CHAPITRE N°5
Centre ville de Périgueux - Mercredi 18 Janvier
Louis Tomlinson
Je suis arrivé en France hier soir grâce à Léo. Même si ce gars soit totalement jeté, il a tout de même un coeur immense. Il n'a pas hésité une seconde à nous embarquer pour la France avec Danielle en apprenant l'état de ma grand-mère. On a attéri au petit aéroport de Bergerac à une heure de chez moi. Le plus proche ne pouvait pas nous accueillir car le jet de Léo était trop grand. Nous n'avons vraiment pas la même valeur avec ce cher Léo...
Une fois arrivé à l'aéroport, nous avons pris un taxi pour rentrer à Périgueux. Une heure plus tard, je retrouvais ma soeur, Liam et Eleanor. Ils n'avaient pas encore pu voir Mamie qui était en chirurgie. J'ai dit à tout le monde de rentrer, que je restais là pour attendre des nouvelles, mais personne ne m'a écouté évidemment. On s'est donc installés dans la salle d'attente, à attendre des nouvelles de Mamie.
Le chirurgien cardiaque est finalement arrivé un petit peu après six heures du matin. Le médecin nous a donné des nouvelles rassurantes mais tout de même assez grâves. Après sa crise cardiaque et les différents examens passés, les médecins ont décelé une malformation cardiaque nécessitant une intervention. Après cela, ils lui ont posé un pacemaker pour aider son coeur à battre. Et ils nous ont assuré qu'elle était reparti pour dix ans ! Ce qui nous a tous rassuré je pense. Charlotte et moi sommes allés passer un moment avec Mamie avant que tout le monde ne rentre pour dormir. Nous venions de passer une nuit blanche dans un hôpital après tout !
Charlotte et Liam ont emmené Danielle et Léo avec eux, pendant que moi je les ai laissé partir en déclarant que j'avais besoin de prendre un petit peu de temps pour moi. Mais je crois que Liam a tout de suite compris où je voulais aller et il a déclaré qu'il s'occupait de tout. Je l'ai remercié d'un signe de tête et je suis sorti de l'hôpital à pied. J'ai traversé la ville en réfléchissant à tous ces évènements et quelques minutes plus tard je suis en face de chez Harry. Je pousse la porte d'entrée de l'immeuble, monte à son étage et frappe.
La porte s'ouvre sur un Harry à peine réveillé, les cheveux en bataille et le regard fatigué. Je me pince les lèvres, le regard humide.
-Est-ce que tu pourrais recommencer à me détester demain et... me prendre dans tes bras? J'ai besoin de toi, je lui souffle d'une voix éraillée à demi cassée.
Il n'hésite pas, ouvre ses bras et je vais me réfugier contre lui en retenant mes pleurs. Mais lorsque je sens ses bras entourer ma taille, je ne résiste pas longtemps et je fonds en larme au creux de son cou.
- Je suis là Louis. Ok ? Je suis là, souffle-t-il à mon oreille en me berçant. Dis-moi juste comment va ta grand-mère.
- Elle va bien aller...
J'inspire profondément en fermant les yeux, me concentrant sur ma respiration pour essayer de me calmer. Je ne sais pas si ce sont ses caresses dans mon dos, son odeur, ou sa présence, mais il m'apaise. Harry arrive à me calmer et me déstresser après un long moment dans le creux de ses bras. On reste là, sur le pas de sa porte pendant un moment, son appartement grand ouvert. Puis quand j'arrive enfin à me calmer, il se détache lentement de moi en me faisant entrer à l'intérieur.
Il ferme la porte derrière moi et je reste bloqué dans son entrée pendant un long moment. Le salon que je découvre n'a rien à voir avec celui que j'ai quitté il y a quelques semaines. Il est meublé, chaleureux, lumineux, et accueillant. Il y a même des cadres aux murs, une télé et un plaid sur le canapé. Je me retourne vers la cuisine qui semble avoir subi le même sort. Je me retourne vers Harry le regard interrogateur avant de hausser des épaules.
-Zayn n'a pas supporté de voir l'état de mon appartement, donc il l'a meublé. Tu veux un thé? un café
-Je veux bien un thé s'il te plait, je réponds dans un hochement de tête.
