BONUS #2

« THOMAS, HARRY, ON Y VA ! » je m'exclame depuis la porte d'entrée alors que je les attends depuis cinq bonnes minutes en piétinant dans le hall de notre maison.

Parfois, je me demande qui de mon fils ou de mon mari est l'enfant de la maison. Et pourtant, Thomas n'a que trois ans et demi... Harry a tellement changé depuis que je l'ai rencontré. Il est loin le gamin paumé que j'ai rencontré grâce à ma grand-mère il y a presque dix ans. Je le sens beaucoup plus détendu, heureux et bien dans ses baskets. Je suis heureux de le voir aussi épanouis après ce qu'il a traversé.

Mais parfois, j'aimerai ne pas être le seul adulte de la famille !!

« SUIS PRÊT ! » s'exclame mon petit Thomas en déboulant dans l'entrée.

Quand je le vois arriver en courant avec ses petites jambes, je fonds littéralement d'amour pour mon petit garçon. J'attrape son manteau, l'aide à l'enfiler et Harry débarque quelques secondes plus tard, l'air de rien.

Comme à son habitude Harry est beau.

Quand je le vois comme ça, je me dis que j'ai eu énormément de chance de le rencontrer. Sans ma grand-mère je serais surement toujours à Los-Angeles enfermé dans une vie qui ne me plaisait pas et Harry fuirait toujours après son passé. Je ne dis pas que tous les jours sont faciles et que nous vivons uniquement d'amour et d'eau fraiche mais bon sang que notre mariage est heureux ! Je vis mon conte de fée depuis que nous avons réussi à faire une croix sur tous les tourments qui nous habitaient au moment de notre rencontre. Lui comme moi avions beaucoup de choses à dépasser.

Ce soir Harry a enfilé un slim noir, tout simple. J'ai la chance de le voir dans des pantalons moulants tous les jours, puisque je travaille avec lui et que nous sommes tous les deux cavaliers. Mais ce soir, ce pantalon me fait de l'effet. Beaucoup d'effet. C'est à cause de lui que nous sommes en retard d'ailleurs. Quand il l'a enfilé en début de soirée, je n'ai pas pu résisté à l'envie de le lui retirer... Avec ce fameux slim, il porte une chemise blanche. Comme il en a l'habitude pour les grandes occasions il a lâché et coiffé ses cheveux. En ce moment, ils lui arrivent aux épaules. Depuis que je l'ai découvert avec cette coiffure, il m'est inconcevable de le revoir avec des cheveux courts !

« Qu'est-ce que tu fais Petit-Coeur on n'attend plus que toi là ! » s'exclame malicieusement Harry.

Clairement, là, j'ai envie de lui en foutre une. Je me retiens de lui envoyer un doigt d'honneur parce que notre fils est avec nous mais je n'en pense pas moins. Je lui fais une grimace, il pouffe comme un abruti et nous quittons la maison. Je le laisse installer Thomas dans le 4x4 le temps que je ferme à clé et je m'installe côté conducteur.

Nous mettons cinq minutes, à peine, pour arriver au centre équestre familiale où nous travaillons et où le reste de ma famille vit. Ma soeur habite la maison de mon enfance et ma grand-mère une petite dépendance sur le domaine.

Je coupe le contacte me préparant mentalement au sermon de ma grand-mère sur notre retard. Thomas saute de la voiture après que Harry l'ait détaché et j'attrape notre valise avec nos affaires pour le week-end et les cadeaux de noël. Harry me sourit et l'attrape quand je la sors puis nous suivons Thomas qui a déjà emprunté les marches du perron. Je le vois se hisser sur ses petites jambes pour appuyer sur la sonnette.

Il est si mignon...

Sans grand étonnement, c'est Mamie qui nous ouvre. Je crois que jusqu'à la fin de sa vie, elle se conduira comme chez elle dans cette maison. A la mort de nos parents, même si nous étions assez âgés, elle est revenue vivre ici, avec ma soeur et moi. Quand Charlotte et Liam, se sont mariés, elle a déménagé dans une des dépendances du centre. Mais elle n'est jamais bien loin... La preuve, elle nous prépare nos pauses café de dix heures, et nos repas du midi... toujours chez Charlotte et Liam.

