Chapitre n°15
Domaine Familiale des Tomlinson – dimanche 25 décembre 2016
Harry Styles
Je ne sais pas exactement l'heure qu'il est quand j'ouvre les yeux, mais en tout cas, Louis est toujours contre dos. Je souris doucement en sentant ses bras accrochés à moi et son visage contre mon épaule. Je ne bouge pas, car je n'ai pas envie de le réveiller. J'ai passé un excellent noël avec lui et sa famille. Et ce serait mentir de dire que notre partie de jambe en l'air n'a pas été géniale. Ca fait un moment que je n'ai pas pris mon pied comme ça avec quelqu'un.
Je soupire en secouant la tête à cette pensée et je sens Louis ronchonner contre ma peau. Il resserre sa prise autour de moi et marmonne quelques mots que je ne comprends pas. Je rigole légèrement avant de rouler sur le dos et de le sentir s'installer, ou plutôt s'écraser, contre moi. Il pose sa tête contre l'un de mes pectoraux et entoure mon torse de ses bras.
Je glisse une main dans ses cheveux, et l'observe se réveiller à son rythme. Il attrape ma main pour l'attirer à lui et je souris en entrelaçant nos doigts. Ca fait longtemps que je n'avais pas dormi avec quelqu'un et j'avais oublié ce qu'était la tendresse d'un réveil à deux. Je dépose délicatement mes lèvres contre son front et je murmure.
- Il est l'heure de se lever.
- j'aipasenviejsuistropbienla.
Je rigole en secouant la tête et il me pince la peau pour me punir. Je ris de plus belle, il peste contre moi et se redresse pour se rallonger de l'autre côté du lit, emportant la couette avec lui. Je souris, me redresse sur un coude et me penche sur lui pour embrasser ses cheveux. Je le vois sourire à mon geste et je me rallonge sur le dos.
Je ne sais pas ce que nous sommes en train de faire lui et moi. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Il va partir dans les jours à venir. Ou bien ce sera moi qui vais devoir partir. Ca peut arriver, à n'importe quel moment. Pourtant, on est là, tous les deux, dans un lit après avoir dormi l'un contre l'autre toute une nuit. Je m'en voudrais presque d'avoir laissé Louis entrer dans ma vie comme ça. Parce que ce sera encore plus difficile de l'en laisser partir.
Je soupire à cette pensée et sens Louis revenir vers moi pour se blottir contre moi.
- Fait trop froid sans toi, articule mon amant à demi-ensommeillé.
Je souris à ses mots et embrasse son front.
- Ta grand-mère a prévu quoi aujourd'hui ? je lui demande.
- Un banquet pour trente-six régiments d'infanterie.
Je rigole légèrement en secouant la tête avant de le sentir se redresser. Il me regard, le sourire aux lèvres et reprend ensuite :
- Je devrais me lever.
- Hmm...
- J'ai pas envie de me lever.
- Moi non plus.
- On reste là toute la journée?
Je secoue la tête et lui vole un baiser avant de murmurer.
- On va se lever. Je vais aller prendre une douche. Et quand je reviens tu ne seras plus dans ce lit. Ok?
Il fait une moue adorable que je ne peux m'empêcher d'embrasser et je me redresse pour quitter le lit. Je m'étire légèrement, dos à lui, en baillant. Je me retourne vers Louis qui lézarde dans le lit, le regard rivé vers moi, un fin sourire sur les lèvres.
- Je vois que tu te rinces l'oeil, tranquille.
- Je ne vais certainement pas le nier.
Je roule des yeux en rigolant et attrape des fringues propres dans mon sac, une serviette de bain et file me doucher. L'eau chaude me réveille doucement, et j'en profite pour changer mon pansement. Ma brûlure semble aller beaucoup mieux. Elle est moins rouge, ne suinte plus et me fait moins mal.
J'enfile un pantalon en toile, une chemise, je me sèche les cheveux et me coiffe rapidement. Je ressors de la salle de bain, souris à Charlotte en lui disant bonjour lorsque je la croise dans le couloir, et je m'engouffre dans ma chambre... que Louis n'a évidemment pas quittée.
