Chapitre n°18

Domaine familial des Tomlinson – mardi 27 décembre 2016

Louis Tomlinson.

Quand je me suis levé ce matin, j'ai eu l'agréable surprise de voir Charlotte mettre la table pour le petit déjeuner. Elle m'a adressé un sourire et m'a expliqué que Mamie était partie faire quelques courses pour la semaine. Ce qui n'est pas étonnant puisqu'avec Noël ce week-end elle n'a pas pu aller les faire. Mais j'aurais aimé qu'elle me prévienne pour que je puisse venir avec elle. J'aurais aimé partager un dernier moment avec elle.

Ma soeur et moi sommes installés dans la cuisine, avec un café et quelques petites choses à manger. J'ai l'impression que la dernière fois que j'ai passé un moment comme celui-ci avec ma sœur remonte à une éternité. Ce qui n'est pas forcément faux. Au fil de mes allers et venues, nous avons perdu notre complicité. Et je le regrette beaucoup. Parce que j'ai besoin de savoir que ma sœur est là pour moi, et vice versa. Charlotte est encore jeune, elle fera des erreurs dans sa vie personnelle et professionnelle. Je veux pouvoir la guider et l'aider dans ses choix. Sauf que cela me paraît bien plus simple si je suis proche d'elle. Ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui. Je ne sais pas du tout comment les choses vont évoluer une fois que je serais de retour à Los Angeles.

Peut-être serait-il plus judicieux que je retrouve mon ancien fonctionnement. Travailler depuis la France, et allait là-bas uniquement pour les castings, tournages et promotions. De cette manière, je passais beaucoup plus de temps ici avant. Avant d'avoir ma maison, je louais un pauvre appartement dans le centre ville. Je suis parti très soudainement de France, et je ne suis pas rentré pendant des mois. Mais suite à mon premier tournage, j'ai fonctionné de cette manière pendant près de trois ans. Maintenant que j'ai ma maison à Beverly Hills, ce serait mentir de dire que je n'évite pas la France. t j'avoue que c'est quelque chose que je n'aurais jamais dû faire.

Passer un moment comme celui-ci avec Charlotte me fait repenser à tout cela, et surtout me fait réfléchir à la situation. Si je veux pouvoir sauver ma relation avec ma famille, je pense qu'il va falloir que je trouve une solution. Sauf que je connais Chris, si je prends la décision de rentrer en France, il ne va pas apprécier du tout.

Je soupire lourdement en portant mon café à mes lèvres tout en réfléchissant à tout cela quand Charlotte m'interroge finalement du regard. Je pense qu'elle a compris que je suis perturbé. Je ne sais même pas pourquoi je me fais toutes ces réflexions. Avant de revenir ici pour mon break je n'avais aucun soucis. Vivre à l'autre bout du monde me convenait très bien !

- Quelque chose te tracasse Louis ? me demande-t-elle finalement.

Je hausse des épaules en reposant mon café sur la table de la cuisine.

- Je ne sais pas si j'ai véritablement envie de rentrer à Los Angeles demain, je murmure.

Je lui dois bien ça. Après nos querelles, je préfère être honnête avec elle.

- Pourquoi tu ne restes pas alors ? m'interroge-t-elle sérieusement. On t'a proposé un film ici. Je me doute que tourner l'histoire de Jappeloup te fait peur, je le comprends. Peut-être que ce n'est pas le bon film. Mais ça veut bien dire que tu pourrais tout aussi bien travailler en France Louis. Si tu le veux vraiment, tu peux.

Je hoche la tête de haut en bas en regardant ma sœur. Charlotte a raison. Si Guillaume Canet a eu envie de travailler avec moi sur ce film, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres personnes prêtes à le faire sur d'autres projets. Et puis rien ne m'empêche d'aller tourner de temps en temps aux Etats-Unis. Avec les moyens de transports que l'on a aujourd'hui on peut traverser un continent en quelques heures à peine ! Je pourrais vivre la vie que j'ai à Los Angeles depuis ici. Mais cela voudrait dire que je devrais faire un trait sur toute ma vie là-bas, incluant mes amis. Sauf que je ne sais pas si je suis prêt pour cela. Je tiens tellement à Danielle, Vanessa, Selena... même Chris ! Ils vont me manquer si je quitte Los Angeles.

