CHAPITRE N°9

Los-Angeles - Jeudi 15 Février 2017

Louis Tomlinson


-Je sais que tu veux me faire plaisir Louis mais... tu as vu le prix de cette robe? chuchote ma soeur en faisant les gros yeux.

Je souris en coin en m'approchant d'elle. Je regarde l'étiquette qu'elle me met sous les yeux et je hausse les épaules. Elle peut bien me mettre un nombre à quatre voire cinq chiffres sous les yeux, ça n'a pas d'importance. Si j'ai fait le choix de l'emmener dans cette boutique en particulier, c'est parce que je sais que les robes sont magnifiques, même si elles sont hors de prix.

J'ai privatisé l'endroit pour deux bonnes heures, histoire qu'elle puisse faire un choix en paix. Je n'avais pas envie que nous soyons dérangés par des fans. Quand je lui ai annoncé le programme de notre matinée, ce matin, en déjeunant, Charlotte ne s'attendait sûrement pas à ça. Heureusement que je connais Barbara, la propriétaire des lieux. C'est une ex de Vanessa, et je sais qu'elle en pince encore pour elle. Elle n'a vu aucun inconvénient à privatiser sa boutique pour quelques heures. Elle m'a même affirmé que c'était un plaisir!

Lorsque je suis à la maison, je pense que Charlotte ne se rend pas compte de la vie que je mène ici. L'aperçu qu'elle a depuis le début de notre séjour lui prouve beaucoup de choses. Et j'ai aussi été conforté dans mon choix de rentrer en France. Je suis arrivé à un point où j'hésite même à vendre ma maison ici. Après tout, je ne reviendrai pas assez souvent pour en profiter. Alors autant profiter de cette vente pour acheter quelque chose en France. Même si, en théorie, je n'ai pas besoin de vendre celle-ci pour en acheter une autre.

Ce n'est pas une petite robe pour ma soeur qui va faire un trou dans mon compte en banque.

Je décroche la robe du cintre et la mets dans les bras de ma soeur. Elle agite rapidement la tête de gauche à droite en me regardant.

-Pas question ! Cette robe vaut bien trop cher !

-Charlotte, c'est pour ton anniversaire, donc tu n'as pas le choix. D'accord ?

Elle secoue la tête, dépitée, même si je sais qu'au fond d'elle, elle sautille dans tous les sens, heureuse de bientôt pouvoir compter dans sa garde robe une tenue comme celle-ci. Je vois rapidement une vendeuse arriver vers nous. Elle me regarde de haut en bas avec un sourire et je soupire déjà. Il ne manquait plus que ça. Je pensais que Barbara avait bien briefé ses vendeuses. J'ai spécifié que je voulais rester seul avec Charlotte !

-What a wonderful choice, this dress is ... perfect. May I help you?

-Sorry, my sister doesn't speak english. I'll handle it ! But... thanks !

Elle me regarde, l'air déçu, et je suis certain que dans trente secondes elle va tweeter un truc horrible sur moi. Charlotte lui adresse un magnifique sourire et elle continue sa sélection de vêtement. Je regarde la conseillère qui est toujours plantée là, sûrement étonnée de se faire repousser comme ça. Je lui souris légèrement avant de lui expliquer que je ne vois pas souvent ma petite soeur et que je préfère m'en occuper. Elle me sourit de manière un petit peu crispée, s'excusant et se propose de nous aider pour les essayages en cas de besoin. Je la remercie et retrouve ma soeur qui n'a pas osé prendre d'autres robes.

-Comment tu l'as envoyé se faire foutre cette pauvre fille, rigole-t-elle en glissant ses doigts sur une robe en soie rouge.

-Tiens, prends celle-ci, elle est magnifique ! je lui dis en détachant la fameuse robe.

Elle sourit, hoche la tête, et je la pose sur la première.

-Je connais ce genre de personne tu sais. Elle m'a reconnu, m'a vu avec une fille, qui n'est pas Danielle, elle a dû se faire tout un film dans sa tête et a cru pouvoir me coincer. Mais je ne suis pas aussi idiot que ça quand même. Si tu étais vraiment une fille avec qui je sortais, je ne t'emmènerai pas faire les boutiques.