Je souris en le voyant endormi au milieu des draps, entortillé avec la couette, un sourire paisible sur le visage. Il est magnifique. Je pose mes affaires dans un coin de la chambre sans faire de bruit, récupère mon téléphone portable et referme la porte derrière moi.
Je retrouve Liam, Charlotte et Elisabeth dans la cuisine en train de déjeuner. Ils me saluent chaleureusement, me souhaitent un joyeux Noël et Elisabeth me sert un café. Je la remercie et m'installe à côté d'elle à table.
- Vous partez à quelle heure les enfants ? interroge Elisabeth en souriant à Liam et Charlotte.
- Oh, on doit être chez mes parents à midi donc on a encore le temps, affirme le jeune homme.
- Tu veux de l'aide pour préparer la table et le repas mamie ? propose Charlotte.
- Non non non, profitez de votre journée. Et puis, Louis et Harry vont bien me donner un coup de main quand même.
Je souris en hochant la tête et je vois Charlotte se tourner vers moi avec un air désolé sur le visage. Je secoue la tête en lui faisant ainsi comprendre que ce n'est pas grave. Je serais même content de passer du temps avec Elisabeth. J'adore cuisiner. Même si je suis un bien piètre cuisinier. Ma mère me l'a assez souvent répété pour que je le sache. Je pense que je me rappellerais toute ma vie le jour où j'ai réussi à faire brûler des pâtes. Parce que oui c'est possible.
Charlotte et Liam quittent la table au moment où Louis arrive dans la cuisine. Il les salue tour à tour, Liam lui fait une remarque que je n'entends pas, mais qui semble faire rire le jeune acteur. Je secoue la tête, termine mon café et le vois venir s'installer à côté de moi. Il glisse instantanément son pied contre le mien et je souris comme un débile.
- Café mon lapin ?
- Avec plaisir Mamie.
Elisabeth se lève pour servir un café à son petit fils avant de reprendre.
- On a du travail ce matin les garçons : des huîtres à ouvrir, une soupe à terminer et un magret à préparer.
- Qu'est ce que je te disais, me souffle Louis dans un sourire.
- On vous aidera avec plaisir, j'assure en donnant un coup de pied à Louis sous la table.
- Oui Mamie, on le fera ! répond alors son petit-fils avec un large sourire sur les lèvres.
Cette matinée s'annonce plutôt ... agitée.
*
Il est presque quatorze heures quand on se met à table. Nous avons passé la matinée à cuisiner avec Elisabeth. Ca a été un moment épique pour moi. Entre Louis qui n'a cessé de me faire des allusions sexuelles, et Elisabeth qui a passé la matinée à se moquer de moi, je dois dire que ça n'a pas été de tout repos. Mais j'ai bien rigolé. La seule chose que j'ai gagné, c'est une terrible envie de faire l'amour avec Louis. Ce qui me paraît plutôt compliqué pour le moment.
On s'installe autour de la table après que la grand-mère de Louis ait installé la soupière. Elle nous sert rapidement et s'assied ensuite à sa place. On commence à parler de tout et de rien, j'apprends quelques anecdotes sur l'enfance et l'adolescence de Louis qui me font sourire, Elisabeth me parle de son mari et de son fils qui était donc le père de Louis. On discute ainsi tout au long du repas. Et au moment du dessert, je sens la tension arriver entre Louis et Elisabeth quand elle aborde le sujet de son départ. Je me lève discrètement pour commencer à débarrasser, laissant Elisabeth et Louis discuter, plus ou moins calmement. Je rassemble les assiettes et les emmène jusqu'à la cuisine pour les ranger dans le lave-vaisselle. Je reviens avec le café que je pose sur la table. Louis est silencieux, le visage fermé, alors qu'Elisabeth tourne le regard vers moi avec un sourire.
- Merci Harry, tu es bien gentil. Même malade tu es adorable, sourit-elle.
Je lui accorde un sourire avant de me rassoir et de glisser une main sur la cuisse de Louis. Il pose la sienne dessus, enlace nos doigts et je souris à ce geste.
- Bon, arrêtons de parler de tout ça Louis. Je n'ai pas envie de me disputer avec toi à quelques jours de ton départ.