Il se dirige alors vers la cuisine et je vais m'installer sur le canapé. J'inspire profondément et lutte pour ne pas fondre en larmes de nouveau. Ma grand-mère va bien, elle a été opérée, elle a survécu à l'opération et ça va aller. Elle ne s'est pas encore réveillée, ça risque de mettre du temps, le médecin nous l'a dit, mais ça va aller.
Je me pince les lèvres en fermant les yeux et me frottant les paupières avant de sentir Harry revenir vers moi. Il s'assoit à mes côtés et glisse une tasse entre mes mains. Je rouvre les yeux, plonge mon regard dans le sien et le remercie silencieusement.
-alors ?
-Elle a fait une crise cardiaque à cause d'une malformation au coeur.
-Oh... souffle-t-il en grimaçant.
-Elle a été opérée toute la nuit, et ils lui ont posé un pacemaker. Normalement tout devrait rentrer dans l'ordre mais... j'ai eu tellement peur Harry, je murmure en fermant les yeux.
-Louis, Elisabeth est une battante. Je n'ai aucun doute là-dessus. Ok ? Ca va aller.
Je hoche lentement la tête de haut en bas en me pinçant les lèvres. Je pense que je me souviendrai toute ma vie de l'appel de ma petite soeur. Elle était en détresse et moi à l'autre bout de la Terre. J'ai mis plus de douze heures avant d'arriver jusqu'à elle et ce n'est pas bien. J'aurais dû être là pour elle beaucoup plus rapidement!
-Je n'étais pas là. Quand Mamie a eu sa crise cardiaque je n'étais pas là. Charlotte a sûrement eu la peur de sa vie, et elle était toute seule Harry. Je lui ai promis que je ne l'abandonnerai plus, mais je n'étais pas là. Mamie aurait pu mourir que je n'étais pas là.
Je sens mon regard s'humidifier de nouveau et les larmes revenir. Je secoue la tête de gauche à droite et fonds en larmes. Je sens Harry retirer la tasse de mes mains et m'attirer à lui. Je me blottis instinctivement contre son torse en fermant les yeux, essayant de me ressaisir. Mais putain que c'est dure ! Je me sens nul parce que j'ai promis à ma soeur qu'à partir de maintenant je serai là, que je ne referai pas les mêmes erreurs. Mais le résultat est toujours le même. Quand elle a besoin de moi rapidement, je mets des heures à venir.
-Tu es là. C'est ça le principal Louis. Tu es là, affirme Harry en me berçant contre son coeur.
-J'aurais pu être là dès que c'est arrivé.
-Tu vis à des milliers de kilomètres. C'est normal que tu mettes du temps pour arriver Lou.
Je renifle légèrement et ferme les yeux. Je profite de cette étreinte parce que je sais que je n'aurai sûrement pas le droit à un autre moment aussi doux et tendre que celui-ci avec Harry avant longtemps. C'est peut-être même la dernière fois qu'il me prend dans ses bras.
Lors de notre dernier échange, il m'a clairement dit que j'étais mort à ses yeux. Alors je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si ... compréhensif avec moi en me trouvant sur le pas de sa porte ce matin. Il aurait pu me claquer la porte au nez avec un "va te faire foutre" bien mérité. Ce qui prouve deux choses: Harry tient à moi, et il a un coeur. A sa place, je ne sais pas si j'aurais été capable d'agir comme lui. J'aurais sûrement eu envie de me frapper et de me foutre dehors. Mais non, Harry a pris sur lui et il a accepté de m'accorder sa tendresse et son réconfort le temps de quelques minutes. Et je compte profiter un maximum de ces minutes de bonheur.
-Hazz ?
-oui Lou ?
-Merci. De... passer outre.
-Je n'oublie pas, je ne pardonne pas Louis. Mais j'ai eu peur de perdre ta grand-mère moi aussi. J'en souffre, et je sais la peine et la peur que tu dois ressentir. Alors je laisse mon amertume de côté et je suis là pour toi. Mais ça ne veut pas dire que tout est effacé, me prévient-il.
