Chapitre n°17


Bassin d'Arcachon – lundi 26 décembre 2016

Louis Tomlinson

Le long discours d'Harry sur la plage m'a fait mal au coeur. Je n'ai clairement pas réalisé qu'il a l'impression que je joue avec ses sentiments. Notre histoire n'est pas une histoire Kleenex. Je ne vais pas rentrer à Los Angeles sans un regard en arrière, la tête haute, comme si rien ne s'était passé. Je vais rentrer à Los Angeles avec des souvenirs plein la tête et le coeur lourd de le laisser ici en France. Plus je passe de temps en France, et moins j'ai envie de rentrer. Et ce serait mentir de dire qu'Harry n'y est pas pour quelque chose.

Les mots d'Harry m'ont aussi permis de me rendre compte que je tiens à lui. Plus que je ne le devrais sûrement. Je ne dirais pas que c'est une erreur, parce que je ne veux pas penser ça, mais pourtant, ça aurait été plus simple de ne jamais m'approcher de lui.

En définitive, je me suis fais avoir à mon propre jeu. Parce que c'est moi qui ai commencé en l'embrassant ce soir là sous la douche. Il n'avait rien demandé lui. Il venait de me vomir dessus... je ne pense pas qu'il voulait quoi que ce soit.

Mais les faits sont là. Je m'attache à lui, je m'accroche à lui. Et aujourd'hui, en rangeant mon sac, alors que nous sommes sur le point de rentrer chez Mamie à la propriété, j'ai le coeur qui se serre au fur et à mesure que je mets mes fringues dans mon sac. Et c'est encore pire quand je sens les bras d'Harry venir entourer ma taille et son ventre se coller contre mon dos.

- On est obligé de rentrer? Je veux dire, on est bien ici. Et puis de toute façon, tu sers à rien là-bas. Tu ne montes plus à cheval, tu aides pas aux écuries, tu sers à rien. Alors autant rester ici, murmure-t-il à mon oreille.

Je pourrais mal prendre ses paroles mais je sais qu'il dit ça avec ironie. Je sais qu'il ne le pense pas vraiment. Cependant, je garde dans un coin de ma tête qu'il m'a traité de lâche il y a moins d'une heure sur la plage.

- Parce que j'ai promis à Mamie de rentrer ce soir.

- On a le droit de rester encore quelques minutes?

- Pourquoi devrions-nous rester encore un petit peu ? je lui demande en bouclant ma petite valise.

Je la referme d'un geste avant de me tourner vers Harry. Je m'accroche à sa nuque, et il dépose tout de suite ses lèvres contre les miennes. Je le sens me faire basculer en arrière dans un éclat de rire et sa bouche retrouve rapidement mon cou. Je rejette la tête en arrière en soupirant de désir en sentant ses lèvres contre ma peau. Je crois que je n'aurais jamais assez de baisers et de caresses de la part d'Harry.

Il est là mon problème. Comment ne pas tomber sous son charme ? Harry est toujours à la recherche d'amour et d'attention. Il a besoin d'être aimé, de se sentir aimé.

- Je vois les plans que tu as mon Harry.

- MON Harry. Là, ça devient intéressant.

- Oh arrête.

- Non non. J'aime bien quand tu m'appelles comme ça.

Je fronce les sourcils en caressant sa joue, l'interrogeant du regard.

- Avec un surnom.

Je souris alors en coin et bise ses lèvres avec malice.

- Tu préfères mon canari des îles?

- Oh va te faire foutre.

- Mais j'y compte bien.

Je rigole contre sa bouche quand il vient de nouveau embrasser mes lèvres pour me faire taire. Je bascule sur le côté pour monter à califourchon sur lui. Je glisse mes mains en coupe sur son visage, plonge mon regard dans le sien et observe ses yeux émeraudes le temps de quelques secondes.

Il est si beau.

- Donc cette fois-ci on va le faire dans un lit?

- Hmm... après une douche, des pouffs, une voiture, un tapis, et re une douche ce matin ... oui on va le faire dans un lit. Mon petit dos commence à souffrir de toutes nos folies. Je me fais vieux, dit-il en glissant ses mains sous mon polo.

Je ne peux réprimer mes éclats de rire face à ses paroles. Je secoue la tête de gauche à droite, et pose mes lèvres dans son cou en suçotant sa peau avec envie. Il laisse échapper un gémissement d'entre ses lèvres et il reprend après avoir fait passé mon haut par dessus ma tête.

