CHAPITRE N°6
Villa de Léo à Nice - Lundi 13 Février 2017
Harry Styles
Je ne sais pas si ce sont les lèvres de Louis ou ses doigts caressant mon épaule qui me réveillent, mais que ce soit l'un ou l'autre, c'est un délicieux réveil. J'ai l'impression de m'être assoupi quelques minutes à peine. Il fait encore nuit dehors, et Louis et totalement éveillé, contre moi.
A-t-il seulement dormi ? Il stresse de devoir partir et de me laisser. Pourtant, il ne va pas avoir le choix. Je voudrais que ce soit plus simple. Je voudrais n'avoir jamais appartenu à cette famille qui me pourrit encore la vie, mais c'est malheureusement le cas et je n'ai pas le choix. Nous n'avons pas le choix.
-Tu dors ? souffle-t-il contre ma peau en se redressant sur un coude.
-Je ne crois pas.
Il sourit et continue de m'embrasser avec une tendresse infinie. Je crois que lorsque tout sera fini, je lui demanderai de m'épouser sur le champs ! Putain, qu'il est doux et tendre de bon matin ! Tout le monde devrait avoir le droit à des réveils comme ceux-là.
Je le sens monter à califourchon sur moi et je glisse mes mains sur ses épaules musclées. Je descends le long de ses bras et je plonge mon regard dans le sien. Il se penche sur moi pour embrasser mes lèvres et murmure :
-Je crois que je n'ai pas la force de faire l'amour une fois de plus, m'avoue-t-il.
Je ne peux réprimer mes éclats de rire face à ses mots et je hoche la tête. Moi non plus je n'en ai pas la force.
-Tu crois que nous avons dormi ? je l'interroge en souriant et caressant sa joue alors qu'il se redresse lentement.
-Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, je voulais mémoriser chaque parcelle de ton visage, me susurre-t-il avec douceur.
-Tu as une photo pour ça...
-J'en ai une bonne dizaine, si on prend toutes celles où tu as une tête affreuse ! me taquine-t-il avec un large sourire.
Je roule les paupières en rigolant avant de me redresser. Il enroule ses jambes autour de ma taille et j'accroche mes bras dans sa nuque. Je pose mes lèvres sur sa joue, et enfouis mon visage dans son cou. J'inspire profondément son délicat parfum et je murmure :
-Tu me laisserais un truc à toi?
-Un truc à moi? me demande-t-il sans réellement comprendre.
-Oui... j'ai l'ancre, mais c'est différent, tu ne l'as jamais porté, c'est un cadeau. Mais j'aimerais vraiment beaucoup un truc qui t'appartient.
Je me redresse et le cherche du regard. Je vois quelques larmes s'accumuler au coin de ses yeux. Non... je ne veux pas le voir pleurer par ma faute. Il ne mérite pas que je le rende malheureux. Je me mordille l'intérieur de la joue et glisse un doigt sous son regard quand les larmes commencent à dévaler ses joues.
Je pose mes lèvres au dessus de ses pommettes et murmure :
-Ne pleure pas Lou, tu n'es pas encore parti.
-Je peux te laisser un truc à moi, si tu me laisses un truc à toi, me répond-il d'une voix tremblante.
-Je te laisserai bien mon Beretta mais je ne voudrais pas que tu te fasses mal avec, je murmure en souriant en coin.
-Harry ! réplique-t-il dans un éclat de rire en me pinçant le ventre.
Je pouffe contre lui et embrasse sa joue. Il renifle légèrement pour essayer de ne pas pleurer et ça me déchire le coeur. Je trouve que nous passons plus de temps à nous dire au revoir qu'autre chose ces derniers temps et c'est triste... C'est injuste.
Louis se détache lentement de moi et porte sa main gauche à son poignet opposé. Il détache sa gourmette en argent avant de la glisser dans la paume de ma main. Il referme mes doigts dessus et pose son regard sur moi.
