Chapitre 30 : "Surprise!"
Ciel Noir - Nekfeu
"Et c'est pur comme l'amour des jeunes"
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Pdv Lyla
Lundi 18 janvier 2016
Enfin je peux sortir de l'hôpital. J'en pouvais plus. Devoir toujours rester dans cette chambre commencer à me peser. Et, même s'il y avait toujours au moins un des gars qui venait me voir tous les jours, je me sentais seule.
Mais tout ça c'est fini puisque je peux enfin sortir. Il est dix heures, Gabrielle ne devrait pas tarder à arriver. Je suis assise sur mon lit. Mon sac à mes pieds et les béquilles à porter de mains. Je trépigne d'impatience quand la porte s'ouvre enfin. Mais ce n'est pas Gabrielle qui entre mais Hakim.
- Salut gamine, me salut-il.
- Hey ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Bah t'as l'air heureuse de me voir ça fait plaisir, dit-il en s'adossant au mur
- Désolé, dis-je, penaude. C'est juste que j'attendais Gabi parce qu'elle doit me ramener chez elle.
- Ouais, et bah Gabi avait oublié un détail assez important qui est qu'elle travaille, rigole-t-il.
- Ça m'étonne pas d'elle, dis-je en soupirant.
- Bref, du coup c'est moi qui t'emmène. Allez, on bouge.
Il se lève et attrape mon sac.
- Hak's, dis-je d'une petite voix.
- Ouais ?
- J'ai pas eu mon bisou.
- T'es vraiment une enfant toi hein, rigole-t-il. Allez, vient là.
Il s'approche et me prend dans ses bras avant de m'embrasser le front.
J'attrape mes béquilles et le suit jusqu'à l'ascenseur. Arrivé dehors je respire un grand coup. Ça fait du bien d'être dehors. Je le suis jusqu'à sa voiture et m'installe dans le siège passager.
- Ça te dérange si on va au stud'? Diabi voulait te montrer un truc il me semble.
- Oh non, ça fait une éternité que j'y suis pas allée !
Il sourit, ce qui, pour Mekra, et quand même rare, et se dirige vers le stud'. On discute un peu de ce qu'il s'est passé quand j'étais pas là. Je lui suis reconnaissante de ne pas remettre le sujet de mon père sur le tapis. Quand on arrive il prend mon sac et m'aide à sortir. Avec les béquilles c'est assez chiant quand même. On entre dans le bâtiment et longe le couloir habituel. Il m'ouvre alors la porte et j'entre dans le studio qui curieusement est plongé dans le noir. J'allume alors la lumière et...
- Surprise !
Je sursaute. Ils sont tous là. L'entourage au grand complet, même Eff et Iván à qui je n'ai pas beaucoup parlé, Hugz, Élite, Diabi, Mo', Darryl, Lou et Gabrielle. Je sens les larmes monter et tombe dans les bras de Diabi qui était le plus près de moi.
- J'y crois pas, vous êtes tous là ! Je vous aime vous êtes trop génial ! Merci, merci, merci.
Ils rigolent face à mes balbutiements et je souris de plus belle.
- Bouge Diab', c'est à moi.
Je rigole en prenant Deen dans mes bras.
- Tu m'as manqué, je lui chuchote à l'oreille
- Je suis désolé, j'étais descendu voir mes parents.
Je passe entre les bras de chaque personne dans la pièce et je ne peux m'empêcher de sourire à pleine dents.
- Eh, Lyla, m'appelle Diabi. Vient voir.
Je me dirige difficilement vers lui. On est un peu trop serrés dans le studio. Quand j'arrive à côté de lui il se lève pour me laisser sa chaise.
- J'ai terminé la maquette de la prod qu'on a fait ensemble, on leur fait écouter ?
- T'es sûr ?
- Je suis sûr que Nek va kiffer.
- Bon, si tu le dis. Je te fais confiance.
- Eh, les gars !
Toutes les personnes présentes tournent la tête vers nous.
- Avec Lyla on a fait un truc qu'on voudrait vous faire écouter.
- Lyla beatmaker, rigole Fram'.
Je me ratatine dans mon siège tandis que Diabi lance la prod. Mais ça ne faisait même pas dix secondes qu'elle était lancée que les gars sont déjà debout.
- Plus fort Diabi, gueule Hugz
- Ça pète, enchaine Nek.
