Chapitre n°8
Domaine familial des Tomlinson – vendredi 16 décembre 2016
Louis Tomlinson
Mamie m'adresse l'un de ses grands sourires que je lui connais trop bien. Elle avait le même lorsqu'elle m'a demandé de faire visiter le domaine à Harry samedi. Le célèbre réalisateur me regarde avec un sourire doux qui me laisse penser qu'il attend quelque chose de moi. Je ne sais pas quoi, mais j'ai des doutes quant à savoir si ça va me plaire ou non.
Mamie me tend une tasse de café, Guillaume se rassoit et je m'installe en face de lui.
- Alors, pourquoi est-ce que vous venez nous rendre visite ? Je lui demande en portant mon café à mes lèvres. Parce que je suppose que ce n'est pas pour le plaisir de prendre un grand bol d'air.
Je vois un léger sourire se dessiner sur les lèvres du réalisateur. Comme si les mots que je venais de dire le faisait rire. Je me retiens de rouler des yeux, et le laisse alors reprendre.
- J'ai toujours eu une profonde admiration pour votre famille, j'étais dans la région pour des repérages d'un film et je n'ai pas pu m'empêcher de venir.
Je le regarde, peu convaincu de ses paroles.
Se lever et trouver Guillaume Canet dans sa cuisine n'a rien d'anodin. Je ne crois pas que ce soit une visite de courtoisie, et il le sait aussi bien que moi. Je le laisse cependant continuer tout en portant mon café à mes lèvres. Je vois ma grand-mère s'éclipser avec plus ou moins de discrétion et Guillaume reprend la parole.
- Tu sais, je pense qu'on se ressemble pas mal toi et moi Louis. Tu permets que je te tutoie ?
J'arque un sourcil, étonné par ses paroles, mais je hoche la tête de haut en bas sans un mot.
- J'avais dix-huit ans personnellement quand je suis tombé. Je crois que je suis bien placé pour savoir ce que ça fait. Cette sensation de vide, que la vie s'en va, et qu'elle nous file entre les mains. Je sais ce que c'est de se réveiller le matin et de se dire qu'on ne refera plus jamais ce pour quoi on a pourtant l'impression d'être né.
De quoi il me parle ?
- Je ne vous suis pas là.
- J'étais cavalier moi aussi.
Je penche la tête sur le côté, sourcils froncés et il reprend.
- Tu ne t'en souviens peut-être pas mais nous nous sommes déjà rencontrés. Tu devais avoir huit ans à peine. Même sûrement moins. C'était quelques semaines avant mon accident. Tu étais à poney et tu travaillais avec ta mère. J'étais venu voir un cheval. Mes parents et les tiens se connaissaient.
- Attendez. Vous êtes aussi du milieu équestre ? je lui demande, surpris.
Il hoche la tête de haut en bas avant de reprendre.
- Je pense que je me souviendrais toute ma vie de ce gamin sur son poney. Je me souviens d'un gamin concentré, minutieux et affreusement doué.
- Je l'étais, j'avoue alors.
- Tu l'es toujours.
Je roule des yeux en terminant mon café, les lèvres pincées.
- Vous ne me connaissez pas.
- J'ai mis dix ans à remonter. Et tu sais quoi Louis ? J'ai eu l'impression d'avoir fait une terrible erreur. Une fois que je suis remonté sur le dos d'un cheval, j'ai eu l'impression que tout s'effaçait, que ma vie recommençait, que le soleil commençait à briller et que mes poumons refonctionnaient correctement. On dit toujours qu'il faut remonter le plus vite possible après une mauvaise chute. C'est vrai.
- J'ai passé huit mois dans un lit d'hôpital. Je n'ai même pas pu aller aux obsèques de mes parents.
Il hoche la tête de haut en bas avant de soulever l'une de ses manches et de me dévoiler une longue cicatrice partant de l'intérieur de sa main et remontant jusqu'au creux de son coude.
- J'ai exactement la même de l'autre côté.
- Si ma grand-mère vous a appelé pour me faire une leçon sur l'importance de la vie, et tout ce qui va avec, ce n'est pas la peine.
Il secoue la tête et baisse sa manche en finissant son café.
- Qu'est ce que vous me voulez Guillaume ?
- J'ai une proposition pour toi Louis.
Je le vois se baisser et attraper une mallette. Il en sort un paquet de feuilles agrafées qu'il me tend. Je l'attrape en fronçant les sourcils, curieux, et comprends tout de suite qu'il s'agit d'un scénario.
Je pose le regard sur le titre, fais les gros yeux et secoue vigoureusement la tête de gauche à droite.
« Jappeloup ».
- Non. Jamais de la vie.
- Je me suis remis à cheval pour un film Louis.
- Je ne ferai pas votre film, je réponds très sérieusement et sûrement trop durement.
Guillaume se lève et secoue la tête. Il prend sa tasse vide et la pose dans l'évier. Il se retourne ensuite vers moi.
- Le tournage commencera cet été. Nous sommes en train de faire du repérage dans la région. Nous tenons à le tourner où ce cheval est né. Et je voudrais que tu prennes le rôle de Pierre Durand. Je ne vois personne d'autre pour jouer ce rôle là.
- Vous êtes bouché ou vous le faites exprès? Qu'est ce que vous ne comprenez pas quand je vous dis que je ne tournerai pas dans votre film Guillaume.
