Chapitre 11 : "Rêve d'avoir des rêves"

Humanoïde -Nekfeu-

"Au point de chialer toute la nuit sur un vieux son de rap français? "

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Pdv Lyla

Samedi 07 Novembre 2015

Je baisse la tête et triture mes doigts. Je fais tout le temps ça quand je suis stressée. Je sais que si Deen me demande ça c'est qu'il pense que je peut le faire mais je n'en suis pas vraiment sûr. Le pire c'est que je pense que la semaine dernière j'aurais pu, mais aujourd'hui c'est différent.

Après notre conversation sur le banc la dernière fois avec Ken je me suis dit que j'allais mettre mes préjugés sur le rap de côté pour écouter son album. J'ai faillit arrêter quand j'ai lancé le premier morceau, "Martin Eden" mais j'ai persévéré. J'avais bien aimé le refrain de "Mon âme" et j'ai trouvé ça plutôt attendrissant cette déclaration d'amour de Ken à la musique et à son mode de vie. Je m'étais accroché tant bien que mal sur les deux morceaux suivant et puis j'étais arrivé à "Rêve d'avoir des rêves". Cette musique était allée chercher des sentiments bien enfoui au fond de moi. Rien que la première phrase, "Est-ce que tu t'es déjà senti vivre ou est-ce que t'essayes d'te persuader? " m'a énormément fait réfléchir. Chaque phrase que Ken prononçait me transperçait le cœur de milles flèches. Je repensais à la discussion que nous avions eu plus tôt dans la journée et bien vite les larmes avaient coulés à toute vitesse sur mes joues. Je l'ai réécouté une fois, puis deux, puis une bonne dizaine de fois. J'avais finit par m'endormir avec mes écouteurs sur les oreilles. Le lendemain, lorsque j'étais en cours j'avais la voix de Ken qui répéter en boucle "Que fait l'école à part te dompter?". J'avais finit d'écouter l'album le soir même et je m'étais prit une deuxième claque par "Etre humain". Elle me rappelait l'une de nos premières conversations. On avait parlé des gens égoïstes et lâchent qui ont peur des répercussions sur leur vies. Et "Reuf" m'avait fait penser à ma relation avec Gabrielle que je considérais bien plus comme ma famille que mes propres parents.

C'est pourquoi aujourd'hui la seule chose dont j'avais envie c'était d'aller avec Ken me promener pour discuter de tout ça. Je relève la tête et mes yeux rencontrent les siens qui me fixent attentivement.

- Tu veux qu'on sorte Lyla? Me demande-t-il.

Mais comment fait-il pour toujours savoir ce dont j'ai besoin? Sérieusement, j'ai l'impression qu'il lit en moi. Déjà lors de notre première rencontre on aurait dit qu'en un regard il avait compris toute ma vie.

- Je veux bien.

- Ok, Sneazz' passe moi ton pull.

- Quoi? Mais d'où?

- T'as cherché la merde t'assumes maintenant. Passe moi ton pull.

L'intéressé soupire bruyamment, mais finit par filer son Sweat Don Dada à Ken non sans protestation. Ce dernier l'enfile rapidement et me prend la main avant de m'entraîner à sa suite, choppant sa casquette qui traînait sur un meuble au passage. On sort dans la rue et il rabat sa capuche sur sa tête. On se dirige sans se concerter vers les bords de la Seine. Ni lui ni moi ne parlons, on sait pertinemment que lorsqu'on marche on ne discute pas. Il faut attendre qu'on soit installé sur un banc, que ce soit aux quais ou bien dans un parc. Il n'a pas lâché ma main et, si il y a quelques semaines j'aurais eu du mal avec ce contact prolongé, maintenant ce n'est plus le cas. A force de discuter ensemble pendant des heures j'ai appris à le connaître et j'ai découvert que sur de nombreux points il me ressemble beaucoup. Ça doit être pour ça que je l'ai accepté si rapidement.

Une pression sur ma main de sa part me fait revenir à la réalité et je remarque que nous sommes arriver au banc de la semaine dernière. On s'y assoit en silence. Pendant une dizaine de minutes personnes ne dit rien et je laisse tomber ma tête sur son épaule. Je m'habitue peu à peu à cette nouvelle proximité avec un homme et je dois bien avouer que c'est plutôt agréable avec Ken. C'est la première personne depuis Gabi que j'ai laissé m'approcher autant. Il finit par rompre le silence dans lequel nous étions entouré pour me demander :

- Tu vas me dire ce qu'il s'est passé depuis la semaine dernière pour que tu sois dans cet état?

