CHAPITRE N°7


Villa de Léo à Nice - Mardi 14 Février 2017

Harry Styles


Avant de partir, Léo m'a laissé un double des clés de la maison, et m'a montré où trouver celles des voitures qui sont dans le garage. Ce matin, quand je me suis levé, j'ai rapidement déjeuné et ouvert ce fameux tiroir. Je me suis décomposé en voyant le nombre de clés : Porsche, Ferrari, Lamborghini et j'en passe ... et je passe inaperçu comment, moi ?

Je dois aller en ville, je n'ai pas de téléphone portable et je dois absolument m'en procurer un. Je dois me trouver un vieux cellulaire sans géolocalisation pour limiter les risques. Une fois que je l'aurai, je pourrai, non seulement rassurer Louis pour lui dire que je suis toujours en vie, mais je pourrai aussi contacter Michael. Louis a raison, pour retrouver la trace de Dylan, ce sera un bon tuyau. J'espère juste que mon ex petit-ami ne prendra pas mal ma reprise de contact...

Je soupire largement en fouillant dans le tiroir et trouve deux clés avec les logos de Audi dessus. Je prends les deux en haussant des épaules et vais jusqu'au garage qui doit ressembler à une concession automobile. Je lève le portail coulissant, pénètre à l'intérieur et allume la lumière. Mon regard s'illumine en voyant la collection de voiture qui se dévoile à mes yeux.

-Oh putain de merde...

Je m'approche de la première sur mon passage, un belle 911... puis une Ferrari garée à côté. C'est une tuerie. Je laisse mes yeux vagabonder sur les différents modèles en me promettant de faire un tour avec chacune d'entre elles avant de partir ! Je ne peux pas laisser cette occasion filer ! Je rigole avec moi-même à cette pensée, et j'appuie sur le bouton de déverrouillage de la première clé que j'ai en main. Des phares s'éclairent plus loin. Je m'approche et me retrouve nez à nez avec une Audi R8. Nous allons éviter celle-ci je pense.

Je fais une grimace, appuie sur la seconde clé, et la voiture voisine s'illumine. RS4. Parfait. Je me glisse côté conducteur, la démarre et sort du parking. Je referme derrière moi et vais récupérer mes affaires à l'intérieur. J'enfile un gros manteau, un bonnet, mes lunettes de soleil, attrape quelques billets de banque et me voilà parti ! Je remonte en voiture et file vers la ville la plus proche.

J'évite Nice, je ne veux pas aller dans un endroit trop fréquenté. Trop risqué. Je ne suis pas loin de chez moi. Des gars qui ont bossé pour mon père vivent par là. Pas question de se faire griller aussi bêtement. Tant que je ne suis pas à la villa, je suis en danger, je ne dois pas l'oublier. Je conduis donc jusqu'à une petite ville à mi-chemin entre Nice et la propriété de Léo. Je me gare sur le parking du centre commercial et regarde l'heure sur le compteur. Il n'est pas encore dix heures du matin, j'ai le temps et il ne devrait pas y avoir trop de monde à cette heure-ci.

Je sors de voiture en claquant la portière et me dirige vers les portes coulissantes du centre commercial. Je me dirige vers le Carrefour pour voir s'ils ont les téléphones que je cherche en rayon, et je pourrai ensuite acheter une carte téléphonique chez le marchand de journaux.

J'arrive au rayon High-tech, et souris en mettant la main sur ce que je cherche :

-Bingo.

Je prends le vieux Motorola pourri que je viens de trouver, le chargeur pour aller avec et je passe en caisse. Dix minutes plus tard, je ressors du centre commercial et me réinstalle dans la voiture. Je prends une grande inspiration et compose le numéro de Michael que je connais par coeur. Même après tout ce temps, je ne l'ai pas oublié.

Je ferme les yeux et laisse sonner. J'attends impatiemment qu'on me réponde.

Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries, quatre sonneries et ...

-Allo ! me répond une voix essoufflée.

Je ne peux réprimer un sourire en reconnaissant sa voix du "il était où ce putain de téléphone". Je me rends alors compte qu'il m'a manqué. Au même titre que tous ces gens que j'ai laissé derrière moi quand j'ai fui la Corse. Tout cela me manque. Pas seulement eux, ma vie et l'île me manque.