Il sourit en coin avant de prendre sa veste qui est sur la chaise où il était assis quelques secondes plus tôt.
- Appelle-moi quand tu auras réfléchi.
- C'est déjà tout réfléchi.
Je le regarde enfiler sa veste avant de s'avancer vers moi pour me serrer la main. Je me lève, le salue d'une poignée de main et le regarde alors quitter la cuisine.
Mais c'est quoi ce Bordel ?!
Dès que j'entends la porte d'entrée claquer, ma grand-mère réapparaît dans l'embrasure de la porte de la cuisine. Elle s'appuie contre le cadre en bois, croisant les bras sur sa poitrine avant de planter son regard dans le mien.
- C'est toi qui l'a appelé ? je lui demande.
Elle secoue la tête de gauche à droite avant de s'avancer et d'attraper le script du film que Guillaume m'avait évidemment laissé sur la table de la cuisine.
Elle sourit en lisant le nom de ce cheval légendaire avant de reprendre la parole.
- J'ai été aussi étonné que toi en le voyant sur le pas de notre porte tout à l'heure Louis.
- Tu n'aurais pas dû le laisser entrer, je dis.
- Tu sais que ce petit cheval a fait vibrer toute la France à cette époque...
- Mamie. J'en ai rien à foutre. OK ? Rien à foutre ! Alors maintenant foutez-moi la paix avec tout ça ! Je ne veux pas remonter à cheval, je ne veux pas tourner ce film. Vous me faites chier ! Merde à la fin ! je m'exclame en hurlant presque.
Je secoue la tête avant de quitter la pièce en claquant la porte derrière moi.
J'enfile mes bottes en caoutchouc dans l'entrée, mon manteau et je sors dans le froid du mois de décembre. Je sens mon regard se brouiller et les larmes rouler le long de mes joues. J'inspire profondément pour essayer de me calmer mais mon cœur s'enfonce dans ma poitrine, et j'ai l'impression que mes jambes ne vont pas tenir encore longtemps.
Je m'essuie rageusement le visage du revers de la main avant de bifurquer quand j'arrive face aux écuries. Je me dirige vers la gauche pour la contourner. Je m'arrête au niveau d'une barrière en bois et prends appuie dessus de mes deux mains, penché en avant.
- Putain de merde, je souffle en reniflant essayant de calmer ma respiration et mes battements de coeur.
Je crois que c'est pour ça que je ne reviens pratiquement plus ici. Parce qu'ils ne veulent pas comprendre que même si je le voulais, je ne pourrais pas ! A chaque fois que j'y pense, je revois mes parents, leurs sourires, leur fierté, leurs applaudissements à la sortie de la piste, la lumière dans leurs regards, et ça me brise le cœur.
A chaque fois que j'ai le malheur d'y penser, ça me revient comme une claque en pleine figure.
Je reprends difficilement mes esprits en inspirant profondément quand j'entends des bruits de sabot. Je relève les yeux et me retrouve nez à nez avec un cheval gris. Je me recule d'un geste brusque et regarde l'animal qui m'observe à travers la barrière. Les oreilles en avant, il me fixe. Je me mords l'intérieur de la joue et avance d'un pas. Puis d'un second...
J'ai oublié la sensation que c'est de glisser ses doigts dans la robe douce et soyeuse d'un cheval. J'ai oublié ce que ça fait de laisser ses doigts démêler les nœuds d'une crinière. J'ai oublié ce que c'était de sentir les pulsations d'un coeur contre les flancs d'un cheval. Le sentiment de liberté que nous avons lorsqu'on s'accorde un galop au milieu de la forêt. La confiance aveugle que l'on peut avoir pour eux, j'aurais pu leur donner ma vie. Et... c'est un petit peu ce que j'ai fait. J'y ai laissé ma vie.
Je sens mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine en me rapprochant au plus près de la barrière. Je tends une main tremblante en avant et le cheval part en sens inverse en sauts de mouton avant que je n'ai le temps de pouvoir le toucher.
- On essaie de l'attraper depuis hier, mais il ne veut pas qu'on l'approche.
Je sursaute en entendant la voix de Liam dans mon dos et me retourne vers lui.
Je frotte mes paupières rougies par ma crise de larmes et observe mon ancien meilleur ami s'approcher de moi. Il s'adosse à la barrière en bois et tourne le regard vers moi. Je sens les excuses dans ses yeux avant même qu'il n'ouvre la bouche.
- Je suis désolé pour mon comportement de l'autre jour, et pour ce que j'ai dis. Tu ne méritais pas ça. Et.. je ne le pensais pas.
Je soupire largement en secouant la tête.
- Je le mérite. Je... suis un véritable connard avec vous. Je sais que tu le pensais au moins en partie.
- On ne t'a pas aidé non plus, dit-il en soupirant. J'ai tellement essayé de t'aider, tu m'as tellement repoussé Louis que je t'avoue que je ne sais pas comment tu fais pour continuer de venir ici...
- Parce que malgré tout ce que vous pensez, je m'intéresse toujours à vous. Je suis toujours tout ce que vous faites sur le site de la fédération pour avoir vos résultats de concours, je demande des nouvelles à Mamie à chaque fois que je l'appelle.
Il hoche la tête en soupirant avant d'ajouter.
