Chapitre 13: Qui n'Avance Pas, Recule
Résumé:
Javert rentre chez lui et tente de reprendre sa vie là où il l'avait laissée, mais il constate que les choses ne sont pas tout à fait les mêmes.
"Personne ne nous sauve à part nous-mêmes. Personne ne le peut. Nous devons nous-mêmes parcourir le chemin.
-Buddha
***
"Javert, attends!" Valjean se leva de sa chaise pour le poursuivre, toute prétention de fierté le fuyant dans le sillage de son inquiétude.
À mi-chemin dans le hall, l'homme se retourna vers lui. Il y avait un froncement aux coins de sa bouche, et de l'agitation dans ses yeux bleus glacés tandis qu'il fixait sa ceinture autour de sa taille et enfonçait ses bras dans les manches de son pardessus.
"Vous ne pouvez pas juste partir comme ça", dit Valjean.
"Je ne peux pas ?"
Valjean le regarda fixement, la bouche entrouverte, ne sachant que répondre. Il baissa la tête, détournant son regard. "Je sais que vous devez partir", dit-il, la voix étouffée, "je sais que vous ne pouvez pas rester ici, que ce serait mal d'essayer de vous garder ici contre votre volonté. Je sais cela. Mais vous ne pouvez pas... Pas comme ça."
"Qu'est-ce que tu veux de moi ?" exigea Javert.
"Je veux..." Valjean leva les yeux vers lui, il s'arrêta.
Il ne savait vraiment pas ce qu'il voulait. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ressentait une terrible douleur dans sa poitrine, et qu'elle ne ferait que s'accentuer à la mort de l'homme.
"Je ne sais pas", admit-il avec culpabilité. "S'il vous plaît, Javert, j'ai été dur avec vous ce matin et je ne voulais pas l'être. Je ne veux pas que nous nous séparions avec de l'animosité dans nos cœurs. Je voulais seulement vous aider. Et je... j'ai peur pour vous, Javert. J'ai peur pour vous."
L'homme restait debout, le regardant avec des yeux perçants, confus, qui observaient et fouillaient son visage.
Valjean déglutit, sa gorge devenant sèche. "Je- je sais que c'est le seul moyen pour vous de reprendre le contrôle des choses, mais je...". Il serra les dents, détournant un instant le regard en signe de conflit intérieur avant de prendre son courage à deux mains et d'entourer l'homme de ses bras. Il ne leva pas les yeux vers lui, il ne put les lever, mais il enfouit son visage dans la laine gris fer délavé de sa poitrine. "Ta vie est inestimable", souffla-t-il, ses mots tendus. "Ne la prends pas à la légère, ne la considères pas comme acquise. Tu es un homme bon, capable de faire beaucoup de bien dans ce monde. Tu es important. N'oublie pas cela. N'oublie pas que tu es aimé."
L'homme se crispa dans son emprise, se penchant en arrière dans le but de s'éloigner de lui, mais ne parlant pas.
Les doigts de Valjean se tortillaient dans le dos du manteau de Javert. Il avait presque honte de la quantité d'inquiétude qu'il ressentait pour cet homme, mais plus encore, il était terrifié pour lui. Il avait toujours l'impression qu'il y avait un million de choses entre eux qui devaient être dites, mais chaque conversation le blessait- et pas à cause de la haine, mais de la douleur. Peut-être que la seule façon pour eux de guérir était de laisser les blessures se refermer, de rester loin l'un de l'autre.
Mais Javert - comment Valjean pourrait-il jamais être sûr de lui ? L'homme n'avait rien ni personne, et s'il lui tournait le dos, et essayait de partir seul ...
"S'il te plaît, Javert." Il le serra très fort. "Je t'en prie, promets-moi que tu ne te feras plus jamais de mal. Que tu viendras me voir en premier. Que tu ne t'en iras pas tranquillement dans la nuit sans même avoir pris une main tendue. S'il te plaît", supplia-t-il, la voix brisée, "pour l'amour de Dieu, je ne pourrais pas le supporter".
Il le tint encore un moment avant de sentir deux grandes mains s'emparer de ses épaules. Valjean se laissa repousser, saisir par une poigne écrasante et scruter.