-Michael ?

-Oh putain Andy ! s'exclame le jeune Corse à l'autre bout du fil.

Je souris, sentant mon coeur se serrer à mon surnom et je ferme les yeux en sentant les larmes me monter.

-Tu es vivant ?

-Oui... je murmure en hochant la tête comme s'il était en face de moi avant de réaliser qu'il vient de me poser une question absurde.

Pourquoi serais-je mort ?!

-Evidemment que je suis vivant, pourquoi ?

-Tu as disparu la nuit où tes parents sont morts. Je... pensais que tu étais là-bas cette nuit-là ou que tu étais responsable, murmure-t-il.

-Non, j'ai fui et j'ai quitté l'île. Je ne sais toujours pas qui est derrière tout ça et je ne voulais pas prendre de risque.

-Tu ne m'as pas dit au revoir. Je sais que... nous n'étions plus ensemble mais tu aurais pu me le dire. Ca m'aurait évité de pleurer comme une chèvre pendant des heures et des jours.

-Une chèvre ? Tu es sérieux ? je demande en rigolant.

Il se joint à mes rires et je vois son sourire de là. Je m'appuie contre le dossier de mon siège et il reprend la parole.

Je crois que l'entendre m'apaise et me fais comprendre que j'ai pris la bonne décision en le contactant. Peut-être que j'aurais dû l'appeler avant. Les questions que je vais lui poser aujourd'hui auraient pu avoir des réponses il y a de longues semaines déjà. J'aurais dû l'appeler. Si je n'avais pas rencontré la famille Tomlinson... je pense que j'aurais fini par le faire. Après avoir craqué.

-Rooh, tu as compris le concept, ça va.

Je souris tendrement en glissant une main dans mes cheveux courts et je prends la parole.

-Je suis bien vivant..

-Tu étais où?

-Partout et nulle part mais je me suis posé quelques mois en Dordogne.

-Où ça ?

Je pouffe à sa question, parce que pour Michael, au delà de Marseille, Nice, et toute la Côte d'Azur, le reste de la France est un pays étranger pour lui. Croyez-moi, si vous lui demandez s'il est Français, il vous répondra fièrement que non, il est corse ! Alors qu'il ne connaisse pas la Dordogne ne m'étonne pas du tout.

-Laisse tomber, même si je t'expliquais, tu serais incapable de le mettre sur une carte, je me moque.

-Mais ! Je ne te permets pas.

-Tu ne le nies pas en plus!

-Ben non, tu as raison, dit-il en boudant.

Je souris en secouant la tête et il reprend bien rapidement la parole :

-Tu vas bien alors ?

-Oui, je vais bien, mais... je risque de beaucoup moins bien aller dans les semaines à venir si je ne règle pas mes soucis. J'aurais besoin de savoir un truc sur Dylan, Mic'. Il est toujours sur l'île ?

-Non, ils ont quitté l'île quelques jours après l'assassinat de tes parents.

-Tu crois que ...

-Non. Les parents de Dylan étaient dévastés. Je pense qu'ils ont eu peur eux aussi et ils sont partis pour cette raison.

-Ils ont vraiment quitté l'île ?

-Oui. Pourquoi?

-Je... j'aurais voulu que tu me mettes en contact avec Dylan, je lui avoue finalement.

-Il m'a laissé un numéro.

Je sens mon coeur faire un bond dans ma poitrine, je me redresse d'un geste dans mon siège et je hoche rapidement la tête de haut en bas, comme si mon ancien petit ami était en face de moi. Je souris grandement et m'empresse de lui répondre :

-Tu... pourrais me le donner ?

-Oui. Je peux. Mais il m'a dit que ce n'était qu'en cas d'extrême urgence, Andy.

-Crois-moi... y'a pas pire comme urgence, je lui dis gravement.

-Je te l'envoie par sms alors. Il m'a dit d'envoyer un message et de ne pas appeler.

-Je le ferai.

-Andy... tu es en danger ?

-Je ne sais pas, je lui avoue.