J'inspire profondément et hoche la tête de haut en bas. Je sais tout ça parce que je ne suis pas idiot. Je me doute bien que je n'aurais qu'une seule chance comme celle-ci. Qu'il ne m'ouvrira pas sa porte comme il vient de le faire à chaque fois que j'en aurais besoin. Mais là, nous parlons de ma grand-mère, mon pilier, mon model...qui a failli mourir.
-Je sais, et j'en ai conscience Harry. Mais merci quand même.
Il approuve d'un signe de tête, inspire profondément et embrasse mon front.
Il me manque. Tellement. Sa bouche, ses lèvres, ses mains, ses doigts, sa peau, son toucher, ses caresses, son tout. Lui. Lui tout entier me manque. Alors le sentir si doux et tendre avec moi en sachant que ce n'est qu'éphémère me fait d'autant plus mal.
-Je serais un monstre de ne pas être là pour toi à un moment aussi triste de ta vie. J'ai mis quelques heures à peine à quitter la Corse après la mort de mes parents. Mais je l'ai réalisé que quelques jours plus tard. J'ai vécu la mort de mes parents seul, dans une gare à Marseille. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant des heures et des heures. Il n'y avait personne à part quelques sans-abris. Il faisait froid et noir. Je ne le souhaite à personne Louis. Personne. Alors je serais sans-coeur de te laisser vivre ça seul.
Je renifle doucement en ouvrant les yeux et cherchant son regard. Je le vois brillant et mouillé. Une larme roule le long de sa joue et vient se perdre au coin de ses lèvres. Il secoue lentement la tête de gauche à droit et ferme les yeux avant que je n'ajoute.
-Tu n'es plus seul Harry, je murmure en glissant une main contre sa joue.
-Tu es là maintenant Louis. Mais jusqu'à quand?
Je me mords l'intérieur de la joue à ses mots et me redresse en me dégageant de son emprise. Je glisse une main dans mes cheveux et ferme les yeux. Mais je sens rapidement un de ses bras entourer ma taille et m'attirer à lui.
-On... va dire que pour aujourd'hui tout est pardonné et ... je suis désolé pour ce que je viens de dire. Alors... viens là.
Je souris faiblement et me laisse entraîner vers lui. Je me cale correctement contre lui et ferme les yeux en le sentant étaler un plaid sur moi. Il se penche sur mon visage, embrasse le coin de mes lèvres et murmure.
-Maintenant dors.
Et il ne m'en faut pas plus pour me laisser emporter par les bras de morphée.
*
Centre ville de Périgueux - Mercredi 18 Janvier
Harry Styles
Je me décide à enfin réveiller Louis un peu avant midi. Quand j'ai compris qu'il avait besoin de sommeil et qu'il était épuisé, j'ai envoyé un message à Liam pour lui dire que je ne pourrai pas venir travailler ce matin parce que Louis était avec moi. Il m'a dit qu'il comprenait, de m'occuper de son ami et de venir dans l'après-midi.
J'ai passé ma matinée à regarder Louis dormir dans mes bras. J'ai eu envie de lui pardonner dix mille fois au moins, mais à chaque fois que j'y ai pensé, ma raison est revenue à la charge en me donnant un coup de fouet pour me rappeler le mal que j'ai ressenti quand il est parti il y a trois ou quatre semaines environ. Si je m'écoutais, je serais déjà en train de parcourir son corps de mes lèvres, mais je dois être fort. Si je cède, je sais que je vais finir par le regretter.
Je définirais ma relation avec Louis comme celle du parfait amour de vacances. Celui qui est fort et intense, qui nous marque et nous change. Celui où on aime sans compter, sans aucune raison. Mais qui nous quitte quand même à la fin de l'été et qui nous laisse totalement démuni face au monde. Je voudrais dire que ce n'est pas vrai, qu'on est plus fort que ça, que même un océan ne pourra pas nous éloigner, mais le fait qu'il soit parti sans rien me dire la dernière fois prouve bien le contraire.
Je glisse lentement ma main le long de sa joue avec tendresse et dépose mes lèvres sur le bout de son nez. Je le sens frémir et secouer légèrement la tête en bougonnant. Il est aussi adorable qu'un bébé. Je laisse ma bouche continuer sa course le long de sa joue et de sa mâchoire, réalisant que je voudrais pouvoir le réveiller ainsi tous les matins. Sa petite voix s'élève au bout de quelques minutes de délicats baisers.