-Ma gourmette.
Je hoche la tête et pose les yeux sur le bijou en argent. Je regarde les fines lettres dessinant son prénom et retourne la plaque. Je m'attends à voir sa date de naissance inscrite, comme c'est souvent le cas, mais, à la place, il y a une inscription "Avec tout notre amour" ... ses parents.
Je relève les yeux vers lui, il me sourit et je le serre contre moi. Je le sens inspirer profondément, comme pour s'imprégner de mon odeur et il murmure.
-Tu la perds, je te casse la tête.
-Tu ne saurais même pas comment faire.
-J'te rappelle que mon petit ami est un mafieux, il saura m'apprendre, dit-il à mi-chemin entre les rires et les pleurs.
Je souris, embrasse sa joue mouillée et lui tends mon poignet droit. Je veux la mettre au même endroit que lui. Il comprend, attrape son bijou et l'attache. Il porte alors ma main à ses lèvres, embrasse mes doigts les uns après les autres. Je retire doucement ma main de ses lèvres, et je murmure.
-Je vais, moi aussi, te laisser quelque chose, mais je ne te le donne pas, je te le prête.
Il se redresse pour me regarder et je souris en posant ma main sur sa joue :
-Je te le prête pour que tu aies quelque chose à me rendre. Nous serons obligés de nous revoir comme ça.
-Et donc, qu'est ce que tu vas me prêter?
Je quitte ses bras, me penche au dessus du lit pour attraper le t-shirt que j'ai porté hier. Je me retourne sur lui, lui dis de lever les bras et je lui enfile mon vêtement. J'embrasse rapidement ses lèvres et reprends la parole :
-Comme ça, tu pourras penser à moi la nuit, je voudrais que tu le portes pour dormir.
Il sourit, hoche lentement la tête de haut en bas et on se rallonge dans les draps, blottis l'un contre l'autre. Même si le t-shirt que je viens de lui mettre me gène, parce que je ne peux pas coller ma peau contre la sienne, je me sens fier qu'il le porte. J'embrasse son épaule habillée et je murmure.
-J'ai réfléchi à pas mal de choses, Louis, et, tu sais, j'ai peut-être une idée. Au moins pour savoir ce qu'il en est de Gemma.
-Quelle idée ? m'interroge-t-il en roulant sur le dos pour me regarder.
-Je vais prendre contact avec Dylan. Mon meilleur ami.
-Ton pote de Corse ? Tu es bien certain que c'est prudent ?
Je ne sais pas si je peux réellement lui faire confiance. Après tout, son père était le bras droit du mien. Contrairement à moi, Dylan est un vrai mafieux, il était en course pour la présidence. Lui et Gemma ne se sont jamais entendus , mais s'il y a des choses bizarres la concernant, il sera forcément au courant. Dylan avait tellement envie de la voir se casser la figure qu'il saura tout ce qu'il y aura à savoir. Mon seul soucis est que j'ai peur que son père ait voulu renverser le mien, et donc, qu'il soit à l'origine de toute cette histoire. J'espère me tromper, et j'espère que je ne vais pas faire une erreur en contactant Dylan. Mais, je n'ai pas vraiment le choix. Il s'agit de ma seule piste. J'ai envie de croire en lui. Dylan aurait tout fait pour moi par le passé, même si son père est derrière la mort de mes parents. Je pense qu'il pourrait au moins m'aider à y voir plus clair. Et si je me fais avoir, il se prendra une balle entre les deux yeux.
-Je n'ai pas vraiment le choix, Louis. Si je veux démêler toute cette histoire, je dois prendre des risques. Dylan est la seule personne que je peux contacter. Je n'ai confiance en personne d'autre.
-Et... ton ex-petit ami ? tente Louis.
Je rigole en l'entendant me parler de Michael. Il m'a pratiquement fait une crise en apprenant son existence et maintenant il me pousse à le recontacter. Je souris et hausse des épaules.
