CHAPITRE N°16
Arcachon - Samedi 25 février
Harry Styles.
Je pense que je ne pouvais pas rêver mieux pour cette fin de journée. Elle fut terriblement agréable. Elisabeth en a fait des tonnes, évidemment. Elle avait acheté un magnifique plateau de fruits de mer que nous avons tous partagé dans la salle à manger. Puis, vers vingt-deux heures, Elisabeth est montée se coucher. Je crois qu'elle aurait pu rester plus longtemps avec nous, mais qu'elle désirait nous laisser "entre jeunes" comme elle aime si bien le dire. Louis s'est levé en même temps pour l'accompagner et sûrement la remercier. Je pense qu'il a aussi besoin de faire un point sur la situation avec elle.
Nous nous activons tous pour ranger la table en attendant Louis. Même Dylan donne un coup de main ! Ce qui ne m'étonne pas tellement en vérité. Sous ses airs de dur à cuire, je sais que c'est un garçon bien, et qu'il fait toujours tout pour se rendre serviable. Il a eu une éducation très stricte auprès de sa famille. Alors qu'il aurait pu prendre le penchant macho de son père sicilien, il a toujours su proposer son aide, dans n'importe quelle circonstance, comme sa mère française le lui a appris.
Une fois dans la cuisine, je plonge les mains dans le lavabo rempli d'eau, avant d'attraper l'éponge pour commencer à faire la vaisselle. Je commence à faire mon boulot tranquillement, quand je sens une présence à ma gauche. Je pensais que tout le monde était déjà de retour dans la salle à manger, pour continuer calmement la soirée.
Mon regard croise celui de Charlotte, et je souris. Je lui tends le premier verre pour qu'elle l'essuie, et je retourne mon attention sur ma vaisselle sale.
-Je tenais à te remercier, Harry, commence la jeune femme en me regardant.
Je secoue lentement la tête parce qu'elle n'a pas à me remercier. Si j'ai emmené Louis ici c'est que j'en avais envie, et que je savais que ça lui ferait plaisir. Nous aurions pu passer nos dernières quarante-huit heures rien que tous les deux, mais je ne voulais pas le couper du monde le week-end de l'anniversaire de sa soeur. Je ne suis pas égoïste. Si je l'étais, j'aurais déjà fui à l'autre bout du monde avec lui, pour me la couler douce sur une plage de sable fin.
-Ne me remercie pas, Charlotte. Je sais combien la famille ça compte pour lui. Il ne pouvait pas louper ton anniversaire. Nous ne pouvions pas louper ton anniversaire.
Elle rigole légèrement en attrapant le second verre que je lui tends et elle reprend la parole :
-Je sais bien, mais... ce n'est pas vraiment pour ça que je te remercie, Harry. Sans toi, Louis serait sûrement encore à Los Angeles, malheureux comme les pierres, coupé du monde. Il aurait fini par faire un gamin illégitime, ou passer un moment dans un centre de désintox. Crois-moi, tu l'as sauvé. Je suis triste de ne pas avoir réussi à le faire moi-même mais, dans un sens, je suis heureuse que, toi, tu y sois arrivé ! Ca veut dire qu'il ne sera plus jamais seul.
Je coupe l'eau et me tourne vers elle en la regardant. Elle m'adresse un sourire et je hoche la tête de haut en bas. Je crois que c'est la soirée de la fierté et des félicitations... je ne sais plus où me mettre. Entre Elisabeth et Charlotte, les femmes Tomlinson ont tendance à trop en faire.
Mais je souris sincèrement et lui réponds alors :
-Si ça n'avait pas été moi, ça aurait été une autre personne. Je suis certain qu'il aurait fini par revenir. Il était vraiment malheureux loin de vous... et des chevaux, je lui dis sans l'ombre d'un doute. J'ai peut-être été un élément déclencheur dans son retour en France, mais je suis certain qu'il serait revenu avec le temps.
Elle hausse des épaules en me regardant, pensive :
-Je ne sais pas, Harry. Mon frère était vraiment instable. Émotionnellement parlant, c'était une épave. S'il arrivait à berner les gens à travers ses sourires au cinéma, je sais qu'ils sont sincères uniquement depuis quelques mois.