-Tu crois vraiment que c'était pour cette raison? m'interroge-t-elle en fronçant les sourcils.

-Je t'assure, je soupire largement.

Combien de fois je me suis fait avoir comme ça. Danielle est la première personne avec qui j'ai eu un contrat de faux couple. Les précédents, je les avais toujours soigneusement évité. Sauf que je savais que si je n'acceptais pas ce contrat avec Danielle, elle en aurait un avec un mec qu'elle aurait sûrement à peine connu. Je n'étais pas en couple à l'époque, nous étions amis, alors j'ai signé. Sans ça, je ne l'aurais jamais fait. Mais avant elle, j'ai plus ou moins fréquenté des gens, quelques semaines, et quand j'avais le malheur d'aller faire des courses ou les boutiques avec un ou une amie, c'était l'affaire du siècle.

-Je trouve ça triste, murmure ma soeur en se pinçant les lèvres.

-Tu ne t'imagines pas comment ça l'est, je lui assure en hochant la tête de haut en bas.

J'enchaine rapidement en lui disant qu'elle ne doit pas y penser et qu'elle doit uniquement se focaliser sur sa robe ! Si je lui offre une pièce comme celle-ci, c'est parce que son anniversaire a lieu dans quelques jours. Liam veut profiter de Rome, où nous serons ce week-end, pour lui offrir une soirée en amoureux. Pendant que moi je serai tout seul, dans ma chambre d'hôtel. Il n'a pas honte sérieux ?! Dans une si belle ville ! Mais je comprends mon ami. Il a raison d'en profiter après tout ! Pour cette occasion, j'ai envie de faire plaisir à ma soeur, et de lui offrir une belle robe. Même si j'essaie de ne pas penser au fait que Liam la lui arrachera à la fin de la soirée. Je grimace à cette pensée en secouant la tête.

-Celle-ci ? m'interroge Charlotte en attrapant une robe noire, longue avec un décolleté dans le dos et des broderies.

-Magnifique, j'aime beaucoup.

-Bon, je vais essayer tout ça, dit-elle en hochant la tête.

Je la suis jusqu'aux cabines et m'installe dans les grands canapés en cuir. J'ai fait privatiser la boutique pour que nous ne soyons pas embêter. Je sais que c'est l'endroit préféré de Danielle pour faire du shopping, donc je pense que ma soeur ne pouvait pas trouver un meilleur endroit pour la robe idéale. Mon amie ne pouvait pas venir ce matin. Les répétitions et lectures de son prochain film viennent de commencer. Elle a réussi à se libérer ce midi pour nous accompagner déjeuner avant que nous partions à l'aéroport.

Pendant que ma soeur entre en cabine, j'attrape mon téléphone portable. Je n'ai toujours aucune nouvelle de Harry. Je sais que je ne dois pas m'inquiéter, mais je ne peux m'en empêcher. Je n'ai toujours aucun moyen d'entrer en contact avec lui et tant qu'il ne m'aura pas appelé, ou envoyé de texto, je serais angoissé. Mais grâce à ce séjour, le boulot, les sorties avec Charlotte, je n'y pense pas trop. Pas toute la journée en tout cas.

-Un petit peu de thé ? interroge alors la responsable du magasin en déposant un plateau sur la table basse en face de moi.

Je souris en hochant la tête et elle me tend une tasse. Barbara est à peine plus âgée que moi. Elle tient cette boutique depuis deux ans à peine et c'est une belle affaire. Je sais que la plupart des stars du moment viennent s'habiller ici. Je sais qu'elle est discrète, c'est aussi pour cette raison que nous sommes là avec ma soeur. Et ce que j'apprécie le plus chez elle, c'est qu'elle parle français !

-Merci Barbara, je souris en portant le thé à mes lèvres.

-Excuse-moi pour Cara, elle vient de débuter, et c'est sa première séance privée, elle ne sait pas comment ça fonctionne. J'aurais dû la briefer, dit-elle en grimaçant en français avec son petit accent.

Je secoue lentement la tête de gauche à droite en la regardant.

-Non, ne t'en fais pas.