- Je sais. Mais c'est une décision que je ne dois pas prendre à la légère, je réponds à Charlotte.

- Et je sais que tu sauras prendre la bonne, Louis. Donne-toi du temps. Rentre à Los Angeles, laisse passer quelques jours, semaines voire même quelques mois, et tu verras. Mais s'il-te-plaît... Donne de tes nouvelles.

Je lève le regard vers elle en lui accordant alors un sourire. Je sais que j'ai tendance à être très silencieux quand je ne suis pas en France. Si Mamie ne m'appelait pas trois fois par jour, et j'exagère à peine, je ne sais pas si je l'aurais aussi souvent au téléphone. Avant, on s'appelait tout le temps avec Charlotte, on était tellement proches. La jeune femme qui se tient aujourd'hui devant moi n'est plus la petite fille que j'ai laissé en quittant la maison. Et je dois m'habituer à ça.

- Nous pourrions passer un pacte Charlotte.

Elle me regarde quelques instants en fronçant les sourcils, ne comprenant pas où je veux en venir. Je souris doucement et reprends en lui expliquant finalement.

- Je peux te faire la promesse de te skyper une fois par semaine. On se donne un jour, une heure, et on s'y tient. Où qu'on soit, avec qui que nous soyons, on s'appelle ou on se skype.

Je vois un sourire illuminer le visage de ma sœur et je comprends que je viens de lui faire une proposition qu'elle n'a pas envie de refuser. Je vois même une lueur d'espoir dans son regard. Ma sœur me manque tellement, ma famille, mes amis, cette maison, cette ville, cette région, tout ça me manque terriblement... même lorsque je suis ici j'ai l'impression d'être loin et de ressentir ce manque.

- Je pense qu'on devrait y arriver, dit-elle en souriant.

- Bien. Alors tous les mercredi à ... vingt et une heures, heure française, attends-toi à avoir de mes nouvelles.

Elle hoche la tête de haut en bas, un large sourire sur les lèvres. J'ai donc réussi à redonner le sourire à Charlotte, à redorer notre relation. Chose qui n'était pas acquise au vue de mon arrivée il y a un mois. Visiblement, rien n'est jamais perdu.

Mais il y a une dernière chose dont je voudrais parler avec elle. Quelque chose d'important à mes yeux, juste une petite vérification pour moi.

- Liam te rend heureuse ?

Elle sourit en coin, approuve d'un signe de tête et reprend en baissant les yeux sur son café. Je vois même un petit peu de rouge teinter ses joues.

- Tu sais, j'ai toujours été amoureuse de lui. Depuis que je suis gamine. Donc oui, il me rend heureuse et il ne me déçoit pas. Loin de là même. Il est fantastique Louis, tu ne pouvais pas rêver mieux pour moi, affirme-t-elle d'une petite voix.

- J'ai toujours dit qu'il traitait ses copines comme des princesses Charlotte, et tu mérites d'être sa princesse.

Je la vois rougir fortement et je ne peux réprimer mes éclats de rire. Je secoue la tête, me lève et contourne la table pour aller la prendre dans mes bras. Je souris en la sentant se blottir contre moi et embrasser ma joue. Charlotte et moi n'avons pas eu ce genre d'attention l'un envers l'autre depuis un millénaire et ça fait du bien.

- On peut se faire une autre promesse ? me souffle-t-elle alors à l'oreille.

- Tout ce que tu voudras.

- Une date. Donne une date de retour à chaque fois que tu pars. Pour que je sache.

Je souris et hoche la tête de haut en bas.

- On peut se dire que je reviendrai pour ton anniversaire.

