Chapitre 12 - épilogue
Bonzoir, bonzour. Je vous souhaite un joyeux noël et de bonne fêtes. Ce chapitre clôture mon histoire. J'espère que celle-ci vous aura plu. J'apporterai certainement quelques modification à l'histoire car j'imagine qu'il doit y avoir quelques fautes... Sur ceux je vous laisse lire et profiter.
Résumé du chapitre précédent :
Au bout d'un mois, tout types de rumeurs se sont répandues sur Hinata. Une des raisons pour lesquelles Kageyama tenait absolument à lui parler. Hinata l'évitait à cause de l'avertissement de Heiwa. Malheureusement Kageyama a réussi à lui parler et Heiwa l'a vu. Hinata a fuit mais ils l'a retrouvé et l'a avertit qu'il allait le regretter le soir. Hinata avec ses brillantes idées a pensé qu'attendre allait régler le problème... Il s'est ensuite fait tabassé dans la ruelle. Il était dans un tel état à la fin qu'il a été obligé d'appeler sa mère. Lorsqu'elle a vu ce qu'on lui avait fait, elle lui a demandé pourquoi. Il a répondu que c'est parce qu'il était gay. Elle l'a regardée comme un monstre, un inconnu et l'a renié. Sa dernière solution était Akeko ( l'infirmière ). Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était qu'elle soit la mère de Kageyama. Une petite discussion s'impose.
Je peux voir l'inquiétude gravée sur le visage d'Akeko alors que le verdict du médecin tombe. Pas de sport pendant trois mois. Mes blessures sont trop importante pour me laisser en faire avant et c'est d'ailleurs pour cela qu'Akeko a décidé qu'il valait mieux m'emmener à l'hôpital vu l'ampleur de mes plaies. Si je fais du sport avant Je risquerais de ne plus jamais avoir les mêmes capacités physiques qu'avant et de ne plus pouvoir pratiquer le volley-ball en compétition. Je constate de la pitié dans le regard d'Akeko et une colère sourde dans le yeux de Tobio. C'est fou ce que cette situation me paraît irréelle. Si l'on m'avait dit il y a quelques heures de cela que je serai à l'hôpital accompagné de la famille Kageyama , je ne l'aurais pas cru. Je serais plus parti sur l'idée que je serai en train de me noyer dans une flaque de sang dans une ruelle sombre malfamée. A mon grand étonnement, je ne ressens presque rien à l'idée de devoir arrêter le volley sur une longue période. Pourtant, j'aurais dû être triste, en colère, même fou de rage mais à la place je ne ressens qu'un légère pointe dans la poitrine. Je sers mon poing sur ma poitrine et ferme les yeux pour tenter de me concentrer sur ce que je ressens. Mais la concentration n'a jamais été mon fort. Je ne ressens rien de plus, rien de moins. Juste une sorte de vide nouveau à l'emplacement de ma poitrine. Exactement à l'emplacement de ma cicatrice, juste en face de mon coeur. Peut-être que je n'ai plus de coeur après tout. Peut-être est-ce aussi simple. Peut-être que mon coeur s'est enfui après avoir ressenti trop d'émotions trop violentes. Peut-être qu'il a prit le large pour m'inciter à en faire de même. Rien ne me retiens plus ici. Natsu ne me verra plus jamais de la même manière. Ma mère ne me voit plus que comme un monstre contagieux... Je ne ressens plus rien lorsque l'on m'annonce que je ne peux plus jouer au volley... Peut-être qu'en fait je suis déjà mort. Non, je SUIS déjà mort. Je suis mort de l'intérieur. Il n'y a qu'un mort pour ne rien ressentir. Pourquoi lutter. Cela ne servirait à rien de me réanimer, je n'ai plus rien me rattachant à la vie.
« Oi ! Hinata boke ! T'écoutes quand on te parle ? »
Je relève brusquement la tête tout en poussant un gémissement de douleur. Ha si. Je ressens encore la douleur. Peut-être qu'il essaye de me réanimer. Peut-être qu'il y arrivera, lui. Je peux constater que tous les regards sont tournés vers moi comme attendant une réponse à une question posée que je n'ai pas entendue.
« Oi. Ça va pas ?
_Je... Ça ne me fait rien.
_Hein ?
