Chapitre n°19

Centre ville de périgueux – mardi 27 décembre

Louis Tomlinson

J'ai passé le reste de la matinée avec Mamie. On a cuisiné, et longuement discuté de tout et de rien. J'avais besoin de passer quelques heures avec elle. Et ça m'a bien prouvé mon envie de peut-être revenir plus souvent en France.

Elle m'a semblait tellement heureuse de nous voir comme ça avec Charlotte, il y a de quoi en même temps... je pense qu'elle désespérait vraiment de nous revoir nous entendre. Elle a tout fait pour que ça aille mieux. Avec plus ou moins de maladresse, comme elle sait si bien le faire, mais elle a fait tout ce qu'elle pouvait. Finalement, nous n'avons pas eu besoin d'elle, seulement d'un cheval et d'un petit peu moins de fierté.

Puis, j'ai passé une partie de l'après-midi avec Liam. Je ne sais pas comment nous nous sommes tous les deux retrouvés dans les rues de Périgueux à faire les boutiques, mais en tout cas on y était. Je crois que nous avions besoin d'un dernier moment ensemble. Je lui ai évidemment refait le sermon du grand-frère ! Je lui ai dit que s'il faisait du mal à ma sœur je lui arracherai les yeux. Puis, j'ai fini en lui disant que je suis heureux que ce soit lui et pas un autre auprès d'elle. Elle comme lui, ils méritent tous les deux d'être heureux, et je sais qu'ils y arriveront ensemble.

On a pris un café, je l'ai raccompagné jusqu'à sa voiture et je suis allé jusqu'à l'appartement d'Harry. Je me suis retrouvé face à une porte fermée, réalisant que je n'avais aucun moyen d'entrer en contact avec lui puisque je n'ai pas son numéro de téléphone. J'ai attendu qu'un voisin entre dans l'immeuble pour entrer en même temps, puis j'ai frappé à sa porte en arrivant à son étage. Malheureusement, sa porte est restée fermée. Je me suis donc assis devant sa porte, en espérant qu'il rentrerait bientôt.

Puis, le miracle s'est produit alors que je surfais tranquillement sur les réseaux sociaux. J'ai vu la porte d'en face s'ouvrir, Harry en sortir et j'ai souri. Je me suis redressé, il s'est approché et nos corps sont entrés en contact. Il a passé ses bras autour de moi, j'ai fait de même et nos lèvres se sont retrouvées.

Quelques secondes plus tard nous étions dans son appartement.

Maintenant nous sommes nus, l'un contre l'autre, sur son canapé. Il somnole sous moi et je caresse doucement du bout des doigts l'un des tatouages de son torse. L'ancre que je lui ai offerte reposant sagement à quelques centimètres de mes doigts. J'aime l'idée qu'il ait ce cadeau de moi qu'il n'enlève jamais.

- On fait quoi ce soir ? murmure-t-il en rouvrant les yeux.

Je souris en me redressant pour pouvoir capter son regard et je hausse les épaules.

- Nous ne devions pas sortir ?

- Si, nous devions. Mais j'attends que tu me proposes un rendez-vous, murmure-t-il en me regardant dans les yeux.

Je lève les yeux au ciel en rigolant et il presse ses lèvres contre les miennes. Je frissonne à son contact, mon corps tout en entier n'en ayant jamais assez de lui. Il passe ses bras autour de ma taille et enlace ses doigts dans le creux de mes reins.

- Et nous allons où ?

- Dans un petit restaurant qui, je l'espère, te plaira. J'ai réservé pour 19h30.

- C'est tôt, il murmure.

- Oui, mais j'ai besoin de toi toute la soirée et la nuit.

Il fronce les sourcils et m'observe du coin de l'œil attendant que je lui en dise plus.

- Eh... je peux savoir pourquoi ?

- Tu ne m'as pas promis une nuit d'amour ?

Je le vois pouffer avant de secouer la tête et de me voler un baiser.

- Ok. Bon, laisse-moi prendre une douche et m'habiller.

- On devrait refaire l'amour avant, je lui dis d'un air malicieux.

- Louis... me dit-il en rigolant.