Parce que c'est la vérité, je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas si Gemma veut me planter une balle entre les deux yeux ou si elle veut juste me parler. Je ne sais pas si elle est réellement responsable de la mort de mes parents. Elle m'a peut-être cru mort comme Mic' après tout. Peut-être que c'est uniquement en voyant la photo tourner sur les réseaux sociaux qu'elle m'a retrouvé mais qu'elle ne me cherchait pas avant ça ? Je ne sais pas ! J'ai besoin de savoir.

Mais avant, je dois voir Dylan. Au moins lui parler. Lui saura me dire s'il est au courant de quoi que ce soit, ou si sa famille sait. Mais s'ils ont fui ... c'est qu'il se passe quelque chose.

-Mic' , l'affaire de la mort de mes parents, ça a été étouffé ou ... annoncé comme un meurtre ?

-Un putain d'incendie, Andy. Un incendie qui a ravagé votre maison.

Je soupire largement. C'est notre entourage qui a fait ça. Il ne voulait sûrement pas que la police fouine là-dedans. Mais ça n'explique pas le rôle de ma soeur.

-Bon... merci pour toutes ces infos Mic'.

-Andy, promets-moi que tu n'attendras pas d'être dans la merde pour me rappeler.

-Mic', j'ai vécu entre la rue, ma voiture et les hôtels miteux depuis que j'ai quitté l'île. J'ai réussi à retrouver une situation correcte depuis deux mois à peine... Je me suis fait avoir comme un abruti en me faisant prendre en photo et on m'a retrouvé. Mais je te promets que dès que ma situation est.. régularisée, pour de bon, je t'appelle. Je ne sais pas si je pourrai revenir sur l'île après tout ça mais... on se reverra.

-Andy... fais attention à toi. Même si la famille de Dylan n'est pas impliquée dans le meurtre de tes parents, ça reste ...

-Mic', je te rappelle que j'ai grandi avec eux.

-J'ai tendance à l'oublier... tu n'es pas comme eux à mes yeux.

-Malheureusement bien plus que tu ne le crois.

Parce que depuis quelques jours, je crois que le naturel revient au galop malheureusement.

-A bientôt Mic' et je te promets que je te rappellerai.

-Je compte sur toi. Et fais attention à toi. Ne te fais pas péter la cervelle.

-Je vais essayer, je lui dis en rigolant.

Il me salue une dernière fois et je raccroche.

Quelques secondes plus tard, mon téléphone portable vibre. Le numéro de Dylan.

Je mets le contact et je reprends la route du domaine de Léo. Je réfléchis à tout ça sur la route et je prends la décision de ne pas me précipiter. Je ne peux pas appeler Dylan, puisque Mic' m'a dit qu'il fallait uniquement envoyer des sms. Ce doit être un récepteur. Si ça se trouve ce n'est même pas un numéro de téléphone. Je vais devoir le retrouver dans un endroit neutre. Pas question de lui donner rendez-vous à la villa, ce serait trop risqué et je ne veux pas compromettre ma planque. Le plus simple serait de trouver un endroit désaffecté à quelques kilomètres d'ici. Mais pas à Nice, c'est trop proche. Quitte à faire une centaine de kilomètres, mais je ne peux pas rester dans un rayon trop proche de ma planque. Je vais faire une recherche en arrivant. Léo m'a dit qu'il y avait une salle informatique dans la villa. Je trouverai bien là-bas.

Une fois arrivé, je gare la voiture devant l'entrée, sors et vais directement à l'intérieur. Je cherche la fameuse salle info, et la trouve au bout de dix bonnes minutes, cette maison est un véritable labyrinthe. Je m'installe devant l'écran de l'ordinateur, l'allume et commence à faire deux ou trois recherches. Je jette mon dévolu sur Marseille. C'est à une distance respectable, et la ville est assez grande. Je vais devoir donner rendez-vous dans un bar du centre ville en pleine heure de pointe. Pas question de me retrouver dans un endroit seul avec lui. Même s'il est mon meilleur ami, et qu'en théorie je peux lui faire confiance, je ne sais pas si c'est le cas de sa famille. Je vais lui donner rendez-vous sans lui dire que c'est moi. Si le message est lu, je ne prendrai pas de risques.

