Chapitre 23 : "Il faut que tu nous donnes plus d'info là"

Humanoïde - Nekfeu 

"Est-ce que tu gardais, à l'époque
Des secrets d'famille lourds dont tu peux même pas parler à tes potes?"

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Pdv Lyla

Vendredi 8 janvier 2016

Après la parenthèse des vacances de Noël que j'avais accueilli avec joie, on avait dû rentrer et retrouver la grisaille parisienne. J'attendais ces vacances avec impatience chaque année. Je retrouvais mes cousins et surtout Marine, elle a le même âge que moi et je l'ai toujours un peu considéré comme la sœur que je n'ai jamais eu. Et puis, point non négligeable, mon père est tellement occupé à parlementer avec ses frères qu'il me laisse en paix. On en profite donc pour aller écumer les pistes avec Marine. Depuis le temps qu'on vient dans cette station, on a fini par la connaître par cœur.

Mais malheureusement, c'est fini et j'ai dû retrouver notre appartement trop grand, les cours et les profs qui nous rabâche avec le bac et surtout, l'absence de Gabrielle, Ken et toute la clique. Heureusement Diabi, Lo', Flav' et les autres sont encore là et ils m'ont proposé de passer les voir quand j'en avais envie au studio. Chose que je me suis empressée de faire dès que j'ai eu le temps.

Il est dix-huit heures trente. L'avion des vacanciers à atterrit il y a une heure mais je suis rentré direct chez moi après notre séance au studio. Avec le jet-lag, la fatigue de l'avion et des deux semaines qu'ils ont passées, ils doivent être fatigués. On se verra probablement demain.

Je pousse la porte de l'appartement de mes parents et enlève mes talons qui m'ont fait souffrir toute la journée. Je me dirige vers la cuisine et me sers un verre de lait, ma tête s'agitant sur un album des Red hot se diffusant dans mes oreilles. Je claque la porte du frigo avec mon pied et, mon verre dans la main, je passe la porte vers le salon dans le but d'aller me reposer dans le canapé. Mais je me stoppe quand je vois mon père dans son fauteuil. Un verre dans la main.

- T'étais où ?

- Avec des amis, je souffle en enlevant mes écouteurs et en posant mon verre sur la table du salon.

- À cette heure?

- Il n'est que dix huit heures trente.

- Sept heures moins le quart. On avait pourtant dit qu'à dix huit heures tu devais être rentré. Surtout avec ces tarés qui se promènent depuis les attentats.

- Ces tarés ?

- Tu vois bien de qui je parle. Tous ces musulmans et ces Arabes.

Je ferme les yeux une micro seconde pour m'empêcher de lui en foutre une.

- Lyla, m'apostrophe-t-il.

- J'ai des devoirs à faire."

Il se lève doucement et je recule d'un pas.

- Où est maman, je souffle.

- J'en sais rien, grogne-t-il.

- Je vais aller faire mes devoirs je crois, dis-je en récupérant mon verre.

Mais je n'ai pas le temps de faire demi-tour que sa main l'a envoyé valser à l'autre bout de la pièce, le brisant en mille morceaux. Je sursaute au bruit. Je sais très bien ce qu'il va suivre.

- Lyla, Lyla, Lyla, murmure-t-il en s'approchant de moi. Qu'est-ce qu'on va faire de toi?

- Papa... S'il te plaît.

Je sens les larmes monter et le visage de Ken apparaît dans mon esprit. Je vois son sourire en coin, ses cheveux toujours en bordel, son bouc mal taillé. Je ferme les yeux, me concentrant sur le visage aimé, attendant la gifle qui finira par arriver.

[...]

Je cours dans une ruelle. Perdu je tente de me retrouver et m'engouffre dans une station de métro. Comme si c'était un signe je ne suis qu'à quatre station de chez Ken et Sneazz'. Les gens me regarde étrangement dans la rame et je baisse la tête. Laissant mes longs cheveux tombés devant mes yeux.

J'arrive à la bonne station et me propulse à toute vitesse dehors. Je tourne sur moi-même pour me repérer et file malgré ma douleur à la jambe chez Ken. Faîtes qu'il soit là. S'il vous plaît.

