Chapitre 27 : "On verra ce que ça donne"
Galatée - Nekfeu
"Tu voulais plus t'poser, t'avais tout fait pour t'aguerrir beauté
Mais moi j'ai tout fait t'acquérir"
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Pdv Ken
Mardi 12 janvier 2016
Le tableau de Lyla sous le bras je sortais de l'hôpital. Je repensais à cet après-midi que j'avais passé avec elle. Savoir à quel point ce qui lui été arriver l'avait détruite m'avais fait beaucoup plus de mal que ce que je pensais.
Instinctivement, mes pas me menèrent au studio où se trouvaient déjà le $, Alpha et Diabi. Je poussais la porte et saluais tout le monde en posant le tableau dans un coin.
- Wesh !
- Wesh, me répondent-ils en cœur.
- T'étais avec Gabi, me demande Framal.
- Non, j'étais avec Lyla. Pourquoi direct Gabrielle ?
- Fais pas genre Nek.
Je soupire en me laissant tomber sur le canapé.
- Comment elle va , me demande Diabi.
- Lyla ? Elle va mal. Elle fait comme si tout aller bien, mais elle est complètement détruite.
- Mais on peut faire quoi ?
- Rien je pense. Enfin rien à part être là pour elle quoi.
- Ouais, mais nous on part en mars pour trois mois pour l'album du $ Nek, me lance Mekra.
- Je sais Haks', je sais.
- Au pire elle vient avec nous, au moins pendant ses vacances, propose 2Zer
- Ouais, pourquoi pas. On verra sur le moment au pire. De toute manière, elle va habiter avec Gabrielle donc ça ne devrait pas poser de problème.
- Ça avance au fait, me demande Alpha.
- Je sais pas, vous demanderez à Gabrielle, je grommelle.
- Oula, y a de l'eau dans le gaz, rigole Diabi.
- On peut parler d'autre chose ? J'ai écrit un truc tout à l'heure et je pense que ça irai bien avec la prod que Loubensky m'avait fait écouter la semaine dernière.
- Celle avec le violon ?
- Ouais.
- Le fennec va encore nous pondre un truc de dépressif les gars, rigole Fram'.
Je hausse les épaules en souriant. Les gars me chambrent pas mal sur mes "textes de dépressif" mais ils sont toujours les premiers à me féliciter.
Je sors mon carnet et retourne sur la page où j'avais écrit les deux-trois phrases quand j'étais avec Lyla. Je rature un mot, le remplace par un autre, inverse des phrases et en rajoute d'autres, puis je lève la tête. Diabi me fait signe que je peux y aller. Je vais dans la cabine et place le casque sur mes oreilles.
- C'est bon Diabi ? Tu me reçois ?
- Nickel. Je te lance la prod ?
- Ouais, fais la tourner un peu s'te plaît. Le temps que je me la mette dans la tête.
Je ferme les yeux, me laissant guider dans mon monde par la prod'. Peu à peu une mélodie me vient et je commence à fredonner.
- Diab' ? J'crois que j'vais faire le refrain un peu en impro, c'est ok pour toi ?
- Quand tu veux.
- J'ai besoin d'un peu moins de retour dans la voix, je crois...
- J'te fais ça.
Les mots coulent tout seul. Je laisse s'exprimer toutes les émotions que j'ai ressentis tout à l'heure avec Lyla. Cette aventurière de l'inconnu qui se jette tête baissée dans les problèmes sans se rendre compte des coups qu'elle encaisse entre temps.
- Alors, je demande aux gars en sortant de la cabine.
- Franchement, propre Nek. On n'a pas l'habitude de te voir chanter, me dit Théo.
- Je suis pas expert. Je me demande si je n'ferai pas venir un gars qui chante mieux.
- On peut demander à Nemir, propose Diabi.
- Ouais, non, je verrai plus une voix féminine en fait.
- On verra plus tard au pire. Tu veux tester un autre truc ?
- J'aimerais bien faire le premier couplet en slam genre, dis-je passant ma main dans mes cheveux avant de remettre ma casquette.
- Ouais ça peut le faire, réfléchis Diab' en regardant un truc sur son ordi.
- Bon, je vais voir.
Je retourne en cabine. La prod' tourne dans mes oreilles. Je ferme les yeux. Le tableau de Lyla apparaît devant mes yeux. Elle rêve d'avoir des rêves et je rêve qu'elle accomplisse ses rêves. Alors je prends une grande inspiration et laisse les mots que j'ai écrits en m'inspirant de son histoire se déverser.
