chapitre trente-sept
C'est après une bonne vingtaine de minutes que le noiraud et le bleuté refirent leur apparition, sortant l'un après l'autre de la chambre, Jisung devant, tenant doucereusement la main de l'autre pour lui apporter du réconfort.
La conversation avait été tumultueuse, Wooyoung s'était complètement laissé aller, évacuant toute la pression, la frustration et la douleur qui l'avaient assailli durant cette journée. Jisung avait été là, l'écoutant religieusement, traçant des formes imaginaires dans son dos et séchant ses larmes quand elles venaient à s'échapper d'entre les cils du noiraud. Se livrer ainsi avait fait un bien fou au plus vieux, et il avait remercié le jeune homme à la chevelure bleu nuit avec une immense sincérité. Il s'était serrés dans une longue étreinte une dernière fois avant que Jisung ne lui propose d'aller retrouver les autres, ce à quoi Wooyoung avait acquiescé, bien qu'hésitant.
En les voyant sortir de l'habitacle pour les rejoindre sur la terrasse, tout le reste du groupe tourna la tête vers les deux jeunes manquant à la tablée. Wooyoung gardait les yeux baissés, se concentrant sur la main du bleuté autour de la sienne, qui la resserra en sentant le malaise s'emparer du jeune homme derrière lui. Jisung lui, regardait droit devant lui, et vit avec soulagement que deux places leur avaient été gardées loin des deux jeunes hommes qui leur causaient des tourments. Dans un sourire qu'il lança à Jules, il invita le noiraud au grain de beauté à s'asseoir à ses côtés, entre Seonghwa et lui. De ce fait, il ne se retrouvait pas en face de son meilleur ami, et n'aurait pas à croiser son regard s'il ne le souhaitait pas. Voyant cette attention, Wooyoung releva les yeux vers le petit bleuté et lui sourit tendrement, reconnaissant.
Les discussions allaient bon train, Jeongin tentant de faire rire son meilleur ami entre deux paroles douces échangées avec le bouclé, qui lui parlait avec Marie. San ne décrochait pas beaucoup de mots, parlant seulement avec le brun de temps en temps, le regard résolument fixé sur le faciès de son meilleur ami. Celui-ci avait pleuré, ça se voyait , et ça ne faisait que renforcer la culpabilité du bicolore, dont le cœur se serrait douloureusement à chaque geste tendre que le bleuté avait à l'encontre du noiraud au grain de beauté. Jules, qui discutait avec les deux jeunes hommes en question et Seonghwa, ne pouvait rater les regards que lançaient les deux garçons qu'il avait rabroué quelques dizaines de minutes plus tôt dans la soirée. Et clairement, ça le dépitait au plus au point. Mais il décida d'en faire fit, et de se concentrer sur ses amis, souhaitant passer un bon moment.
Au bout d'une quinzaine de minutes après que les deux jeunes hommes partis s'isoler ne soient revenus, San, n'y tenant plus, se leva et quitta la table, attirant l'attention de son meilleur ami, lui laissant une moue d'incompréhension sur le visage. Jisung, ayant également remarqué le mouvement du bicolore, se pencha vers Wooyoung.
« – Tu devrais le rejoindre. Je pense que vous devez parler. Vous en avez tous les deux besoin.
– Mais...
– Vas-y Woo. Et s'il y a quoi que ce soit tu m'appelles, je reste pas loin ok ? Prends ton téléphone si jamais, au cas où vous allez un peu plus loin, pour m'appeler si besoin.
– Ok... Tu me laisses pas hein... ?
– Promis Woo, je suis là. Je sais que t'appréhendes mais c'est important.
– J'ai peur Ji'...
– Ça va le faire Woo, j'en suis certain. Aller file, et préviens moi si y a quoi que ce soit.
– D'accord. À tout à l'heure alors... Et merci beaucoup.
– T'en fais pas choupi, va le rejoindre. Et s'il s'excuse pas je lui coupe les couilles, d'acc ? Fit le plus jeune dans une tentative de décrocher un rire, ou au moins un léger sourire au noiraud, ce qui eut l'effet escompté. »
Wooyoung se leva donc à son tour, et partit dans la direction que San avait prise. Dans l'obscurité, il était difficile de se repérer, mais au bout de quelques minutes à avancer dans les allées sombres du camping, il finit par entrapercevoir une silhouette. Alors, après avoir prit une grande inspiration, il se lança à sa poursuite en courant.