- J'ai écouté ton album.

- J'avais cru comprendre.

- "Rêve d'avoir des rêves".

Il tourne la tête vers moi et me regarde attentivement, attendant que je poursuive.

- C'est normal si j'ai eu l'impression que tu me parlais de ma vie? C'est presque comme si tu savais mieux que moi ce qu'il m'arrive.

- C'est vrai?

- Oui...

- Et alors, qu'est ce que tu as ressenti?

- J'étais mal, très mal. J'ai passé toute la nuit à pleurer en l'écoutant en boucle.

- Oh non, je suis désolé Lyla.

- Ne sois pas désolé. Je crois que c'était une douleur agréable. 

- Tu crois?

- Je ne saurais pas te dire exactement ce que j'ai ressenti en l'écoutant. C'est comme si c'était un mal pour un bien tu vois? 

- Oui je vois, je vois très bien. Bienvenue dans la culture rap.

- C'est fréquent ce genre de réaction?
- Je crois. Tu vois, ce dont je parle dans mes morceaux c'est ma vie, ce que je ressens moi. Je prend mes sentiments, mes émotions, mon vécu et j'en fait un morceau. Le rap, c'est une musique vraie, presque brutale. C'est pour ça que ça te touche autant. Ce que je rap je l'ai vécu ou alors je connais quelqu'un qui l'a vécu. T'as écouté "Etre humain"?

Je hoche la tête. 

- À la fin je dis "Tout est vrai dans cet album", et c'est la vérité. C'est pour ça que tu as l'impression que je te parle à toi, c'est parce que je n'ai pas inventé quelque chose, j'ai pris mes sentiments brut que j'ai mis sur une feuilles puis que j'ai enregistré

Je ne dit rien, je crois que j'ai compris. Et moi qui pensais que le rap se résumait à des mec musclé qui parlait de flingue et de drogue et qui disent "Nique ta mère". J'en fait la réflexion à Ken qui éclate de rire avant de me conseillé d'écouter "Bonjour" de Vald.

- Je suis content que tu aies écouté mon album Lyla, c'est important pour moi d'avoir l'avis des gens qui comptent pour moi.

Attendez, quoi? Il vient vraiment de dire que...

- C'est quoi cette tetê que tu me fais là? Rigole-t-il.

- Tu as dit quoi?

- Ça te parait si improbable que tu puisse compter pour moi?

- Non c'est pas. C'est juste que... J'ai pas l'habitude.

- L'habitude de quoi?

- L'habitude que les gens me disent qu'ils m'aiment.

- Et toi?

- Quoi moi?

- Tu m'aimes?

Je le regarde fixement. Est ce que je l'aime? J'aime le fait qu'il me comprenne. J'aime qu'il soit toujours là pour m'écouter. J'aime les discussions qu'on peut avoir. J'aime nos balades. J'aime ses câlins, sa douceur, sa bouche qui dépose un baiser sur mon front. Est ce que je l'aime? Je crois bien que oui. J'ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. J'aimerai lui dire ce que je ressens mais je n'arrive plus à parler. Il sourit doucement et écarte de mes yeux une mèche de cheveux qui s'est échappée de mon bonnet.

- C'est dur à dire hein? 

J'acquiesce en silence. 

- T'inquiète pas, moi aussi j'ai du mal à le dire. Mais je me suis dit que je me devais de te le dire. Tu le mérite ce "je t'aime" Lyla, plus que n'importe qui.

J'écarquille les yeux face à ces aveux. Je ne sais pas quoi dire. La seule personne à m'avoir dit qu'elle m'aimait c'est Gabrielle mais elle me le dit très peu. Je cherche mes mots, à bout de souffle quand Ken m'ouvre ses bras, un sourire rassurant sur les lèvres. Je m'y jette avec bonheur. La sensation de ses bras qui me sert contre lui est devenu comme une drogue. J'en veux toujours plus. Il me berce doucement et je me rend compte qu'il n'existe aucun autre endroit où je voudrais être actuellement.

- Merci, je chuchote.

- Tu ne sais pas à quel point tu m'aides aussi Lyla.

- Comment ?

- Comment tu m'aides ? Je ne sais pas si tu avais compris mais ma copine m'a quitté il y a un mois environ. Passer du temps avec toi m'empêche de penser à elle et de faire des conneries. Et puis, j'aime vraiment beaucoup discuté avec toi. T'es vraiment mature pour une fille de 16 ans tu sais ?