_La prolongation de mon arrêt de volley, ça ne me fait rien. Je crois que je suis mort de l'intérieur. »
Je vois les yeux de Kageyama s'écarquiller et ce de Akeko s'embuer alors que le médecin se penche pour écrire quelque chose sur la feuille. Il tend ensuite la feuille à Akeko qui la saisie d'une main tremblante et la parcourt de manière à tout savoir sur ce qui m'attends. Cela devrait être ma mère qui s'en chargeait mais ils ont réussi à trouver un compromis lorsque je leur ai dit que même s'il l'appelait elle ne viendrait pas. Elle doit être soul à l'heure qu'il avec les précédents événements. Le médecin de racle la gorge tout en rangeant sa table de travail.
« Je pense qu'il vaudrait mieux que tu ailles voir un psychologue.
_C'est quoi comme pokemon ? Ça existe réellement ? »
Je tourne la tourne lorsque j'entends un rire féminin percer l'ambiance pesante qui s'était installée après la première annonce du médecin. Un fin sourire moqueur s'installe sur le visage de Kageyama alors que l'aura de son ego ne cesse de gonfler.
« Baka. »
Je me raidis immédiatement pour au final lui tourner le dos et me mettre en position de boudage excessif, les bras croisé sur ma poitrine tout en veillant à ne pas me faire trop mal. Je me surprends moi-même à réagir de cette manière. Peut-être un automatisme de caractère qui est ressorti car la situation était propice à cela. Je ne dirai pas que je ne ressens rien mais ce que je ressens est assez proche du néant et pourtant, une lumière semble me parvenir du fond de se gouffre sans fond. Un sentiment lumineux éclairant des sentiments plus noirs les uns que les autres. Comme une lumière au bout d'un tunnel. Mais qui peut bien allumer cette lumière ? Qui donc ? J'ai besoin que l'on m'aide a trier mes idées. Je suis perdue dans cette obscurité sinueusement fourbe et apeurant.
« Un psychologue est un médecin de l'esprit. Il t'aidera à te sentir mieux. Tu verras, il te sera d'un grand secours. Mais il ne faudra pas que compter sur lui. Tu devras faire des efforts pour dire ce que tu ressens, ce que tu as vécu et pas qu'à lui. Tes proches seront là pour t'écouter il faudra donc que tu leurs parles. Compris ? »
Je hoche la tête en signe d'affirmation sans réellement comprendre. De toute manière, je n'ai pas de personne réellement proche. Peut-être est-ce à cause de moi que tout le monde me déteste. Ça doit être ça. C'est de ma faute si je suis comme ça. Peut-être que si je n'étais pas un monstre ce serait différent. Je ressentirais probablement des sentiments différents. Certainement parce que mon désappointement était visible mais Akeko s'adresse à moi en m'éclaircissant sur qui pourrait être proche de moi.
« Nous sommes proches de toi Hinata. Tu peux nous parler librement, aucun de nous deux ne te jugera.
_Promis ?
_Promis. »
Je dois certainement ressembler au vu de l'expression attendri d'Akeko et de son câlin s'en suivant. J'enfouis ma tête dans son coup pour me calmer grâce à son odeur mais elle ne ressemble pas à celle de maman. Maman a une odeur poivrée alors qu'Akeko à une odeur plus douce, moins énergique, plus calme. Je sens la fatigue pointer le bout de son nez alors je me retire de cette étreinte chaleureuse pour ne pas sombrer dans ses bras et qu'ils aient ensuite à me transporter jusqu'à la voiture dans leurs bras. Remarque, connaissant Kageyama il m'aurait surtout réveillé en me gueulant dessus. Je peux lire en premier de la surprise puis de la joie dans le regard d'Akeko après avoir vu le léger sourire présent sur mon visage.
Après être partis de l'hôpital, nous sommes rentrés et Akeko a décidé de m'installer dans la chambre de Kageyama en attendant que la chambre d'ami soit prête. Et comme il se fait tard, la chambre ne sera prête que demain. Je dois donc dormir dans la même chambre que lui... Je ne sais définitivement pas comment j'ai fait pour finir dans cette situation. J'observe actuellement mon beau bleu faire des allez-retours entre le futon récemment installé et son armoire. Lorsqu'il a finit, il s'étale de tout son long sur son lit alors que je reste planté sur le pas de la porte ne sachant pas où me mettre. Il relève alors la tête pour planter ses yeux dans les miens avec un air septique.
