CHAPITRE N°6
Maison familiale des Tomlinson – Samedi 10 décembre 2016
Harry Styles.
L'ambiance de ce repas a été glaciale de A à Z. Je suis certain que même la Reine des neiges aurait pu choper une mauvaise grippe. Louis et Charlotte se sont regardés de loin en se fusillant du regard, sans s'adresser un seul mot. Elisabeth a bien essayé de les faire parler, sans succès. Une fois son assiette terminée, Louis l'a mise dans le lave-vaisselle et s'est levé après avoir demandé à sa grand-mère s'il pouvait quitter la table. Quand il a quitté la pièce, je me suis tourné vers les deux femmes en me pinçant les lèvres.
- Je suis désolé, si j'avais gardé l'information pour moi, nous n'en serions pas là, dis-je.
Charlotte secoue la tête de gauche à droite en débarrassant nos assiettes et répond.
- Tu ne dois pas t'en vouloir Harry. Cette histoire entre Louis et moi est plutôt compliquée. Mais tu n'y es pour rien. J'aurais dû lui parler de Liam il y a bien longtemps.
- Ce n'est pas faute de te l'avoir dit, marmonne Elisabeth.
Sa petite fille roule des yeux avant de nous demander si on veut du café et Elisabeth répond oui pour moi. Je souris poliment et hoche la tête quand Charlotte me redemande pour confirmer. Le repas qu'Elisabeth a préparé était excellent. Ça faisait une éternité que je n'avais pas mangé comme cela ! Ca m'a d'ailleurs fait un bien fou ! J'ai remercié Elisabeth au moins dix fois pour le repas.
- Bon, maintenant que nous sommes tous les trois, nous allons pouvoir parler plus sérieusement du travail pour Harry, sourit Elisabeth quand sa petite fille nous donne le café.
- Vous ne devez pas vous sentir obligée Elisabeth. Je trouverai autre chose, ne vous en faites pas, j'assure en secouant la tête.
Charlotte sourit en s'asseyant à côté de moi et répond en coupant la parole à sa grand-mère.
- On a besoin de quelqu'un aux écuries. Niall, notre palefrenier est arrivé y'a un an environ. Il fait du super travail, mais il ne peut pas tout faire. Mais tu sais Harry, c'est un travail très physique et éreintant, me prévient Charlotte.
- Je ne connais rien aux chevaux, j'avoue en la regardant.
- Ce n'est pas un soucis Harry, assure alors Elisabeth en portant son café à ses lèvres.
La jeune fille approuve d'un signe de tête et reprend la parole.
- Ton travail sera de leur donner à manger matin et soir et de curer les boxes. Rien qu'avec la première ration de la journée, le foin, le curage, vous ne terminerez pas avant treize heures. L'après-midi est consacré à sortir les chevaux qui doivent aller au pré. Donc c'est beaucoup plus calme. Tu auras du temps libre à ce moment là. Et à dix-huit heures, il faut leur donner le grain et le foin pour ceux qui en ont besoin.
- Je n'aurais pas besoin de les monter, hein ? je demande tout de même.
Charlotte pouffe de rire, et Elisabeth sourit moqueusement. Je roule des yeux en souriant avant d'ajouter.
- Mais je ne sais pas moi, je n'ai jamais travaillé comme ça, je dis en faisant la moue.
- De toute façon, tu ne seras pas seul. Niall connaît bien les chevaux. Il vient d'une famille d'éleveurs en Irlande. Il t'apprendra tout ce qu'il faut savoir. Et seulement si tu en as envie, il t'apprendra à monter à cheval. Mais ce sera plus pour ton plaisir qu'autre chose, parce que tu ne pourras pas nous aider de ce côté là.
Je hoche la tête, plutôt satisfait. Je suis rassuré d'apprendre que je ne travaillerai pas seul d'ailleurs. Je ne connais pas ce Niall, mais je suis certain qu'il me sera d'une grande aide. Je pense que si j'avais dû me débrouiller seul, j'aurais été bien embêté.
- Quand veux-tu commencer ? demande alors Elisabeth en terminant son café.
- Lundi ? je tente en faisant une grimace.
Avec mon vol d'argent, je ne peux pas me permettre de perdre du temps. J'ai besoin de travailler le plus rapidement possible.
- Charlotte, ce serait bon pour toi ? interroge Elisabeth.
- C'est une saison assez creuse pour moi tu sais Mamie, je ne reprendrai le circuit qu'en février, donc je prendrais du temps lundi matin pour tout bien t'expliquer avec Niall, assure Charlotte.
Je souris content d'apprendre que je suis assuré d'avoir un salaire à la fin du mois pour pouvoir payer mon loyer et retrouver une vie plus ou moins normale. Même si je pense qu'elle ne le redeviendra jamais réellement.
- Donc Harry, lundi matin ? Tu as une voiture pour venir travailler ? s'inquiète alors Elisabeth.
Je hoche la tête en souriant avant de lui répondre.
- Oui oui, ne vous en faites pas pour ça !
- Parfait. Bon, je pense que tout est réglé de mon côté, sourit Charlotte avant de se lever. Je dois aller aux écuries faire deux ou trois trucs. Harry, je te dis à lundi alors.