-Il ne me serait pas d'une grande utilité, il n'appartient pas à la mafia, Louis.
-Justement, ce serait moins risqué. Et ce serait une porte d'entrée, peut-être qu'il saurait te dire si Dylan est impliqué ou pas. Il pourra peut-être te dire si tu vas te faire sauter la cervelle en l'appelant.
Il n'a pas tord. Peut-être devrais-je passer par Michael. Mais, même si nous étions sur le point de rompre lorsque je suis parti, je parie qu'il s'inquiète ou s'est inquiété pour moi. Je me suis évaporé au milieu de la nuit sans une explication. Je n'imagine pas le bordel qu'il a vécu en apprenant ma disparition et la mort de mes parents. Je pense qu'il a dû comprendre, à moins qu'il ait cru que j'étais mort. Ce qui est possible ... Peut-être que Dylan me croit mort aussi ?
-Je l'appellerai en premier, si ça te rassure.
-Oui, je pense, me dit-il en me regardant.
-Bien, je réponds en embrassant ses lèvres.
-Par contre, je t'interdis de le revoir, hein.
Je rigole et secoue la tête en le regardant.
-Lou... il n'y a que toi dans mon coeur. Ok ?
-Hmm.
Je souris, me penche sur lui et pose mes lèvres contre les siennes.
*
Nous nous levons quelques minutes à peine après notre dernier baiser. Léo a déjà pratiquement terminé de déjeuner. Il finit sa tasse de café en lisant le journal local. Il se félicite de ne pas avoir été repéré par les habitants. Ce qui veut dire que je suis tranquille ! Il nous laisse nous installer et commencer à déjeuner avant que je ne prenne la parole.
-Donc, comment vous vous organisez, Lou ? Tu ramènes Léo jusqu'à l'aéroport de Nice et tu remontes seul jusque chez toi ? j'interroge.
Je ne suis pas tranquille de laisser Louis faire toute cette route, il y a trop de kilomètres le séparant de chez lui. Il va être dévasté en partant, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je m'en voudrais qu'il lui arrive malheur sur la route.
Léo, qui doit comprendre ce que j'ai à l'esprit, secoue lentement la tête et répond alors en me regardant.
-Non, je vais le raccompagner jusque chez lui, je prendrai l'avion demain depuis l'aéroport de Bassillac, je vais appeler mon commandant de bord.
Louis le regarde avec étonnement en fronçant les sourcils. Je crois qu'il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il réponde cela. Mais une fois de plus, Léo m'étonne. Je ne dis pas que je l'apprécie, ce ne sera sûrement jamais le cas, ou bien je ne l'avouerai jamais. MAIS, il prend la bonne décision en raccompagnant Louis. Je ne peux que le remercier pour ça.
-Léo... tu n'es pas obligé. Tu as déjà dû faire le vide dans ton planning pour nous retrouver ici, si tu as besoin de rentrer pour le boulot, vas-y.
-Je n'ai rien d'intéressant à faire à Hollywood. Danielle peut bien m'attendre une journée de plus non ? dit-il en souriant grandement.
-Parce que tu te la fais enfin ? je lui demande en souriant.
-Non, répondent Louis et Léo en même temps.
Je rigole et hoche la tête. Bien. Qu'elle continue de le faire mariner un petit peu, ça ne lui fera pas de mal ! Je pense qu'il ne doit pas être habitué à ce qu'on lui dise non ce gars-là.
-Bien et ... autre chose ... n'essayez pas de m'appeler, je me suis déjà débarassé de mon téléphone. Et ça vaut pour toi aussi Titanic, je te connais, tu vas essayer de venir aux nouvelles ! Je réplique en regardant Léo avec insistance.
-Lou... tu aurais pu éviter de lui mettre en tête ce genre de surnom, se lamente l'acteur.
"Lou" ne lui répond pas.
Il me regarde. Il me fixe. Il va pleurer.