- Parfois, il faut savoir faire simple, deux hommes, un lit et basta.

- Hmm.. deux hommes, une douche, du vomis, je le taquine.

- Mais ! s'exclame-t-il en roulant des yeux.

Je rigole de plus belle sous son regard sévère. Je le vois alors se pencher sur moi et attraper un de mes tétons entre ses lèvres pour le mordiller avec vigueur. Je laisse échapper un gémissement de surprise et d'envie à son geste. Je grogne légèrement en le sentant se redresser et je glisse mes jambes autour de sa taille en collant nos deux corps. Nos langues se retrouvent quelque secondes plus tard et c'est comme si nous ne nous étions pas touchés depuis des jours alors que nous avons fait l'amour il y a quelques heures à peine.

Nous ne tardons pas à retirer le surplus de vêtements nous empêchant d'aller au bout de notre idée, de notre pulsion. Je me sens rapidement être basculé en arrière, je me retrouve la tête dans le vide et Harry fait glisser mon caleçon le long de mes jambes. Sans grande surprise, mais avec énormément de plaisir, je sens son souffle chaud au dessus de mon membre et ses lèvres l'embrasser. Ses mains le saisissent à la base pour le redresser de façon à ce qu'il puisse le prendre en entier. Je laisse un râle de plaisir s'échapper d'entre mes lèvres, et ma tête basculer en arrière dans le vide. La bouche d'Harry va et vient autour de moi tout en me faisant gonfler de plaisir et d'envie. Je crois que j'ai rarement autant pris mon pied avec quelqu'un. Harry n'est pas seulement doux et tendre, il sait être sauvage et passionné quand il le faut. Il sait prendre les bonnes décisions, et fait ce qu'il faut pour me faire grimper aux rideaux. Il est très doué. Sûrement même trop pour moi et mon petit coeur.

Quand je sens le plaisir monter en flèche, j'attrape Harry par les cheveux. J'arrête son geste et remonte son visage jusqu'au mien pour l'embrasser à pleine bouche avec envie. Je sens ses bras venir m'entourer. On roule d'un côté, puis de l'autre. Je me retrouve sous lui, puis sur lui, nos rires se mêlent en même temps que nos lèvres se retrouvent. Puis je sens ses doigts glisser le long de mon dos pour aller jusqu'à la courbure de mes fesses. Je prends ça pour une envie de me dominer. Je souris contre sa peau en glissant mes lèvres le long de sa mâchoire et je murmure à son oreille.

- Auriez-vous envie de prendre les rennes Monsieur ?

- Vous ne vous imaginez même pas à quel point.

- Alors enclenchez la seconde, nous n'allons pas y passer la journé.

Je sens son rire venir s'écraser contre ma gorge et il me fait basculer une fois de plus sur le côté. Je roule sur le dos, sens le corps d'Harry descendre le long de mon anatomie pour arriver au niveau de mon entrejambe. Sa bouche se pose de le creux d'une de mes cuisses et il relève mes jambes sur ses épaules avant d'aller commencer à me préparer. C'est la seconde fois qu'il va dominer, mais j'ai retenu une chose de la première : il sait prendre son temps lors de la préparation pour que la pénétration ne soit que bonheur. Et je sais que rares sont ceux qui savent prendre plaisir à ce moment de préparation.

Les doigts, la bouche, la langue d'Harry sont tout simplement une arme de destruction massive une fois employés tous ensemble. Je ne sais pas comment il arrive à assimiler les choses aussi rapidement. Nous sommes intimes depuis peu de temps, mais il connait déjà mes points sensibles. Il se souvient des endroits les plus érogènes de mon corps, et il sait aussi où il n'a pas besoin de retourner. Quand je vous dis qu'il est parfait.

Je sens le corps d'Harry remonter vers le mien et nos lèvres se retrouver l'instant d'après. Je souris contre sa bouche et je l'entends murmurer.

- J'ai le droit de vous faire l'amour Monsieur Tomlinson ?

- Je crois que vous en avez même le devoir, je réponds en embrassant rapidement ses lèvres.

Je sens son rire caresser mes lèvres, mon coeur faire un bond dans ma poitrine et quelques secondes plus tard, Harry entre en moi avec tendresse, m'offrant l'un des plus beaux moments de ma journée.