- Mais c'est vrai !

Il secoue la tête, avant de se redresser. Je suis obligé de me lever à mon tour du canapé et j'attrape mes vêtements sur le sol. Je les enfile rapidement alors qu'il ne met que son caleçon. Je me pince les lèvres en regardant la pièce vide autour de nous et je m'apprête à faire un commentaire, mais il me coupe dans mon élan.

- Je vais meubler l'appartement le week-end prochain Louis, m'assure Harry en me faisant un signe de la main pour accompagner sa réponse.

- Ok. Je ne dis rien, je souffle en hochant la tête.

Harry disparaît dans sa chambre quelques secondes plus tard. Je me redresse en m'étirant et termine de boutonner ma chemise. J'enfile mes chaussures et entends rapidement l'eau de la douche couler. Non... c'est de la torture ça... je dois lutter contre moi-même pour ne pas aller le retrouver sous l'eau.

Pour ne pas penser à tout ça, j'attrape mon téléphone portable pour essayer de m'occuper l'esprit. Harry ne met que quelques minutes à revenir de sa chambre tout propre et tout habillé. Il porte un jean foncé, une chemise à carreaux ouverte sur un-t-shirt blanc, et un bandeau dans ses cheveux. Je crois que j'aime beaucoup lorsqu'il s'attache les cheveux comme ça.

Je me demande s'il a déjà porté les cheveux longs où s'il les a toujours eu courts comme ça...

- Rentre ta langue Louis, et arrête de baver.

Je roule des yeux sous un éclat de rire et me lève du canapé. Je m'avance jusqu'à lui et passe mes bras autour de sa nuque en plongeant mon regard dans le sien.

Il embrasse rapidement mes lèvres et je murmure.

- On peut y aller ?

- Oui. Si tu es prêt, on peut, affirme-t-il.

Je hoche la tête, glisse ma main dans la sienne et on sort de l'appartement. Une fois sur le palier, on se sépare discrètement et je le laisse fermer sa porte d'entrée. On descend rapidement les escaliers et je le guide à travers les rues pour qu'on se rende tout de suite au restaurant où j'ai réservé une table.

J'aurais pu réserver dans le meilleur endroit de la ville, mais je ne sais pas si Harry aurait apprécié. J'ai donc décidé de réserver dans un petit italien, place de l'ancienne mairie. Je sais qu'on y mange des pizzas à couper le souffle et les pennes sont à tomber par terre. Harry est Corse, ils ont une culture culinaire assez proche de l'Italie et j'espère que ça lui plaira. C'est Liam qui m'a dit qu'on y mangeait bien. Je n'y suis allé qu'une fois il y a un ou deux ans et je n'en garde pas un souvenir intarissable. Je sais juste que j'y avais bien mangé. Mais, je sais que je peux faire confiance au jugement de Liam en matière de restaurant.

On arrive rapidement place de l'ancienne mairie devant le Café Louise et je vois Harry sourire en se penchant sur la carte avant que nous rentrions dans l'établissement. Il la parcourt des yeux, se tourne vers moi et hoche la tête.

- Ca a l'air hyper bon, affirme-t-il.

- Et ça l'est, je réponds en souriant.

- Alors à table !

Je hoche la tête en souriant et nous rentrons dans le restaurant.

Le maître d'hôtel me reconnaît rapidement et nous installe donc à une table dans le fond de la salle en retrait comme je l'avais demandé. Il nous amène les différentes cartes pour nous laisser choisir notre repas et nos boissons.

- Veux-tu choisir le vin ? je demande à Harry en souriant.

- Non je te laisse faire, je ne suis pas un pro là-dedans. Je serais capable de choisir la seule piquette de la table ! rigole-t-il en secouant la tête.

- Un apéritif ? je propose.

- Quelle question ?! Evidemment !

Je souris, interpelle la serveuse mise à notre disposition et lui demande une bouteille d'Asti et quelques petites choses à grignoter pour aller avec. Elle revient quelques secondes plus tard avec une bouteille, et deux flûtes qu'elle dépose devant nous. Elle nous serre et s'éloigne pour nous laisser trinquer. Je ne sais pas si c'est la luminosité du lieu, où l'excitation de cette soirée, mais je suis certain de voir le regard d'Harry briller.