Parce que oui, Louis va partir et je ne crois pas que ma présence et notre début de "relation" va changer quoi que ce soit dans son choix de partir. Sa vie n'est plus ici après tout. Il a une maison et des tonnes d'amis à Los Angeles je suis sûr. Alors, à quoi bon continuer à m'attacher et à passer du temps avec lui si en définitive il va partir dans deux jours et que je ne le reverrai sûrement jamais. A quoi ça sert à part me faire du mal ?
Je soupire, défais mes doigts de ceux de Louis et secoue la tête en glissant mes deux mains autour de la tasse de café qu'Elisabeth vient de me servir. Je sens le regard interrogateur de Louis sur moi mais je ne le regarde pas. Si je le regarde, je vais craquer. Et je ne peux pas craquer.
- Mamie, tu as réfléchi à ce que je t'ai demandé tout à l'heure ?
Elle sourit en hochant finement la tête de haut en bas. Je ne sais pas de quoi il est question. Je fronce les sourcils et tourne le regard vers Louis, l'interrogeant du regard. Il me sourit, et reprend en me fixant.
- Je t'emmène quelque part jusqu'à demain midi.
- Tu... quoi ? Je m'étonne en me tournant ensuite vers Elisabeth.
Elle secoue la tête de gauche à droite en levant les mains comme si elle ne savait pas de quoi il parlait, et je retourne mon attention vers lui.
- On va passer chez toi préparer un sac et je t'emmène jusqu'à demain midi.
- Mais... on va où?
- Surprise !
*
Centre ville de Périgueux – dimanche 25 décembre 2016
Louis Tomlinson.
Je coupe le contact en arrivant en bas de chez Harry. Je commence à me détacher pour sortir et l'accompagner, mais il m'arrête dans mon geste et pose une main sur mon avant bras. Il plonge son regard dans le mien et secoue la tête de gauche à droite.
- Laisse, j'y vais tout seul, tu peux m'attendre ici?
- Non, je viens.
Il m'a dit qu'il ne vivait pas à la rue, je veux en avoir la certitude. Mais son attitude me prouve que ce doit être un véritable taudis. Le Docteur Garcia a été claire là-dessus, Harry a vécu ou vit toujours dans des conditions insalubres. Il a avoué que son appart n'était peut-être pas très propre, mais qu'il était habitable. Je veux m'en assurer. Parce que si ce n'est pas le cas, j'en parlerai à Mamie. Et je sais qu'elle le gardera à la maison le temps qu'on lui trouve quelque chose de mieux. Pas question de le laisser retourner dans un appartement pourri.
- Non, je viens, je réplique en terminant de me détacher.
- Mais Louis je...
- Non. Tu ne discutes pas. Je viens.
Je le vois soupirer en se pinçant les lèvres puis il quitte finalement la voiture. Je referme ma voiture à distance et le suis à l'intérieur du bâtiment. L'immeuble me semble vétuste mais pas non plus abominable. J'appréhende quand même ce que je vais découvrir chez Harry. Je crois que j'ai besoin d'en avoir le coeur net.
On s'engouffre dans l'ascenseur, il appuie sur le bouton du dernier étage et on monte en silence. Il fuit mon regard en laissant ses yeux rivés vers le sol. Je me pince les lèvres, ne voulant pas me disputer avec lui à cause de tout ça. Je le laisse sortir de l'ascenseur en premier et le suis jusque devant sa porte. Il glisse la clé dans la serrure et se tourne vers moi au moment d'ouvrir.
- Tu peux m'attendre ici?
- Non. Je ne suis pas monté jusqu'ici pour rester sur le pas de ta porte.
- Je sais ce qu'il va se passer une fois qu'on sera rentré dans cet appartement et je ne le veux pas Louis, dit-il sérieusement en me fixant.
- Harry.
- Je te laisse entrer à la condition que tu n'en parles à personne.
- Si tu me le demandes c'est que tu sais que ce que je vais découvrir va me choquer?
Il soupire, secoue la tête et pénètre dans l'appartement sans me répondre. Je roule des yeux et m'approche avant d'entrer à mon tour. J'arrive directement dans le salon qui est seulement séparé de la cuisine par un comptoir. Les murs sont blancs, mais sales. La lumière laisse à désirer et donne une ambiance lugubre à la pièce. Il y a un canapé, une table basse mais pas de télé. Je tourne le regard vers la cuisine, une gazinière, un micro-onde, pas de four, ni de table ou de chaise pour s'installer et manger. Je secoue la tête, choqué avant de traverser le salon pour aller ouvrir la porte que je vois de l'autre côté de la pièce.