- C'est dans deux mois, murmure-t-elle alors en se détachant de moi et en me regardant.

J'approuve d'un signe de tête et son sourire s'élargit. Ça fait au moins trois ans que je n'ai pas passé son anniversaire avec elle. Et au moins autant de temps, voire même plus, que je ne suis pas venu deux fois en si peu de temps.

- Bon... nous avions du travail avec Apocalypse, non ?

Elle sourit en me regardant avant de hocher la tête.

- Oui. On en a.

- Bien, alors, allons-y.

Elle embrasse ma joue avant de quitter la cuisine pour aller finir de se préparer. Je range donc seul tout ce que nous avons dérangé tout en réfléchissant à ce que je viens de promettre à ma sœur. J'espère seulement que j'arriverai à tenir ces promesses.

*

Effectivement, longer Apocalyse avant de monter dessus me paraît compliqué. A chaque fois que Charlotte essaie de le mettre en cercle autour d'elle, il se met face à elle en se cabrant, battant avec ses antérieurs. Liam avait raison, ça me paraît impossible. J'arrête donc rapidement Charlotte en me glissant entre les planches de la barrière délimitant le manège et m'approche de ma sœur et du cheval. Tout en gardant une bonne distance entre eux et moi.

- C'est une mauvaise idée, il va finir par se prendre pour un taureau et te foncer dessus.

- Et encore.. il est calme aujourd'hui, dit-elle en faisant une grimace. La dernière fois que j'ai essayé de le longer j'ai cru que j'allais l'échapper, il était comme un fou, et sautait dans tous les sens.

- Mais il s'est passé quoi avec ce putain de cheval, je soupire en me pinçant les lèvres.

Peut-être que je devrais appeler Monsieur Martin pour en connaître plus sur le passé d'Apocalypse. Hormis le fait qu'il ait participé à de grosses épreuves avec un cavalier Belge, je ne sais rien de lui. Je ne sais pas où il est né, ni qui l'a élevé et qui l'a dressé. Peut-être que ces informations ne me serviront à rien, mais elles peuvent aussi m'être utiles. Je connais les méthodes de certain dresseur, et elles peuvent être déplorables sur le comportement de l'animal.

Je soupire et regarde Charlotte essayer d'éviter une morsure du cheval quand elle glisse une main surson encolure pour le caresser. Cet animal est pire que tout. Il est méchant, dangereux et mal élevé. Je ne sais pas comment est-ce qu'on peut faire. Je suis bien tenté par l'idée de travailler en liberté comme je l'ai dis à ma sœur hier, mais avec le comportement du cheval, ça me semble compliqué et véritablement dangereux. J'aimerais pouvoir garder ma sœur en un seul morceau si possible. Mais je ne vois pas d'autres solutions.

- On va travailler en liberté. Je ne vois rien d'autre. Il faut le faire galoper pour le détendre et le défouler. En liberté, tu pourras travailler la confiance et construire une relation solide avec lui, je déclare en faisant demi-tour pour aller jusqu'à la barrière.

Je passe cette fois-ci par dessus et m'accoude à la cloture une fois de l'autre côté. Charlotte m'observe pendant un instant depuis là où elle est avec le cheval. Je sens qu'elle hésite et qu'elle appréhende de le lâcher. Je me pince les lèvres et inspire profondément avant de reprendre.

- Si tu as le moindre problème, tu quittes le manège Charlotte. C'est simple. Ok ?

Elle hoche la tête et défait finalement le mousqueton de la longe qu'elle avait accroché au filet d'Apocalypse. Ma sœur a à peine le temps de faire un pas en arrière pour s'éloigner que le cheval comprend qu'il est alors en liberté. Je le vois bondir en l'air en libérant une décharge d'énergie et se mettre à sauter et galoper dans tous les sens. Donnant des coups de dos, partant en saut de mouton, se cabrant et ruant à chaque occasion s'offrant à lui. Je vois Charlotte au milieu de cette tornade de muscles qui ne sait absolument pas comment gérer la situation. Je me pince les lèvres en me sentant obligé d'intervenir. Si elle reste figée comme une statue au centre du manège, Apocalypse va vite sentir sa peur et il va en profiter.