Je me pince les lèvres, me lève et me rapproche. Je l'entoure de mes bras, embrasse son front avec tendresse et murmure à son oreille.
-Je t'appellerai. Ok ? je le ferai, je te le promets. Je t'enverrai des lettres, et je ferai tout pour que tu ne m'oublies pas. Tu sais, c'est difficile d'être celui qui part, mais encore plus celui qui reste, alors je sais. Dis-toi que ... la prochaine fois que nous nous verrons, nous ne nous séparerons plus jamais. A moins que tu en aies marre de moi, je rigole contre son cou.
Il se blottit contre moi et je le serre encore plus.
Ce que je peux l'aimer... Il va me manquer.
*
Sur La Route - Lundi 13 Février 2017
Louis Tomlinson
Léo a insisté pour prendre le volant. Si, au départ, j'ai refusé, vu ma métamorphose en "madeleine", je crois qu'il a bien fait. J'ai pleuré pendant un temps infini. Si bien que Léo a fini par s'arrêter sur une aire d'autoroute pour me prendre dans ses bras. Nous sommes partis depuis quelques heures à peine et Harry me manque déjà. Je n'arrive pas à croire que c'est fini. Enfin... fini, façon de parler. Tant que je n'étais pas monté dans ma voiture pour rentrer, je ne voulais pas vraiment y croire. Et maintenant me voilà sur la route pour la maison. Sans Harry. Et putain, ça fait mal !
-Tu veux un café ? me propose Léo en se détachant finalement de moi.
Je hoche la tête de haut en bas en retirant ma ceinture de sécurité. J'attrape mon manteau, mes lunettes de soleil, et je sors de la voiture. Nous nous dirigeons jusqu'au petit restaurant de l'aire d'autoroute. Je glisse mes lunettes dans mes cheveux en passant les portes coulissantes. On voit à trois kilomètres que j'ai passé dix ans à pleurer, mais c'est pas grave. Nous allons encore être vus ensemble avec Léo et ça va attiser une fois de plus la flamme des rumeurs nous concernant tous les deux. Mais je crois que je m'en fiche. Clairement.
Nous nous approchons du comptoir, commandons deux cafés, et nous allons nous installer sur une table libre. Il n'y a pas grand-monde et c'est parfait, au moins nous serons tranquilles. Je remercie Léo pour le café que je commence à le siroter silencieusement.
-Tu sais, Louis, ce n'étaient pas des adieux, comme il te l'a dit, il reviendra.
-J'ai juste besoin d'assimiler et surtout d'avaler la pilule. C'est difficile. Laisse-moi quelques minutes pour m'apitoyer sur mon sort, s'il-te-plaît. Après, on parlera d'autre chose, je lui demande en faisant une petite moue adorable.
Il sourit et hoche la tête de haut en bas. Je le remercie silencieusement et continue de me morfondre quelques secondes. J'en ai besoin, même si j'ai conscience que ce n'est pas la meilleure chose à faire. Je sais que Harry ne voudrait pas que je me comporte comme ça. Il voudrait que je reste fort, que je sois souriant et que je prenne sur moi, sauf que je ne peux pas.
Mais, après tout, je viens de dire au revoir à mon petit ami pour une durée indéterminée, alors j'ai le droit.
Mais il faut que je me ressaisisse. Je dois parler de quelque chose d'important à Léo. Tant que personne ne vient nous importuner, je compte bien en profiter.
Soit nous n'avons pas encore été reconnus, soit ils n'osent pas venir nous voir... j'espère que ça va rester ainsi pendant encore un moment.
-Je voulais te remercier Léo, je commence.
-Oui, je sais, je suis le meilleur ami dont tu puisses rêver et ...
-Ne rêve pas, tu ne détronneras jamais Liam, je le charie.
-Oh, souffle-t-il, presque déçu.