- Tu vois je te l'avais dit qu'ils allaient kiffé, me dit Diabi en me faisant un clin d'œil.
Je souris en réponse. Effectivement ils ont l'air de bien aimé.
- Prem's ! Crie Ken sous les protestations des autres et les rires des filles.
- Vous ne voulez pas on décale, propose Idriss. On est trop serré là.
- On peut aller chez moi, propose Lou, j'ai de la place depuis que l'autre con est parti.
Les garçons acquiescent mais certains décident de rester au studio. Je monte dans la voiture de Mekra avec Lou, Gabi et Ken. Une fois arrivé je me fais porter par Mekra jusqu'à l'appart de Lou qui est au dernier étage.
- Putain j'ai la dalle, grogne-t-il en arrivant.
- On a qu'à commander des pizzas, propose Ken.
- Je suis pour, dit Gabrielle.
- On attend les autres et on commande.
Dix minutes plus tard arrivent Deen, Mo', Diabi, Alpha et le reste du $-Croums.
S'ensuit un bordel inimaginable pour le choix des pizzas.
- Putain Deen tu vas pas prendre une pizza hawaïenne, dit Gabi avec un air choqué sur le visage.
- Laisse moi tranquille gamine.
- Y a des pizzas végé, demande Ken.
- Vous pensez que je peux commander une reine sans le fromage et les champignons, s'interroge Lou.
- Ouais tu veux une tartine de tomate avec du jambon quoi, rigole Framal. Elle est chelou ta meuf frère.
- Tu me casses les couilles Fram', répond Mekra.
- Si je mets mon shit sur ma pizz' ça doit être grave bon, non, dit Doum's.
- On a le droit à combien de pizzas chacun, reprend Deen.
- J'suis musulman moi, je peux pas prendre de jambon y en a à d'autre viande, demande Sneazz'.
- Putain mais je voulais manger un grec, râle Alpha
Et moi, je regarde tout ce beau monde se foutre sur la gueule pour des pizzas en rigolant. Finalement ils arrivent à trouver ce qu'ils veulent et Gabi passe la commande des treize pizzas. Oui, treize, Deen en a pris deux finalement.
En attendant les pizzas on se disperse dans le grand salon de Lou. Je m'assois dans un fauteuil à côté de Diabi et bois une gorgée de mon verre d'eau que je manque de recracher quand je vois Gabrielle s'assoir sur les genoux de Ken et qu'il l'embrasse sur la tempe. Évidemment tout le monde a remarqué ce rapprochement soudain et on les regarde, stupéfaits. Face au silence présent dans la salle Ken relève sa tête du cou de Gabrielle et hausse un sourcil.
- Vous avez quoi ?
- C'est quoi ça, demande Théo en agitant sa main entre Gabi et Nek.
Ken sourit et regarde Gabrielle qui nous jette un regard exaspéré avant de poser ses lèvres sur celles de Ken sous nos yeux stupéfaits. Lou est la première à se remettre et se tourne vers Sneazz'.
- Mo' tu me dois trente balles.
Gabrielle soupire avant de laisser tomber sa tête dans le cou de Ken qui éclate de rire en même temps que les gars.
- Ça fait combien de temps, demande Diabi.
- Depuis vendredi, répond Ken en souriant.
- Vendredi ! Mais pourquoi je suis pas au courant, je râle.
- Désolé Lylouche. Je crois que j'avais pas réalisé, dit Gabrielle en souriant à Ken qui lui sourit en retour.
Ils sont vraiment trop mignons tous les deux. De toute façon c'était couru d'avance qu'ils allaient finir ensemble.
On a passé le reste de la journée ensemble et vers dix-huit heure Mekra, aka mon chauffeur attitré, nous a ramené chez Gabrielle. Elle a transformé la pièce qui lui servait de bureau en chambre pour moi.
- On ira chercher le reste de tes affaires un de ces quatre d'accord, me demande-t-elle en posant sa main sur mon épaule.
J'acquiesce en silence. Elle dépose un baiser sur ma joue et sort de la chambre pour aller faire à manger. Je pose mon sac par terre et m'assois sur mon lit.
J'ai du mal à me dire que c'est ici que je vais vivre maintenant. Que l'enfer que j'ai vécu avec mes parents à enfin pris fin. Ken et Gabrielle m'ont demandé de ne pas me préoccuper du procès. Ils se chargent de tout. J'aurai "juste" à témoigner.