San, en entendant des bruits de pas précipités, s'arrêta et se retourna, s'attendant à retrouver Minho qui l'aurait suivi. Mais il en fut tout autre, puisque c'est le visage de celui qui faisait battre son cœur atrocement vite qui se dessina à lui. C'était Wooyoung qui lui avait couru après. Son meilleur ami l'avait rejoint. Ce dernier s'était arrêté à une petite distance du bicolore, comme s'il n'osait pas franchir les derniers mètres qui les séparaient. Le souffle court, il le fixait, tentant d'accrocher son regard fuyard dans la pénombre. San lui, cherchait désespérément un point d'ancrage qui soit autre que le faciès du noiraud au grain de beauté, ce grain de beauté qu'il aimait tant. Puis, après un soupir, il se résigna à planter ses prunelles sombres dans celles tremblantes de son vis-à-vis. Cette vue fit accélérer son cœur autant qu'elle le fendilla. Wooyoung avait les yeux brillants, comme si une myriade d'étoiles s'y étaient invitées, ou comme si un torrent de larmes s'apprêtait à les quitter. Il se trouvait dépossédé de tous ses moyens, et il ne savait pas quoi dire, cherchant désespérément à démêler ses pensées afin de trouver les mots qui lui manquaient tant. Le silence fut pourtant brisé, son meilleur ami ayant visiblement trouvé quelque chose à dire pour combler le vide pesant qui les enveloppait. À demi-mots, des paroles furent murmurées. Un simple mot, à vrai dire.
« – San... »
Sortant de sa torpeur, le bicolore releva ses yeux, qu'il avait baissés face à la puissance des émotions qu'il avait lues au creux de ceux du noiraud qui hantait chacune de ses pensées. Rassemblant tout son courage, il les plongea, à nouveau, dans ceux de l'homme qui lui faisait face et qui ne semblait attendre que ça.
« – San réponds moi s'il te plaît... Me fais pas regretter de t'avoir poursuivi. »
San demeurait muet, ne sachant quoi répondre, les mots comme bloqués dans sa gorge, qui était nouée. Face à l'absence de réponse de son vis-à-vis, le noiraud poussa un soupir transpirant la tristesse, et amorça un mouvement de recul, puis un autre. Constatant l'immobilité du bicolore, et décida finalement de se retourner, une larme amère venant rouler le long de sa joue. Voyant ça, le bicolore afficha une mine horrifiée et aussitôt se précipita vers son meilleur ami pour lui attraper le poignet.
« – Attends ! il cria presque. Sa voix résonna dans la pénombre qui les entourait, seulement mêlée au chant des grillons. Voyant que son meilleur ami demeurait immobile, il ne put s'empêcher de murmurer à la suite ; Wooyoung s'il te plaît... t'en vas pas... »
Le nommé ne pouvait se résigner à se retourner et à faire face à celui qui hantait ses pensées et serrait douloureusement son cœur depuis quelques jours. Les perles salées elles, ne délaissaient pas son visage, le baignant d'iode qui miroitait à la lumière du fin rayon de lune qui perçait les nuages se baladant au dessus de leurs têtes. La sensation de la main de San autour de son poignet lui brûlait la peau, et il n'aurait su déterminer si cette sensation lui était agréable ou au contraire, insupportable. Alors il ne bougeait pas et demeurait là, impuissant. Soudain, sans qu'il ne s'y attende, une paire de bras entoura sa taille et un souffle chaud vint se fracasser contre sa nuque. Ce contact eut le don de décrocher au noiraud un frisson incontrôlable, qui parcourut l'entièreté de son corps pour venir terminer sa course droit dans son cerveau, qu'il sentit griller. Brisant le silence pesant qui les entourait, le bicolore reprit, la voix tremblante au possible ;
« – S'il te plaît Woo... Me laisse pas... »
À ces mots le noiraud ne put s'empêcher d'étouffer un sanglot, qu'il tenta de camoufler au mieux. Sa voix lui avait tellement manqué. Ce surnom, s'échappant de ses lèvres, ce ton, qu'il employait seulement lorsqu'il s'adressait à lui. La chaleur réconfortante émanant de son corps. À cette constatation, le corps de Wooyoung se mit à trembler, ses sanglots se multipliant, venant s'écraser contre les cieux et dans les oreilles de celui qui le tenait fermement serré contre son torse, lui arrachant le cœur au passage. Et, se frayant un chemin à travers le bruit mortifiant de ses larmes, sa voix.
« – Wooyoung, je suis tellement désolé si tu savais. Tellement, tellement désolé. J'aurais jamais dû te parler comme ça, j'aurais jamais dû m'en prendre à toi de la sorte alors que t'avais rien fait, que tu tentais juste d'aider Minho. Je te demande pardon, je suis tellement désolé, je m'en veux tellement, crois-moi je t'en supplie Woo... Pardonne-moi... »
Ces mots ne firent que redoubler les larmes du noiraud, qui coulaient désormais à flot, dévalant son visage avec vitesse, ce si beau visage que San aimait tant. Alors, lentement, ce dernier entreprit de faire se retourner l'homme qui tremblait dans ses bras, secoué par la peine qui envahissait son âme. Et quand celui-ci lui fit face, il tendit sa main et la posa avec la plus grande douceur sur l'une de ses joues, tentant d'essuyer les dégâts dont il était la seule et unique source. Le noiraud se laissa faire, reniflant, le regard perdu sur le sol, n'osant pas affronter celui de son meilleur ami. Peu à peu, les larmes qui saccageaient son faciès se tarirent, et après de longues minutes où San ne cessait de caresser sa joue avec la plus délicate des tendresses dont il était capable, Wooyoung releva ses orbes sombres pour les planter dans celles de son vis-à-vis. Cette action eut le don de suspendre le temps. Tout semblait s'être arrêté, autour les grillons continuaient leur litanie et pourtant les deux jeunes hommes ne les percevaient pas, bien trop concentrés sur la lueur à couper le souffler qui logeait au creux des pupilles de l'autre, leur faisant rater un battement de cœur à chacun, peut-être deux. Leur souffle venait s'échouer sur le faciès de l'autre, se mêlant, chauds, contrastant avec la légère fraîcheur de cette nuit de juillet. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Chacun attendait que l'autre ne se décide à prendre la parole, à décocher un mot, n'importe lequel. Et en même temps, aucun des deux ne voulait que ce moment ne s'arrête, ne se brise. Cet instant n'appartenait qu'à eux et à eux seuls, et ils ne se sentaient pas prêts à y mettre fin. Puis, dans un souffle, le bicolore se mit à parler.