Je souris en le regardant avant qu'il ne me réponde par un éclat de rire. Il a bien conscience que je suis trop chanceux d'avoir Liam dans ma vie. Ou plutôt que mon ami m'ait laissé une seconde chance. Mais Léo n'est pas trop mal placé dans le classement de mes amitiés !
-Et je voulais te remercier pour le contrat. Chris m'a envoyé un sms, il m'a dit que nous avions gagné, mais je ne suis pas certain d'avoir vraiment saisi. Vanessa devait se charger de tout...
-Oh, elle l'a fait, mais, sans moi, tu aurais encore ce contrat avec Danielle collé au cul pour quelques mois ! Maintenant, quand tout sera arrangé du côté de Harry, vous pourrez vous afficher publiquement.
-Tu ... as réussi à résilier le contrat passé entre Chris et Adam ? Mais ... comment ?
-Disons que Chris a eu peur que sa femme découvre les photos de Jennifer et lui. Pourquoi crois-tu que j'ai une caverne d'Ali Baba remplie de photos compromettantes de toute la population d'Hollywood. J'assure mon avenir comme ça !
-Je ne sais pas si je dois avoir peur ou pas.
Il rigole et secoue la tête.
-Les seules photos que j'ai de toi datent de la plage avec Harry au mois de décembre et... peut-être quelques images de toi et Danielle en train de vous palucher comme des gamins de quinze ans.
Je sens le rouge me monter aux joues, je me racle la gorge et il explose de rire. Je roule les paupières et secoue la tête. Pourquoi je ne suis même pas étonné qu'il ait de pareilles photos en sa possession ? Je suis simplement étonné qu'il ne me les ait pas sorti avant ! Et qu'il ne m'en ait pas fait toute une histoire !
-Hmm... et tu vas me casser les dents pour avoir mis ma langue dans la bouche de ta chère et tendre ? je lui demande prudemment quand même.
Il secoue la tête en haussant des épaules.
-Elle ne me connaissait pas, tu ne savais pas mon attirance pour elle, on dira que c'est oublié. Même si je m'autoriserai à galocher Coppola un jour ou tu ne t'y attendras pas. En toute amitié, évidemment.
Je fais les gros yeux à ses paroles, il pouffe et secoue la tête.
-Je blague ! Quoi qu'il en soit, les deux contrats qui te reliaient à Chris sont terminés.
-Je crois que ça me fait un bien fou... heureusement que vous êtes là avec Vanessa, parce qu'avec tout ça, j'aurais été incapable de tout remettre en ordre aussi rapidement.
-Tu serais toujours coincé avec Chris à Los Angeles.
-J'ai bien conscience que je dois te remercier Léo, tu sais.
Il sourit et acquiesce. Je crois que je suis fier de pouvoir le compter parmi mes proches amis. Léo n'est pas aussi fou qu'il le laisse paraître au premier abord. En théorie, en tout cas. Parce que, dans la pratique, il a encore des efforts à faire je crois ... Mais c'est comme ça qu'on l'aime après tout !
-Maintenant que nous avons bu des martinis au bord de ma piscine à Nice, que tu m'as fait faire du cheval, tu ne me dois plus rien Louis. Je suis content que nous soyons amis. Réellement. De toute façon, quand j'aurai réussi à conquérir Danielle, tu devras me supporter !
-Tu n'y es pas encore, je lui fais remarquer en souriant en coin.
-Je ne désespère pas ! Son Nick était une vrai tantouze !
-EH ! je proteste face à son insulte.
Il rigole en me regardant et reprends la parole, désolé de m'avoir offusqué.
-Ce n'est pas contre toi, ou Harry hein, mais ce gars, putain, si je pouvais l'allumer et lui en foutre une ! Il a fait vivre un enfer à Danielle ces dernières semaines. Elle ne le méritait pas. Mais je crois qu'elle a peur de se réengager.
-Il y a de quoi, avec un énergumène comme toi, je fais en souriant en coin.
-Louis, dit-il en roulant les paupières.