-Je ne suis pas le seul responsable de son état, Charlotte. Toi, ta grand-mère, Liam ... tout le monde est responsable. Le domaine, Périgueux, la France, même ce film ! Je suis certain que, maintenant, il va trouver un équilibre important pour la suite.
-Je le pense aussi. Mais, Harry, je peux te poser une question ?
Je fronce les sourcils à ses mots et j'attends qu'elle continue :
-Tu vas vraiment revenir, hein?
Je souris. Louis n'aurait sûrement jamais osé me poser la question. Alors que Charlotte le fasse me prouve bien qu'elle tient énormément à lui. Ils reviennent de si loin ces deux-là. Ca fait plaisir de les voir ainsi. Louis mérite d'avoir retrouver cette relation avec Charlotte.
-Je te fais la promesse de revenir.
-Merci.
*
Lorsque nous finissons la vaisselle avec Charlotte, ils se sont pratiquement tous ré-installés autour de la table pour boire un dernier verre. Louis n'est pas encore redescendu. J'en profite donc pour aller fumer une clope sur la terrasse. Je sais que j'avais arrêté ces derniers mois, mais ma folle cavale m'a réconcilié avec ce vieux vice. Malheureusement.
Je soupire en me calant contre la baie vitrée, attrape mon paquet dans ma poche et allume ma clope en fermant les yeux. Je souris en laissant la nicotine glisser entre mes lèvres puis ma gorge, alors que j'entends la baie-vitrée glisser à ma gauche.
Je rouvre les yeux, tourne la tête et je souris en découvrant Zayn.
-Alors Al Pacino, tu nous en as caché des choses ! dit-il en souriant.
Je rigole, lui tends mon paquet de cigarettes et il se sert à l'intérieur. Il me remercie d'un geste, je le laisse allumer la cigarette avant de reprendre la parole.
-Désolé pour la dernière fois... le flingue, la crise de nerf, je lui dis en faisant une grimace.
Il secoue lentement la tête de gauche à droite. Je m'en veux tellement d'avoir eu ce comportement avec lui, ce matin-là. Je sais que j'étais à cran, à deux doigts de péter un cable, mais ce n'était pas une raison pour réagir ainsi. J'ai été formé pour garder mon calme en toutes circonstances.
-Non, on oublie tout ça, Harry. Je sais que c'était une journée compliquée pour toi. Je vais faire comme si tu n'avais jamais pointé d'arme sur moi.
Je grimace à ses mots et il rigole en me voyant faire. Je suis soulagé qu'il ne m'en tienne pas rigueur. Plus d'un aurait pris ses jambes à son cou à sa place. Zayn est quelqu'un de très courageux.
Il me regarde pendant un petit moment, silencieux, avant de reprendre la parole :
-Nous nous revoyons dans combien de temps ?
-Je n'en ai pas la moindre idée... ma soeur n'a pas pu me donner de date exacte. Mais, elle espère que dans six mois tout sera réglé.
-Six mois...ça fait long quand même.
Je hausse les épaules tout en me disant que, oui, c'est long. Mais si c'est la seule solution pour avoir une vie normale. Je serais même prêt à patienter des années. Je rêve d'une occasion comme celle-ci depuis que je suis gamin !
J'ai envie d'y croire, et surtout de faire confiance à Gemma.
Elle saura tout boucler rapidement.
-C'est le prix à payer pour vivre normalement quand on vient de chez moi, Zayn. Tu sais, je ne pensais pas pouvoir trouver une vie normale un jour, et cela, avant même que toute cette histoire ne démarre. Puis, après avoir quitté mon île, je pensais que je serais obligé de fuire jusqu'à la fin de ma vie.
-Tu savais que tu ne serais que de passage chez nous alors, murmure-t-il.
-Oui... je le pensais. Puis, Louis est arrivé, et ça a pas mal bousculé mes plans, je lui avoue en rigolant.
Il sourit en tournant la tête vers moi.