Thomas se rue vers son arrière-grand-mère et Mamie le soulève dans ses bras avec tendresse. Elle le couvre de baiser puis le laisse entrer pour retrouver Charlotte, Liam et sa petite cousine Pauline. Mamie se tourne vers Harry et moi, les mains sur les hanches. Elle nous regarde tour à tour avec attention et réplique abruptement :

« Je peux savoir pourquoi vous êtes en retard le soir du vingt-quatre décembre ? »

Je roule des paupières à ses mots, m'approche et embrasse sa joue. Je m'apprête à passer mon chemin pour retrouver ma soeur quand j'entends Harry prendre la parole dans mon dos.

« C'est de la faute de votre petit-fils ça... Vous le connaissez, c'est un grand gourmand, il nous a mis en retard avec ses bêtises »

Je fais les gros yeux en me retournant vers lui, le rouge aux joues et cette fois-ci je ne me retiens pas de lui faire un doigt d'honneur dans le dos de Mamie. Heureusement que de là où elle est, elle ne peut pas me voir !

Mais celui-ci Harry ne l'a pas volé ! Loin de là même.

« Louis... un petit peu de tenu quand même, ne sommes-nous pas adultes et responsable ? » réplique Liam dans mon dos.

RAAAAAH. Mais, que je les déteste ! Je les déteste tous autant qu'ils soooooont. Pas moyen d'être tranquille ici !

Je secoue la tête, entend Mamie demander ce que j'ai encore fait et je passe mon chemin. Je traverse l'entrée, dépose ma valise en bas de l'escalier au fond du couloir puis je retire mon manteau. Je retrouve ma soeur dans le salon. Charlotte veille sur Pauline et Thomas qui sont déjà en train de jouer au Playmobil devant la cheminée. Je souris en m'appuyant contre l'embrasure de la porte qui donne au salon. Charlotte est ma meilleure amie et ma confidente. Nos parents seraient fiers de ce que nous sommes devenus et de la relation que nous avons aujourd'hui. Je pense qu'il adorerait l'idée que Liam soit devenu le mari de ma soeur... Parce qu'il était mon meilleur ami avant de sortir avec elle. Et je suis certain qu'il adorerai Harry. Mais en même temps, qui ne l'aime pas ?!

Charlotte tourne la tête vers moi et me sourit. Je m'approche en sortant de ma contemplation et m'installe à côté d'elle dans le canapé. J'embrasse sa joue et lui demande comment s'est passé la journée. Elle ma raconte son après-midi chaotique aux côtés de Mamie pour préparer le repas pendant que Liam s'est occupé des écuries aux côtés de Niall notre palefrenier. Evidemment, je rigole en apprenant comportement de Mamie ! Tout ce que Charlotte me raconte ne m'étonne absolument pas. Mamie a son petit caractère et bien qu'elle soit extraordinaire elle peut parfois être épouvantable !

« Mon lapin, tu peux aller chercher le vin à la cave s'il te plait ? » je l'entends d'ailleurs s'exclamer depuis la cuisine où je sais qu'elle embarqué Harry et Liam pour ouvrir les huîtres.

Je me tourne vers Charlotte en souriant, puis je me lève. Je quitte le salon et vais vers les escaliers pour me rendre à la cave. Une fois en bas, je choisi quatre bouteilles avant de finalement en glisser une dernière sous le bras. Nous aurons au moins besoin de tout ça ! Je remonte à la cuisine, dépose mon butin sur le plan de travail et attrape un tablier pour aider Liam et Harry a ouvrir les huîtres. Mamie a déjà disparu dans le sellier pour préparer les assiettes apéritives.

« Tu as échappé à la préparation du repas il paraît, je dis à Liam en posant ma première huître dans le grand plat déjà à moitié rempli.

-M'en parle pas, ta soeur a souffert ! m'avoue Liam en rigolant. Entre ta grand-mère et Pauline, je ne sais pas laquelle des deux est la plus épuisante parfois.

-Je vous entends les enfants ! » s'exclame Mamie depuis la pièce voisine.