*

Sur la route.

- Tu me déposes chez moi au passage ?

Je tourne le regard vers Harry qui observe le paysage à travers la vitre de ma voiture. Nous venons de quitter l'autoroute après presque deux heures de route.

- Ta voiture est chez moi, je réponds en faisant la moue.

- Ah oui. Mais je ne voudrais pas que ta grand-mère continue de m'héberger éternellement.

Je soupire en secouant la tête. J'ai promis de ne pas parler de ses conditions et de son appartement pendant notre escapade. Ce moment au bord de la mer était une parenthèse pour nos vies. Sauf que nous revenons maintenant à la réalité, et je ne compte pas garder tout ça pour moi. Il n'en est pas question.

- Harry.

- Tu ne peux pas parler de mon appartement à ta grand-mère, sinon elle va m'héberger à vie. Je ne suis pas à plaindre. Je suis en bonne santé Louis ! Je vais bien.

- La preuve, tu as failli mourir dans mes bras y'a moins d'une semaine.

- N'exagérons rien quand même.

Je roule des yeux en me pinçant les lèvres pour m'éviter de dire quelque chose que je regretterais. Je m'arrête à un feu rouge et essaie de capter le regard d'Harry.

- Tu ne peux pas rester dans cet appartement, ou alors il faut que tu le meubles et que tu le chauffes !

- Je ne peux pas. Alors arrête d'épiloguer, parce que le sujet est clos, me dit-il froidement.

Je fais les gros yeux à sa réponse. Je ne l'ai jamais entendu me parler cette manière. Je sursaute en entendant un coup de klaxon derrière nous et j'enclenche la première. Je reprends la route de chez moi sans décrocher un mot de plus à Harry. Je l'ai senti se refermer sur lui même après ses dernières paroles.

Je finis donc le trajet en silence, concentré sur la route, espérant entendre la voix d'Harry mais rien. Je soupire largement en me garant devant chez moi et je n'ai pas le temps de dire que nous sommes arrivés qu'Harry est déjà sorti en claquant la portière derrière lui.

- Super...

On a passé vingt quatre heures extraordinaires, et j'arrive à tout gâcher en moins de trente secondes.

Je descends de la voiture, récupère mon sac dans le coffre et me dirige vers l'entrée de la maison. Je passe la porte, dépose mon manteau sur le porte-manteau et monte mettre mon sac dans ma chambre. Je ne perds pas de temps et redescends retrouver Harry et Mamie qui sont dans la cuisine. Ma grand-mère m'adresse un merveilleux sourire en me voyant arriver et je vais l'embrasser avec tendresse.

- Harry m'a dit qu'il avait été extrêmement touché par sa surprise et qu'il s'était bien ressourcé.

- Heureux de l'apprendre, je souris.

- Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Je vais rentrer chez moi, souffle alors Harry.

- Oh, tu ne veux pas dîner avec nous ? demande Mamie.

Harry secoue la tête en lui souriant sincèrement avant de la remercier une fois de plus pour tout ce qu'elle a fait pour lui et décline poliment son invitation. Mamie insiste une demi seconde, Harry embrasse sa joue en lui souhaitant une bonne fin de soirée et elle capitule.

- Bon, alors reviens mercredi pour travailler. Profite de ta journée de demain pour te reposer. D'accord ?

Il sourit et hoche la tête de haut en bas. A l'écoute des dernières paroles de Mamie, je réalise soudain que ça veut dire que je ne reverrais pas Harry avant de partir puisque j'ai mon avion mercredi à midi à Bordeaux. Je me pince les lèvres à cette pensée et suis Harry quand il quitte la cuisine après avoir remercié ma grand-mère une fois de plus.

On croise Liam et Charlotte dans le hall de la maison. Harry les salue rapidement. J'ai à peine le temps de leur dire bonjour qu'Harry est déjà dehors. Non mais c'est quoi son problème ?! Je soupire, le suis dehors malgré les interrogations de Charlotte et Liam en le voyant partir aussi rapidement et je claque la porte derrière moi.

- Harry !

J'ai juste le temps de l'interpeller avant qu'il ne rentre dans sa voiture.

- Quoi ?

- Tu fais quoi là ?

- Je rentre chez moi. Ca ne se voit pas ?