Nous nous regardons quelques secondes silencieusement pendant que je reprends finalement :
-Pour la première fois, depuis que j'étais parti de chez moi, j'avais l'impression de retrouver une maison. Au delà du fait que je sois profondément amoureux de Louis, il n'y a pas que ça : mes amis, Elisabeth et mon boulot au domaine. Je suis bien à Périgueux. Alors si je reviens, ce n'est pas que pour Louis, c'est aussi pour tout ça.
Il se pince la lèvre inférieure tout en me regardant pendant un moment et je lui souris. Zayn est ce qui s'apparente le plus à un meilleur ami aujourd'hui. Hormis Dylan. Lui est hors compétition. Zayn est le premier à m'avoir fait confiance, et à m'avoir aider à me sortir de la merde. Je suis heureux de l'avoir rencontré à ce moment de ma vie, et surtout de pouvoir maintenant le compter parmi mes proches.
-T'es un véritable ami, Zayn. Et même si je ne te l'ai pas réellement bien rendu, saches que tu comptes beaucoup pour moi.
-Ouais... évite de me sauter dessus pour me rouler une pelle maintenant, hein !
Je rigole à ses paroles et je secoue la tête. Il se joint à moi et nous entendons tous les deux la baie-vitrée s'ouvrir à nos côtés. Dylan apparaît, les mains dans les poches et nous observe quelques secondes tout en nous regardant tour à tour.
-Je suis heureux d'avoir fait ta connaissance, Zayn, commence Dylan.
Il n'a pas besoin de continuer, je sais où il veut en venir.
-Et j'espère que tu sauras garder un oeil sur ce petit morveux, parce qu'il a l'habitude de se fourrer dans des histoires pas possible. La preuve, il s'est retrouvé dans une affaires de cavale infernale avant de tomber éperdument amoureux d'une star de cinéma. Je crois que nous tenons un bon scénario pour un bouquin là !
Je regarde mon ami d'enfance l'air blasé et il rigole en me donnant un coup de coude. Il sourit et Zayn reprend alors :
-Oh, je crois que je ne pourrai jamais vraiment l'empêcher de se foutre dans la merde. Mais je peux toujours essayer, dit-il comme si je n'étais pas avec eux.
-Je suis là les gars, hein, je leur dis en rigolant.
-Hmm hmm... Zayn... tu permets ? je voudrais parler à Andrea.
-Ah ouais... Andrea, putain, on doit t'appeler comment maintenant ?
Je rigole à sa question avant de secouer la tête en le regardant.
-Harry... je m'appelle Harry désormais. Malheureusement, Andrea a disparu la nuit où j'ai fui.
-Ok Harry ! A tout à l'heure ! déclare le jeune homme métisse avant de s'éloigner en me claquant l'épaule.
Il me sourit, écrase sa cigarette sous sa semelle et il s'éloigne en nous laissant Dylan et moi.
J'observe mon ami pendant un moment avant de reprendre la parole :
-Je suppose que tu ne seras déjà plus là lorsque je me lèverai demain matin ?
-Tu me connais bien, Hazza.
Je souris en le regardant pendant un instant. Je ne peux m'empêcher d'avoir mal au coeur parce que je sais que s'il a demandé à Zayn de veiller sur moi, c'est que je ne reverrai certainement plus jamais Dylan. Il va partir pour la Sicile, retrouver ses parents, la famille, le cercle et se faire une place de maître dans l'ancien clan de son père. Dylan va aller loin, monter dans les grades comme il l'a toujours voulu. Et d'une certaine manière, je suis fier et heureux pour lui.
-Tu vois, avec le temps, je te connais décidément trop bien, Dylan. Donc ... La Sicile ? j'interroge en me pinçant les lèvres.
Il hoche la tête en attrapant une cigarette dans son paquet. Il l'allume, prend une belle taffe avant de tourner la tête vers moi pour m'observer avant de répondre :
-Oui. La Sicile. J'angoisse autant que je suis excité de partir. Mais... savoir que je te laisse ici me fend le coeur. La seule chose qui me réconforte est de me dire que je ne te laisse pas tout seul. Tu as de la chance, Harry.