Ma soeur sort alors de la cabine avec la première robe. Elle est bleu roi, fluide. Magnifique. Une forme empire qui lui va très bien. Je me lève pour pouvoir l'admirer de plus près et Barbara ne se dérange pas pour faire de même. Charlotte la salue timidement, reconnaissant cette jeune styliste de talent. Parce qu'avant d'ouvrir cette boutique, la jeune femme est avant tout styliste. Même si elle vend toutes les marques les plus tendances ici.

-Elle est bien, mais je pense que la rouge sera mieux, affirme Barbara en voyant sa sélection en cabine. Si tu aimes cette couleur, j'en ai une pour toi.

-Je veux bien, murmure ma soeur en se pinçant les lèvres.

-Je vais la chercher.

Charlotte la suit du regard en hochant la tête et me regarde ensuite.

-Je ... suis en train de me faire habiller par Barbara Palvin ? Sérieux ?

-Je crois bien, je lui dis en rigolant.

-Putain, il faudra que je vienne plus souvent ici ! réplique-t-elle en rigolant et retournant dans la cabine pour changer de robe.

*

Après notre séance shopping, nous avons rejoint le restaurant où nous avions rendez-vous avec Danielle. Nous y sommes arrivés en avance, donc nous nous sommes installés et nous avons commandé deux cocktails en attendant. Charlotte a attendu que la serveuse ne s'éloigne pour me regarder en souriant et elle m'a ensuite remercié.

-La robe est magnifique Lou, je ne sais pas comment te remercier, vraiment...

-Tu n'as pas à me remercier pour ça, c'est ton cadeau d'anniversaire ! je lui fais remarquer en rigolant doucement.

-Hmm... mais quand même.

Je souris sincèrement à ma soeur et réalise que si Mamie n'avait pas eu son accident cardiaque, je serais à peine de retour en France. J'avais promis à ma soeur de revenir pour son anniversaire. Si tout s'était déroulé comme ça aurait normalement dû être le cas, je n'aurais peut-être jamais revu Harry. Ils seraient tous allés au Jumping de Bordeaux ensemble, ils se seraient fait photographier avec Charlotte et ... il se serait volatilisé.

-A quoi tu penses Lou?

-Je me dis que sans l'hospitalisation de Mamie, je serais rentré à la maison seulement maintenant.

-Oh... je vois ... tu sais Lou, il ne faut pas t'en vouloir pour ça. Même si tu es rentré pour une triste raison, aujourd'hui je pense que c'était la meilleure chose qui soit arrivée. Ton retour, hein, pas l'accident de Mamie. Sans ça, tu n'aurais sûrement jamais pris la décision de rentrer aussi rapidement. Tu aurais mis des mois à te décider. Et peut-être que nous ne vivrions pas un moment comme celui-ci ou que tu n'aurais pas pu vivre ce que tu as vécu avec Harry.

-Je ne l'aurais certainement jamais revu, je lui avoue en me pinçant les lèvres.

Elle hoche la tête en me regardant avant de glisser ses mains sur les miennes. Je lui souris en les serrant et je relève les yeux vers elle. Je suis content qu'elle soit là avec moi et qu'elle me tienne ce discours. Elle comprend ce qui se passe dans mon coeur en ce moment.

-Tu as eu de ses nouvelles ? m'interroge-t-elle.

-Non, je n'ai pas de numéro pour le contacter, il a balancé le téléphone qu'il avait, je lui explique d'un air maussade.

-Lou, il va t'appeler et te rassurer dans quelques jours. Je suis certaine qu'il en saura plus sur la situation et que vous pourrez être de nouveau réunis dans les semaines à venir, m'assure-t-elle avec beaucoup trop de certitude.

J'ai peur que cette affaire prenne des mois ! Je ne sais pas en qui Harry peut avoir confiance, ni qui peut l'aider ! Et s'il ne m'avait pas appelé parce que son rendez-vous avec Dylan ne s'était pas bien passé ? Et s'il avait été retrouvé ? Trop de questions auxquelles je ne veux même pas penser... Ca me fait un mal de chien de l'avouer mais j'ai peur que nous ne nous revoyons jamais. Toutes les histoires comme la sienne se finissent mal ou bien le héro doit fuir. Je n'abandonnerai pas ma famille une seconde fois. Au delà de tout l'amour que je porte à Harry, je ne referai pas cette erreur, quitte à être malheureux, je ne veux pas me séparer de Mamie ou Charlotte. Je le regretterai.