Ce n'était pas du dégoût qui se lisait sur le visage de Javert, mais une sorte de détermination colérique, les coins de sa bouche serrés, ses sourcils plissés. "Écoute ça, " s'écria-t-il, "je ne le ferai pas." Ses doigts s'enfoncèrent dans sa chair comme des serres. "Je ne le ferai pas, tu entends ? Mais pas à cause de toi. Ni à cause de toi, ni de personne. Parce que c'est mon choix."
Javert le lâcha avec une secousse, reculant d'un pas comme pour mieux lui faire comprendre son point de vue. "Maintenant arrêtez ça," dit-il en serrant les poings. "Je veux que vous arrêtiez ça. J'en ai assez de votre pitié, de vos sentiments et de vos soins. Ils sont inutiles. Ils me privent de ma dignité. Je vous dis que je vais continuer, que je vais m'en sortir tant bien que mal, et je veux que vous considériez ces mots comme une loi. Parce qu'ils sont la loi pour moi maintenant. J'ai fait un choix, et je ne peux pas revenir dessus. Je ne peux pas revenir en arrière. Est-ce que vous comprenez ?"
Valjean resta debout à l'étudier. Il hocha lentement la tête, sans briser son regard. "Tu m'as dit de ne plus douter de toi", dit-il doucement, leurs regards se croisèrent. "Donne-moi une raison de le faire."
"Si tu me fais confiance, je te donnerai toutes les raisons du monde."
Ils se fixèrent, les yeux durs et interrogateurs, exigeants.
L'expression de Valjean s'adoucit un peu. Il tendit la main vers Javert.
Javert y jeta un coup d'œil et étouffa une raillerie, détournant son visage. "Tu veux me tester, c'est ça ?" souffla-t-il. "C'est cela que tu fais ? Pour voir jusqu'où tu peux me plier jusqu'à ce que je me brise ?"
Le froncement de sourcils de Valjean s'accentua. Lentement, avec remords, il baissa sa main, le regardant dans une supplique silencieuse.
Javert le regarda fixement. Il serra les dents, se renfrogna, les yeux baissés, le nez plissé comme le museau d'un chien en colère.
"Oh, très bien alors", cracha-t-il, en tendant à contrecœur sa propre main recouverte de cuir.
Valjean la prit, la serra et la secoua doucement, le regardant dans les yeux. Il se força à laisser les doigts de l'inspecteur glisser entre les siens, à laisser son bras retomber sur le côté, à rester immobile.
Javert leva une main pour incliner un chapeau qui n'était pas là, et grogna de manière inaudible en s'en rendant compte. Il se détourna, se dirigea vers la porte.
Valjean ne put s'empêcher d'attraper le poignet de l'homme alors qu'il franchissait le seuil, ses doigts l'effleurant à peine. Il baissa les yeux tristement, honteux de lui-même.
Il ne pouvait pas dire si c'était la colère qui faisait trembler ainsi l'homme.
Valjean ferma les yeux. "Prends soin de toi, Javert."
Un autre tremblement parcourut les épaules de l'homme, sa colonne vertébrale, son poignet. Il baissa la tête. "Je le ferai", souffla-t-il, et il y avait un hic dans sa voix, et encore une fois Valjean ne pouvait pas dire si c'était de la colère ou autre chose.
"À la prochaine", dit doucement Valjean.
"Adieu," dit Javert, en reprenant sa main.[1]
Valjean le regarda partir, se tenant dans l'embrasure de la porte et devant puiser dans chaque dernière once de sa volonté pour ne pas le poursuivre.
Lorsque Javert arriva au bout du couloir, il s'arrêta devant la porte, la tête toujours baissée. Il la retourna d'une fraction de pouce.
"Profitez de votre liberté", lui lança-t-il. [2]
Et puis il partit.
***
C'était étrange de marcher seul une fois de plus à la lumière du jour. Étrange d'entendre le chant des oiseaux dans les arbres au-dessus de soi, et de ne pas être observé par des yeux inquiets.
Le monde semblait surréaliste pour Javert. Presque comme dans un rêve, il retourna à son appartement.