Je regarde attentivement le centre ville que je connais plus ou moins. Je connais les quartiers à éviter pour ce genre de rencontre, et je choisis un café sur le vieux port où je suis déjà allé. Il y aura du monde, des touristes, personne n'osera me toucher là-bas. Je pourrai disparaître et fondre dans la masse.

J'attrape le téléphone portable en soupirant largement, hésite quelques secondes et envoie le message : "RDV demain à 11h à La Caravelle, sur le vieux port de Marseille. H."

J'espère qu'il me reconnaîtra par ma signature. Ma mère ne cessait de m'appeler Hazza. Et il avait pris l'habitude de m'appeler comme cela aussi. Donc... je n'ai plus qu'à croiser les doigts.

*

Domaine des Tomlinson - Mardi 14 Février

Louis Tomlinson

Quand j'ouvre les yeux, il n'est que huit heures du matin. J'ai dû dormir quatre petites heures à peine. J'ai mis longtemps à trouver le sommeil malgré les bonnes nouvelles de Vanessa hier soir. Je sais que je vais avoir du mal à assumer ma journée, mais il va bien falloir. Pour commencer, je vais devoir annoncer à ma famille que sitôt arrivé, je repars. Avec Léo, à Los Angeles. Même s'il ne le sait pas encore lui non plus. Je n'ai pas vraiment le choix de toute façon. Vanessa a raison, nous devons nous voir pour finaliser notre contrat. Mais... je voudrais emmener Charlotte avec moi. Je sais qu'elle doit être à Rome vendredi, mais je m'arrangerai pour qu'elle y soit ! Je lui ai promis un voyage à Los Angeles...

Je soupire largement en repoussant mes draps. J'enfile un pull par dessus le t-shirt d'Harry, un jogging et je quitte la chambre. Je descends jusqu'à la cuisine où j'entends Mamie et Charlotte déjeuner. Je peux rapidement reconnaître la voix de Liam. Mais c'est qu'il habite ici ma parole ? N'a-t-il pas un appartement ? Je rigole à cette pensée et souris en arrivant dans la pièce. Ils sont là, tous les trois, à déjeuner en compagnie de Léo qui agit comme s'il était chez lui. Je crois qu'il fait partie de cette folle famille maintenant !

-Bonjour, je souffle finalement en allant jusqu'à la cafetière pour me servir un café.

-Tu aurais pu me prévenir que Monsieur Dicaprio revenait avec toi, mon Lapin, enfin, j'aurais fait des pancakes pour ce matin ! s'exclame ma grand-mère.

-Léo... je vous ai dis de m'appeler Léo, réplique mon ami en rigolant.

-Oui, bon, tu aurais pu me prévenir pour Léo, mon Lapin.

-Ben oui, mon Lapin, tu aurais pu prévenir ta Mamie quand même, se moque mon ami.

Je me retourne vers eux, je secoue la tête de gauche à droite et Liam me regarde avec un grand sourire. Il est aussi désespéré que moi, je crois. Charlotte rigole dans son coin et Léo reprend la parole.

-En tout cas, Elisabeth, c'est un plaisir de vous rencontrer, nous n'avons pas eu la chance de nous voir la dernière fois que je suis venu, commence Léo.

Je laisse Mamie et Léo partir dans un long monologue qui les intéresse eux uniquement. Je prends ma tasse, m'installe à côté de ma soeur. Elle me colle un baiser sur ma joue, je lui souris et les salue Liam et elle.

-Vous êtes rentrés tard hier ? m'interroge-t-elle.

-Il devait être deux heures du matin je crois, peut-être un petit peu plus, ou un petit peu moins. Mais je me suis endormi tard. J'ai appelé Vanessa aux U.S.

-Un soucis ? s'inquiète alors Liam.

Je m'empresse de secouer la tête de gauche à droite face à son interrogation pour ne pas qu'il angoisse inutilement.

-Non, du tout, je vais juste devoir faire un saut là-bas, deux ou trois jours pour régler quelques petites choses.

-Tu repars? demande Charlotte en se mordant les lèvres.

