.
- Oui, oui, t'inquiètes. Je ne vais pas tarder à rentrer.
- Je te remonte?
- Je veux bien.
Il me sourit et dix minutes plus tard, on est de retour dans sa voiture. Mes yeux fixés sur l'extérieur, l'album "Carrie et Lowell" de Sufjan Stevens qui découle des enceintes, et sa main posé sur la mienne.
Finalement, peut-être que je vais accepter de descendre à Toulon avec lui, juste pour pouvoir faire sept heures de route comme ça.
Une fois en bas de l'immeuble, j'attrape mon sac et ma veste et me tourne vers lui.
- Elle rentre à quelle heure Gabrielle, me demande-t-il.
- Tard...
- Tu veux que je reste ?
- T'inquiètes pas, tu dois avoir pleins de trucs à faire, dis-je en fixant nos mains entrelacées.
- Pas vraiment, mais ok. On se voit demain de toute manière.
- Oui, à demain Max, dis-je du bout des lèvres.
En vrai, je meurs d'envie qu'il reste. Mais je me suis promis un truc il y a trois semaines, je ne veux pas être le genre de meuf accro à leur mec qui ne supporte pas de ne pas le voir plusieurs jours. Alors je me contente de l'embrasser et sort de la voiture. Mais à peine ai-je fait quelques pas que je me fige.
Et merde.
Je me retourne et tapote à la vitre de Max. Il la baisse et m'interroge du regard.
- Finalement, je veux bien que tu montes.
~•~
Hello les abricots !
Il reste un peu moins de 10 chapitres je suis pas du tout prête à vous laisser...
Qu'est-ce que vous pensez de la relation entre Max et Lyla ? Finalement c'est pas complètement un con, si ?
Allez, la bisette les cocos !
💙
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