Je me lève pour la remercier et l'embrasser sur les deux joues. Elle me sourit une dernière fois et s'éclipse pour quitter la maison. Elisabeth me fait signe de me rasseoir et je l'écoute sagement reprendre la parole.
- Pour ton salaire, comment est-ce que tu veux procéder Harry ? me demande-t-elle très sérieusement.
Je me pince les lèvres en me demandant si je dois être honnête avec elle. Avoir de l'argent toutes les semaines est ce qui m'arrange le plus. Je dois me refaire une petite cagnotte. Au moins au départ en tout cas. Ensuite, peut-être que je pourrai lui demander de me payer normalement.
- Pour tout vous avouer, j'ai besoin d'avoir de l'argent rapidement...
- Tu veux que je te fasse un chèque toutes les semaines ?
- Du liquide ? je demande en faisant une grimace.
Elle me sourit et hoche la tête de haut en bas. Je crois qu'elle comprend.
- 350 euros par semaine ?
Je fais les gros yeux à sa proposition et m'empresse de hocher la tête de haut en bas. Elle sourit à ma réaction et se lève pour terminer de ranger la cuisine.
- Bien. Je te laisserai une enveloppe avec ton salaire tous les vendredis midi dans ton assiette alors.
- Dans mon assiette ? je demande en fronçant les sourcils.
- Oui Harry, ici tout le monde mange ensemble le midi !
Mon sourire s'élargit sur mes lèvres et je hoche la tête de haut en bas. Je sens que je vais me plaire ici...
- Bon, je vais demander à Louis de te ramener.
Je fais les gros yeux et secoue énergiquement la tête pour lui dire que ce n'est pas la peine. Elle me sourit en roulant des yeux avant d'ajouter.
- Enfin... tu ne vas rentrer à pied !
Je me pince les lèvres en faisant la grimace parce qu'elle a raison. Mais je ne sais pas trop si j'ai envie de rentrer avec Louis. Il me paraît très... froid, distant et venu d'un autre monde. Après tout ce qu'on m'a dit sur lui, je ne sais pas si j'ai envie de le connaître.
- Bon allez, je vais le chercher. Tu n'as qu'à récupérer tes affaires. Et je te dis à Lundi. Neuf heures, ça te va ?
J'approuve d'un signe de tête et m'approche pour l'embrasser et la remercier.
- Merci. Beaucoup. Vraiment Elisabeth. Vous me sauvez la vie en me proposant ce travail.
- J'espère que tu resteras longtemps avec nous Harry, me dit-elle en me prenant dans ses bras.
Moi aussi je l'espère, mais je sais que tôt ou tard il faudra que je parte.
*
Sur la route – Samedi 10 décembre 2016
Harry Styles.
Je n'ai pas été étonné de devoir monter dans la dernière Porsche à la mode pour faire la route avec Louis. J'ai bien retenu tout ce qu'on m'avait dit. Ce gars est une star du cinéma, à Hollywood. Et d'après ce que j'ai compris, il banque énormément. Je dois faire des recherches pour voir dans quels films il a joué. Je sais que je pourrais très bien lui demander, mais depuis que nous sommes partis du domaine de sa famille, il ne m'a pas décroché un mot. Il a évidemment râlé quand sa grand-mère lui a demandé de me ramener, puis il ne m'a pas adressé la parole depuis. A part pour me dire qu'on partait. Je suis donc maintenant côté passager d'un magnifique Macan acajou. Je me souviens qu'un ami de mon père en avait un comme ça.
- Tu habites où ?
Je sursaute en entendant sa voix résonner dans l'habitacle, étonné qu'il me parle. Il me faut quelques secondes pour me remettre de mes émotions et je réponds rapidement.
- Tu peux me déposer place du marché au bois. Je suis dans une rue à côté.
Il hoche la tête et prend donc la direction que je lui ai indiquée. Nous venons de rentrer dans le centre ville de Périgueux. Ce n'est pas bien grand comme ville, dans deux minutes à peine, je serai chez moi.
Je sens la voiture s'arrêter quelques secondes plus tard à peine et je me tourne vers lui en souriant légèrement pour le remercier de m'avoir ramener. Il ne détourne même pas le regard de la route, souffle un « de rien » à peine audible et je roule des yeux. Si devenir une star du cinéma ça ressemble à ça, je crois que je préfère encore vivre comme un SDF trois mois de plus.
- Ouai. A lundi.
Je soupire, détache ma ceinture et descend de voiture en claquant la portière. La voiture redémarre en trombe alors que j'ai à peine posé un pied sur le trottoir. Je secoue la tête en regardant la Porsche s'éloigner et je prends le chemin pour rentrer chez moi.
Je pousse la porte de mon immeuble et monte rapidement jusqu'à chez moi. Je suis à peine étonné de voir Zayn débarquer dans le couloir en m'entendant mettre la clé dans ma serrure.
- P'tain t'étais où mec ? Jte cherche depuis qu'on s'est quitté ce matin. Tu ne réponds jamais au téléphone ma parole ?
Je me tourne vers lui en me pinçant les lèvres avant d'attraper mon portable dans ma poche. La batterie est à plat.
- J'ai plus de batterie. Désolé Zayn. Et... j'ai eu une matinée plutôt mouvementée.
- Jt'offre un café et tu m'expliques ?