-Je ne veux pas me réveiller.
-Il va falloir pourtant. Il est presque midi, et j'ai déjà loupé ma matinée de travail Lou.
-C'est moi ton patron. Reste là, souffle-t-il en s'accrochant à moi.
Je ne peux retenir mes éclats de rire et secoue lentement la tête de gauche à droite. J'inspire profondément et laisse mes doigts glisser dans ses cheveux avec tendresse.
-Il faut que tu te lèves Loulou. Je vais t'emmener voir ta grand-mère, je lui murmure.
-Tu ferais ça ?
-Oui. Je vais te déposer à l'hôpital avant d'aller bosser.
Je l'entends soupirer avant de rouler sur le dos en glissant sa tête sur mes genoux. Il se frotte lentement les paupières en baillant et relève le regard sur moi. Je lui offre un doux sourire, incapable de me fermer et d'être aussi froid que je le devrais normalement. Je ne peux pas. Pas après l'avoir serré dans mes bras pendant plusieurs heures.
Je laisse une de mes mains retourner dans ses cheveux et il soupire lourdement en fermant les yeux.
-Tu crois qu'elle sera réveillée ?
-Elle a subi une grosse intervention Lou. Ca va sûrement prendre du temps.
-Oui. Je ne dois pas m'inquiéter.
-C'est normal que tu t'inquiètes, j'affirme en hochant la tête.
-Hmm...
-Allez, on y va.
-Oui.
Je le sens se redresser en s'étirant et je pose mon regard sur lui. De lourdes cernes entourent son regard, et ses cheveux sont tous droits, dressés sur sa tête. Il est aussi adorable qu'un gamin que l'on vient de lever de la sieste. Il se tourne vers moi, m'offre un sourire timide et me demande :
-Je peux prendre une douche? Je ne suis pas repassé à la maison depuis que j'ai quitté L.A. et j'ai besoin de me réveiller là.
-Oui bien sûr, viens, je lui dis, lui faisant un signe en me levant.
Il se lève à son tour et me suit jusqu'à la salle de bain. Je lui sors une serviette propre et lui propose quelques fringues. Il accepte avec un hochement de tête et quand je lui ramène un jogging, un t-shirt et un pull pour qu'il puisse s'habiller après être passé sous l'eau, il est déjà sous la douche. Je fais les gros yeux en déposant rapidement le tout sur l'évier et sort en refermant la porte derrière moi.
Louis ressort quelques minutes plus tard avec une bien meilleure mine. Evidemment, on voit qu'il n'a pas dormi depuis une éternité, mais il semble allait mieux.
-Tu veux manger un truc?
-Non merci. C'est déjà sympa de... t'être occupé de moi comme ça. Je ne vais pas abuser non plus.
Je secoue la tête sans rien répondre et j'attrape mon manteau et mes bottes en caoutchouc. Je les enfile rapidement et on quitte l'appartement avec Louis.
*
Quand j'arrive au domaine après avoir déposé Louis, il est presque treize heures. J'ai pris le temps de m'acheter un sandwich sur la route que je mangerai dans l'après-midi. J'arrive de toute façon à l'heure de la pause, donc je n'aurai aucun mal à trouver un moment pour déjeuner. Je gare ma voiture au moment où Liam et Niall sortent des écuries pour aller manger à la maison familiale des Tomlinson. Ils m'adressent tous un signe de la main.
-Alors, on s'est pas réveillé ce matin? se moque Niall en arrivant à ma hauteur.
Je roule des yeux secoue la tête et Liam sourit en ajoutant.
-Ca arrive à tout le monde l'irlandais, alors ne te moque pas.
-Effectivement, j'assure en souriant.
-Niall tu peux aller déjeuner, je dois voir un truc pour le jumping avec Harry, déclare alors le jeune Payne en tournant les yeux vers le blondinet.
Niall fronce les sourcils au même moment que moi. Le jumping est dans quinze jours, et ce n'est pas forcément le moment idéal pour avoir une discussion à son propos. Je m'apprête à le faire remarquer quand Niall l'ouvre avant moi.
-Venez déjeuner ! Vous aurez tout le temps d'en parler ensuite !