-Lou, souffle ma soeur en voyant mon regard maussade.

-Je m'inquiète. J'essaie de ne pas y penser mais je m'inquiète tu n'as pas idée de la vie qu'il a pu mener avant, du vrai Harry. Tu n'as pas envie de le rencontrer, Charlotte. Il me fait peur. Il m'a fait peur, je lui avoue en me pinçant les lèvres avant d'ajouter, je l'aime à en crever, mais s'il ne peut pas se sortir de ses affaires, je serai obligé de l'oublier.

-Je sais pourquoi tu as ce discours, Louis. Je vais te paraitre dure mais ... j'ai vécu sans toi pendant cinq ans. Je pourrai bien le faire jusqu'à la fin de ma vie. Je sais que tu aimes Harry, que lui aussi et que vous êtes faits pour être ensemble. Si c'est la seule manière d'y arriver, alors tu ne dois pas regarder en arrière et foncer.

Je la regarde presque choqué de ses mots. Comment peut-elle me tenir un discours comme celui-ci ? Elle m'a tellement critiqué de ne pas être là par le passé, qu'elle me pousse presque à disparaître avec l'homme que j'aime aujourd'hui ?

-Il y aurait une différence, Louis. Là, tu n'aurais pas d'autre choix. Hors, quand tu t'es exilé à Los Angeles, c'est toi qui l'a voulu. Si tu dois partir avec Harry, je ne t'en voudrai pas.

-Mais je ne me le pardonnerai jamais Charlotte.

Elle s'apprête à me répondre quand j'entends la voix de Danielle dans mon dos. Je me retourne, souris et vois mon amie s'avancer jusqu'à nous. Elle dépose un baiser sur ma joue, serre Charlotte dans ses bras et s'installe en face de moi en souriant grandement.

-Alors, je vois qu'on a commencé sans moi ! je ne vous félicite pas ! dit-elle en rigolant en voyant nos mojitos à peine entamés.

-Je t'en prie, commande toi aussi ! répond Charlotte en souriant.

J'interpelle le serveur, Danielle commande un Cuba Libre et reprend en nous regardant tour à tour :

-Alors Charlotte, tu as trouvé la robe de tes rêves ?

-Une véritable princesse, je lui réponds en souriant.

-La boutique était fantastique, et j'ai même pu rencontrer Barbara.

-Tu sais qu'elle m'a proposé de shooter sa prochaine collection ? me demande alors Danielle.

Je souris grandement en secouant la tête. Je n'en avais aucune idée ! C'est une bonne nouvelle ! Je suis certain que ça aura un bon impact sur son image et sa carrière ! Et Barbara peut aussi s'offrir un petit peu d'originalité et de fraîcheur avec une égérie qui n'est pas encore trop connue.

Son Cuba Libre arrive, nous trinquons tous les trois et Danielle me dit ensuite tout en voyant Charlotte répondre à deux ou trois sms :

-Alors... toi et moi, c'est fini Loulou ? me demande-t-elle avec une petite moue.

-C'est vrai ?! s'exclame ma soeur en relevant les yeux de son téléphone.

-Oui. J'ai signé les papiers en arrivant et je vois que tu as signé les tiens aussi ! je réponds en regardant les deux femmes.

Danielle me sourit et hoche la tête de haut en bas.

-Comment procédons-nous pour informer nos fans? m'interroge-t-elle.

Je rigole légèrement tout en haussant les épaules. J'avoue que je n'y avais même pas pensé à ça ! C'était même le cadet de mes soucis.

-Je peux dire qu'en définitive je suis gay, et que je vis une relation cachée avec le prince William ? je propose en rigolant.

-Non... tu ne peux pas révéler ce secret comme ça, voyons, me répond Danielle accompagnée par les rires de ma soeur.

Je secoue la tête, amusé et porte mon mojito à mes lèvres. Je prends une grosse gorgée et reprends.

-Laissons traîner et dans quelques jours, je ferai un tweet en disant que nous restons amis après tant d'amour, Vanessa le confirmera, et le tour sera jouer. Ca te va?

-Parfait ! me dit-elle en approuvant d'un signe de tête.

-Bon, et si nous trinquions à la nouvelle vie de Louis ? propose alors ma soeur.