Je hoche la tête, soulagé de ne pas à avoir à l'inviter chez moi. L'appartement est toujours aussi vide qu'à mon arrivée. Il va falloir que je règle ça rapidement. Avec mes prochaines payes ce sera plus simple je pense.
Je referme la porte à clé alors que je ne l'ai même pas ouverte et je suis Zayn dans son appartement. Il referme derrière moi et j'enlève mon manteau et mes chaussures. Il passe dans sa cuisine récupérer deux cafés et on s'installe dans le salon.
- Alors, il s'est passé quoi sur la planète Harry ?
- Je vais travailler chez la famille Tomlinson à partir de lundi matin.
Je le vois faire les gros yeux à mon annonce, déconcerté face à mes mots.
- C'est une longue histoire, je souffle alors en me pinçant les lèvres.
- On a tout notre temps, assure-t-il.
Je lui explique alors tout. Depuis ma première rencontre avec Elisabeth sur le marché jusqu'à ce que Louis me ramène jusqu'ici il y a quelques minutes. Zayn m'écoute avec attention, hochant la tête de haut en bas de temps à autre et à la fin de mon récit il reprend.
- Ca ne m'étonne pas de Mme Tomlinson. C'est une femme qui a le cœur sur la main. Tu as eu de la chance de la rencontrer. Et puis ça arrange tout le monde en définitive. Ce ne sera pas un boulot facile, mais tu seras bien payé, nourri et puis tu seras avec des gens sympas. J'ai rencontré le Niall deux ou trois fois à des soirées. Il n'habite pas très loin d'ici. Il sort avec une fille de la fac.
Je hoche la tête, intéressé par cette nouvelle information. Nous n'avons pas vraiment parlé de mon futur collègue avec Elisabeth et Charlotte. Je n'ai aucune appréhension vis-à-vis de cette dernière parce qu'elle semble vraiment enclin à m'aider dans mon nouveau travail. Quant à Liam, je ne sais pas. L'autre soir au bar on a beaucoup parlé, il était sympa. Mais aujourd'hui c'était... bizarre. Après ils se sont disputés avec Louis donc je ne peux pas vraiment comparer.
- Je sais que ce ne sera pas facile mais je n'ai pas le choix. Elisabeth m'a promis de me payer en fin de semaine, en liquide, comme le faisait Paul. Donc c'est parfait, j'assure en hochant la tête.
- Ouai. Et puis, c'est quand même plus stable que videur dans une boîte de nuit. Mais... méfie-toi de Louis. Même s'il ne sera pas là encore longtemps. Après ce que tu m'as dis, sa réaction vis-à-vis de Liam et Charlotte... il ne va pas être de bonne humeur avant un moment si tu veux mon avis.
- Hmm. C'est pas avec lui que je vais travailler de toute façon.
- Ouai, mais quand même. Fais-attention Harry. Je n'aime pas ce gars.
*
Maison Familiale des Tomlinson – Dimanche 11 décembre 2016
Louis Tomlinson
Je n'ai pas pu rester à la maison hier soir. Je suis allé au cinéma tout seul. Je me suis évidemment retrouvé au milieu d'une horde de fans, mais j'en avais rien à battre. J'ai pris des photos, souri, répondu aux différentes questions puis je suis rentré dans ma salle, l'air de rien. Comme si je n'étais pas seul au cinéma. Ma sortie n'est évidemment pas restée un secret. Les réseaux sociaux ont parlé. Vanessa m'a appelé dès qu'elle l'a vu sortir et m'a dit que ça faisait une bonne pub. J'avais été courtois, sympa et accessible. Ce qui était parfait. Elle en a aussi profité pour me demander quand est-ce que Danielle arrive pour me voir. J'ai roulé des yeux, je suis certain qu'elle l'a deviné à l'autre bout de la Terre, et je lui ai simplement répondu que je n'en avais pas la moindre idée. J'ai donc envoyé un sms à mon amie dans la foulée pour reparler de cette visite.
Je suis rentré chez moi après avoir pris un MacDo que j'ai mangé tout seul dans ma chambre, évitant soigneusement ma grand-mère qui m'attendait. Je lui en veux de ne rien m'avoir dit pour Liam et Charlotte. Que ma sœur ne veuille pas m'en parler c'est une chose. Elle m'en veut pour tellement de choses que je la comprends. Que Liam ne me dise rien est normal, on ne se parle plus. Mais que Mamie ne me dise rien ? Ce n'est pas normal.
Ce matin quand je me suis levé, Charlotte n'était pas dans la maison. Mamie m'a dit, sans que ne le lui ai demandé, qu'elle était partie sur un concours dans le coin pour voir des copines. Je n'ai rien répondu, j'ai pris mon déjeuner dans un silence glacial, puis je suis remonté pour ENFIN regarder les scénarios que Chris m'a laissé. Je sais qu'il va m'appeler aujourd'hui. D'une part pour me parler de ma sortie d'hier, sur la future visite de Danielle, mais aussi pour me rappeler que je dois lui donner une réponse pour le film qui me plairait le plus rapidement, et enfin pour qu'il en remette une couche sur le film de Ryan et donc sur Jennifer.