-Niall, j'insiste, ajoute Liam en plantant son regard dans le sien.
Niall roule des yeux, hoche la tête et s'éloigne vers la maison. Liam attend qu'il soit entré pour se retourner vers moi.
-Je pensais que tu reviendrais avec Louis.
-Je l'ai déposé à l'hôpital avant de venir.
-Oh... d'accord. J'y emmènerai Charlotte après le déjeuner si elle est réveillée. Elle s'est couchée en arrivant. Et... Comment va Louis?
Je hausse des épaules en me pinçant les lèvres. Je ne sais pas vraiment quoi répondre à Liam. Louis ne va pas bien, sa grand-mère est à l'hôpital et il s'en veut de ne pas avoir été là. Il ne se serait sûrement jamais pardonné d'avoir été absent si cette crise cardiaque avait été fatale pour Elisabeth. Je ne veux évidemment pas penser à cela, mais ça aurait pu être le cas !
-Il est fatigué et inquiet. Il a dormi une bonne partie de la matinée, et je n'ai osé le réveiller qu'à midi, je lui explique en me mordant l'intérieur de la joue.
-Tu as bien fait. Charlotte était tellement soulagée de le voir arriver si vite, m'avoue Liam.
-Il s'en veut.
-Pourquoi ? interroge le jeune homme en fronçant les sourcils.
-De ne pas avoir été là. D'être parti. Je crois qu'il regrette.
Liam se pince les lèvres et soupire. Il glisse ses mains dans ses poches, comme pour réfléchir, avant de répondre :
-Il n'a jamais été aussi proche de Charlotte en cinq ans. Il a véritablement fait comme il le pouvait, aussi rapidement qu'il a pu. Je ne vois pas ce qui aurait pu changer.
-Ca aurait changé s'il était resté ici. En France.
-Tu n'as pas le droit de lui reprocher d'être parti Harry. Il n'habite plus ici, dit-il durement.
-Je ne lui reproche rien du tout Liam ! Je te dis juste ce que je ressens. J'ai passé une heure à le consoler parce qu'il s'en voulait d'avoir mis aussi longtemps à venir, parce que si ça grand-mère était décédée, il n'aurait pas pu lui dire au revoir. Il s'en voulait pour tout ça ! Mais moi je ne lui ai rien dit.
-Hmm.
Je soupire et lève les yeux au ciel en secouant la tête.
-J'aurais pu faire le connard. J'aurais pu lui fermer la porte au nez quand il est arrivé ce matin comme une fleur chez moi. Mais je ne l'ai pas fait. Tu sais pourquoi ? Parce que je suis amoureux de lui ! Parce qu'en quelques jours à peine, je suis tombé amoureux d'un gars qui n'en a sûrement rien à faire de moi. J'ai cru que je pourrais l'oublier avec Luke, c'était d'ailleurs idiot, mais j'y ai cru. Il a fallu qu'il arrive comme ça chez moi un matin, et je replonge. Alors qu'il m'a abandonné y'a presque un mois.
- Si tu l'aimes, tu devrais arrêter de coucher avec Luke et te concentrer sur Louis. Il mérite d'être heureux et il a besoin de toi. Et je suis prêt à mettre ma main au feu que s'il est parti, c'est justement parce qu'il tient à toi et qu'il a pris peur.
Je roule des yeux en me mordant l'intérieur de la joue, m'évitant de répondre quelque chose trop abruptement. J'inspire profondément et l'entends reprendre sans que j'ai le temps de répondre.
-Harry. Par pitié, ne jouez pas au jeu du "je t'aime, moi non plus". Parce que non seulement vous allez vous faire du mal, mais en plus vous allez perdre du temps inutilement.
J'ai envie de lui répondre, j'ai envie de lui dire d'aller se faire foutre mais... mes mots restent coincés dans le fond de ma gorge. Parce que je sais qu'il a raison.
Je me pince les lèvres, secoue la tête et me dirige vers la maison sans une parole de plus.
*
Nous avons passé une fin de journée assez mouvementée. Il a plu pendant une bonne partie de l'après-midi, si bien qu'à dix-huit heures, lorsqu'on boucle les écuries après avoir terminé de nourrir avec Niall, je suis trempé et lui aussi. Charlotte qui a dormi pendant presque toute la journée et qui est venue nous aider à nourrir nous a proposé de prendre une douche avant de rentrer. Niall a décliné en disant qu'il allait directement chez Gigi à quelques kilomètres d'ici, alors que moi j'ai accepté avec grand plaisir.