On fait teinter nos deux verres avant de finalement boire à notre santé.

Il sourit en découvrant les arômes sucrés du délicieux nectar et ajoute.

- Je ne savais pas que ça s'appelait comme ça.

- Tu en avais déjà bu ? je m'intéresse en souriant.

- Oui. Mais je ne me souvenais pas du nom. C'est excellent, très bon choix Monsieur Tomlinson.

Je souris sincèrement et porte la coupe d'Asti à mes lèvres pour prendre une petite gorgée. Harry parcourt la carte du regard tout en se pinçant la lèvre inférieure. Il est terriblement adorable en faisant ça... sérieusement. Je l'observe plus ou moins discrètement le temps qu'il passe les pages les unes après les autres avant qu'il ne relève le regard vers moi.

- Je vais finir par croire que tu ne peux plus te passer de moi à force de me regarder comme ça, murmure-t-il.

Je souris presque malgré moi et hoche la tête de haut en bas. Le retour à la réalité risque juste d'être très compliqué... La vie à Los Angeles va me paraître bien fade à côté de ce que je suis en train de vivre ici avec Harry. Je secoue la tête à cette pensée, souris au jeune homme qui va partager mon repas et je murmure.

- J'ai hâte de pouvoir goûter à tout ce qui s'offre à moi ce soir.

- Lors du repas évidemment, me répond-t-il avec un sourire en coin.

Je roule des yeux, amusé et hoche la tête de haut en bas.

- Lors du repas. Evidemment. Pour qui me prenez-vous Monsieur Styles?

Je le vois se pencher en avant pour me répondre en plantant son regard dans le mien.

- Pour ce que vous êtes Monsieur Tomlinson. Un éternel insatisfait.

- Croyez-le ou non il y a bien une chose qui me satisfait à chaque fois.

- Ah et quoi donc ?

- Ai-je vraiment besoin de la nommer ? je demande en souriant en coin.

Harry pouffe en secouant la tête avant de se rasseoir convenablement sur sa chaise. Je souris doucement et vois la serveuse revenir pour nous demander si nous avons choisi nos plats. Nous passons tous les deux commande, puis nous la laissons s'éloigner avant de reprendre la parole sur un sujet tout aussi volage.

- Je ne savais pas que tu avais pour habitude de marquer ton territoire, je lui dis en le regardant.

Il me sourit en coin, hausse des épaules et répond avec nonchalance.

- Serait-ce une référence au magnifique suçon que j'ai laissé sur ta nuque.

- C'est possible.

- Tu sais parfois... dans l'action j'aime faire ce genre de chose.

- Et bien, Liam le voit ce genre de chose, je crois bon de lui dire.

Je le vois alors froncer les sourcils en reposant sa coupe d'Asti vide que je m'empresse de remplir. Il blêmit légèrement lorsqu'il comprend que Liam est au courant de notre petite aventure et je secoue la tête en le regardant.

- Ne fais pas cette tête Harry. Il n'en parlera pas.

Et quand bien même il en parlerait, à qui est-ce qu'il le ferait ? Personne ne le croirait. Si ma bisexualité est ouvertement assumée et acceptée outre Atlantique, ce n'est pas forcément le cas en France. J'ai donné des interviews aux Etats-Unis où j'ai parlé de mes différentes expériences homosexuelles. Mais jamais ici. Donc il y a peu de chance pour que quelqu'un croit Liam sur une histoire comme celle-ci.

- Tu sais en France les gens n'ont pas conscience de mon orientation sexuelle. Et puis, je suis censé être avec Danielle. On y croirait même pas, je dis en portant mon verre à mes lèvres.

- Tu as honte de ça ?

Je fronce les sourcils à sa question avant de m'empresser de secouer la tête de gauche à droite.

- Non, non évidemment que non Harry, je n'ai juste jamais eu l'occasion d'en parler ici. Et.. Mamie n'est même pas au courant.

- Tu n'as jamais avoué à ta grand mère que tu aimais autant lécher des chattes que sucer des queues ?