- Charlotte ne te déteste pas. Elle est épuisée et a l'impression de porter le domaine à bout de bras. Le travail qu'on a ici est difficile, et tu le sais très bien parce que toi aussi tu l'as fait. Sauf que c'est encore plus compliqué pour Charlotte. Elle n'a pas l'appuie de vos parents comme toi tu as pu l'avoir à l'époque. Evidemment, mon père est là pour l'aider et la guider, Elisabeth aussi, mais c'est différent. C'était vos parents les coachs. Et... elle est profondément blessée. Tu es parti en disant que tu reviendrais et cinq ans plus tard tu es toujours là-bas. Je pense qu'elle s'attendait à ce que tu reviennes. Comme tout le monde.
- Je ne pensais pas rester non plus, je lui avoue en tournant le regard vers lui.
Il me regarde pendant un instant. Je crois que nous ne nous sommes pas parlés comme ça depuis des mois... des années. Depuis mon départ à Los Angeles a vrai dire.
Liam fait partie des rares personnes qui a eu le courage de me dire la vérité sur mon départ. Il n'a pas hésité à me dire que j'étais un lâche qui fuyait face à ses responsabilités, et que je faisais la plus grosse erreur de ma vie. Ce qui n'était peut-être pas faux avec du recul. Je lui en ai tellement voulu quand il m'a dit tout ça, que je suis parti sans lui dire au revoir, et nous ne nous sommes pratiquement plus jamais parlés.
- Tu es heureux Louis ?
Je fronce les sourcils à ses paroles et me tourne vers lui.
- Pourquoi tu me poses cette question ?
- Parce que je ne voudrais pas que tu te réveilles dans dix ans en te disant que tu es passé à côté de ta vie. Je ne dis pas que tu dois revenir ici, avec nous, et retravailler au domaine. Parce que j'ai conscience que ce n'est peut-être plus la vie que tu as envie de mener. L'eau à couler sous les ponts, on a tous grandi et mûri, on est devenus des adultes. Mais je crois que tu devrais réfléchir à ce que tu veux vraiment dans la vie. Si tu te trouves plus à ta place à L.A. qu'ici il n'y a pas de soucis. C'est ton choix, et je suis heureux que tu aies pu retrouver une vie qui te satisfait. Mais personnellement, je ne te trouve pas véritablement épanoui.
- J'ai des amis là-bas, et j'ai Danielle.
- Ce n'est même pas ta véritable petite-amie Louis, dit-il en roulant des yeux et rigolant.
Je le regarde en secouant la tête, souriant moi même avant d'ajouter.
- Je me la suis faite.
- Ça ne m'étonne pas de toi, c'est bien ton genre.
Je rigole légèrement et lui donne un coup de coude.
- Danielle est vraiment adorable, pourquoi tu n'es pas vraiment avec elle ? me demande-t-il.
- Parce qu'elle a déjà quelqu'un dans sa vie, je lui réponds en tournant le regard vers lui.
- Depuis Eleanor... tu as eu quelqu'un dans ta vie ?
Je secoue la tête en l'observant un instant.
-Tu mérites de trouver quelqu'un Louis. Accorde-toi le bonheur.
-Hmm... plus facile à dire qu'à faire tu sais. Et Liam, Charlotte pouvait pas rêver mieux comme gars dans sa vie.
Il me sourit et hoche la tête.
- Je sais, affirme-t-il.
- Bon... je vais te laisser. Je pense que tu dois avoir du travail non ?
Il approuve d'un signe de tête avant de retourner la tête vers le petit cheval gris dans le pré en face de nous qui nous observe de loin.
- Ouai. Il faudrait que je l'attrape. Charlotte était un petit peu contrariée qu'il passe la nuit dehors.
- C'est qui ?
- Un crack. Il est arrivé y'a deux mois je crois. C'est un cheval de Monsieur Martin. Il l'a acheté aux enchères à Saint Malo.
Monsieur Martin est l'une des plus grosses fortunes de la région. Son plus grand plaisir dans la vie est d'acheter des chevaux hors de prix avec des origines dignes des plus grands champions pour qu'ils deviennent eux aussi de grands champions. Il a toujours travaillé avec ma famille, et même après la mort de mes parents, il a laissé sa chance à Charlotte de monter ses chevaux. Et jusque là, ça semble plutôt bien se passer, même si c'est une énorme responsabilité. Je sais très bien combien il est prêt à investir dans un cheval et c'est tout bonnement scandaleux. Alors Charlotte n'a pas vraiment droit à l'erreur.
- Mais il est très caractériel et on a du mal à le gérer. Ça fait quand même chier de laisser dormir dehors un cheval qui vaut cinq cents milles euros.
Je hoche la tête de haut en bas en rigolant légèrement. Ça c'est clair que ça fait chier.
- Il a quel âge ?
- Six ans. Il va prendre sept.
- Il s'appelle comment ?
- Apocalypse...
Je me pince les lèvres pour ne pas rigoler et Liam me donne un coup de coude.
- Je t'interdis de dire quoi que ce soit.
- J'ai toujours dis que les noms des chevaux jouait sûrement sur leurs caractères. Je dis ça, je ne dis rien...
- Bon. En attendant, au lieu d'écouter tes grandes théories philosophique, je vais essayer d'aller l'attraper moi.
J'approuve d'un signe de tête et le regarde s'éloigner.