Je retrouve Harry au milieu d'une chambre sombre.
- Tu vis vraiment ici ? je demande sérieusement.
- Louis s'il-te-plaît ne...
- NON ! Et après tu t'étonnes que tu aies eu cette putain d'infection ? Non mais tu as vu la gueule des murs, les moisissures dans la cuisine ! Et putain il fait froid ! Mais comment tes potes peuvent te laisser vivre ici ! Si l'autre con vit en face de chez toi comment il peut l'accepter ?
- Il n'est jamais rentré dans cet appartement, il me répond calmement en croisant les bras sur son torse.
- Mais je.
- TAIS-TOI ! Sérieusement non ! Je ne te permets pas de me juger Louis ! Tu ne me connais pas, tu ne sais pas comment je me suis retrouvé ici et pourquoi je vis comme ça ! Pourquoi j'ai vécu entre les chambres d'hôtel dégueulasses et ma bagnole pendant des mois ! Crois-moi, cet appartement, aussi pourri soit-il à tes yeux est un véritable palace après ce que j'ai vécu !
Il a bien vécu dans la rue. Dans sa voiture. Je soupire en me laissant tomber sur le rebord de son lit, plantant mon regard dans le sien, choqué d'apprendre tout ça. Je crois que c'est encore pire que ce que j'avais imaginé. Finalement, j'aurais peut-être même préféré ne pas savoir. Je me mords l'intérieur de la joue avant de secouer la tête en fermant les yeux. Comment Harry... MON Harry peut-il vivre là-dedans. Il ne le mérite pas, il ne peut pas. C'est impossible. Il mérite d'être au chaud, d'avoir des meubles, un plaid tout chaud pour s'enrouler dedans en regardant sa télé, et un four aussi. Il mérite d'avoir tout ça. Alors POURQUOI il n'a rien de tout ça ? Qu'est ce que la vie à bien pu lui faire pour qu'il vive comme ça ?
Je sens Harry s'asseoir à côté de moi, glisser un bras autour de moi et poser ses lèvres contre ma joue. Je tourne le regard vers lui, il me sourit timidement et murmure.
- C'est moi qui vit dans la merde, pas toi, alors ne fais pas cette tête Lou. Je ne veux pas que tu aies pitié ou que ton regard sur moi change.
- Mais qu'est ce qu'il t'est arrivé Harry ?
Il secoue la tête, glisse un doigt sur mes lèvres et embrasse le bout de mon nez avant de susurrer.
- Je ne peux pas te le dire.
- Tu as promis que tu le ferais, je proteste.
- Quand je serai prêt. Mais je ne le suis pas encore. Je ne veux pas te raconter mon histoire dans ces conditions là Louis.
Je baisse les yeux en reniflant légèrement et je me sens idiot de me mettre dans un état pareil alors que ce n'est pas moi qui dort dans ce lit froid et qui n'ai même pas de table pour déjeuner le matin. Je détourne les yeux en sentant ses bras m'attirer à lui. Je me sens ridicule, limite honteux d'avoir cette réaction là. Putain mon Harry, mon fantastique Harry ne mérite pas de vivre comme ça.
- Tu ne peux pas rester là.
- Je n'ai pas vraiment le choix.
- Tu as de l'argent, tu travailles !
- Oui. J'ai de l'argent et je travaille, c'est vrai. Mais ça ne fait pas tout Louis.
Je soupire en me détachant de son emprise. Je me relève en reniflant légèrement et glisse une main dans mes cheveux, clairement mal à l'aise face à cette situation. Moi qui voulais lui faire une surprise avec ce voyage express en 24 heures, je ne veux pas tout gâcher.
- Prépare un sac, on part dans 5 minutes. Je t'attends en bas dans la voiture. Et... je vais faire comme si je n'étais jamais venu ici avant notre retour parce que je ne veux surtout pas gâcher notre voyage.