- Charlotte prend la chambrière pour le tenir éloigné de toi. Tu le fais galoper jusqu'à ce qu'il cède. Quand il aura arrêté de faire le guignol peut-être qu'on pourra en faire quelque chose, je réplique en me dirigeant vers l'entrée du manège.

J'attrape la fameuse chambrière et ouvre légèrement la porte du manège pour entrer à l'intérieur. Charlotte se rapproche de moi et prend le fouet. Il n'est pas question de frapper le cheval. Loin de là ! Il suffit juste qu'elle le garde tendu à l'horizontal devant elle, l'agitant et le faisant claquer quand Apocalypse s'approche de trop prêt. Ainsi, elle pourra garder sa position de dominante et surtout garder ses distances avec l'animal. Le plus important est qu'il ne prenne pas l'ascendant sur elle.

Elle sait très bien ce qu'elle a à faire. Je la vois revenir au centre du manège et commencer alors à agiter la chambrière à chaque fois qu'Apocalypse se rapproche d'elle. Petit à petit, c'est comme un jeu qui s'installe entre eux deux. Le cheval se met en cercle autour d'elle, comme si elle le faisait tourner à la longe et il essaie parfois de se rapprocher. Charlotte le repousse avec son fouet à chaque fois. Je vois le cheval commencer à baisser l'encolure, pousser le sable du bout de son nez en repassant au trot. Il est en train de céder.

- Il comprend, je dit à Charlotte.

- Oui. C'est ce que je vois, me répond-t-elle en souriant.

Je hoche la tête et reprends finalement la parole.

- Rattrape-le et remets-le au boxe. Je pense que ça ira pour aujourd'hui.

Elle approuve d'un signe de tête et récupère sa longe sur le bord de la piste. Apocalypse s'arrête à l'opposé d'elle et l'observe en gardant la tête haute. Je souris et le vois s'avancer au pas, la tête en avant et les oreilles tournées vers elle. Une fois à sa hauteur, elle fait tomber la chambrière et glisse le mousqueton à l'anneau de son mort. Elle passe une main dans son encolure, évidemment il essaie de la mordre et elle le remet à l'ordre. Je souris et reprends.

- Le travail en liberté va être très important. Je pense que tu devrais continuer pendant un moment avant de reprendre le travail en selle Charlotte. Construis ta relation avec lui et une fois seulement sa confiance gagnée, tu pourras remonter dessus.

- Et j'aurais gagné sa confiance le jour où il arrêtera de vouloir me mordre à chaque fois que je veux le toucher, soupire-t-elle.

Je souris en hochant la tête, elle a entièrement raison. Mais aujourd'hui, elle a tout de même gagné une étape. Une fois qu'elle a arrêté de le faire galoper, il n'a pas cherché à lui foncer dessus. Il s'est approché doucement, au pas et elle n'a pas eu besoin de lui courir après pour le rattraper. Alors qu'ils ont mis une semaine à le faire rentrer du pré parce qu'il ne voulait pas se laisser attraper.

Charlotte mène le cheval jusqu'à la sortie du manège et je lui ouvre la porte pour les laisser sortir. Je la regarde s'éloigner avec Apocalypse jusqu'à l'écurie. Le cheval la bouscule et essaie de lui marcher sur les pieds. Le travail est loin d'être terminé, mais je sais qu'elle y arrivera. Je souris, m'accoude contre la porte du manège et soupire lourdement.

- Alors mon lapin ?

Je sursaute en entendant la voix de ma grand-mère dans mon dos et je me retourne vers elle. Un large sourire se dessine sur mes lèvres.

- Ca m'avait manqué, je lui avoue.

