CHAPITRE N°13
Villa de Léo - Nice - Jeudi 22 Février
Harry Styles
Mon regard passe de Louis à Dylan et je ne sais pas bien lequel est le plus gêné dans l'histoire. Mon ami d'enfance observe mon amant avec un regard suspicieux, comme s'il essayait de lire dans son esprit pendant que Louis le regarde avec étonnement. Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que je ne sois pas seul. Il est vrai que depuis que j'ai retrouvé Dylan, je suis rarement seul ici et c'est réconfortant. Affronter toute cette situation de front aurait été compliqué.
Louis finit par s'approcher de mon ami pour se présenter.
-Enchanté... Louis. Harry m'a beaucoup parlé de toi, dit-il en lui tendant une poignée de main.
Dylan regarde sa main tendue pendant un instant, comme hésitant à la saisir avant de finalement s'approcher pour la serrer. Je referme la porte derrière Louis et Dylan reprend :
-Harry... oui, j'avais oublié, dit-il en regardant Louis.
Je ne sais pas pourquoi il est si froid envers lui. Je me doute qu'il ne s'attendait pas à le voir ici. Dylan part du constat qu'on ne peut faire confiance à personne. Avant de faire ou dire quoi que ce soit, il s'assure toujours que la personne en face de lui est plus ou moins fiable. C'est quelque chose qu'on nous a appris à faire lorsque nous étions enfants, et je dois avouer que j'ai moi aussi gardé cette habitude, même si je ne devrais peut-être pas le faire.
-Je vais vous laisser vous retrouver, j'imagine que tu n'es pas venu ici pour me rencontrer, déclare finalement Dylan en relâchant sa main.
Je fais une grimace face au ton de Dylan et secoue lentement la tête de gauche à droite. Je m'apprête d'ailleurs à lui faire une réflexion quand Louis reprend la parole :
-Non, non... c'est moi qui arrive au milieu de votre soirée, j'imagine que vous deviez être occupés... Harry et moi nous attendrons pour nous retrouver. Tu peux bien rester, et puis, c'est l'occasion d'apprendre à se connaître, non ? propose-t-il en sortant le sourire le plus sincère que je lui connaisse.
Je lui renvoie son sourire et lève un pouce en l'air dans le dos de mon ami pour signifier à Louis qu'il a adopté le bon comportement. Louis me sourit en retour et hoche lentement la tête de haut en bas pour approuver. Dylan se retourne légèrement vers moi et m'interroge du regard.
-Ca ne te dérange pas, Andrea ? demande-t-il en appuyant bien sur mon vrai prénom.
Je me pince les lèvres à son comportement et me racle la gorge, mal à l'aise. Je hoche la tête et réponds que nous pouvons bien passer une partie de la soirée tous les trois. Louis semble soulagé et je ferme la porte derrière lui. Dylan s'éloigne alors de nous pour retourner sur la terrasse. J'imagine qu'il veut nous donner un petit peu d'espace. Je regarde mon ami s'éloigner en soupirant et pose le regard sur Louis en le suivant.
-Je suis désolé, il ne fait confiance à personne au premier abord et il est toujours aussi froid.
-Je ne m'en formaliserai pas, Harry, m'assure-t-il en posant délicatement ses lèvres contre les miennes.
Je souris à son geste, glisse mes bras autour de sa taille et il vient se lover contre moi. J'inspire profondément son délicat parfum et le berce lentement pendant quelques secondes. Je suis si heureux qu'il soit là, mais je me doute qu'il doit être ici pour une bonne raison. Je lui ai fait promettre de ne pas revenir. Je le connais assez pour savoir qu'il n'aurait pas enfreint cela s'il n'avait pas quelque chose d'important à me dire.
Ses lèvres se posent rapidement dans mon cou et je frémis légèrement à son contact. Je le sens sourire contre ma peau et je rigole légèrement en secouant la tête. Je le serre encore plus fort contre moi et il murmure.
-Tu m'as manqué, bébé.
-Toi aussi, je lui avoue en fermant les yeux. C'est difficile d'être ici et toi là-bas.
Il se détache lentement de moi et pose ses mains sur ma taille. Je me penche sur lui pour embrasser le bout de son nez et il m'adresse un sourire légèrement tendu. Je pose une main contre sa joue, guide ses lèvres vers les miennes et je reprends :
-J'imagine que tu n'es pas ici parce que je te manquais trop...
-Non, il s'est passé quelque chose, m'avoue-t-il finalement en se pinçant les lèvres.