J'arrive enfin en bas de l'immeuble et compose le code à la vitesse de l'éclair. Mais je me stoppe quand je me rappelle qu'il faut que je monte quatre étages sans ascenseur. Je me lance dans les escaliers en grimaçant. Pourquoi est ce que j'ai oublié mon téléphone putain. Je finis par arriver au bon étage et toque à la porte. Personne je re tente une deuxième fois et au bout d'une ou deux minutes Ken finis par m'ouvrir. Vêtu seulement d'un bas de jogging et les cheveux légèrement mouillé.

- Lyla ? Mais qu'est ce que tu fais là ? Attend, t'as quoi au visage.

Je lui sourit légèrement avant de me laisser tomber dans ses bras.

- Mo' ! Vient m'aider !

Dans un état semi inconscient je le sens me porter jusqu'à leur canapé. Je me laisse aller. Je suis avec eux, je ne risque plus rien.

[...]

Le bruit incessant d'une machine me réveille. Je tente d'ouvrir les yeux mais une douleur sourde à la tête me les fait refermer immédiatement.

Qu'est-ce qui c'est passé ? Je me rappelle être rentrée chez moi. Ensuite mon père et... Ah oui, c'est ça, je suis allé chez Ken. Je dois encore être sur son canapé. Mais qu'est-ce que c'est que ce "Bip bip"?

J'ouvre de nouveau les yeux et au vu du plafond blanc et de l'odeur d'anti-sceptique, je comprends rapidement d'où vient ce bruit. Je suis à l'hôpital. Je tourne la tête et tombe sur Ken. Assit sur une chaise. La tête posée dans ses bras qui repose sur mon lit.

- Ken, je chuchote. Ken ?

Je pose ma main sur la sienne et il se réveille d'un coup. Ses yeux hagards rencontrent les miens.

- Oh putain. T'es réveillée.

Il se redresse et m'enserre entre ses bras. Répétant comme une litanie "Tu vas bien, t'es réveillée."

- Ken, je vais bien mais tu m'étouffes là.

- Oh putain, merde je suis désolé. Ça va ? demande-t-il en s'éloignant de quelques pas.

- Mais oui. Qu'est-ce qui c'est passé ?

- Tu te souviens de rien ?

- Je me souviens être allé chez toi.

- Euh, ne bouge pas. Je vais chercher ton docteur.

Et il se précipite vers la porte me laissant seul et désemparé dans cette chambre blanche. Une douleur aux côtes me fait grimacer. J'ai mal à la cheville aussi.

Ken revient quelques minutes plus tard accompagné d'un médecin dans sa blouse blanche. Chauve avec de petites lunettes, il correspond parfaitement à l'image d'un docteur.

- Bonjour mademoiselle Bouchard. Comment vous vous sentez ?

- Ça va.

- Courageuse, sourit-il. Vous n'allez pas si bien que ça mademoiselle. Deux côtés fêlés, une cheville foulée sans compter les nombreux hématomes partout sur votre corps.

Ken s'approche de moi et s'assoit sur la chaise en me prenant la main.

- Mademoiselle Bouchard. Il va vous falloir du repos avant de pouvoir repartir chez vous.

Mon sang se glace à ces mots. Chez moi. Mais comment pourrais-je rentrais chez moi? Non, non, c'est pas possible. Je jette un regard plein de détresse à Ken qui semple comprendre puisqu'il me lâche pour sortir avec le médecin avant de revenir quelques instants plus tard.

- Lyla, dit-il en reprenant place sur sa chaise. Il faut que tu nous donnes plus d'info là.

- Je ne peux pas, dis-je en sanglotant.

- Si je demande à Gabrielle de venir ça va t'aider?

- Elle est là ?

- Évidemment qu'elle est là. On a rameuté tout le monde avec Mo'.

Un élan d'amour me prend me faisant pleurer de plus belle.

- Mais pourquoi tu pleures princesse? S'il te plaît, je déteste te voir pleurer, dit-il en essuyant les larmes qui coulent sur mes joues. Tu veux que j'appelle Gabrielle ?

J'acquiesce en tentant de réfréner mes pleurs. Il caresse une dernière fois ma joue avant de sortir. Gabrielle rentre quelques instants plus tard et se précipite vers moi.

- Lyla ! Je suis tellement désolée. Tout ça c'est de ma faute ! J'aurais dû t'emmener porter plainte dès que j'ai su. Je suis tellement, tellement désolée, dit-elle en me prenant délicatement entre ses bras.