Cette discussion m'a semblé tout droit sortie du passé. Qu'est ce qu'il s'est passé dans l'esprit de Liam pour qu'il vienne me parler comme ça ? Je n'aurais sûrement jamais la réponse, mais ça m'a fait du bien. Beaucoup de bien. Peut-être que tout n'est pas encore perdu avec lui !
*
Centre ville de périgueux – Samedi 17 décembre 2016
Harry Styles
Eleanor est passée nous prendre en bas de l'immeuble à vingt-deux heures. Zayn a pour intention de s'en coller une bonne d'après ce qu'il m'a dit et il a donc demandé à Eleanor de faire le taxi driver, même si nous aurions pu rester dormir sur place. Déjà que je ne connaissais qu'une organisatrice sur les deux et que je me sentais gêné de débarquer comme ça à cette soirée, je n'avais pas forcément très envie de squatter toute la nuit. On est arrivé sur place quelques minutes plus tard à peine, et Zayn aurait dû me prévenir que la soirée chez les jumelles Hadid se déroulait dans un endroit digne d'un palace vingt-cinq étoiles, et non je n'exagère pas du tout !
On descend de voiture et j'observe le magnifique endroit. La demeure ressemble à une maison d'architecte. Immense, épurée, avec de belles lignes, le type de maison neuve dans laquelle je pourrais vivre...
- C'est beau, je souffle.
- Et encore, tu n'as pas vu de jour, là tu ne vois pas grand chose, me répond Zayn.
Je hoche la tête et suis mes deux amis vers l'intérieur. On entend déjà la musique pulser de là où nous sommes et quelques personnes fument sur le pas de la porte.
Zayn et Eleanor saluent les fumeurs, je me présente rapidement mais oublie déjà leurs prénoms quand je rentre dans la maison. Et ce n'est pas dans une maison où j'ai l'impression de rentrer, mais dans une boîte de nuit. Les lumières sont tamisées, la musique résonne dans chacune des pièces de la maison, les gens dansent avec des verres d'alcools en main, pendant que d'autres s'amassent dans les canapés avec de quoi boire. Je n'ai pas vécu ce genre de soirée depuis une éternité ! Je crois que ça m'a manqué et que ça va me faire un bien fou !
Zayn et Eleanor passent dans une pièce et je reconnais tout de suite Liam qui est accompagné d'un roux et d'un blond que je ne connais pas. Ils les saluent chaleureusement et Zayn se tourne vers moi pour me présenter.
- Les gars voici Harry, Harry voici les gars, Ed et Luke. Vous savez, je vous avais parlé de lui. C'est mon pote qui bossait avec moi à la boîte et qui bosse maintenant avec Liam et Charlotte.
- Ah ouai ! Harry, enchanté, sourit le roux en s'avançant pour me serrer la main.
Je lui serre la main avec un sourire moi aussi puis le blond s'approche pour me saluer à son tour. Il me prend par les épaules et embrasse mes deux joues.
- Heureux de te rencontrer, je suis Luke, me dit-il en souriant en coin.
Je reprends rapidement mes esprits face à tant de familiarité de la part de Luke et Liam me salue à son tour. Ne travaillant pas le samedi, je ne l'ai effectivement pas vu de la journée. Zayn ne perd pas de temps et me met une bouteille de bière entre les mains. Je le remercie et m'assoie alors dans un fauteuil. J'écoute le groupe d'amis commencer à discuter et se raconter les derniers ragots.
- Je ne t'avais jamais vu dans le coin, me dit alors Luke.
- Ouai. Je suis arrivé y'a quelques mois, je dis en prenant une gorgée de bière.
- Hmm. Et Zayn t'a caché tout ce temps ?
Je rigole légèrement en secouant la tête.
- J'ai eu un petit peu de mal à m'adapter et à trouver un logement, mais bon maintenant j'ai un taff, un appart, et je crois que Zayn a pitié de moi donc il m'emmène dans toutes ses soirées, je dis en souriant.
- Il a bien raison si tu veux mon avis, assure-t-il en hochant la tête.
Je ne peux pas nier que j'ai besoin de retrouver une vie sociale normale pour me sentir normale. Etre à la rue a été une expérience terriblement difficile. Moi qui n'avais manqué de rien dans mon enfance et qui suis parti de chez moi du jour au lendemain sans possibilité de retour en arrière, ça a été très compliqué. Donc je pense que je serais toujours infiniment reconnaissant envers Zayn de m'avoir intégré à son groupe d'amis.
- Ca faisait un moment que je n'étais pas sorti comme ça donc... je suis vraiment content que Zayn m'est proposé de venir. Même si je me sentais gêné de débarquer alors que je ne connaissais pas Bella... heureusement j'ai croisé Gigi dans la semaine avec Niall.
- Ah oui tu connais l'irlandais si tu bosses chez les Tomlinson. C'est un gars cool. Même si je trouve qu'il parle beaucoup trop, déclare Luke en roulant des yeux.
Je rigole en hochant la tête de haut en bas parce qu'il a raison. Niall parle souvent beaucoup trop.
- Et donc, avant d'arriver ici que faisais-tu de ta vie ? me demande Luke en souriant.
- J'étais à la fac. Comme bon nombre de jeunes de mon âge.
- Pourquoi ne pas avoir repris ici ? s'étonne-t-il.