Je ne lis même pas le premier scénario. C'est une adaptation d'un roman d'amour qui dégouline de niaiserie et de bonheur. Je n'ai clairement pas envie de jouer là dedans. Vu mon état-d'esprit, je risquerais de ne pas être très crédible. Le second ne m'intéresse pas plus, c'est un projet de science fiction plutôt bancal sur une histoire pas très intéressante. Je m'arrête cependant sur le troisième, c'est la suite du prochain Jurassic World, j'ai adoré le premier ! J'ai pu rencontrer Chris Pratt et c'est un gars sympa, bosser avec lui pourrait être intéressant. Je mets donc le scénario de côté. Le second qui m'intéresserait est un film d'action. Chris va encore me dire que je ne me recycle pas et que je fais toujours le même type de film mais c'est pas grave. Je prends aussi un film historique sur la renaissance qui pourrait être intéressant.
Quand je vois un sms de Danielle pour me demander quand on peut faire un Skype il doit être dix-sept heures. J'attrape donc mon ordinateur portable, l'allume et lance une conversation avec mon amie. Je souris en voyant son visage apparaître à l'écran. Elle est au bord d'une piscine, allongée sur le ventre sur un transat, face à moi.
- Hey Lou, comment tu vas? me demande-t-elle en souriant.
- Bien. Je viens de faire ma sélection de script, je lui dis en lui montrant les trois scénarios de côté.
Elle hoche la tête de haut en bas, avant de me demander ce que j'ai mis de côté.
- Jurassic World, un film d'action à la Die Hard un peu, et un truc médiéval, renaissance. j'ai toujours rêvé de me battre à l'épée ! je rigole.
Elle roule des yeux en me regardant, souriant et répond.
- Jte vois bien te battre à l'épée Louis.
- Te moquerais-tu?
- Noooon. Je n'oserais pas, dit-elle avec un grand sourire.
- Tu m'as l'air de bien bonne humeur, je lui fais alors remarquer.
Elle sourit en coin et je comprends qu'elle ne me dit pas tout.
- Danielle, je souffle en souriant.
- Oui bon ça va. J'ai vu Nick hier soir et... il est parti il y a une heure, me répond-t-elle en souriant grandement.
- Mais c'est super ça ! je m'exclame en souriant.
Elle hoche rapidement la tête de haut en bas et son sourire s'étire jusqu'à ses oreilles. Elle est tellement adorable quand elle est comme ça. Danielle est profondément amoureuse de ce Nick. C'est un gars bien, et je suis content qu'elle s'accroche à lui comme ça. Il a un emploi normal, ce qui permet à mon amie d'avoir les pieds sur terre. Même si je sais qu'elle ne prendra sûrement jamais la grosse tête. Elle est bien trop intelligente pour ça.
- Oui. Je crois qu'il est prêt à faire des efforts dans les mois à venir.
- Comment tu as réussi à le convaincre?
- Je sais être convaincante, me répond mon amie.
Je ne peux m'empêcher de rouler des yeux en rigolant à ses paroles parce que je sais exactement où elle veut en venir. Mais je n'ai pas envie d'en savoir plus que je n'en sais déjà.
- Je n'ai pas besoin de plus d'explication. Je te remercie, je dis en rigolant.
- Oui oooh ça va. Mais je lui ai surtout expliqué tout ce qu'allait impliquer l'officialisation de notre couple, donc sa médiatisation... je crois que je lui ai fait un petit peu peur.
- Tu l'as fait exprès?
- Oui. Je veux aussi qu'il comprenne tout ce qui va changer pour lui. Les gens vont commencer à s'intéresser à lui et les pap'z risquent de s'en prendre à lui. Et je n'ai pas envie qu'il le découvre du jour au lendemain. J'ai réussi à gagner du temps comme ça je pense.
J'approuve d'un signe de tête, satisfait d'apprendre qu'elle a réussi à régler les choses avec Nick. Sauf qu'il faut maintenant que j'aborde un sujet qui risque de moins lui plaire : sa venue en France. On ne pourra sûrement pas y échapper, et je sais déjà que ça l'enchante tout autant que moi.
- Bon. Et tu n'as pas oublié que tu dois venir voir ton super petit ami en france, hein?
- Hmm. Oui. C'est surtout par rapport à ça que je t'appelle en fait. Adam m'a pris des billets. Je ne serai pas là très longtemps du 13 au 18, même pas une semaine, de mardi à dimanche. Et il suggère que nous passion ce temps là à Paris. Tu comprends, c'est plus "glamour" et il est certain que des photos ressortiront, dit-elle en soupirant.
Je soupire à mon tour et hoche la tête. Ca ne m'étonne pas. Chris, lui, préfère quand elle vient dans ma famille, ou quand moi je vais chez elle, ça donne une image moins "bling bling" à notre couple. Paris, c'est surfait. J'ai peur que ce ne soit pas une bonne idée d'aller là-bas.
Mais si Adam le veut, nous n'aurons sûrement pas le choix. A moins que nous ne scindions le voyage en deux. Une partie à Paris, une partie chez moi. Ca allait être la course contre la montre, et fatiguant mais bon. Je sais que ce sera beaucoup plus crédible pour ma fanbase si Danielle vient chez ma grand-mère.
- On ne peut pas ne pas venir venir chez ma grand-mère. On doit faire les deux.
- On peut passer deux jours à Paris et descendre ensuite?