La concierge était trop curieuse. Elle le réprimanda comme d'habitude, pour être parti si longtemps sans prévenir, pour lui avoir causé du chagrin. Il s'excusa, raconta des mensonges stupides à propos d'une enquête qui avait dégénérée, et expliqua qu'il avait dû rester plus longtemps que prévu. Il promit qu'il paierait le loyer dans un ou deux jours. Cela sembla la satisfaire.
Lorsqu'il ferma la porte de son appartement derrière lui, il resta immobile dans l'entrée, regardant la pièce comme on étudie une peinture complexe, trouvant une signification inattendue dans le banal.
Les vêtements qu'il avait portés pour se déguiser aux barricades étaient posés sur le sol dans le coin où il les avait jetés, il y avait apparemment des lustres, en attendant d'être lavés. Une couverture était pliée sur sa bergère[3], et son briefing officiel pour l'opération reposait toujours, avec un journal et une tasse vide, sur la table à côté. Les couvertures de son lit étaient défaites depuis qu'il s'était levé pour la dernière fois, et une pile de livres prenait la poussière sur son étagère.
Cette vue lui était familière, et pourtant complètement étrangère. Il était parti depuis moins de quinze jours, mais cela aurait tout aussi bien pu être des décennies. La pièce semblait hantée. En entrant, en enlevant son pardessus et en le suspendant au crochet près de la porte, il avait l'impression de pénétrer dans l'espace de quelqu'un d'autre. L'espace d'un homme mort.
Que penserait cet homme de lui ?
Il ne voulait pas y penser.
***
Gisquet était impatient d'avoir de ses nouvelles. Soulagé, même.
Javert s'était à moitié attendu à devoir plaider et supplier pour récupérer son poste, mais il lui fut rendu sans question, sans même un débat. Il ne comprenait pas comment l'homme avait pu l'autoriser si facilement à revenir au bercail après sa démonstration précédente. N'avait-il pas eut l'air d'un fou ? Sinon, au moins inapte au service à un titre quelconque ?
"Vous avez tout réglé, alors ?" avait demandé l'homme.
"Oui."
"Et vous êtes certain ? Que vous souhaitez poursuivre vos fonctions dans la police ?"
"Si vous voulez bien de moi."
"Très bien."
"Vous n'avez pas de réserves à ce sujet ?"
"Je vous l'ai dit", avait dit Gisquet en s'occupant de plier une lettre et d'y apposer son sceau officiel en cire, "j'ai besoin de vous. Vous êtes bon dans ce que vous faites. J'aimerais que vous retourniez à votre poste, tant que vous en êtes satisfait."
"Je vois."
Plutôt déconcerté, mais pas ingrat, Javert en resta là.
Il fut placé en service de bureau pour les prochaines semaines, mais c'était tout à fait compréhensible, et cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Il n'était pas sûr d'être prêt à reprendre le travail sur le terrain, de toute façon. Il valait mieux avoir un peu de temps pour se remettre dans le bain. C'était sans doute l'intention de Gisquet, et Javert ne fut pas surpris de voir l'homme s'enquérir de lui de temps en temps.
Ses collègues officiers l'accueillirent rapidement. Ils n'avaient, bien sûr, aucune idée de ce qui lui était arrivé pendant son absence.
L'un de ses subordonnés, Leroux, un jeune homme de vingt ans à peine, à la chevelure ardente et aux taches de rousseur, semblait particulièrement préoccupé par son cas et posa plusieurs questions à son retour.
"Inspecteur ! J'ai entendu dire que vous étiez tombé malade", dit-il.
"Vraiment ?"
"Oui, et je commençais à m'inquiéter. Vous n'avez jamais été absent aussi longtemps auparavant, m'sieur. C'était très grave ?"
"Je suppose."
"Ah ; j'espère que ce n'était rien d'effrayant. Mais vous allez mieux maintenant ?"
Javert haussa seulement les épaules et émit un grognement vaguement affirmatif.
"Vous semblez encore un peu - oh, je ne sais - différent, en quelque sorte. Fatigué, peut-être. Vous devriez dormir davantage, vous savez ; vous n'êtes peut-être pas encore tout à fait remis."
"Mm."
Il replongea naturellement dans son travail, les routines et pratiques familières calmant une grande partie des turbulences de son esprit. Cela lui permettait d'oublier les choses, pour un temps.
