Chapitre 24 : "Je ne pouvais pas te laisser partir comme ça"
Galatée - Nekfeu
"La dernière fois j't'ai mis un plan, pas d'quoi péter un plomb
Mais tu viens d'une ville dangereuse qui te vend l'stress"
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Pdv Gabrielle
Samedi 09 janvier 2016
- Ça fais trop longtemps que j'en ai envie, souffle-t-il en me regardant dans les yeux.
Je me perds dans ses iris chocolat en souriant légèrement. Mais soudain je me rends compte de ce qui vient de se passer. Ken m'a embrassé. J'ai embrassé Ken. Dans la cour de l'hôpital où se trouve Lyla car elle s'est fait tabasser par son père. Avec tous les gars et Lou susceptible de nous voir d'un instant à l'autre. Sans compter tous les gens qui peuvent passer par là et me voir en train d'embrasser Nekfeu. Putain, je vois déjà les gros titres demain.
"Qui est la mystérieuse jeune fille qu'a embrassé Nekfeu dans le parc d'un hôpital parisien ?"
Je m'écarte vivement de lui et jette des regards inquiets autour de moi.
- Gabrielle, il m'appelle. Euh... Ça va ?
- Hein ? Quoi ? Oui, oui, super ! Euh non en fait. Bordel, mais pourquoi t'as fait ça ?
L'incompréhension apparaît sur son visage.
- Je suis désolé, j'aurai pas dû, murmure-t-il en baissant les yeux.
Saut de page
- Non c'est pas ça...
Je suis coupé par mon téléphone qui sonne. Diabi. Je décroche immédiatement.
- Diab' ?
- Gab' faut que tu remontes y a les keufs qui veulent parler à Lyla vaudrait mieux que tu sois là. Et si tu croises Feu dit lui de ramener ses fesses aussi.
- Ok, on arrive.
Je raccroche et me tourne vers Ken.
- Faut qu'on bouge, y a les flics qui sont là pour Lyla. On discutera de tout ça plus tard.
Il acquiesce en silence et m'emboîte le pas en direction de la chambre de Lyla.
Arrivés en haut nous tombons sur deux policiers en uniformes en train de discuter avec Diabi qui m'adresse un regard suppliant quand j'arrive.
- Messieurs, je les salue. Vous êtes là pour ma sœur ?
- Votre sœur ? Il n'est fait mention nul-part dans son dossier qu'elle a une sœur, me dit le plus grand en me jetant un regard méfiant.
- Pardon, ce n'est pas ma sœur de sang mais je la considère comme telle.
- Ah... D'accord. Oui c'est ça. On a quelques questions à lui poser.
- Vous êtes obligé de le faire maintenant ? Elle est un peu secouée par les événements récents, vous comprenez j'imagine.
- On n'a pas votre temps nous mademoiselle, marmonne le plus petit.
- Madame, je le corrige. Vous pouvez aller la voir mais ça ne vous servira à rien à part la stresser encore plus.
- C'est la procédure mademoi... Madame, reprend le plus grand qui a également l'air le plus âgé.
- Putain mais vous ne comprenez pas quoi quand on vous dit que vous ne pouvez pas la voir maintenant, rage Ken derrière mon dos.
- Continuez de nous parler comme ça et on vous colle un "Outrage à agent" jeune homme, lance hargneusement le plus petit.
Je ne peux m'empêcher de trouver ça drôle étant donné que Ken doit avoir sensiblement le même âge que lui. Les yeux du plus âgé se plissent légèrement puis s'illuminent quand il reprend la parole.
- Ah mais vous êtes Nekfeu ! Ma fille est complètement fan de vous.
Ken est un peu décontenancé et me jette un regard perdu.
- Bon, messieurs, je vais aller voir comment va Lyla et, si elle est en mesure de répondre à vos questions, vous pourrez entrer. Ça vous va comme ça ?
- Ça ira.
Je les remercie du regard et rentre dans la chambre.
- Lylouche ?
Elle est appuyée sur le haut de son lit et son regard est tourné vers la fenêtre.
- Gabi, soupire-t-elle en se tournant vers moi.
- Comment tu vas choupette, je demande en m'asseyant sur son lit et prenant sa main dans la mienne.
Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. J'aurai dû faire quelque chose. Ken a raison.
- Ça va...
- Lyla, il y a des policiers qui voudraient te poser des questions.
Un éclair de peur passe dans ses yeux.