Nous pouffons tous les trois à la réplique de Mamie et terminons notre mission avec entrain tout en discutant de tout et de rien. Après ça, nous mettons les deux plateaux dehors pour qu'ils restent au frais, puis nous retournons au salon avec les assiettes de canapés que Mamie nous a confié.

Nous nous installons tranquillement dans les canapés après avoir déposé tous les plateaux, ouvert et servi le champagne. Je me glisse aux côtés de Harry, il passe un bras autour de mes épaules et embrasse mon front avec tendresse. Je souris contre son cou, heureux d'être là, entouré de toute ma famille. J'inspire profondément son doux parfum, puis je me redresse lorsque j'entends Mamie prendre la parole :

« Bon et bien... à nous, commence-t-elle en levant son verre. Mais, aussi à mon lapin qui fête ses trente-trois ans quand même ! C'est pas rien ! Il devient un grand garçon ! »

Je roule des paupières en hochant la tête et je remercie Mamie pour l'attention. Nous levons tous nos verres, me souhaitent tous un joyeux anniversaire et Thomas vient même s'installer sur mes genoux pour me câliner. J'embrasse ses boucles blondes avec amour et regarde Harry se lever. Je le suis du regard, devinant qu'il va chercher mes cadeaux d'anniversaire. Depuis l'arrivée des enfants, nous échangeons les cadeaux de noël le vingt-cinq au levé du jour quand le père noël est passé. Nous gardons le soir du vingt-quatre pour mon anniversaire. J'aime l'idée de bien distinguer les deux occasions.

Harry ne tarde pas à réapparaître avec une poche remplie de paquets.

« Tout pour toi ? s'exclame Thomas, des étoiles pleins les yeux, de sa petite voix de bébé.

-Il parait oui... mais tu vas m'aider à tout ouvrir ! »

Thomas hoche rapidement la tête et il se donne la mission de m'assister dans l'ouverture de mes cadeaux. Ce qui est tout bonnement adorable.

Mais... mon fils est adorable. C'est un fait.

*

« Bon, mes lapins... c'est l'heure d'aller à la messe »

Charlotte se tourne vers moi avec de grands yeux supplicateur et je secoue lentement la tête en rigolant.

Ah nooooon, il n'en est pas question. Depuis des années nous y allons à tour de rôle. Cette année, c'est son tour. Je prendrais sa place sous aucun prétexte !

Je sens le bras de Harry entourer ma taille avec tendresse et ses lèvres s'échouent contre ma joue. Il remonte jusqu'à mon oreille et me murmure tout bas pour que je sois le seul à l'entendre :

« Je vais préparer le chocolat chaud. »

Sa réplique me fait l'effet d'un électrochoc. Harry se détache, il me lance un sourire aguicheur et disparaît dans la cuisine après avoir souhaité une bonne messe à ceux qui partent avec Mamie. Liam me fait un signe de la main avant de quitter la maison pour aller chauffer la voiture. Ma soeur se retourne vers moi dans une ultime requête. Je ris à sa mine, lui souris grandement et secoue la tête.

Si seulement ils se doutaient de la tradition que nous avons avec Harry lorsque ce n'est pas notre tour d'accompagner Mamie à la messe...

« Allez ma chérie, on y va ! » s'excite Mamie dans le dos de ma soeur.

Charlotte soupire, résignée et se retourne pour attraper son manteau. Elle l'enfile et quitte la maison après avoir attrapé le bras de notre grand-mère. Une fois la porte fermée, je me dirige vers les escaliers, faisant tout de même une halte à la cuisine en passant une tête par la porte :

« Je vais vérifier que les enfants dorment toujours, je dis à Harry.

-J'ai presque terminé notre plateau. » me répond-il sans se retourner vers moi.

Je souris en me mordillant la lèvre inférieure, déjà tout excité à l'idée de ce qui m'attend. Je quitte la cuisine et monte rapidement à l'étage, impatient de retrouver les bras de Harry dans quelques minutes. Quand j'arrive à la chambre de Pauline, je souris en voyant la petite endormie. Je m'approche pour remonter le drap sur elle, embrasse sa joue et ressors de la chambre. Puis, je me dirige vers mon ancienne chambre où Thomas est sensé dormir. En approchant, je me pince les lèvres en l'entendant parler dans son langage de bébé depuis le couloir... Je pousse lentement la porte et le Papouuuu qu'il me souffle en me voyant arriver me confirme mes doutes : il ne dort pas.