Elle sourit et approuve d'un signe de tête. Je n'ai même pas besoin de lui dire ce qui m'a manqué parce qu'elle a tout de suite compris. Mamie comprend toujours tout. Je n'ai pas besoin de parler avec elle.

Je referme la porte du manège et m'approche d'elle. Je passe un bras autour de ses épaules pour l'attirer à moi et embrasse son front. Elle me rend mon baiser sur ma joue puis elle me demande de l'aider à descendre ses courses.

*

Centre ville de Périgeux – mardi 27 décembre 2016

Harry Styles

J'ai étonnement mal dormi cette nuit. Je ne sais pas réellement pourquoi. Sûrement que le manque de la présence de Louis y est pour quelque chose. Je n'ai passé que deux nuits avec lui, mais la dernière m'a paru interminable. Je me suis tourné dans tous les sens, encore et encore tout en réfléchissant à la situation. En me demandant comment j'avais pu en arriver là. Je n'aurais jamais dû laisser Louis entrer dans ma vie pour la bouleverser comme il l'a fait. Et maintenant, je risque à tout moment de recevoir un appel ou la visite d'Elisabeth pour me forcer à emménager chez eux ou à meubler mon appartement pour ne pas me laisser là. Il me tarde que nous réaménagions l'appartement avec Zayn. Je n'aime pas dépendre de qui que ce soit.

Il est midi et je n'ai toujours aucune nouvelle de Louis. Il m'a dit que nous nous verrions cet après-midi mais je ne sais toujours pas où, quand et comment. J'ai hâte de retourner travailler demain. Niall doit être rentré d'Irlande en plus... il me manque. Cette petite tornade de bonne humeur me manque terriblement.

Je soupire largement en me laissant tomber sur mon canapé, observant les lieux autour de moi. Je ne peux pas rester enfermé ici plus longtemps. Je secoue la tête, me lève et attrape mon manteau et mes chaussures. Je les enfile rapidement et sors de chez moi dans un claquement de porte. Une fois dans la rue, je ne sais pas trop où aller, mais je suppose que j'ai simplement besoin de prendre l'air. Je me glisse dans les rues médiévales de la ville à la recherche d'un but et c'est presque naturellement que je me retrouve face à la boutique d'Eleanor. Je vois la petite amie de Zayn à travers la vitre. Elle porte ses deux éternelles tresses et son tablier blanc. Je souris, pousse la porte et pénètre à l'intérieur. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres quand elle me voit entrer.

- Harry ! Quel plaisir de te voir, sourit-elle.

Visiblement, elle me tient bien moins rigueur que Zayn de ma nouvelle amitié ou plus si affinité, avec Louis. Elle contourne son comptoir, s'approche de moi et embrasse mes deux joues.

- Je t'offre un café ? me propose-t-elle.

Je hoche la tête dans un sourire et elle m'invite à m'asseoir à l'une des tables de la boulangerie. Je m'assois rapidement, et la vois revenir avec un plateau et deux cafés. Elle s'installe en face de moi et me tend un café. Je le récupère dans un sourire et la remercie.

- Comment vas-tu ? Nous ne t'avons pas vu chez les Tomlinson l'autre soir... Zayn m'a dit que tu avais été malade.

- Oui... J'ai fait un malaise chez les Tomlinson la semaine dernière. Elisabeth a tenu à me soigner et m'a gardé en otage pendant quelques jours. Elle voulait s'assurer que je prenne bien mon traitement et que j'aille mieux.

Elle sourit en rigolant légèrement. Elle ne semble pas étonnée de cette attention de la part de la grand-mère de Louis et Charlotte. Elle doit la connaître depuis si longtemps en même temps que c'est normal... Elle me sourit et reprend finalement la parole.

- Ca ne m'étonne pas d'elle. Elisabeth est terriblement adorable, mais parfois envahissante. Il ne faut pas hésiter à lui dire lorsque tu te sens mal à l'aise.

Je souris en approuvant d'un signe de tête.