Je fronce les sourcils à ses paroles et le regarde avec interrogation. Il secoue la tête et réponds rapidement :
-Rien de grave, ne t'inquiète pas. Mais... je crois que tout ce que j'ai appris hier pourra aussi intéresser Dylan.
-Ce que tu as appris ? je lui demande de confirmer encore plus étonné
Il hoche lentement la tête de haut en bas. Je me mordille la lèvre inférieure à ses dires et je l'entends reprendre la parole :
-J'ai vu ta soeur.
Ma soeur.
Gemma, Il a vu Gemma ! Putain !
Je m'apprête à répliquer mais il glisse un doigt sur mes lèvres pour me faire taire. Je fronce les sourcils à son geste et il me dit que tout ce qu'il a à me raconter risque de prendre du temps. Il est déjà tard, je vois qu'il est épuisé par son voyage et qu'il n'a pas envie de se répéter. Je hoche la tête, prends une de ses mains et l'emmène avec moi vers la terrasse.
Dylan s'est réinstallé à notre table de poker. Son flingue sur la table, son verre de whisky entre les mains, faisant rouler le délicieux alcool dans le fond de son verre. Il tourne la tête vers nous en nous voyons arriver. Je lui mime un sourire, prends une chaise pour Louis, et il s'installe entre Dylan et moi.
-S'il est là, c'est qu'il a vu Gemma, je commence.
Dylan fronce les sourcils, se tourne d'un bloc vers Louis et je soupire en voyant son expression. Je secoue la tête et Louis glisse une main sur mon avant bras avant de s'expliquer.
-C'était hier soir, je suis parti dans Périgueux pour aller voir Zayn. Je voulais lui donner de tes nouvelles, commence Louis en se tournant vers moi.
Je souris à cette initiative. Je sais que lui et Zayn ne sont pas forcément amis, et après ce qu'il s'est passé avec Eleanor, j'imagine que ce ne devait pas être facile pour Louis d'y aller. Je le laisse continuer alors que Dylan ne le perd pas une seconde de son champ de vision. Je suis presque certain qu'il est à deux doigts d'attraper son flingue "par précaution".
-Quand je me suis arrêté en bas de ton ancien immeuble, Gemma est montée et m'a dit qu'il fallait qu'on parle. Elle m'a fait rouler jusqu'à un endroit tranquille pour qu'on puisse avoir une petite discussion elle et moi.
-Elle t'a fait rouler ? je demande en fronçant les sourcils
-Je n'ai pas très envie de parler de la partie où je me suis fait menacer avec un flingue, explique Louis en grimaçant.
Je vois Dylan qui roule des paupières à ses mots et je secoue la tête en lui donnant un coup de pied sous la table, il n'a pas le droit de se moquer de Louis comme ça ! Mon ami retourne un regard incendiaire sur moi et je lui fais rapidement comprendre qu'il doit tout de suite arrêter ce cirque. Louis soupire en voyant notre manège et il reprend la parole.
-Une fois qu'on a eu trouvé un endroit tranquille, elle m'a fait descendre de voiture et nous avons longuement parlé.
-Elle t'a dit la vérité ? demande Dylan.
-Celle qu'elle a bien voulu me donner en tout cas, reste à savoir si c'est la vraie ou pas, réponds Louis en se tournant légèrement vers mon ami avant de reprendre. Elle m'a dit qu'elle faisait effectivement bien partie d'un service spécial affecté à la dissolution de l'ancien réseau de ton père, Harry.
Donc ma soeur fait bien partie des forces de l'ordre... mais pourquoi ? Comment a-t-elle pu se retrouver de ce côté là de la justice ? Je ne comprends pas. Face à mon étonnement, Louis continue son histoire.
-Gemma m'a expliqué qu'elle avait très mal vécu son adolescence au sein de votre... organisation. Elle a loupé le test de ses 14 ans elle aussi, Harry. Exactement de la même façon que toi, mais ton père n'en a pas parlé.
-Pardon ? Gemma ? Mais c'est impossible, c'est la gâchette la plus facile que je n'ai jamais vue, cette fille ! réplique Dylan en fronçant les sourcils. Comment a-t-elle pu louper son test ?!
-Elle a laissé le gars crever de faim et de soif... comme moi, je comprends en relevant les yeux vers Louis.