« Tu ne dors pas mon poussin ? je m'inquiète en m'approchant.

-Ben non, j'attends le Père Noël » dit-il comme une évidence.

Et bien heureusement que je suis monté vérifier qu'il dormait parce que ce n'est pas le Père-Noël qu'il aurait croisé en descendant au salon, mais ses deux papas en train de s'emboiter. Je rougis de honte à cette pensée.

Je soupire lourdement, m'approche et m'assoit sur le rebord du petit lit que Charlotte a installé pour Thomas :

« Tu sais que le père noël il va passe tard cette nuit mon poussin.

-Oui je sais... mais j'ai tout prévu, m'explique-t-il en hochant la tête. La maîtresse à l'école elle a dit qu'il arrivait pas la cheminée. Donc, j'attendais que vous dodo avec Papa. Et après hop, je me lève de mon lit et je vais sur le canapé. Tu vois ? » dit-il avec son petit sourire avant de réaliser qu'il vient de m'avouer la bêtise qu'il comptait faire en portant ses mains à ses lèvres.

Je ne peux m'empocher de rigoler à ses mots et secoue lentement la tête. Je me penche sur lui pour embrasser son front et je lui dis tout bas.

« Tu sais quoi Thomas ? Tu vas rester ici, dans ton lit. Je pense que c'est préférable.

-Mais veux voir le père noël moi...

-Poussin... »

Il soupire lourdement avant de se rallonger en croisant les bras sur son torse.

Nous y voila.

Je secoue lentement la tête et me redresse. Il ferme les yeux en faisant semblant de dormir et je sais que je n'en tirerai rien du tout. Je me lève, remonte le drap sur lui et lui embrasse la joue en lui souhaitant une bonne nuit. Je referme la porte de la chambre derrière moi et redescends au salon en traînant les pieds, dessus de voir ma soirée romantique s'envoler en fumée. Avec un petit garçon qui n'arrive pas à dormir à l'étage, je me vois mal m'envoyer en l'air au rez-de-chaussée.

Quand j'arrive au salon, Harry est assit, face à la cheminée, une tasse de chocolat chaud entre les mains. Je me glisse à ses côtés et il passe un bras autour de ma taille en posant la tête sur mon épaule. Lentement, je sens sa main glisser vers mon ventre et descendre vers ma bouche de pantalon. Il pose sa paume sur mon membre à travers mon vêtement et je secoue lentement la tête.

« Ton fils ne dort pas. Nous ne pourrons pas faire l'amour comme des bêtes devant le feu de cheminée ce soir. Il a l'intention de descendre attendre le père noël sur le canapé » je le préviens alors que je le sens glisser sa main vers l'intérieur de mon pantalon.

Harry se redresse d'un geste en s'éloignant de moi. Il manque de renverser son chocolat chaud et je me tourne vers lui en soupirant grandement avant de hocher la tête :

« Et oui mon amour... nous sommes des adultes responsables et il n'est pas question que nous prenions le risque de laisser notre fils voir la lune.

-Si y'avait que ça encore ça irait... réplique Harry en roulant des paupières, tu es sur qu'il ne dort pas ?

-Certain. Il boude. »

Harry soupire en posant sa tasse plus loin. Il se tourne ensuite vers moi et la tête qu'il tire me fait sourire. On dirait la même moue qu'avait notre fils il y a trois seconde quand je lui ai dis de rester dans son lit. Je approche pour le prendre dans mes bras. Je serre Harry contre moi et je murmure à l'oreille :

« On a bien fait d'arriver en retard, parce que j'ai au moins pu profiter de toi à la maison.

-Hmm... ça ne nous empêche pas de boire nos chocolats chauds et de manger nos bûches !

-Du moment que tu ne dégustes pas tout ça sur moi, ça devrait le faire.