On ferme donc rapidement les écuries, on dit au revoir à Niall et on part vers la maison, sous la pluie.
-Tu n'es pas allé voir Elisabeth ?
-Non. Louis y est, elle ne s'est toujours pas réveillée donc... il m'a dit de rester à la maison. Je me suis réveillée tard dans l'après-midi de toute façon, m'explique-t-elle en passant la porte d'entrée.
Nous nous déchaussons, retirons nos vêtements de pluie et je pourrais même enlever tout le reste. J'ai l'impression de ressembler à une grosse éponge ! Je soupire en relevant les yeux vers Charlotte qui se moque gentiment de moi.
-Déshabille-toi. Je vais mettre tout ça à laver et je te le rendrai demain. Je te mets des affaires propres de mon frère dans la salle de bain. Ok?
Je hoche rapidement la tête, enlève mon jean, mes chaussettes, mon pull et mon t-shirt qui sont trempés et je monte rapidement à l'étage en frissonnant. Charlotte me donne les vêtements au vol et je me glisse dans la salle de bain toute chaude avec un soupire de réconfort. J'enclenche l'eau chaude, retire mon caleçon et prends une longue et délicieuse douche. Qu'est ce que ça fait du bien de pouvoir sentir l'eau chaude détendre mon corps après la rincé que je me suis prise sur la tête toute l'après midi. J'aurais mieux fait de rester chez moi... ou avec Louis à l'hôpital. Je repense à ce que Liam m'a dit. Il n'a pas tord après tout. A jouer au jeu du chat et de la souris, on risque de se faire du mal et de perdre du temps. Je sais que les cartes sont entre mes mains, mais ... je ne sais pas si je suis prêt à balayer ces dernières semaines de tristesse d'un revers de la main.
Je soupire largement en sortant de la douche et m'enroulant dans une serviette de bain propre. Je me sèche rapidement, enfile mon caleçon et les vêtements que Charlotte m'a donnés plus tôt. Je souris légèrement me voyant dans les vêtements de Louis légèrement trop petits. J'ai l'impression de revenir des semaines en arrière quand ils m'ont hébergé lorsque j'ai été malade et que j'ai porté les habits de Louis pendant quelques jours. Je souris, arrange mes cheveux dans le reflet du miroir et plie la serviette que je viens d'utiliser pour la laisser sur le lavabo.
Je sors de la salle de bain au moment où la porte de la chambre de Louis s'ouvre... un homme uniquement vêtu d'un caleçon. Je m'arrête net et découvre alors Léonardo Dicaprio à moitié nu dans le couloir qui m'observe avec de grands yeux. Un sourire se dessine sur ses lèvres et il m'adresse un signe de la main.
-Hey, i'm Leo. And you are ?
Léo mon cul ouais !
Je me pince les lèvres, inspire profondément et secoue la tête. J'ai entendu Charlotte et Liam rigoler un midi au petit déjeuner après avoir lu que le frère de la jeune fille avait une liaison avec la star d'Hollywood depuis son retour à Los Angeles. Je ne suis pas adepte de ce genre de lecture et je n'y ai pas cru une seconde. Mais qu'est ce que Léo fait là alors ?!
-Buddy, are you ok ? What's wrong ?
Et en plus il parle anglais ! Calme-toi Harry. Calme-toi. Je me pince les lèvres et secoue la tête avant de passer à côté de lui en le dévisageant et je descends les escaliers à toute vitesse.
Louis. Louis est venu me voir ce matin chez moi, alors qu'il est arrivé accompagné ! Il se fout de ma gueule. Il doit être au courant pour Luke et veut me le faire payer ! Ce n'est pas possible autrement. Louis. MON Louis se tappe Léonardo Dicaprio !
J'entends Charlotte m'interpeller quand j'arrive dans l'entrée.
-Harry ! Tu ne veux pas rester dîner avec nous ? Louis arrive.