Je fronce les sourcils à ses mots et surtout au prénom qu'il vient d'employer :
-Harry ? je murmure.
Il secoue la tête en souriant, et dit :
-Andrea n'existe plus. Je crois même qu'il n'a jamais réellement existé. C'était le fils idéalisé de ton père, pas la personne que tu es. Même quand tu te déguisais en Andrea pour faire plaisir à ton père, le clan et que tu étais vraiment crédible dans ce rôle ... je savais que ce n'était pas toi. Tu t'es enfin trouvé Harry...
-Tu ne m'en veux pas ?
-Pour avoir le culot et le courage de vivre la vie que tu veux ? Jamais, Hazza. Je te l'ai dit, je suis admiratif de ce que vous faites avec ta soeur.
-Tu ne veux pas prendre ton courage à deux mains et rester ici ? je lui demande même si je connais déjà la réponse.
Il rigole légèrement, secoue la tête, et sourit sincèrement avant de me répondre :
-Non. J'ai toujours voulu être dans le clan. Contrairement à toi, c'était mon rêve. Un jour, je serai à la tête.
Je hoche la tête en le regardant aspirer la fumée. Je crois que je suis presque certain de voir son regard briller... ce n'est pas tous les jours que nous disons adieu à quelqu'un. Je crois que c'est ce que je déteste le plus dans ma vie : les adieux. Parce que, malgrè moi, j'en ai vécu bien plus souvent que je ne l'aurais dû, et parfois même, sans le savoir.
Il souffle sa fumée de cigarette avant de finalement reprendre la parole :
-Et ne t'inquiète pas, toute cette histoire n'a jamais existé. Je ne suis pas au courant de la situation de Gemma, Daniel, ni même de leur couverture et du fait que tu sois sous la protection des fédéraux dans pas longtemps. Je ne sais pas non plus que Anne est vivante. Et je te promets que je ferai tout pour que vous restiez en sécurité, le jour où votre histoire avec Louis éclatera au grand jour. Je te promets que je ferai tout ce qu'il faudra pour les empêcher de vouloir mettre la main sur toi. Ta place n'est plus avec nous. Elle est là, avec ces gens, tes amis, ta famille... ton amoureux, même si ça me donne envie de gerber de l'avouer. Je vais rentrer chez mes parents, leur expliquer que j'ai bien profité de mes quelques jours de luxure en m'envoyant en l'air avec une jolie petite française, et que je suis maintenant prêt à partir ! Je vais aller en Sicile avec eux et vivre cette nouvelle vie.
Je le regarde en me pinçant les lèvres et je réalise que c'est la première fois que Dylan tient un discours comme celui-ci face à moi. Je vois une tendresse fraternelle briller dans son regard, et je suis fier de lui, de notre relation et de notre amitié. Même si nos chemins se séparent aujourd'hui, nous serons toujours comme des frères, lui et moi. J'ai mal au coeur, mais je sais que c'est le bon choix.
-Ce sont des adieux alors, je murmure.
Il hoche la tête sans l'ombre d'une hésitation et je me mordille la lèvre inférieure. Il va définitivement beaucoup me manquer.
-Ce sont des adieux. Mais tu sais que tu pourras toujours compter sur moi en cas de problèmes. Ce sont des adieux mais pas tellement. Sibesoin, tu as mon numéro d'urgence, celui que tu as eu par Mic'. Je serai là en moins de 24 heures.
J'approuve d'un signe de tête avant de lui répondre en le regardant droit dans les yeux :
-Crois-moi, c'est pareil de mon côté. Dès que tout ça sera fini, je te ferai connaitre mon numéro. Ok ?
-Parfait !
-Tu sais, Dylan, je crois que tu avais raison.
-Sur quoi ?
-On ne quitte pas le cercle. Si je n'avais pas rencontré Louis, je serai venu en Sicile avec vous et Dieu sait ce que je serais devenu.
- Parrain. Crois-moi, Louis est en train de te sauver la vie.