"J'observe ces hommes en costume
Noyés dans cette masse informe
Cette femme au visage dur qui passe en force
Elle pense fort à sa carrière, fonce
Malgré le harcèlement des hommes
Mais la seule chose qui la pousse
Quelque part, c'est le manque
Elle a besoin de plus qu'un anti-dépresseur assez puissant
Mais si elle laissait libre court à ses pulsions
En vrai ce qu'elle ferait, c'est qu'elle peindrait
Sur une fresque élevée, ses séquelles, elle sait ce qu'elle veut
C'est quelque chose de presque élémentaire
Après, est-ce qu'elle est mentalement prête ?
J'aimerais presque qu'elle m'enterre avant que le temps la prenne
Avant qu'elle devienne un vrai squelette
Et qu'on la perde au sens large, un vrai squelette
Que l'on exhibe en sciences nat' pendant l'aprèm
Un sourire éternel qui traîne en elle
Comme si cette vie n'était qu'une triste blague
Alors ils l'exhibent pour que l'on apprenne de force
Que le règne de l'homme se trouve dans la science
Et que la magie n'existe pas
Mais on résistera"
Après avoir travaillé ce passage pendant au moins une bonne trentaine de minutes, je finis par sortir de la cabine et croise le regard de Gabrielle. Qu'est-ce qu'elle fait là ?
- C'était comment, je demande.
- La dernière était vraiment bien, me dit Diabi.
- Ouais c'était vraiment bien kho, me lance Mekra.
Ça me touche d'autant plus venant de lui. Mek' est très critique et n'hésite pas à le dire quand il n'aime pas alors quand il aime, surtout un texte de "fragile" comme ils disent, ça fais vraiment plaisir.
- J'aime beaucoup Ken, murmure Gabrielle en s'approchant de moi.
- Qu'est-ce que tu fais là, je lui demande.
- Je te cherchais.
Framal se met à siffler et Gabrielle lève les yeux au ciel. Je lui prends la main et l'entraîne dans la pièce d'à côté. N'oubliant pas de montrer mon majeur aux gars avant de fermer la porte.
- C'est de Lyla que tu parles dans le morceau ?
- Ouais...
- Vous avez discuté tous les deux ?
- J'ai passé l'aprèm avec elle.
Le silence prend place dans la salle et on se fixe du regard quand je finis par prendre la parole.
- Je suis désolé Gabrielle.
- Moi aussi. J'ai peut-être un peu exagéré.
- Non, c'est ma faute. J'ai aucune excuse, j'étais au stud' avec Sneazz' et j'ai pas vu le temps passer. Je suis vraiment désolé.
- Je te pardonne. Je suis incapable de t'en vouloir plus d'un jour de toute manière.
- Pourquoi, je demande.
- J'en sais rien. Je ne comprends pas ce que je ressens pour toi et ça me fais beaucoup trop peur. Dit-elle avant de se laisser glisser contre le mur pour s'asseoir par terre.
Je m'assois en face d'elle.
- Moi aussi je ne comprends pas. Je suis complètement perdu.
- On est vraiment des galères nan ?
- Toi je sais pas, mais moi oui. J'ai pas envie de te faire de mal Gabrielle. Parce que c'est ce qu'il va arriver, c'est sûr.
- Pourquoi ?
- Parce que. Tu me connais Gabrielle. J'ai fait de la merde avec toutes les meufs que j'ai côtoyé. Sans exception. T'as bien vu avec Alya.
Elle ferme les yeux un instant. Quand elle les ouvre, son regard rencontre le mien et je me perds dans ses yeux.
- Tu veux pas qu'on sorte, me demande-t-elle. Je suis presque sûr que Framal et Phall sont derrière la porte.
Je me lève et ouvre la porte. Faisant tomber les gars qui étaient contre cette dernière. Je soupire.
- Bon sang les gars, la notion de vie privée vous connaissez, gueule Gabrielle derrière moi.
- Oh ça va, on n'a rien entendu de toute manière, se renfrogne les deux commères en retournant sur le canapé.
- Bon, on bouge ? je demande à Gabrielle.
- Allez.
Je récupère mes affaires et checke les gars en vitesse. Je sors avec Gabrielle sur mes pas.
- Concorde, je demande.
- Concorde, confirme-t-elle.
Notre point de rendez-vous. En marchant, on y est en trente minutes. Je commence à marcher, les mains dans mes poches quand Gabrielle me retient et glisse sa main dans la mienne. Je l'interroge du regard et elle me sourit. Je souris alors aussi et on se met en route vers le pont. Ma capuche sur la tête, je prie pour ne pas rencontrer de fan maintenant. J'ai pas envie de répondre à des questions. Au moins j'ai pas ma veste SZR.