Il hoche silencieusement la tête et je vois de la reconnaissance dans son regard. Je souris faiblement, et je quitte la chambre puis l'appartement. Je referme la porte derrière moi avant de voir celle d'en face s'ouvrir sur... Eleanor.
Et merde il ne manquait plus que ça.
Je crois qu'elle est tout aussi surprise et choquée que moi de nous rencontrer dans ce couloir. Puis, je me souviens que c'est l'appartement de son nouveau mec qui est en face de celui d'Harry. En parlant du dit mec en question, il ne tarde pas à apparaître dans le dos de mon ex-petite amie. Je le vois me regarder de haut en bas avec un regard noir et s'exclamer.
- Je peux savoir ce que tu fous là ? T'as pas honte de venir chercher Eleanor ici ? Sérieusement, c'est quoi ton souci ?
Je fais les gros yeux en levant mes deux mains en l'air en signe de paix et je secoue lentement la tête de gauche à droite.
- Stop. Je suis juste venu accompagner Harry. Rien de plus. Je ne vois pas pourquoi je serais venu chercher Eleanor ici vu le discours qu'elle m'a fait la dernière fois, je réplique en regardant mon ex droit dans les yeux.
Je la vois rouler des yeux avant de s'approcher et de me défier du regard quelques secondes. Sauf que je ne baisse pas les yeux et que je la fixe avec insistance. On sait tous les deux qu'aucun ne va céder. Ca peut durer longtemps avec nous. Si bien que je ne tarde pas à entendre la porte de l'appartement d'Harry s'ouvrir dans mon dos, et évidemment le bouclé prendre la parole.
- Il se passe quoi là ? réplique-t-il.
- Il ne se passerait rien si tu n'étais pas pote avec l'ennemie numéro un, s'exclame Zayn.
- Ta gueule. Je peux savoir ce que je t'ai fait Zayn ? Rien ! La seule personne qui a le droit de m'en vouloir pour quelque chose ici, c'est Eleanor. Sauf qu'elle devrait pouvoir passer à autre chose cinq ans plus tard. Sur ce, Harry je t'attends en bas.
Je soupire, et m'engouffre dans la cage d'escalier. J'entends Zayn répliquer, Harry lui répondre, et je perds le fils en dévalant les étages les uns après les autres, le coeur battant. Ca ne devrait pas me faire autant de mal. Pourtant, à chaque fois que je vois Eleanor, j'ai l'impression qu'une partie de moi s'envole. Et ça fait très mal.
Une fois dans la rue, je sors les clés de ma voiture, monte à l'intérieur et mets le contact en attendant Harry. Il ne met pas plus de deux minutes à monter à bord. Il se glisse côté passager en silence, et je prends la route sans que nous ayons échangé un seul mot sur ce qu'il vient de se passer.
*
Endroit inconnu au bataillon – dimanche 25 décembre 2016
Harry Styles.
Je ne me réveille que lorsque la voiture s'arrête et que Louis coupe le moteur. Je sens ses lèvres s'écraser sur ma joue, et sa voix me chuchoter de me réveiller avec tendresse. Je souris dans mon sommeil avant de marmonner et de me réveiller. J'ouvre doucement mes paupières avant de faire les gros yeux en voyant la vue par le pare-brise.
La mer.
- Mais ?!
Je me lève d'un geste, je claque la portière, sortant sans mon manteau, traverse le parking, dévale les quelques escaliers me séparant de la plage et je cours sur le sable pour arriver à la hauteur de l'eau. Je regarde les vagues venir mordre le bout de mes chaussures et les larmes roulent rapidement sur mes joues. La mer. Louis m'a amené à la mer.
Je renifle en soupirant, fermant les yeux et relevant le regard vers le ciel, laissant le vent marin me caresser le visage. J'inspire profondément, la brise saline pénétrant entre mes poumons et je souris.
Je sens Louis déposer un manteau sur mes épaules, et je tourne le regard vers lui, affichant un large sourire sur mes lèvres. Je passe un bras autour de sa taille pour l'attirer à moi et je colle mes lèvres contre sa bouche en l'embrassant avec tendresse.
- Merci.