*
Arcachon - Dimanche 26 Février 2017
Louis Tomlinson
Ce sont les lèvres de Harry contre ma nuque qui me réveillent ce matin. Le soleil est à peine levé. Il perce à peine à travers les rideaux de la chambre. Je n'ai pas envie de me lever moi ! Je râle légèrement dans ma tête avant de soupirer. J'attrape le drap, et m'enroule dedans :
-Encore cinq minutes, je murmure d'une voix pâteuse.
J'entends le rire de Harry venir caresser ma peau, et il glisse ses mains le long de mon dos. Je frissonne en soupirant largement et ouvre les yeux. S'il commence comme ça, je vais me retourner, le plaquer contre le matelas, et lui faire l'amour jusqu'à ce que nous soyons tous les deux à bout de souffle. Sauf que ma chambre est entre celle de Mamie, et celle de Charlotte. Je ne voudrais pas mourir de honte devant elles au petit déjeuner.
Harry glisse sa bouche entre mes omoplates avant de finalement bifurquer contre mon épaule. Je sens son corps se coller au mien et ses bras enlacer ma taille. Je me blottis contre lui en gardant les yeux clos, et j'inspire profondément. Je veux profiter de chacun de ces doux moments. Ils sont simples et agréables. C'est de ceux-là dont je veux me souvenir lorsqu'il ne sera plus là.
-Il faut se lever, mon coeur.
-Arrêteeeeee, je veux dormir.
Nous ne nous sommes pas couchés tard, mais je crois que je cherche une excuse pour rester dans ses bras quelques minutes de plus.
-Elisabeth nous attend pour le déjeuner, répond-il.
-Comment tu sais ça ?
-Parce que j'ai prévu quelque chose ce matin, me dit-il avec assurance. Et que Elisabeth m'a aidé. Alors lève-toi, bébé.
-Arrête de m'appeler comme ça, j'ai même pas le droit de te donner de surnoms affectueux, je lui dis en boudant légèrement.
Il rigole et je roule sur le dos alors qu'il se redresse lentement. Il colle sa bouche contre la mienne et je souris à son baiser. Une de mes mains se perd dans ses cheveux courts pendant que l'autre s'accroche à sa nuque. Je suis à deux doigts de craquer et de le dévorer tout cru, quand il se redresse pour rompre le baiser.
-Debout la marmotte !
Et il quitte le lit, comme ça !
Je lève les yeux au ciel, secoue la tête, et me redresse dans le lit en me frottant les paupières. Je baille allègrement et je finis par me lever. J'attrape un pull et un jogging que j'enfile rapidement par dessus mon caleçon et je sors de la chambre. Harry a déjà déguerpi pour retrouver Mamie en bas.
Quand j'arrive dans la cuisine, Harry est installé entre Zayn et Niall à boire un café. Mamie est aux fourneaux pour préparer le déjeuner. Elle dépose une assiette de crêpes sur la table. Je m'approche pour embrasser sa joue et lui demander si elle a bien dormi. Elle me remercie en m'assurant que oui, et je salue les deux autres garçons. Je fronce cependant les sourcils en réalisant que Charlotte et Liam ne sont pas là.
-Ils sont où les amoureux ? j'interroge.
-Nous les retrouvons après, ils se sont levés avant nous, répond simplement Harry en haussant des épaules.
Je ne relève pas et m'installe à table. Charlotte et Liam voulaient sûrement passer un moment à deux. Je les comprends, et je ne leur en veux pas. Je prends un café, le porte à mes lèvres et observe les trois garçons en face de moi qui discutent tout bas. J'arque un sourcil, les interroge du regard mais aucun ne me répond. Je roule des paupières et attends que Mamie ne vienne s'asseoir à côté de moi pour lui demander ce qu'il se passe.
-Rien, mon chéri, que veux-tu qu'il se passe ?
Je baragouine un truc incompréhensible en baissant mon regard sur mon café, et je termine de déjeuner silencieusement. Niall et Zayn s'échappent rapidement de la cuisine, me laissant seul avec Mamie et Harry. Je passe mon regard de l'un à l'autre avec suspicion et Harry finit par se lever en s'étirant.