Il doit être dix-huit heures et la nuit est déjà en train de tomber. On arrive devant le pont et je m'assis sur le rebord sous les yeux réprobateur de Gabrielle. Elle déteste quand je fais ça. Surtout depuis qu'elle a écouté "Mal aimé". J'écarte les cuisses et elle vient s'y glisser, passant ses bras autour de mon torse et posant sa joue sur mon épaule. Je pose mon menton sur sa tête. On est bien. C'est la première fois qu'on est vraiment dans une position plus qu'amicale. Et je pourrais bien m'y habituer. Dans ma tête, c'est le bordel. Je ne sais plus quoi penser.
- Ken, dit-elle en s'écartant. Il faut qu'on mette les choses au clair. Je ne peux pas faire comme si de rien n'était.
- J'ai jamais dit que je voulais faire ça.
- Je sais pas si je suis prête à être en couple avec toi.
Putain. Elle attaque direct elle. Bon, ok. On va essayer d'être le plus honnête possible.
- Moi non plus. Mais tu ne peux pas nier qu'il y a quelque chose entre nous.
- Je ne nie pas. Mais je ne saurais pas dire ce qu'il se passe exactement.
- On n'est pas obligé de mettre un mot sur ça, tu sais ? On peut juste dire qu'on est deux humains attirés l'un par l'autre.
- Ça ne m'avance pas ça, soupire-t-elle.
- Bah, je sais pas moi. Ça te fait quoi si je fais ça ?
Et je pose mes lèvres rapidement sur les siennes.
- J'ai pas bien eu le temps de voir, dit-il en souriant légèrement. Tu devrais peut-être réessayer.
- Ah bon ? Tu crois, dis-je en rentrant dans son jeu.
Je repose mes lèvres sur les siennes quelques secondes de plus, mais me redresse quand même. Elle ouvre les yeux qu'elle avait fermés, un léger sourire flottant sur ses lèvres.
- Ça t'amuse, c'est ça, me demande-t-elle.
- Plutôt oui, dis-je en souriant.
- Connard de grec va.
Elle sourit avant de se remettre entre mes cuisses et de passer ses mains dans mes cheveux en enlevant ma casquette tandis que je pose les miennes sur ses hanches.
- Je te propose un truc. On se laisse aller et on verra ce que ça donne.
- Ça me vas, je murmure en approchant mes lèvres des siennes. On dit quoi aux autres ?
- Rien. C'est pas leur problème. Qu'ils aillent se faire.
Je souris et elle dépose enfin ses lèvres sur les miennes. Je l'attire contre moi et laisse mes lèvres descendre dans son cou. Elle renverse sa tête en arrière et tire sur mes cheveux dans ma nuque. Je dépose des baisers partout sur sa mâchoire avant de l'embrasser de nouveau. À bout de souffle on fini par se détacher l'un de l'autre et elle se colle contre moi. Son visage dans mon cou, mon nez dans ses cheveux.
On est resté comme ça, à s'embrasser et se serrer l'un contre l'autre, comme pour vérifier que c'était bien réel.
- Du coup, vous avez parlé de quoi avec Lyla tout à l'heure, finit-elle par me demander.
- De ce qu'il lui est arrivé. Elle a enfin craqué. Il était temps, je sais pas combien de temps elle aurait tenu sans rien dire encore.
- Et du coup ?
- Bah, du coup elle va vraiment mal. Avec les gars, on aimerait bien qu'elle nous rejoigne pendant les vacances de Pâques. Histoire qu'elle prenne un peu l'air.
- Qu'elle vous rejoigne où ?
- Ah oui merde tu sais pas. On se barre à L.A pendant trois mois avec le $ à partir de mars.
- Pour le deuxième album ?
- Ouais, c'est ça. Vous pourriez nous rejoindre avec Lou. Comme ça, tu nous montreras d'où tu viens, t'en penses quoi ?
- J'en sais rien Ken. Je verrais sur le moment. Je travaille quand même. Et Lou encore plus que moi. Et puis de toute façon Lyla va venir habiter chez moi donc je ne pourrais pas partir sans elle.
- C'est réglé pour qu'elle vienne ici?
- C'est en cours de procédure. Je suis en relation avec une assistante sociale et ton avocat donc ça devrait le faire.
- Et pour le procès ? Ça avance ?
- Bah tu sais la justice française est quand même très longue, mais d'après ce que j'ai compris pour une affaire dans ce genre ça devrait aller plutôt "vite". De toute façon, on a un dossier en béton. Ils ont pris des photos du corps de Lyla quand elle est arrivée, et ça fais peur. On va le gagner ce procès.
- Mais son père, il est où là ?