Je regarde autour de moi. Ma chambre ne contient qu'un lit une place dans un coin, un petit bureau et une penderie. Je souris en voyant que Gabrielle a posé trois cadres sur mon bureau. Le premier est une photo d'elle et moi en train de rigoler dans son canapé. Le deuxième est un selfie pris au studio. C'est Ken qui a pris la photo mais il l'a mal cadré et on ne voit que la moitié de son visage souriant avec en arrière-plan Diabi, Deen et moi faisant des grimaces. Et enfin, la dernière, c'est une photo de Ken et moi. Je suis dans ses bras, les yeux fermés et il fixe l'objectif en souriant légèrement. Mon cœur se gonfle en voyant ces clichés.
- Lyla ? Tu viens manger ?
- J'arrive.
Je regarde une dernière fois les photos avant de retrouver Gabrielle dans la cuisine.
- Pas trop stressé pour demain ?
Je hausse les épaules. Pas plus que d'habitude. En fait je stresse de moins en moins d'aller en cours.
- Ça va.
- Tu commences à quelle heure demain ?
- Huit heures.
- Mekra voulait t'emmener mais je ne suis pas sûr qu'il va réussir à se lever, rigole-t-elle.
- Je peux prendre le métro t'inquiète.
- T'es sûr ? Avec tes béquilles ça va être chiant non ?
- Mais non. Je me débrouillerais.
- Ça m'embête quand même.
Je la rassure et on se dépêche de manger avant que je ne tombe de fatigue dans mon lit.
[...]
Mardi 19 janvier 2016
J'enlève mes écouteurs en entrant dans l'enceinte du lycée, me dirigeant vers la vie scolaire pour justifier mes absences. Gabrielle les a appelés pour leur expliquer donc ça devrait aller. J'allais pousser la porte quand quelqu'un m'attrape le poignet me faisant sursauter. Je me tourne et enlève vivement mon poignet.
- Euh, salut, je suis désolée je voulais pas te faire peur.
- Oh, salut Vincent.
- Euh, ça va, me demande-t-il en se grattant la nuque.
- Oui, pourquoi, dis-je d'un ton suspicieux.
Vincent a dû me parler une seule fois depuis le début de l'année. Il a beau être délégué il s'en fout un peu donc je ne comprends pas tout de suite pourquoi il vient me parler.
- Écoute, euh, comment dire. Je t'ai pas beaucoup parlé dans l'année n'est-ce pas ?
- Effectivement, dis-je ne comprenant pas où il veut en venir.
- Désolé pour ça. Je suis sensé être délégué et j'ai pas vraiment rempli mon rôle.
Voyant que je ne commente pas il reprend.
- Et, euh, je sais pas si c'est vrai mais les gens disent que tu te faisais taper par ton père alors je culpabilise un peu parce que t'as pas l'air d'avoir beaucoup d'amis et peut être que si j'avais mieux rempli mon rôle de délégué ça se serrait passer autrement...
Et il continue de parler et parler et parler. Mais moi je suis resté coincé sur sa première phrase.
- Attend, je le coupe. Comment ça les gens disent que je me fais taper par mon père ?
Il s'arrête de parler un peu désappointer.
- Euh, bah, je sais pas.
- Bon sang, et arrête avec tes "Euh". Exprime-toi correctement, merde.
Il me regarde surpris.
- Ah mais en fait tu sais te défendre. On dirait pas comme ça.
Je lève les yeux au ciel.
- Tu ne me connais pas Vincent. Comment tu peux savoir si je sais, ou pas, me défendre.
- T'as raison. Tu veux de l'aide pour porter ton sac.
J'hésite un instant à répondre par la négative mais c'est chiant avec les béquilles et puis j'ai aucune raison de refuser. Pour une fois que quelqu'un est sympa avec moi.
- Merci, je lui souffle.
Il me sourit et m'accompagne à la vie sco' puis devant notre salle de classe. Quand on arrive devant une fille à qui je n'ai jamais parlé, Anaïs je crois, se précipite vers moi.
- Salut Lyla. J'ai appris pour ton père. Je suis de tout cœur avec toi ! Mon père frappait ma mère jusqu'à ce qu'elle le dénonce. Heureusement il ne m'a jamais touché mais c'est pas ton cas. T'inquiète pas il va payer !