Je la vois cependant baisser le regard sur son café et se pincer les lèvres. Je fronce les sourcils comprenant que quelque chose la chagrine. Ou bien qu'elle n'ose pas m'en parler.

- Eleanor, quelque chose ne va pas ?

- Tu... vous êtes amis avec Louis ? demande-elle alors.

- Oh. Oui en quelque sorte. Enfin j'imagine, je réponds légèrement gêné.

Elle hoche la tête soufflant un « c'est bien » d'une toute petite voix avant d'ajouter.

- Il va bien ?

J'arque un sourcil à sa question et cherche son regard, mais elle le fuit minutieusement. Je soupire et me racle la gorge en reprenant.

- Eleanor...

- Il va bien ? Je veux juste savoir s'il va bien...

- Pourquoi tu ne le lui demandes pas ?

- Parce que j'ai été odieuse avec lui à sa soirée d'anniversaire et que je m'en veux. Il a essayé de faire un pas vers moi et je l'ai repoussé. Je n'aurais pas dû.

Je la regarde un instant et je crois voir son regard briller. Je crois comprendre quelque chose qui ne me fait pas plaisir du tout. Mais alors pas du tout !

- Tu l'aimes encore Eleanor ?

Et son manque de réponse me fait comprendre que oui. Je soupire et reprends alors.

- Pourquoi tu t'infliges ça Eleanor ?

- Je sais que je suis idiote.

- Tu sais que Zayn t'aime à en crever ?

- Je l'aime aussi Harry. Là n'est pas la question. Mais ... Louis est mon premier amour. Et un premier amour ne se remplace jamais.

Je me pince les lèvres en inspirant profondément. Si je m'écoute je lui avouerais qu'il y a moins de vingt-quatre heures j'étais en train de faire l'amour avec l'homme qu'elle aime et aimera toujours. Je lui dirai. Mais je ne peux pas. Je lui en veux de m'avoir avoué tout ça parce que desormais, je vais devoir vivre avec cela. Et mentir à Zayn. Sauf que je n'aime pas mentir.

- Je te permets pas de me juger Harry.

- Je ne te juge pas. Mais je te trouve bien égoïste d'être avec Zayn alors qu'une partie de ton cœur n'est pas avec lui.

Elle se mord l'intérieur de la joue avant de se lever en secouant la tête. Elle relève ses yeux bordés de larmes sur moi et je sens mon cœur se serrer. Si seulement elle savait.

Je me redresse en inspirant profondément et me retenant de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur. Parce que je sens que ce que je m'apprête à vivre, elle l'a vécu il y a cinq ans lors de son premier départ pour Los Angeles.

Comme elle à l'époque, je vais me retrouver seul. Comme elle à l'époque, mon cœur va saigner.

- Je vais te laisser Eleanor. Et je vais faire comme si nous n'avions jamais eu cette conversation.

- Harry... s'il-te-plaît... attends.

Je me pince les lèvres, me retourne vers elle alors que je m'apprête à quitter la boutique.

- Quoi ?

- Ne le dis pas à Zayn.

- Eleanor...

- Je l'aime. Je l'aime vraiment tu sais. Mais parfois, c'est difficile. C'est difficile de voir Louis sur les affiches de cinéma, c'est difficile d'essayer de faire comme s'il n'existait pas alors qu'il est tout le temps là. Même si je voulais l'oublier, je ne pourrais pas. Il ... il est impossible à oublier parce qu'il est partout.

Est-elle en train de me dire que je vais non seulement avoir le cœur à vif, mais qu'en plus son visage ne quittera pas mes pensées car il sera omniprésent ? Sur les affiches, dans les magazines ou encore à la télé ?

- Ce n'est pas à moi que tu dois dire tout ça. Tu dois avoir une discussion avec Louis ou avec Zayn. Ou avec les deux. Mais personnellement, je ne peux rien faire pour toi.

- Je sais. Mais je voulais juste te dire que j'aime Zayn. Vraiment.

- Alors arrête de chercher à te justifier.