Je me tourne vers elle, souriant sincèrement et vois Danielle lever son verre. Je fais de même nous faisons tinter nos verres ensembles.

*

Villa de Léo ; Nice - Vendredi 16 février 2017

Harry Styles

Ma planque chez Léo s'avère être beaucoup moins solitaire et silencieuse depuis que j'ai retrouvé Dylan. Il vient me voir pratiquement tous les jours et c'est vraiment réconfortant. J'avais peur de retrouver le poid de la solitude. C'est ce qui a failli m'avoir lorsque je vivais dans la rue. Heureusement que j'ai rencontré Zayn. Sans lui, je pense que j'aurai fini par craquer et péter un plomb.

Mais, le retrouver m'a remis face à mon ancienne vie. Sa présence me rappelle ce que je fuyais en Corse. Il passe ses journées entre les différents trafics, les contrats et les affaires de son père, donc les anciennes du mien. Je fais tout pour ne pas écouter lorsque son téléphone sonne et qu'il s'éloigne pour prendre ses appels, mais c'est difficile de ne pas tendre l'oreille. Ma curiosité me perdra.

Nous avons commencé à essayer de comprendre le meurtre de mes parents. Il m'a dit qu'il m'aiderait autant qu'il le pourrait bien que cela semble mal barré. Nous n'avons aucune autres informations que celles qu'il m'a fournies lors de nos retrouvailles à Marseille. Je ne sais pas comment continuer l'enquête. Dylan m'a avoué qu'il se retrouvait face à une impasse parce qu'il n'avait aucune idée de quel chemin emprunter maintenant pour continuer notre enquête.

Mais, ce soir, nous voulons oublier l'enquête. Nous sommes en train de regarder un match de foot avec des pizzas et des bières que Dylan a emmenées pour passer la soirée. Même si ça ne fait que quelques jours que nous nous sommes retrouvés, c'est la première fois que nous retrouvons nos vieilles habitudes et la décontraction que nous sommes censés avoir ensemble.

A la fin du match, nous sommes tous les deux dépités de voir notre équipe perdre. Mais nous avons passé une bonne soirée, comme avant. Nous quittons l'immense salon pour aller sous la verrière où il y a la piscine. Je ne peux cesser de repenser aux folies que nous avons faites ici avec Louis et un sourire s'étire sur mes lèvres. Je ne l'ai toujours pas appelé... je ne veux pas l'appeler sans avoir de bonnes nouvelles, parce que je ne veux pas entendre sa détresse et sa tristesse. Je m'en voudrai trop. Mais si je n'ai rien à lui donner comme nouvelles dans les jours à venir, je serai bien obligé de le faire. Même si ce sera difficile.

Nous nous installons dans le salon de jardin au bord de la piscine et Dylan porte sa bière à ses lèvres en regardant tout autour de lui.

-Je n'arrive toujours pas à croire que nous sommes chez Léonardo Dicaprio, dit-il en observant les lieux.

-Crois-moi, ce mec n'est pas un cadeau, je lui affirme en soupirant.

-Oh arrête, je suis certain que c'est un bon gars.

-Ah c'est clair que vous vous entendriez bien si tu veux mon avis ! Il a loupé sa vocation, il aurait dû faire de l'espionnage ou quelque chose comme ça ! Quand il m'a sorti les clichés de Gemma, j'étais ébahi.

-Tu m'étonnes.

Dylan lui même a eu du mal à me croire quand je lui ai raconté cette histoire. Je le comprends, à sa place, j'aurais eu la même réaction. Aucune personne sensée croirait cette histoire ! Avec du recul, je pense que Léo et Dylan s'entendraient bien. Mon ami est d'une curiosité maladive, je n'ose pas compter le nombre de fois où il a espionné nos pères dans l'espoir d'avoir les réponses aux questions auxquelles ils avaient refusées de répondre. Dylan a la tête dure, quand il a quelque chose à l'esprit, il peut difficilement s'en défaire.

-Et le gars sur la photo, il t'a dit que c'était son mec ?

-Son fiancé ! je lui réplique en me pinçant les lèvres.

-Pas possible, ils ... avec Daniel ... ce n'est pas possible !

-Si elle est partie, c'est peut-être parce qu'ils avaient rompu ?