-Je profite du jet de Léo pour rentrer. Je vais pouvoir faire une vraie valise. Je suis partie si vite de là-bas qu'il me manque des fringues, et quelques trucs qui sont restés chez moi. Je serais vite rentré, je vous rejoindrai directement à Rome, je leur assure en les regardant tour à tour.

Je vois le soulagement dans leurs regards. Je souris et reprends en regardant ma soeur :

-Je voudrais que tu viennes avec moi.

-Mais Lou... j'ai le jumping ce week-end, je ne peux pas partir comme ça ! dit-elle en fronçant les sourcils.

Je vois Liam se tourner vers elle en secouant la tête. Il m'offre un sourire avant de prendre la parole, et avant même qu'il ouvre la bouche, je sais qu'il va me soutenir. Je crois que j'ai besoin d'un break avec ma soeur. Nous n'avons rien fait tous les deux depuis une éternité. Ca nous fera du bien, et nous en avons besoin.

-Tu n'as qu'à monter tes chevaux ce matin, comme ça, à midi vous pouvez être partis. Tu n'as pas besoin de t'entrainer plus que de raison. Je m'occuperai des chevaux. Et j'emmènerai Niall avec moi ! Avec le départ de Harry, il m'a dit qu'il nous donnerait un coup de main en attendant.

-Tu es certain de vouloir faire la route jusqu'à Rome, seul avec l'irlandais ? Tu sais qu'il parle beaucoup, le prévient sa petite amie.

Je ne peux réprimer mes éclats de rire, Liam me rejoint et il secoue la tête.

-Ne t'en fais pas pour moi, je trouverai un aéroport sur la route dans le pire des cas.

-Et puis, il faut bien que je te montre à quoi ressemble ma vie à Los Angeles, que tu vois ce que je quitte pour toi, pour vous.

-Oh arrête, tu es bien heureux de rentrer à la maison, répond Charlotte en rigolant.

Je souris en hochant la tête. Elle a raison, je suis bien trop heureux de revenir ici pour regretter mon choix. Je sais que c'est la chose à faire. Mais je dois vraiment retourner à Los Angeles. Je crois que ma soeur n'est jamais venue depuis que j'ai ma maison là-bas. Il serait temps qu'elle la visite quand même !

-Allez Charlotte, avec le stress de ces derniers temps, ça vous fera du bien, assure Liam en prenant sa main sur la table.

Je bugg quelques secondes à son geste, pas encore bien habitué à ça. Je secoue lentement la tête de gauche à droite pour me ressaisir et je me tourne vers Léo.

-Dis-lui, toi ! Dis-lui ce qu'elle rate !

Mon ami se tourne vers moi avec de grands yeux et je réalise qu'ils n'ont rien suivi de notre conversation avec Mamie. Je rigole légèrement, peu étonné. Je savais que si je les branchais ensemble, je ne pourrais jamais les détacher l'un de l'autre. Mamie et Léo se ressemblent pas mal dans un sens. Je reprends donc pour expliquer rapidement la situation et Mamie enchaine bien rapidement en regardant ma petite soeur :

-Mais oui Lottie, va avec ton frère. Liam peut bien se passer de toi quelques jours, et puis, je suis là moi ! Je l'aiderai.

Le pire, c'est qu'elle est sérieuse quand elle dit ça.

-Mamie, tu es encore en convalescence, je lui fais remarquer.

-Oui et bien je dois bien aider mon beau-fils quand vous partez en vacances.

Liam palit et je rigole aux mots de Mamie, elle a toujours eu tendance à mettre la charrue avant les boeufs. Même si je sais que Liam finira par demander ma soeur en mariage. D'après ce que j'ai compris, ça fait plus d'un an et demi qu'ils sont ensemble, donc dans l'année à venir je dois m'y attendre. Nous avons fêté nos vingt-cinq ans après tout cette année, donc ça n'aurait rien d'étonnant, même si ma soeur n'a que vingt ans. Après tout, il lui a bien demandé de vivre avec lui !

-Si je pars avec Louis, et j'ai bien dis SI je pars avec Louis, il n'est pas question que tu mettes un pied dans les écuries, Mamie, c'est clair ? interrogea-t-elle avec sérieux.