Je roule des yeux en soupirant face à son vocabulaire.

Je fais une légère moue en secouant la tête et réponds.

- Je lui en parlerai le jour où je lui présenterai quelqu'un.

- Pas avant ?

- Je ne pense pas.

- Tu as peur qu'elle te juge ?

Je hausse des épaules en finissant par hocher la tête. Evidemment que j'ai peur que ça ne se passe pas comme je le voudrais et qu'elle ne l'accepte pas. C'est une peur tout à fait légitime après tout. Mais je sais aussi que Mamie est bien assez tolérante pour accepter ça, même si parfois, elle peut paraître un petit peu vieux jeu.

- J'ai eu peur de l'annoncer à mes parents... tu sais, je viens d'une famille très croyante, commence-t-il.

Je hoche la tête en le regardant pour l'encourager à continuer son histoire.

- J'allais à la messe le dimanche, et j'ai fait ma communion, etc... sauf que j'ai toujours été attiré par les garçons. Mon père l'a toujours su. Mais ça a été un choc pour ma mère. Ça a été compliqué au sein de la famille... pour différentes raisons, mes parents avaient peur pour moi. Tu sais, la Corse c'est pas la France, et la sécurité n'est pas la même.

- C'est vrai ?

- Oui. On a tendance à stéréotyper les choses, mais c'est vrai. Je ne dis pas que c'est dangereux, mais il faut faire attention. Et il y a certains sujets qui fâchent plus que d'autres. Dont l'homosexualité. Surtout dans ma communauté.

- Ta communauté ? je demande en fronçant les sourcils.

Il se pince les lèvres en détournant le regard et je comprends qu'il regrette de m'en avoir trop dit. Je souris et reprends.

- Aucune question, je sais.

Il sourit à mes paroles et reprend finalement.

- Enfin... bref. J'ai été obligé de l'avouer à mes parents quand mon petit ami de l'époque a fini par me proposer de vivre avec lui. Ça a été un choc pour eux, mais aussi pour tout le monde.

- Je comprends. Je ne sais pas ce qu'il se passerait et comment ça impacterait ma vie familiale si je sortais avec un homme.

Il baisse les yeux sur son verre et je grimace en réalisant que je viens de dire que nous n'avons pas réellement de relation lui et moi. Mais après tout c'est vrai ! Nous ne sommes pas ensemble. On couche ensemble, on passe du temps ensemble et voilà tout.

Je repars demain. Même si je ne sais pas s'il l'a véritablement compris.

- Harry...

- Non, j'ai compris, dit-il en avalant difficilement sa salive.

Je glisse mon pied contre le sien sous la table, et il relève son regard vers moi. Je lui adresse un sourire sincère et il me le renvoie. Je ne joue pas avec lui. Je ne joue absolument pas. Et mon départ me semble plus compliqué, à chaque minute passée près de lui.

Je sens son pied remonter le long de mon tibia et je lui accorde un adorable sourire avant de m'étirer très légèrement et de reprendre la parole.

- Tout ça pour dire que c'est une décision à ne pas prendre à la légère.

- Oui, affirme-t-il.

Je n'ai pas le temps de répondre que nos plats commencent à arriver. Je lui souhaite un bon appétit et nous pouvons commencer à dîner .

J'ai envie de profiter de cette soirée et de passer un bon moment avec Harry. Parce que je sais que ce sera sûrement la dernière avant longtemps.

*

Centre ville de Périgueux – Mardi 27 décembre

Harry Styles.

J'ai beaucoup apprécié l'endroit où Louis m'a emmené. J'avais peur qu'il me traîne dans un grand restaurant étoilé pour m'en mettre plein les yeux, mais visiblement il me connaît mieux que ça. J'ai adoré le repas, le restaurant, et surtout Louis. Je l'ai dévoré du regard pendant tout notre repas. J'ai l'impression que nous sommes en train de vivre notre dernier moment ensemble. Une fois qu'il sera parti tout cela prendra fin. Comme si je n'étais qu'une passade dans sa vie. Tout ce que j'ai dit sur la plage hier je le pensais. Il ne veut peut-être pas me l'avouer, mais je suis certain qu'il m'oubliera bien rapidement une fois qu'il aura foulé le sol américain. Ça fait mal rien que d'y penser, mais ça me le ferait encore plus si je ne profitais pas de ce dernier moment avec lui. Je préfère donc ne pas m'aventurer sur ce chemin et passer une bonne soirée. De plus, Louis semble s'être donné du mal pour que tout se passe bien.