-Allez, va te doucher et t'habiller, Lou, on y va.
-On va où ? je l'interroge, alors que je commence sérieusement à me poser des questions.
-Tu verras ! me répond Harry, souriant, avant de quitter la cuisine.
Je rouspète en secouant la tête et me lève. Mamie fait de même et je me tourne vers elle. Je n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'elle me dit alors :
-Passez une bonne matinée avec Harry, mon Lapin. Je suis certaine qu'elle sera pleine de surprises.
-Ouais. J'aime pas les surprises, je réplique en secouant la tête.
Mamie rigole, me colle un baiser sur la joue et me fout littéralement dehors. Je soupire, monte pour aller me doucher et m'habiller. Quand je sors de la salle de bain pour retrouver la chambre et enfiler une tenue pour la matinée, je souris en découvrant Harry, torse-nu, en train d'enfiler un t-shirt. Il rigole en me voyant le reluquer et il s'approche de moi une fois qu'il a terminé de s'habiller.
-Tu as fini de me mater comme ça ?
-Jamais, j'assure en hochant la tête.
Il rigole, me vole un baiser et il glisse ses mains dans les miennes.
-Tu es prêt ? m'interroge-t-il.
-Si je savais où j'allais, je pourrais te répondre mais... je vais dire que oui ! j'affirme en le regardant.
Il sourit en embrassant ma joue et il m'entraîne avec lui. Une fois en bas, nous enfilons nos manteaux, nos chaussures et nous saluons Mamie avant de sortir de la maison. Il me fait monter en voiture, se glisse côté conducteur et met le contact. Je l'interroge une dernière fois du regard et il secoue la tête de gauche à droite.
-Tu ne sauras rien !
Je râle une fois de plus, Harry rigole et se penche sur moi pour biser mes lèvres mais je boude. Ce qui le fait encore plus rire. Je boucle ma ceinture en faisant semblant d'être vexé et je souris bien malgré moi en sentant la main de Harry venir se glisser contre ma cuisse.
Nous roulons pendant une trentaine de minutes et j'ai bien peur de reconnaître les lieux se dessiner devant mon regard petit à petit, mais je ne dis rien. Je suis souvent venu par là à une époque. Mon père avait un ami qui habitait dans le coin, et je suis presque certain que c'est là où m'emmène Harry. Je ne suis pas vraiment étonné quand il tourne donc sur la propriété équestre de Monsieur Lafarge.
Il s'arrête dans la cour et je me tourne vers lui :
-Tu m'expliques ?
-Je t'ai peut-être préparé une petite surprise. Liam et ta soeur m'ont un peu aidé... je l'avoue.
-Une petite surprise ?
Il hoche la tête et se penche sur la banquette arrière pour attraper un sac de sport qu'il me tend :
-Tu vas avoir besoin de ça d'ailleurs.
Je fronce les sourcils tout en ouvrant le sac. Je découvre un pantalon d'équitation, une paire de chaussettes, mes boots et mes chaps ainsi que ma bombe. Je relève les yeux vers Harry et le magnifique sourire que je découvre sur son visage me réchauffe le coeur. Je n'ai pas le temps de répliquer qu'il prend déjà la parole :
-Je te laisse deux minutes pour te changer dans la voiture, mon chéri. ok ?
Et il descend de mon Macan d'un geste en claquant la portière. Je prends une grande inspiration avant de reculer le siège et de commencer à me déshabiller. Je retire le jeans que j'ai enfilé il y a quelques minutes à peine, mets le pantalon couleur sable, une paire de chaussettes et je sors de voiture pour enfiler mes boots. Je glisse ma bombe sur mon bras, prends mes chaps à la main et je ne suis pas étonné de voir Liam, Charlotte et Harry en train de discuter contre le bâtiment.
Je me pince les lèvres, traverse la cour et arrive rapidement à leur hauteur. Les trois sont dans la même tenue que moi. Je passe mon regard des uns aux autres avec interrogation et Harry se rapproche de moi. Il glisse une main contre mon torse, embrasse mes lèvres et me dit :
-Nous nous sommes dit que nous pourrions peut-être aller galoper sur la plage.