Je me pince les lèvres et hausse des épaules avant de lui répondre que j'étais arrivé trop tard en ville et que les inscriptions étaient closes. Lui dire que je n'avais pas les moyens pour payer l'admission ni même pour acheter un ordinateur pour pouvoir suivre les cours n'est absolument pas possible. Pourtant, je rêve de retourner sur les bancs de la fac. Même si j'étais plus souvent dehors qu'en cours lorsque je vivais encore en Corse.
Je soupire, termine ma bière et me tourne vers le reste du groupe.
Je croise le regard d'Eleanor qui me sourit.
- Tu voudrais aller fumer une cigarette ? me propose-t-elle.
Je crois qu'elle a vu que j'étais mal à l'aise après la question de Luke. Cette fille est incroyable. Elle capte vraiment tout.
Je souris, hoche la tête et me lève à ses côtés. On s'éclipse discrètement et on traverse la maison pour aller sur une terrasse à l'arrière. On s'installe contre le rebord de la terrasse et elle me tend une cigarette.
- Luke semble être fortement intéressé, souffle-t-elle en souriant en coin.
Je fronce les sourcils à ses paroles, elle rigole et allume sa cigarette avant d'ajouter.
- Il est gay.
- AH. Oh. Ce n'est pas mon genre de gars, je dis en haussant des épaules.
Je la vois sourire en coin et je réalise que je viens d'avouer, à demi-mot que je suis moi-même gay. Je n'en ai jamais parlé à Zayn, donc j'imagine qu'Eleanor ne le sait pas. A moins qu'elle l'ait deviné. Pourtant, je pense avoir été discret lorsque j'étais avec elle. Je n'ai jamais dévisagé un gars ou quoi que ce soit en sa présence !
- Information intéressante, ajoute la jeune femme en prenant une taffe sur sa cigarette.
- Hmm. Ne crois pas que je le cache parce que je ne m'assume pas hein. C'est juste que c'est privée et je ne vois pas l'intérêt d'en parler, je lui explique en haussant des épaules.
Elle acquiesce d'un signe de tête avec un sourire doux et sincère.
- Je ne me permettrais pas de te juger Harry. L'un de mes amis les plus proches est gay. Luke est un garçon adorable, mais parfois trop entreprenant. S'il commence à te mettre mal à l'aise, n'hésite pas à lui dire que tu n'es pas intéressé.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Et puis il est plutôt gentil, je souris en la regardant.
- Il l'est. Mais... je préfère te le dire.
Je hoche la tête en prenant une autre taffe sur la cigarette et ferme les yeux en laissant le vent caresser mon visage. J'inspire profondément et entends finalement Eleanor reprendre.
- Le boulot ça se passe toujours aussi bien ?
- Ouai très. Je mentends vraiment bien avec Niall. Il est cool. Je suis allé boire un verre avec Gigi et lui cette semaine, elle est sympa.
Elle sourit en ajoutant alors.
- Oui, elle est gentille. Un petit peu extravagante, mais sympa. Elle s'est calmée cela dit. Elle a d'ailleurs retrouvé une couleur de cheveux à peu près normale ce soir.
- Ah oui ? Je ne l'ai pas vu ! Ni Niall d'ailleurs, je dis en faisant une moue.
- Ils étaient dans la cuisine tout à l'heure. Et oui, Gigi a retrouvé sa teinte blonde naturelle.
*
Après avoir terminé notre cigarette, on est resté un moment sur la terrasse avec Eleanor pour discuter. Puis on a finalement pris le chemin inverse de celui que nous avions emprunté pour aller retrouver nos amis. Je la laisse cependant les rejoindre pendant que moi je pars à la recherche de Niall. Je ne l'ai pas encore vu et je voudrais le saluer !
Je traverse l'immense maison à la recherche de mon ami mais il demeure introuvable. Je soupire en allant finalement à la cuisine pour me prendre une bière fraîche. En ressortant je repars vers le petit salon où le groupe de Zayn est installé mais je me fais bousculer dans le couloir. Je me retourne et mon regard se plante dans les yeux clairs de Danielle, la copine de Louis. Elle me sourit et s'approche pour me saluer.
- Hey ! What's up ? sourit-elle après avoir embrassé mes deux joues.
Je fais les gros yeux en l'entendant me parler anglais avant qu'elle réalise que je ne comprends pas et qu'elle reprenne en français.
- Désolée ! Comment vas-tu ? Quoi de neuf ?
- Oh rien. Je cherche Niall.
- Ils sont avec Louis et Gigi à la piscine.
- La piscine ?
Elle hoche la tête et je réalise alors qu'elle a les cheveux mouillés et tirés en arrière dans un chignon. Elle porte une robe mouillée à la poitrine et elle reprend alors.
- Viens !