- Oui on me le dit souvent, mais j'ai jamais vraiment compris pourquoi. Ce n'est pas parce que j'ai lu plus de livre que la plupart des enfants de mon âge ou que j'ai moins de mal à m'exprimer que je suis plus "mature" que les autres. Y a une fille qui vient souvent à la librairie. C'est vraiment le cliché de la meuf de banlieue. Pourtant parfois je discute avec elle et je me prend des claques parce que, elle, elle est bien plus mature que moi. parce qu'elle a vécue plus de choses tu vois ? Donc elle connait plus de chose et ça lui apporte une autre maturité. Mais pourtant elle pourra jamais faire ce qu'elle veut dans la vie parce qu'elle a pas l'argent pour aller dans l'école qu'elle veut et qu'elle doit aider sa famille. 

- Ça, ma pauvre Lyla, c'est la France.

- T'as l'air tellement, résigné.

- Crois moi je ne le suis pas. J'ai grandit dans un quartier populaire. Tous mes amis était d'origine étrangère et j'ai pu voir de mes propres yeux toutes les discriminations que peuvent subirent les gens de couleur dans notre douce France. 

- Ça me dégoutte. Et le pire, c'est que j'ai l'impression de ne rien pouvoir faire à mon âge.

- Tu vois, c'est pour ça que je dis que tu es plus mature, lorsqu'on a ton âge, sois on veut tout casser, sois on s'en fout. Toi, tu cherche des solutions. 

- Mais je n'en trouve pas. Qu'est ce que tu veut que je fasse. Je n'ai que 16 ans.

- J'ai vécu la même chose Lyla. Maintenant je me sert du rap pour dénoncer ce qui me tient à cœur. Un jour tu feras des grandes choses et on se souviendra de toi.

- Comment tu peux en être aussi sur?

- Parce que je sais que tu vas te battre pour ce en quoi tu crois. Et parce que je t'aiderais.

Je souris et le sert contre moi.

-  Lyla, reprend-t-il, qu'est ce que tu penses de la soirée de ce soir?

Je prend une grande inspiration, même si j'arrive de mieux en mieux à me confier sur ce que je ressens je ne peux pas parler de mon père à Ken. Je sais qu'il réagira trop violemment.

- Je ne sais pas trop si je suis prête à rencontrer tous ces gens.

- C'est toi qui voit. Je peux savoir pourquoi tu ne te sent pas prête?

- C'est juste que, avec toi ça va, avec Diabi et Deen aussi, mais autant de personnes d'un coup, je ne suis pas sur que j'en suis capable. 

- Est ce que tu pourrais au moins essayer? On y vas et si vraiment tu le sens pas on part. Pour moi? S'il te plaît Lyla.

Je pèse le pour et le contre dans mon esprit. Qu'est ce que je risque?

- Je veux bien essayer, mais tu restes avec moi.

- Bien sur. Je suis super fière de toi Lyla!

Je souris légèrement. Il se lève alors du banc et me tends sa main. Je ne peux m'empêcher de voir autre chose qu'une simple main tendu, je vois une promesse, la promesse qu'il ne me lâchera pas. Alors je prend sa main et le laisse me tirer hors du gouffre dans lequel je navigue depuis 16 ans.

[...]

On a rejoint Gabrielle et les garçons au studio où on les a trouvé en train de faire un peu n'importe quoi. Je suis contente de voir qu'elle s'intègre bien dans ce groupe de fou furieux. Et vu le regard des rappeurs ils ont l'air de l'apprécier aussi.

Après avoir terminer leur affaires on se dirige tous ensemble vers l'appartement de Sneazz' et Ken. J'ai la main gauche dans celle de Gabrielle qui rigole avec Framal et Deen a passé son bras autour de mes épaules. J'essaye tant bien que mal de faire abstraction de tous ces hommes autour de moi et me concentre sur les blagues idiotes de Mo', les discussions sans queue ni tête de Théo et Framal et sur la grosse voix de Deen qui, étrangement, à le don de m'apaiser. Seul Mekra ne parle pas. Il me fait un peu peur. D'après Deen il ne faut pas faire attention à lui. "Il est toujours méfiant avec les nouvelles tête" m'a-t-il dit. On finit par arriver à l'appart'. C'est marrant quand on y repense, c'est un peu ici que toute cette histoire a commencé. Ken m'attire un peu à l'écart tandis que les autres montent dans les escaliers.