Ce dernier me confirme en hochant la tête avant de reprendre :
-Elle m'a dit que, rapidement, elle ne pouvait plus supporter toute la pression et les missions qu'elle était normalement censée mener à bien. Daniel la couvrait pour que personne ne s'en rende compte. Et elle a fini par se rendre à la police avec Daniel, il y a presque dix ans. A l'époque, ils étaient déjà majeurs. Pour ne pas se retrouver enfermés, commence Louis avant de se faire couper par Dylan qui se redresse d'un geste excédé par cette nouvelle.
-Elle a QUOI? C'est une blague mais....
Je ne lui laisse pas le temps de terminer que je me lève, le regarde avec des yeux noirs et lui demande de se la fermer une bonne fois pour toute pour laisser Louis nous raconter toute l'histoire. Dylan me défie du regard pendant quelques secondes avant de finalement se rasseoir en marmonnant en corse. Je roule des paupières à son geste et il ne répond pas. Louis nous observe quelques secondes, légèrement tremblant et je comprends qu'il n'est pas à l'aise avec tout ça. Je me pince les lèvres, glisse une main sur son avant bras et murmure :
-Continue, Lou.
-Hmm, bougonne-t-il sans quitter Dylan du regard.
Je secoue la tête, porte ma main à son menton et lui fais tourner le regard vers moi. Je lui souris et lui demande de continuer. Pour moi. Pas pour l'autre abruti ! Il se racle difficilement la gorge puis reprend son récit :
-Pour éviter la prison, ils ont accepté de devenir des agents sous couverture. En échange de preuves et d'aide à l'élaboration d'un plan pour inculper et arrêter les personnes à la tête du cartel, ils auraient la vie sauve. Ils ont accepté le deal, et on commencé à bosser sous couverture.
-Il y a dix ans ? je m'étonne alors en le regardant.
Louis approuve d'un signe de tête avant de m'expliquer que les procédures pour les négociations entre eux et les forces de l'ordre pour arriver au bon deal ont été longues et compliquées. Puis, à l'issue de tout cela, ils ne devaient surtout pas se hâter. Il ne fallait pas qu'ils paraissent douteux aux yeux des gens de la mafia, mais qu'ils puissent trouver les bonnes informations et les bonnes preuves.
-Ce qui a été long, parce que nous ne laissons aucune preuve derrière nous, souffle alors Dylan.
-Oui, elle m'a expliqué qu'ils ont mis des années avant de pouvoir avoir assez de choses sur ceux qu'ils voulaient descendre et ... c'est pour cette raison qu'elle t'a toujours poussé à rester loin de ce monde là, termine-t-il en se tournant vers moi.
-Elle ne voulait pas que je sois impliqué pour pouvoir rester libre à l'issue de tout ça, je comprends en hochant la tête de haut en bas.
Louis sourit et je comprends que Gemma a toujours tout fait pour moi et ma sécurité. Elle a toujours voulu que je vive une vie normale. Elle fait bien plus que de me soutenir dans mon envie d'émancipation, elle s'assurait que je puisse rester libre, quoi qu'il arrive. Je me pince les lèvres avant de demander à Louis de continuer.
-Mais finalement ton père a découvert la couverture de Gemma...
-Et elle l'a tué, c'était elle ou lui, je murmure en sentant mon coeur se tordre dans mon torse.
Je ferme les yeux, sens les doigts de Louis venir se glisser entre les miens, et je me pince les lèvres en réalisant donc que Gemma est bien à la base de tout ça. Mais pourquoi ne m'a-t-elle jamais dit la vérité ? Pourquoi ne m'a-t-elle pas impliqué ? J'aurais pu l'aider et faire avancer cette affaire ! Mais avant que je commence à poser toutes ces questions à voix haute, Louis reprend.
-Quand elle a réalisé ce qu'elle avait fait, elle a appelé Daniel. Il lui a dit de fuire. Elle serait forcément démasquée ou accusée du meurtre par votre clan.
-Mais ... et Anne dans tout ça ?
Louis sourit en me regardant :
-Elle est vivante.
Je le regarde avec de grands yeux, sentant mon coeur faire un bond dans ma poitrine et j'ouvre la bouche sans réellement savoir quoi dire après cette bombe :
-Elle n'était pas dans la pièce au moment des faits. Elle a entendu la déflagration, a entendu la conversation téléphonique entre Gemma et Daniel, et ta soeur a pris la fuite avec elle en s'assurant de laisser derrière elle des traces pour faire penser à la mort de tes deux parents.
-Mais où est-elle ?! réplique alors Dylan, absorbé par l'histoire.
-Gemma s'est arrangée pour qu'elle puisse bénéficier du service de protection des témoins. Elle est en sécurité dans le nord de la France.