Quand j'ai parlé de mes parents, de l'annonce de mon homosexualité, et tout ce que ça avait engrangé pour moi, il a su garder ses distances et rester à sa place. J'ai apprécié ce geste de sa part, ce qui, à mes yeux, est véritablement important. Louis a compris que mon passé ne regardait personne d'autre que moi. J'apprécie qu'il le respecte.

Après une bouteille d'Asti et une bouteille de vin rouge italien je crois que lui et moi sommes tous les deux aussi saouls l'un que l'autre. On a rapidement terminé nos desserts, puis Louis a insisté pour payer l'addition. J'aurais voulu partager, mais ça n'aurait pas été raisonnable pour mes finances. Ce n'est pas moi qui l'ai dit ! C'est Louis !

Après le restaurant, nous avons décidé d'un commun accord de rentrer chez moi. D'une part parce que nous étions déjà bien assez saouls comme ça et que nous n'avions pas besoin de prendre autre chose à boire, et je crois que nous avions tous les deux envie de la même chose.

C'est donc de cette manière que nous nous sommes retrouvés à rejoindre mon appartement au pas de course. J'ai souri comme un abruti en sentant les mains et les lèvres de Louis partout dans mon cou et sur mes épaules en montant les escaliers, et j'ai laisser un gémissement s'échapper d'entre mes lèvres quand il m'a plaqué contre un mur une fois la porte de mon appartement refermé.

En sentant son corps me plaquer contre le mur, je me jette à l'assaut de ses lèvres. Sa bouche et ses mains sont partout et je ne peux pas retenir mes gémissements d'envie. Il m'a fait du pied pendant toute la soirée. Remontant lentement son pied le long de ma jambe, allant même jusqu'à caresser mon entre-jambe du bout de son pied par moment. J'ai cru devoir m'enfermer dans les toilettes avec lui pour assouvir mes désirs. C'est sûrement pour ça que nous sommes maintenant aussi pressés de retirer nos vêtements. Il ne nous faut pas plus de quinze minutes pour rejoindre ma chambre et pour nous étaler dans les draps en transe après avoir laissé nos corps se retrouver pour une dernière danse.

Allongé sur le dos, le regard rivé vers le plafond miteux de mon appartement, Louis s'est assoupi contre mon torse. Une de mes mains caresse lentement le chemin que forme sa colonne vertébrale au milieu de son dos, et mes lèvres embrasse tendrement son front.

Un jour j'ai lu que le sexe était une envie et que l'amour était un besoin.

J'ai besoin d'avoir envie de Louis, parce que j'en tombe amoureux, sans que je ne puisse rien y faire. J'aimerais pouvoir dire que lui aussi, mais je n'ai aucun moyen de le vérifier. Et c'est sûrement pour cette raison que je me penche sur lui pour lui glisser un « je t'aime » à peine audible avant de finalement m'assoupir aussi.

*

Centre ville de périgueux – Mercredi 28 décembre.

C'est mon réveil et un affreux mal de crâne qui me réveille ce matin. Après la dose d'alcool que nous avons ingurgité avec Louis hier, cela ne m'étonne pas vraiment. Je soupire, roule sur le côté et me retrouve alors au milieu de mon lit froid. J'ouvre les yeux, me redresse lentement. Pas une seule trace de Louis. Je fronce les sourcils en regardant autour de moi en me pinçant les lèvres à la recherche de mon amant, mais il n'est pas dans la chambre. La salle de bain semble bien silencieuse, tout comme le reste de l'appartement. Je me lève en enfilant le premier caleçon sur lequel j'arrive à mettre la main et je sors de la chambre. Louis n'est pas dans le salon/salle à manger/cuisine. Je fais un tour sur moi-même et je vais tout de même vérifier la salle de bain qui est elle aussi désespérément vide.