- Arrête Gab'. C'est pas de ta faute. C'est de la mienne.

- Je t'interdis de dire ça, dit Ken d'une voix froide.

Je n'avais même pas vue qu'il était rentré de nouveau.

- C'est pas de ta faute du tout. Par contre j'aimerais bien en savoir plus. Et y a une dizaine de gars derrière la porte qui attendent également.

- Qui est ce qui est là, je demande d'une petite voix.

- Diab', Deen, Lo', Sneazz', Fram', 2Zer, Hakim, Lou et il me semble que j'ai vu Hugz et Élite arriver tout à l'heure.

J'enfouis mon visage dans mes mains. La dernière chose que je voulais c'était de les inquiéter et voilà que c'est exactement ce que j'ai réussi à faire.

- Lyla, répète Ken. J'ai bien voulu respecter que tu ne voulais rien dire mais maintenant je peux plus. Je ne veux te forcer à rien mais si je dois avoir à le faire je le ferai. C'est pas possible que je prenne le risque de te retrouver de nouveau dans l'état où tu es venue nous voir.

- Arrête Ken, c'est pas en lui parlant comme ça que tu vas arriver à quelque chose, intervient Gabrielle

- Toi tu la fermes.

Je sursaute au ton qu'il emploie et me ratatine dans mon lit.

- Tu savais tout et t'as rien fait pour l'arrêter alors ne viens même pas me parler.

Gabrielle baisse les yeux et recule de quelques pas.

- Lyla? J'ai besoin, on a besoin de savoir. Diabi est à deux doigts de faire un infarctus, Deen a bu plus de café depuis qu'on est arrivé qu'en un an et je ne te parle même pas de Lou qui pleure depuis qu'on est al.

Je baisse la tête et ferme les yeux. Quand je les réouvre Ken n'a pas bougé mais me regarde d'un air bien plus doux qu'il y a trente secondes.

- Je ne veux pas de votre pitié, je préviens.

- Tout ce que tu veux.

- Ok...

Je suis interrompu par le docteur qui est entré de nouveau dans la chambre.

- Mademoiselle Bouchard, vos parents sont arrivés.

J'écarquille les yeux et mon corps est pris de tremblements.

- Je m'en occupe, souffle Gabrielle. Lyla, tu devrais en parler aux garçons et à Lou.

Elle sort de la chambre.

- Tu veux m'en parler qu'à moi où je vais chercher les autres?

- Tu peux aller les chercher.

- Ok... Et Lyla? On est là pour toi d'ac?

- Je sais.

Il sort après m'avoir fait un petit sourire et revient avec les autres. Diabi se précipite vers moi et m'embrasse le front suivi rapidement par tous les autres. J'ai le droit à une étreinte ou un bisou par chacun. Même Mekra met de côté sa "sombritude" pour me prendre dans ses bras en faisant attention à mes côtes. Lou fond dans mes bras en pleurant avant de retourner dans ceux de Hakim sous mon regard surpris.

- Bon, déjà merci d'être là. Je suis vraiment désolée de vous avoir inquiété.

- Ta gueule, arrête d'être désolé pour rien. T'es notre reuss c'est normal qu'on soit al, grogne Mekra.

- Il a raison, souffle Diabi en s'asseyant sur le lit à côté de moi et en prenant ma main dans la
sienne.

- Merci quand même. Vous êtes vraiment trop... Trop... Je vous aime.

Les gars sourient et Diabi m'embrasse le front.

- Nous aussi on t'aime Lyla, sinon on ne serait pas là, sourit Sneazz'.

- Hum... Bon... Je ne veux pas de votre pitié. De toute façon je ne vais pas y aller par quatre chemin. Depuis quelques années dans ma famille c'est un peu partir en couilles. L'entreprise de mon père ne marche plus aussi bien qu'avant. Ma mère s'est mise à boire, nous délaissant moi, mon père et notre famille. Et mon père s'est... Il me... Il...

- Il te frappe ?" Me demande Deen, d'une voix blanche.

J'acquiesce sentant les larmes remonter. La porte claque et j'ai le temps d'apercevoir Ken quitter la chambre d'un pas furieux.

- Je m'en occupe, souffle Hakim avant de me jeter un regard désolé.

Diabi me prend dans ses bras, laissant mes larmes couler. Dans la pièce on entend que mes sanglots. Tout le monde est sous le choc de mes révélations.