Ma mère est vivante, ma soeur n'est pas la méchante de cette histoire ... putain !
-Et Daniel ? demande finalement Dylan en me faisant revenir sur terre.
-J'allais y venir... il a fait ce "coup d'état" pour prendre la tête de votre groupe. C'était pour lui l'occasion de pouvoir accélérer l'affaire et tout régler bien plus rapidement. Il ne pouvait pas ne pas prendre partie. Il a fait accuser Gemma et Harry ...
-Andrea, le coupa Dylan.
-Et Andrea... parce qu'il n'avait pas le choix. S'il ne le faisait pas, il aurait pu être accusé de complicité.
-Grâce à ça, il peut donc gérer nos recherches et s'assurer que nous ne soyons pas réellement en danger, je comprends en hochant la tête.
Toute cette histoire se tient et explique beaucoup de choses ! Je ne comprenais pas bien certains comportements de ma soeur, ni même son envie de me faire quitter la Corse. Quand elle a appris qu'entre Michael et moi c'était fini, elle m'a dit que c'était peut-être l'occasion pour moi de monter en métropole pour finir mes études et prendre du recul. Elle a tout fait pour que je ne sois pas là au moment des arrestations pour que je puisse être libre.
Mais une question me turlupine, pourquoi avoir raconté tout ça à Louis maintenant alors qu'elle aurait pu le faire lors de sa première visite au domaine ?
Je pose le regard sur Louis en me pinçant les lèvres et le questionne alors :
-Pourquoi est-ce qu'elle t'aurait dit tout ça maintenant ?
-Je ne sais pas. Et je ne sais pas non plus si elle a dit toute la vérité ou si elle a arrangé ou inventé les choses. Mais... pour me prouver sa bonne foi, elle m'a donné ça.
Dylan et moi l'interrogeons du regard alors qu'il glisse une main à l'intérieur de son manteau qu'il n'a pas quitté depuis son arrivée. Il en ressort une grosse enveloppe, me la donne et je l'ouvre délicatement sans trop comprendre ce que cela peut être. Je glisse mes doigts à l'intérieur et en sors des documents d'identité. Je fronce les sourcils en ouvrant un passeport et découvre alors ma photo et ... "Harry Styles" ?
Je relève les yeux vers Louis et il me sourit.
-Elle veut que tu bénéficies du même service que ta mère... et elle m'a donné tout ça pour toi, pour te prouver qu'elle m'a dit la vérité.
-Ce sont de vrais papiers ? interroge Dylan.
Je lui tends le passeport ainsi que le permis de conduire à mon nouveau nom en hochant la tête de haut en bas. Je n'arrive pas à le croire. De vrais papiers avec une nouvelle identité. Je me serais vendu pour les avoir il y a quelques mois lorsque j'étais comme un con dans la rue avec mon faux passeport.
-Ce sont de vrais papiers, affirme Dylan en les observant. Putain de merde, elle nous a bien eu cette connasse.
-Dylan, je soupire en secouant la tête.
-Mais c'est vrai ! On y a tous cru ! Tout le monde pense que c'est l'un d'entre vous qui a tué vos deux parents et que voUs êtes partis ensemble pour vous cacher et vous soutenir ! Elle avait tout préparé ! Elle voulait te protéger et mettre les autres sous les barreaux ! Je ne sais pas si je la déteste pour nous avoir trahis ou si je l'admire pour avoir eu le courage de faire tout ça.
Je me pince les lèvres et récupère les papiers que Dylan me tend. Je le remercie, glisse le tout dans l'enveloppe et j'inspire profondément.
-Et maintenant ? j'interroge Louis.
-Il y a deux lettres à l'intérieur. Je suppose qu'elles t'expliquent tout cela avec leurs mots ! Et elle veut organiser une rencontre avec elle et ta mère...
J'inspire profondément en jouant avec le revers de l'enveloppe et retourne mon attention sur Dylan. Je l'interroge du regard et il hausse des épaules avant que je ne reprenne :
-Tu y crois ?
-Oui. Ca se tient. Ta soeur est intelligente, elle a su se placer où il fallait au bon moment. Maintenant c'est à toi de décider ce que tu veux, mais avec tout ça, tu peux disparaître où tu veux en toute légalité. Si elle n'était pas sincère? elle ne t'aurait pas donné tout ça.