Cependant, lorsqu'il essayait de dormir, ses pensées revenaient et il restait éveillé, agité, s'agrippant à ses draps et se retournant dans tous les sens. Sa solution était de s'épuiser, de sorte qu'au moment où il se mettait enfin au lit, il était trop fatigué pour penser et s'endormait presque instantanément.
***
Deux semaines plus tard, Javert était de retour aux affaires courantes de la police. Inspections. Enquêtes. Patrouilles. Il n'était pas sûr de ce qu'il devait ressentir à ce sujet. Il y avait un subtil brouillard d'incertitude, d'insécurité, qui imprégnait son âme à tout moment, surtout en ce qui concernait ses fonctions.
Il regardait les misérables et les malfaiteurs des rues, et son cœur manquait de conviction. Il n'y avait pas si longtemps, il les aurait tous condamnés de la même façon. Maintenant, il hésitait. Les griffes qui étaient ses mains ne saisissaient plus leur proie aussi fermement qu'avant. Aux supplications et aux larmes, on pouvait le voir vaciller.
Partout où il allait, il voyait des possibilités qu'il n'avait pas envisagées auparavant - des possibilités dont il était conscient, mais qu'il n'avait pas envisagées. Le pessimiste devenait le réaliste.
Cela ne passa pas inaperçu auprès de ses collègues. La plupart du temps, c'était les jeunes officiers qui le faisait remarquer dans son dos.
"Il a l'air mélancolique, vous ne trouvez pas ?"
"Il baisse un peu la tête, maintenant."
Javert faisait semblant de ne pas les entendre.
Seul Leroux eut l'audace de lui demander directement si quelque chose le préoccupait.
Javert ne savait pas comment répondre à cette question. Honnête, comme il avait l'habitude de l'être, il se contenta de dire que cela ne le regardait pas et qu'il se débrouillait très bien tout seul, merci beaucoup.
Cela n'eut pas l'air de satisfaire son jeune collègue, mais Javert lui fit quand même signe de partir.
En ce moment, il effectuait une patrouille sur le quai de la Tournelle.
Il faisait les cent pas au bord de l'eau, les mains croisées derrière le dos.
Levant les yeux, il nota la position du soleil.
Il était presque l'heure pour lui de rencontrer un autre officier pour effectuer une inspection de routine du port, et après cela, si tout se passait bien, ils retourneraient au poste le plus proche pour remplir leur rapport et faire une pause déjeuner.
Il sortit sa montre à gousset et appuya sur le bouton pour en ouvrir le cadran, mais il constata qu'elle n'était plus en état de marche, que les aiguilles étaient arrêtées et que des gouttelettes de condensation se formaient à l'intérieur du verre, masquant les inscriptions. Son visage s'échauffa à cause de ce rappel soudain et malvenu de son plongeon dans la Seine, et il se renfrogna alors qu'un grognement montait dans sa gorge, sa prise sur la montre se resserrant.
Dans un accès de frustration, il leva son bras et voulut jeter le garde-temps brisé dans le fleuve, mais sa main resta en l'air, tremblante, puis s'abaissa après un moment alors que la colère sur son visage se transformait en défaite.
Il se pencha sur la balustrade, laissant échapper un soupir. La montre pendait de ses doigts sur sa chaîne d'argent, accrochée de temps en temps par la lumière du soleil sur l'eau scintillante. Il fixait son visage rosé dans une réflexion mélancolique, la faisant tourner en cercles lents, le menton dans la main.
De nouveau, il entendit les voix de son passé s'élever des profondeurs ; elles résonnaient comme des fantômes dans son esprit, des fantasmes qui se fondaient les uns dans les autres :
"Il faut être un homme terrible pour faire la chose de lever une voiture comme cela sur son dos".
"Monsieur Javert, j'implore votre pitié. Ne me mettez pas en prison ! Vous voyez, il y a une petite fille qui va être jetée à la rue !"
"Monsieur le Maire, je viens vous prier de vouloir bien provoquer près de l'autorité ma destitution. Il faut que je sois chassé. Vous avez été sévère pour moi l'autre jour injustement. Soyez-le aujourd'hui justement."