- Ok. Je m'occupe du vol Paris/Boulazac. Y'a un petit aéroport à côté de chez moi. Je n'ai pas pour habitude de le prendre mais ce sera toujours plus rapide que de passer par Bordeaux. On fait du mardi au vendredi chez moi et le week-end à Paris. Comme ça on fera une sortie samedi ou vendredi soir à la capitale.
- C'est parfait, je me charge d'informer Adam du coup.
- Yep. Tu arrives à quelle heure mardi?
- Onze heures, heure française.
- Ok. Je serais à l'aéroport, avec une jolie pancarte ! Et attends-toi au plus beau roulage de pelle de ta vie !
- LOUIS ! Tu te brosses les dents avant.
- Oui oui oui oui, je rigole.
Il est vrai que j'ai peut-être joué au jeu d'avoir la plus mauvaise haleine du monde à chacune de nos apparitions publiques ces derniers mois. Un jeu puéril qui aura au moins eu le mérite de me faire rire ! Mais je lui fais tout de même la promesse de ne pas le faire à son arrivée à Paris.
- Tu le promets, hein? me demande-t-elle de confirmer.
Comme si je ne tenais pas mes promesses....
- Oui, ne t'inquiète pas, je rigole.
- Bo, je vais te laisser, je dois voir Taylor dans une heure.
Je hoche la tête de haut en bas et réponds que je dois moi aussi y aller. Je ne suis pas sorti de ma chambre de la journée, et je sais que Mamie doit commencer à fulminer en bas. J'envoie des baisers par le biais de ma caméra à mon amie et nous terminons la conversation.
Je raccroche, rabats mon écran d'ordinateur et me lève enfin de mon lit. Il est dix-sept heures trente ou presque et je commence à avoir faim. Je n'ai pas mangé depuis mon petit déjeuner !
*
Maison Familiale des Tomlinson – Lundi 12 décembre 2016
Louis Tomlinson
Ce matin, je me suis réveillé plus tard que d'habitude. Si depuis le début de mon séjour j'essaie de me caler sur les heures de Charlotte pour pouvoir déjeuner avec elle le matin, j'ai décidé que je ne faisais plus d'efforts. Après notre échange de samedi, nous nous comportons comme si l'autre n'existe pas. Ce n'est sûrement pas la bonne solution mais je ne vois pas comment je peux faire autrement. Ma soeur m'en voudra sûrement à vie vu comme c'est parti...
Il est donc un petit peu plus de neuf heures quand je sors de la douche. J'enfile un jeans simple, un gros pull et descends pour retrouver ma grand-mère et déjeuner avec elle. Nous avons passé la soirée tous les deux hier. Charlotte était chez Liam. Mamie a passé toute la soirée à s'excuser de ne m'avoir rien dit. Elle s'en veut vraiment je crois. Mais je peux aussi la comprendre. Ce n'était pas à elle de me le dire après tout.
Quand j'arrive dans la cuisine, je suis à peine réveillé, les cheveux encore mouillés de ma douche et surtout les yeux collés par le sommeil. J'ai eu Chris au téléphone, tard dans la soirée, qui a approuvé mon choix de script.. Il m'a dit d'en éliminer un avant la fin de mon congès pour que nous puissions choisir le plus approprié à mon retour à L.A. dans quelques jours. Avec le décalage horaire, il devait être vingt-trois heures ou minuit quand il m'a appelé et on est resté un moment au téléphone. On a parlé de la venue de Danielle et il est d'accord sur le fait que nous ne devons pas rester à Paris. Mieux vaut deux ou trois photos postées par nous-même sur les réseaux sociaux avec Danielle, qu'une ribambelle de photos volées ou de fausses paparazzades. Je déteste ça en plus.
Je mets plusieurs seconde avant de réaliser que je ne suis pas seul dans la cuisine. C'est quand j'entends des raclements de gorge à ma gauche que je tourne mon attention depuis la source et que mon regard croise celui de Harry. Merde je l'avais oublié lui. Il doit commencer son travail aux écuries aujourd'hui. Mais... qu'est ce qu'il fait dans ma cuisine?! Je crois d'ailleurs qu'il comprend ma question silencieuse parce qu'il prend tout de suite la parole.
- J'avais pas de vêtements appropriés... ta soeur est partie me chercher ce qu'il faut, répond-t-il clairement gêné.
Je secoue la tête et m'avance jusqu'à la machine à café. Je me verse une tasse puis je me tourne vers lui pour lui en proposer un. Il me sourit avant de hocher la tête en acceptant ma proposition. Je le sers, lui donne sa tasse et Charlotte rentre en même temps dans la cuisine les bras chargés. Elle croise rapidement mon regard en me soufflant un petit "bonjour", et se tourne tout de suite vers Harry.
- J'ai pris des pulls et un manteau dans l'armoire de mon père. Je t'ai aussi trouvé des chaussures. Je pense que tu seras paré pour le froid avec tout ça, dit-elle en déposant la montagne de vêtements sur la table de la cuisine.
- Merci, dit-il en attrapant un des pulls de sa main libre.
J'en profite pour faire couler un café à ma soeur et le lui tend. Elle le prend sans me remercier et je soupire à son geste. Je prends ma tasse et quitte la cuisine. Mais je n'ai pas le temps d'arriver aux escaliers que la voix de Charlotte m'appelle.