Elle attrape mon bras et m'entraîne avec elle sans que je ne puisse dire quoi que ce soit. Je me retrouve avec Danielle à traverser la maison sans que j'ai réellement le choix. Après cinq bonnes minutes de marche, la musique s'estompe petit à petit et elle pousse une dernière porte donnant sur une gigantesque piscine couverte. Quelques personnes sont à l'intérieur et je n'ai aucun mal à reconnaître Niall qui est torse nu, sur le rebord de l'eau, une pinte de bière à la main. Ses cheveux sont trempés et légèrement emmêlés. Gigi est juste derrière lui en bikini et... elle est blonde ? Quand je l'ai vu cette semaine, ses cheveux oscillaient entre le prune et le violet. Je vois une belle brune à ses côtés qui lui ressemble pas mal, sûrement sa sœur Bella. Louis est dans l'eau, aux pieds de Niall et semble discuter avec lui. Il tient une bière entre ses mains et une fille se rapproche pour venir lui parler. Je vois Louis se tourner vers la nouvelle venue, lui faire la bise et commencer à discuter avec elle. Je ne peux m'empêcher de rouler des yeux et Danielle rigole à côté de moi.
- J'ai vu comment tu l'as observé l'autre soir au bar, me dit-elle en se penchant sur moi.
Je rougis jusqu'aux oreilles et détourne les yeux.
Ok. Si j'ai réussi à être discret avec Eleanor, visiblement cette Danielle n'est peut-être pas aussi aveugle que ça. Je me sens idiot et honteux qu'elle ait pu me voir.
- Oh, ne réagis pas comme ça ! J'ai trouvé ça adorable. Louis est quelqu'un d'admirable. Mais je pense que la personne avec qui il sortira devra être très courageuse.
- Mais je ne veux pas sortir avec lui, je dis en fronçant les sourcils.
Danielle s'arrête et se tourne vers moi avant de reprendre.
- Je n'ai pas dis ça. Mais je préfère te prévenir. Louis est une star internationale qui brasse un paquet de fric. Le gars avec qui je sors est quelqu'un comme toi, qui ne connait rien à notre milieu et je sais qu'il souffre de ma situation. Parce que si je faisais quelque chose d'autre, ce serait beaucoup plus simple à vivre pour lui comme pour moi. J'en regretterais presque mon métier.
- Pourquoi tu me dis ça ? je lui demande alors en réalisant qu'elle parle beaucoup mieux français qu'elle ne l'a laissé croire depuis le début de son séjour.
- Louis est quelqu'un de formidable. Il est dans une phase de sa vie où il ne sait pas où il en est et il serait capable de changer tous ses plans s'il rencontre LA personne. Sauf que je ne veux pas qu'il se trompe. Si tu continues à le regarder comme tu le fais, il va le voir et s'intéresser à toi parce que t'es un putain de canon Harry.
- Mais je...
- Non laisse-moi finir. Je ne veux pas que Louis se plonge dans une histoire comme ça sans que tu comprennes tous les enjeux. Parce que je le connais, il risque de s'y brûler les ailes et il n'a pas besoin de ça. Alors je voudrais que tu sois bien certain de ce que tu fais.
- Je n'ai rien fait.
- Pas encore. Un regard, ça ne trompe pas Harry, dit-elle avant de s'éloigner.
Elle ne me laisse même pas le temps de répondre qu'elle se dirige vers la piscine. Elle retire la robe qu'elle porte et se glisse dans l'eau. Louis sourit, se rapproche d'elle et passe ses bras autour de son cou pour la prendre dans ses bras. Comme l'aurait fait un véritable petit ami.
Je vois le visage de Niall se tourner vers moi, m'adresser un large sourire et il porte sa bière à ses lèvres avant de venir à ma rencontre.
- AH, le voilà ! j'ai cru que tu n'arriverais jamais !
- Ça fait un moment que je suis là... mais j'étais à l'intérieur, je ne savais pas que je devais te chercher dans une piscine.
Il rigole, roule des yeux et prend une gorgée de bière.
- jt'en serre une ?
Je lui montre ma bouteille à moitié pleine et secoue la tête.
- Non jte remercie. Je vais aller dire bonjour à Gigi quand même. Et c'est Bella la brune avec elle ?
- Ouaip.
- Ok.
Il me sourit et on s'avance rapidement vers elles. Les deux sœurs sont assises sur un transat. Gigi se redresse en me voyant et se lève pour me saluer.
- Harry ! Je suis heureuse de te voir ! Je te présente Bella, ma sœur. Bella, voici Harry, l'ami de Niall, dont je t'ai parlé tu sais. Me présente-t-elle avec un grand sourire en coin.
Ok. Je vois le truc arriver à des kilomètres. Niall sourit de la même manière que sa copine à côté de moi et j'ai envie de lui en foutre une. Je souris, légèrement crispé, et m'approche pour saluer Bella. Elle embrasse mes joues, tout aussi gênée que je le suis, puis se rassoit dans son transat.
J'entends quelqu'un sortir de l'eau et me retourne. Je vois Louis qui est en train de se sécher avec une serviette de bain, dos à moi. J'aurais très bien pu laisser mon regard se promener et admirer la musculature de son dos, ou bien la rondeur de ses fesses, mais mon regard est irrémédiablement attiré par l'immense cicatrice barrant sa peau. En voyant mon expression, Niall me donne un coup de coude, je réalise ce que je suis en train de faire et détourne le regard au moment où Louis se retourne, et il comprend. Merde.
- Je peux emprunter une salle de bain pour me doucher et me changer ? demande-t-il alors à Gigi et Bella.
- Oui, évidemment, assure la brune en souriant.
Il la remercie, attrape la serviette avec laquelle il se séchait tout à l'heure et fait demi tour. Je vois Danielle, qui elle aussi était sortie de l'eau, rouler des yeux et marcher à sa suite.