« – Wooyoung. Je suis sincèrement désolé. Jamais je n'ai voulu te parler aussi sèchement. Jamais je n'ai eu l'intention de te blesser, et pourtant je sais pertinemment que je l'ai fait. Et ça, jamais je ne me le pardonnerai. Je m'en veux tellement si tu savais Woo... Je m'en veux atrocement de t'avoir fait du mal, et ce sans même m'en rendre compte. J'étais aveuglé, et j'ai merdé. Je me suis senti si con si tu savais. Alors, je t'en supplie, parle-moi, me laisse pas dans le silence, m'ignore plus, je t'en supplie... Parce que vraiment, t'avoir loin de moi c'est une véritable torture. »
Pour seule réponse, le silence. Wooyoung continuait de le regarder, le sondant de son regard si profond, ce regard dont San était éperdument amoureux, comme s'il tentait de discerner si le bicolore disait la vérité.
« – Woo s'il te plaît... Réponds quelque chose, n'importe quoi, je t'en supplie...
– Pourquoi... ?
– Pourquoi quoi ?
– Pourquoi tu m'as parlé comme ça...? Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu emploies ce ton...?
– Rien. T'as absolument rien fait Woo. C'est moi, c'est de ma faute, j'ai été con.
– Sannie... Je comprends pas... Je comprends pas ce que j'ai fait de mal...
– T'as rien fait de mal petit ange, absolument rien. Je suis le seul fautif dans l'histoire, crois moi je t'en supplie. T'y es pour rien, vraiment.
Petit ange ? C'était nouveau. Et ça eut le don de décocher un million de frissons parcourant la colonne vertébrale du noiraud.
– Woo ? Firefly ?
– Je comprends vraiment pas San...
– Mais y a rien à comprendre Woo. C'est mon unique faute, j'ai merdé, c'est tout. Et t'as totalement le droit de m'en vouloir, moi-même je m'en veux à la mort, murmura le bicolore ces derniers mots.
– Mmh...
– Je t'en supplie Wooyoung crois-moi. »
Au lieu d'employer les mots, pour réponse, le noiraud fondit dans les bras de son meilleur ami, inspirant son odeur à grandes goulées au creux de son cou. Cette action eut l'effet de crisper dans un premier temps l'entièreté du corps de San, qui se détendit presque aussitôt avant de serrer avec force le corps qui s'était réfugié au creux du sien. Il lui soufflait des mots rassurant en discontinu, caressant doucement ses cheveux tandis que le noiraud déversait à nouveaux des larmes par centaines, qui venaient s'écraser contre le t-shirt de son meilleur ami, rapidement trempé.
« – C'était horrible. Si tu savais comme j'ai eu mal, sanglota le noiraud du bout des lèvres. Le cœur de San se serra douloureusement à ses propos.
– Je te demande pardon Wooyoung...
– Me fais plus jamais ça, je t'en supplie... Sannie...
– Je te le jure Woo. Plus jamais. »
À ces paroles, le bicolore crut sentir un soupir de soulagement contre son cou. Il resserra sa prise sur le corps toujours tremblant de son meilleur ami, l'invitant à se fondre un peu plus encore contre lui, comme s'il ne souhaitait plus jamais le lâcher. Il jeta un regard au ciel, d'où il pouvait entrapercevoir quelques étoiles, se cachant parmi les nuages qui faisaient la course contre le vent. Lui aussi se permit de lâcher un soupir. Plus jamais il ne blesserait cet être si cher à son cœur, il s'en fit la promesse.
✹✹✹
je suis à l'heure !! (hip hip hip, hourraaaa) 🥳🥳🥳
chapitre centré sur le woosan, parce qu'il faut bien qu'à un moment l'instant réconciliation arrive, et comme j'aime pas quand mes persos souffrent, san s'est pris un pied au cul qui ne pouvait que lui faire du bien
le prochain est censé arriver mercredi, mais comme j'ai ma pré-rentrée ce jour je sais pas si je serai rentré.e chez moi à temps, donc je vais essayer de m'avancer au max ce soir + demain et si vraiment je suis pas dans les temps, je posterai jeudi soir
bref, en espérant qu'il vous ait plu
je vous dit à bientôt, d'ici là prenez soin de vous <3
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