- Je dois y retourner, tu veux bien l'accompagner retrouver Niall quand il sera prêt.
Elle ne me laisse pas le temps de répondre qu'elle passe à côté de moi en terminant son café d'une gorgée. Elle pose la tasse sur la commode de l'entrée, enfile son manteau et quitte la maison. Je roule des yeux en secouant la tête et me retourne vers la cuisine. Harry se tient dans l'embrasure de la porte, l'air sincèrement désolé sur le visage. Il a enfilé un vieux pull jacquard bordeaux et blanc de mon père et pour la première fois je suis frappé par la beauté de cet homme. Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas arrêté là dessus avant. Mais là, avec ses cheveux bouclés, ses grands yeux verts, et sa petite fossette il est clairement baisable. Voire même canon.
- Désolé de m'imposer comme ça, me dit-il en se mordant la lèvre inférieure.
Je secoue la tête en me pinçant les lèvres et lui réponds.
- Ne t'inquiète pas. Je suis certain qu'elle l'a fait exprès pour m'embêter. Finis ton café tranquillement, y'a pas le feu au lac.
Il approuve d'un signe de tête et porte sa tasse à ses lèvres tout en me fixant. Je n'arrive pas bien à savoir si son regard me réchauffe ou me transperce. C'est bizarre comme sensation, mais je crois bien qu'il me met mal à l'aise en définitive. Je prends une profonde inspiration et retourne dans la cuisine pour terminer mon café en silence. Une fois terminé, je pose la tasse dans le lave-vaisselle et Harry fait de même avec la sienne. Je lui demande s'il est prêt, il répond d'un hochement de tête et on sort de la maison après s'être habillés.
Il fait un froid de canard putain! Je rentre mes mains dans mes poches tout en réfléchissant deux secondes à l'endroit où je dois retrouver Niall pour lui laisser Harry. A l'heure qu'il est, l'irlandais est forcément en train de nourrire les chevaux, mais dans quelle écurie? Je soupire en secouant la tête et vais directement vers la première sur notre route, sans vérifier que Harry est bien derrière moi.
On arrive rapidement devant la plus grande écurie où sont les chevaux de concours. Je m'arrête net devant les grandes portes alors qu'Harry, lui, pénètre à l'intérieur. Il se tourne vers moi en fronçant les sourcils avant de soupirer.
- Oui, tu ne rentres pas dans les écuries, j'oubliais, dit-il presque moqueusement.
J'ai vraiment envie de lui en mettre une après ses paroles, mais je garde mon calme. Je prends une grande inspiration et passe un pied à l'intérieur, puis le second et je sens mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine. J'entends des hennissements, des coups de sabots dans les portes des boxes, le bruit de la brouette de granulés, Niall est là, c'est l'heure de la bouffe.
- Niall ?! je m'exclame alors.
Même si je suis dans les écuries, enfin... dans l'entrée des écuries, il n'est pas question que j'aille plus loin. Harry me regarde avec toujours autant d'incompréhension et je me retiens de lui hurler dessus. Il n'a aucune idée de l'effort que je fais là, sérieusement !
- Louis ? me répond alors Niall en arrivant à notre hauteur, étonné de me voir ici.
Je crois que je suis moi-même plus étonné que lui de me voir là. Mais là n'est pas le sujet.
- Voici Harry, ton nouveau collège. Ma grand-mère et Charlotte ou Liam j'en sais rien, mais bref, quelqu'un a dû te mettre au courant.
- Oui, votre soeur m'en a parlé, affirme Niall en hochant la tête de haut en bas.
- Parfait. Bon, je vous laisse alors, je dis avant de rapidement sortir de l'écurie sans un regard en arrière pour les deux hommes.
*
Maison Familiale des Tomlinson – Lundi 12 décembre 2016
Harry Styles
Niall est un garçon gentil. Charlotte a passé une partie de la matinée avec nous pour m'expliquer mon travail avec plus de précision et je suis plutôt satisfait. Ce sera de longues journées plutôt fatigantes. On doit donner à manger aux chevaux dès notre arrivée à neuf heures, on doit ensuite faire les boxes puis, mettre les chevaux qui doivent aller en pâture avant de prendre notre pause. On revient ensuite entre seize heures et dix-sept heures pour rentrer les chevaux qui ont été sortis au pré, puis ensuite donner la ration du soir en granulé et en foin, tout en vérifiant que tout va bien dans les écuries. Ma pause de l'après-midi me permet de rentrer chez moi si j'ai envie, ou bien je peux rester sur place.
On a tous mangé chez les Tomlinson ce midi, comme tous les midis qui arriveront d'ailleurs. L'ambiance a été beaucoup plus sympa et agréable que la dernière fois. Charlotte semblait plus ouverte et souriante, sûrement parce que Liam était là. Niall parle beaucoup et prend beaucoup de place. Ca ne laisse pas vraiment le temps de s'ennuyer ni même d'entendre les mouches voler. Elisabeth semble l'apprécier et ne se gêne pas pour lui dire qu'il parle trop quand c'est nécessaire. Niall prend toujours la remarque avec sympathie, s'excuse avec son accent irlandais en rougissant légèrement. Il se tait un instand avant de recomencer à parler à peine deux minutes plus tard. Je crois qu'il ne peut pas s'en empêcher. Louis, lui, n'a pas décroché un mot du repas. Concentré sur son téléphone ou le fond de son assiette. C'est désolant. Je ne sais pas ce qu'il se passe, pourquoi il est comme ça, et je crois que ça a un rapport avec le fait qu'il n'arrive même pas à rentrer dans les écuries. Sauf que je ne compte pas m'en préoccuper. Zayn m'a dit que je devais me méfier de lui, et je compte bien l'écouter.