Dylan a raison, je pense que nous pouvons faire confiance à Gemma, mais une part de moi a peur d'être déçue, ce qui est on ne peut plus normal. J'ai vécu seul, dans la rue, pendant trop longtemps. J'ai tellement mal vécu cette époque de ma vie, que j'ai du mal à croire que ma chance puisse tourner aussi facilement.
-Je me doute que tu n'as pas envie de lui faire confiance et que ça te fait peur Harry, mais je pense que c'est la seule piste que tu aies concernant toute cette histoire. J'ai envie de croire en elle, et que tu puisses être libre. Ca risque de prendre encore du temps, mais je pense que tu dois tenter cette chance, me dit Louis en me regardant.
-Je suis d'accord avec lui, Andrea. Pas plus tard que tout à l'heure, tu me disais encore que tu voulais vraiment comprendre ce qu'il s'était passé.
Je hoche la tête en les regardant tour à tour. J'ai besoin de connaître la vérité sur cette nuit où tout a basculé. Je veux savoir la vérité pour pouvoir avancer et me reconstruire après cette épreuve. Malgré mes envies d'évasion et de partir loin de la Mafia, j'ai profondément aimé mon père. Il a toujours été juste et bon avec moi. Parfois rude, mais c'était son caractère et ce qui faisait sa force. Il m'a éduqué de la meilleure des façons qui soit et je ne pourrais jamais le lui enlever. Il m'a forgé et réellement aidé à devenir quelqu'un de fort. Sans lui, jamais je n'aurais survécu aux dernières épreuves de ma vie.
-Si tu n'as pas confiance, donne-lui rendez-vous loin d'ici. Ta planque ne sera pas mise en danger et si ça tourne mal tu pourras revenir là, propose Dylan.
-Je pourrai venir si tu veux, et ... Dylan aussi. Tu ne seras pas seul, affirme Louis en me regardant.
Je soupire et finis par accepter dans un hochement de tête. Après tout, qu'est ce que je risque ? Pas grand chose. Du moins, pas plus que ce que je risque déjà.
*
Villa de Léo - Nice - Jeudi 22 Février
Louis Tomlinson
Alors que je m'effondre sur le lit d'Harry, j'entends la porte d'entrée se refermer. Mon amoureux vient de dire au revoir à Dylan. Je ne sais pas quoi penser de lui. Il a tout fait pour me déstabiliser et me décrédibiliser ce soir avant de finalement prendre mon parti une fois mon récit terminé.
J'ai été étonné de voir qu'ils ont si facilement compris et cru les propos de Gemma. Je ne sais pas si j'ai moi-même confiance en elle. Pourtant, j'ai envie de croire la sincérité qu'elle a mise dans son discours lorsqu'elle m'a exposé toute cette histoire. J'ai envie d'y croire, mais je pense que j'ai très peur de me bercer d'illusion. Je ne veux pas crier victoire trop vite, et je ne veux surtout pas souffrir inutilement. Si je me mets des barrières, ce sera bien plus simple à vivre si jamais ça tourne mal. Parce que, malheureusement, il y a de fortes chances pour que ça tourne mal.
J'entends le parquet de l'escalier craquer et Harry ne tarde pas à apparaître dans l'encadrement de la porte de la chambre. Il m'offre un sourire fatigué et enlève ses chaussures avant de grimper sur le lit pour me prendre dans ses bras. Je me blottis contre lui et inspire profondément avant de le sentir embrasser ma joue et mon front.
-Merci d'être venu me donner toutes ces informations, Louis.
-Je ne pouvais pas tout garder pour moi, je murmure en caressant son bras du bout du doigt. J'ai vraiment eu peur de ta soeur, Hazza. Elle... elle m'a vraiment, vraiment, fait peur.
Je le sens se crisper et je me détache de son emprise pour m'installer sur le dos. Je soupire largement en inspirant profondément et ferme les yeux. Je glisse mes mains contre mes tempes pour légèrement les masser pendant que je le sens poser son regard sur moi avant de murmurer :
-Je suis désolé, Lou, si tu savais comme je m'en veux. Je me déteste pour t'avoir embarqué dans toute cette histoire. Tu ne le mérites tellement pas... quand tout cela sera terminé, je te promets de ne plus jamais retoucher à une arme de ma vie. Plus jamais.
-Elle est montée dans ma voiture en me menaçant avec son flingue, je souffle en fermant les yeux.
-Oh, Lou...