Si bien que j'ai presque l'impression de voir mon père nous réprimander ma soeur et moi après avoir fait une bêtise. Je rigole légèrement à cette pensée, et Liam se penche vers moi en murmurant "on dirait votre père". Je hoche rapidement la tête de haut en bas et il se joint à mes rires. Charlotte nous renvoie un regard noir, ce qui nous fait encore plus rire et Mamie secoue lentement la tête de gauche à droite.

-Mes pauvres enfants...

-En tout cas, si Mademoiselle Charlotte vient à Los Angeles avec nous, je me sentirais obligé d'organiser une soirée ! fait remarquer Léo.

-Eh... ça, ce n'est pas obligé ! intervient Liam en fronçant les sourcils.

Cette fois-ci, je me bidonne réellement. Je secoue la tête et déclare que ce n'est peut-être pas la peine de rameuter tout Los Angeles, juste parce que ma soeur nous accompagne trois jours. Je veux pouvoir profiter d'elle aussi ! Nous organiserons quelque chose de tranquille, chez moi, sans trop de monde. Juste Danielle et lui. Ca suffira amplement !

-Bon, alors Charlotte, tu en es ? Tu viens avec nous ?

-Qu'est ce que tu ne me ferais pas faire, Louis, sérieusement, me souffle-t-elle en secouant la tête.

Comme si c'était un supplice de venir à Los Angeles avec moi !

Je roule des paupières en regardant ma petite soeur et lui souris légèrement, je crois que j'ai vraiment envie qu'elle vienne. Il serait temps qu'elle voit ma vie. J'ai besoin qu'elle se rende compte de ce que j'ai vécu ces dernières années. Je crois qu'elle est à des années lumières de s'imaginer tout ce que j'ai pu vivre. J'espère seulement qu'elle ne sera pas déçue de ce qu'elle va découvrir. Bien que je pense avoir changé en quelques mois, je ne suis plus le gars paumé qui sortait à tout bout de champ dans le but de trouver un sens à sa vie. J'en ai fini avec tout ça. Si, au départ, lorsque j'étais à Los Angeles je marchais sur des oeufs, j'ai rapidement pris mes marques et mes dernières années là-bas ne sont pas très glorieuses. Je suis bien content que ma famille n'ait jamais habité là-bas pour s'en rendre compte. Les médias français se sont rarement intéressés à mes frasques américaines. Je me suis toujours arrangé pour être exemplaire lorsque j'étais là.

-Allez, Lot', tu verras ! Je suis certain que tu passeras un bon moment, je lui affirme.

-Tu as besoin de prendre un petit peu de vacances ma belle, souffle Liam en hochant la tête.

Je me pince les lèvres à son surnom, Charlotte rougit légèrement et finit par se retourner vers moi.

-Ok. Mais pas question de me retrouver entourée de gens que je ne connais qu'à travers un écran. Je vais flipper sinon !

-Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire ! je lui réplique en rigolant et jetant un oeil à Léo.

Il roule les paupières et rigole en secouant la tête.

-Ok. Pas de folles soirées.

Liam me lance un regard comme pour me prévenir et je lui souris en lui répondant par un hochement de tête. Je m'assurerai que Léo n'en fasse pas qu'à sa tête !

-Bien, alors, on part quand ?

-Midi, ça vous va ? Le temps que mon jet arrive, il est toujours sur Nice, nous explique Léo.

-Parfait, ça me laisse le temps de monter les chevaux ce matin et de laisser les instructions, répond Charlotte dans un hochement de tête.

-Alors, au travail ! je réplique en me levant.

Tout le monde me regarde avec de grands yeux et je me rends compte que je suis prêt à aller aux écuries pour travailler comme je l'ai si souvent fait par le passé.

Je souris et hausse des épaules en les regardant tour à tour.

-Je trouverai bien un ou deux boxes à nettoyer. OH, et puis, j'ai bien le droit de m'impliquer dans le domaine, non ?! je réplique en rigolant.

-Oh oui, mon lapin, mais ... nous avons juste besoin de nous réhabituer à ça, c'est tout, répond ma grand-mère avec un large sourire.

Je sens la fierté dans son regard.