- Ok, alors, les gars sont déjà là haut, je leur est interdit de fumer à l'intérieur donc ça devrait aller. Tu n'oublies pas, si tu n'es pas bien tu me le dis et on s'en va direct. Je reste avec toi. Ah oui et Gabi a invité sa copine, Léa il me semble.

- Elle s'appelle Lou, je rigole.

- Ah oui c'est ça. Ça va aller?

- Il va bien falloir. 

- T'es vraiment courageuse, tu le sais hein?

Je hoche la tête et il me sourit. J'attrape sa main et il m'entraîne dans les escaliers. On arrive devant une porte qu'il ouvre sans toquer. Après tout, on est chez lui. J'entre à sa suite dans un couloir peu éclairé et le laisse m'entraîner dans le salon où je me suis endormi la dernière fois.

Dans ledit salon, se trouve une dizaine de personnes assises un peu n'importe où. De nombreuse cannettes de bière se trouve sur la table basse. De la musique découle par les enceintes. Du rap évidemment. J'aperçois Gabrielle en train de discuter avec un mec aux cheveux un peu long et Lou avec Framal et Sneazz'.

- Les gars !

Tout le monde se tait et se tourne vers nous. Je me recroqueville contre Ken et ce dernier passe son bras autour de mes épaules.

- Je vous présente Lyla. Vous faite pas les cons avec elle ok?

- Super introduction Ken, lance Gab' en levant les yeux au ciel.

- Ta gueule toi!

- Oh les insultes là, gronde Deen. On a une enfant parmi nous!

Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tout le monde se met à parler à tout le monde en même temps en gueulant sur tout le monde sous mes yeux effarés. Je vois un blond s'avancer vers moi et me tendre la mains pour que je le tcheck.

- Salut, moi c'est Antoine, ne fais pas trop attention à eux, c'est des gamins.

- J'avais cru comprendre, je lui dis en souriant légèrement.

- Tu veux boire quelque chose? 

- Euh, oui. Ken?

Son bras me tient toujours contre lui et il est occupé à se moquer de Sneazz' qui se fait victime par Deen et Mekra.

- Ken, je répète.

- Pardon, tu m'as dit quelque chose Lyla?

- Je lui proposais d'aller chercher quelque chose à boire, reprend Antoine.

- Tu peux y aller, Antoine, c'est le plus responsable de toute notre bande. On l'appelle Papa Fonk' si tu veux savoir, me dit-il en rigolant.

- Ok...

Je suis donc Antoine jusqu'à la cuisine où il ouvre le frigo.

- Heureusement que je suis là sinon vous n'auriez eu que de l'eau à boire avec Sneazz' et Ken. Ces couillons pensent toujours aux deux douzaines de bouteilles d'alcool, mais jamais aux gens qui n'en boivent pas.

- Sneazz' ne boit pas ? Je demande.

- Non, il est Musulman, il ne fume pas non plus d'ailleurs. Et puis Ken, il a perdu sa street cred' à jamais celui-là, il ne fume plus, il ne boit plus et il est végétarien. Remarque il fait moins de connerie comme ça. Jus d'orange, Ice Tea, Coca ?

- J'ai jamais goutté les deux derniers alors jus d'orange. 

- Sérieux ? T'as jamais bu de Coca ?

- Tu sais chez moi, on est plus du genre à boire des jus.

- Mais t'as quel âge ? 18, 19 ans ?

- Loupé, je n'en ai que 17.

- Tu fais plus... Mais ça n'enlève rien au fait que tu as 17 ans et que tu n'as jamais bu de Coca. Encore l'Ice Tea, pourquoi pas, mais du Coca ? 

- C'est quoi le débat ?

- Nek, ta reuss n'a jamais bu de Coca de sa vie ! 

- Sérieux ? Tu me l'as jamais dit !

- Tu me l'as jamais demandé, je dis en baissant les yeux.

- Bah tu vas me faire le plaisir de goûter ça ! C'est ma principale boisson depuis que j'ai arrêté de boire, me dit-il en me faisant un clin d'œil.

- Bon bah deux Coca alors, j'en fait un aussi pour Sneazz'?

- Ouais, je pense..."

Antoine nous sert à tous les deux un verre de Coca et Ken prend le troisième verre avant de m'entraîner vers le salon pour, je cite, me "présenter convenablement à sa bande de zouaves".

Je le suis en serrant mon verre entre mes mains. On arrive devant Sneazz' qui discute toujours avec Lou et Idriss. Ken lui met son verre entre les mains et attrape la mienne. La meilleure amie de Gabi se tourne vers moi et son regard s'illumine tandis qu'elle me prend dans ses bras avant de me planter un bisou sonore sur la joue.