-Nous aurions su s'il y avait de l'eau dans le gaz, m'affirme Dylan.

Il aurait été au courant, il a une passion dévorante pour la vie de ma soeur, toujours à la recherche de la moindre chose qui pourrait lui pourrir la vie. S'ils n'étaient plus ensemble avec Daniel, mon ami aurait été au courant ! Il n'aurait pu manquer une information comme celle-ci. Je le connais.

-J'hésite à la contacter, Dylan. Je suis certain qu'elle sait des choses.

-Si elle fait partie de la police, autant te passer les menottes tout seul et te livrer à eux directement, Hazza. Arrête de dire des conneries, réplique Dylan.

-Quelque chose m'échappe. A quel moment est-ce qu'elle a pu se rapprocher d'eux ?

-A la mort de tes parents ?

Je soupire en secouant la tête. Je dois parler à Gemma. Il n'y a pas d'autre solution. Soit elle est vraiment dans les forces de l'ordre et elle a trahi la famille, soit elle joue un double jeu. Dans les deux cas, je ne sais pas ce qui est le pire.

-Pourquoi ne pas lui donner rendez-vous en hissant le drapeau blanc ? Un endroit fréquenté à Paris, elle ne prendra pas de risques.

-On en parle de ton flingue à La Caravelle ? Je ne pensais pas que tu le ferais Dylan.

Il rigole légèrement en secouant la tête avant de me répondre.

-Moi non plus. Mais j'étais en colère, mec ! Je pensais que tu avais tué tes parents, que tu étais parti. Le tout sans rien me dire ! Sans m'impliquer ! Alors que nous sommes meilleurs amis. On ne peut pas faire un plan comme celui-ci sans en parler à son meilleur ami quand même ! dit-il en me regardant.

-Si je l'avais fait, tu aurais été le premier au courant, je lui assure.

-C'est bien pour ça que je t'ai cru, Hazza.

Je souris en le regardant. Même s'il était prêt à me tirer une balle au premier abord, notre amitié a rapidement pris le dessus. De toute façon, j'aurais pu faire la même chose que lui. Nous avons été éduqués pour réagir comme ça. Toujours se méfier au premier abord. Mais, il m'a fait confiance et j'en suis heureux. Sans lui, je ne sais pas comment je ferais pour tenir !

-Tu aurais été mon bras droit, je lui dis en souriant en coin.

-J'espère bien ! affirme-t-il en prenant une gorgée de bière. Mais ça ne règle pas le souci de Gemma. Je suis d'accord, peut-être que tu devrais lui parler. Si tu ne le fais pas, tu risques de continuer de patauger pendant un moment. Sans ses explications, nous ne pourrons pas avancer.

-Je dois la contacter ?

-Peut-être, qu'avant, il faudrait que nous soyons sûrs de son camp.

-Mais comment ? je lui demande en fronçant les sourcils.

-Daniel ? m'interroge-t-il.

Je le regarde en secouant la tête. Je ne peux pas prendre contact avec Daniel. Je le connais, soit il va m'en mettre une pour m'abattre, soit il fera tout pour me faire adhérer à ses idées et me faire entrer dans les rangs. Je ne cherche pas une place au chaud, je cherche la vérité. Quelle qu'elle soit !

-Je ne l'appellerai pas, et tu ne peux pas le contacter.

-Mon père est toujours en contact avec lui ! Je peux gérer ! affirme-t-il.

-Si ton père le sait, il comprendra que nous sommes en contact, Dylan. Je te l'ai dit, je ne veux pas que quelqu'un d'autre le sache. Mic' ne dira rien, et il est trop éloigné de notre monde pour ça. Mais si ton père le sait, j'ai peur qu'il veuille me mettre à l'abris. A sa manière.

Dylan m'a proposé d'en parler à son père. Il est persuadé qu'il sait des choses. Mais il ne lui parlera pas à lui. Il livrera ses secrets uniquement si je suis en face de lui. Hors, il n'en est pas question. Comme pour Daniel, je ne veux pas prendre le risque de me faire embarquer là-dedans. Je connais Daniel et le père de Dylan. Ils sauront appuyer sur les boutons que mon père n'a jamais osé actionner pour me faire céder.