Je soupire, secoue la tête et quitte la boutique.

J'aurais mieux fait de ne pas y entrer finalement.

*

Quand je rentre chez moi, il n'est même pas treize heures. J'ai fait un tour en ville, un petit peu de lèche vitrine, à la recherche d'un cadeau pour Elisabeth. Je voudrais la remercier pour tout ce qu'elle a fait pour moi. Je lui dois bien ça après tout. Sauf que je n'ai aucune idée de ce qui pourrait lui faire plaisir et je n'ai pas envie d'acheter un truc totalement à côté de la plaque. Même si je me doute qu'un rien lui ferait plaisir. Peut-être que je devrais demander à Louis... si j'arrive à le voir aujourd'hui.

J'ai réalisé pendant ma promenade que je n'avais même pas son numéro de téléphone, donc aucun moyen de le contacter. Puis, j'ai arrêté de penser à lui parce que ça me faisait penser à Eleanor. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas pourquoi elle m'a dit tout cela. Sérieusement. Ce n'est pas comme si je la connaissais depuis longtemps. A moins que ce soit justement pour cette raison qu'elle a voulu m'en parler.

Bref, tout ça pour dire que même si Louis m'a dit que nous nous verrions aujourd'hui, je n'ai de toute façon aucun moyen de m'en assurer et ça me chiffonne un petit peu. Je soupire en pénétrant dans mon immeuble et je glisse la clé dans la porte de mon appartement après avoir avalé les quelques étages.

Je m'apprête à rentrer dans mon appartement quand j'entends la porte de Zayn s'ouvrir.

- Harry ! Hey ? Ca va ?

Je me retourne vers lui et lui offre un sourire en essayant d'être le plus naturel possible. Je hoche la tête et lui réponds.

- Ouais et toi ?

- Bien. J'étais en train de boire une bière avec Luke, on vient de finir de manger, tu te joins à nous ?

Luke ?

LUKE ! Le gars qui m'a dragué chez les jumelles l'autre soir.

Je souris, hausse des épaules avant de refermer la porte de chez moi pour me retourner vers lui. De toute façon, je n'ai rien à faire et me retrouver entre les murs froids et sans vie de mon appartement ne me dit rien. J'offre un sourire à Zayn et le suis à l'intérieur. Je retrouve alors Luke sur le canapé, une cigarette entre les lèvres, une manette de playstation entre les mains, en train de zigouiller la gueule à un pauvre gars sur Call Of Duty. Je rigole légèrement à cette vue et Zayn roule des yeux.

- C'est un geek. J'arrive pas à l'en décoller depuis tout à l'heure.

- Donc du coup tu m'a entendu rentrer et tu veux que je te tienne compagnie ?

- Ouais ! répond Zayn en attrapant sa propre bière.

Je rigole en souriant parce que ça ne m'étonne absolument pas de Zayn.

Il me sert rapidement une bière puis on rejoint la partie salon, où Luke semble enfin se rendre compte de ma présence. Je le vois faire les gros yeux, manqué de s'étouffer avec sa cigarette et Zayn pouffe de rire à côté de moi. Je rigole, secoue la tête et un bruit nous fait comprendre qu'il vient de se faire shooter et de perdre sa partie. Son regard passe de Zayn à moi, et je finis par lui tendre la main pour le saluer.

- Salut mec.

Il me sert la main en hochant la tête, souriant légèrement et me renvoie mon salut. Je le vois poser sa manette et Zayn lève le regard au ciel en soupirant. Je fronce les sourcils, amusé et l'interroge du regard. Mon ami vide sa bière d'un trait sans répondre et file à la cuisine pour aller se chercher une bière.

- Je ne savais pas que tu vivais genre vraiment en face de chez Zayn.

Je souris et hoche la tête tout en le regardant.

- Ouaip. Il a l'ouïe fine quand même parce qu'il m'entend pratiquement à chaque fois que je mets ma clé dans la serrure.