-Me tente pas... je rêvais de ce moment depuis des semaines. »

Mais, je n'ai pas le temps de répondre que j'entends un Papa de notre fils déchirer la tranquillité de la maison. Harry soupire en posant son front contre mon épaule et il murmure tout bas :

« Tu as raison, c'est définitivement pas pour ce soir la soirée érotique. »

Je lui vole un baiser lorsqu'il se redresse et il quitte finalement le salon. Je réajuste le petit canapé de fortune qu'il a aménagé à même le sol avec tous les coussins et attrape ma boisson. Quand minutes plus tard, je ne suis pas étonné de voir Harry revenir avec Thomas dans les bras. Il s'installe à côté de moi, Thomas se glisse entre nous deux et s'appuie contre mon torse. Je souris, embrasse son front et tourne la tête vers Harry.

« Pas vraiment la nuit à laquelle je m'attendais mais.. c'est tout autant d'amour. »

Il me sourit sincèrement en hochant la tête et se cale lui aussi contre moi en fermant les yeux.

*

Ce matin, quand j'ouvre les yeux, la place de Harry est froide. Je me retourne sur le dos en baillant, surpris. Quand nous dormons ici, le premier réveillé trainer souvent au lit en attendant que le second ouvre les yeux. Nous nous câlinons quelques minutes puis nous nous levons pour aller déjeuner en compagnie de Mamie.

Je tourne la tête vers le petit lit de Thomas et vois qu'il dort toujours bien profondément. Ce qui est plutôt étonnant étant donné qu'il a l'habitude de se réveiller très tôt le matin. Je souris en me redressant, je l'observe quelques minutes avant de repousser mes draps. J'attrape un pull dans l'armoire et descends.

La maison est étonnement silencieuse pour le matin du 25 décembre. Mise à part du bruit qui provient de la cuisine, je n'entends rien du tout. Liam, Charlotte et Pauline ne doivent pas encore être réveillés. Je descends lentement les marches et arrive jusqu'à la cuisine. Je ne suis pas étonné d'y trouver Mamie, déjà en grande préparation du repas de ce midi. Nous recevons la famille de Liam. Le vingt-cinq, depuis quelques années, nous alternons entre chez eux et ici. Nous ne pouvons fêter Noël avec la famille de Harry, donc nous nous greffons toujours au Noël de ma sœur et Mamie.

« Bonjour mon lapin, déjà debout ? m'interroge Mamie alors que je m'approche pour l'embrasser.

-Oui... tout le monde dort encore je crois.

-Sauf Harry, il était déjà levé quand je suis arrivée.

-Mais il n'est même pas huit heure et demi ! je réplique en fronçant les sourcils.

-Il prenait son petit-dej a mon arrivée, c'était il y a une bonne heure. »

Je regarde ma grand-mère, surpris.

« Et il est où maintenant ? je l'interroge.

-Il est parti nourrir les chevaux. Ce n'est pas parce que nous sommes le 25 décembre qu'ils ne doivent pas manger. »

J'approuve d'un signe de tête, avale ma tasse de café avant d'attraper un morceau de brioche que j'emporte avec moi.

« Je vais lui filer un coup de main, on ira plus vite à deux.

-Louis, tu ne veux pas rester ici et m'aider ? Je suis certaine que Harry se débrouille très bien tout seul aux écuries » s'exclame Mamie avant que je n'ai le temps de passer la porte de la cuisine.

Je me retourne vers elle, surpris de la voir me retenir. Qu'est-ce qu'ils ont encore mijoté ces deux-là. Parfois, j'ai l'impression que c'est Harry son petit-fils ! Il n'y a qu'à voir tout ce qu'ils organisent tous les deux ! Je suis heureux de les voir si complices, Harry m'a dit qu'elle était la maman et la grand-mère réunit qu'il n'avait plus auprès de lui. Il a besoin d'elle dans sa vie, leur relation est douce et simple. Sauf que... ils ont le don pour préparer des sales coups ! Je les connais ! Surtout un matin de noël, il y a de quoi se méfier avec eux !

« Qu'est-ce que tu ne me dis pas Mamie ? » je l'interroge en croisant les bras sur le torse.

Elle m'offre un magnifique sourire. Elle en fait trop pour être sincère. Puis, elle secoue la tête pour répondre :

« Rien du tout ! Tu me connais, mais j'ai besoin de toi ici mon lapin.