*

Marseille - Mercredi 14 février 2017

Harry Styles

Je me sens con. Je me sens con parce que je stresse comme un gamin de dix piges. Je vais retrouver la personne à qui j'aurais été capable de confier ma vie il n'y a pas si longtemps que ça, et j'ai peur de la revoir. Je n'arrive toujours pas à discerner les choses. Après la discussion que j'ai eu avec Mic', je ne sais pas si je peux avoir confiance en Dylan. Pourquoi sa famille a fui l'île ? Parce qu'ils sont coupables et qu'ils ont peur des représailles ? Parce qu'ils étaient les prochains sur la liste ? Je ne sais pas. Et ça me fait peur. J'ai fait une promesse à Louis : celle de le retrouver, coûte que coûte, je ne peux pas me faire avoir aussi facilement. Le retrouver dans un lieu public est sûrement la meilleure chose à faire. Je pense que je ne prends pas trop de risques. Mais je stresse quand même.

Je n'ai pas reçu de réponse de la part de Dylan, mais ça ne m'étonne pas. C'est normal. Nous savons tous les deux qu'il ne faut pas répondre. Il viendra. J'en suis certain.

Je gare la RS4 le plus proche possible du café. Si je dois partir, autant ne pas avoir à courir sur dix kilomètres pour retrouver la voiture. Je me sentirai plus en sécurité comme ça. Je prends le temps de faire le point et surtout de me calmer une fois le moteur coupé. Je me pince les lèvres, relève mes lunettes dans mes cheveux et je regarde autour de moi. Le vieux port est magnifique. Je me souviens être venu avec ma soeur quelques fois. Elle, pour les affaires, moi, pour profiter de la ville. Nous venions souvent déjeuner dans le café où j'ai donné rendez-vous à Dylan. Il était venu une fois avec nous. Je pense que le nom de notre point de rendez-vous à pu lui mettre la puce à l'oreille. Enfin... j'espère !

Je prends une grande inspiration, remets mes lunettes sur mon nez et sors de la voiture. Je fais bien attention à ce qui m'entoure. Il y a un petit peu de monde ce matin, c'est jour de marché. J'ai bien choisi la journée, je suis certain qu'il n'osera pas faire quoi que ce soit s'il y a un public. Il n'est pas idiot. S'ils sont en planque avec ses parents, il ne prendra pas le moindre risque.

Je m'avance jusqu'à la devanture du café et prends une grande inspiration en passant l'entrée. Je regarde autour de moi, il n'est pas encore arrivé. Je préfère être le premier. Je m'installe dans le fond de la pièce, un serveur m'apporte la carte. Je la garde entre les mains, gardant ma casquette sur la tête. Nous ne sommes pas dans un repaire de mafieux, mais je ne veux pas non plus tenter le diable.

La porte teinte, je vois la carrure de mon ami se dessiner au loin. Il porte un bonnet, un gros manteau, une écharpe autour du cou et des lunettes comme les miennes. Je relève les yeux vers lui. Nos regards se croisent à travers ses verres et il s'approche, sans un mot. Il tire la chaise en face de la mienne et s'installe dans le plus grand des silences.

Je repose la carte que j'ai entre les mains devant moi et j'entends alors la voix de Dylan murmurer :

-Tu as dix minutes pour me convaincre de ne pas t'en foutre une dans la fémorale, me prévient-il d'une voix glaciale en appuyant le canon d'une arme contre l'intérieur de ma hanche.

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#ARBHfic _ bonsoir les amis ! BON un nouveau chapitre en ligne. On découvre Andrea à travers ce chapitre. H s'efface un petit peu pour laisser place à son "vrai" lui. Et je dois dire que la dernière partie ne laisse pas présager quelque chose de bien. Doit-il faire confiance à Dylan comme lui a dit Michael ou pas...? Là est la question. En tout cas, la mort des parents de H reste un mystère pour le moment !

Ensuite la partie sur L. Nous voyons bien que Lottie à eu peur que son frère reparte ... MAIS finalement, elle va y aller avec lui ! ;) Il faut bien occuper ce pauvre L pendant que son chéri est loin de lui... en tout cas, ça annonce de jolis moments avec sa petite soeur !

PS/ il reste 11 chapitres à la fiction + 1 épilogue.

Je tiens à remercier Amélie pour ses corrections ! :) 

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