- Des questions, pourquoi ?
- C'est la procédure quand un mineur arrive blesser dans un hôpital les policiers doivent venir pour s'assurer qu'il n'y a pas de problème. Je sais que tu ne veux pas porter plainte, mais ça ne peut plus continuer comme ça. Regarde où ça t'a mené. À l'hôpital, qui sait si la prochaine fois ce sera à la morgue. Et si vraiment tu ne veux pas porter plainte, on le fera pour toi. Ken sera d'accord avec moi, je te le garantis.
Elle ferme les yeux et enlève sa main de la mienne. Je laisse passer quelques minutes et j'allais me lever pour indiquer aux policiers qu'ils n'obtiendraient rien d'elle aujourd'hui, quand elle prit la parole.
- Fais les venir. Je vais porter plainte. Mais a une condition, deux en fait.
- Tout ce que tu veux, dis-je, soulagé.
- Quand je sortirais, je veux habiter chez toi.
- C'était prévu choupette, je lui souris. Et la deuxième ?
- Je veux que vous discutiez avec Ken.
Attendez... Quoi ?
- Pardon ?
- Oh c'est bon Gabi, fais pas genre, on a tous remarqué qu'il se passe quelque chose entre vous deux et c'est vraiment épuisant de vous voir vous voilez la face, dit-elle en levant les yeux au ciel. Et puis je vais m'emmerder grave ici avant de pouvoir sortir alors autant que t'aie quelque chose à me raconter.
Je déglutis en me rappelant ce qu'il s'était passé moins que quinze minutes plus tôt dans la cour de l'hosto.
- Euh, si tu veux. Du coup j'appelle les policiers ?
- Vas-y. Mais vous restez avec moi.
- Évidemment.
Je sors de la chambre encore un peu déboussolée par la demande de Lyla.
- C'est bon, me demande un des policiers, celui qui connaît Ken.
- Oui, oui c'est bon. Venez. Ken, tu viens avec nous."
Je lui attrape la main pour entrer dans la chambre. On discutera de tout ce qui s'est passé entre nous plus tard. Là, Lyla a besoin de nous.
Pendant une bonne trentaine de minutes, les policiers posèrent des questions à Lyla qui tentât de ne rien laisser paraître, mais je voyais bien qu'elle avait du mal à se confier. À côté de moi je sentais Ken se tendre au fur et à mesure de son récit. Les policiers finirent par partir en ayant pris mes coordonnées afin de me recontacter quand ils auront du nouveau. Ken assurant qu'il payerait un avocat malgré mes protestations et celles de Lyla. Mais il finit par nous engueuler en disant que de toute façon son argent lui servait en grande partie pour aider sa famille et que Lyla en faisait maintenant partie, un point c'est tout.
Très vite l'heure de la fin des visites sonna et Ken me proposa de me ramener chez moi. Comme une conne, j'acceptais, ayant oublié ce qu'il s'était passé plus tôt. Je ne m'en rappelais que lorsque je me trouvais seule avec lui dans l'habitacle. Je trouvais soudain cet espace très petit. Il démarra et je m'empressais d'ouvrir la fenêtre.
- T'as chaud ?
- Ouais...
- En plein mois de janvier ?
- Euh, oui.
- Ce ne serait pas plutôt moi qui te fais trop d'effet, dit-il, les yeux fixés sur la route, son fidèle sourire en coin sur les lèvres.
- Dans tes rêves Samaras.
- C'est pas ce que tu disais tout à l'heure.
Mon cœur loupa un battement et je me tournais vers lui en haussant un sourcil. Il me jeta un regard avant de le reporter sur la route.
- Oh ça va, fais pas cette tête.
- Je fais cette tête si je veux.
- Je peux te poser une question ?
- Ça dépend, dis-je, méfiante.
- Pourquoi t'as dit au flic tout à l'heure de t'appeler Madame et pas Mademoiselle ? T'es pas mariée pourtant.
- Non justement, et je ne vois pas pourquoi on ne peut pas s'appeler madame si on n'est pas mariée. Ça me soûle. Encore une preuve de votre supériorité masculine de mes deux là, râlais-je.
Il rigola avant de me demander :
- J'en conclus que t'es pas pour le mariage alors ?
- Calme ta joie coco, on n'en est pas encore là nous deux.
Il leva les yeux au ciel en esquissant un léger sourire.