« Tu vas attendre de tomber de fatigue pour te coucher ?
_J-je, non ! »
Je précipite du plus vite que peux pour ensuite me mettre sous les couvertures. Je tente alors de trouver une position pas trop douloureuse pour mes côtes pour dormir. Sur le dos, ma cage thoracique est trop lourde, sur le coté mes côte sont littéralement broyées et sur le ventre... Je ne crois pas nécessaire de préciser. Je me tourne et me retourne donc durant une bonne dizaine de minutes avant de me faire interrompre par la voix plus qu'agacée de Kageyama.
« Tu ne vas donc jamais arrêter de bouger ? Je déglutis difficilement. Mettre Kageyama de mauvaise humeur n'est pas la meilleure idée du siècle.
_J'y peux rien. Ça fait mal. »
J'entends un bruit de couverture et de grincement de lattes m'indiquant qu'il s'est retourné pour probablement voir mes expressions et ce moquer de moi.
« C'est tes côtes ? Je hoche positivement la tête. Ça fait combien de temps que ça dur ? »
Je me mors la lèvre tout en rouvrant la plaie à peine cicatrisée, un goût de fer dans la bouche. Ai-je vraiment le droit de l'embêter avec mes problèmes et puis je ne suis pas sûr qu'Heiwa soit d'accord avec ça. Si je parle à Kageyama, il va le rouler à tabac comme il l'a fait pour moi. Je pourrais éviter la question en faisant croire qu'il parle de mes côtes. Mais je ne sais pas. L'idée de lui mentir n'est pas plus attrayante que cela. Je ne sais pas si j'ai envi de me débrouiller seul ou de me faire aider. A près tout, qu'est-ce que ça a donné la dernière fois que j'ai refusé l'aide qu'on me tendais. Je me suis fait renverser un seau d'eau sur la tête et j'ai fini à moitié mort durant la soirée... Peut-être qu'il pourra m'aider. Dans tous les cas, je vais probablement rester ici un long moment vu comment ma situation familiale est tendue.
« J'attends une réponse.
_Bientôt un mois...
_Et tu comptais attendre combien de temps pour me le dire ? Être mort ?
_Peut-être... Si je te parle, il te tabassera. Il me l'a dit.
_Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il te frappe ? »
J'ouvre la bouche mais rien n'en sort. Est-ce que je peux lui dire ? Et s'il me traite de monstre ? Et si sa réaction est similaire à celle de ma mère ? Il aura raison mais rien que de l'imaginer me rejeter de la sorte creuse encore un peu plus le vide dans mon coeur. Il ne me restera aucune attache. Peut-être que ce sera mieux. Je pourrais partir sans regret, libre. Je saurai que je ne laisserai que des personnes me détestant derrière moi. Je continue a fixer le plafond de longues minutes tout en réfléchissant - chose rare - avant de répondre à sa question. Je n'ai jamais été doué pour mentir et trouver des excuses alors pourquoi commencer maintenant.
« Parce que je suis gay. »
Je m'attendais à toutes les réponses violente qu'il aurait pu me lancer. Je m'attendais à une pluie de coups. Je m'attendais à une vague de haine sans pareil. Je m'attendais à finir ma nuit à mourir de froid dehors. Je m'attendais à tout sauf à ça.
« C'est tout ? T'a rien fait d'autre ? »
Je me redresse brusquement tout en poussant un juron dû à la douleur et me tourne pour finalement faire face aux yeux bleus nuits de Kageyama. Un rayon de lune éclaire très légèrement son visage me permettant de détailler les traits fin le constituant. Je ne en revanche pas le moins du monde si lui peut constater mon air surpris dans la pénombre.
« Tu ne me dis pas que je suis un monstre ?