- Lyla, murmure Idriss. Y a un truc que je ne comprends pas. Pourquoi t'as pas porté plainte ?

- Parce que mon père est quelqu'un de très influent avec beaucoup d'argent et qu'il gagnerait de toute façon le procès ou alors il achèterait les juges. Et ce serait encore pire après, dis-je en reniflant.

- Mais putain Lyla. C'est n'importe quoi, rage Deen en faisant les cent pas dans la chambre.

- J'ai beau ne pas avoir confiance en la justice française il y a forcément quelque chose qu'elle peut faire, dit Louis.

- Je suis d'accord, renchéris Elliott.

- Je sais pas. Je suis fatiguée, j'ai pas envie de réfléchir.

- On comprend Lyla, on va te laisser te reposer, n'est ce pas les gars, dit Diabi.

- Tu peux rester, je lui demande. Je ne veux pas être toute seule.

- Bien sûr.

Ils finissent par quitter ma chambre non sans m'avoir fait un câlin et un bisou chacun.

Je me pelotonne contre Diabi qui s'est allongé dans le lit avec moi.

- Il va bien aller Ken tu crois, je lui demande d'une petite voix.

- Mais oui, là il s'en veut parce qu'il n'a rien pu faire. Tu sais Ken il a une conscience accru du malheur des autres et il se met mal pour pas grand chose. Alors pour quelque chose de grave comme ça, surtout quand ça concerne quelqu'un qu'il considère comme sa sœur...

_______

Pdv Ken

Lorsque Deen avait prononcé ces mots et que Lyla avait simplement hoché la tête mon cerveau c'était mis sur off et j'avais foncé dehors. Comment c'était possible que je n'aie rien vu. Putain de merde. Je sors dans la cour de l'hôpital et donne un grand coup dans le mur. Comme si ça allait améliorer quelque chose. Maintenant j'ai juste mal à la main.

- Nek ?

Mekra qui vient prendre conscience des dégâts.

- Quoi, j'aboie.

- Tu sais que c'est pas de ta faute hein ?

- Et qu'est-ce que t'en sais ! Je répète tout le temps que c'est ma reuss, si c'était vraiment le cas, je l'aurais vue non!
 - Ken, nous non plus on n'a rien vu. Ne crois pas que je ne culpabilise pas de ouf moi aussi. Je m'en veux à mort mais ce qui est fait, est fait. Et là elle besoin de toi. T'as pas pu être là avant mais là t'en a la possibilité alors ne la laisse pas passer pour une culpabilité de merde."

Il n'a pas tord.

- Je... J'ai juste besoin d'un peu de temps pour redescendre. Mais vas-y. Je vous rejoins.

Il me tcheck et remonte. Je m'assois sur un banc et sort un carnet de la poche de ma doudoune. J'ai besoin d'écrire.

- Ken...

Je me retourne. Gabrielle se tient devant moi. Je détourne le regard et me re concentre sur mon carnet.

- Ken, elle répète. Je suis désolé. Je sais que tu m'en veux, crois moi, moi aussi. Il n'y a rien que je regrette plus que de n'avoir rien dit. Je ne pensais pas que c'était si grave. Elle m'assurait le contraire et puis... Elle avait l'air tellement persuadée qu'elle allait perdre ce putain de procès que j'ai fini par y croire aussi. S'il te plaît, dit quelque chose. Je regrette tellement. Il faut que tu me crois...

Mon stylo dérape sur le papier et je me tourne vers elle, me contenant difficilement.

- Franchement Gabrielle, j'en ai rien à faire. Tu te rappelles de ton petit discours quand on s'est rencontré ? "Vous allez la faire souffrir" je ne sais pas quoi alors qu'au final, c'est toi qui l'as fait le plus souffrir.

Les larmes coulent sur ses joues et je me déteste de la faire pleurer mais je suis trop énervé.

- C'est pas sensé être ta petite sœur? Parce qu'une petite sœur on la protège et toi tu t'es contenté de la laisser dans les putains de mains de son putain de père !

- Mais tu voulais que je fasse quoi! Évidemment que quand j'ai su ce que lui faisais son père j'ai voulu porter plainte mais elle me l'a jamais laisser faire. Elle m'a dit qu'elle m'en voudrait toute sa vie si je le faisais. Que ça rendrait les choses encore pires.