Louis est parti dans la nuit, sans me prévenir, sans laisser un mot, ou un pauvre post-it sur la table.

Louis est parti.

*

Quand j'arrive sur le domaine ce matin pour reprendre mon boulot, non seulement j'ai toujours la gueule de bois, mais en plus je suis en colère. Si Louis ne voulait pas passer la nuit entière avec moi, il aurait pu me le dire au lieu de se barrer comme il l'a fait.

Je me gare sur le parking en soupirant et coupe le contact. J'enfile mon manteau, enroule mon écharpe autour de mon cou et sors de la voiture. Pas question que je retombe malade à cause du froid.

Je me dirige directement vers les écuries où on doit commencer notre ronde avec Niall. Je le vois pousser la brouette de grains pour aller nourrir les premiers chevaux. Il m'adresse un large sourire en me voyant de loin et me fait de grands signes. Bien malgré moi je ne peux m'empêcher de sourire et m'approche de mon ami que je n'ai pas vu depuis une semaine. La dernière fois qu'il m'a vu je pense que c'était le lendemain de mon malaise et que je ne m'étais toujours pas réveillé. Il semble vraiment content de me voir.

Une fois à sa hauteur, il me prend dans ses bras et me sert contre lui avec émotion, théâtralement. Je ne peux m'empêcher de légèrement rigoler en le sentant faire et en entendant ses premières paroles.

- Tu es revenu d'entre les morts. Faut pas que tu nous refasses un coup comme ça mec hein ?!

- Ne t'inquiète pas, Elisabeth me surveille de près, je dis en rigolant légèrement.

- Tu m'étonnes. Tu nous as fait peur tu sais. Je n'ai jamais vu ça. Et puis, tu as dormi pendant un grand moment après.

- Je vais mieux Niall donc ne t'inquiète pas.

Il m'adresse un sourire en hochant la tête et on se met donc au travail. Je le laisse pousser la brouette de grains, j'attrape la dose et le seau et commence à préparer les rations pour les premiers chevaux. Niall me parle de son séjour chez lui, et de ses retrouvailles avec Gigi hier soir. Il n'a pas pu s'empêcher de la retrouver hier soir alors qu'il est arrivé tard dans la nuit. La jeune femme lui a fait la surprise de l'attendre chez lui. Il a l'air tellement amoureux d'elle. Ils sont adorables ensemble. J'en serais presque jaloux... surtout quand je me souviens de comment s'est terminé ma dernière nuit avec Louis : Seul.

- Et toi ? Ton Noël avec les Tomlinson ? Louis et Charlotte ne se sont pas entre-tués ?

Je souris et secoue la tête. Il n'est sûrement pas encore au courant de la récente trêve entre le frère et la sœur. Mine de rien ça fait énormément plaisir de savoir qu'ils peuvent se retrouver et retravailler un petit peu ensemble. Louis m'a dit avoir travaillé avec elle et Apocalypse hier. Je sais qu'il a pris sur lui pour le faire, et qu'il a fait tous ces efforts pour sa sœur.

- Figure-toi que non. Ils se sont même rapprochés, j'affirme en attrapant le seau pour donner la première ration quand on entre enfin dans les écuries.

Niall s'arrête et me regarde avec de grands yeux étonnés. Il n'a jamais connu Louis et Charlotte en bon termes. Il est arrivé ici il y a un petit peu plus d'un an seulement. Et déjà, à l'époque, Louis ne passait pas beaucoup de temps ici, et c'était l'hécatombe entre lui et sa sœur.

- Ils ont travaillé ensemble avec Apocalypse.

- Ah ouais ? s'étonne Niall en me tendant le second seau quand je reviens vers la brouette et lui.

Je hoche la tête de haut en bas tout en le regardant avant de reprendre.

- Oui. Et je crois qu'ils sont plus ou moins redevenus amis avec Liam aussi.

- Putain, je me barre une semaine et je loupe tout ! soupire Niall en secouant la tête.