Sa main glisse le long de ma joue, allant accrocher ma nuque et sa langue arrive rapidement jusqu'à la mienne en passant la barrière de mes lèvres. Je souris contre lui, inspire profondément et lui rends son baiser avec douceur.
A bout de souffle, on rompt le baiser. 'Jouvre les yeux, nos regards s'accrochent et il sourit.
- Je savais que tu aimerais l'idée de venir ici, me murmure-t-il.
- Ce collier, puis cette virée ici... tu ne pouvais pas me faire plus plaisir Louis. Pourquoi ?
- Si on perd espoir, on se retrouve sans défense face à la vie. Je veux que tu gardes espoir pour un avenir meilleur, pour un avenir tout court.
Je souris en reposant mes lèvres contre les siennes. Je passe mes bras autour de sa taille, glisse mes mains sous ses vêtements pour trouver sa peau que je caresse du bout des doigts. Je le sens frissonner sous mon toucher, et je souris contre sa bouche. Je sens son corps se coller contre le mien. Nos souffles se mêlent et nos langues ne veulent plus se séparer. Ses mains se perdent dans mes cheveux, et les miennes veulent le déshabiller. Sauf que nous sommes au milieu d'une plage, déserte certes, mais au milieu d'une plage quand même. Je quitte ses lèvres, laisse mon front contre le sien en reprenant mon souffle. Je sens ses mains venir se glisser sur mes hanches et je lui adresse un sourire. Je laisse ma main retrouver la sienne et je reprends dans un murmure.
- On reste ici jusqu'à demain ?
Il hoche la tête de haut en bas et mon sourire s'étire.
- J'ai acheté une maison au bord de l'eau il y a quelques mois ici. Ma grand-mère vient souvent passer ses week-end.
- Oh, je souffle sentant des étoiles illuminer mon regard.
- Bon. Allons-y. Il n'y a personne, mais je ne voudrais pas qu'on soit pris en photo.
Je m'éloigne alors de lui , rougissant fortement, comprenant que nous aurions pu être pris en photo à nous rouler la pelle du siècle au milieu de la plage. Ma réaction le fait rire, et sa main se glisse sur ma joue avec douceur avant qu'il embrasse mes lèvres rapidement.
- Allons-y, me dit-il
Je hoche la tête et je relâche sa main. Il me fait un signe de la tête et je le suis jusqu'au parking où nous avons laissé le Macan de Louis. On remonte à bord, et à peine à l'intérieur je me rue sur ses lèvres et je sens un éclat de rire s'écraser contre le fond de ma gorge. Louis s'accroche à moi avant que je ne me glisse sur lui à califourchon. Mon dos contre le volant, véritablement trop proche du corps de Louis, il glisse ses mains sur mon ventre, le dénude, écrase sa bouche contre mon papillon tatoué, et je rejette la tête en arrière.
- Putain, j'ai envie de toi Louis.
Il rigole en secouant la tête, pendant qu'il fait passer mon pull par dessus ma tête, et détache ma chemise. Je fais de même avec son pull et son polo, pour pouvoir glisser mes lèvres contre sa gorge que je commence à suçoter et à mordiller avec envie. Je grogne légèrement en sentant les doigts de Louis se glisser sur la bosse de mon pantalon et commencer à me caresser à travers le tissus.
Il défait rapidement la boucle de ma ceinture, et attrappe mon membre à travers mon caleçon et commence à me caresser de haut en bas.
- Lou.. si tu commences comme ça je ... je pourrai pas résister.
- C'est pas forcément le meilleur endroit pour faire des galipettes tu sais.
- Ouai ben t'a qu'à pas me faire des coups comme... oh putain... oh... je réplique en le sentant appuyer ses gestes autour de moi.
Je me concentre sur ma respiration en sentant mon coeur tambouriner dans ma poitrine. J'inspire difficilement en sentant le plaisir monter de plus en plus. Je sens la bouche chaude de Louis venir se poser sur mon torse et se diriger dangereusement vers un de mes tétons. Je gémis en le sentant me mordiller à cet endroit très sensible de mon anatomie. Sa langue joue avec mon téton comme il le ferait avec ma bouche avant d'enfin glisser sa main dans mon caleçon. A ce rythme là, je vais venir en moins de deux minutes. J'ai l'impression d'être un puceau de 15 ans en disant ça.