- Bah ça peut être beau, une belle déclaration d'amour et tout mais je trouve ça un peu excessif. Et puis se promettre la fidélité, l'amour et patati et patata pour l'éternité c'est un peu... 'Fin, c'est long l'éternité quoi. Et puis c'est un peu vieux jeu aussi. Ne va pas le dire à Sophia et 2Zer hein, rigolais-je.
- T'inquiètes, dit-il en me joignant dans mon rire.
Le silence s'installa dans la voiture. Uniquement troublé par les bruits de la ville.
- Je suis désolé pour tout à l'heure, dit-il soudainement.
- Quelle part ?
- La dispute. T'as raison, je n'aurais probablement pas fait mieux que toi. D'ailleurs, j'aurai probablement fait pire.
- Non, c'est moi qui suis désolé. J'aurai dû faire quelque chose. Au moins vous en parlez.
- Arrête. On l'aurait perdu tous les deux ça aurait juste été pire.
- Si tu le dis.
- Tu regrettes ce qui s'est passé après?
- Tu veux dire le moment où tu t'es jeté sur moi comme si t'as vie en dépendait ?
- Ouais, voilà, ce moment.
- Non. J'aurais préféré que ça arrive plus tard, dans un moment plus opportun. Mais non, je regrette pas.
- Tant mieux.
- Et toi ?
- Non plus.
- Tant mieux.
Encore une fois on ne dit plus rien et quand je vois qu'on arrive dans ma rue, je reprends la parole.
- Il va falloir qu'on discute un peu de tout ça non ?
- Je crois ouais.
- J'ai l'impression d'être de nouveau à Chicago là.
- Ouais, sauf que cette fois on va vraiment discuter. Tu travailles demain, il me demande.
- Oui.
- Tu finis à quelle heure ?
- Dix huit heures.
- Ok, je serais là.
Il arrête la voiture et je remarque qu'effectivement nous sommes arrivés.
- Bon, à demain alors.
- À demain.
On se regarde en chiens de faïence quelques secondes, mais je finis par sortir en lui faisant un petit signe. Je sors et me dirige vers mon immeuble pour taper le code quand une portière claque derrière moi. J'ai à peine le temps de me retourner que Ken a pris mon visage entre ses mains et a posé ses lèvres sur les miennes. Surprise, je me ressaisis vite et réponds à son baiser en passant mes mains dans ses cheveux désordonnés. Il s'écarte de moi et laisse tomber son front sur le mien.
- Désolé, souffle-t-il. Je ne pouvais pas te laisser partir comme ça.
Il me plante un petit bisou sur les lèvres avant de se redresser et de me sourire doucement. Il me tourne alors le dos et retourne dans sa voiture.
Je me laisse tomber contre le mur. Bordel. De. Merde. C'était quoi ça ? J'ai besoin de Lou et Sophia. Je regarde l'heure. Dix-neuf heures. Ça devrait le faire. Je m'empresse de monter chez moi et attrape mon téléphone pour demander aux filles si elles sont partantes pour une soirée fille ce soir. Elles répondent toutes les deux par l'affirmative. Le lendemain c'est dimanche personne ne boss. Enfin, personne sauf moi. Faudrait peut-être que je change mes horaires parce que je suis crevé.
Une demi-heure plus tard Soph' arrive les bras remplis de bonbons et gâteaux.
- Tu sais que je t'aime toi, je rigole.
- Je sais !
On s'est beaucoup rapproché avec Sophia pendant notre petit séjour à Chicago. Il faut dire que face à cette bande de gars, il faut qu'on se serre les coudes.
Lou arrive quelques minutes plus tard avec des sachets venant du jap' au bout de la rue. Soirée mal bouffe ce soir apparemment.
Après avoir monté un véritable camp dans mon petit salon à grand renfort de couvertures et de coussins on est paré.
- Du coup Lou. T'as parlé à Yannis, demande Sophia.
- Ouais j'y suis allé tout à l'heure. Je ne sais pas comment j'ai fait, mais je suis resté ultra calme. Je lui juste dit que je savais tout et qu'il devait prendre ses cliques et ses claques et qu'il dégage de chez moi.
- Mais c'est pas votre appart' à tous les deux ?
-Bah en fait, c'est celui de mes parents, mais on habitait tous les deux dedans parce qu'il est grave grand."
Les parents de Lou sont pas mal riches, mais ils ne sont quasiment jamais là. Tout le temps en voyage ils ne sont pas très présent pour leur fille. Ils s'appellent une fois par mois et ils lui envoient de l'argent quand elle en a besoin.