-Non je rentre, j'ai promis à Luke de passer la soirée avec lui, je réponds en avalant difficilement ma salive sans accorder un regard à Charlotte.
-Tu... Quoi ? réplique Liam dans mon dos.
Je soupire et secoue la tête. Je me retourne vers eux et me pince les lèvres.
-Je dois passer la soirée avec Luke. Charlotte merci pour la douche et les vêtements, je te ramène tout ça demain. Bonne fin de journée.
J'attrape mon manteau trempé, remets mes bottes et je quitte la maison en claquant la porte.
*
Domaine des Tomlinson - Mercredi 18 Janvier
Louis Tomlinson
Mamie ne s'est toujours pas réveillée quand je quitte l'hôpital un petit peu après dix-neuf heures. J'ai passé l'après-midi là-bas. Assis dans le fauteuil auprès de son lit, à lire un roman, attendant désespérément qu'elle ouvre un oeil, en vain. J'ai longuement discuté avec son chirurgien avant de partir et il m'a assuré que c'était normal. Mamie est âgée, elle doit se remettre de l'intervention qui a été assez lourde pour elle. Il est confiant quant à sa récupération. Je voudrais pouvoir l'être autant que lui.
J'ai donc pris un taxi pour rentrer chez moi. Je paye ma course, remercie le chauffeur et je remonte tranquillement jusqu'à la maison. Je pousse la porte d'entrée et je fronce les sourcils en entendant de la musique en provenance du salon. Je pose mon manteau et me dirige vers la pièce. Charlotte et Danielle sont en train de danser, bières à la main, pendant que Liam et Léo s'empiffrent de crêpes. Je fronce les sourcils face à cette vue tout droit venue d'un autre monde et quand la musique cesse, tous les regards se tournent vers moi. Je vois les yeux de Charlotte s'arrondir avant qu'elle ne traverse la pièce pour venir se blottir contre moi. Je souris, resserre mes bras autour d'elle et embrasse sa joue avec tendresse.
-Merci... souffle-t-elle à mon oreille.
-C'est normal, je lui affirme en la berçant contre moi.
Elle me relâche en souriant tendrement et j'embrasse sa joue une dernière fois avant de m'avancer vers Liam et Léo. Je leur serre la main pour les saluer et je vais embrasser Danielle.
-On fait des crêpes, on boit de la bière et on ne m'attend même pas ? je souffle faussement vexé. Qu'est ce que nous fêtons d'ailleurs ? j'interroge en les regardant tour à tour en souriant.
-Que Mamie va bien, sourit fièrement Charlotte en attrapant une bière qu'elle me tend.
Je la remercie dans un hochement de tête et je lève ma bouteille en verre. Les quatre viennent teinter les leurs avec la mienne et je prends ma première rasade de bière en soupirant largement. Je me laisse tomber sur le canapé à côté de Léo et il m'adresse un sourire.
-What's up mate ?
-Oh fais pas chier et parle français, je sais que tu parles très bien Léo, je rigole en portant ma bière à mes lèvres.
-Il nous fait croire depuis tout à l'heure qu'il parle pas un mot et nous oblige à parler anglais ! se défend alors Liam en fronçant les sourcils.
Je rigole en roulant des yeux. Pourquoi ça ne m'étonne pas?
Léo déclare ne pas parler français, alors que lors de notre première rencontre son plus grand jeu à été de me parler en français justement ! Il a travaillé d'arrache pied après un pari que je lui ai lancé. Il a aujourd'hui réussi à presque totalement gommer son accent américain. En plus, je suis pratiquement certain que son vocabulaire est beaucoup plus riche que le mien !
Mon ami pouffe de rire à côté de moi, je vois Liam et Charlotte secouer la tête, et Danielle sourit. Je crois que je ne pourrai jamais assez remercier mes amis d'être venus avec moi en définitive. Parce qu'ils ne prennent pas uniquement soin de moi, mais de ma famille aussi...
-BON. j'ai le droit de manger des crêpes, où vous avez tout englouti avec Titanic? j'interroge Liam.