Je suis choqué. Donc tout le monde est au courant c'est ça ? Vue qu'ils me regardent tous avec pitié j'en conclu que c'est le cas.
- Merci Anaïs. Mais, euh, comment tu l'a su ?
- Tout le monde en parle. On est grave remontées avec les meufs de mon assos féministe !
- Ah. Et bah, merci, je suppose.
Je ne sais pas du tout quoi penser de tout ça. Soudainement, alors que j'étais invisible, je deviens presque autant célèbre que Ken.
Notre prof de philo apparaît et nous fais entrer dans la salle de classe. Je tente tant bien que mal d'essayer de comprendre quelque chose à ce que baragouine ma prof. Alors qu'on étudie un extrait d'un livre d'un philosophe dont j'ai oublié le nom je me dis qu'on ferait mieux d'étudier un des textes de Ken, ça serait plus intéressant.
Au bout de deux heures de supplices je m'éclipse aussi vite que me le permette mes béquilles.
- Tu veux de l'aide ?
Vincent, encore.
- Te sens pas obligé hein ?
- Ça me fais plaisir.
Je hausse les épaules et lui passe mon sac. Il me sourit et m'accompagne jusqu'à l'ascenseur. Dans ce dernier il se tourne vers moi.
- Si t'as besoin de parler, je suis là d'accord ?
- Je te connais pas Vincent. C'est pas parce que t'as porté mon sac trois fois qu'on va devenir meilleurs potes.
- J'ai jamais dit ça. C'est juste que t'as l'air très seule au lycée... Je voulais juste être gentil.
- Je suis pas seule.
Il baisse la tête et je me sens mal d'être aussi cassante.
- Désolée, j'ai pas l'habitude.
- De quoi ?
- Que les gens viennent me voir.
L'ascenseur s'ouvre et je m'avance en prenant appuis sur mes béquilles. Vincent marche à côté de moi en silence.
Durant toute la journée d'autre personnes que je ne connais absolument pas vienne me voir pour me signifier leur soutien. Je souffle de soulagement quand la dernière sonnerie de la journée retentit et je sors enfin du lycée. Quand j'arrive dehors je vois Lou appuyée contre sa voiture, concentrée sur son téléphone.
J'allais m'approcher d'elle quand Vincent apparaît devant moi. Je lève les yeux au ciel. Mais il ne va jamais me lâcher c'est pas possible.
- Quoi encore ?
- Désolé, c'est juste que je me demandais si tu ne pourrais pas me passer ton numéro. Comme ça si t'as besoin de quelque chose tu pourras me demander.
Je hausse un sourcil. Première fois qu'on me demande mon numéro.
- Ouais, j'imagine que ça a du sens. File ton téléphone.
Je lui prends son portable et inscrit mon numéro.
- Bon, à demain Vincent.
- À demain.
Je me retourne enfin vers Lou qui le fixe en fronçant les sourcils.
- Salut, je l'interpelle. Ça va ? Qu'est-ce que tu fais là ?
- Gabrielle m'a demandé de venir te chercher. C'était qui, dit-elle en indiquant Vincent du menton.
- Le délégué. Il s'est découvert une conscience du coup il me colle.
- Quoi ?
- Tu veux pas qu'on rentre. J'en peux plus de rester debout.
- Pardon. On y va.
Elle range mon sac dans le coffre et je monte dans la voiture à côté d'elle. Une fois assise devant une tasse de chocolat chaud chez Gabrielle, j'entreprends de lui expliquer ce qu'il s'est passé durant la journée.
~•~
Kikou les roudoudous !
Deux choses !
Déjà je pars au ski demain (en espérant qu'un troisième confinement ne nous tombe pas dessus entre temps 🤞)pour toute la semaine et je n'aurai probablement pas de wifi durant toutes cette semaines. Du coup je vais publier les trois chapitres de la semaine prochaine juste après celui là. Commentez comme d'habitude, je répondrai à tout dès que possible ou dès je rentre avec mes conneries habituelles ;)
Ensuite, on est au chapitre 30 et plus de 1,6K de lecture. C'est juste incroyable, je ne m'y attendais carrément pas c'est fou. Je sais qu'en réalité vous n'êtes qu'une petite trentaine à lire, mais je ne connais pas 30 personne sur Wattpad alors c'est quand même incroyable ! Bref, merci, merci, merci !
Gros gros cœur sur vous !
❤🧡💛💚💙💜🤍
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