_Pourquoi ? Je devrais ? Je ne pense pas. Tu n'es pas un monstre Hinata. »
Une chaleur réconfortante se répand dans tous mes membres jusqu'à mes joues et oreilles devenant brusquement brûlante. Bien vite mon visage se retrouve inondé de larmes et un oreiller vient se placer devant mon visage pour tenter d'étouffer mes pleurs et de cacher mon visage. Pourquoi ? Pourquoi est-il si gentils tout d'un coup. Pourquoi il ne fait pas comme tout le monde ? Pourquoi ne me crache-t-il pas dessus ? Je ne comprends pas. Je n'ai jamais compris comment les humains fonctionnaient. Je n'ai jamais réellement compris comment consoler quelqu'un, comment rendre heureuse ou triste une personne. Je le faisait sans même le savoir. Apparemment je rayonnait tel un soleil selon ma mère. J'étais son poussin comique, son soleil. J'étais son fils pour lequel elle aurait pu mourir littéralement d'inquiétude. J'étais... C'est vrai que maintenant je ne suis plus rien. Je ne suis qu'un minuscule grain de poussière négligeable et inutile. Mes larmes se tarissent alors que des pensées de plus en plus sombres tentent d'achever le peut de vie subsistant dans mon coeur.
« Oi ! T'écoutes jamais ma parole ! »
Je relève brusquement la tête pour replonger mon regard dans celui de Kageyama. Je ne sais pas si je dois le remercier de m'avoir extirper de ce cercle vicieux qu'est la douleur et la tristesse. Lorsque ces sentiments prennent possessions de vous, il est pratiquement impossible de se séparer d'eux et de penser à autre chose.
« Je te demandais pourquoi il m'utilisait comme outils de pression contre toi ? »
Je me pince les lèvres tout en baissant le regard. Je ne peux pas lui dire. Pas maintenant. Pas alors qu'il est mon dernier secours. Pas alors que je risquerait de ruiner toute la confiance durement acquise entre nous. Pas alors que je tiens autant à lui. Pas alors que je suis sur le point de me noyer dans les ténèbres et que seule sa main maintient ma tête hors de l'eau.
« Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? »
Je relève la tête pour lui faire face et lui dire que je ne suis pas encore près mais mon souffle se bloc en voyant son visage à seulement quelques centimètres du mien. Il est descendu de son lit pour s'asseoir en tailleur juste devant moi. Je peux sentir son souffle chaud sur mon visage alors que celui ci cire au rouge cramoisi. Les battement de mon cœur s'accélère brusquement en réalisant la situation. Il me demande pourquoi c'est lui la cible... A quelques centimètres de mon visage, en pyjamas alors que je suis torse-nue - je n'ai pas eu le courage de mettre un T-shirt à cause de la douleur -, en pleine nuit alors que je suis définitivement accro à lui. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose mais rien n'en sors alors que la referme dans un claquement sonore résonnant dans mon nez et me faisant pousser un grognement de douleur.
« Pourquoi moi ?
_Mais tu ne me laisses donc aucun répit alors que je suis en train de souffrir le martyre ?
_Non. »
C'est un « non » radical accompagné de gestes tel qu'un rapprochement drastique ne laissant plus qu'un petit centimètre entre son visage et le mien. Son ton est sec et sans équivoque. Je dois lui dire la vérité point final. Je tente de laisser mes yeux planter dans ceux bleus de Kageyama mais c'est peine perdue. Ceux-ci dérivent sans mon consentement vers le bas du visage de son visage. D'abord le haut du nez, le milieu, le bas et en fin une zone sur laquelle mes yeux n'auraient jamais dû se fixer. Ses lèvres. Malgré l'obscurité, je peux clairement distinguer leur forme et leur couleur. Un rouge profond, un rouge sang. Fine et pourtant si visible, si tentante... Une tentation malsaine. Je secoue la tête pour revenir à la réalité et replonger mon regard dans le sien.
« Pourquoi ?
_T'as Alzheimer papy ?
_Réponds. Pas de fuite possible cette fois. »
Je peux entendre une pointe d'agacement dans sa voix et un rictus agiter son visage. Son souffle venant caresser ma peau et mes lèvres alors que mon corps devient soudainement hors de contrôle.
« T'es sûr de vouloir savoir ? »
Je t'en supplie. Dis non. Dis non. Si tu dis oui je regretterai pour le reste de ma misérable vie ce que je vais faire.