- Lou, wait ! Wait !
*
Il doit être quatre heures du matin quand je réalise que je suis totalement bourré. Mon verre de whisky coca est à moitié renversé, je suis au milieu des gens qui dansent. Zayn et Eleanor sont pratiquement en train de faire un gamin sur le canapé au fond de la salle, Niall et Gigi ainsi que Liam et Charlotte dansent langoureusement au milieu de la foule, et moi je danse. Je laisse la musique me porter et me faire vibrer. Je me demande où est Louis. Depuis l'épisode de la piscine, je ne l'ai pas revu. J'essaie de ne pas y penser mais les mots de Danielle tourne en boucle dans mon esprit. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment elle a pu me griller... mais tant pis.
Je vide mon verre de whisky coca d'un geste en renversant la tête en arrière et je ferme les yeux. Je sens des mains venir se poser sur mes hanches et je me retourne d'un geste. Mon regard se plante dans deux grands yeux bleus. Les lèvres douce et pulpeuse de Luke se glisse dans mon cou et je sens mon cœur s'emballer. Ce n'est pas le toucher de Luke que j'ai envie de sentir sur ma peau, ni sa bouche, ni ses baisers chauds et humides. Ce sont ceux de Louis !
Je le repousse gentiment avec un air désolé sur le visage et il lève les mains en l'air en signe de paix. Il me sourit, comprend que je ne suis pas intéressé et je m'éloigne. Je soupire largement en attrapant une bouteille de whisky et la porte à mes lèvres pour prendre une grosse gorgée. Je suis pris d'un haut le cœur à mon geste, stupide je l'avoue, et je porte une main à mes lèvres.
Je soupire, quitte la pièce où les gens sont en train de danser, pris d'un violent vertige et me tiens au mur du couloir pour pouvoir avancer. Sauf que je ne peux pas aller plus loin et que je suis même incapable d'arriver jusqu'aux toilettes. Je vomis tout ce qui est dans mon estomac sur les chaussures de la personne qui arrive en face de moi. Je sens mon corps heurter le mur à ma gauche, ma main glisser dans ma nuque, et la voix de Louis s'élever en face de moi.
- NON mais c'est une blague ! Tu viens de me vomir sur les chaussures ? Sérieusement ?
- Tu parles trop fort, je souffle en me massant les tempes.
- Oh ta gueule et viens avec moi, tu t'en es foutu partout.
Je sens sa main attraper la mienne et m'entraîner avec lui. Je marche dans mon propre vomis, je sens mes yeux me piquer et les larmes commencer à rouler sur mes joues. Louis m'entraîne avec lui, je ne vois absolument rien mais je le laisse faire. Je me retrouve très rapidement dans ce que je reconnais être une salle de bain et il referme la porte derrière nous. Il râle, mais je n'entends pas ce qu'il dit. Je me laisse glisser le long de la porte de la pièce et le regarde enlever ses chaussures et les mettre sous l'eau. Il enlève aussi son pantalon pour retirer les traces de vomi et je baisse le regard sur moi. J'en ai plein sur ma chemise, mon pantalon, mes chaussures, partout. Mes larmes redoublent et j'entends alors Louis revenir vers moi. Il attrape mes mains, me lève et... commence à me déshabiller ?
- Tu fais quoi là ? je demande alors en me tortillant dans tous les sens.
- Je vais te foutre sous une douche froide parce que tu t'es vomi dessus, et que tu es raide bourré. Alors ne me fais pas chier.
Je sens ses doigts défaire ma chemise, puis la boucle de mon pantalon. Je me débarrasse de mes chaussures. Il retire mes vêtements, ouvre le robinet de la douche et me met sous l'eau glaciale.
- NON MAIS CA NE VA PAS DANS TA TETE ?
- Ferme là !! s'exclame-t-il en roulant des yeux.
L'eau froide à l'effet d'un électrochoc sur moi et j'ai l'impression de retrouver mes esprits d'un seul coup. J'ouvre grand les yeux, tremble de tout mon corps et secoue la tête de gauche à droite. Je me retourne d'un geste, inverse le mitigeur pour sentir l'eau chaude venir réchauffer mon corps. Je soupire de soulagement et vois Louis qui m'observe avec attention.
Je ne réalise pas bien mes gestes, je ne sais pas pourquoi je le fais, mais je le fais. J'attrape une des mains de Louis et l'attire avec moi sous la douche. Il fait les gros yeux en sentant l'eau le tremper et venir coller son t-shirt contre sa peau. Je plante mon regard dans le sien et sans que je ne contrôle quoi que ce soit, je l'attire à moi pour coller ma bouche contre la sienne.
Contre toute attente, il ne me repousse pas et vient même me coller contre le fond de la douche. L'unique vêtement qu'il porte et qui lui colle à la peau me dérange et je m'en débarrasse bien rapidement.
Mes mains parcourent son dos, pendant que ses lèvres quittent les miennes pour se promener dans mon cou. Je sens ses dents se planter dans ma peau et je gémis légèrement de surprise. Ses doigts se perdent dans le creux de mes reins et je rejette la tête en arrière en laissant l'eau rouler le long de mon visage pendant que l'une des mains de Louis vient déjà baisser mon caleçon pour me prendre en main. Il ne perd pas de temps !