Je rouvre les yeux en sentant sa main venir se glisser contre ma joue. Il plonge son regard dans le mien, m'offre le regard le plus doux et attentif que je lui connaisse. Je sens la culpabilité briller dans ses yeux. Je ne veux pas qu'il se sente coupable vis-à-vis de cette situation. Si je n'avais pas fourré mon nez dans ses affaires, je ne serais pas là. C'est uniquement de ma faute si je me retrouve là. Il m'avait dit de me tenir éloigné de tout ça, et de ne pas m'en mêler. Tant pis pour moi.
Je soupire, me pince les lèvres en essayant de ne pas craquer mais ... je me rends compte que je n'ai même pas envie de craquer. Mon regard reste sec et je secoue la tête. Comment j'ai pu en arriver là ? Comment j'ai pu laisser la situation évoluer comme ça ? Il y a quelques jours, j'aurais sûrement fondu en larmes dans les bras de Harry. Mais non. Je reste là, stoïque et je me fais peur moi-même. Je déteste ça. Je déteste cette situation.
Je sens sa main se glisser contre ma joue avec une tendresse infinie et je retourne mon attention sur Harry. Je prends sa main dans la mienne et inspire profondément en le regardant quelques instants.
-Je vais accepter cette rencontre, Louis. Je vais aller voir Gemma, voir si ma mère est toujours en vie, et je vais voir ce qu'elle me propose. Après tout ça, je te promets qu'on sera bien, et libre.
-Jusqu'à quand ? Même si tu acceptes d'être mis en sécurité, Harry, tu resteras un membre de ta famille, tu resteras ce gars qui a grandi au milieu des morts, des armes et des prostitués, tu l'as dit toi-même.
-Je sais qu'on y arrivera. Et tu sais pourquoi ?
Je secoue lentement la tête en me redressant. Il s'assoit en face de moi et prend mon visage en coupe. Je plonge mes yeux dans les siens et j'inspire profondément. Je me pince les lèvres et il reprend la parole :
-Je sais que nous y arriverons parce que je t'aime plus que tout.
Je me penche sur lui pour passer mes bras autour de sa nuque et nos lèvres se retrouvent. Je sens sa bouche s'articuler en parfait accord avec mes lèvres. Je ferme les yeux, plonge dans la douceur et la tendresse des caresses de Harry. Ses mains glissent le long de mon dos, remontent ma chemise, je me retrouve bien rapidement torse-nu, je retire son vêtement à la suite et je bascule sur le dos, Harry au dessus de moi.
Ses lèvres parcourent mon visage en remontant de ma bouche jusqu'à mon oreille, parsèment ma mâchoire de délicats petits baisers. Je ferme les yeux, rejette légèrement la tête en arrière quand sa bouche se pose dans le creux de mon cou. Je soupire de bien être en sentant son bassin commencer à se frotter contre moi. Je ne peux réprimer un léger gémissement quand l'une de ses mains va alors défaire la boucle de ma ceinture pour glisser ses doigts dans mon pantalon.
Je me redress, et me retrouve en face de lui. Il me sourit, et nous finissons de nous déshabiller seuls. Je pense que nous avons tous les deux besoin de nous retrouver. Corps contre corps, à fleur de peau, à nous prouver que malgré toute cette situation pourrie, nous sommes là, et nous nous aimons plus que tout.
Je crois que je n'attends pas plus de trois ou quatre minutes de préliminaires et de préparations pour sentir Harry onduler en moi. Mes mains se posent sur ses hanches, et les siennes sont parfaitement accrochées à la tête de lit pour se soutenir. Il est là, au dessus de moi, allant et venant avec une douceur lente et lascive qui est délicieuse.
Il finit par se défaire de la tête de lit et plonge son visage dans mon cou pour embrasser et suçoter ma peau avec envie. Je sens son coeur battre contre ma poitrine, battre à l'unisson avec le mien. Je sens son souffle se mêler au mien, et nos gestes s'accordent parfaitement dans une magnifique danse langoureuse.
Nous roulons sur le côté et je me retrouve finalement au dessus de lui. Il se redresse lentement pour s'adosser contre la tête de lit et je passe mes bras autour de sa nuque en gémissant de plaisir. Je laisse mon corps s'accorder à ses ondulations. Il me rapproche finalement de lui, collant nos deux torses, pendant que nos gémissements se mêlent et s'unissent bien rapidement pour atteindre les portes du plaisir en quelques secondes à peine.
Je sens mon coeur exploser de plaisir et de bonheur quand mon corps retombe entre les draps trempés de notre sueur quelques secondes plus tard. Harry ne tarde pas à s'écraser à côté de moi, le souffle court et le coeur battant. Nous sommes à l'envers dans le lit et je ne peux réprimer mes éclats de rire en posant mes pieds à plat contre la tête de lit. Exactement au même endroit où Harry s'était tenu pour me faire gémir de plaisir quelques minutes plus tôt.