Je sens mon coeur exploser et des larmes remplir mes yeux. Harry secoue la tête, m'attire à lui et je me blottis contre lui. Il me serre dans ses bras, me berce et je ferme les yeux pour inspirer profondément. Je ne tarde pas à sentir la tendresse de Charlotte dans mon dos et la main réconfortante de Liam sur mon épaule.
Une fois les émotions passées, j'inspire profondément, me détache de Harry et Charlotte avant d'avaler difficilement ma salive. Charlotte se rapproche de moi, glisse un bras autour de ma taille et déclare.
-Ce n'est pas la seule surprise que nous avons en réalité.
-Parce que tu ne crois pas que c'est assez ? j'interroge en rigolant légèrement nerveusement.
Parce qu'on ne va pas se mentir, je suis tout de même mort de trouille à l'idée de monter sur le dos d'un cheval en compagnie de Liam, Charlotte et Harry ! Charlotte sourit à ma question et m'entraîne avec elle dans les écuries que je connais déjà. Je m'arrête cependant net en voyant la tête de Feu-Follet se tourner vers nous en nous voyant arriver. J'entends ensuite un hennissement et Qlassic qui tappe dans la porte de son boxe juste à côté de lui. Je m'avance, découvre finalement Pétrus et... Apocalypse.
-Vous êtes sérieux ? je m'exclame en faisant les gros yeux.
-On s'est dit que, de toute façon, tu allais maintenant t'en occuper ! Alors autant continuer sur ta lancée !
Je ne peux réprimer mes éclats de rire et m'approche du boxe du cheval gris. Il tend les oreilles vers moi, je pose ma main à plat contre son chanfrein et je souris. Je ferme les yeux un instant, inspire profondément et vois Liam qui arrive avec quelques affaires. Il dépose ma selle, un filet et le reste des affaires à côté d'Apocalypse et je me tourne vers lui en me pinçant les lèvres. Je vois déjà Harry qui s'approche de Feu et ma soeur de Qlassic. Nous allons vraiment y aller, tous les quatre. J'inspire profondément et attrape une brosse, avant d'entrer dans le boxe du cheval.
Quelques minutes plus tard, j'ai terminé de préparer Apocalypse et je le sors de son boxe. Je retrouve mes trois compagnons dans la cour du domaine. Liam est déjà à cheval en train de vérifier sa sangle pendant que Charlotte aide Harry à se mettre en selle. Je ne peux réprimer mes éclats de rire en le voyant ainsi et il se tourne vers moi avec un air courroucé :
-Je t'interdis de te moquer de moi alors que je suis en train de flipper comme pas possible !
Je pouffe, passe les rênes par dessus l'encolure d'Apocalypse qui regarde ses trois copains, les oreilles en avant. Je l'ai rarement vu aussi calme en présence d'autres personnes ou chevaux. Je me pince les lèvres, vérifie mon filet et mon mort avant de ressangler et de descendre mon étrier. Je prends une grande inspiration, ajuste mes rênes et me hisse en selle. Je sens un immense poids se décharger de mes épaules, et je souris. Je souris comme un débile de dix ans devant le plus beau cadeau de Noël de sa vie. Je me penche en avant pour caresser l'encolure d'Apocalypse, je vérifie une dernière fois ma sangle et je retourne mon attention sur les trois autres cavaliers.
Charlotte me regarde avec admiration, Liam avec fierté et... Harry est totalement paniqué ! Je secoue la tête, presse légèrement les jambes et me rapproche de lui. Je fais bien attention à ne pas être trop prêt quand je vois Apocalypse essayer de choper une des oreilles de Feu sur le passage. Je rigole à son geste, le réprimande légèrement avant de tourner mon attention sur Harry.
-Tu es fou, Hazza...
-Ouais, de toi... crois-moi, c'est pire que de devoir tuer un gars dans une cave ce que tu me fais faire ! dit-il en souriant légèrement crispé.