- Chez lui. On a réussi à envoyer la mère en cure de désintoxe, c'est déjà ça, mais on ne peut pas empêcher le père de se balader dehors mais il y a une mesure d'éloignement pour pas qu'il s'approche de Lyla.
- On va y arriver.
- J'espère.
- Je te le jure.
Je l'attire contre moi et l'enferme entre mes bras. On aurait pu rester comme ça pendant longtemps si son téléphone n'avait pas sonné.
- Lou ?
Je lui fais signe de mettre sur haut-parleur.
- Non c'est Hak's. Il est avec toi le fennec ?
- Oui pourquoi ?
- L'anniv de Sneazz' ça lui dit rien ?
Oh merde.
- Shit! Il est quelle heure, je demande rapidement.
- Sept heures moins le quart. Bougez-vous le cul.
Et il raccroche.
- Putain, mais on est le douze ! J'avais complétement zappé, râle Gabrielle.
- Bon, c'est pas grave, en Uber on y est en quinze minutes.
- Faut qu'on passe chez moi, j'ai le cadeau de Lyla et le mien.
- Bon, on se bouge alors.
Je lui prends la main et l'entraîne à ma suite dans les rues. On est sensé faire l'anniv de Mo' ce soir en petit comité au resto, mais ce que Gabrielle ne sait pas, c'est qu'on va également faire le sien. Je n'ai aucun mérite, c'est Lou qui a tout organiser. Arriver chez elle, elle se précipite dans sa chambre pour récupérer ses affaires tandis que je commande un Uber et préviens Mekra de notre retard. Dans le Uber je lui prends la main et replace une mèche de cheveux derrière son oreille.
- J'ai pas eu le temps de me changer ça ira, chuchote-t-elle.
- Même avec un sac poubelle tu serais magnifique.
- Remballe tes disquettes Samaras.
Je rigole et pose mes lèvres sur les siennes.
- Je ne déconne pas, t'es tout le temps belle. Mais t'inquiètes pas, la plupart des gars seront en jogging.
- Comme d'hab quoi.
- Comme d'hab.
On arrive devant le resto et j'entraîne Gabrielle à ma suite jusqu'à la table de nos amis. On est tellement nombreux qu'on a dû prendre une salle entière du restaurant.
- Petit comité qu'il disait, petit comité, marmonne Gabrielle.
Je rigole et serre sa main dans la mienne. C'est vrai qu'on est beaucoup. L'entourage au complet est là, plus l'entourage de L'entourage et les meufs de tout ce petit monde. Au bas mot, on doit être une bonne trentaine.
On arrive devant la table et Mo' est le premier à nous voir.
- Ah ! La reine de la soirée est là !
Il se lève d'un bond et saute sur Gabrielle pour la prendre dans ses bras.
- La reine de la soirée, balbutie-t-elle. Pourquoi la reine de la soirée ?
- Tu crois quand même pas qu'on n'avait rien prévu pour ton anniversaire Atá, je lui murmure à l'oreille.
- Mais, on aurait pu le faire vendredi.
- Flemme.
- Gabi !
Lou saute dans les bras de sa meilleure amie en criant.
- Ça te plaît ? Je sais que tu ne voulais pas d'un gros truc, mais avec ces gars, c'est impossible de ne pas faire un gros truc...
- C'est toi qu'à organisé ça ?
- Pas exactement. C'est juste que c'était l'anniv de Sneazz' et vue que le tien, c'est vendredi, on s'est dit qu'on allait faire d'une pierre deux coups !
Gabrielle passe alors de bras en bras pour dire merci à tout le monde et je prends Mo' dans mes bras.
- Joyeux anniversaire kho.
- Merci Ken. Du coup, vous arrivez ensemble ? Vous allez repartir ensemble ?
- Ah, ça, j'en sais rien gros, ça dépend que d'elle.
Il rigole en m'offrant une longue accolade. Je finis par m'asseoir à côté de Gabrielle dans l'angle de la table tandis qu'elle s'assoit à côté de Mo' en souriant. Je pose ma main sur sa cuisse.
- Contente ?
- Vous êtes géniaux !
J'ai envie de l'embrasser, mais on va devoir attendre un peu, je pense.
Les serveurs nous apportent de quoi boire et on lève tous nos verres.
- À Mo' et Gabi !
Je lance un clin d'œil à cette dernière avant de boire une gorgée de mon champagne. Un verre ça ne fais pas de mal pour les grandes occasions.
~•~
Aloooors ???
Vous en pensez quoi ? Bonne idée ou mauvaise idée ?
J'espere que ça vous plait toujours autant !
💙💙💙
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