- Mais... Pourquoi?

- Parce que je rentre chez moi, dit-il en fronçant les sourcils.

- Pourquoi tu ne restes pas cette nuit ?

Il soupire et referme sa portière quand j'arrive à sa hauteur. Je me retiens de me jetter sur ses lèvres en le suppliant de rester ici, avec moi.

- Reste. Reste au moins cette nuit.

- Je ne peux pas Louis. Ce ne serait pas raisonnable.

- Parce que tu crois que nous sommes raisonnables ?

Je vois l'ombre d'un sourire se dessiner sur ses lèvres.

Un point pour moi.

- Allez. Pour cette nuit.

- Je ne peux vraiment pas. Et j'ai promis à Zayn de passer le voir en plus. Ca fait une éternité que je ne l'ai pas vu, me dit-il.

Je me pince les lèvres, soupire et hoche la tête de haut en bas.

- Ok.

- Louis... soupire-t-il.

- Non. Vas-y. Je comprends. J'ai juste tendance à me mettre au centre de l'attention.

Il rigole légèrement et secoue la tête de gauche à droite.

- Tu sais... tu pourrais très bien venir me voir demain.

- Demain quand ?

- Demain soir ?

- Pour dîner ?

- Pour dîner, affirme-t-il.

- Comme aller au restaurant ou...

- Comme aller au restaurant et faire l'amour toute la nuit, oui.

- Je crois que ça me plait.

- Alors à demain Louis.

*

Liam est resté dîner avec nous. On a discuté de tout et de rien pendant tout le repas. Charlotte et Mamie ont parlé d'un repas chez les Calder la semaine prochaine et Liam m'a fait la conversation pendant un long moment, puisque les deux femmes avaient beaucoup à se dire visiblement.

Nous venons tout juste de terminer de manger quand je propose à Liam s'il veut aller s'en griller une. Mais le regard que me lance Charlotte me rappelle qu'il est censé avoir arrêté. Liam rigole et répond qu'il m'accompagne avec plaisir, sans fumer.

Une fois dehors, on s'assoit sur les marches du perron et j'allume ma cigarette.

- Tu as un suçon de la taille de l'Himalaya sur la nuque.

Je fais les gros yeux en l'entendant et glisse une main dans mon cou en blêmissant.

- Ne t'inquiète pas, je pense être le seul à l'avoir remarqué, dit-il en rigolant.

Je soupire, lui donne un coup de coude et ses rires redoublent à mon comportement.

- Depuis quand tu es gay Louis ?

- Mais je ne suis pas... je commence en criant presque et rougissant jusqu'aux oreilles avant de reprendre plus bas. Je ne suis pas gay.

- Harry n'est pas une meuf jusqu'à preuve du contraire.

Je secoue la tête et prends une grande bouffée sur ma cigarette. Je baisse ensuite les yeux sur mes pieds et je laisse Liam enchaîner.

- Je ne te juge pas du tout hein, j'ai rien contre les gays. Luke est bien gay et c'est mon pote. Mais... te connaissant ça m'étonne. Tu aimais tant parler des miches d'El'.

- Oh ça va. C'est pas parce que j'aime aussi les ...

- Non... non jt'assure, j'ai pas envie que tu termines cette phrase, dit-il en grimaçant.

Je rigole en hochant la tête avant de reprendre.

- C'est déjà sorti dans les magazines de toute façon. Ce n'est pas nouveau.

- Je ne pensais pas que c'était vrai.

- Même la photo où je roule une pelle à Shawn Mendes ?

- Je crois que je ne voulais pas y croire en fait.

Je souris en portant ma cigarette à mes lèvres en réfléchissant à la situation. J'ai vraiment flippé la fois où cette photo de Shawn et moi est sortie. C'était la première fois que je me faisais surprendre par les paparazzi. Vanessa a bien essayé de la faire disparaître avant sa publication, mais un scoop comme ça était véritablement trop cher à faire taire. Donc j'ai laissé cette info sortir en serrant les dents.

Je n'en ai jamais parlé avec Mamie, ni avec qui que ce soit en France.

- Et donc... Harry? Depuis combien de temps ?

- Tu te souviens de l'épisode de la douche chez les jumelles ?

Je vois son regard s'agrandir et je hoche la tête de haut en bas en grimaçant.

- C'était vous ?

- Ouais.

- Oh putain.