Après le repas, Charlotte et Liam ont repris leur travail pendant que Niall et moi avons pris le chemin des écuries.
- Tu fais quoi cet aprèm pendant ta pause? me demande-t-il en souriant.
- Je ne sais pas trop. J'ai pas spécialement envie de rentrer chez moi, je vais peut-être traîner par ici. Et toi?
- A part quand j'ai des choses à faire je reste ici pendant mes pauses. Ca fait depuis un an environ que je bosse là. J'ai emmené mon cheval avec moi quand je suis arrivé, donc souvent je prends le temps de m'occuper de lui. Tu veux m'aider cet aprèm? me propose-t-il.
Je hausse les épaules en hochant la tête. Je n'ai de toute façon rien à faire. Je vais devoir m'organiser pour faire quelque chose les jours à venir pendant mes pauses. Niall me sourit et me fait signe de le suivre. Il m'emmène vers les prés un petit peu plus loin et il s'arrête devant une barrière en bois. Il met deux doigts dans sa bouche, siffle et je vois arriver un cheval gris au galop, la queue en panache, les oreilles pointées vers nous en hennissant.
- Je te présente Millésime.
- Il est magnifique...
- Merci. Bon, je dois normalement le monter mais on va lui refaire une beauté ensemble si tu veux, il ressemble à un marcassin avec toute cette boue, rigole Niall en passant dans le pré après avoir pris le licol.
Je le vois passer le licol à son cheval et se rapprocher de l'entrée du pré pour le sortir. Je m'avance prudemment, pas véritablement encore trop à l'aise avec ces grands animaux. Niall me sourit et s'arrête quand j'arrive à sa hauteur.
- Tu peux le caresser. Il est gentil. Il ne mord pas, dit-il en souriant.
Je me pince les lèvres et hoche la tête avant de poser une main sur la tête du cheval en souriant doucement, il est tout doux à cet endroit, c'est assez agréable.
- Il est gentil.
- Il l'est, assure mon nouveau collègue. Bon, on a du travail de décrassage.
J'approuve d'un signe de tête tout en regardant la robe de Millésime qui est couverte de boue. Effectivement, il y a du travail. Je laisse Niall emmener son cheval jusqu'à l'aire de pansage la plus proche et je le regarde l'attacher avant de s'éclipser quelques secondes pour aller chercher son matériel de brossage. Il me tend un étrille en ferraille dont je ne connais même pas l'utilité et il se met à brosser l'animal avec énergie, utilisant une autre brosse dont je ne me souviens pas le nom.
Si ça continue, je vais devoir prendre des notes pour me souvenir de tout.
- Mais tu vas lui faire mal ! je m'exclame en le voyant faire avec autant de vigueur.
Je ne tarde pas à entendre les rires de Niall avant qu'il ne se tourne vers moi.
- Si j'y vais moins fort on y sera encore demain! Et il ne me paraît pas traumatiser l'animal, me dit-il en me souriant.
- Ne te moque pas de moi, j'y connais rien, je bougonne en baissant les yeux.
Il me sourit en secouant la tête avant d'ajouter.
- Ne t'inquiète pas. Tu apprendras vite.
On continue de s'occuper de Millésime pendant un petit moment. Niall en profite pour me dire tout ce que j'ai à savoir sur notre boulot. Même si je sais que dans quelques heures je ne me souviendrai plus de rien. Je crois que j'emmènerai un carnet de note demain pour tout marquer. Niall est tellement bavard aussi que je sais qu'il y a la moitié de ce qu'il raconte qui est à jeter. Mais il me parle avec tellement de passion de son métier que ça me donnerait presque envie de faire ça tout ma vie. Je sais que mon boulot ici va bien se passer, j'ai un bon pressentiment.
Il est dix-sept heures environ quand nous reprenons notre travail. J'aide Niall a rentrer les chevaux que nous avons mis aux prés plus tôt dans la journée, puis on commence à nourrir ceux qui se trouvent dans les différentes écuries tout en discutant.
- Ca fait longtemps que tu es en ville? me demande finalement Niall en me tendant un seau rempli de granulés que je dois aller donner à un cheval.
- Quelques mois ? Je ne sais pas vraiment, je réponds en versant la nourriture dans la mangeoire de l'animal.
- Moi je suis arrivé en france y'a trois ans. Je suis Irlandais. J'ai commencé par travailler dans une écurie en Normandis. C'est là-bas que j'ai acheté Millésime. J'ai eu un véritable coup de coeur. Ensuite, je suis descendu en Dordogne l'année dernière. Quand j'ai vu ce poste passer je n'ai pas hésité longtemps. Beaucoup des meilleurs chevaux du circuit international en saut d'obstacle sont nés ici tu sais. C'est pas un petit élevage de rien du tout. C'est une véritable mine d'or. J'admire le boulot de la famille Tomlinson depuis que je suis gamin en vérité. Les parents de Louis et Charlotte étaient de très grands cavaliers, avoue Niall admiratif et pensif.