"Ah ça! Pourquoi ? Je ne comprends pas.
"Monsieur, il y a six semaines, à la suite de la scène concernant cette fille, j'étais furieux, je vous ai dénoncé.
"Dénoncé! Comme maire ayant empiété sur la police ?
"Comme ancien forçat.
"Javert, vous êtes un homme d'honneur, et je vous estime. Vous vous exagérez votre faute. Javert, vous êtes digne de monter et non de descendre. "
"L'inspecteur Javert appréhendera au corps le sieur Madeleine, maire de Montreuil-sur-Mer., qui, dans l'audience de ce jour, a été reconnu pour être le forçat libéré, Jean Valjean."
"Monsieur le Maire !"
"Il n'y a plus de Monsieur le Maire ici !"
"Pensez-vous que je mérite une récompense ?"
"Certes.
" Eh bien, j'en demande une."
"Laquelle?"
"Brûler moi-même la cervelle de cet homme là."
"Prends ta revanche."
"Vous êtes libre."
"C'est bien. Montez. Je vous attends ici."
Javert poussa un faible gémissement en se frottant le visage, le laissant dans ses mains.
"Je vous attends ici."
Il sentait encore la force qui avait semblé l'aspirer vers l'abîme alors qu'il se tenait sur le parapet cette nuit-là. L'air était si calme. Les eaux froides de minuit se refermaient tout autour de lui, volant l'air de ses poumons.
Javert se surprit à imaginer ce à quoi cela avait dû ressembler. Valjean plongeant après lui. Le tirant vers le haut sur la terre ferme. Épuisé, paniqué. Désespéré. La bouche de Valjean sur la sienne, essayant de lui redonner vie. Javert n'était pas un imbécile ; il connaissait la signification des affreux bleus qui s'étaient formés sur sa poitrine les jours suivants. Ils étaient partis maintenant, mais il se souvenait encore de la douleur qu'il avait eue.
Il essaya de se débarrasser de ces images, mais il n'y parvint pas.
Il sentait à nouveau les bras de Valjean, ses mains - autour de son poignet, sa taille, l'arrière de sa tête. Les sanglots qui secouaient son corps.
"Pourquoi ne pouvais-tu pas me laisser mourir avec ma dignité ?"
Il frissonna au souvenir des lèvres de l'homme sur son front.
"Je suis désolé. Mais tu dois vivre, Javert. Tu dois vivre."
Ouvrant les yeux, il laissa finalement ses mains glisser de son visage, regardant la rivière qui avait failli lui coûter la vie. La lumière du soleil se reflétait sur ses eaux, dansant et scintillant.
Il regarda sa montre. Retour à la rivière. Retour à la montre.
"Tu dois vivre."
Refermant son boîtier, il la remit dans sa poche et se dirigea vers le port.
***
[1] Alors que Valjean dit" À la prochaine ", montrant qu'il aimerait (et s'attend) à revoir Javert à l'avenir, ce dernier se contente de dire " Adieu " : une phrase qui n'est pas prise à la légère et qui indique que Javert n'a pas l'intention de revoir son interlocuteur.
[2] Bien qu'il s'agisse d'une traduction approximative qui rende mieux le ton,(enjoy your liberty) ce que Javert dit réellement est "Profit from your liberty". Cela montre qu'il ne se soucie pas de savoir si Valjean est heureux ou non grâce à sa liberté, mais plutôt de savoir si Valjean l'utilise pour en tirer profit d'une manière ou d'une autre. Il est sous-entendu qu'il attend de Valjean qu'il continue à être une personne droite en échange de sa liberté.
[3] Fauteuil fermé avec siège, dossier et accoudoirs rembourrés, mais dont la structure en bois est apparente.
***
Notes:
Suggestions d'écoute :
Alibi - 30 Seconds to Mars
Bittersweet Symphony - The Verve
The Cave - Mumford & Sons
Get Though This - Art of Dying
Holding On To You - Twenty One Pilots
New Start - Jolé
On My Own - Yutaka Yamada
Please Don't Go - Barcelona
Roll Away Your Stone - Mumford & Sons
Shake it Out - Florence + The Machine
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Stay Alive - José González
Under the Tide - Chvrches
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