Je rigole en roulant des yeux et regarde mon ami en souriant. Pourquoi ce type de réponse ne m'étonne pas venant de Niall. Il a toujours tendance à exagérer les choses. En soit, il n'a pas non plus loupé grand-chose. Juste la réconciliation entre Louis et le reste du monde. Je lui souris, attrape un autre seau et vais verser la ration dans la mangeoire du cheval qui doit la recevoir. Je referme le boxe derrière moi en baillant et Niall me regarde pendant un instant.

- Tu as une gueule dégueulasse. Tu as eu une nuit agitée ?

Je crois que le rouge qui me monte aux joues me trahit presque instantanément et les yeux rieurs de Niall ne me disent rien qui vaille. Il s'approche de moi, me donne un petit coup dans l'épaule en souriant en coin.

Ok. Pourquoi je suis incapable de cacher mes émotions ? Sérieusement ?

- Alors c'est qui ?

- Personne.

- Ooooh. Arrête de te foutre de ma gueule, tu as les joues toutes rouges et... oh... un suçon juste là, dit-il en regardant mon cou en tirant sur le col de mon manteau.

Je fais les gros yeux, plaque mes mains dans mon cou pour cacher la marque que Louis a laissé là. Sûrement en vengeance de celle que j'ai laissé dans sa nuque lundi... j'aurais dû me douter que ça aller arriver.

Je me pince les lèvres et secoue la tête de gauche à droite en regardant Niall. Pas question de lui avouer mon aventure avec Louis. Et puis, il ne comprendrait sûrement pas. Je soupire largement en voyant son regard insistant.

- C'est pas la peine tu ne sauras rien Niall.

- Hmm.. laisse-moi juste te poser une question.

- Quoi ?

- C'est Bella ?

Je fronce les sourcils à ses mots en secouant rapidement la tête de gauche à droite.

- Non ! Pas du tout ! Et puis tu sais pas qui sait, tu ne la connais pas.

Il ne connaît pas mon homosexualité. Même si je sais qu'un de ses amis est gay, je ne sais pas comment il pourrait le prendre.

- Allez, donne-moi un prénom au moins.

- Non Niall. Je .. non.

- Tu n'es pas sympa.

Je roule des yeux et continue mon boulot en donnant les différentes rations avant d'entendre des pas résonner dans notre dos. On se retourne tous les deux et on voit Liam arriver les bras chargés. Je laisse Niall allait lui donner un coup de main pendant que je finis de nourrir les écuries. Quand je remonte vers les deux hommes avec mon seau vide, je les vois discuter tous les deux et je me demande où est Charlotte. Je fronce des sourcils, regarde autour de moi, étonné qu'elle ne soit pas là. Elle arrive toujours en même temps que Liam d'habitude. Sauf que Liam est arrivé plus tôt qu'il ne le fait normalement.

- Tu es tout seul Liam ?

- Ouais, Charlotte et Elisabeth partent à l'aéroport pour ramener Louis.

Je vois alors les yeux de Liam se tourner vers moi et je sens un message silencieux à travers son regard. Il me fait un léger signe de tête, je le remercie d'un battement de cils et je pose le seau vide dans la brouette.

- Je vais chercher un truc dans ma voiture Niall. Je te rejoins dans la seconde écurie dans trois minutes.

Niall hoche la tête et prend la brouette en quittant les écuries. Je ne perds pas une seconde et sors de l'écurie à grandes enjambées. J'entends un moteur vrombir, quelques bruits de graviers écrasés sous le poids d'une voiture, et finalement le bruit de cette dernière s'éloigner pour quitter la propriété en remontant l'allée de platanes.

- Me dis pas qu'il a fait ça, souffle Liam dans mon dos.

Je sens mon regard s'embrumer, mes mains se crisper et ma gorge se serrer.

Louis est parti. Louis est parti et il ne m'a pas dit au revoir. Il est parti au milieu de la nuit, n'a pas laissé une seule trace de son départ et n'est même pas venu me voir avant de quitter la propriété alors qu'il savait que j'étais là.

Louis est parti.

Il est parti.


FIN DU T1

RDV SEPT 2017

#ARBHfic / PhilPlumeFic

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top