- Enfin, là de nous deux, c'est pas moi le gars totalement obnubilé par Harry, hein, répond Zayn en venant s'asseoir à côté de moi.

Je fronce les sourcils, tourne le regard vers mon ami et il m'offre un magnifique sourire en coin. J'entends Luke baragouiner quelque chose dans mon dos et je fais les gros yeux en comprenant où Zayn veut en venir. Je me retourne alors vers Luke qui a le regard noyé dans sa bouteille de bière, presque honteux de l'aveu de Zayn. Je souris doucement avant de répondre alors en toute franchise.

- J'apprécie beaucoup Luke... mais je ne suis pas intéressé, je souffle avec une moue sincère.

- Jte l'avais dit mec, ajoute Zayn avec un sourire en coin.

Je roule des yeux en soupirant face à la réponse de Zayn. Se prendre un râteau n'est jamais très agréable. Surtout quand on est affiché par un pote comme Zayn vient de le faire. Je ne voudrais être à la place de Luke pour rien au monde. Mais il semble plutôt bien le prendre puisqu'il répond presque au tac-au-tac.

- Hmm... personnellement je ne compte pas m'accrocher des années durant avant de conclure.

- Ouais ! Enfin, moi j'ai conclu à la fin quand même !

Je me pince les lèvres, détourne le regard en repensant aux paroles d'Eleanor il y a quelques minutes et je prends une gorgée pour dissiper mon malaise. Luke et Zayn continuent de se chamailler pendant quelques secondes avant que je n'entende mon ami m'interpeller.

- Au fait, j'ai eu ma mère au téléphone.

Je sens mon cœur faire une embardée dans ma poitrine et mon regard s'illuminer. Il aurait du commencer par là l'idiot !

- Et alors ?

- Elle est ok. On s'occupe de tout ce week-end.

Je vais donc avoir un vrai chez moi ce week-end... ça c'est une bonne nouvelle. Je vois le sourire de Zayn s'étirer sur son visage et je le remercie silencieusement dans un hochement de tête. Luke ne semble même pas capter ce qu'il vient de se passer et il termine sa bière d'un geste.

*

Je crois que je n'ai vraiment pas réalisé que le temps était passé aussi rapidement. Quand je regarde ma montre il est déjà dix-sept heures. J'ai passé une bonne après-midi avec Zayn et Luke. Ce dernier est vraiment sympa. Il est drôle, à toujours le petit pique pour casser Zayn, mais il le fait toujours avec beaucoup de finesse. Exactement le type de gars que j'aime bien. Et puis, il n'est pas dégueulasse. Evidemment, ça, je me suis abstenu de lui dire.

Je remercie donc Zayn et Luke pour l'après-midi et je récupère mes affaires pour rentrer chez moi. Je m'apprête à quitter l'appartement, quand j'entends Luke m'interpeller. Je fronce les sourcils, me retourne et je le vois se lever du canapé dans un sourire. Il s'approche et réplique.

- Tu as oublié quelque chose.

Je fronce les sourcils parce que je sais que je ne n'ai rien oublié, mais il me tend un papier. Je relève les yeux vers lui, il rougit et je comprends. Il sait que je suis gay. J'attrape poliment le morceau de papier et le glisse dans mon pantalon.

- Merci.

- Bonne soirée Harry, me dit-il avec un clin d'œil avant de se retourner pour retrouver Zayn qui a regardé la scène de loin en rigolant comme un abruti.

Je secoue la tête en souriant quand je vois Luke lui faire un doigt et je sors de l'appartement en rigolant. Je referme la porte derrière moi et me retrouve alors face à Louis assis contre ma porte.

- Mais ?

- Je t'attendais, dit-il en se redressant.

Je sens une petite lueur se réchauffer dans ma poitrine et je m'approche de lui une fois qu'il est debout. Je glisse mes bras autour de sa taille. Il s'accroche à mon cou et quelques secondes plus tard, on est dans mon appartement à s'embrasser comme si nos vies en dépendaient.


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