Je m'arrête en posant le seau vide dans la brouette et l'interroge du regard. Je sais bien que leurs parents sont morts, Zayn m'en a parlé. Mais je ne savais pas qu'ils étaient cavaliers, ou remarque j'en sais rien. Et puis, ça ne m'intéresse pas vraiment.
Je n'ai pas le temps de répondre ou d'intervenir qu'il remplit mon seau avec la ration suivante et il enchaîne.
- C'est dommage que Louis ait abandonné. C'était le plus doué, affirme-t-il.
Je fronce les sourcils en le regardant et l'écoute continuer. Je n'ai même pas besoin de lui poser des questions, Niall parle beaucoup. Trop.
- Tu sais c'est l'histoire banale. C'était un champion, genre vraiment un champion. Il a remporté toutes les compétitions juniors du pays et en Europe. A dix-huit ans, il intégrait l'équipe de France en prévision des prochains jeux mondiaux, mais aussi des J.O. Tout le monde savait qu'il ferait une carrière exemplaire dans le milieu équestre. Puis, il a fait cette chute y'a six ans. Il est resté à l'hôpital pendant des mois. Et de ce que j'ai compris il n'a jamais plus approché un cheval après ça.
- C'est pour cette raison qu'il ne rentre plus dans les écuries, je murmure tout bas.
Niall approuve d'un signe de tête et reprend.
- Il a chuté avec le cheval de Liam sur un gros concours. Je crois que ce dernier ne pouvait pas courir l'épreuve pour je ne sais quelle raison. Louis et le cheval se sont écrasés dans un obstacle. L'animal a été euthanasié sur place et Louis a été transporté à l'hôpital. C'était une compétition internationale à Aix-la-Chapelle.
Plus j'en apprends, et plus je comprends alors le comportement de Louis. Je n'aurais sûrement jamais dû lui parler comme je l'ai fait ce matin en lui faisant une remarque sur le fait qu'il ne rentre pas dans les écuries. Louis a eu un gros accident qui lui a presque coûté la vie. Sinon, il n'aurait certainement pas passé autant de temps à l'hôpital. Peut-être que sa relation avec Liam s'est détériorée à ce moment là ? Si c'était son cheval à lui, peut-être que Louis le tient responsable de son accident. J'ai entendu l'autre soir qu'ils avaient été très amis par le passé.
Niall pousse la brouette à l'extérieur et on se dirige vers la seconde écurie à nourrir alors que je l'entends reprendre la parole avec beaucoup de sérieux.
- J'espère qu'un jour il remettra le pied à l'étrier. J'ai vu beaucoup de ses parcours sur internet, et il était très très doué. Je comprends qu'une chute pareille puisse faire peur, et encore, s'il ne pouvait plus monter pour des raisons médicales je comprendrais, mais il paraît que ce n'est pas le cas. Personnellement si j'étais né dans sa famille, que j'avais son talent, je n'aurais certainement pas gâché ma vie comme il l'a fait.
Je hoche la tête de haut en bas tout en terminant d'écouter l'histoire de Niall.
- Quand tu auras terminé de raconter mon histoire, tu iras voir ma soeur, elle te cherche Niall, s'exclame alors une voix dans notre dos.
On se redresse tous les deux d'un seul coup avant de s'échanger un regard. On tourne les yeux et on découvre Louis qui se tient là, le visage fermé. Je crois qu'il a entendu une bonne partie des paroles de Niall. Je me mords l'intérieur de la joue en baissant les yeux, après avoir vu le visage du blond virer au rouge. Je l'entends baragouiner un truc avant de s'excuser et de s'éclipser en me demandant de terminer de nourrir les écuries tout seul. Je le regarde s'éloigner en fronçant les sourcils, alors que Louis n'a pas bougé d'un poil.
- C'est moche ce qu'il t'est arrivé, je dis simplement en le regardant.
- Tu ne connais pas l'histoire, donc tu ne peux pas juger le fait que ce soit moche ou pas, répond-il acerbement.
Je roule des yeux alors que je m'apprête à reprendre, il me fait un signe de la main en m'arrêtant tout de suite, prenant lui même la parole.
- Je ne sais pas pourquoi ma grand-mère t'a ramassé comme ça sur le bord de la route, mais si c'est pour foutre ton nez où ça ne te regarde pas, je ferais ce qu'il faut pour que tu ne restes pas Harry. Si j'étais toi, j'arrêterais tout de suite de me mêler de ce qui me regarde pas.
- Tu as peut-être vécu un accident qui te marquera toute ta vie Louis, mais ça ne te donne pas le droit de traiter les gens comme de la merde !
Je le vois lever les yeux au ciel en secouant la tête, comme si je venais de dire une aberration sans nom.
- Tu n'as aucune idée de ce que j'ai vécu Harry. Crois-moi. Et je peux faire de ta vie un enfer. Alors je serais toi je me la fermerais.
- Ca ne peut pas être pire que de là d'où je viens, je réplique simplement avant de tourner les talons et de rentrer dans la seconde écurie avec ma brouette de grains.
De toute façon, il ne me suivra pas à l'intérieur, ça lui fait trop peur.
Pauvre chaton.
#ARBHfic / Réagissez sur Twitter !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top