-Je vais aller retrouver Harry. Je ne sais pas pourquoi mais je sens la connerie arriver à des kilomètres. » je dis avant de me retourner.

Je quitte la cuisine sous les remontrances de ma grand-mère comme si j'étais encore un gamin de quinze ans. Ce qui confirme ma théorie. Ils me cachent vraiment un truc ces deux-là.

J'enfile une paire de botte en caoutchouc, un manteau et sors de la maison. Je termine mon morceau de brioche en deux bouchées et traverse la cour en resserrant mon manteau autour de moi. Il fait vraiment un froid de canard ce matin. Harry aurait mieux fait de rester au lit. Nous aurions pu profiter de la chaleur des draps et de la douceur du matin ensemble, au chaud.

Je commence par la première écurie mais je comprends que Harry est déjà passé par là. L'allée est propre, le foin donné et tous les chevaux ont la tête dans leurs mangeoires. Je me dirige donc vers la seconde où j'aperçois de la lumière. En m'approchant j'entends même quelques notes de musiques. Je souris malgré mes soupçons, parce qu'il n'y a pas de doute, Harry est bien là. Il est le seul ici à travailler en musique. Je crois d'ailleurs que c'est le seul cavalier au monde à mettre du rock à fond dans les écuries quand il nourrit ou fait les boxes.

Je pousse la grande porte coulissante. Et là, je m'attendais à tout, sauf au tableau qui se dévoile à mes yeux.

Harry chantonne en tapant du pied, emporté par la musique de la petite enceinte qu'il emmène partout avec lui. Il ne m'a pas vu, ni entendu entrer. Mais ce n'est pas son petit concert privé qu'il me scie ! C'est l'espèce de Poly Pocket qu'il est en train de toiletté qui me scotche.

Je regarde le petit poney gris avec de grands yeux, ne m'attendant pas du tout à découvrir une créature comme celle-ci ici !

Harry est très appliqué. Il a natté la crinière du poney, sa robe est si lustrée qu'elle brille. Je suis certain qu'il a mis du lustrant à paillette ! Il a même fait onduler sa queue !

Bon sang, mais il y est depuis quelle heure.

ET C'EST QUOI CE TRUC ?

Qu'est-ce qu'il fait avec un poney ?

« Je peux savoir ce qu'il se passe ici ?! je m'exclame alors, ne tenant plus. C'est quoi cet animal ?! »

Harry relève la tête vers moi avec de grands yeux. On dirait un gamin que l'on a pris la main dans le sac en train de faire une bêtise. Je croise les bras sur mon torse en attendant son explication :

« Ben... c'est Galipette...

-Gali... QUOI ? je m'exclame en commençant à comprendre.

-Galipette... la nouvelle meilleure amie de Thomas. »

Je le savais. J'aurais dû m'en douter ! Je sais exactement ce qu'il compte faire de ladite Galipette et clairement, je crois qu'il se moque de moi ! Nous avons déjà eu cette discussion un million de fois putain ! Il n'est pas question que je le laisse faire ça !

« Harry, Tu n'as quand même pas acheté un poney à notre fils pour noël, sans m'en parler ? »

Harry s'éloigne du petit animal et s'approche de moi, penaud avant de murmurer pour répondre :

« Si....

-Mais Harry, Thomas à trois ans et demi !

-Mais oui, mais... bredouille-t-il avant de reprendre de vive-voix. MAIS REGARDE LA ! On dirait une peluche, elle est trop mignonne avec sa robe grise et sa tâche blanche là ! Il va l'adorer ! ALLEZ ! Avoue que tu imagines déjà Thomas dessus. » S'exclame-t-il en se tournant vers la ponette

Je roule des paupières en me retenant de lui hurler dessus. La première fois qu'il a parlé d'acheter un poney à Thomas le petit n'avait pas un an. Je lui ai dit que c'était la pire idée qu'il n'avait jamais eue ! Et dieux sait qu'il en a eu des idées pourries, ça vous pouvez me croire !

Je ne veux pas tomber dans le cliché du cavalier qui veut absolument mettre son gamin sur un poney avant qu'il sache marcher, juste pour son propre plaisir. Et si Thomas ne veut pas monter à cheval et qu'il se sente obligé de le faire à cause de tout ce cirque en grandissant ?! Je ne veux pas l'influencer ! Sauf que Harry ne le comprends pas ! J'ai parfois l'impression qu'il ne comprend rien !