-Oh ça va... laisse-lui le temps.
-J'ai déjà le double de son âge, je ne peux pas attendre éternellement.
-Quelques semaines Léo, je lui demande en souriant.
Il s'apprête à me répondre quand on entend un petit raclement de gorge à notre droite, on tourne tous les deux le regard et nous nous retrouvons nez à nez avec une jeune fille. Elle doit avoir seize ou dix-sept ans à peine. Elle tremble comme une feuille et nous regarde avec un sourire légèrement tendu. Je ne peux réprimer mes éclats de rire en me redressant pour la prendre dans mes bras. Je la sens alors se détendre contre moi et elle s'accroche à mon cou. Léo se lève à son tour et réplique.
-Et moi, non ? Je ne suis pas à ton goût pour les câlins ? interroge-t-il.
La jeune femme pouffe dans mon cou et s'approche de Léo avec un petit peu plus d'hésitation.
-Je... peux avoir une photo de vous deux ? Interroge-t-elle en nous regardant tour à tour.
-Evidemment, mais... ne la poste pas sur les réseaux avant une bonne heure, nous ne voudrions pas être suivis, je lui demande avec une grimace.
-Oh oui, ne vous en faites pas ! assure-t-elle en prenant son téléphone portable dans sa poche.
Nous nous installons de part et d'autre de la jeune fille, Léo attrape le téléphone pour faire un selfie et il nous prend en photo. Elle nous remercie pendant cinq bonnes minutes, avant de s'excuser du dérangement et de s'en aller. Je souris en me tournant vers Léo et je prends alors la parole.
-Avec tout ça... j'en oublierais presque qui je suis et ce que je fais...
-Moi aussi... cette pause avec Coppola nous a totalement déphasé, je crois.
-Si tu tiens à la vie... arrête de l'appeler comme ça, je lui dis en rigolant légèrement.
-Ouais. C'est peut-être mieux!
*
Nous sommes rentrés tard dans la nuit. J'ai dit à Léo de reprendre la chambre qu'il avait occupée lors de sa dernière visite et je suis directement allé me coucher. J'ai posé mon téléphone sur ma table de nuit le temps de me doucher et de me changer. Je me glisse dans mes draps et soupire. Putain, qu'il me manque ! Qu'est-ce que je vais pouvoir faire sans lui ? De toute façon, je ne vais pas avoir le choix ! Mais j'aurais voulu que les choses se passent autrement. Peut-être que si j'avais continué à le détester, tout ça aurait été plus simple !
Je me tourne et me retourne dans mes draps. Je n'ai pratiquement pas dormi depuis que Harry a quitté Périgueux. Je voudrais penser que ce sera plus simple maintenant que je le sais plus ou moins en sécurité, mais ce sont des conneries. Surtout qu'il va devoir reprendre contact avec une des personnes qu'il a fuie. Par ma faute. Si j'avais pu contrôler les photos qui sont sorties dans ce putain de magazine. Si j'avais fait plus attention, bordel !
Je roule sur le dos, observe un long moment mon plafond et j'attrape finalement mon téléphone portable. Je le déverrouille, espérant trouver un message ou quelque chose de Harry mais rien. Il m'a dit qu'il me contacterait dès qu'il le pourrait. Peut-être qu'il n'a pas encore de téléphone. Je parcours rapidement mes sms et différents appels manqués avant de soupirer et composer le numéro de Vanessa en me souvenant que je devais de toute façon l'appeler. Puisque je n'arrive pas à dormir, autant en profiter. Il est encore tôt à Los-Angeles, elle doit juste être chez elle.
Elle décroche rapidement au bout de deux ou trois sonneries :
-Louis ! Quelle surprise ! Mais il est super tard chez toi... ou tôt, ça dépend de quel côté on se place !
-Nous venons juste d'arriver à la maison avec Léo. Dur week-end.