« Oui. »
L'ambiance a drastiquement changé alors que le mot que je redoutais le plus a été prononcé. La température semble être devenue insoutenable tellement l'air s'est réchauffé. Les battements de mon coeur semble s'être accéléré et mes joues ont pris une teinte plus que douteuse. La panique a pris possession de mon corps et le doute s'immisce dans mon esprit mais il est déjà trop tard pour reculer alors que mon corps amorce le mouvement. Plus rien ne semble exister alors que je comble rapidement les quelques centimètres me séparant de ses lèvres. Cela ne dura qu'un instant mais j'ai eu le temps de ressentir une quantité d'émotion non quantifiable. Lorsque je pose mes lèvres sur les siennes, je peux sentir le vide de mon coeur être petit à petit complété par celui que j'embrasse. Le goût de son dentifrice à la menthe me fait légèrement sourire. Il faut dire que je le vois mal utiliser un dentifrice au bubble-gum comme je fais. J'ai le temps de sentir la température de mon corps grimper drastiquement alors que je ferme les yeux pour mieux profiter de l'instant. Mais la réalité me rattrape bien vite en me rappelant qu'il n'est peut-être même pas bisexuel. Alors je lâche ses lèvres et rouvre les yeux en me pinçant les lèvres et en tentant de dissimuler les tremblements de mes mains. La peur du rejet prend part de tout mon être alors que je scrute les moindres mouvements de Kageyama. Mais il semble s'être figer sur place. Soudainement, je peux distinguer un changement de couleur de ses joues. Il a une sorte de mouvement de recul accompagné d'un bruit et d'un grognement sourd m'indiquant que sa tête n'a pas dû apprécier l'entrechoque avec le bois du lit. Le comique de la situation m'aurait presque fait oublier le mouvement de recul dont qu'il a eu. Je baisse les yeux pour fixer mes mains, tremblantes.
« Whoa... Je, je ne m'attendais pas à ça. Enfin, je m'attendais à ces sentiments mais pas au... bisous. Heuu... Je... Je...
_C'est pas réciproque, n'est-ce pas ? »
Je peux sentir mes yeux s'embuer de nouveau alors que je m'imagine parfaitement la réponse. Mais je n'ai pas le temps de me lamenter car sa réponse se fait rapide avec une pointe d'orgueil.
« Je n'ai jamais dit ça, Hinata-boke. »
Mon coeur rate un battement alors que je relève brusquement la tête à m'en faire un torticolis, les yeux brillant d'espoir. Mais alors que mon visage se retrouve de nouveau face au sien, ce ne sont pas mes lèvres mais les siennes qui viennent combler l'espace entre nous. Un baiser simple, tendre et empli d'innocence. Un baiser réciproque où chacun comble le vide de l'autre. Un baiser court, rapide mais empli de sentiment et de sens. Il signifie bien plus qu'un long baiser langoureux dénué de sentiments. Lorsqu'il se sépare de moi je me jette dans ses bras pour profiter d'un contact prolongé dont il est impossible d'en réchapper. Je me sens partiellement comblé mais déjà bien plus qu'il y a quelques heures alors que je me croyais seul et destiné à mourir seul. Les bras de Kageyama se referme maladroitement sur moi alors que j'enfouis ma tête dans son coup pour humer son odeur. Une odeur salée fortement ressemblante à celle de la mer. Une mer d'huile, calme et lisse dans laquelle se reflète une lune claire et brillante. Je soupire d'aisance alors que je me sens en sécurité pour la première fois depuis un long moment.
« Pourquoi ne pas avoir essayé d'en parler ou de lutter ?
_A quoi bon essayer lorsque rien que ne réussit ?
_Mais si on n'essaie pas, on ne saura jamais ce qui aurait pu arriver. Si tu n'avais pas essayer de m'embrasser, nous n'en serions pas là.
_C'est vrai. Je souris légèrement contre son épaule alors que son étreinte se resserre légèrement. Dit, comment je vais faire ?
_Comment ça ?
_Bah au lycée, je vais de nouveau être seul. Tout seul entouré de personnes qui seraient bien heureuses de me voir mort. De plus, Heiwa est dans ma classe et il va encore trouver un moyen de me harceler et de me charcuter.