- Et du coup Gabi ? Avec Ken ?
- Comment vous savez ?
Elles éclatent de rire.
- On savait pas mais maintenant il faut que tu nous racontes.
Je soupire et entreprends de tout leur expliquer, Chicago, la dispute de tout à l'heure, le premier baiser, la discussion dans la voiture et pour finir le baiser sous le porche tout à l'heure.
- Donc on se voit demain et je flippe.
- Et bah putain, souffle Lou.
- Ouais, comme tu dis.
- Je serais toi je ferais gaffe Gabi, me dit Sophia. Ken c'est un danger ambulant en amour.
- Crois-moi, je sais. J'étais au premier rang pour voir les dégâts qu'à causer la mort d'Alya. Et puis il suffit d'écouter ses sons pour le voir.
- Oui c'est sûr, mais c'est pas ce que je voulais dire. Ne t'empêche pas de vivre quelque chose avec lui uniquement parce que c'est une galère. Protège-toi un minimum avant de tenter quelque chose, c'est tout, dit-elle en haussant les épaules.
- De toute façon on n'en est pas encore là, dis-je en soupirant.
- Je parie que dans deux mois ils sont ensembles, dit Lou en prenant une gorgée de coca.
- T'es folle dans deux semaines ils sont ensembles, rigole Sophia sous mon regard exaspéré.
- D'ailleurs, tu fais quelque chose pour ton anniv, me demande ma meilleure amie.
- Bah je sais pas... Un petit truc chill ici avec vous et les gars ça me parait bien.
- Ah mais c'est bientôt ton anniv ?
- Oui, le quinze.
- Mais c'est dingue ça ! Mo' est né le douze !
- Sérieux ?
- Il faut trop que vous fassiez un truc à deux !
- Euh, je suis pas sûr. Il va vouloir qu'on sorte et j'ai grave pas envie de ça pour mon anniv.
- Oh non t'inquiètes pas, généralement on reste entre nous pour les anniversaires des gars, me dit Sophia.
- C'est vrai, dis-je, surprise.
- Bah ouais. Bon après c'est sûr que vers deux ou trois heures du mat y en a toujours qui se chauffe pour aller en boite, mais sinon on reste entre nous et c'est vraiment une bonne ambiance.
- D'ailleurs je me demandais. Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble avec Théo, demande Lou.
- Bah, sans compter les pauses, à peu près trois ans il me semble.
- Ah ouais quand même. Et c'est du solide vous deux ?
- Bah j'espère puisqu'il m'a demandé en mariage, dit-elle en rigolant.
[...]
Dimanche 10 Janvier 2016
Dix-sept heures trente.
Je finis dans une demi-heure. Je suis sensé retrouver Ken. J'ai pas envie. Fais chier. Je ne sais même pas ce que je vais lui dire. La clochette de l'entrée retentit. Un client. Bon au moins ça va m'occuper les pensées.
Dix-huit heures.
Cette cliente me tient depuis au moins un quart d'heure pour trouver une livre à offrir à sa fille. J'en peux plus.
Dix-huit heures dix.
J'ai enfin réussi à me débarrasser de cette cliente. Ken doit m'attendre. Quoi que. Il est toujours en retard donc ça m'étonnerait qu'il soit déjà là. Effectivement, lorsque je sors de ma librairie en fermant le rideau de fer derrière moi, il n'est pas là. Je ne m'inquiète pas. Comme je l'ai dit, il est toujours en retard.
Dix-huit heures vingt-cinq.
Bon. C'est long. En plus, il fait froid. Je dois bien avoir l'air conne planté comme ça dans la rue.
Dix-huit heures quarante.
Il se fout de ma gueule c'est ça ? C'est une blague. Il va sortir de derrière cette voiture en rigolant, c'est obligé... Non ?
Dix-neuf heures.
Il ne viendra pas. Je sors mon téléphone pour lui envoyer un énième message.
De Moi :
Bien joué Samaras, tu viens de griller ta dernière cartouche. On se revoit pour parler du procès de Lyla. Et QUE pour parler de ça.
Putain mais quel con.
~•~
Yo, yo, yo mes petits asticots ! Ça farte ?!
Aloooors???
Je sais, je sais, il est con. Lui en voulez pas, il est né comme ça askip. Mais quand même ! Bisous et tutti quanti dans ce chapitre !
Brefons ! Bon samedi à vous !
💙
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