-Puis-je au moins demander ce que vous avez trafiqué pour disparaître de la circulation si longtemps ? me demande-t-elle. En tout cas, je vous félicite, vous avez été on ne peut plus discrets !
Je rigole amèrement en soupirant. Je ferme les yeux et secoue la tête de gauche à droite.
-Crois-moi, tu n'as pas envie de savoir Vanessa...
- Je ne poserai pas de questions alors. Personne n'était au courant que vous étiez ensemble en France. Jusqu'à la photo de l'aire d'autoroute qui a été postée en fin d'après-midi. Vu qu'il n'y en a pas eu d'autres, je suppose que vous avez bien pris garde à ce que la photo soit publiée dans un second temps ?
-Oui, nous avons pris nos précautions, je lui assure. Bon, tu avais une bonne nouvelle à m'annoncer ?
-Oui ! Très bonne nouvelle même ! Chris a accepté tout ce que nous voulions. Je ne sais pas ce qui l'a fait changé d'avis pour le contrat de Danielle, mais tout est réglé.
-Léo.
-Quoi, Léo? m'interroge-t-elle.
-C'est lui qui l'a fait changé d'avis.
-Oh... j'aurais dû m'en douter.
-Ne crois pas que tu fais un mauvais taff Vanessa, il a juste le bras très long. Et ... ne t'avise pas de vouloir lui ressembler, tu risquerais de le regretter.
Parce que, même si j'adore Léo, je ne suis pas certain que ce soit une si bonne personne que ça au vu de ses stratagèmes pour toujours s'en sortir. Pour rien au monde je souhaite que mon nouvel agent soit comme lui. Je veux faire les choses correctement. Pas comme Chris qui, malgré ce que je pensais, n'étais pas blanc comme neige.
-Je n'ai aucune envie de prendre le même chemin que Chris, Louis. Ne t'en fais pas. Ok ?
-Merci, je souffle en fermant les yeux.
-Il va cependant falloir que tu viennes à Los Angeles si tu peux. J'ai des papiers à te faire signer rapidement.
-Tu ne peux pas me les envoyer par mail ?
-Je pourrais, mais je préférerais te voir. J'ai pas mal de choses à te faire signer. J'ai déjà reçu des appels pour des demandes et je préfère parler de tout ça de vive-voix. Tu comprends.
-Bien. Je vais essayer de m'arranger pour venir alors. Par contre, nous sommes bien d'accord, pas de soirée ou de rendez-vous pour je ne sais quoi. Juste toi et moi ?
-Oui, Louis, je te connais ! Je ne veux pas te refourguer un film, je veux juste parler.
-D'accord, je vais m'arranger avec Léo pour revenir avec lui alors.
-Parfait, tu seras là rapidement alors?
-Nous partirons demain.
-Bien, à demain Louis !
Je souris, la salue, lui souhaite une bonne fin de journée, et je raccroche. Je ferme les yeux, m'enroule dans mes draps et essaie de trouver le sommeil. Une longue journée m'attend demain si je dois rentrer à Los Angeles. J'espère seulement que Charlotte et Mamie ne vont pas penser qu'une fois de plus, je fuis face à une difficulté.
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#ARBHfic __ BON encore un chapitre charnière où il ne se passe pas grand-chose. MAIS nous avons un beau moment Larry au départ. Ils s'échangent quelques petites choses pour ne pas s'oublier, et ils prennent conscience qu'ils ne se reverront pas avant une éternité... Louis craque dans la voiture, et heureusement que Léo est resté avec lui et qu'il le raccompagne jusqu'à Périgueux chez lui.
Nous avons ensuite une discussion avec Vanessa et Louis, et notre Loulou va devoir faire un saut à Los-Angeles. Au moins ça lui occupera l'esprit !!
Vous allez pouvoir découvrir une nouvelle face de Harry dès le prochain chapitre ! Nous allons entrer dans l'action ! ;)
Je tiens à remercier Amélie pour ses corrections ! :)
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