- Ne le dis à personne... s'il-te-plaît.

- Et dire qu'on a essayé de le caser avec Bella ce soir là.

- Oh crois-moi, il est on ne peut plus gay.

- Et toi ?

- Quoi, moi ?

- T'es gay ? Bi ? Ou j'en sais rien...

Je roule des yeux en souriant à Liam. Je lui donne un coup de coude, ses éclats de rires rejoignent les miens et je secoue la tête de gauche à droite. Je m'apprête à lui répondre quand on entend la porte d'entrée s'ouvrir derrière nous. On se retourne tous les deux d'un geste et je souris en voyant Charlotte. On l'interroge du regard et elle hausse des épaules.

- Je voulais juste vérifier que Liam tient bien sa promesse.

- Ne t'inquiète pas, il n'y a que moi qui me tue à petit feu, je dis en souriant à Charlotte.

- Hmm. A choisir, je voudrais pouvoir avoir un petit ami et un frère en bonne santé.

Je souris tout en hochant la tête avant de voir Liam se lever.

- Je vais vous laisser tous les deux. Mais nous n'avons pas fini notre discussion Louis !

On acquiesce tous les deux avec Charlotte et elle vient s'assoir à côté de moi quand j'écrase ma cigarette sur la semelle de ma chaussure.

- Quand est-ce que tu repars ?

- Mercredi, j'ai mon avion à Bordeaux à Midi.

Elle hoche la tête de haut en bas tout en me regardant. Pour la première fois depuis longtemps, je ne sens pas d'animosité dans sa question. Je sens de la tristesse, mais pas de rancoeur. J'aimerais lui dire que je reviendrai vite, mais je ne veux pas lui mentir.

- Demain je voudrais refaire un essai avec Apocalypse.

- Vraiment ? je lui demande en fronçant les sourcils.

Elle approuve d'un signe de tête. Je dois bien avouer qu'il s'agit là d'un point commun entre elle et moi. On n'abandonne pas facilement les choses. Enfin... peut-être que je ne suis plus vraiment comme cela.

Je me pince les lèvres en la regardant un instant avant de finir par hocher la tête.

- Ok. Demain matin. Mais on le fait à ma manière.

- C'est à dire ? demande-t-elle en arquant un sourcil.

- Ce cheval est dangereux Lot'. Il faut le défouler avant de monter dessus. Je pense que le travail en liberté vous aidera à construire un lien entre vous deux. Il a sûrement besoin de te faire confiance.

- D'accord.

Je souris à Charlotte, me penche sur elle et embrasse son front avec tendresse. Elle se glisse alors dans mes bras, et je la serre contre moi.

- Tu me manques Louis.

- Toi aussi Lot'.

- Mamie m'a parlé du film avec Guillaume Canet, je voudrais vraiment que tu y réfléchisses.

- Je vais le faire. Je vais y réfléchir.

Elle se redresse d'un geste pour me regarder avec étonnement.

- Vraiment ?

Je souris et hoche la tête de haut en bas.

- Vraiment, je lui assure avec sérieux.

*

Centre ville de Périgueux – lundi 26 décembre 2016

Harry Styles.

J'ai pris un petit peu de temps pour rentrer chez moi quand j'ai quitté la propriété des Tomlinsons. J'avais besoin de réfléchir et faire le point sur la situation. Je ne sais pas pourquoi j'ai proposé à Louis qu'on se voit demain. Je ne sais pas si j'ai envie de le voir, je ne sais pas si j'en ai envie, parce que je sais que ce sera la dernière fois avant son départ et je sais que je vais avoir mal. Et je pense avoir eu mon quota pour les années à venir.

Je me suis garé dans ma rue en soupirant avant de descendre de voiture pour rejoindre mon immeuble. Je déverrouille la porte du hall avant de me glisser à l'intérieur et de monter jusqu'à mon étage. Je rentre dans mon appartement vide et froid et soupire. Louis a raison. Si je reste ici, ce qui n'est pas certain après tout, je dois le meubler cet appartement. Il ne ressemble à rien ! On dirait qu'il est squatté, mais certainement pas habité. Sauf que je pourrais très bien être amené à le quitter rapidement, donc à quoi bon?