Mon ami acteur lève les yeux au ciel pendant que les trois autres pouffent de rire. Liam m'assure que je peux manger car il en reste bien assez. Je me penche pour attraper une crêpe et la tartine de Nutella tout en me disant que si Mamie était là elle me gronderait de manger cette pâte à tartiner. Elle ne cesse de lutter contre celle-ci depuis la nuit des temps. Elle cachait méticuleusement chaque pot que ma mère pouvait acheter lorsque nous étions enfants avec Charlotte.
Je relève les yeux et souris en croisant le regard de ma petite soeur.
-Avouez que vous profitez de l'hospitalisation de Mamie pour manger tous les aliments proscrits, je leur dis en regardant Liam et ma soeur.
Charlotte ne cherche même pas à me contredire. Elle rigole sincèrement et hoche la tête de haut en bas.
-Ou bien je cache un pot dans ma chambre depuis des années. Il fallait juste savoir où le chercher mon cher Louis, dit-elle fièrement.
Mon regard s'arrondit face à ses mots et je fais les gros yeux.
-Oh ! Et on me l'a caché ?
Elle rigole, hoche la tête et ajoute.
-Crois-moi tu n'aurais pas envie de manger celui qui est dans sa chambre, répond Liam en me regardant.
Je le regarde avec de gros yeux, secoue la tête et Charlotte rougit fortement, avant de se racler la gorge et d'ajouter, sur le ton de la rigolade.
-Si tu voulais le savoir, il fallait être là plus souvent mon grand, dit-elle avec un clin d'oeil.
Mais pour la première fois, elle ne me dit pas ça méchamment, elle me le dit avec le sourire, pour me chambrer et se moquer de moi. Pour la première fois, Charlotte rigole de mon départ et de mon éloignement. Mon sourire s'agrandit pendant que je déguste cette fameuse crêpe au Nutella. Ca fait du bien d'être à la maison. Je regrette d'être rentré à cause d'un événement comme celui-ci. Mais je suis bien ici.
Seule ombre au tableau de cette soirée qui semble bien se terminer malgré la situation, l'absence d'Harry. Au fond de moi j'espérais le trouver en rentrant de l'hôpital. J'espérais le voir avec eux ce soir... Je pensais qu'après la matinée que nous avions passée, il serait toujours là à mon retour. Je sais que tout ça n'efface en rien mon geste et ma fuite, mais je pensais tellement qu'il serait là.
Harry...
Je soupire lourdement et attrape mon téléphone pensif. Peut-être devrais-je lui envoyer un message, le remercier et lui dire que j'aurais voulu être là. Il ne pouvait pas deviner que je l'attendais et que je voulais le voir ce soir. J'aurais peut-être dû lui en parler ce matin quand il m'a déposé à l'hôpital.
Je pianote rapidement sur mon téléphone en arrivant sur la dernière conversation que nous avons eu. Elle remonte à quelques semaines maintenant. Avec son fameux "tu es mort pour moi". J'avale difficilement ma salive, essaie de passer outre et écris un nouveau sms avant d'appuyer sur envoyer.
Text to Harry : "Merci encore pour ce matin Harry, je crois que j'aurais voulu que tu sois là avec nous ce soir... parce qu'aussi étonnant que ça puisse paraître, et malgré le peu de temps que tu es là, tu fais aussi partie de la famille. L."
J'espère seulement qu'il va me répondre. Qu'il ne va pas prendre au pied de la lettre les premiers mots que je lui ai dit ce matin en arrivant chez lui. J'espère sincèrement qu'il ne va pas recommencer à me détester.
J'ai besoin de lui. Pas seulement pour me soutenir dans cette épreuve. J'ai besoin de lui. Tout court.
Mais la soirée passe et je n'ai aucune réponse de Harry.
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#ARBHfic _ Et voila un nouveau chapitre. MAMIE VA BIEN ! Si ce n'est pas beau ça ehehe. Vous avez eu peur, vous avez cru qu'elle allait mourrir mais en vrai, sans Mamie, cette histoire ne pourrait plus fonctionner. Elle est le ciment de la fiction !
Nous avons H & L qui passent du temps ensemble mais H dit bien les choses clairement, histoire de faire comprendre que non il ne lui pardonne pas malgrès les évènements, mais qu'il est là pour lui.
Ensuite... H voit Léo, ... pas malin le Léo en meme temps !
L revient, discussion avec tout le monde, il envoie un message, pas de réponse...
A suivre.
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