Je tourne la tête vers lui, il fait de même au même moment et nous nous sourions. Il se rapproche, glisse une main dans ma nuque et joins nos lèvres dans un doux baiser.
Je pense que je ne pourrai très certainement jamais plus quitter Harry de ma vie, il est devenu bien trop important pour moi.
*
Je souris doucement en sentant les douces lèvres de mon amoureux parcourir mon épaule et rejoindre l'une de mes omoplates. j'ouvre un oeil, puis un second avant de tourner la tête vers le corps de Harry. Il se redresse sur un coude et m'offre le plus beau des sourires. Je me tourne sur le dos et il vient contre moi en s'accrochant à mon cou. Je souris contre ses lèvres, laisse son corps venir contre moi et je ferme les yeux en le laissant se blottir dans le creux de mes bras.
Nous venons de passer une délicieuse nuit. Après avoir fait l'amour hier soir, nous nous sommes endormis l'un contre l'autre. J'ai dormi d'une seule traite jusqu'à maintenant. Je n'ai pas aussi bien dormi depuis bien trop longtemps. J'étais épuisé et je me sens comme neuf ce matin. Harry sourit tendrement, sa tête contre l'un de mes pectoraux. Il redessine du bout du doigt l'un des tatouages. Je baisse le regard sur lui et il murmure alors en relevant les yeux vers moi.
-Je vais appeler Gemma. Je vais accepter de la voir. Le plus tôt sera le mieux.
Je hoche lentement la tête de haut en bas.
-Je suis réveillé depuis un moment et j'ai bien réfléchi. Dylan a raison, je ne peux pas laisser cette occasion passer. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance mais je ne le saurai pas si je n'y vais pas. Je vais lui donner rendez-vous loin d'ici. Si jamais ça tourne mal, cette planque sera toujours effective. Je pense que je peux lui donner rendez-vous à Toulouse. C'est loin d'ici et elle ne se doutera pas que je suis dans cette partie du pays. Et puis, elle ne me cherchera pas chez toi puisqu'elle sait que je n'y suis plus.
-Je pense que c'est une bonne idée, j'affirme en embrassant son front, dégageant ses petits cheveux du bout du doigt.
-Je vais demander à Dylan de venir avec nous. Je ne veux pas prendre de risque.
-Je veux venir aussi.
-Je ne sais pas si c'est une bonne idée Louis, murmure-t-il alors en se pinçant les lèvres.
Je me pince les lèvres et secoue la tête. Il n'est pas question que je me retrouve écarté de tout ça. Maintenant que je suis impliqué, je veux suivre Harry. S'il doit retrouver sa soeur et sa mère, je veux être là. Je veux m'assurer de mes propres yeux que tout ira bien. Même si je ne pense pas qu'il prendra réellement soin de suivre mon instinct en cas de besoin. Je veux être là. Quoi qu'il advienne, je veux être là pour lui, pour nous.
-Je viens, ce n'est même pas une question Harry, je ne te laisse pas le choix.
-Tu ne changeras pas d'avis ?
je secoue lentement la tête.
-Jamais.
Il sourit et se redresse pour embrasser mes lèvres.
-Alors je vais appeler ma soeur et convenir de ce rendez-vous dès demain. Je ne veux pas perdre de temps inutilement.
-Demain ?
-Oui. Je veux encore profiter de toi quelques heures.
Je rigole contre ses lèvres et me glisse à califourchon sur lui. Il passe ses bras autour de ma nuque et plante son regard dans le mien. Je souris et embrasse le bout de son nez, l'une de ses joues et finalement sa pommette du bout de mes lèvres.
-Et si nous allions déjeuner ? je propose alors en souriant.
Il hoche la tête et me vole un dernier baiser avant de murmurer :
-Et si nous prenions une petite douche avant ?
Je rigole, approuve d'un signe de tête et me lève du lit. Il glisse sa main dans la mienne et nous nous retrouvons bien rapidement collés l'un à l'autre sous l'eau chaude et réconfortante de la douche.
Après avoir fait l'amour sous la douche, j'ai laissé Harry descendre en premier pour préparer le café. Je n'ai pas emporté de fringues avec moi. Je suis directement parti de chez Liam hier. Je n'ai pas pris le temps de repasser chez moi pour prendres des changes. Je pioche donc rapidement dans les affaires de Harry et enfile un jeans trop grand et un sweat à capuche. Je souris légèrement en sentant la douceur du pull contre ma peau et l'odeur de Harry m'embaumer.