Je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine alors que sa main s'active le long de mon membre et que ma respiration se fait de plus en plus rapide. Personne ne m'a touché depuis des mois, depuis que je suis parti de chez moi. Et je sens le feu du désir se réveiller en moi.
J'échange alors les rôles et reprends les lèvres de Louis en le plaquant contre la vitre de la douche.
- Tu pues le vomi Harry.
Je roule des yeux et secoue la tête. J'en ai clairement rien à foutre de sentir le vomi à l'heure qu'il est ! Mes sens sont exacerbés par la proximité de son corps contre le mien et sûrement par l'alcool qui coule à flot dans mes veines.
Je secoue la tête et baisse son caleçon d'un geste avant de me mettre à genou face à lui et de le prendre en bouche sans ménagement, sans aucun préavis.
Je l'entends gémir de surprise et je relève les yeux vers lui. Je ne bouge pas, j'enserre juste mes lèvres autour de lui, jouant avec ma langue contre sa peau fine et sensible. Je le vois baisser les yeux sur moi et je croise son regard. Je lis un « s'il-te-plaît » sur le bout de ses lèvres et je souris en coin.
- Je sens toujours le vomi hein, je lui dis.
Il glisse ses mains dans mes cheveux et je l'avale presque en entier. Je ferme les yeux, je sens la pression de ses doigts sur mon crâne s'affirmer et je vais et viens contre lui pendant que je le sens se tendre de plaisir. Je le prends alors avec une de mes mains pour accompagner ma bouche.
- Oh putain. Oh putain... souffle-t-il en gémissant de plus en plus fort.
Je souris contre lui en inspirant profondément avant d'accélérer le rythme autour de lui.
- je vais venir, putain je vais venir.
Je me retire tout de suite, pas forcément adepte du « j'avale tout » et me redresse pour aller coller mes lèvres contre les siennes. Il sourit contre ma bouche, et bizarrement il ne se plaint pas de mon haleine !
Il me plaque fiévreusement dans le fond de la douche et le carrelage froid dans mon dos m'électrifie. Je sens ses mains soulever mes cuisses et ses lèvres glisser le long de ma mâchoire pour aller mordiller le lobe de mon oreille. Je ferme les yeux, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine.
Ses baisers sont tellement bons que je suis incapable de ne pas laisser mon plaisir et mon désir s'échapper d'entre mes lèvres.
Je sens l'une de ses mains s'approcher de mon entrée et je le laisse faire. Je suis peut-être bourré, mais je sais encore quand j'ai envie de baiser, et là c'est le cas. J'ai envie de baiser.
Un de ses doigts se fraye rapidement un chemin en moi et je ne peux réprimer un large râle de plaisir. Il glisse en moi, faisant quelques gestes circulaires pour agrandir mon entrée. J'accompagne ses gestes de quelques ondulations du bassin, pour lui montrer mon envie qu'il continue. Sa bouche retrouve mon cou et je laisse ma tête se rejeter légèrement en arrière. Je souris en le sentant faire et gémis largement en sentant son doigt aller et venir de plus en plus rapidement en moi.
Sauf qu'on est tous les deux arrêtés dans notre élan en entendant la porte de la salle de bain s'ouvrir à la volée et claquer. On sursaute tout les deux en même temps, je rouvre les yeux, Louis plante son regard dans le mien et je lis la panique dans ses yeux.
- Putain. C'est occupé, barre toi ! C'est occupé, je beugle alors avant de secouer la tête en glissant un doigt sur les lèvres de Louis.
- Oh merde. Désolée.
La porte se referme et je sens Louis me lâcher. Je le regarde, désolé et il secoue la tête. Il sort de la douche et alors que je m'apprête à le voir récupérer ses affaires pour se rhabiller, il se dirige jusqu'à la porte de la salle de bain, la ferme à clé, rabats le battant de la douche derrière lui et quelque seconde plus tard je me retrouve une nouvelle fois emprisonné entre son corps et le fond de la douche.
Sa bouche est partout, ses mains sont partout, ses doigts vont et viennent de plus en plus fort et de plus en plus vite en moi. Je sais qu'il ne prend pas son temps, qu'il n'a qu'une seule hâte c'est de me la mettre et de me baiser. Parce qu'il est évident qu'il ne s'agit que de ça. De baise.
Et c'est donc sans aucun étonnement que quelques minutes plus tard, je le sens me pénétrer, écartant mes chairs et je ne peux réprimer un cri de douleur mêlé au plaisir. S'il avait pris plus de temps à me préparer j'aurais sûrement pu me retenir. Je le sens aller et venir en moi avec hargne et vigueur. Je gémis en rythme avec ses coups de rein avant de glisser une main autour de mon propre membre pour me caresser. Je sens les lèvres de Louis sourire contre mon cou et l'une de ses mains venir se poser par dessus la mienne et on ne met que quelques secondes à peine à venir tous les deux.
A peine l'orgasme passé, il se retire mais ne me lâche pas. Appuyé contre moi, son visage dans mon cou, il reprend son souffle.
On vient de baiser. Louis et moi, on vient de baiser alors que quelques minutes plus tôt je lui vomissais dessus. Il va falloir qu'on m'explique comment on a pu en arriver là !
C'était plutôt brutal, ça a dû durer cinq minutes en tout et pour tout, mais putain que c'était bon !
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