- Comment tu vas choupette?

- Je vais bien, et toi ça va les cours et tout ?

- Oh oui, c'est super ! 

- Je te présente pas Ken j'imagine.

- Ça devrait aller, je m'appelle Lou, dit-elle en souriant à Ken qui me tient toujours la main.

- Salut, lui sourit-il, si j'ai bien compris, c'est grâce à toi que Gab' c'est fait une bonne culture?

- Oh non, c'est elle qui m'a parler de vous en premier, c'est juste que moi, je m'y suis bien plus intéressé...

- C'est intéressant parce qu'elle m'a dit que c'était de ta faute et que jamais elle n'aurait écouter "ma merde commerciale" de son plein gré, dit Ken dans un éclat de rire.

- Quelle mytho celle-là !

- Bon, je vais aller présenter Lyla aux autres, amuse toi bien, termine-t-il en lui faisant un clin d'œil.

Il m'entraîne alors vers le canapé ou un renoi gringalet avec des petites lunettes sur le nez semble en plein dans une discussion houleuse avec un mec aux cheveux plutôt long et un bonnet sur la tête et un autre avec un visage joviale.

- Yo, leur lance Ken pendant que je leur fais un petit signe en rougissant.

- Salut frangine, me salue celui aux cheveux longs. Moi, c'est Daryl ou Areno. Le noir à lunettes, c'est Alpha et lui, c'est Louis, dit-il en me désignant ses potes.

- Avec Antoine et Mo', on a un groupe qui s'appelle 1995, m'explique Ken.

- Un double neuf cinq? Je demande.

- Ou Mille neuf cent quatre vingt quinze ou un-neuf-neuf-cinq comme tu préfères, c'est comme on veut.

- Mais je croyais que tu faisais partie du $-Crew?

- C'est un autre de mes groupes. Et on fait tous partie de L'entourage sauf Sneazzy et Areno. L'entourage, c'est un collectif qui regroupe des rappeurs, des grapheurs, des DJ et beaucoup d'autres gens en fait.

- C'est compliqué votre délire.

- Tu devrais voir comment les journalistes sont du-per c'est trop golri, ricane Daryle.

- Nan, mais le pire, c'est Nek il fait partit de tout et n'importe quoi, c'est impossible de s'y retrouver, même lui il ne s'en sort pas, rigole Alpha.

- T'exagères gros!

- Même pas!

Je les regarde se foutre sur la gueule en rigolant légèrement quand Louis m'interpelle.

- Sinon Lyla, Diab' m'a dit que tu t'intéressais à notre taff ?

- Votre taff ? T'es aussi beatmaker ?

- Ouais, je suis un peu le DJ de 1995. 

- C'est cool ! Oui, j'adore votre travail. Je trouve ça passionnant.

- On te prend en stage si tu veux.

- Non non non. Lyla, elle sera la plus grande astronaute de tous les temps, s'exclame Ken en me serrant contre lui.

- Ah oui ? Me demande Alpha.

- Euh, bah disons que ça m'intéresse beaucoup. Mais je ne sais pas encore ce que je veux faire plus tard.

- Ce qui est normal puisque tu n'as que 16 ans, t'as encore le temps ! 

- Pas tant que ça, à la fin de l'année j'ai le bac puis plongeon dans le grand bain...

- Le système scolaire français ma reuss, que de la merde, soupire Daryl en levant les yeux au ciel. 

- Bon les gars, ce n'est pas que je n'ai pas envie d'avoir ce débat, vous connaissez mon avis sur la question, mais il faut que je la présente à Doum's. Vous savez où il est passé ?

- Je crois qu'il est dehors avec Zerzer, dit Alpha en désignant le balcon du menton.

- Merci.

- À plus les gars, je leur souris.

- Ça va pour l'instant, me demande Ken en m'entraînant vers le balcon.

- Ça va, en fait, c'est moins pire que ce que je pensais, ils sont sympas tes potes.

- Je suis content qu'ils te plaisent.

Je lui offre un grand sourire. C'est vrai que c'est moins pire que ce que je pensais. Je pense que le fait que Ken n'est toujours pas enlevé son bras de mes épaules a aidé. Il me plante un bisou sur la tempe et me sourit de toutes ses dents. Oui, c'est vraiment moins pire que ce à quoi je m'attendais.

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Gros chapitre aujourd'hui. Promis ils seront pas tous aussi gros 😂

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