Je suis prêt à passer une bonne journée.
Je descends les escaliers pour retrouver Harry. La cuisine est vide mais je suis content de trouver la cafetière pleine. Je me sers un café et vais retrouver mon amoureux sous la verrière. Je le vois alors en train de ranger les vestiges de sa soirée de la veille avec Dylan. J'en avais presque oublié que j'ai débarqué au milieu de leur soirée.
Je m'approche et fronce les sourcils en le voyant prendre une liasse de billets pour la mettre dans ses poches tout en rangeant quelques cartes et des jetons de poker dans une petite malette. Je ne peux pas louper le cendrier rempli à raz bord, et il a déjà empilé les verres à whisky dans un coin de la table avec la bouteille d'alcool. Je roule des paupières à cette vue et je m'approche en rigolant.
-En fait, vous êtes des clichés à vous seuls avec Dylan. Poker, clope, whisky et argent...
-J'ai gagné plus de 2000€ hier soir mon chéri, alors... ne me traite pas de cliché. Je suis le meilleur joueur que tu n'as sûrement jamais connu. Crois-moi, je pourrais t'entrenir avec mon talent, dit-il en prenant la mallette et me volant un baiser au passage pour aller la ranger.
Je rigole en le regardant s'éloigner avant de l'interpeller. Il se retourne alors avec un magnifique sourire et je lui dis :
-Tu oublies que je suis l'un des acteurs les mieux payés d'Hollywood qui gagne des millions pour tourner dans des films. Celui qui sera entretenu ce ne sera pas moi, Darling. Mais bien toi.
Il secoue la tête en souriant. Je vois ses petites fossettes se creuser et je ne peux m'empêcher de le retrouver pour coller mes lèvres aux siennes.
-Je serai heureux de t'entretenir, ne t'inquiète pas, Darling.
-Qu'est ce que je t'ai déjà dit sur les surnoms ?
-Tu veux qu'on en parle mon chéri ?
Il sourit, me vole un baiser et s'écarte pour aller ranger la mallette. Je secoue la tête, amusé et me laisse tomber sur un des fauteuils de jardin en rotin. Je porte mon café à mes lèvres et Harry ne tarde pas à revenir avec un plateau rempli de bonnes choses pour le petit déjeuner.
Je le remercie en prenant un petit gâteau. Harry glisse une main contre ma cuisse en portant son café à sa bouche. Il prend une gorgée et reprend en me regardant.
-Gemma t'a laissé une carte avec son numéro je suppose ?
Je hoche la tête en répondant alors :
-Oui, elle est dans mon manteau. Mais elle a dû laisser ses coordonnées dans l'enveloppe. Tu as lu les deux lettres ?
Harry me répond par un hochement de tête avant de reprendre une gorgée de café et il me répond.
-Je les ai lues ce matin quand tu dormais, juste avant que tu ne te réveilles. Je crois Gemma. Je crois tout ce que tu m'as dit. Je crois qu'elle peut m'aider et me mettre en sécurité, jusqu'à la fin de l'affaire.
-Donc, tu penses que ta mère est vraiment en vie ?
-Je le pense.
-Tu y vas avec moins d'angoisse alors ?
Il secoue lentement la tête avant de me répondre qu'il ne pourra être tranquille qu'une fois qu'il l'aura vue et qu'il se sera fait une idée de lui même. Mais il y croit. J'espère seulement que nous ne le regretterons pas, et que nous prenons la bonne décision.
___________
#ARBHfic __ et voila un chapitre de plus. Il n'en reste que quatre + l'épilogue. ça fait bizarre de se dire que c'est bientot la fin de cette histoire. Même si ça fait plus d'un mois et demi que j'ai fini de l'écrire en définitive...
BREF. Un chapitre important ou H apprend tout ce que L a découvert sur sa soeur. A votre avis, est-ce qu'il fait bien de lui faire confiance ? En sachant qu'il reste que peu de chapitre, je pense que vous pouvez avec une idée de la réponse. Dylan...tjr aussi septique sur lui ? C'est vous comme vous doutez de lui le pauvre chaton.
Et le moment en tête à tête Larry à la fin...comme quoi, ils sont tjr autant amoureux l'un de l'autre, malgré tout ce qu'il se passe ! :o
Je tiens à remercier Amélie pour ses corrections ! :)
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