Mais la situation est véritablement trop chaude pour que ça puisse en être autrement.
- Soit je viens comme un gamin dans mon caleçon soit on passe sur la banquette arrière Louis. C'est toi qui choisis.
- Je crois que j'ai envie de te sentir venir dans ma main. J'aurais presque l'impression de revenir au lycée comme ça !
- Tu n'es qu'un putain de connard, je souffle.
- On a toute la nuit pour faire des cochonneries.
Il va avoir ma mort.
Sa main accélère contre moi, je soupire largement en rejetant la tête en arrière pendant que ses lèvres remontent jusqu'à ma gorge qu'il embrasse et mordille en même temps. Il part à la recherche de ma bouche avec la sienne, nos lèvres se retrouvent, nos langues s'emmêlent et nos coeurs battent à l'unisson.
Je sens mon corps se tendre, ma respiration me manquer, et le plaisir arriver à son paroxysme à peine quelques secondes plus tard. Je suis frappé de plein fouet par un orgasme comme rarement j'ai pu en avoir avec une petite branlette et je m'écrase contre le corps nu de Louis. Je sens son sourire se dessiner contre mon cou et il embrasse ma peau avec douceur et tendresse.
- Merci, je souffle les larmes aux yeux.
- Pourquoi ? Pour la branlette de ta vie ?
- D'être entré dans ma vie, je réponds en reniflant.
Il sort sa main de mon caleçon, passe ses bras autour de moi, et je le sens me serrer contre lui. Je me blottis contre son torse, j'inspire profondément son parfum mêlé à l'odeur de notre petit échange physique, et je fonds.
Je fonds littéralement sous le charme de Louis.
*
Ce serait mentir que de dire que cette maison n'est pas fantastique. Elle me rappelle celle que j'habitais en Corse. Le jardin donne sur la plage, la terrasse surplombe la mer, et les chambres sont toutes orientées vers l'eau. Cette villa est d'une douceur infinie, et je m'y sens tout de suite chez moi. L'endroit n'est pas bien grand. Il y a un grand espace de vie avec le salon, la cuisine et la salle à manger, le tout ouvert sur une grande baie-vitrée donnant sur une belle terrasse en bois. A l'étage, il y a trois grandes chambres et deux salles de bain. A peine dans cette maison, je me sens bien.
Je suis à peine étonné de sentir Louis coincer mon corps entre le sien et la porte d'entrée une fois à l'intérieur. On finit très rapidement nus et transpirants au milieu du salon, par terre. Je crois que c'est notre truc, faire l'amour à même le sol. Entre hier soir et ce soir, je ne vais pas m'en plaindre, parce que j'apprécie la spontanéité de Louis.
Après avoir fait des folies de nos corps, nous avons pris une douche à deux avant de se rhabiller et de redescendre au salon. Louis a ouvert une bouteille de vin et m'a annoncé qu'il avait commandé un plateau de fruits de mer qui allait être livré en début de soirée. Installé dans un gros plaid, sur la terrasse, je suis face à la plage et j'écoute la mer. Avec le bruit des vagues et des mouettes autour de moi, j'ai presque l'impression d'être chez moi. Et ça me fait un bien fou.
J'entends la baie vitrée glisser, et je ne tarde pas à sentir la présence de Louis dans mon dos. Il passe ses bras autour de mon cou, embrasse ma joue et je ferme les yeux face à cette tendresse. Louis est tellement doux et attentionné quand il fait ça. J'aime ces moments là. Ils sont simples et agréables... et ça fait du bien. J'ai l'impression que le temps s'arrête et que la chaleur et la douceur de Louis m'enveloppent dans un nuage de bonheur.
- Alors, ma surprise te plait ?
- Oui... tu ne pouvais pas faire mieux, je lui avoue dans un sourire.
- Lou ?
- Oui ?
- Merci de faire tout ça pour moi et de m'offrir ce petit break. J'avais besoin de revoir la mer.
Je sens un sourire contre ma joue, et je glisse mes lèvres contre les siennes pour les embrasser avec tendresse.
Ces quelques heures avec Louis s'annoncent véritablement parfaites.
#ARBHfic - réagissez sur twitter !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top