Je me laisse tomber dans mon canapé miteux en me pinçant les lèvres quand j'entends frapper à ma porte. Je roule des yeux, sachant qu'il s'agit de Zayn. Je ne suis pas d'humeur à entendre ses remontrances. J'ai cru que j'avais commis un crime contre l'humanité hier quand on s'est croisé sur le palier. J'ai clairement eu l'impression d'être une sombre merde à ses yeux, parce que je traine avec Louis. S'il savait qu'en plus de ça je couche avec...

Je me lève mollement de mon canapé et vais ouvrir la porte. Comme je l'ai deviné, il s'agit bien de Zayn. Il entre dans mon appartement sans que je n'ai le temps de l'inviter et commence déjà à brailler comme un abruti.

- Non mais tu te fous de ma gueule ?! Depuis que tu es arrivé jte dis que c'est un connard, qu'il a brisé Eleanor, et toi tu en fais ton meilleur pote ? Tu te fous de moi Harry ? Sérieusement ...

Sauf que je le vois s'arrêter au milieu de son discours en regardant autour de lui. Son regard s'agrandit à mesure qu'il découvre mon salon qu'il doit trouvé beaucoup trop vide à son goût. Il fait un tour sur lui même, un air effaré sur le visage et se retourne vers moi.

- Me dis pas que tu vis comme ça quand même?

- Oh tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !

Il croise les bras sur son torse et plante son regard chocolat dans le mien et reprent alors.

- Tu es qui Harry ?

- Je te demande pardon ? je fais en fronçant les sourcils.

- Jsuis pas con, je savais que tu vivais dans ta voiture avant d'avoir cet appartement, tu ne veux que du liquide et tu ne m'as jamais parlé de ton passé. Tu as tué quelqu'un et tu es recherché par Interpole ou ça se passe comment ?

Je soupire et secoue la tête de gauche à droite.

- Je n'ai tué personne. Enfin, moi, je n'ai tué personne.

- Comment ça TOI tu n'as tué personne? me demande-t-il en faisant les gros yeux.

- Zayn. Non. Ne me pose aucune question. Ok ?

- Mais ...

- Même si je le voulais, je ne pourrais pas te répondre, je le coupe.

Il se pince les lèvres en me regardant. Je reprends en essayant de paraître le plus neutre possible.

- La seule chose que tu as à savoir c'est que je n'ai tué personne, que je ne suis pas dangereux et que tu peux me faire confiance.

- Tu t'appelles vraiment Harry Styles ?

- Non.

- J'ai le droit de connaître ton prénom ? Ton vrai prénom ?

- Je ne peux pas Zayn.

Je le vois se mordre l'intérieur de la joue et réfléchir à la situation. Je sais qu'il risque de partir en claquant la porte derrière lui et de ne plus jamais me parler. Je sais que c'est un risque. Mais je sais que si je ne lui dévoile pas une partie de mon secret il va me tourner le dos. Je ne peux pas tout lui dire, mais juste assez pour le rassurer. Zayn est l'un de mes seuls amis, je ne peux pas me permettre de le perdre. Ma vie ici commence enfin à ressembler à quelque chose de potable, je ne veux pas tout perdre aussi bêtement.

Je m'assois dans mon canapé et voit Zayn s'approcher. J'ai cru, le temps d'un instant, qu'il allait partir sans un regard mais il vient s'assoir à côté de moi. Je tourne les yeux vers lui et il commence.

- On va devoir meubler cet appartement. Je vais demander un coup de main à ma mère. Elle a un tas de truc au grenier chez moi qui sert à rien. Je suis certain qu'on aura de quoi te faire une jolie maison. Si on ne fait rien et que tu invites des gens ici, il y aura des soupçons.

- C'est pour ça que je n'invite personne.

- Je comprends que tu ne veuilles rien me dire de plus Harry, mais si je t'aide tu vas devoir me promettre qu'un jour tu me diras tout.

Je pense que je dois bien cette promesse à Zayn. Je l'ai faite à Louis, alors que des deux hommes, je sais que ce ne sera pas lui qui restera à mes côtés. Je sais que ce ne sera pas lui que je pourrais appeler en cas de besoin. Ca me fait du mal de l'avouer mais Zayn sera là, pas Louis.

- Bon. J'irai voir ma mère demain et j'espère que ce week-end on pourra t'installer correctement.

- Merci Zayn.

- Tu me devras une montagne de bières après ça. Non, mieux, une fontaine de bière.

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