_C'est Daisuke Heiwa qui te fait tout ça ? Il était dans ma classe avant. »
Je hoche positivement la tête tout en resserrant mon emprise sur son haut de pyjamas. Une peur sourde me sert les entrailles m'empêchant d'aligner des pensées et mots corrects. J'ai peur d'être seul de nouveau. J'ai peur de devoir me débrouiller tout seul quitte à me priver de tout. J'ai peur de me faire tabasser. J'ai peur d'être précipité au bord du gouffre alors que j'ai enfin trouvé quelqu'un pour me retenir. J'ai peur qu'on me lâche et que l'on me laisse m'écraser au sol sans m'aider. J'ai peur du regard que les autres ont sur moi. J'ai peur de tout. Je hoquette légèrement et renifle tout en essayant de retenir mes larmes. Kageyama a dû sentir mon appel à l'aide vu qu'il fait de très léger cercle dans mon dos ce qui a pour don de m'apaiser.
« Qu'est-ce qui ne va pas ?
_J'ai peur d'être seul. J'ai peur que tu me laisses tomber. J'ai peur de tout.
_Jamais je ne te laisserai tomber. Tu m'entends, jamais. Heiwa payera pour ce qu'il t'a fait. Lui et tous ceux qu l'ont aidé. Il vont tous payer. Tu pourras refaire du volley comme avant et deviendra un pointu d'exception. Je continuerai à te faire des passes même quand le lycée sera fini. Je ne te laisserai jamais tomber. Nous - je et l'équipe - t'aiderons à remonter la pente. Tout le monde te soutiendra. Et si ta mère n'est pas d'accord avec ça, ce n'est pas grave. Tu nous as nous et nous serons toujours là pour t'aider, toujours. Tu m'as bien compris.
_Hmm.
_Bon c'est pas tout mais j'aimerai que le pot de colle me lâche pour que je puisse en fin démarrer ma nuit.
-Hey ! Je suis pas un pot de colle !
_tu peux me dire alors pourquoi tu continues à me coller tel un tube de colle « huhu ». »
Je le lâche pour croiser mes bras sur ma poitrine et prendre une moue boudeuse tandis que Kageyama profite de sa liberté pour se remettre sous la couette et me tourner le dos.
« Bonne nuit.
_T'es pas gentil.
_C'est bien. Habitues-y. »
Je souris légèrement à sa réplique. C'est comme-ça que je l'aime mon Kageyama. Arrogant avec une pointe de méchanceté sans que cela soit omniprésent.
« Bonne nuit. »
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Je suis allé voir ma mère pour récupérer mes affaires le lendemain matin accompagné de Kageyama et de Akeko qui conduisait la voiture. Il est resté sur le pas de la porte pour éviter de subir les foudres de ma mère alors que celle-ci est à peine remise de la nouvelle d'hier.
Me voilà dans ma maison, cherchant dans les différentes pièces de la maison ma mère tout en annonçant mon retour. Je sursaute violemment lorsque ma mère cria de surprise en me voyant.
« Mon poussin !! J'ai eu tellement peur ! »
Elle se précipite sur moi à l'instant où je me présente dans la cuisine. Elle me sert fort dans ses bras, me faisant gémir de douleur – mes côtes n'étaient pas encore remises. Elle s'écarte brusquement tout en gardant ses mains sur mes épaules, une certaine inquiétude sur le visage.
« Ho mon dieu ! Je suis tellement désolé ! Qui a prit soin de toi ? Quand je suis revenue, tu n'étais plus sur le trottoir. En plus, je crois que j'ai fais un cauchemar. Tu m'as tellement maqué. »
Franchement, je dois admette y avoir cru ; qu'elle se fichait de mon orientation, qu'elle se fichait de savoir qui j'aimais, qu'elle s'inquiétait réellement pour moi. Mais lorsqu'elle m'a raconté son cauchemar, c'est là que j'ai compris ; elle ne m'acceptera jamais comme je suis. Je m'étais mordu la lèvre inférieur pour empêcher les larmes de couler face à son regard : j'étais un monstre, et je le savais. Elle m'avait lancé de ses mots tranchant et de sa voix emplie de larme de prendre mes affaires et de ne plus jamais revenir ici. Elle ne voulait pas que je contamine sa fille... ma sœur. J'avais alors grimper l'escalier, admirant le reflet de la lumière sur mes baskets. Alors que j'arrivais sur le palier, je voyais Natsu, les larmes aux yeux et son doudou « lapinou » dans les bras.