« Harry... on a déjà eu cette discussion et ma réponse était non. »

Harry soupire lourdement et lance la brosse qu'il utilisait pour brosser Galipette dans la mallette de pansage derrière lui. Il se retourne ensuite vers moi, le regard lourd.

« Louis. Ce gamin réclame un poney depuis qu'il sait que ça existe ! Tu ne peux pas avoir loupé son regard pleins d'étoiles à chaque fois qu'un cheval croise son champ de vision ! me dit-il en soupirant.

-Il n'a que trois ans et demi !

-Presque quatre, il va avoir quatre ans dans deux mois. Tu étais à cheval bien avant cet âge-là » me fait-il remarquer.

Il a raison, à la maison on peut trouver des photos de moi sur un poney alors que je dois avoir dix-huit mois à peine.

Je me pince les lèvres en secouant la tête et je réplique.

« Ce n'est pas une raison !

-Louis, est-ce que tu as enfin m'avouer pourquoi tu n'as pas envie d'offrir un poney aussi adorable que Galipette à notre fille ? » interroge Harry en montrant l'animal du doigt.

J'ouvre la bouche, prêt à répliquer mais... je la referme bien rapidement en me mordillant la lèvre inférieure. Je baisse le regard, inspire profondément. Ce n'est que lorsque Harry s'approche pour me prendre dans ses bras que je comprends que je pleure. Je ferme les yeux, me blottit contre lui et je l'entends me murmurer alors qu'il caresse mon dos :

« Je vais te dire ce qui te fait peur Louis... tu as peur qu'il tombe et qu'il se fasse mal. Tu as peur qu'il ait un accident. »

Je me pince les lèvres et hoche la tête. Il a raison. Mais je serais incapable de le dire à voix haute.

« Depuis le début je savais que ça t'angoisserai à cause de ton accident. Sauf que ça date d'il y a des années, tu n'as plus de séquelle, tu as une vie on ne peut plus normale et tu as refait du cheval ton métier ! Thomas est encore un bébé, jamais je ne le laisserai sur ce poney, livré à lui-même. On s'occupera de lui Louis, ça va aller ! »

Je me presse encore plus contre lui, si c'est possible et inspire son délicat parfum. Après mon accident c'est Harry qui m'a donné le courage de me remettre à cheval. Sans lui, je ne serais pas ici au milieu de ces écuries. Il n'est pas seulement l'homme que j'aime, Harry est mon sauveur.

« Ça va aller Louis. Ok ?

-Tu me le promets ?

-Je te fais la promesse de tout faire pour que ça aille. »

Je hoche lentement la tête en me détachant de lui et Harry embrasse mes deux joues avant de déposer un petit baiser sur le bout de mon nez. Je souris face à sa tendresse en fermant les yeux et lui vole ensuite un vrai baiser.

Lorsqu'il me relâche complètement, j'attrape une brosse dans la boite de pansage qu'Harry a laissé près de la ponette et commence à glisser la brosse à crin dans la queue de la ponette. Harry a raison on dirait une vraie Peluche... Thomas va l'adorer.

« Jte préviens, mon idée, mon cadeau, c'est moi qui lui apprendrais à monter à poney. » s'exclame alors mon mari en me souriant grandement.

-Mais Harry, je peux pas rester à l'écart tu imagines, Thomas sur... je commence avant qu'il ne me coupe en me pointant avec le peigne qu'il a entre les mains.

-Mon cadeau Louis, mon cadeau. Et puis... j'ai Mamie derrière moi alors tu ne peux rien me dire. »

Evidemment...

Quand je disais qu'ils étaient toujours de mèche ces deux là !

SURPRISE DE NOWEL ! Oui bon vous auriez dû l'avoir plus tôt ici mais.... MAIS J'AI EU LA GRIPPEEEEEE ! SO j'espère que ce petit bonus vous aura fait plaisir ! ** je l'ai écris pour le recueil de Léticia ! Il y a été publié le 24 Décembre.

Allez, bonne fête !

Love, Phil. 

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