-Même si nous avons quitté l'île, mon père suit de près ce qu'il se prépare là bas. C'est pour cette raison que je sais tout ça sur Daniel. Je pense que c'est un petit peu grâce à son poste que nous ne courrons aucun risque à rester en France maintenant. Même si mon père prépare notre départ.

-Sicile ?

Dylan hoche la tête. Son père est italien. Il a gagné la Corse lorsqu'il était jeune. Un accord entre deux clans. Echange de bons procédés. Deux membres qui migrent d'une famille à l'autre pour prouver sa loyauté. Les Siciliens ont fourni un de leurs plus beaux "spécimens" à l'époque. Donc la Sicile est un bon choix pour Dylan et sa famille, ils y seront vraiment en sécurité !

-Tu sais... si jamais tout ça n'arrive pas à se tasser, tu pourras nous accompagner.

-Si je fais ça, je dis adieu au peu d'intégrité qu'il me reste encore, je lui avoue en me pinçant les lèvres.

Il hoche la tête, comprenant mes paroles. Dylan ne m'a jamais critiqué pour mon envie de m'éloigner de la vie mafieuse. Je crois qu'il m'a même envié à une époque. Savoir dire "non" dans notre milieu n'est pas donné à tout le monde. Ca impose le respect. Quand j'ai envoyé chier tout le monde en disant que je ne ferai jamais partie de tout ça, les gens m'ont réellement respecté. Je ne risquais rien tant que j'étais là-bas. Maintenant... c'est autre chose.

-Et j'ai fait une promesse à Louis.

-Nous en revenons toujours à Louis, me fait-il remarquer.

Je le regarde en soupirant. Je n'ai pas envie de repartir dans cette discussion avec lui. Je n'ai pas envie de lui dire qu'il ne peut pas comprendre parce qu'il n'a jamais eu la chance de vivre une vraie histoire d'amour. Celle qui lui aurait fait changer d'avis. Parce que si pour lui être amoureux rend faible, moi je pense le contraire, ça rend fort. Au moins, j'ai une raison de me battre et de vouloir la vérité. Sans ça, je ne retrouverai pas Louis. Sans ça, je ne me vouerai pas à cette quête qui est peut-être vaine ! Au moins, j'ai un but.

-Je ne veux pas repartir là-dessus Dylan.

-Je sais, je ne comprendrai pas. Mais s'il te manque autant, pourquoi ne pas te barrer avec lui !

-C'est justement parce que je suis amoureux et que je ne veux que le meilleur pour lui que je ne suis pas aussi égoïste. Si je l'aimais moins, je l'aurais déjà emmené avec moi à l'autre bout du monde.

-Je ne te comprends pas, dit-il en soupirant.

-Je ne te demande pas de me comprendre.

-Vous étiez déjà dégoulinants avec Mic' mais là ... c'est pire.

-Parce que Louis est différent de Michael...

Dylan se pince les lèvres et hoche la tête. S'il commence enfin à reconnaître mon amour pour Louis, c'est un bon début. Je ne sais pas pourquoi il a toujours dit que l'amour c'était pour les faibles ! Je pense pourtant avoir la réponse au fond de moi : il est amoureux de ma soeur. Depuis toujours. Sauf que Daniel est là. Depuis toujours lui aussi. Et je ne vais pas mentir, Daniel est un putain de canon. Grand, brun, les yeux bleus,une classe à se damner et un sourire à tomber, il aurait été gay, il aurait pu atterrir dans mon lit. Tout à fait mon genre.

-S'il te manque tant que ça ... va le voir Harry, tu ne seras pas bien tant que tu ne pourras pas passer du temps avec lui.

-Je ne peux pas courir ce risque là, et il est loin, je lui dis en secouant la tête.

______

#ARBHfic _ OUI je sais il ne se passe pas grand-chose dans ce chapitre mais il était nécessaire. Je voulais faire un point sur la relation entre Louis & sa soeur, mais aussi entre Harry et Dylan qui repasse du temps ensemble. Le vote sur twitter montre que vous êtes en faveur de sa gentillesse, même si bcp continue de se méfier de lui ! il y a de quoi en même temps.

Le prochain chapitre st surement un de mes préférés de la fiction.

Je tiens à remercier Amélie pour ses corrections ! :) 

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