« Pourquoi maman elle dit que t'es un monstre ? C'est parce que t'aimes les garçons ? »
Elle était beaucoup trop intelligente pour son âge. Beaucoup trop... Je hocha la tête avant de m'avancer, m'accroupir et la prendre dans mes bras en pleurant.
« Mais moi aussi j'aime les garçons, ça veut dire que je suis en monstre, moi aussi ? Elle hoquetait silencieusement, sa voix tremblant légèrement, trahissant sa tristesse.
_Non. Moi, c'est parce que je suis un garçon qui aime un autre garçon alors que je devrais aimer les filles. Tu es tout à fait normal Natsu. »
Je la serra une dernière fois contre moi, valises en mains, prêt à partir. Ma mère m'avait lancé qu'elle continuerait à payer le lycée jusqu'à ce que je sois majeur mais qu'après elle ne répondait plus de rien. Peut-être est-ce mieux ainsi. J'avais songé un court instant à venir me réinstaller mais lorsque j'ai vu sa réaction j'ai compris que c'était impossible. Si j'avais décidé de rester, rien de sain et de stable n'aurait pu en découler. Lorsque je sorti, les bras chargés de bagages, je me suis fait enguirlandé par Kageyama pour le temps que j'avais pris. Mais un Kageyama qui ne râle pas ce n'est pas vraiment un Kageyama. Je sorti de la demeure, avança jusqu'à la voiture pour y entreposer mes affaires et m'y installa. Alors que le ronronnement de la voiture se fit entendre et que le paysage commença à défiler au ralentis, je vis ma sœur penchée à la fenêtre de mon ancienne chambre qui me faisait un « au revoir » de la main, le nez collé à la vitre. Je la salua en retour et attendis qu'on ait définitivement la maison pour fondre en larme. Peut-être qu'un jour elle m'acceptera, je l'espère. Je voulais tellement qu'elle découvre qui était Kageyama, qu'on parle de mes coups de cœur autour de la table, elle souriant, moi rouge de gêne et Natsu nous regardant d'un air dégoûté en entendant les vilains mots prononcés par ma mère. Qu'est-ce que j'aurais aimé pouvoir avoir cette fin d'adolescence.
Lorsque j'étais retourné au club pour m'excuser de ma prolongation d'arrêt de sport, le coach et toute l'équipe m'avait demandés des explications – je pense que les zones contusionnées de mon visages avaient dû leur donner une piste – que je n'avais pas su donner. A la place, j'avais reculé de deux pas, effrayé par cette effervescence. C'était comme si une vague venait de s'abattre violemment à mes pieds, me faisant brusquement reculer. Mais heureusement pour moi, Kageyama était juste derrière moi et avait posé ses mains sur mes épaules dans le but de me rassurer. Je m'étais immédiatement calmé et m'étais blottis contre lui d'une manière presque indescriptible mais qui avait comme même éveillé quelques soupçons chez mes coéquipiers, j'en suis sûr. Heureusement pour moi, le coach les avait tous stoppé en leur disant que si je devais me justifié, c'était au près de lui, Sawamura et à la limite Sugawara et à personne d'autres si je n'étais pas consentant. Il m'avait ensuite demandé d'attendre au moins jusqu'à la fin de la séance pour m'expliquer. J'avais fait ce qu'il m'avait dit, me rongeant les sangs et ma jambe prise de tremblements incontrôlables, attendant le moment fatidique. Alors que tout le monde se dépêchait vers les vestiaires, le coach, notre capitaine et vice-capitaine c'était approché et avait attendu que je me lance. Je leur avais donc dit que j'avais eu quelques problèmes récemment et que je préférais ne pas entrer dans les détails, que c'était encore trop dur pour moi. Ils avaient acquiescé, ayant pris très au sérieux ce que je leur avais dit. Je m'étais une nouvelle fois excusé et m'était éclipsé pour rejoindre Kageyama qui m'attendait, adossé contre le mur du gymnase, les yeux levés vers le ciel. Il avait l'air de réfléchir intensément – chose rare quand cela ne concerne pas le volley-ball – à un sujet qui semblait le ronger de l'intérieur. En m'entendant arriver, il s'était retourné et m'avait balancé sans avoir pris aucune précaution qu'il fallait que je dénonce mes agresseurs au directeur. J'avais tellement paniqué sur le coup qu'il avait été obligé de me prendre dans ses bras pour me calmer.