- N'importe quoi !

Elle continue sans prendre attention à ce que je dis.

- Et surtout, surtout ! Elle m'a dit qu'il ne le faisait que très rarement et que c'était pas grave!

- Et toi comme une conne, tu l'as cru !

- Mais putain Ken! Tu comprends rien merde !

Je me suis levé et nos visages ne sont maintenant qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

- Excuse moi de ne pas comprendre pourquoi t'as rien fait alors que celle que tu appelles ta petite sœur se faisait tabasser tous les jour par son connard de père !

- T'aurais fait mieux peut-être !

- Oui !

- Ah c'est vrai pardon, Nekfeu fait toujours mieux que tout le monde !

- Commence pas.

- Que je ne commence pas quoi ! C'est toi qui m'embrouilles !

La tension entre nous deux est à son comble. Son buste est maintenant collé au mien et elle est obligée de lever la tête pour me parler.

- Tu me fais chier putain ! Je voulais juste t'expliquer pourquoi j'avais rien fait, dans le calme, comme les deux putains d'adultes que nous sommes sensé être, mais t'es trop borné pour essayer de comprendre, tu fais chier ! Merde !

Elle s'éloigne de quelques pas et passe une main sur son visage avant de remettre ses cheveux en arrière. Puis elle revient vers moi pointant un doigt vers mon torse.

- T'es quand même un vrai petit con hein ! Après tout ce que j'ai fait pour toi ! Putain mais merde quoi ! J'ai été là pour toi à chaque fois que ça allait mal, je t'ai soutenu, je... Je...

Elle cherche ses mots, toujours le doigt tendu vers moi.

J'ai toujours la rage alors j'attrape son poignet pour la tirer vers moi dans le but de continuer notre gueulante mais je me trouve pris de cours quand ses yeux d'une couleur si déconcertante rencontrent les miens. Muet l'un face à l'autre. Elle halète encore de tous les cris qu'elle a poussés contre moi.

Elle est collée contre moi et je la maintiens contre mon torse. Je détaille son visage et elle rougit face à mon regard.

- Ken, souffle-t-elle.

- Hum...

Tout d'un coup j'ai oublié pourquoi on se disputait. Tout ce que je sais c'est qu'elle est là. Contre moi.

Merde. Mes yeux se sont posés sur ses lèvres. J'ai l'impression d'être de retour dans la cuisine de Chicago. Mais la tension qui nous entoure actuellement est mille fois plus élevé que celle de là-bas.

- Ken, elle souffle de nouveau.

- Et puis merde.

Je fonds sur ses lèvres qui me font de l'œil depuis tout à l'heure. Elle passe sa main libre derrière mon cou et s'accroche à mes cheveux en répondant à mon baiser. Je grogne contre ses lèvres avant qu'elle ne les entrouvre laissant passer ma langue contre la sienne. Je ne sais plus si on s'embrasse ou si on se bouffe mutuellement. De toute façon, mon cerveau a arrêté de fonctionner correctement. On fini par s'écarter, à bout de souffle. Je recule de quelques pas, peinant à réaliser ce qu'il vient de se passer. Je jette un regard vers Gabrielle qui regarde ses pieds en se tordant les mains.

Je m'approche alors d'elle et attrape ses mains dans une des miennes en lui faisant relever la tête de l'autre. Ma main se pose sur sa joue et j'approche doucement mes lèvres des siennes mais m'arrête à quelques centimètres des siennes. Je l'interroge du regard et c'est elle qui vient combler le vide entre nous deux.

Ce baiser est bien différent du premier. La première fois c'était plein de rage et de désespoir, presque violent. Cette fois c'est doux. Je pose mes mains en coupe autour de son visage et elle posent les siennes sur les miennes. On finit par s'écarter, mais je garde mes mains sur ses joues.

- Wow, souffle-t-elle. C'était quoi ça ?

- Ça fais trop longtemps que j'en ai envie, je murmure en la regardant dans les yeux.

~•~

Bonjour bonjour ! 

Un petit peu dur ce chapitre hein... Et Ken qui trouve rien de mieux que d'embrasser Gabrielle... Cet enfant me désespère. 

Désoulé pour les fautes je le post un peu en catastrophe il faut que je parte dans 30 min et je suis encore en pyjama mdr

💙

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