Je rigole, lui envoie un baiser et passe devant. Je connais le chemin. Je suis déjà venu avec mon père ! Le domaine appartient à un éleveur important dans la région, et quelques uns de nos chevaux sont nés ici. J'ai même travaillé là pendant un été ou deux quand j'étais adolescent. Donc je connais le chemin jusqu'à la plage.
Je prends mes deux rênes dans une mains une fois en tête, me retourne sur ma selle en m'appuyant sur le dossier et je regarde les trois cavaliers derrière moi :
-On peut y aller? j'interroge aussi impatient que excité.
La peur est bien loin derrière moi je crois !
Charlotte rigole de bon coeur en hochant la tête et se met en dernière place pour fermer la marche. Liam s'avance pour venir derrière moi et ils peuvent ainsi encadrer Harry. Je suis assez étonné de voir l'équilibre qu'il a naturellement. Il se tient droit, ne semble pas être trop mal dans sa position et surtout tient ses mains et ses jambes exactement au bon endroit. A force d'observer Liam et Charlotte, il a naturellement copié leurs positions. Il est doué.
-On est parti ! déclare finalement Liam derrière moi.
Je hoche la tête et presse les jambes. Apocalypse semble tout excité à l'idée d'aller se dégourdir les jambes. Je le sens frémir sous la selle. Son dos est tendu comme un arc et il avance avec élégance. Je fais bien attention à garder mes rênes ajustées et j'écoute d'une oreille attentive les signaux qu'il me laisse.
Nous traversons une petite forêt de pins tout en discutant de tout et de rien. Comme si cette situation a tout du normal. Harry se détend petit à petit mais je sens le stress qui l'habite face à cette petite promenade. Je le comprends ...
Quand nous arrivons à la lisière du bois et que la plage se dessine devant nous, nous nous arrêtons et Liam prend la parole :
-Je vais rester là avec Harry. Nous n'allons pas tenter de miracle aujourd'hui, hein ! C'est déjà beau pour lui de nous avoir accompagné jusqu'ici ! affirme mon meilleur ami.
Je me retourne sur ma selle tout en gardant bien mes rênes en main. Je sens Apocalypse se chauffer et donner de grands coups avec sa patte avant gauche. Il s'impatiente. Il sait pourquoi nous sommes là.
Charlotte s'approche pour s'arrêter à ma hauteur et elle m'offre un sourire malicieux.
-Tu es prêt à te faire battre à la course ?
-Sérieusement ? Tu crois pouvoir y arriver ? je l'interroge en rigolant.
Je jette un regard en arrière, le sourire de Harry me donne des ailes et je presse les jambes.
Je sens le corps musclé d'Apocalypse faire un bond en avant, ma soeur râle dans mon dos parce que je suis parti sans la prévenir et je rigole. Je rigole comme un gamin ! Je me mets en suspension en faisant bien attention de ne pas m'accrocher aux rênes et à la bouche du cheval et je le laisse partir. Il accélère, je sens son dos fonctionner, ses hanches s'armer et sa foulée s'allonger.
Le vent fouette mes joues, des perles arrivent aux coins de mes yeux mais je ne pleure pas. Je vis. Je suis tout simplement en train de vivre ! Mon coeur bat dans ma poitrine, je respire à plein poumon et je suis bien ! Je suis BIEN !
Je crois que c'est ça le bonheur en définitive.
Aujourd'hui, je me fais une promesse : ne jamais arrêter de vivre et croire au bonheur. Parce que, même s'il tient à peu de choses et qu'il est à porté de main, je sais que je ne dois surtout pas le laisser filer ! Je n'ai pas besoin de grand chose. Non, en fait, j'ai juste besoin de trois choses : Ma famille, Harry et les chevaux. C'est tout.
_____________
#ARBHfic __ je crois que je n'ai pas grand chose à dire sur ce chapitre, à part que c'est l'un de mes préférés. Il est facilement dans le T5 de mes chapitres préférés... :)
Plus qu'un chapitre..ça fait bizarre de se dire ça.
Je tiens à remercier Amélie pour ses corrections ! :)
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