« T'es aussi confortable qu'une peluche.
_Ouais, bah profite bien. Je ferais pas ça tous les jours non plus. »
J'avais ri, un vrai rire. Cela m'avait fait du bien. Beaucoup plus de bien que ce que j'imaginais...
Lorsque je m'étais présenté devant le bureau du directeur avec Kageyama, je n'avais pas osé ouvrir la bouche, paralysé par la peur et le stress. Il avait l'air tendu et de ne pas avoir envie de perdre son temps pour des gamineries.
« Et bien ? J'attends ? »
Son ton était froid et montrait bien qu'il était dégoûté par ce que j'étais. Les rumeurs avaient très certainement dû arriver jusqu'à ses magnifiques oreilles au lobe détaché. Je paniquais de plus en plus et commençais à me dire que je n'aurais jamais dû venir le voir. Je tira discrètement sur la manche de Kageyama qui se retourna et se pencha légèrement pour entendre ce que j'avais à dire.
« Peut-être que je n'aurais pas dû venir ? Avais-je chuchoté.
_C'est une blague ? Bien que si t'as bien fait de venir ! Ça ne peut plus continué ainsi Shōyō !
_M-mais je n'y arriverai pas. Je n'arriverai pas à le dire. C'est trop dur.
_A dire quoi ? »
Nous nous retournâmes d'un même corps vers le directeur qui avait les sourcils froncés et qui avait prit un air sérieux en nous entendant parler. Mais alors que je m'apprêtais à dire un « rien » classique pour éviter la confrontation, l'abruti à ma droite me coupa la parole pour dire une chose que je lui ferais regretter tôt ou tard.
« Hinata se fait harceler et a failli mourir des coups reçus il y a de cela quelques jours.
_Tobio ! J'avais brusquement élevé la voix tout en me retournant pour le foudroyer dur regard.
_Est-ce la vérité ? Et si oui, avez-vous des preuves de ce que vous avancez ? »
Je me pinça les lèvres, tout en baissant le regard. J'avais envie que tout ça s'arrête mais en même temps, j'avais peur de tout dire. J'étais pire qu'effrayé. J'étais mort de peur, paralysé par celle-ci. Je n'aurais jamais dû venir.
« On en a. Hinata ? »
Je relevait la tête et compris alors de quelles preuves il parlait. Ma respiration s'accéléra brusquement tandis que secouait frénétiquement la tête en reculant. Il était hors de question qu'il les voit. Je me fit crié dessus par Kageyama qui tentait de me raisonner et de me convaincre à lui montrer. Au bout de longues minutes de disputes et de larmes versées, je me décida enfin à déboutonner ma veste et ma chemise pour lui montrer les résultats de mon agression. Mon torse avait pris une teinte violacée-noire et les points de sutures reçu étaient encore présent. Le directeur ne fit que se pincer les lèvre en observant mon corps tandis que je baissais les yeux, honteux.
« Leurs noms ? »
J'avais brusquement relevé la tête pour le regarder avec des yeux de merlan frit. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me croit aussi facilement. Je lui donna donc le nom de Heiwa et de ses amis – j'avais vaguement entendu leurs noms dans les couloirs – avant de regarder Kageyama avec espoir. Le directeur en avait ensuite conclu que toutes les rumeurs étaient fausses et m'avait même conseillé de référer des agissements de mes trois agresseurs à la police. Je ne l'avais pas fait. J'étais bien trop effrayé pour parler et je n'avais aucune envie de m'engager dans une procédure judiciaire complexe et coûteuse. Tout ce que je voulais c'était que le harcèlement cesse. Je ne voulais en aucun cas qu'ils finissent en prison. Ce n'était pas mon objectif. Je voulais juste pouvoir vivre tranquillement ma vie sans avoir à souffrir tous les jours. Et tout cela était désormais possible grâce à Kageyama. Je l'avais oublié pendant un temps mais je n'ai jamais été seul. J'avais toujours reçu du soutient mais je refusais de me l'admettre et j'en avais payé les frais. J'aurais pu tout faire s'arrêter depuis le début en les dénonçant mais je n'avais pas eu le courage. J'avais trop peur des représailles. Mais maintenant, tout cela était réglé car j'ai parlé, que j'ai essayé et que cela a réussi.
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